Cet article vise à démontrer que la peur et l'aliénation des gens ont toujours été utilisées à travers l'histoire par les détenteurs des moyens de production et du pouvoir politique comme armes de domination pour éviter la prise de conscience par la population de la servitude économique et politique dans laquelle ont été soumis et éviter la rébellion contre systèmes économiques et politiques inhumains en place. Cette situation se répète et s'approfondit à travers le monde à l'ère contemporaine de domination du système capitaliste mondialisé.

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LA PEUR ET L'ALIÉNATION SOCIALE COMME ARMES DE DOMINATION
À TRAVERS L'HISTOIRE ET À L'ÂGE CONTEMPORAIN
Fernando Alcoforado*
Cet article vise à démontrer que la peur et l'aliénation des gens ont toujours été utilisées
à travers l'histoire par les détenteurs des moyens de production et du pouvoir politique
comme armes de domination pour éviter la prise de conscience par la population de la
servitude économique et politique dans laquelle ont été soumis et éviter la rébellion contre
systèmes économiques et politiques inhumains en place. Cette situation se répète et
s'approfondit à travers le monde à l'ère contemporaine de domination du système
capitaliste mondialisé. Cet article est inspiré d'un article de l'Américain Geoffrey Skoll,
historien, travailleur social et anthropologue et maintenant professeur à la retraite, sous le
titre A Recent History of Fear, publié sur le site Web
<https://www.academia.edu/44627431/A_Recent_History_of_Fear>. Geoffrey Skoll
insiste dans son article sur l'utilisation de la peur comme contrôle social du capital
mondial et dans mon article j'ai ajouté l'usage de l'aliénation sociale comme arme de
domination exercée par les détenteurs des moyens de production et du pouvoir politique
dans le capitalisme mondialisé.
Geoffrey Skoll déclare dans son article que «à la fin de la deuxième décennie du 21e
siècle, la peur du public est venue des efforts de contrôle social au nom du capital mondial.
À partir de 1970 environ, le système de capital s'est mondialisé et a été confronté à une
crise à long terme de suraccumulation et de concentration avec une baisse parallèle du
taux de profit. La nécessité de contrôler les classes ouvrières de plus en plus appauvries
à travers le monde exigeait des campagnes combinées utilisant une répression forcée par
un appareil militaire-police-renseignement et des manipulations idéologiques utilisant la
propagande et les relations publiques. Les progrès technologiques ont permis un contrôle
de plus en plus strict des récits publics, notamment sous la forme de réseaux dits sociaux.
Des craintes ont été fabriquées et l'attention et la sensibilisation du public ont été
détournées, de sorte que les mouvements de libération et de décolonisation de l'après-
Seconde Guerre mondiale ont été atténués pour assurer l'hégémonie continue d'une classe
dirigeante mondiale. En bref, cet article considère la peur publique construite dans le
cadre d'une guerre de classe de plus en plus critique pendant une crise à long terme du
capitalisme mondial ».
En participant au débat sur l'article de Geoffrey Skoll sur le site Academia.edu, j'ai déclaré
ce qui suit: «Je suis d'accord avec la réflexion de George Skoll sur le rôle de la peur en
tant instrument des dirigeants des gouvernements et les classes sociales dominantes pour
accroître l'exploitation des classes sociales subordonnées. La peur a toujours été utilisée
à travers l'histoire par les dirigeants des gouvernements et les classes sociales dominantes
comme un instrument de domination des classes sociales subordonnées. Historiquement,
l'action policière répressive, la législation punitive et l'appareil de justice ont toujours été
à la disposition des dirigeants des gouvernements et des classes sociales dominantes pour
effrayer les classes subordonnées contre toute tentative de rébellion contre le système au
pouvoir. La prison, la torture et la mort sont le sort de ceux qui se rebellent contre le
système. À son tour, l'appareil idéologique d'État (école, églises, médias) s'ajoute à
l'appareil de répression dans le sens de «dompter» les classes subordonnées afin qu'elles
soient convaincues qu'il n'y a pas d'autre alternative à la société capitaliste dominante. La
crise sanitaire de Covid 19 a aggravé la crise générale du système capitaliste mondial qui

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pousse les classes dirigeantes à accroître leur exploitation des travailleurs dans le monde.
Pour que les travailleurs ne se rebellent pas contre les classes dirigeantes, ils doivent être
«apprivoisés» en utilisant la répression et l'appareil idéologique, suscitant la peur de la
répression et le virus pour les affaiblir davantage ».
Il est important de noter qu'en plus de la peur, les classes dirigeantes promeuvent avant
tout l'aliénation des personnes comme arme principale utilisée par les détenteurs des
moyens de production et du pouvoir politique pour éviter la prise de conscience de la
population sur la servitude économique et politique à laquelle il est soumis et aboutit à
la rébellion contre les systèmes économiques et politiques inhumains en vigueur. Karl
Marx, philosophe, politologue et socialiste révolutionnaire très influent de son temps (19e
siècle) à nos jours, affirme qu'il y a aliénation: 1) par rapport au produit du travail; 2) dans
le processus de production; 3) par rapport à l'existence de l'individu en tant que membre
de la race humaine; et, 4) en relation avec d'autres individus [SIQUEIRA, Vinícius. O
que é alienação em Marx? (Qu'est-ce que l'aliénation chez Marx?) Disponible sur le site
Web <https://colunastortas.wordpress.com/2014/02/05/o-que-e-alienacao-em-marx/>,
2014].
Pour Marx, l'aliénation par rapport au produit du travail signifie l'étrangeté de l'être
humain qui travaille à ne pas se reconnaître comme l'auteur du produit qu'il produit grâce
à son travail. L'exemple classique est la ligne de production, où le travailleur ne se
reconnaît pas dans le produit final et ne connaît même pas sa destination. Le produit final
appartient à l'employeur et est un objet étranger à tout individu ayant travaillé à sa
production. À la fin du processus de travail, le produit fabriqué devient quelque chose
d'étrange, quelle que soit la personne qui l'a produit. L'aliénation dans le processus de
production est ce que Marx appelle «l'aliénation active» lorsque le travailleur est contraint
de travailler pour survivre et travaille au-delà de ce qui est nécessaire pour produire de la
valeur ajoutée (différence entre le salaire payé et la valeur du travail produit) au profit de
employeur. Le salaire versé au travailleur vise à satisfaire ses besoins de base, tels que
manger, dormir, boire, etc. tandis que la valeur ajoutée du travail non rémunéré profite à
l'employeur. L'œuvre elle-même est étrangère à l'individu, qui travaille seulement sous la
contrainte. Dans ces circonstances, le travail est toujours considéré comme un fardeau
pour la survie du travailleur. Une tentative de faire du travail une bonne chose est
constamment pratiquée par les employeurs en prononçant des discours de motivation, en
créant un environnement sain et en encourageant les travailleurs à suivre leur «vocation»
sous la perspective purement économique du capitalisme.
L'aliénation du sujet comme appartenant à la race humaine, selon Marx, se matérialise
dans le fait que l'individu est séparé de son essence, de son lien avec la communauté, de
son travail de devenir une personne solitaire, cessant d'être un autre membre de son
espèce. Le travail en tant que facteur qui fait que le travailleur se considère comme un
individu isolé est également critiqué pour être considéré qu'il n'est valable qu'en tant que
travailleur et non en tant qu'être humain. Selon les coordonnées culturelles de l'idéologie
capitaliste, chaque individu doit être capable et libre de rechercher son bonheur
individuel, qui est reconnu comme la fin et le sens ultimes de la vie et et non le bonheur
collectif de l'espèce humaine. L'aliénation des autres hommes est la conséquence évidente
de l'individualisation de la vie. Lorsqu'elle n'est pas reconnue dans son aspect le plus
fondamental, qui est le travail, et lorsqu'elle n'est pas reconnue comme une partie
essentielle de la vie humaine et des êtres humains en tant que genre / espèce, alors leur
vie et celle de leurs pairs cesse d'avoir un sens. Etre aliéné en tant que partie de l'espèce

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humaine implique également de s'aliéner les autres. La théorie de l'aliénation montre le
vide du sujet aliéné, montre la méconnaissance de l'humanité elle-même, de l'essence du
sujet.
Selon Althusser [ALTHUSSER, Louis. Aparelhos ideológicos de estado (Appareils
idéologiques de l'État). 6e éd. Rio de Janeiro: Graal, 1985], pour que la production
survive, il lui faut reproduire les moyens de production. De tels moyens de production
sont formés par les forces productives et les rapports sociaux de production existants. La
reproduction de la main-d'œuvre a lieu à l'extérieur de l'entreprise et le moyen matériel
par lequel elle se reproduit est le salaire. Le salaire est indispensable à la reconstitution
de la main-d'œuvre salariée (vêtements, nourriture, etc.), et il est également indispensable
à l'éducation des enfants. Cependant, il ne suffit pas de simplement faire reproduire la
main-d’œuvre; elle doit être capable de manipuler les machines et équipements de
l'entreprise. Cette qualification passe par le système scolaire capitaliste. À l'école, en plus
d'apprendre à lire et à écrire et à se qualifier pour le travail, les gens apprennent également
les règles du «bon comportement», c'est-à-dire qu'ils apprennent à être soumis à l'ordre
actuel, amenant les gens à être soumis par rapport au dominant idéologie. En plus de
l'école, l'Église et d'autres organisations, telles que les forces armées, sont également des
appareils idéologiques d'État. Ils dominent non seulement par l'utilisation de la force,
mais aussi par l'utilisation de l'idéologie pour maintenir la classe dirigeante au pouvoir.
Althusser dit que ceux qui détiennent le pouvoir d'État utilisent l'appareil d'État au profit
de leur classe, non seulement comme appareil d'État répressif, mais aussi comme appareil
d'État idéologique.
Althusser affirme que la différence fondamentale entre l'appareil d'État répressif (AER)
et l'appareil d'État idéologique (AEI) est que l'AER utilise principalement des arguments
répressifs et coercitifs pour atteindre ses objectifs. L'AEI, en revanche, utilise
principalement l'idéologie pour maintenir sa domination. L'AEI travaille sur l'esprit des
gens. Les membres de l'AEI sont, entre autres, le système des différentes églises, le
système scolaire (public et privé), le système familial, le système juridique, le système
politique, le système syndical, le système d'information et le système culturel. Une autre
différence entre AER et AEI réside dans son mode de fonctionnement. En résumé, l'ARE
utilise la répression et la coercition, tandis que l'AEI utilise l'idéologie. Alors que l'ARE
est entièrement publique, une grande partie de l'AEI appartient au domaine privé. Cela ne
veut pas dire qu'il existe une différence entre l'AEI publique et privée: les deux
fonctionnent comme un appareil d'État idéologique. La vision d'Althusser selon laquelle
l'ARE est entièrement publique change à l'ère contemporaine avec l'existence de
dispositifs répressifs repris par des entreprises privées et même des prisons gérées par des
entreprises privées.
Selon Althusser, la fonction de l'appareil répressif de l'État n'est pas seulement de
maintenir les conditions politiques de reproduction des rapports sociaux de production,
mais aussi de maintenir, par la répression, les conditions politiques d'exercice de l'appareil
idéologique de l'État. Ce sont ceux qui garantissent la reproduction la plus efficace des
rapports sociaux de production. C'est là que fonctionne l'idéologie de la classe dirigeante.
Le rôle de pourvoyeur de la reproduction des rapports de production existe depuis avant
le capitalisme, au Moyen Âge, pendant le féodalisme. A cette époque, le principale AEI
était l'Église catholique, qui avait non seulement des fonctions religieuses, mais aussi
éducatives, en plus d'une bonne partie des fonctions d'information et de culture. Au XIXe
siècle, avec la séparation progressive de l'État et de l'Église, un nouvel AEI voit le jour:

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l'école. À l'ère contemporaine, nous avons un nouvel AEI : les médias. L'école et les
médias sont les AEI qui influencent le plus en ce moment, car c'est l'école qui donne une
formation à tous, quelle que soit leur classe sociale, de la maternelle à l'université et les
médias conditionnent également le comportement des gens principalement à travers la
télévision et les reseaux sociaux. C'est donc à travers l'éducation et les médias que la
reproduction des rapports sociaux de production se fait actuellement. Cette idéologie est
cependant cachée, car l'école est considérée comme neutre dans la formation de l'individu
et les médias sont considérés comme neutres dans la diffusion de l'information. L'école
et les médias jouent cependant un rôle déterminant dans la reproduction des rapports
sociaux de production afin de maintenir le mode de production dominant dans chaque
société.
Dans l'histoire de l'humanité, l'aliénation des personnes existe depuis l'émergence de la
propriété privée bien avant l'avènement du capitalisme. La naissance de la propriété
privée des moyens de production en tant que quelque chose de distinct de l'individu qui
produit existe avec l'aliénation du travail. L'individu aliéné est donc celui qui ne se
reconnaît pas dans le produit de son travail, qui n'est pas satisfait de son activité de travail
et qui ne se reconnaît pas comme membre de l'espèce humaine. L'individu aliéné est un
sujet impuissant. Cet individu aliéné est privé de tout ce qui lui appartient, il n'est pas en
mesure d'assumer la responsabilité de guider la société avec ses pairs, ne pouvant
percevoir la possibilité d'opérer un changement économique, politique et social pour son
bénéfice et celui de la société dans son ensemble. Aujourd'hui, nous sommes confrontés
à des êtres humains totalement aliénés qui ne réalisent pas ce qui se passe, ou plutôt, qui
sont incapables de voir la vie telle qu'elle est. Ils acceptent sans discuter la vie pitoyable
qui leur était prévue. Voici donc le cauchemar des serviteurs ou esclaves modernes qui se
laissent emporter par la danse macabre du système d'aliénation dominant. L'oppression
se modernise, se répand dans le monde entier avec les formes de mystification imposées
par l'appareil d'État idéologique qui permettent de cacher la condition des serviteurs ou
esclaves modernes à laquelle l'humanité est soumise.
Le système capitaliste dominant a fait du travail sa principale source de profit. Et les
serviteurs ou esclaves modernes doivent travailler de plus en plus dur pour payer leur
misérable vie à crédit. Ils sont épuisés par tant de travail, perdent la plus grande partie de
leur énergie et doivent endurer les pires humiliations. Ils passent toute leur vie à mener
une activité ardue et insidieuse qui est un travail qui n'est rentable que pour les
propriétaires des moyens de production. Et l'activité aliénante qu'est l'œuvre actuelle est
présentée comme libératrice de l'être humain. L'être humain est déjà habitué à toujours
obéir. L'obéissance est devenue sa seconde nature. Il obéit sans savoir pourquoi,
simplement parce qu'il sait qu'il doit obéir. Obéir, produire et consommer, telles sont les
trois exigences qui conditionnent la vie de l'être humain soumis à la servitude moderne.
Obéir aux parents, aux enseignants, aux patrons, aux propriétaires, aux commerçants et,
aussi, aux lois, les forces de l'ordre et à toutes sortes de pouvoirs, car il ne sait rien faire
d'autre qu'obéir. Il n'y a rien qui fasse plus peur que la désobéissance, car désobéir,
s'aventurer, changer, est très risqué. C'est la peur qui a transformé les êtres humains en
serviteurs ou esclaves d'un système économique et qui les maintient dans cet état. La
plupart des êtres humains se sont subordonnés aux propriétaires du monde, n'acceptant
cette vie d'humiliation et de misère que par peur.
Tout acte de rébellion ou de résistance contre la réalité dans laquelle nous vivons est en
fait assimilé à une activité subversive ou terroriste comme cela s'est produit tout au long

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de l'histoire humaine. La pleine liberté n'existe que pour ceux qui défendent les impératifs
du capitalisme. Le serviteur ou l'esclave moderne doit être dominé par le mysticisme d'un
dieu pour l'anesthésier du mal qui le tourmente et de la souffrance qui l'étouffe. Ce
nouveau dieu, auquel il a donné son âme, n'est rien de moins que de l'argent. C'est au nom
de ce nouveau dieu qu'il étudie, qu'il travaille, qu'il se bat et se vend. C'est au nom de ce
nouveau dieu que l'être humain a abandonné ses valeurs les plus sacrées et et est prêt à
tout faire. Il croit que plus il a d'argent, plus il se dégagera des problèmes dans lesquels il
est pris au piège comme si la possession d'argent allait de pair avec la liberté.
Le serviteur ou l'esclave moderne est convaincu par ceux qui sont au pouvoir qu'il n'y a
pas d'alternative à l'organisation qui prévaut dans le monde d'aujourd'hui, le capitalisme.
Il s'est résigné à cette vie parce qu'il était convaincu qu'il ne peut y avoir d'autre modèle
d'organisation de la société. Et c'est là que se trouve la force de la domination actuelle:
créer l'illusion que le système capitaliste qui a colonisé la face entière de la Terre
représente le meilleur que l'humanité ait jamais construit en termes d'organisation sociale.
Les détenteurs de capital ont convaincu les êtres humains que s'adapter à leur idéologie,
c'est comme s'adapter au monde tel qu'il apparaît et tel qu'il a toujours été. Rêver d'un
autre monde est devenu un crime unanimement critiqué par les médias et les pouvoirs
publics. C'est pourquoi dans le système dominant, les forces de répression sont précédées
de la dissuasion qui, depuis l'enfance, accomplit son travail de formation de domestiques
ou d'esclaves modernes. L'être humain asservi doit oublier sa condition servile, sa prison
et sa vie misérable. Il suffit de regarder cette foule hypnotisée devant les écrans de
télévision et les smartphones qui accompagnent votre vie quotidienne. Les détenteurs du
pouvoir économique et politique trompent les serviteurs ou les esclaves modernes en
vendant l'idée qu'ils peuvent rêver d'un avenir meilleur fait d'argent, de gloire et
d'aventure. Il y a des images pour tout le monde et partout. Ces images portent le message
idéologique de la société capitaliste moderne et servent d'instrument d'unification et de
propagande. Ils grandissent au fur et à mesure que l'homme est exproprié de son monde
et de sa vie.
Les serviteurs ou esclaves modernes se considèrent toujours comme des citoyens. Ils
pensent voter et décider librement qui défendra leurs intérêts. Dans la démocratie
parlementaire, les serfs ou esclaves modernes ont l'illusion qu'ils peuvent choisir le maître
qu'ils doivent eux-mêmes servir. En pratique, il n'y a pas d'opposition au «statu quo», les
partis politiques dominants étant d'accord sur l'essentiel qu'est la conservation de la
société capitaliste actuelle. Il n'y a pas de parti politique capable d'accéder au pouvoir par
des moyens parlementaires qui remette en question le dogme du marché. Et c'est la
position de la grande majorité des partis politiques qui, avec la complicité des médias,
monopolisent le pouvoir. La forme représentative et parlementaire actuelle dans le monde
limite le pouvoir des citoyens au simple droit de vote, c'est-à-dire à rien. Les sièges du
Parlement sont occupés par la grande majorité de la classe économique dirigeante.
Tout ce qui vient d'être rapporté montre que le progrès de l'humanité ne se fera qu'avec la
fin de la peur imposée par l'appareil étatique répressif et l'aliénation de l'être humain
imposée par l'appareil étatique idéologique. Pour que cette tragédie absurde prenne fin, il
est nécessaire de sensibiliser tous les êtres humains à se rebeller contre l'exploitation et
l'aliénation dont ils sont victimes, dans le but de construire une nouvelle société qui
contribue au développement politique, économique, social et environnemental progrès de
l'humanité qui aboutit à la réalisation du bonheur pour tous les êtres humains. Au vu de
la sombre histoire des attaques contre l'humanité par le capitalisme et de ses sombres

6. 6
perspectives, il est urgent d'attaquer le mal de cette barbarie à la racine avec son
remplacement par un nouvel ordre mondial civilisé pour remplacer l'ordre capitaliste
dominant qui génère les attaques contre la civilisation dans tous les quartiers de la Terre
qui ont été enregistrés pendant des milliers d'années. Le nouvel ordre mondial civilisé à
construire doit adopter la devise universelle de «Liberté, Égalité, Fraternité» comme
héritage des Lumières à la fin du XVIIe siècle. Cette devise invoquée pendant la
Révolution française, qui est universelle parce qu'elle reflète les désirs de tous les êtres
humains, doit être adopté à nouveau par l'humanité.
Dans tous les pays du monde, un nouveau modèle de société devrait être adopté qui
permette la coexistence civilisée entre tous les êtres humains. Ce nouveau modèle de
société doit s'inspirer de la social-démocratie qui existe dans les pays de Scandinavie
(Suède, Danemark, Norvège, Finlande et Islande) qui sont en contradiction avec la grande
majorité des pays du monde en termes politiques, économiques et développement social.
Dans ces pays, l’État de protection sociale le plus efficace a été mis en œuvre. Le choix
de la social-démocratie scandinave avec les améliorations et adaptations nécessaires pour
chaque pays est justifié car le Rapport sur le bonheur dans le monde 2020 de l'ONU
montre que les nations les plus heureuses du monde sont concentrées en Europe du Nord,
avec la Norvège en tête de liste. Les pays scandinaves ont le classement le plus élevé en
termes de PIB réel par habitant, l'espérance de vie en bonne santé la plus élevée, la plus
grande liberté de choix de vie et la plus grande générosité. Ce n'est pas un hasard si les
pays scandinaves, en plus d'avoir de grandes réussites économiques et sociales, sont
leaders en IDH (Indice de Développement Humain) dans le monde. Afin de faire prévaloir
la civilisation sur la barbarie, il est nécessaire que les forces de défense vivantes de la
civilisation se rassemblent à travers la planète pour s'opposer aux forces de la barbarie.
L'avenir de l'humanité dépend de l'issue de cette confrontation.
* Fernando Alcoforado, 81, a reçoit la Médaille du Mérite en Ingénierie du Système CONFEA / CREA,
membre de l'Académie de l'Education de Bahia, ingénieur et docteur en planification territoriale et
développement régional pour l'Université de Barcelone, professeur universitaire et consultant dans les
domaines de la planification stratégique, planification d'entreprise, planification régionale et planification
énergétique, il est l'auteur de ouvrages Globalização (Editora Nobel, São Paulo, 1997), De Collor a FHC-
O Brasil e a Nova (Des)ordem Mundial (Editora Nobel, São Paulo, 1998), Um Projeto para o Brasil
(Editora Nobel, São Paulo, 2000), Os condicionantes do desenvolvimento do Estado da Bahia (Tese de
doutorado. Universidade de Barcelona,http://www.tesisenred.net/handle/10803/1944, 2003),
Globalização e Desenvolvimento (Editora Nobel, São Paulo, 2006), Bahia- Desenvolvimento do Século XVI
ao Século XX e Objetivos Estratégicos na Era Contemporânea (EGBA, Salvador, 2008), The Necessary
Conditions of the Economic and Social Development- The Case of the State of Bahia (VDM Verlag Dr.
Müller Aktiengesellschaft & Co. KG, Saarbrücken, Germany, 2010), Aquecimento Global e Catástrofe
Planetária (Viena- Editora e Gráfica, Santa Cruz do Rio Pardo, São Paulo, 2010), Amazônia Sustentável-
Para o progresso do Brasil e combate ao aquecimento global (Viena- Editora e Gráfica, Santa Cruz do Rio
Pardo, São Paulo, 2011), Os Fatores Condicionantes do Desenvolvimento Econômico e Social (Editora
CRV, Curitiba, 2012), Energia no Mundo e no Brasil- Energia e Mudança Climática Catastrófica no
Século XXI (Editora CRV, Curitiba, 2015), As Grandes Revoluções Científicas, Econômicas e Sociais que
Mudaram o Mundo (Editora CRV, Curitiba, 2016), A Invenção de um novo Brasil (Editora CRV, Curitiba,
2017), Esquerda x Direita e a sua convergência (Associação Baiana de Imprensa, Salvador, 2018, em co-
autoria) et Como inventar o futuro para mudar o mundo (Editora CRV, Curitiba, 2019).