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Dynamiques amazoniennes autour de la Guyane
Vincent Brackelaire
Autour de la Guyane, l’Amazonie
Les questions sur la conservation et la gestion de la biodiversité de la Guyane se posent dans un
contexte régional plus large où interviennent les huit pays amazoniens, voisins directs ou indirects
de la Guyane. Face à ces questions, la Guyane n’est donc pas seule et de très nombreuses
recherches et actions sont réalisées dans l’ensemble de la région amazonienne sur des
problématiques semblables, la plupart avec des fonds de la coopération internationale (y compris
la coopération française). Dans la recherche de moyens et méthodes de gestion de la biodiversité,
les échanges entre ces pays sont primordiaux, aussi bien dans un but d’efficacité pour ne pas
devoir “réinventer la roue” continuellement ou dupliquer des efforts entrepris déjà ailleurs, que
dans un but de cohérence entre tous pour le développement durable de la région. La coopération
et les échanges régionaux sont difficiles et exigeants en moyens et volonté politique, et cela
affecte d’autant plus la Guyane qui ne fait pas partie du Traité de Coopération Amazonienne.
Cependant, de plus en plus, les institutions de Guyane sont appelées à participer aux événements
régionaux et des actions concrètes sont mises en œuvre avec les voisins directs.
Le principal partenaire amazonien de la Guyane est bien entendu le Brésil avec une frontière de
655 km, et plus particulièrement l’Etat du Pará et l’Etat d’Amapa ; avec ce dernier un vaste
programme de coopération a été signé en 1997 dans différents domaines de la recherche et du
développement. Cependant, il existe d’autres voisins dans cette gigantesque région de forêt
tropicale et qui sont réunis au sein du Pacte Amazonien ou Traité de Coopération Amazonienne
(TCA), association des huit pays qui se partagent le bassin amazonien (Bolivie, Brésil, Colombie,
Equateur, Guyana, Pérou, Suriname, Venezuela) et qui cherchent à montrer une unité politique
dans la région amazonienne pour favoriser son développement et sa conservation.
S'il est exact que l'Amazonie est un ensemble complexe de réalités sociales, nationales et
écologiques, elle est aussi "une" région avec une dynamique globale propre (d’où le sens pan-
amazonien donné ici au concept « régional »). Dans ce sens, le Pacte veut aider à harmoniser les
politiques de chacun des pays, afin que les interventions qui concernent le futur de la plus grande
forêt tropicale de la planète et de ses populations soient cohérentes entre elles. Le TCA présente
certaines caractéristiques idéales pour la coopération internationale, permettant une approche
intégrale des problèmes de l'Amazonie et favorisant, au travers d'actions conjointes entre ses pays
membres, un impact sur l'entièreté de la région, cependant sa consolidation institutionnelle est
très lente car elle dépend de l’engagement réel et concret de huit pays qui chacun ont de grands
problèmes internes à gérer.
Il est intéressant de constater d’autre part, que c’est à partir du TCA et d’échanges liés aux
politiques et actions de conservation et développement durable, qu’un essai d’intégration du
bouclier guyanais a démarré au milieu des années 90.
A part le TCA, et de façon complémentaire pourrait-on dire, il existe de plus en plus d’initiatives
de coopération à la fois locales, nationales et régionales avec la constitution de nombreux réseaux
d’institutions et d’espaces d’échanges, démontrant que l'Amazonie s'organise de l'intérieur pour
pouvoir répondre d'urgence aux grands défis dont dépend sa survivance.
Ces lignes présentent une perspective essentiellement institutionnelle, observant la consolidation
de réseaux inter-institutionnels, considérés comme une forme d’organisation pour appréhender le
développement d’un bassin forestier partagé entre plusieurs pays et influencer leurs politiques sur
la région. Ces réseaux et les résultats et enseignements qu’ils diffusent représentent de multiples
références pour la Guyane. D’autre part, on respecte ici la position, répandue à travers tout le
bassin et tous les pays amazoniens, de promouvoir l’amélioration des conditions de vie des
populations amazoniennes en général, en développant de façon durable (ce qui s’apprend) l’usage
des ressources naturelles, et de faire participer les populations à la gestion des aires qui doivent
être protégées.
La Guyane, à travers Silvolab et en liaison avec l’Association des Universités Amazonienne,
stimule depuis 1993 la réalisation du Projet Multinational de Gestion Forestière. Hormis ce
programme, la Guyane s’est trouvée longtemps en marge de cette dynamique de coopération
régionale, or aujourd’hui c’est aussi dans ces échanges au sein de ces réseaux amazoniens qu’elle
peut s’inspirer pour améliorer les moyens et méthodes de son propre développement durable.
D’autre part, sa participation à certaines activités du TCA (même simplement en tant
qu’observateur) renforce son rôle dans l’intégration du bouclier guyanais.
Nature politique du Traité de Coopération Amazonienne
Si la plus grande partie de l'Amazonie se trouve au Brésil (environ 68% du bassin amazonien qui,
lui, s'étend sur plus de 7,3 millions de km2) et que 58% du territoire brésilien est amazonien, il ne
faut pas oublier que les pays voisins du Brésil se partagent les 2,2 millions de km2 restants, soit
une étendue amazonienne grande comme quatre fois la France. Et malgré ce que l'on croit,
certains des pays andins ont la plus grande partie de leur territoire en région amazonienne: 75%
environ des territoires de la Bolivie et du Pérou ont des problématiques amazoniennes.
L'établissement du Traité eut lieu en 1978 constituant un acte international stratégique pour
"régionaliser" l'Amazonie et rejeter une éventuelle occupation étrangère ou des pressions
politiques sous prétexte qu'il s'agit d'un "bien commun de l'humanité". L'un des principes du
Traité est en effet l'affirmation et la défense de la souveraineté de chacun des pays pour la gestion
et l'exploitation de ses ressources naturelles y compris la forêt amazonienne, pour autant que cela
ne porte pas préjudice à la coopération entre les pays.
L'établissement du Pacte fut au départ stimulé par le Brésil. En effet, sept des dix frontières
internationales de ce grand pays se trouvent dans la région amazonienne et s'étendent sur environ
13.000 km, représentant 80% de l'extension totale des frontières brésiliennes. C'est le Brésil aussi
qui proposa que l'aire d'application du Traité puisse s'étendre au Surinam, alors que ce petit pays
voisin ne fait pas réellement partie du bassin amazonien, en démontrant que ses caractéristiques
géographiques, écologiques et économiques avaient de nombreux points communs avec les pays
voisins. D'autre part, en n'invitant pas la Guyane française, on évitait à cette époque l'intervention
d'une puissance occidentale étrangère dans le développement du bassin amazonien. Depuis lors,
les objectifs du TCA ont évolué dans le sens de la coopération technique, et d’autre part, le
contexte amazonien s’est enrichi de l’apport des pays du G7 qui depuis 1992 contribuent à la
conservation des forêts tropicales du Brésil à travers un programme pilote (PPG7) qui pourrait
s’étendre plus tard aux pays voisins.
Le processus de consolidation du TCA connaît des hauts et des bas selon le pays qui héberge le
Secrétariat Pro Tempore (au Venezuela en 1999) et sa capacité d’attirer la coopération
internationale pour la réalisation d’activités régionales. Néanmoins, ce processus implique des
progrès dans la conceptualisation des problèmes et la définition de stratégies permettant de mettre
en œuvre des actions conjointes aussi bien que d’orienter la formulation de politiques qui peu à
peu servent de normes pour les huit pays, et qui considèrent aussi bien les aspects globaux de la
gestion amazonienne que les points de détail technique.
Evolution du TCA comme instrument de coopération régionale
Le "thème amazonien" est par essence un thème régional qui nécessite au bout du compte une
approche régionale, non seulement au niveau social, mais aussi parce que tous les écosystèmes y
sont interconnectés. Dans ce sens, le TCA présente un intérêt majeur en permettant d'avoir un
effet multiplicateur et un impact sur l'entièreté de la région : tout projet mis en œuvre au travers
de la structure du TCA, même s'il ne concerne au début qu'un ou deux pays, se déroule
obligatoirement dans une structure d'échange et de coopération entre les huit pays et permet la
diffusion entre tous de ses résultats.
Les actions dans le cadre du Traité se réalisent toujours en liaison avec les initiatives déjà
existantes dans les pays, au niveau des gouvernements, mais aussi avec la collaboration des ONG
ou des organisations de base, comme celles des Indiens ou des autres populations de la forêt. La
clé du système est le fonctionnement des réseaux d'institutions entre les différents pays pour
l'exécution de chacun des programmes, ce qui représente assurément un défi pour des pays peu
habitués à travailler ensemble.
Le dynamisme du Traité de Coopération Amazonienne dépend beaucoup encore de l'aide
internationale intéressée par le sort de la région amazonienne. Actuellement les pays amazoniens
s'attachent avant tout à essayer de résoudre leurs profondes crises internes, et les moyens qu'ils
investissent directement dans la structure régionale restent très faibles. De plus, il n'existe pas
dans la région la capacité d'expertise suffisante pour répondre à l'étendue des thèmes que doivent
considérer les instances du Traité et à l'ampleur de leurs responsabilités régionales. La
coopération internationale, quant à elle, est d'autant plus intéressée de soutenir le Traité que la
base de l'action de celui-ci concerne l'environnement.
Avec l'établissement d'un Secrétariat permanent au Brésil et l’institutionnalisation du traité sous
forme d’organisation internationale, ce qui devrait se concrétiser aux environs de l’an 2000, la
coopération régionale deviendra sans doute plus effective, et améliorera les dimensions
techniques qui lui manquent. Il y aura alors la possibilité de réaliser dans le cadre des
Commissions Spéciales un exercice plus solide de monitoring des institutions nationales et
d’assurer à la coopération régionale amazonienne la stabilité et continuité qui lui manquent, aussi
bien dans sa structure que dans ses actions.
Au delà de la recherche de cohérence régionale amazonienne, il existe un intérêt national de
participer dans des projets régionaux (et de se bénéficier de la valeur ajoutée que présente pour un
pays un projet régional amazonien): échange d'expériences et de résultats entres initiatives qui
affrontent la même problématique ; effets de formation et d'apprentissage plus directs; accès à
l'information; intégration opérationnelle avec des pays voisins sur un thème, avec des effets plus
amples d'intégration; crédibilité face à la coopération internationale.
Finalement, le TCA permet aussi la réalisation d’études prioritaires pour la coopération
amazonienne dont la publication est ensuite diffusée dans la région, promeut l’organisation de
formation, de réunions et ateliers techniques sur des thèmes spécifiques et prioritaires favorisant
aussi les échanges d'expériences et la formulation de projets spécifiques, et établit actuellement
une banque de données sur la situation amazonienne et sur les thèmes développés par les sept
Commissions spéciales : indices de développement, indices de diversité biologique, inventaire
des projets, ressources naturelles, etc.
Sept thèmes d'action commune entre les Etats
L'un des défis du Traité de Coopération Amazonienne est certainement d'assurer la diffusion des
expériences locales de développement et de conservation qui présentent des résultats intéressants,
afin que celles-ci puissent avoir un effet multiplicateur au niveau de l'ensemble de la région. Dans
ce sens, certaines actions pour stimuler le développement durable de l'Amazonie sont définies de
manière plus concrète dès le début des années 90 et commencent à être mises en œuvre dans le
cadre du Traité avec l'ensemble des pays amazoniens, y compris les organisations de base, et avec
le concours de l'aide internationale. Ces actions sont formulées à partir des sept Commissions
spéciales qui couvrent les grands domaines de coopération choisis par les pays amazoniens et qui
dans la réalité constituent des réseaux de coopération entre institutions des huit pays:
environnement amazonien (CEMAA), sciences et technologies de l'Amazonie (CECTA), affaires
indiennes (CEAIA), santé amazonienne (CESAM), tourisme amazonien (CETURA), transports et
communications (CETICAM), et éducation pour l’Amazonie (CEEDA). Il est de plus en plus
fréquent que des institutions de Guyane soient invitées à participer à des activités organisées dans
le cadre de ces réseaux.
a. Les défis de l'environnement amazonien et de sa conservation
Vu le rythme rapide de la croissance démographique dans ces pays, la poussée des fronts de
colonisation sur les zones de forêts et la vitesse à laquelle les ressources naturelles s'épuisent, les
institutions environnementales cherchent d'urgence à créer des aires protégées, comme des
réserves naturelles et des parcs nationaux, et à mettre en œuvre des stratégies pour pouvoir les
gérer. Les pays amazoniens ont pu ensemble établir déjà les bases de l'un des plus importants
systèmes mondiaux d'aires protégées (couvrant plus de 2 millions de km2). Cependant, ce
système qui est la pierre angulaire de la conservation de la biodiversité régionale et mondiale est
encore très limité. Un programme du TCA avec appui de la Communauté Européenne a permis
ces dernières années d'en consolider les bases, c'est-à-dire d'améliorer la gestion des aires
existantes, de développer des aires pilotes et des centres de démonstration équipés de façon
appropriée, de doter ces unités d'un personnel spécialisé mieux formé et en plus grand nombre (la
relation actuelle personnel spécialisé/superficie est dans la région d'une personne pour chaque
million d'hectares...) et de trouver les indispensables mécanismes de participation des populations
locales à ce genre de démarche.
C’est dans le cadre de ce programme que ce sont ouvertes les plus intéressantes perspectives de
rapprochement entre les institutions de Guyana, du Surinam et de Guyane française. Des ateliers
techniques (par exemple, sur l’éco-tourisme dans les aires protégées organisé à Georgetown) et
des réunions internationales organisées dans ces pays ou des voyages d’études permettent aux
institutions locales et à leurs fonctionnaires de voyager, mieux se connaître et commencer à
penser ensemble le futur de la région.
D’un autre côté, ce programme a donné beaucoup d’importance à la gestion participative des aires
protégées, surtout au cours de ses dernières activités car cette dimension a pris de plus en plus
d’ampleur au fur et à mesure qu’avançaient les années 90. Une étude a été réalisée dans chacun
des pays sur les conséquences de la superposition des statuts d’aires protégées (qui dépendent des
institutions environnementales) et de terres indiennes (qui dépendent des affaires indiennes),
situation qui se présente souvent en Amazonie et qui pose le problème de trouver des solutions
directes et urgentes entre Etats et populations indigènes pour respecter leurs droits, leurs
responsabilités et les former techniquement. Dans chacun des pays, on a pour la première fois
réuni les autorités chargées de ces questions pour leur faire analyser les contradictions et mettre
en place des solutions pour la gestions des aires protégées renfermant des populations.
Parallèlement à ce programme pour les aires protégées, le TCA essaye de développer différents
autres projets régionaux : un projet de zonage écologique et économique vise à ce que les pays du
TCA adoptent et appliquent des politiques et des stratégies de planification du territoire
amazonien dans le sens d'un meilleur usage des ressources naturelles et favorisant le
développement soutenable de la région ; en ce qui concerne la biodiversité amazonienne, le TCA,
avec l'appui technique du PNUD, a commencé à faire fonctionner un réseau amazonien
d'institutions agissant dans ce domaine ; d'autres projets concernent notamment la gestion durable
des ressources forestières (en partenariat avec le WWF), la formation en agro-foresterie (avec la
FAO), le travail forestier avec les communautés (avec la coopération hollandaise), les ressources
hydro-biologiques dont la pisciculture, ainsi que l'harmonisation des législations
environnementales en liaison avec le Parlement Amazonien.
b. Sciences et technologies amazoniennes
En ce qui concerne les technologies pour l'Amazonie, la tendance générale aujourd’hui est de
chercher à démontrer que la forêt, judicieusement utilisée, pourrait non seulement nourrir une
énorme population actuellement sous-alimentée, mais aussi année après année, procurer
durablement à ces pays de bien plus grands revenus qu'elle ne le fait maintenant à ce régime-là
d'exploitation. Il s'agit non seulement d'un problème de politique d'exploitation, lié dans tous les
pays amazoniens aux conséquences de leurs dettes extérieures, mais aussi d'un problème de
connaissance scientifique et de politique de recherche. De nombreux efforts sont réalisés dans
différents pays amazoniens pour établir les bases scientifiques et technologiques indispensables
au développement de l'Amazonie, mais elles ne sont pas encore suffisantes pour permettre une
politique régionale de développement durable. De cette façon, le TCA a lancé avec l'appui de la
FAO une coordination des activités scientifiques et technologiques dans la région amazonienne,
afin d'améliorer les technologies existantes, générer de nouvelles technologies locales et
améliorer la productivité et la qualité des produits amazoniens. Les projets dans ce domaine
concernent notamment l'étude des sols amazoniens, la promotion de l'utilisation rationnelle de la
forêt, la récupération des aires déforestées et abandonnées et la valorisation du savoir traditionnel.
c. Reconnaissance des droits des populations indiennes
Les gouvernements reconnaissent aujourd’hui qu'il existe une relation millénaire entre les
sociétés indigènes et leur habitat naturel de forêts, que l'un et l'autre donc "s'appartiennent", et
qu'il convient de respecter cette relation si on veut assurer le futur de chacun de ses deux termes.
Ces dernières années ont vu une accélération de l'organisation des peuples amérindiens à niveau
local, national et régional en Amazonie, une reconnaissance internationale de leur rôle pour la
conservation de la forêt tropicale, une pression internationale pour le respect de leurs droits,
éléments qui ont orienté la formulation de lois et de nouvelles constitutions: le Brésil a adopté un
chapitre spécial dans sa nouvelle Constitution de 1988, la Colombie en a fait de même en 1991, et
dans les autres pays, on étudie actuellement des changements législatifs en faveur de leurs droits.
La plupart des gouvernements se sont engagés à octroyer aux populations indigènes d'Amazonie
des titres sur d'importantes extensions de territoires, arrivant à un engagement formel de plus de
150 millions d'hectares. Cependant, l'absence d'une législation cohérente au niveau de l'ensemble
de la région amazonienne constitue encore une grande faiblesse, alors que les sociétés indigènes
disséminées dans la forêt ne connaissent pas de frontières.
La Commission Spéciale pour les Affaires Indiennes de l'Amazonie (CEAIA) a été créée en 1989
par les Etats membres du TCA, et parallèlement les peuples indiens créaient la Coordination des
Organisations Indiennes de la Région Amazonienne (COICA) comme interlocuteur du TCA et de
la coopération internationale. Il est intéressant ici de voir que, face aux huit gouvernements du
TCA, la COICA, en plus des organisations des Amérindiens amazoniens de chacun des huit pays,
intègre aussi la FOAG de Guyane. On dispose aujourd'hui d'un ensemble de programmes définis
par les huit gouvernements et où la priorité est la reconnaissance et l'octroi de terres indiennes, et
leur démarcation, tout en assistant les Indiens pour l'établissement de plans de gestion, de
systèmes de vigilance et de contrôle des territoires.
d. Le problème de la santé en Amazonie
L'augmentation de la population en Amazonie, la croissance des centres urbains et les migrations
continues ont multiplié les problèmes de santé et d'assainissement. Le TCA, dans le cadre de ses
différents programmes de santé, veut développer à un niveau régional la recherche, la prévention
et le traitement des principales maladies infectieuses qui affectent la population. Mais également
d'autres projets à grand impact social sont progressivement lancés en Amazonie, comme des
actions de promotion de la médecine traditionnelle, ainsi que des actions d'assainissement et de
lutte contre les contaminations sur les rivières amazoniennes (surtout contre les graves problèmes
causés par le mercure dans les régions de mines d'or, par les déchets pétroliers dans les régions
d'exploitation pétrolifère, et par les résidus et déchets toxiques des produits précurseurs utilisés
dans la production de drogues).
e. A la recherche d'une stratégie de transports sans barrières
Les pays du TCA travaillent à la "création d'une infrastructure régionale adéquate concernant les
transports fluviaux et aériens et les télécommunications prenant en considération les plans conçus
par chacun des pays pour incorporer pleinement leurs territoires amazoniens dans leurs
économies nationales". Avec la définition de ces objectifs communs, les vieux rêves
d'interconnexion entre les grands bassins hydrographiques sud-américains acquièrent une
dimension plus concrète pouvant mener à de possibles réalisations pratiques. L'une d'elle est la
signature entre les huit pays du Règlement Général de Libre Navigation Fluviale Commerciale en
Amazonie. L'histoire passée a montré en Amazonie les dangers de colonisation spontanée et
anarchique que comporte toute ouverture de voies de transport terrestre et fluvial, et il faut
espérer que le Traité pourra tirer des enseignements de ces situations.
f. Tourisme écologique
L'activité touristique en Amazonie fut très vite considérée par les gouvernements du TCA comme
un axe prioritaire de leur coopération car lié au développement économique de leurs différents
pays. Malgré d'énormes potentialités, vu le grand succès que connaît actuellement le tourisme
écologique dans le monde, cette activité n'a encore dans la région amazonienne qu'un très faible
niveau de développement. Or il s'agit certes d'une activité commerciale et rentable, tout en étant
par essence basée sur la conservation de la nature. Aussi le TCA cherche-t-il dans ce domaine une
stratégie d'intégration entre les pays amazoniens, ce qui pourrait stimuler le développement
touristique, notamment en relation avec la gestion durable des aires protégées.
g. Education pour l’Amazonie
Ce thème s’est institutionnalisé après les autres en 1995 suivant la volonté des pays d’accorder
leurs politiques d’éducation en Amazonie. Cependant, il n’a pas vraiment pu se développer
encore.
Diversité des réseaux de coopération dans la région amazonienne
L’un des phénomènes les plus importants aujourd’hui en Amazonie est le degré d’organisation
atteint par la plupart des acteurs du développement de la région, avec d’innombrables exemples
d’institutions et organisations, gouvernementales, civiles, de base, etc. L’un des meilleurs
exemples se trouve au Brésil où le Programme Pilote (PPG7) a poussé la société amazonienne à
s’organiser pour pouvoir affronter les problèmes de développement et de conservation avec les
apports du G7. La région est mieux connue, avec plus de possibilités de contrôle, et il est chaque
fois plus difficile qu'une action soit isolée en Amazonie car une multiplicité de réseaux facilitent
le suivi (ou le contrôle) et les échanges.
Les organisations ne cherchent pas seulement une consolidation interne mais aussi vers
l’extérieur, et pour cela elles forment des réseaux d’échanges d’information, d’échanges pour la
formation ou pour la diffusion de résultats techniques et d’expériences, cherchant une action plus
cohérente entre tous et qui puisse favoriser le développement durable de l’Amazonie. De plus, ces
autres réseaux commencent à communiquer entre eux et à coordonner leurs actions.
a. Sub-réseau des Aires Protégées d’Amazonie (SURAPA)
Les institutions des huit pays en charge de la gestion des aires protégées (INEFAN en Equateur,
IBAMA au Brésil, etc.) ont créé en 1989 avec l’aide de la FAO le Sub-réseau des Aires Protégées
d’Amazonie - SURAPA pour réaliser des actions d’échange et de coopération sur ce thème
essentiel pour le futur de la biodiversité de l'Amazonie. SURAPA dont le siège se trouve à Bogota
(Colombie), est basé sur les expériences de gestion des parcs que mène chacune des institutions
membres dans son pays; le réseau reprend ainsi les initiatives en cours et les consolide avec les
contributions des autres pays.
On cherche ainsi à améliorer la gestion des aires protégées existantes, développant des aires
pilotes et des centres de démonstration équipés de façon appropriée et avec un personnel qualifié
et en nombre suffisant. Les aires pilotes et les centres démonstratifs sont des instruments de base
qui articulent la méthodologie de coopération régionale sur ce thème, et ils constituent les
références nationales pour l'établissement d'un système régional d’aires protégées.
b. Coordination des Organisations Indigènes du Bassin Amazonien (COICA)
Cette coordination d’organisations indigènes amazoniennes dans chacun des 9 pays (AIDESEP au
Pérou, CONFENIAE en Equateur, COIAB au Brésil, FOAG en Guyane, etc.) fut lancée par les
organisations indigènes au moment de la création de la CEAIA, la commission spéciale qui
constitue l’espace de discussion des affaires indiennes entre les huit pays du TCA. Les
Amérindiens se constituent de cette façon comme interlocuteur organisé du TCA et de la
coopération internationale en général. La COICA fonctionne grâce à l’importance politique que
lui donnent les organisations indiennes. Pour se maintenir, la COICA dont le siège est à Quito
(Equateur) dépend de ses 9 organisations membres et de la coopération internationale.
La COICA est un réseau indigène de type politique mais aussi avec projets et initiatives de
coopération indigène à travers tout le bassin (étude sur initiatives économiques, diffusion, etc.)
dans le but de promouvoir le respect des cultures indigènes dans les pays amazoniens. Pour les
organisations amérindiennes u bouclier guyanais, il est intéressant d’utiliser la COICA pour
établir et consolider des relations plus spécifiques de coopération.
c. Association des Universités d’Amazonie (UNAMAZ )
L'Association des Universités Amazoniennes (UNAMAZ) dont le siège se trouve à Belem
(Brésil) est un réseau de près de 60 universités et centres de formation et de recherche propres à la
région amazonienne. UNAMAZ travaille en étroite collaboration avec les instances du TCA
visant la formation pour le développement scientifique et technologique de la région et
l'établissement d'un système intégré d'information amazonienne (SIAMAZ). À travers le sub-
réseau SIAMAZ (Système d'Information Amazonien), UNAMAZ encourage l'échange de
données et information sur des thèmes d’intérêt scientifique commun. Un des plus grands exploits
de cette initiative est de voir aujourd'hui la plus grande partie de la production scientifique sur
l'Amazonie (biodiversité, technologies, etc.) produite à l'intérieur même de la région et non plus à
l’extérieur comme auparavant. UNAMAZ répond aussi au gigantesque défi de diffuser et faire
circuler dans toute la région la production scientifique amazonienne. D’intéressantes perspectives
de coopération existent avec les institutions de Guyane, notamment à travers le Projet
Multinational promu par Silvolab-Guyane.
d. Programme Amazonie de l'UICN pour les Ressources Naturelles
L'Union Mondiale pour la Conservation de la Nature (UICN) dont le siège sud-américain se
trouve à Quito (Equateur), réalise un processus consultatif et participatif d'identification des
meilleurs exemples d’initiatives d’utilisation des ressources naturelles dans six pays amazoniens
(Bolivie, Brésil, Colombie, Equateur, Pérou et Venezuela) avec ses institutions membres
(généralement des ONG, mais aussi dans certains cas des institutions gouvernementales). Dans
chacun de ces pays, une organisation locale sert de support pour la coordination du processus,
constituant ainsi un réseau opérationnel pour réaliser un travail prioritaire dans le Bassin de
l’Amazone: quelles sont les expériences d’usage des ressources naturelles qui fonctionnent et qui
pourraient devenir des références pour le développement durable des communautés dans le bassin
amazonien?
e. Forum Belem – Bourse Amazonienne
Le Programme Pauvreté et Environnement en Amazonie (POEMA) de l'Université du Pará à
Belem (Brésil) stimule les échanges à niveau régional entre projets qui cherchent avec les
communautés des alternatives durables d’utilisation des ressources naturelles, créant comme fil
conducteur entre toutes ces expériences la recherche de solutions en relation avec les marchés
nationaux et internationaux. Ce travail a abouti dernièrement à l’institutionnalisation de la Bourse
Amazonienne, comme un espace régional facilitant les relations entre les producteurs amazoniens
et les marchés.
On cherche de cette façon à pouvoir profiter de manière plus systématique des potentialités
qu’offrent les marchés pour les produits naturels (actuellement la demande de produits est plus
grande que l’offre), en créant des ponts solides entre les représentants des marchés et les
producteurs amazoniens. Mercedes Benz est, par exemple, une entreprise qui a développé un
partenariat productif avec les communautés du Pará qui lui fournissent des appuis-tête en fibre de
coco. Cet espace de rencontre, de monitoring et de formation, pousse à l’utilisation durable des
ressources naturelles, permet de combattre la pauvreté, de réduire les pressions sur les forêts
primaires, et fournir pour les secteurs les plus divers de l’économie nationale, régionale et
internationale des produits renouvelables.
La Bourse Amazonienne a été reprise par l’UNCTAD, dans sa Biotrade Initiative, qui pousse à
l’usage durable de la biodiversité à travers des mécanismes de relations productives avec le
marché. En plus de faciliter les échanges économiques basés sur l’usage durable des ressources
naturelles, l’initiative se centre sur la formation des producteurs pour les aider à répondre aux
exigences du marché.
f. Système Géographique d'Information (SIG) de l'Amazonie
Diverses organisations dans la région amazonienne ont établi des systèmes d'information
géographique (SIG) pour développer la planification et la gestion des aires protégées et appuyer
la consolidation des territoires indigènes. Ces initiatives locales à l'intérieur des pays amazoniens
cherchent aujourd'hui un espace de coordination dans un réseau où participe Silvolab-Guyane.
La Guyane, toujours plus liée à la région amazonienne
En guise de conclusion, on peut relever que les dynamiques institutionnelles sont plus
importantes que jamais dans la région amazonienne. Malgré les graves crises qui n’arrêtent pas de
secouer les pays amazoniens voisins de la Guyane et qui affectent surtout les institutions
officielles, il existe toujours plus d’institutions contribuant au développement durable et à la
conservation, et s’organisant en réseaux thématiques. De plus, ces réseaux commencent à
communiquer entre eux et à coordonner leurs actions. L’Université d’Iquitos (Amazonie du
Pérou) organisait en 1998 une réunion internationale où la plupart des organisations
amazoniennes invitées se présentaient comme des réseaux coordonnant des actions en tous genres
à travers l’ensemble de la région. L’impact peut, de cette façon, être de plus en plus grand sur les
politiques publiques.
Progressivement les institutions de Guyane se rapprochent de ces dynamiques d’échange et de
coopération amazonienne, en intégrant différent de ces réseaux, et même en participant de façon
informelle à certaines activités du TCA.
Au-delà de la coopération avec le Brésil qui est amenée à se développer toujours plus, les
institutions en Guyane ont de grands apports à proposer à l’ensemble de la région amazonienne,
surtout en ce qui concerne la recherche scientifique en général. D’un autre côté, dans les pays
amazoniens, il existe de nombreuses expériences concrètes et intéressantes de gestion
participative des aires protégées et de gestion durable de la biodiversité qui peuvent servir comme
références pour, par exemple, améliorer la mise en place du Parc de la forêt tropicale guyanaise.
Ce thème est également une base pour la consolidation des relations avec les autres pays du
bouclier guyanais, Guyana, Surinam et Venezuela, qui cherchent à établir des institutions
environnementales plus fortes et mieux consolidées pour la conservation et gestion durable de
leurs aires protégées et de leur biodiversité.
Vincent Brackelaire - 1998
Consultant CE pour les affaires amazoniennes
Rio de Janeiro
vibra@alternex.com.br
Superficie totale et par pays du bassin amazonien
et population
Pays Sup. nationale % du % du Population
en Km2 appart territoire bassin amazonienne
au bass. amaz. national
1. Pays appartenant au bassin hydrographique amazonien
Bolivie 824.000 75,00 11,20 344.000
Brésil 4.982.000 58,50 67,79 17.000.000
Colombie 406.000 36,00 5,52 450.000
Equateur 123.000 45,00 1,67 410.000
Guyana 5.870 2,73 0,08 798.000
Pérou 956.751 74,44 13,02 2.400.000
Venezuela 53.000 5,78 0,72 9.000
Subtotal 7.350.621 100% 21.411.000
2. Pays appartenant à l'aire amazonienne
Suriname 142.800 100 352.000
Guyane française 91.000 100 90.000
Subtotal 233.800 442.000
Total 7.584.421 21.853.000
Source: "Amazonia sin mitos", Comisión Amazónica de Desarrollo y Medio Ambiente,
coordonné par BID-PNUD-TCA, 1992.

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  • 1. Dynamiques amazoniennes autour de la Guyane Vincent Brackelaire Autour de la Guyane, l’Amazonie Les questions sur la conservation et la gestion de la biodiversité de la Guyane se posent dans un contexte régional plus large où interviennent les huit pays amazoniens, voisins directs ou indirects de la Guyane. Face à ces questions, la Guyane n’est donc pas seule et de très nombreuses recherches et actions sont réalisées dans l’ensemble de la région amazonienne sur des problématiques semblables, la plupart avec des fonds de la coopération internationale (y compris la coopération française). Dans la recherche de moyens et méthodes de gestion de la biodiversité, les échanges entre ces pays sont primordiaux, aussi bien dans un but d’efficacité pour ne pas devoir “réinventer la roue” continuellement ou dupliquer des efforts entrepris déjà ailleurs, que dans un but de cohérence entre tous pour le développement durable de la région. La coopération et les échanges régionaux sont difficiles et exigeants en moyens et volonté politique, et cela affecte d’autant plus la Guyane qui ne fait pas partie du Traité de Coopération Amazonienne. Cependant, de plus en plus, les institutions de Guyane sont appelées à participer aux événements régionaux et des actions concrètes sont mises en œuvre avec les voisins directs. Le principal partenaire amazonien de la Guyane est bien entendu le Brésil avec une frontière de 655 km, et plus particulièrement l’Etat du Pará et l’Etat d’Amapa ; avec ce dernier un vaste programme de coopération a été signé en 1997 dans différents domaines de la recherche et du développement. Cependant, il existe d’autres voisins dans cette gigantesque région de forêt tropicale et qui sont réunis au sein du Pacte Amazonien ou Traité de Coopération Amazonienne (TCA), association des huit pays qui se partagent le bassin amazonien (Bolivie, Brésil, Colombie, Equateur, Guyana, Pérou, Suriname, Venezuela) et qui cherchent à montrer une unité politique dans la région amazonienne pour favoriser son développement et sa conservation. S'il est exact que l'Amazonie est un ensemble complexe de réalités sociales, nationales et écologiques, elle est aussi "une" région avec une dynamique globale propre (d’où le sens pan- amazonien donné ici au concept « régional »). Dans ce sens, le Pacte veut aider à harmoniser les politiques de chacun des pays, afin que les interventions qui concernent le futur de la plus grande forêt tropicale de la planète et de ses populations soient cohérentes entre elles. Le TCA présente certaines caractéristiques idéales pour la coopération internationale, permettant une approche intégrale des problèmes de l'Amazonie et favorisant, au travers d'actions conjointes entre ses pays membres, un impact sur l'entièreté de la région, cependant sa consolidation institutionnelle est très lente car elle dépend de l’engagement réel et concret de huit pays qui chacun ont de grands problèmes internes à gérer. Il est intéressant de constater d’autre part, que c’est à partir du TCA et d’échanges liés aux politiques et actions de conservation et développement durable, qu’un essai d’intégration du bouclier guyanais a démarré au milieu des années 90. A part le TCA, et de façon complémentaire pourrait-on dire, il existe de plus en plus d’initiatives de coopération à la fois locales, nationales et régionales avec la constitution de nombreux réseaux d’institutions et d’espaces d’échanges, démontrant que l'Amazonie s'organise de l'intérieur pour pouvoir répondre d'urgence aux grands défis dont dépend sa survivance.
  • 2. Ces lignes présentent une perspective essentiellement institutionnelle, observant la consolidation de réseaux inter-institutionnels, considérés comme une forme d’organisation pour appréhender le développement d’un bassin forestier partagé entre plusieurs pays et influencer leurs politiques sur la région. Ces réseaux et les résultats et enseignements qu’ils diffusent représentent de multiples références pour la Guyane. D’autre part, on respecte ici la position, répandue à travers tout le bassin et tous les pays amazoniens, de promouvoir l’amélioration des conditions de vie des populations amazoniennes en général, en développant de façon durable (ce qui s’apprend) l’usage des ressources naturelles, et de faire participer les populations à la gestion des aires qui doivent être protégées. La Guyane, à travers Silvolab et en liaison avec l’Association des Universités Amazonienne, stimule depuis 1993 la réalisation du Projet Multinational de Gestion Forestière. Hormis ce programme, la Guyane s’est trouvée longtemps en marge de cette dynamique de coopération régionale, or aujourd’hui c’est aussi dans ces échanges au sein de ces réseaux amazoniens qu’elle peut s’inspirer pour améliorer les moyens et méthodes de son propre développement durable. D’autre part, sa participation à certaines activités du TCA (même simplement en tant qu’observateur) renforce son rôle dans l’intégration du bouclier guyanais. Nature politique du Traité de Coopération Amazonienne Si la plus grande partie de l'Amazonie se trouve au Brésil (environ 68% du bassin amazonien qui, lui, s'étend sur plus de 7,3 millions de km2) et que 58% du territoire brésilien est amazonien, il ne faut pas oublier que les pays voisins du Brésil se partagent les 2,2 millions de km2 restants, soit une étendue amazonienne grande comme quatre fois la France. Et malgré ce que l'on croit, certains des pays andins ont la plus grande partie de leur territoire en région amazonienne: 75% environ des territoires de la Bolivie et du Pérou ont des problématiques amazoniennes. L'établissement du Traité eut lieu en 1978 constituant un acte international stratégique pour "régionaliser" l'Amazonie et rejeter une éventuelle occupation étrangère ou des pressions politiques sous prétexte qu'il s'agit d'un "bien commun de l'humanité". L'un des principes du Traité est en effet l'affirmation et la défense de la souveraineté de chacun des pays pour la gestion et l'exploitation de ses ressources naturelles y compris la forêt amazonienne, pour autant que cela ne porte pas préjudice à la coopération entre les pays. L'établissement du Pacte fut au départ stimulé par le Brésil. En effet, sept des dix frontières internationales de ce grand pays se trouvent dans la région amazonienne et s'étendent sur environ 13.000 km, représentant 80% de l'extension totale des frontières brésiliennes. C'est le Brésil aussi qui proposa que l'aire d'application du Traité puisse s'étendre au Surinam, alors que ce petit pays voisin ne fait pas réellement partie du bassin amazonien, en démontrant que ses caractéristiques géographiques, écologiques et économiques avaient de nombreux points communs avec les pays voisins. D'autre part, en n'invitant pas la Guyane française, on évitait à cette époque l'intervention d'une puissance occidentale étrangère dans le développement du bassin amazonien. Depuis lors, les objectifs du TCA ont évolué dans le sens de la coopération technique, et d’autre part, le contexte amazonien s’est enrichi de l’apport des pays du G7 qui depuis 1992 contribuent à la conservation des forêts tropicales du Brésil à travers un programme pilote (PPG7) qui pourrait s’étendre plus tard aux pays voisins. Le processus de consolidation du TCA connaît des hauts et des bas selon le pays qui héberge le Secrétariat Pro Tempore (au Venezuela en 1999) et sa capacité d’attirer la coopération internationale pour la réalisation d’activités régionales. Néanmoins, ce processus implique des
  • 3. progrès dans la conceptualisation des problèmes et la définition de stratégies permettant de mettre en œuvre des actions conjointes aussi bien que d’orienter la formulation de politiques qui peu à peu servent de normes pour les huit pays, et qui considèrent aussi bien les aspects globaux de la gestion amazonienne que les points de détail technique. Evolution du TCA comme instrument de coopération régionale Le "thème amazonien" est par essence un thème régional qui nécessite au bout du compte une approche régionale, non seulement au niveau social, mais aussi parce que tous les écosystèmes y sont interconnectés. Dans ce sens, le TCA présente un intérêt majeur en permettant d'avoir un effet multiplicateur et un impact sur l'entièreté de la région : tout projet mis en œuvre au travers de la structure du TCA, même s'il ne concerne au début qu'un ou deux pays, se déroule obligatoirement dans une structure d'échange et de coopération entre les huit pays et permet la diffusion entre tous de ses résultats. Les actions dans le cadre du Traité se réalisent toujours en liaison avec les initiatives déjà existantes dans les pays, au niveau des gouvernements, mais aussi avec la collaboration des ONG ou des organisations de base, comme celles des Indiens ou des autres populations de la forêt. La clé du système est le fonctionnement des réseaux d'institutions entre les différents pays pour l'exécution de chacun des programmes, ce qui représente assurément un défi pour des pays peu habitués à travailler ensemble. Le dynamisme du Traité de Coopération Amazonienne dépend beaucoup encore de l'aide internationale intéressée par le sort de la région amazonienne. Actuellement les pays amazoniens s'attachent avant tout à essayer de résoudre leurs profondes crises internes, et les moyens qu'ils investissent directement dans la structure régionale restent très faibles. De plus, il n'existe pas dans la région la capacité d'expertise suffisante pour répondre à l'étendue des thèmes que doivent considérer les instances du Traité et à l'ampleur de leurs responsabilités régionales. La coopération internationale, quant à elle, est d'autant plus intéressée de soutenir le Traité que la base de l'action de celui-ci concerne l'environnement. Avec l'établissement d'un Secrétariat permanent au Brésil et l’institutionnalisation du traité sous forme d’organisation internationale, ce qui devrait se concrétiser aux environs de l’an 2000, la coopération régionale deviendra sans doute plus effective, et améliorera les dimensions techniques qui lui manquent. Il y aura alors la possibilité de réaliser dans le cadre des Commissions Spéciales un exercice plus solide de monitoring des institutions nationales et d’assurer à la coopération régionale amazonienne la stabilité et continuité qui lui manquent, aussi bien dans sa structure que dans ses actions. Au delà de la recherche de cohérence régionale amazonienne, il existe un intérêt national de participer dans des projets régionaux (et de se bénéficier de la valeur ajoutée que présente pour un pays un projet régional amazonien): échange d'expériences et de résultats entres initiatives qui affrontent la même problématique ; effets de formation et d'apprentissage plus directs; accès à l'information; intégration opérationnelle avec des pays voisins sur un thème, avec des effets plus amples d'intégration; crédibilité face à la coopération internationale. Finalement, le TCA permet aussi la réalisation d’études prioritaires pour la coopération amazonienne dont la publication est ensuite diffusée dans la région, promeut l’organisation de formation, de réunions et ateliers techniques sur des thèmes spécifiques et prioritaires favorisant aussi les échanges d'expériences et la formulation de projets spécifiques, et établit actuellement une banque de données sur la situation amazonienne et sur les thèmes développés par les sept
  • 4. Commissions spéciales : indices de développement, indices de diversité biologique, inventaire des projets, ressources naturelles, etc. Sept thèmes d'action commune entre les Etats L'un des défis du Traité de Coopération Amazonienne est certainement d'assurer la diffusion des expériences locales de développement et de conservation qui présentent des résultats intéressants, afin que celles-ci puissent avoir un effet multiplicateur au niveau de l'ensemble de la région. Dans ce sens, certaines actions pour stimuler le développement durable de l'Amazonie sont définies de manière plus concrète dès le début des années 90 et commencent à être mises en œuvre dans le cadre du Traité avec l'ensemble des pays amazoniens, y compris les organisations de base, et avec le concours de l'aide internationale. Ces actions sont formulées à partir des sept Commissions spéciales qui couvrent les grands domaines de coopération choisis par les pays amazoniens et qui dans la réalité constituent des réseaux de coopération entre institutions des huit pays: environnement amazonien (CEMAA), sciences et technologies de l'Amazonie (CECTA), affaires indiennes (CEAIA), santé amazonienne (CESAM), tourisme amazonien (CETURA), transports et communications (CETICAM), et éducation pour l’Amazonie (CEEDA). Il est de plus en plus fréquent que des institutions de Guyane soient invitées à participer à des activités organisées dans le cadre de ces réseaux. a. Les défis de l'environnement amazonien et de sa conservation Vu le rythme rapide de la croissance démographique dans ces pays, la poussée des fronts de colonisation sur les zones de forêts et la vitesse à laquelle les ressources naturelles s'épuisent, les institutions environnementales cherchent d'urgence à créer des aires protégées, comme des réserves naturelles et des parcs nationaux, et à mettre en œuvre des stratégies pour pouvoir les gérer. Les pays amazoniens ont pu ensemble établir déjà les bases de l'un des plus importants systèmes mondiaux d'aires protégées (couvrant plus de 2 millions de km2). Cependant, ce système qui est la pierre angulaire de la conservation de la biodiversité régionale et mondiale est encore très limité. Un programme du TCA avec appui de la Communauté Européenne a permis ces dernières années d'en consolider les bases, c'est-à-dire d'améliorer la gestion des aires existantes, de développer des aires pilotes et des centres de démonstration équipés de façon appropriée, de doter ces unités d'un personnel spécialisé mieux formé et en plus grand nombre (la relation actuelle personnel spécialisé/superficie est dans la région d'une personne pour chaque million d'hectares...) et de trouver les indispensables mécanismes de participation des populations locales à ce genre de démarche. C’est dans le cadre de ce programme que ce sont ouvertes les plus intéressantes perspectives de rapprochement entre les institutions de Guyana, du Surinam et de Guyane française. Des ateliers techniques (par exemple, sur l’éco-tourisme dans les aires protégées organisé à Georgetown) et des réunions internationales organisées dans ces pays ou des voyages d’études permettent aux institutions locales et à leurs fonctionnaires de voyager, mieux se connaître et commencer à penser ensemble le futur de la région. D’un autre côté, ce programme a donné beaucoup d’importance à la gestion participative des aires protégées, surtout au cours de ses dernières activités car cette dimension a pris de plus en plus d’ampleur au fur et à mesure qu’avançaient les années 90. Une étude a été réalisée dans chacun des pays sur les conséquences de la superposition des statuts d’aires protégées (qui dépendent des institutions environnementales) et de terres indiennes (qui dépendent des affaires indiennes), situation qui se présente souvent en Amazonie et qui pose le problème de trouver des solutions directes et urgentes entre Etats et populations indigènes pour respecter leurs droits, leurs
  • 5. responsabilités et les former techniquement. Dans chacun des pays, on a pour la première fois réuni les autorités chargées de ces questions pour leur faire analyser les contradictions et mettre en place des solutions pour la gestions des aires protégées renfermant des populations. Parallèlement à ce programme pour les aires protégées, le TCA essaye de développer différents autres projets régionaux : un projet de zonage écologique et économique vise à ce que les pays du TCA adoptent et appliquent des politiques et des stratégies de planification du territoire amazonien dans le sens d'un meilleur usage des ressources naturelles et favorisant le développement soutenable de la région ; en ce qui concerne la biodiversité amazonienne, le TCA, avec l'appui technique du PNUD, a commencé à faire fonctionner un réseau amazonien d'institutions agissant dans ce domaine ; d'autres projets concernent notamment la gestion durable des ressources forestières (en partenariat avec le WWF), la formation en agro-foresterie (avec la FAO), le travail forestier avec les communautés (avec la coopération hollandaise), les ressources hydro-biologiques dont la pisciculture, ainsi que l'harmonisation des législations environnementales en liaison avec le Parlement Amazonien. b. Sciences et technologies amazoniennes En ce qui concerne les technologies pour l'Amazonie, la tendance générale aujourd’hui est de chercher à démontrer que la forêt, judicieusement utilisée, pourrait non seulement nourrir une énorme population actuellement sous-alimentée, mais aussi année après année, procurer durablement à ces pays de bien plus grands revenus qu'elle ne le fait maintenant à ce régime-là d'exploitation. Il s'agit non seulement d'un problème de politique d'exploitation, lié dans tous les pays amazoniens aux conséquences de leurs dettes extérieures, mais aussi d'un problème de connaissance scientifique et de politique de recherche. De nombreux efforts sont réalisés dans différents pays amazoniens pour établir les bases scientifiques et technologiques indispensables au développement de l'Amazonie, mais elles ne sont pas encore suffisantes pour permettre une politique régionale de développement durable. De cette façon, le TCA a lancé avec l'appui de la FAO une coordination des activités scientifiques et technologiques dans la région amazonienne, afin d'améliorer les technologies existantes, générer de nouvelles technologies locales et améliorer la productivité et la qualité des produits amazoniens. Les projets dans ce domaine concernent notamment l'étude des sols amazoniens, la promotion de l'utilisation rationnelle de la forêt, la récupération des aires déforestées et abandonnées et la valorisation du savoir traditionnel. c. Reconnaissance des droits des populations indiennes Les gouvernements reconnaissent aujourd’hui qu'il existe une relation millénaire entre les sociétés indigènes et leur habitat naturel de forêts, que l'un et l'autre donc "s'appartiennent", et qu'il convient de respecter cette relation si on veut assurer le futur de chacun de ses deux termes. Ces dernières années ont vu une accélération de l'organisation des peuples amérindiens à niveau local, national et régional en Amazonie, une reconnaissance internationale de leur rôle pour la conservation de la forêt tropicale, une pression internationale pour le respect de leurs droits, éléments qui ont orienté la formulation de lois et de nouvelles constitutions: le Brésil a adopté un chapitre spécial dans sa nouvelle Constitution de 1988, la Colombie en a fait de même en 1991, et dans les autres pays, on étudie actuellement des changements législatifs en faveur de leurs droits. La plupart des gouvernements se sont engagés à octroyer aux populations indigènes d'Amazonie des titres sur d'importantes extensions de territoires, arrivant à un engagement formel de plus de 150 millions d'hectares. Cependant, l'absence d'une législation cohérente au niveau de l'ensemble de la région amazonienne constitue encore une grande faiblesse, alors que les sociétés indigènes disséminées dans la forêt ne connaissent pas de frontières.
  • 6. La Commission Spéciale pour les Affaires Indiennes de l'Amazonie (CEAIA) a été créée en 1989 par les Etats membres du TCA, et parallèlement les peuples indiens créaient la Coordination des Organisations Indiennes de la Région Amazonienne (COICA) comme interlocuteur du TCA et de la coopération internationale. Il est intéressant ici de voir que, face aux huit gouvernements du TCA, la COICA, en plus des organisations des Amérindiens amazoniens de chacun des huit pays, intègre aussi la FOAG de Guyane. On dispose aujourd'hui d'un ensemble de programmes définis par les huit gouvernements et où la priorité est la reconnaissance et l'octroi de terres indiennes, et leur démarcation, tout en assistant les Indiens pour l'établissement de plans de gestion, de systèmes de vigilance et de contrôle des territoires. d. Le problème de la santé en Amazonie L'augmentation de la population en Amazonie, la croissance des centres urbains et les migrations continues ont multiplié les problèmes de santé et d'assainissement. Le TCA, dans le cadre de ses différents programmes de santé, veut développer à un niveau régional la recherche, la prévention et le traitement des principales maladies infectieuses qui affectent la population. Mais également d'autres projets à grand impact social sont progressivement lancés en Amazonie, comme des actions de promotion de la médecine traditionnelle, ainsi que des actions d'assainissement et de lutte contre les contaminations sur les rivières amazoniennes (surtout contre les graves problèmes causés par le mercure dans les régions de mines d'or, par les déchets pétroliers dans les régions d'exploitation pétrolifère, et par les résidus et déchets toxiques des produits précurseurs utilisés dans la production de drogues). e. A la recherche d'une stratégie de transports sans barrières Les pays du TCA travaillent à la "création d'une infrastructure régionale adéquate concernant les transports fluviaux et aériens et les télécommunications prenant en considération les plans conçus par chacun des pays pour incorporer pleinement leurs territoires amazoniens dans leurs économies nationales". Avec la définition de ces objectifs communs, les vieux rêves d'interconnexion entre les grands bassins hydrographiques sud-américains acquièrent une dimension plus concrète pouvant mener à de possibles réalisations pratiques. L'une d'elle est la signature entre les huit pays du Règlement Général de Libre Navigation Fluviale Commerciale en Amazonie. L'histoire passée a montré en Amazonie les dangers de colonisation spontanée et anarchique que comporte toute ouverture de voies de transport terrestre et fluvial, et il faut espérer que le Traité pourra tirer des enseignements de ces situations. f. Tourisme écologique L'activité touristique en Amazonie fut très vite considérée par les gouvernements du TCA comme un axe prioritaire de leur coopération car lié au développement économique de leurs différents pays. Malgré d'énormes potentialités, vu le grand succès que connaît actuellement le tourisme écologique dans le monde, cette activité n'a encore dans la région amazonienne qu'un très faible niveau de développement. Or il s'agit certes d'une activité commerciale et rentable, tout en étant par essence basée sur la conservation de la nature. Aussi le TCA cherche-t-il dans ce domaine une stratégie d'intégration entre les pays amazoniens, ce qui pourrait stimuler le développement touristique, notamment en relation avec la gestion durable des aires protégées. g. Education pour l’Amazonie
  • 7. Ce thème s’est institutionnalisé après les autres en 1995 suivant la volonté des pays d’accorder leurs politiques d’éducation en Amazonie. Cependant, il n’a pas vraiment pu se développer encore. Diversité des réseaux de coopération dans la région amazonienne L’un des phénomènes les plus importants aujourd’hui en Amazonie est le degré d’organisation atteint par la plupart des acteurs du développement de la région, avec d’innombrables exemples d’institutions et organisations, gouvernementales, civiles, de base, etc. L’un des meilleurs exemples se trouve au Brésil où le Programme Pilote (PPG7) a poussé la société amazonienne à s’organiser pour pouvoir affronter les problèmes de développement et de conservation avec les apports du G7. La région est mieux connue, avec plus de possibilités de contrôle, et il est chaque fois plus difficile qu'une action soit isolée en Amazonie car une multiplicité de réseaux facilitent le suivi (ou le contrôle) et les échanges. Les organisations ne cherchent pas seulement une consolidation interne mais aussi vers l’extérieur, et pour cela elles forment des réseaux d’échanges d’information, d’échanges pour la formation ou pour la diffusion de résultats techniques et d’expériences, cherchant une action plus cohérente entre tous et qui puisse favoriser le développement durable de l’Amazonie. De plus, ces autres réseaux commencent à communiquer entre eux et à coordonner leurs actions. a. Sub-réseau des Aires Protégées d’Amazonie (SURAPA) Les institutions des huit pays en charge de la gestion des aires protégées (INEFAN en Equateur, IBAMA au Brésil, etc.) ont créé en 1989 avec l’aide de la FAO le Sub-réseau des Aires Protégées d’Amazonie - SURAPA pour réaliser des actions d’échange et de coopération sur ce thème essentiel pour le futur de la biodiversité de l'Amazonie. SURAPA dont le siège se trouve à Bogota (Colombie), est basé sur les expériences de gestion des parcs que mène chacune des institutions membres dans son pays; le réseau reprend ainsi les initiatives en cours et les consolide avec les contributions des autres pays. On cherche ainsi à améliorer la gestion des aires protégées existantes, développant des aires pilotes et des centres de démonstration équipés de façon appropriée et avec un personnel qualifié et en nombre suffisant. Les aires pilotes et les centres démonstratifs sont des instruments de base qui articulent la méthodologie de coopération régionale sur ce thème, et ils constituent les références nationales pour l'établissement d'un système régional d’aires protégées. b. Coordination des Organisations Indigènes du Bassin Amazonien (COICA) Cette coordination d’organisations indigènes amazoniennes dans chacun des 9 pays (AIDESEP au Pérou, CONFENIAE en Equateur, COIAB au Brésil, FOAG en Guyane, etc.) fut lancée par les organisations indigènes au moment de la création de la CEAIA, la commission spéciale qui constitue l’espace de discussion des affaires indiennes entre les huit pays du TCA. Les Amérindiens se constituent de cette façon comme interlocuteur organisé du TCA et de la coopération internationale en général. La COICA fonctionne grâce à l’importance politique que lui donnent les organisations indiennes. Pour se maintenir, la COICA dont le siège est à Quito (Equateur) dépend de ses 9 organisations membres et de la coopération internationale. La COICA est un réseau indigène de type politique mais aussi avec projets et initiatives de coopération indigène à travers tout le bassin (étude sur initiatives économiques, diffusion, etc.) dans le but de promouvoir le respect des cultures indigènes dans les pays amazoniens. Pour les
  • 8. organisations amérindiennes u bouclier guyanais, il est intéressant d’utiliser la COICA pour établir et consolider des relations plus spécifiques de coopération. c. Association des Universités d’Amazonie (UNAMAZ ) L'Association des Universités Amazoniennes (UNAMAZ) dont le siège se trouve à Belem (Brésil) est un réseau de près de 60 universités et centres de formation et de recherche propres à la région amazonienne. UNAMAZ travaille en étroite collaboration avec les instances du TCA visant la formation pour le développement scientifique et technologique de la région et l'établissement d'un système intégré d'information amazonienne (SIAMAZ). À travers le sub- réseau SIAMAZ (Système d'Information Amazonien), UNAMAZ encourage l'échange de données et information sur des thèmes d’intérêt scientifique commun. Un des plus grands exploits de cette initiative est de voir aujourd'hui la plus grande partie de la production scientifique sur l'Amazonie (biodiversité, technologies, etc.) produite à l'intérieur même de la région et non plus à l’extérieur comme auparavant. UNAMAZ répond aussi au gigantesque défi de diffuser et faire circuler dans toute la région la production scientifique amazonienne. D’intéressantes perspectives de coopération existent avec les institutions de Guyane, notamment à travers le Projet Multinational promu par Silvolab-Guyane. d. Programme Amazonie de l'UICN pour les Ressources Naturelles L'Union Mondiale pour la Conservation de la Nature (UICN) dont le siège sud-américain se trouve à Quito (Equateur), réalise un processus consultatif et participatif d'identification des meilleurs exemples d’initiatives d’utilisation des ressources naturelles dans six pays amazoniens (Bolivie, Brésil, Colombie, Equateur, Pérou et Venezuela) avec ses institutions membres (généralement des ONG, mais aussi dans certains cas des institutions gouvernementales). Dans chacun de ces pays, une organisation locale sert de support pour la coordination du processus, constituant ainsi un réseau opérationnel pour réaliser un travail prioritaire dans le Bassin de l’Amazone: quelles sont les expériences d’usage des ressources naturelles qui fonctionnent et qui pourraient devenir des références pour le développement durable des communautés dans le bassin amazonien? e. Forum Belem – Bourse Amazonienne Le Programme Pauvreté et Environnement en Amazonie (POEMA) de l'Université du Pará à Belem (Brésil) stimule les échanges à niveau régional entre projets qui cherchent avec les communautés des alternatives durables d’utilisation des ressources naturelles, créant comme fil conducteur entre toutes ces expériences la recherche de solutions en relation avec les marchés nationaux et internationaux. Ce travail a abouti dernièrement à l’institutionnalisation de la Bourse Amazonienne, comme un espace régional facilitant les relations entre les producteurs amazoniens et les marchés. On cherche de cette façon à pouvoir profiter de manière plus systématique des potentialités qu’offrent les marchés pour les produits naturels (actuellement la demande de produits est plus grande que l’offre), en créant des ponts solides entre les représentants des marchés et les producteurs amazoniens. Mercedes Benz est, par exemple, une entreprise qui a développé un partenariat productif avec les communautés du Pará qui lui fournissent des appuis-tête en fibre de coco. Cet espace de rencontre, de monitoring et de formation, pousse à l’utilisation durable des ressources naturelles, permet de combattre la pauvreté, de réduire les pressions sur les forêts primaires, et fournir pour les secteurs les plus divers de l’économie nationale, régionale et internationale des produits renouvelables.
  • 9. La Bourse Amazonienne a été reprise par l’UNCTAD, dans sa Biotrade Initiative, qui pousse à l’usage durable de la biodiversité à travers des mécanismes de relations productives avec le marché. En plus de faciliter les échanges économiques basés sur l’usage durable des ressources naturelles, l’initiative se centre sur la formation des producteurs pour les aider à répondre aux exigences du marché. f. Système Géographique d'Information (SIG) de l'Amazonie Diverses organisations dans la région amazonienne ont établi des systèmes d'information géographique (SIG) pour développer la planification et la gestion des aires protégées et appuyer la consolidation des territoires indigènes. Ces initiatives locales à l'intérieur des pays amazoniens cherchent aujourd'hui un espace de coordination dans un réseau où participe Silvolab-Guyane. La Guyane, toujours plus liée à la région amazonienne En guise de conclusion, on peut relever que les dynamiques institutionnelles sont plus importantes que jamais dans la région amazonienne. Malgré les graves crises qui n’arrêtent pas de secouer les pays amazoniens voisins de la Guyane et qui affectent surtout les institutions officielles, il existe toujours plus d’institutions contribuant au développement durable et à la conservation, et s’organisant en réseaux thématiques. De plus, ces réseaux commencent à communiquer entre eux et à coordonner leurs actions. L’Université d’Iquitos (Amazonie du Pérou) organisait en 1998 une réunion internationale où la plupart des organisations amazoniennes invitées se présentaient comme des réseaux coordonnant des actions en tous genres à travers l’ensemble de la région. L’impact peut, de cette façon, être de plus en plus grand sur les politiques publiques. Progressivement les institutions de Guyane se rapprochent de ces dynamiques d’échange et de coopération amazonienne, en intégrant différent de ces réseaux, et même en participant de façon informelle à certaines activités du TCA. Au-delà de la coopération avec le Brésil qui est amenée à se développer toujours plus, les institutions en Guyane ont de grands apports à proposer à l’ensemble de la région amazonienne, surtout en ce qui concerne la recherche scientifique en général. D’un autre côté, dans les pays amazoniens, il existe de nombreuses expériences concrètes et intéressantes de gestion participative des aires protégées et de gestion durable de la biodiversité qui peuvent servir comme références pour, par exemple, améliorer la mise en place du Parc de la forêt tropicale guyanaise. Ce thème est également une base pour la consolidation des relations avec les autres pays du bouclier guyanais, Guyana, Surinam et Venezuela, qui cherchent à établir des institutions environnementales plus fortes et mieux consolidées pour la conservation et gestion durable de leurs aires protégées et de leur biodiversité. Vincent Brackelaire - 1998 Consultant CE pour les affaires amazoniennes Rio de Janeiro vibra@alternex.com.br
  • 10. Superficie totale et par pays du bassin amazonien et population Pays Sup. nationale % du % du Population en Km2 appart territoire bassin amazonienne au bass. amaz. national 1. Pays appartenant au bassin hydrographique amazonien Bolivie 824.000 75,00 11,20 344.000 Brésil 4.982.000 58,50 67,79 17.000.000 Colombie 406.000 36,00 5,52 450.000 Equateur 123.000 45,00 1,67 410.000 Guyana 5.870 2,73 0,08 798.000 Pérou 956.751 74,44 13,02 2.400.000 Venezuela 53.000 5,78 0,72 9.000 Subtotal 7.350.621 100% 21.411.000 2. Pays appartenant à l'aire amazonienne Suriname 142.800 100 352.000 Guyane française 91.000 100 90.000 Subtotal 233.800 442.000 Total 7.584.421 21.853.000 Source: "Amazonia sin mitos", Comisión Amazónica de Desarrollo y Medio Ambiente, coordonné par BID-PNUD-TCA, 1992.