Jochems, Poisson et Létourneau (8mai2015pm) "L'action collective en temps de crise écologique: pistes d'articulation entre travail social et sciences de l'environnement", communication au Colloque Pierre-Dansereau, Institut des sciences de l'environnement, UQAM
Google docs Tutoriel "Soigner ses TIC communautaires" (sj151111_vfinale)
Présentation ise- mai 2015 -v finale
1. L’action collective en temps
de crise écologique:
Pistes d’articulation entre
Travail social et Sciences de l’environnement
Sylvie Jochems
Chercheure au Centr’ERE
et professeure à
l’École de travail social UQAM
Maryse Poisson
Étudiante 2e cycle, ISE
Mélanie Létourneau
Étudiante 2e cycle,
École de travail social UQAM
Colloque Pierre-
Dansereau
8 mai 2015
2. Plan de la présentation
1. Sur quelles bases théoriques peut-on
s’appuyer pour définir le problème socio-
écologique?
2. Quels sont les cadres théoriques sur
l’action collective auxquels nous avons
recours pour conceptualiser les problèmes
de recherche?
3. Quelle est la contribution réciproque
potentielle des connaissances développées
en travail social et en sciences de
l’environnement ?
3. ●Définition juridique et fonctionnaliste :
Ordre professionnel des TS
●Définition qui doit prendre en compte la
pluralité (Harper et Dorvil, 2013)
Qu’est-ce que le travail social?
4. 1. Conceptualiser le problème
socio-écologique
Problèmes sociaux Otero et Roy, 2013: p.1,3
● Ce qui pose “problème” dans une société :
○ Ce qui est acceptable/non acceptable; tolérable/intolérable …
○ Une construction sociale en fonction de contextes
Problèmes sociaux et contextes du travail social Dorvil et Mayer, 2001
● Théories: Fonctionnalisme, culturalisme, interactionnisme, féminisme, …
● Perspectives d’analyse: Pathologie sociale, comportement déviant,
désorganisation sociale, conflit social, interaction
Défi épistémologique de l’analyse du problème socio-écologique Otero et Roy, 2013: p.5
● La nécessité d’une sensibilité à des explications disciplinaires multiples : analyse
hétéro-référentielle (et non pas auto-référentielle)
5. 2. L’action collective
L'action collective des mouvements sociaux est
un agir ensemble comme projet
volontaire qui naît de la mobilisation de
personnes qui se concertent en faveur
d'une cause commune.
Cette action concertée peut prendre la forme
d'entreprises collectives visant à établir un nouvel
ordre de vie, viser des changement profonds ou
encore, être inspiré par le désir de résister à des
changements. En somme, cette action peut
impliquer des modifications de portée «
révolutionnaire » ou cibler des enjeux spécifiques,
temporaires ou très localisés.
Blumer, 1946 dans Neveu, 2002 : chap. 1
6. 2. Les cadres de l’action collective et le travail social
Déclinaison de l'intervention
en organisation communautaire
en travail social au Québec
sous 4 modèles d'approches:
Modèle "sociopolitique" dit de l'action
sociale
Modèle "socio-économique" dit
du développement local des
communautés
Modèle socio-institutionnel incluant l'
"approche du planning social"
Modèle socio-communautaire
Bourque et Lachapelle, 2010
Acte mandaté Acte mandaté ou autonome
7. 2. Recension des écrits sur la prise en compte de
l’environnement naturel en travail social au Québec
● Pratiques de théorisation davantage développées en milieux
anglophones Besthorn, 2012; Coates et Gray, 2012; Dewane, 2011; Dominelli, 2012; Gray et Coates, 2012;
Jeffrey, 2014; Molyneux, 2010; Yadama, 2013
● Au Québec, surtout des analyses de pratiques d’intervention
communautaire en environnement Comeau, 2010; Maldonado-Gonzalez, 2009
Très peu de théorisation et d’empirie en français
en travail social au Québec!
8. Problème socio-écologique:
Controverse socio-environnementale du développement et du
transport des sables bitumineux au Québec
Objet de recherche:
Les pratiques de coordination entre Autochtones et non-
Autochtones
Problème de recherche :
La coordination des grammaires (arguments de justification) entre
différents acteurs
Cadre théorique sur l’action collective:
Sociologie des mouvements sociaux et sociologie pragmatiste
Nachi, 2006; Boltanski et Thévenôt, 1991; Thévenôt, 2006
Démarche de maîtrise de Maryse Poisson à l’ISE
9. ● Participer à l’interdisciplinarité pour prendre en compte la
complexité des problèmes socio-environnementaux
● Partager et co-construire des méthodologies de
pratiques sociales notamment celles de
l’intervention en action collective
3. Contributions réciproques
Travail social Sciences de l’environnement
10. ● Contribuer à démontrer la pertinence de l’articulation
entre l’environnement (physique)
et la personne/collectivité/société pour le travail social
o Partager des connaissances empiriques sur la complexité des problèmes socio-écologiques;
● Apporter un nouveau vocabulaire pour l’élargissement de la
conceptualisation des problèmes sociaux en travail social:
o Problèmes environnementaux ? socio-écologiques ? socio-environnementaux ?
3. Contributions réciproques
Travail social Sciences de l’environnement
11. Conclusion
Pistes d’articulation entre
Travail social et
Sciences de l’environnement
I. Pour s’engager dans l’analyse de l’éco-décision et de l’éco-
développement, il y a nécessité de :
- Penser les pratiques d’intervention sur la base d’une conceptualisation
qui articule le rapport entre l’humain/collectivités/communautés à
l’environnement physique.
- Se baser sur le principe d’une analyse hétéro-référentielle ie une
sensibilité à des explications disciplinaires multiples
- Les cadres théoriques doivent prendre en compte 2 postures
méthodologiques différentes : Acte mandaté et Acte autonome.
II. Perspectives académiques, scientifiques et pratiques
13. Bibliographie
Besthorn, F. H. (2012). “Deep Ecology's contributions to social work: A ten‐year retrospective”, International Journal of Social Welfare, 21(3), 248-259.
Besthorn, F. H. (2002). “Radical Environmentalism and the Ecological Self”, Journal of Progressive Human Services, 13(1), 53-72.
Coates, J. (2003). Ecology and social work : towards a new paradigm. Black Point, N.S.: Black Point, N.S. : Fernwood Publishing.
Coates, J.et Gray, M. (2012). “The environment and social work: An overview and introduction”, Int. J. Soc. Welf., 21(3), 230-238.
Comeau, Y. (2010). L’intervention collective en environnement, PUQ, 140 pages.
Davis et al. (2007). “Aboriginal-Social Justice Alliances: Understanding the Landscape of Relationships through the Coalition for a Public Inquiry into
Ipperwash”, Revue internationale d’études canadiennes, 36, p. 95-119.
Dewane, C. J. (2011). “Environmentalism et Social Work: The Ultimate Social Justice Issue”, Social Work Today, 11(5), 20.
Dominelli, L. (2012). Green social work : from environmental crises to environmental justice, Cambridge: Editions Polity.
Dorvil, H.et R. Mayer (dir) (2001). Problèmes sociaux. Tome 1: Théories et méthodologies, Collection Problèmes sociaux et interventions sociales, PUQ,
592p.
Germain, C. B. (1979 ). “Introduction: Ecology and social work”. In C. B. E. Germain (Ed.), Social work practice: People and environments. New York:
Columbia University Press, p. 1-22.
Gingras, Yves (2013). Sociologie des sciences, PUF, collection Que sais-je?, 127 pages.
Gitterman, A. et Germain, C. B. (1976). “Social Work Practice: A Life Model”, Social Service Review, 50(4), 601-610. 0
Harper, E. et H. Dorvil (dir) (2013). Le travail social. Théories, méthodologies et pratiques, PUQ, collection problèmes sociaux et interventions sociales, 436
pages.
Jeffrey, D. (2014). “Environmentalism in Social Work: What Shall We Teach?”, Journal of Women and Social Work (1), 1-7.
Maldonado-Gonzalez, A.-L. (2009). “Que peut faire le travail social en environnement au Québec?”, Le sociographe (no29), 83-91.
McKinnon, M. J. (2008). “Exploring the Nexus Between Social Work and the Environment”, Australian Social Work, 61(3), 256-268.
Molyneux, R. (2010). “The Practical Realities of Ecosocial Work: A Review of the Literature”, Critical Social Work, 11(2), 61-69.
Otero, M. et S. Roy (2013). Qu’est-ce qu’un problème social aujourd’hui? Repenser la non-conformité, Collection Problèmes sociaux et interventions
sociales, PUQ, 394 pages.
Ungar, M. (2003). “The professional social ecologist: Social work redefined”, Canadian Social Work Review/Revue Canadienne De Service Social, 20(1), 5-
23.
Yadama, G. N. (2013). “Environment, Social Work and Sustainable Development”, Social Dialogue, 5, 10-21.
Zapf, M. K. (2009). “Social work and the envrionment: Understanding people and place”, Critical Social Work, 11(3), 30-46.
14. Résumé
Le travail social a pour objet les pratiques sociales notamment celles de l’intervention auprès
d’individus, de familles, de petits groupes et de collectivités. Au cours de son développement, le travail
social s’est inspiré de différentes disciplines (psychologie, psychiatrie, sociologie, anthropologie, etc.) sur
lesquelles il a basé ses analyses des problèmes sociaux (pauvreté, troubles mentaux, violence, itinérance,
et autres) afin d’articuler ses méthodologies de l’intervention. Or, il s’intéresse au rapport entre l’humain et
son environnement. Des pratiques de théorisation qui prennent en compte les interrelations entre
environnement social et environnement physique et naturel s’exercent déjà en milieux anglophones, comme
en témoignent plusieurs travaux, mais très peu au Québec. L'intérêt pour l’intégration et l’articulation des
facteurs écologiques aux objets d’analyse “classiques” en travail social ouvre de nouveaux champs
d’analyse et de pratique pour la discipline du travail social. Déjà, certains projets de recherche et
d’enseignement - tel que le projet Ecominga amazonica - font appel aux théories et pratiques du travail
social pour enrichir leur démarche interdisciplinaire. Cela démontre la pertinence d’entrevoir des pistes
d’articulation théoriques et pratiques entre le travail social et les sciences de l’environnement. Cette
communication a ainsi pour objectif de contribuer à cette articulation. Pour ce faire, nous partagerons bien
sûr ce qui a été fait dans le cadre de nos recherches respectives : Sur quelles bases théoriques peut-on
s’appuyer pour définir le problème socio-écologique? À quels cadres théoriques sur l’action collective avons-
nous recours pour conceptualiser les problèmes de recherche? Quelle est la contribution potentielle des
connaissances développées en travail social pour les sciences de l’environnement, et inversement?