2. INTRODUCTION A l’heure du partage massif de
l’information via les réseaux sociaux,
nous avons choisi d’étudier les pages
absurdes facebook car elles mêlent
l’humour et numérique. Ces pages
agissent comme un nouveau genre de
divertissement et apportent dans les
“fil d’actu” un peu de laissé aller!
Ce phénomène est inspiré de la culture
geek : 4chan, 9gag et jeuxvidéos.com
Nous avons décidé d’interroger deux
personnes : Pierre et Mickael, adeptent
et actifs du mouvement. Nous avons basé
notre enquête sur deux questions très
larges et ouvertes : “Que penses tu des
pages absurdes sur facebook ? et qu’est
ce que cela signifie pour toi ?”
3. plan a) Une nouvelle esthétique
numérique humoristique par le
détournement et l’absurde
b) Nouveaux échanges et partages
d’images, web collaboratif 2.0
4. a) Une nouvelle esthétique
numérique humoristique par le
détournement et l’absurde
Le but de ces pages est principalement de
divertir, faire rire, et détendre les
utilisateurs de facebook. Dans certains
cas les usagers peuvent aussi se moquer
des situations montrées.
Depuis toujours les humains aiment qu’on
les fassent rire. Au XVIIe siècle les
rois, par exemple, avait leur bouffons
personnels présents pour distraire les
convives lors de banquets.
L’absurde est un genre d’humour également
ancré dans l’histoire En philosophie et en
littérature, l'absurde est un décalage
entre l'attente de l'Homme et l'expérience
qu'il fait du monde.
Dans ce genre de pages les images
extrêmement absurdes voir
incompréhensibles sont souvent
accompagnées du tag : WTF (what the fuck)
L'humour, c'est la politesse du désespoir.
(Oscar Wilde)
5. On trouve dans ce mouvement des
sources d’inspirations
récurrentes puisant dans les
icônes de la pop culture, les
personnages politiques et
actualités, ou des productions
audiovisuelles. Des symboles
rapidement reconnaissable par
tous.
Certaines pages comme Museum of
internet ou Vaporwaves
cultivent, avec nostalgie, le
culte des premiers outils
technologiques, il s’agit
parfois d’une méta-critique du
numérique.
Mickael 21ans, étudiants
en design de mode :
“J’aime la page That’s
so fetch destiné surtout
à la communauté gay,
elle reprend des codes
et icones dit de “fag”
genre Beyoncé, Britney,
les Kardashian...
6. Au niveau de l’esthétique on
peut trouver des pages avec
des images qui demandent un
travaille créatif fait avec
des logiciels ou applications
Les Memes par exemple
Mickael : “les memes c’est
super intelligent, ils
arrivent à mettre des persos
dans des situations que tout
le monde connaît grâce au
montage et à l’ajout de
dialogue”
Sur Classical Art Memes il
s’agit de détourner des
peintures classiques pour les
rendre drôles.
7. Joan Cornellà créé
entièrement ses gifs
et images par des
illustrations mêlant
trash et absurde.
Grâce à Facebook elle
est devenue une
réelle artiste
8. L’absurde par la photographie
Avant le smartphone il était plus
difficile de faire des photos aussi
spontanées, il existait le mouvement de
street photographie (ou candid
photography) qui cherchait les details du
quotidien, les hasards esthetiques,
situations absurdes, étranges, en prenant
les gens à leur insu..
Avec le smartphone, on prend des photos
dans l’immédiat, sans réglages, c’est
direct on capture l’instant en 1 clic et
on le reposte en un second clic.
Ici le manque de qualité graphique
(pixelisé) devient un élément esthétique.
On peut parler d’un nouveau Ready Made -
faire du quotidien une nouvelle forme
d’art
René Maltête - 1960
10. ❏ Un autre exemple de pages photos
absurdes ou le but est mettre des
objets dans des situations
inhabituelles : Cigarettes, hot-dogs
in unusual places
11. Et enfin, les pages préférées des
utilisateurs Facebook, celles qui
montrent les animaux qui se mettent
scène spontanément dans des
situations drôles et absurdes
12. b) La forme, nouveaux échanges et partages d’images, web
collaboratif 2.0
“La communauté constituerait cette identité fondée sur une
intéraction permanente entre individus partageant à la fois
des biens et des centres d’intérêts communs” (page 21). Mais
aussi “les médias constituent des vecteurs identitaires,
forgeant l’imaginaire d’un groupe social aux membres parfois
fortement séparés par la distance sociale ou géographique”.
(REBILLARD,2007)
13. ❏ Avec le réseau social Facebook comme outil de
diffusion, la collaboration est possible via la
plateforme: “C’est comme pour Free Box, à l’époque
de de leurs première boxes, si tu étais abonné, tu
pouvais faire ta propre émission de tv sur une
chaîne collaborative.” (Pierre, 21 ans, étudiant)
14. ★ Les pages absurdes facebook comme Museum of
internet, ou The deep theories of
understanding things, seraient une forme de
communauté, au sein de laquelle les
internautes peuvent se retrouver autour de
l’absurde, pour rire un bon coup.
15. ❏ La page se constitue grâce aux administrateurs, mais aussi et surtout
grâce à la communauté qui envoie des photos trouvées sur le net. Comme
pour le principe de vidéo gag, ou zap de Spion se sont les usagers qui
font le contenu.
❏ Cependant, il n’y a pas de notion de droits d’auteurs. Les internautes
s’approprient, transforment et détournent des images de films, de
personnalités publiques et d’inconnus, sans se poser la question de la
propriété. Il s’agit là également d’un principe de collaboration puisqu’
à son origine, le web 2.0 avait l’utopie d’un partage de savoir
universel, et le système d’exploitation Linux en est un bon exemple.
16. ❏ La communauté implique la question de l’appartenance,
de la mise en scène de soi, par le partage des goûts,
de ce qui fait que nous sommes, et de la façon dont
nous voulons nous représenter. Cela est permis par au
réseau social. “Quand tu es sur un site internet, tu
ne peux pas dire aux autres que tu as aimé ça, sur
facebook, c’est identitaire parce que c’est le
partage aux autres de ce que tu aimes.” (Pierre 21
ans, Étudiant)
17. ❏ On assiste au partage entre pages, puisqu’une page ne correspond pas à une
communauté particulière, c’est l’idée de partage encore qui prône ici.
❏ Vaporwave en revanche, qui avec ses aestetics memes, s'érige quasiment au
niveau d’une contre-culture propre à son esthétique, et référence ses autres
domaines.
18. ❏ Le réseau social, et le principe de
page permettent aux utilisateurs de
réagir sur les photos par le
commentaire. Outre l’habituelle
identification, dans un but de
partager la photo avec une personne en
particulier, les commentaires sont là
aussi comme prolongement de la blague.
❏ “C’est comme il y a une photo d’un
chien vraiment très laid par exemple,
et là il y a quelqu’un qui commente
“non mais j’ai pas aimé la page pour
voir de la maltraitance animale, c’est
inadmissible”, et depuis c’est devenu
une habitude de s’indigner dans les
commentaires.” (Pierre 21 ans,
étudiant)
19. ❏ L’internaute ayant la possibilité de commenter quelque chose qui l’a fait
rire, peut à son tour, par un détournement de l’image participer. Il est de
ce fait acteur à part entière de la communauté absurde. “Le commentaire pour
moi c’est un peu comment les communautés se sentent communautés par le
dialogue.” (Pierre 21 ans, étudiant). En effet, sur le forum jeuxvideo.com,
les internautes font des blagues écrites sur des situations, car il n’y a
pas de partage d’images.
20. Conclusion Pour conclure, il faut préciser que ce
n’est pas parce que les pages facebook
absurdes s’inspirent et s’approprient
la culture geek, qu’elles ne sont pas
accessibles à tous. Les photos se
partagent, s’affichent sur les murs et
tout le monde peut en profiter.
L’humour tes pour tous et, lorsqu’une
de ces images apparait entre deux
articles déprimants sur l’état
catastrophique du monde, il nous fait
du bien. L’absurde est d’ailleurs
partout, il se décline en d’autres
formes numériques, comme le Gorafi, la
Gazette du mauvais goût ou encore le
Tumblr WTF belleville.
21. Pages facebook utilisées :
- Museum of internet
- Classical art meme
- Theories of deep understanding things
- Lsd Emulator
- Vaporwave
- Internet by night
Bibliographie
REBILLARD, Frank. Le web 2.0 en perspective : Une
analyse socio-économique de l’internet. L’Hamarttan coll.
Série les industries de la culture et de la communication,
Paris 2007, 157 pages.
Dick Hebdige : Subculture le sens du style aux éditions
zones.
La culture internet des memes.
- Joan Cornellà
- Hot dogs in unusual places
- Cigarettes in unusual
places
- Quand l’absurde devient
absurde
- That’s so Fetch
Références bibliographiques