4. Objectif politique de la “société en réseau”
Internet a-t-il tenu ses promesses ?
L’internet a-t-il réussi à casser les inégalités ?
L’internet a-t-il permis la liberté d’expression ?
L’intelligence collective a-t-elle fait la démonstration
de sa capacité à bouleverser les rapports d’autorité classique,
à transformer nos rapports sociaux ?
5. Objectif politique de la “société en réseau”
Quelles sont “les formes politiques
qui ont été déposées par les pionniers
dans le réseau des réseaux” ?
Dominique Cardon
Aux sources de l’utopie numérique, 2013, préface.
8. Objectif politique de la “société en réseau”
“Loin de bouleverser les hiérarchies
sociales, comme l’ont tant proclamé
Wired et les prophètes du réseau,
l’expressivité connectée des engagés de
l’Internet a sans doute plus transformé les
modalités d’exercice de la domination que
la composition sociale des dominants.”
Dominique Cardon
Aux sources de l’utopie numérique, 2013, préface.
9. Objectif politique de la “société en réseau”
Comment construire une critique sociale
des technologies ?
11. Les formes politiques des internets
« Nous n’avons pas toujours le regard
adéquat pour appréhender les phéno-
mènes émergents.
Nous tendons à les approcher avec des
grilles de lectures anciennes et nous
concluons alors que rien n’a changé »
Jacques Lévy
« Vers la société-monde ? », in M.-F. Durand, J. Lévy et D. Retaillé,
Le Monde, espaces et systèmes, Dalloz-Sirey. 1992.
12. Les formes politiques des internets
Internet, changer l’espace, changer la société. Boris Beaude. http://www.beaude.net/icecs/
13. “L’Atlas critique d’internet
est la spatialisation d’un
objet complexe en vue
d’en comprendre les
enjeux politiques.”
Atlas critique d’internet. 2015
Louise Drulhe
À propos de L’Atlas critique d’internet», Internet Actu, 2016 .
14. 4 hypothèses sur le réseau
Internet est un point.
La distance entre ses différents points ne compte pas.
L’idée provient d’un texte de Beaude, qui a inventé un néologisme, la “synchorisation”. Un “espace
de synchorisation”, selon lui, est un espace partagé, commun. C’est le cas par exemple des places
publiques, des hôpitaux, des bibliothèques… Or, internet est le premier espace en commun parta-
gé par la terre entière ; c’est un lieu unique. Dans la discipline géographique, le mot “lieu” désigne
précisément un espace où la distance entre les points n’est pas pertinente : par exemple une place
publique. Représenter internet comme un “point” au centre du globe terrestre matérialise très bien
visuellement cette caractéristique d’être à la fois un lieu unique et mondial.
La deuxième hypothèse nous donne une autre caractéristique importante d’internet. En véritable
“lieu”, la distance entre ses différents points ne compte pas. Aucun site web n’est plus éloigné d’un
autre… Du moins en théorie, car les choses sont plus compliquées que cela. Dans cette seconde hy-
pothèse, la designeuse représente la Toile sous la forme d’un double cône, chacune des deux parties
se rencontrant en un point central. Le premier cône (descendant) découle de la première hypothèse,
il montre un espace terrestre convergeant en un seul point. Mais le second nous montre l’opération
inverse ; à partir du point central, les divers points divergent et le cône s’élargit. Quel est le nom de
ce point central ? Google, tout simplement. Le moteur de recherche réagence l’ordre du Net. Les
premiers résultats de recherche sont plus près de l’utilisateur que ceux qui sont à la dixième page :
Google contrôle l’espace d’internet.
Source : Quelle est la forme d’internet ? par Rémi Sussan. Publié dans Internet Actu le 25/05/2016.
http://www.internetactu.net/2016/05/25/quelle-est-la-forme-dinternet/
15. 4 hypothèses sur le réseau
Pas un, mais des internet(s).
Un relief «dirigé».
La troisième hypothèse nous rappelle qu’il n’y a pas un, mais des internets, ou plus exactement
plusieurs projections parcellaires de ce gigantesque objet. Louise Drulhe compare cette situation
avec le mythe de la caverne de Platon. Nous ne voyons pas le réseau, seulement ses ombres. Cer-
tains sites comme Pirate Bay sont inaccessibles depuis la France. Quant à l’internet chinois, tout le
monde connaît ses limitations. Il existe autant d’internets que de législations : on utilise donc une
projection d’internet variant en fonction de la localité.
La quatrième hypothèse, celle du “relief dirigé” est peut être la plus significative de la situation
actuelle du réseau. Au début, son usage était décentralisé. Il existait une multitude d’acteurs, de
serveurs. Au départ, la surface était donc plane. Aujourd’hui, suite à la très forte concentration de
pratiques, certains acteurs ont creusé la surface du web et ont entraîné sur leur “pente” un certain
nombre d’activités qui auparavant se trouvaient sur la surface. Par exemple, le mail est en train de
“glisser” sur la pente creusée par Google avec le quasi-monopole de Gmail. Un jour le Web entier
tiendra-t-il sur la pente d’un acteur dominant ?
Source : Quelle est la forme d’internet ? par Rémi Sussan. Publié dans Internet Actu le 25/05/2016.
http://www.internetactu.net/2016/05/25/quelle-est-la-forme-dinternet/
17. Innovation
“Les utopies et les innovations réelles,
dans la vie des gens, sont transformées
en petites variables monétisables.”
18. Futurs ? La panne des imaginaires technologiques
Comment sortir des paramètres
dans lesquels nous sommes coincés ?
Comment reprendre la main, rendre aux gouvernements et
aux citoyens la souveraineté que les géants de l’internet leur
contestent : tels sont les défis qui sont lancés aux démocraties
modernes.
19. Futurs ? La panne des imaginaires technologiques
Futurs ? La panne des imaginaires technologiques. Nicolas Nova. 2014.
20. De la décélération à l’accélérationisme
Accélération. Une critique sociale du temps. Hartmut Rosa,. 2010.
21. De la décélération à l’accélérationisme
23
Manifeste
accélérationniste
Alex Williams & Nick Srnicek
Ce vers quoi nous pousse l’accélérationnisme, c’est vers un avenir qui soit
plus moderne, et d’une modernité alternative que le néolibéralisme est in-
trinsèquement incapable d’engendrer1
.
01. IntroduCtIon: Sur la conjoncture
1. En ce début de seconde décennie du xxie
siècle, la civilisation
globale doit faire face à une nouvelle espèce de cataclysme. Les apocalypses
à venir rendent ridicules les normes et les structures organisationnelles
de la politique, telles qu’elles ont été forgées au moment de la naissance de
l’État-nation, de l’émergence du capitalisme et d’un xxe
siècle scandé par
des guerres sans précédents.
2. Le dérèglement du système climatique planétaire est l’élément
le plus important de la situation actuelle. À terme, cela menace la poursuite
de l’existence de la population humaine globale. Quoique cela constitue
la menace la plus critique à laquelle doive faire face l’humanité, il existe
aussi une série de problèmes de moindre envergure, mais potentiellement
aussi déstabilisants, qui se déploient à côté et parfois en intersection avec le
1 La version originale anglaise du Manifeste accélérationniste date de mai 2013. Elle est parue dans Joshua
Johnson (éd.), Dark Trajectories: Politics of the Outside, Name, Miami, 2013, et peut être téléchargée sur le site:
http://criticallegalthinking.com/2013/05/14/accelerate-manifesto-for-an-accelerationist-politics
Source : https://syntheticedifice.files.wordpress.com/2014/03/manifesteaccelerationniste-multitudes56-2014.pdf
22. De la décélération à l’accélérationisme
“L’accélérationnisme marxiste de Srnicek et Williams
semble concerner non seulement une simple accélération
catastrophique du capital (comme chez Virilio, Baudrillard,
Land), mais une accélération épistémique et une réappro-
priation du capital fixe comme technologie et connaissance
(en une sorte de Singularité Épistémique). L’intelligence
collective doit s’organiser elle-même sur le mode d’une in-
telligence hostile – également dans le sens où elle s’inocule
dans son hôte comme un parasite malveillant. ”
Steven Shaviro. 2016.
23. De la décélération à l’accélérationisme
“L’accélérationnisme proclame que la seule manière de dé-
passer le capitalisme est de pousser sa logique à l’extrême,
c’est-à-dire d’exacerber ses tensions internes en accélé-
rant son développement pour de le faire imploser. [...]
Plus spécifiquement, l’accélérationnisme se base sur la
croissance exponentielle des médias de masse.
Ce phénomène est perçu comme potentiellement éman-
cipatoire – soit que les médias puissent être utilisés à des
fins anticapitalistes ; soit que leur développement intrin-
sèque finisse de lui-même par déstabiliser le capitalisme.”
Steven Shaviro. 2016.
24. Déterritorialisation
“Dans tous les cas, les accélérationnistes s’opposent aux
systèmes de pensée faisant prévaloir leur méfiance envers
la technologie, leur organicisme, et leur insistance sur la
primauté du local.
A la place, ils s’appuient – consciemment ou non – sur
un concept développé par Deleuze et Guattari dans L’An-
ti-Œdipe : la déterritorialisation [qui décrit tout processus
de décontextualisation d’un ensemble de relations permet-
tant leur actualisation dans d’autres contextes].”
Steven Shaviro. 2016.