1. novembre 2019
143
doSSier ProjetS
I N F O R M A T I O N S
Marcher dans
la pauvreté,
ce n’est pas
une fatalité
ParrainaGe
Un nouvel espoir en forme de canoë
SenSibiliSation
Qui croire sur les questions
de développement ?
Petite impulsion. Grands
effets
Une action chrétienne dans un monde en détresse
www.selfrance.org
2. éditorial SoMMaire
2 I SEL INFORMATIONS I 143
En ces temps où les taux d’intérêts sont historique-
ment bas, où la rémunération de l’épargne est infé-
rieure à l’inflation, thésauriser n’est pas la bonne dé-
cision. Il y a, dans le monde, trop d’argent disponible,
d’après les experts.
Investir, c’est la préconisation de tout financier rai-
sonnable ; consommer, c’est la recommandation et
l’espérance des politiques. Des centaines de millions de gens dans le
monde aimeraient être confrontés à cette alternative, mais ils imaginent
difficilement que ce soit un jour possible.
Ceux qui sont en situation de pauvreté ne le sont pas par choix. Ils ont
la compétence, la volonté, l’énergie, la détermination et sont aussi
capables que nous de développer des activités génératrices de revenus.
Ils ne sont pas destinés à rester pauvres, assistés, dépendants.
Alors que leur manque-t-il ? La même chose que tout français qui veut
entreprendre mais qui n’a pas d’argent : que ceux qui détiennent les res-
sources financières prennent le risque d’investir en eux.
Monexpériencem’aapprisquetoutinvestissementprésentaitunrisque,
mais qu’investir sur des hommes et des femmes volontaires demeurait
le risque le plus raisonnable que nous puissions envisager.
Acteurs pertinents, impliqués sur le terrain, responsables et cohérents
dans leur démarche, les partenaires Impulsion économique du SEL sont
les bons relais. C’est pourquoi, nous leur donnons les moyens d’accom-
pagner les projets dont leurs bénéficiaires sont porteurs.
Investiràleurcôté,c’estlesaideràtransformerdesprojetsenréalisation.
C’est donner à de nombreuses personnes une espérance de voir leur si-
tuation changer. Il n’y a pas de fatalité !
Endonnant,notreinvestissementseraunactehumainementraisonnable,
éthiquement responsable et spirituellement fraternel. Notre retour sur
investissement : le sourire des bénéficiaires !
Pouvons-nous nous priver d’une telle opportunité ?
CLAUDE GRANDJEAN
Président du SEL
P3 | Sel news
P6 | dossier
Marcher dans la pauvreté,
ce n'est pas une fatalité !
P7 | Le défi de la pauvreté
économique
P9 | Pauvreté économique :
s’en sortir, c’est possible !
P12 | Projets
Petite impulsion.
Grands effets !
P14 | Parrainage
Un nouvel espoir en forme
de canoë
P16 | Michée France
Une fin en beauté !
P18 | Sensibilisation
Fiabilité des sources : qui
croire sur les questions de
développement ?
Imprimésurpapier100%recyclé
Directeurs de la publication : Claude Grandjean et Patrick Guiborat | Responsable de la rédaction : David Alonso | Secrétariat de rédaction : Laura Boyadjian | Comité de rédaction : David Alonso, Laura
Boyadjian, Véronique Lavoué | équipe de rédaction : Claude Grandjean, Patrick Guiborat, Laura Boyadjian, David Alonso, Sophonie Jean-Louis, Doris Lévi Alvarès, Nicolas Fouquet, Esther Ngu, Daniel
Hillion | Graphisme et mise en page : Jacques Maré | Prix du numéro : 1 € | Abonnement : 4 € - Abonnement de soutien : 20 € | CPPAP n°1121 H 80951 | ISSN 1145-2269 | Imprimerie IMEAF | Trimestriel :
novembre 2019 | Photos : SEL (sauf mention)
Association Service d’Entraide et de Liaison, 157 rue des Blains - 92220 BAGNEUX - Tél. 01 45 36 41 51 - contact@selfrance.org | Dons uniquement : IBAN : FR57 2004 1000 0100 0195 5F02 034 - BIC :
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IMPÔT À LA SOURCE ET DÉDUCTION FISCALE
Avec l’impôt à la source, vous pouvez toujours déduire 66% de vos dons (75 % pour les Ticket-Repas) dans la limite de 20% du revenu imposable : vos droits sont identiques.
En janvier 2019, vous avez reçu un acompte équivalent à 60% de la réduction d'impôt dont vous avez bénéficié en 2018, relatif à vos dons réalisés en 2017. En juillet 2019, vous avez reçu le solde, calculé à partir de votre
déclaration de revenus faite au printemps. Pour en savoir plus : selfrance.org, rubrique déductions fiscales. Vous pouvez aussi nommer le SEL bénéficiaire d’une assurance vie.
De plus, par la Fondation SEL vous pouvez attribuer un legs en indiquant au verso « Pour la Fondation du Protestantisme, avec affectation à la Fondation SEL », ou pour la déduction IFI, en envoyant votre chèque à l’ordre
de « Fondation SEL », à l'adresse suivante : 157 rue des Blains, 92220 Bagneux.
Si vous ne souhaitez pas recevoir notre journal, dites-le-nous en renvoyant votre étiquette. Nous ne voudrions pas vous importuner davantage. Conformément à l’article 27 de la loi du 6 janvier 1978, vous disposez d’un
droit d’accès et de rectification aux données vous concernant dans nos fichiers.
3. le mot de Patrick
Pourquoi l’action « impulsion économique »
des partenaires du Sel est si importante
pour les bénéficiaires ?
Nous savons combien il est important d’avoir une activité qui
nous permette de subvenir à nos besoins et à ceux de nos
proches.Etd’autantplusdansdescontextesdegrandepauvreté :
j’ai si souvent constaté la joie et la fierté des personnes qui
réussissent à vivre plus décemment grâce à leur travail.
Le sourire de ces jeunes femmes actives dans leur local de
coiffure, de ces vendeuses de produits alimentaires au marché,
de ces jeunes qui apprennent un savoir-faire artisanal, ou qui
ont été embauchés dans une grande entreprise... et autres
exemples que vous trouverez dans ce numéro.
Lorsque les conditions sont réunies, ce type de projets offre
aux bénéficiaires une manière valorisante et responsabilisante
de s’en sortir. Ils dépendent moins de la collectivité et sont
désormais en capacité d’y contribuer en apportant leur savoir-
faire. Leur famille et leur communauté en voient donc aussi
les effets bénéfiques.
comments’inscritl’impulsionéconomiquedansladynamique
des diverses actions du Sel ?
De manière tout à fait complémentaire. En effet, tous nos par-
tenaires ont un même objectif : que chaque individu améliore
ses conditions de vie et puisse contribuer au bien commun.
Le développement est une conjonction de divers éléments, et
l’impulsion économique a besoin en particulier de personnes
en bonne santé, formées et équipées. Le parrainage individuel
permet le développement de l’enfant et du jeune ; les projets
de développement communautaire comme l’accès aux soins,
à l’eau potable et à une alimentation saine et adaptée facilitent
le développement d’activités économiques.
Enfin,n’oublionspasquedesressourcesapportéesdel’extérieur
(état, collectivités locales, organisations de la société civile,
investissements privés, etc.) jouent aussi un rôle important
dans le développement économique de la société.
PATRICk GUIBORAT, DIRECTEUR GéNéRAL DU SEL
Sel newS
143 I SEL INFORMATIONS I 3
Pour nous suivre
Site :
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Blog :
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Youtube :
SEL
Facebook :
SEL (Service d’Entraide
et de Liaison)
Twitter :
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À propos du Sel
Le Service d’Entraide et de Liaison est une association protestante de solidarité internationale, créé en 1980 par l’Alliance
évangélique Française. Il vise à améliorer les conditions de vie de personnes et de populations en situations de pauvreté
dans les pays en développement, et travaille en partenariat avec des organisations chrétiennes locales, responsables des
projets qu’elles élaborent et mettent en œuvre.
Instagram :
sel_ong
Si vous passiez par Waldhambach, le 7 juillet dernier,
vous ne pouviez pas rater cet évènement : la famille
Ensminger ouvrait les portes de sa ferme au public. L’oc-
casion pour eux de faire découvrir leur travail d’éleveurs
aux visiteurs curieux.
Cette exploitation, forte d’une soixantaine de vaches lai-
tières, produit « du lait biologique en essayant d’être auto-
suffisantepourl’alimentation desanimaux(fourrages,céréales,
paille). »
Très attachés aux enjeux liés à l’agriculture, la famille
Ensminger souhaitait sensibiliser ses visiteurs à la cause
des paysans africains. Et quand les agriculteurs se serrent
les coudes, on peut s’attendre à constater de beaux résul-
tats : à l’issue de cette journée, 2000 € ont été levés en
faveur des projets Agriculture du SEL !
« Cela a été un vrai plaisir de pouvoir soutenir financièrement
les agriculteurs des pays en développement. Que chacune
des graines semées puisse porter beaucoup de fruits. »
Retrouver nos mini-séries liées à Agriculture
sur la chaine Youtube du SEL
Un(e) directeur(trice) du Parrainage
Un(e) directeur(trice)
administratif(ve) et Financier(ère)
Postes basés à Bagneux. À pourvoir dès que possible.
Plus d’information sur www.selfrance.org, rubrique
« nous rejoindre »
le Sel recrUte
4. Sel newS
4 I SEL INFORMATIONS I 143
À VOS AGENDAS !
les prochains évènements
pour nous rencontrer !
9 novembre | Rencontre EvénémentiElles | Nemours (77)
9-10 novembre | Spectacle Jésus le Don d’une Vie | Marseille (13)
(billetterie sur le dondunevie.fr)
11 novembre | Rencontre EvénémentiElles | Meyzieu (69)
18-19 novembre | Centre évangélique d’Information et d’Action (CEIA)
| Paris
6-15 décembre | Tournée de Noël d’Héritage en Belgique et France
(dates sur heritagemusique.com)
13-23 décembre | Tournée de noël de Pierre Lachat
(dates sur pierrelachat.com)
le Sel sera heureux de vous retrouver lors de ces événements et de
répondre à toutes vos questions ! n’hésitez-pas à inviter vos amis !
abonnez-vous à la page
Facebook du Sel pour découvrir
nos différentes actions !
crise humanitaire
au burkina Faso : les chiffres
depuis 2015, le burkina Faso est devenu le théâtre de mul-
tiples attaques terroristes qui sévissent principalement
dans le nord du pays. Voici un petit point sur la situation.
3 régions du Burkina Faso sont les plus impactées (Sahel, Centre Nord et
Nord).
14provinces sont actuellement en état d’urgence.
289 000personnes déplacées dans le pays (soit 4 fois plus qu’au début de
l’année 2019).
2 024écoles fermées.
330 000enfants n’ont pas pu faire leur rentrée dans ces régions.
Pour répondre à cette urgence, nos partenaires chrétiens locaux font appel à
nous :
• Priez pour les populations affectées par cette crise
• Mobilisez vos églises
• Donnez ce que vous pouvez pour soutenir l’action de nos partenaires.
Plus d’informations sur www.selfrance.org
Sources : UNHCR, ACAPS, OCHA. Chiffres d’août-septembre 2019.
Bébé Marco :
le post Facebook
le plus liké !
découvrez
le nouveau livre de
Frédéric de coninck
écritpourdeschrétiens
qui « ne savent pas par
quelboutsesaisir »des
« enjeux énormes » qui
se posent à nous dans
lemonded’aujourd’hui,
ce livre propose une
lecturepertinentepour
penseretvivreunepré-
sence chrétienne dans
lemonded’aujourd’hui.
Retrouvez la recension du livre « Être le
sel de la terre dans un monde en muta-
tion », sur blog.selfrance.org
5. 143 I SEL INFORMATIONS I 5
JOURNéE DU SEL 2020
réservez la date !
Sortez votre agenda et celui de votre église :
le dimanche 22 mars aura lieu la prochaine
Journée du SEL.
Cette année, nous insistons sur le fait qu’il
en faut peu pour rendre heureux. Oui, lutter
contre la pauvreté, c’est aussi notre respon-
sabilité, chacun selon nos possibilités et
notre appel.
téléchargez gratuitement le dossier d’ani-
mation à partir du 14 janvier !
Sel newS
Cette année, le mois de juillet était sportif dans les camps de jeunes ! Sensibili-
sés aux besoins de ceux qui ne bénéficient pas des mêmes facilités qu’eux, les
jeunes ont transpiré pour la bonne cause !
Au camp CDJ à Saint-Lunaire, 25 préadolescents ont couru au profit des projets
Eau et Assainissement des partenaires du SEL. Plus au sud, dans le cadre de
Sport et Foi, ils étaient une trentaine à courir en faveur de la sécurité alimen-
taire des paysans.
Bravo et merci à eux !
Vous aussi,
chaussez
vos baskets !
La Course des héros revient en
2020 ! Inscrivez-vous dès le 1er
décembre pour courir 2, 6 ou 10
km pour aider des hommes,
femmes et enfants à sortir de
l’extrême pauvreté. Que vous
soyez à Paris, Lyon, Bordeaux ou
Nantes, rejoignez l’équipe du SEL
en juin !
Pour plus d’infos :
dlevialvares@selfrance.org
Raphaël est récemment devenu
délégué du SEL dans son église,
à Saint-Georges-sur-Baulche
(89). Profitant de la participation
de cette dernière à la Fête des
associations de sa commune, il y
a présenté le SEL.
Après nous avoir demandé de la
documentation, il a préparé son
stand pour l’occasion.
Aujourd’hui, il se souvient des
mouvements spontanés de
quelques personnes intriguées
par le stand : « Les gens sont très
attentifs à notre discours. Ils pren-
nentaisémentlesbrochures. »Pour
lui, c’est « une façon de mettre en
lumièreletravailduSEL.»Raphaël,
par sa présence, a vu l’opportu-
nité de tendre la main à ceux qui
voient l’église sans jamais oser
venir : les chrétiens participent
aussi à la vie hors de l’église,
comme les autres.
Un délégué dans la ville
Les campeurs de
Saint-Lunaire ont
mouillé leur maillot
pour les projets Eau
et Assainissement !
6. doSSier
dans les pages suivantes, nous traitons
un problème épineux : la pauvreté économique.
comment les plus pauvres peuvent-ils s’en sortir, quand ils n’en ont pas
les moyens ? loin de baisser les bras face à ce qui semble être une
fatalité, les partenaires impulsion économique du Sel mettent en place
des solutions. découvrez dans ce dossier comment une petite impulsion
dans la vie des bénéficiaires peut provoquer de grands effets !
Marcher dans la pauvreté,
ce n’est pas une fatalité !
7. S
i elle ne peut s’y résumer, la pau-
vreté revêt néanmoins une dimen-
sion économique indéniable. Agir
dans ce secteur est alors indispensable
pour améliorer les conditions de vie des
populations les plus vulnérables des pays
en développement.
UNE TRADUCTION
éCONOMIQUE
DE LA PAUVRETé
Il existe plusieurs approches pour abor-
der et comprendre la notion de pau-
vreté. S’il n’est pas toujours simple d’en
donner une définition précise et accep-
tée par tous, il y a généralement unani-
mité dans le domaine du développement
pour dire que la pauvreté se traduit par
un manque de moyens matériels et pé-
cuniers. La notion de pauvreté ne peut
sûrement pas se résumer à ce seul as-
pect économique mais il en constitue
néanmoins une dimension essentielle.
La mise en place d’outils pour chercher
à la mesurer fait également l’objet de
débats parmi les spécialistes. Depuis plu-
sieurs décennies maintenant, l’approche
de la Banque mondiale privilégie le
concept de bien-être économique en se
focalisant notamment sur l’étude des
revenus. Bien que critiquée, la fixation
du seuil de pauvreté absolue à 1,90 dollar
par jour a au moins le mérite de faire
prendre conscience de l’absence de
moyens essentiels de survie chez cer-
taines personnes. D’autres approches se
veulent complémentaires. Certains cher-
cheurs en sciences sociales insistent ainsi
sur le manque de capacités, d’opportu-
nités ou encore de potentialités des per-
sonnes vulnérables.
LES CAUSES
éCONOMIQUES
DE LA PAUVRETé
Les causes de la pauvreté sont multiples
et variées : catastrophes naturelles,
pesanteurs culturelles, conflits... Autant
de facteurs qui peuvent expliquer ces
situations de détresse. Parmi les raisons
avancées, les questions d’ordre écono-
mique ne doivent pas être négligées. Elles
participent, dans certains cas, à la pau-
périsationdepansentiersdelapopulation
dans les pays en développement.
Lorsqu’il est question de facteurs écono-
miques occasionnant de la précarité, il
est possible de distinguer les raisons ex-
ternes des raisons internes. Concernant
les premières, outre l’évasion fiscale, il
peut être fait mention de la « hausse des
taux d’intérêt mondiaux (alourdissant le
service de la dette des pays en voie de
développement) » ou du « ralentisse-
ment de la croissance dans les pays in-
dustrialisés (engendrant une réduction
des exportations des pays en voie de dé-
veloppement) »1
.
Au niveau des secondes, il s’agit davan-
tage des défaillances de l’environne-
ment proche : calendrier inadapté des
doSSier
le défi de la pauvreté
économique
la pauvreté économique, ils sont nombreux à y être confrontés. Quelles en sont les
causes et les conséquences ? nous traitons la question dans cet article.
Avoir une petite
activité c’est bien.
Mais sans les
moyens de la
développer, cela
ne suffit souvent
pas pour
s’en sortir.
1
https://www.cairn.info/revue-internationale-des-
sciences-sociales-2002-1-page-175.htm
PAR NICOLAS FOUQUET
8. 2
https://www.un.org/french/events/rio92/rioissue.htm
8 I SEL INFORMATIONS I 143
réformes économiques du pays, actions
au seul bénéfice d’individus ou groupes
puissants…
UNE EXCLUSION
éCONOMIQUE
ET SOCIALE
La lutte contre la pauvreté économique
est indispensable car, sans action entre-
prise, elle conduit indéniablement à des
phénomènes d’exclusion. Le premier mar-
ché rendu difficile d’accès aux plus dému-
nis est celui du travail. Bien souvent, les
populations défavorisées des pays en
développement se tournent vers le sec-
teur informel, faute de diplôme ou de
débouchés suffisants. Leurs revenus peu-
vent alors être aléatoires, leur situation
relativement instable.
L’autre marché auquel les plus pauvres
ne peuvent accéder est le système finan-
cier traditionnel. Ne pouvant compter
sur un capital de départ personnel, ils au-
raient pourtant besoin de fonds pour fi-
nancer leurs projets entrepreneurials et
l’achat d’équipements. Malheureuse-
ment, leur solvabilité est faible et les
banques ne veulent pas prendre le
risque de leur accorder d’emprunts.
Leurs idées et leur bonne volonté ne
peuvent alors pas toujours être suffi-
santes pour s’en sortir.
L’économie est donc au cœur de l’enjeu
du développement, en tant que source
de problèmes potentiels mais aussi de
solutions possibles. La pauvreté induit
un cercle vicieux qu’il faut arriver à bri-
ser. D’autant plus que les dommages dé-
passent le strict cadre individuel et pé-
cunier. Ainsi, « la pauvreté oblige les
gens et les nations, particulièrement
dans les pays en développement, à se li-
vrer à de nombreuses activités qui sont
insoutenables à terme. »2
n
doSSier
« Ces changements ont créé en
moi le désir de réussir… »
ephrata, partenaire des projets impulsion éco-
nomiqueduSelauMali,proposedesformations
professionnelles aux jeunes pour les sortir de
la rue. découvrez le témoignage de Massan,
jeune femme bénéficiaire.
« J’ai appris à lire, à écrire et à compter, à respecter mes
parents, à gérer mes émotions. Désormais, je soutiens
mes parents avec l’argent que je gagne en coiffant les
jeunes filles du quartier. Je suis aussi inscrite dans le centre
de formation le plus renommé de Bamako pour apprendre
le métier de mes rêves. Ces changements ont créé en moi
le désir de réussir et d’avancer, quelques soient les pro-
blèmes que je rencontrerai sur mon chemin. »
Offrir une formation à un jeune
vulnérable, c’est lui donner
l’opportunité d’un nouveau départ !
9. 143 I SEL INFORMATIONS I 9
doSSier
P
our certaines populations affectées
par la pauvreté, celle-ci rime mal-
heureusement souvent avec fata-
lité. En effet, leur situation semble diffi-
cilement pouvoir changer… à moins d’une
aide extérieure !
UN CERCLE VICIEUX
À BRISER
Même armé de la meilleure volonté du
monde, il est très difficile pour quelqu’un
de sortir de la précarité. La raison ? La
pauvreté enferme bien souvent dans un
cercle vicieux. Arriver à s’en extraire
n’est pas aisé, aggravé par des schémas
de reproduction de la pauvreté percep-
tibles entre les générations.
J’ai abandonné
l’école très tôt à cause
du manque de moyens
de ma maman.
Bénéficiaired’undenospartenaireschré-
tiens au Mali, Oumar met le doigt sur la
manière dont les choses se passent au
niveau de la cellule familiale. « J’ai aban-
donné l’école très tôt à cause du manque
de moyens de ma maman. À la maison, mon
frère et moi ne mangions pas à notre faim
et dormions sur une natte à même le sol.
Ma maman n’étant jamais à la maison, je
passais tout mon temps dans les rues. »
Ces situations conduisent à terme à une
forme d’exclusion sociale car l’accès de
ces personnes au marché du travail ou
au système financier traditionnel de-
vient extrêmement compliqué, pour ne
pas dire impossible.
la pauvreté, même économique, n’est pas une fatalité ! il existe des solutions pour
briser ce cercle vicieux. et si cela commençait par un coup de pouce ?
PAR NICOLAS FOUQUET
Pauvreté économique :
s’en sortir, c’est possible !
10. UN COUP DE POUCE
NéCESSAIRE
La pauvreté ne touche pas tout le monde
de la même manière. Parmi les couches
défavoriséesdelapopulation,ilestànoter
que les femmes et les jeunes se trouvent
surreprésentés. Pour sortir de cette spi-
rale négative, une aide venant de l’exté-
rieur est bien souvent indispensable. Il
ne manque en effet souvent pas grand-
chose à ces personnes, hormis ce petit
coupdepoucequifaittouteladifférence.
Le cas de Dénise illustre relativement
bien cette problématique. Couturière,
elle disposait de peu de moyens pour son
atelier. En bénéficiant d’un crédit de
40 000 FCFA (61 €), elle a pu acheter
une machine à coudre de seconde main
et répondre à la demande de ses clients.
Les compétences et le désir de s’en sortir
sont déjà présents. Il s’agit ici surtout de
venir renforcer les capacités du bénéfi-
ciaire.Ilestdoncimportantdes’assurerau
préalable de la viabilité des projets pour
que cette aide soit libératrice et qu’elle
n’entraîne pas une dépendance malsaine.
Grâce aux connaissances
reçues, mon atelier de couture
est mieux géré !
DES SOUTIENS DE
DIFFéRENTE NATURE
Instinctivement, on s’imagine que le coup
de pouce apporté revêt une dimension
pécuniaire. Le manque de ressources
financières est en effet grandement pré-
judiciable à ces personnes pour qu’elles
puissent démarrer une activité pérenne
ou faire face aux aléas de la vie.
Il est alors primordial de leur donner les
moyens de leurs ambitions en recourant
aux différents outils de la microfinance :
accompagner la mise en place de
Groupes d’épargne et de Crédit ou sou-
tenir des Institutions de Microfinance
(voir pages 11-12).
Néanmoins, si cette aide peut être de
nature financière, il ne faudrait pas non
plus faire l’erreur de l’y restreindre. Faci-
literl’accèsàdeséquipementsenmettant
en commun des activités de production
estuneautrefaçonderépondreaubesoin
des populations.
Enfin, la mise en place de formations
professionnelles et de sessions d’alpha-
bétisation peut aussi s’avérer très utile.
« Grâce aux connaissances reçues sur le
système de gestion d’entreprise, mon atelier
de couture est maintenant mieux géré et
plus rentable qu’auparavant », explique
Odette, bénéficiaire de notre partenaire
EMA (Burkina Faso).
VERS UNE AUTONOMIE
BéNéFIQUE
Renforcés dans leurs capacités, les béné-
ficiaires disposent désormais d’une acti-
vité génératrice de revenus. Ils voient
alors leurs conditions de vie s’améliorer
progressivement.
J’ai maintenant
une activité qui me donne
de l’argent.
Benjamin a appris à fabriquer du savon
qu’il vend : « J’ai maintenant une activité
qui me donne de l’argent et mes enfants
ne souffriront plus du manque d’habits ou
de nourriture. » Grâce à ces coups de
pouce, ce n’est pas le quotidien du seul
bénéficiaire qui est amélioré mais, par
effet domino, celui de toute sa famille.
On constate même des effets positifs
dans la communauté.
Mélinda se réjouit ainsi de pouvoir
« acheter des vêtements pour [s]es enfants,
les soigner, payer la nourriture et même
aider [s]on mari ». Un cercle vertueux
s’enclenche : « J’ai pu scolariser mon cadet
et l’aînée apprend la couture. »
Soutenir les activités économiques des
populations défavorisées des pays en
développement est donc essentiel pour
les aider à sortir de la pauvreté. Néan-
moins, il ne faut pas se contenter d’ac-
tions qui permettent la subsistance. Il
faut les associer à un soutien qui assure
une émancipation durable. n
10 I SEL INFORMATIONS I 143
doSSier
Grâce à leur activité économique, les personnes vulnérables reprennent
confiance en elles et en l’avenir.
11. Contribuez à la mission
du SEL en faisant plaisir
à vos proches !
Pour commander un de ces produits,
remplissez le bon de commande sur le
coupon de ce numéro et retournez-le au
SEL, accompagné de votre paiement, à
l’aide de l’enveloppe préaffranchie.
Pour une vie juste
et généreuse
T. keller | 19 €
évangéliser, témoigner,
s’engager
sous la direction
de J-P. Remp | 13 €
ils ont aimé leur prochain
N. Fouquet | 11,90 €
les villageois de baobila
(Jeu de société) | 34,90 €
143 I SEL INFORMATIONS I 11
12. 12 I SEL INFORMATIONS I 143
ProjetS
Soutenez les projets impulsion économique par un don et permettez à de nombreux
bénéficiaires de recevoir l’impulsion qui changera la fin de leur histoire !
Pauvres un jour, pauvres toujours ? les partenaires impulsion économique du Sel ne sont pa
d’afrique subsaharienne, ils agissent en mettant en place des projets d’appui aux activités éc
qui provoque une réaction en chaine bénéfique.
épargner
en groupe
La communauté et la solidarité sont des
valeurs et des forces dans les sociétés
africaines, où nos partenaires locaux
œuvrent. S’appuyer sur ce principe
d’entraide pour permettre à des com-
munautés de se développer économi-
quement leur parait donc évident.
Ils accompagnent la mise en place de
Groupes d’épargne et de Crédit (GEC)
dans les villages ou quartiers des
grandes villes. Ces GEC de 20 à 25 per-
sonnes se réunissent régulièrement et
épargnent ensemble de l’argent : les
membres du groupe pourront ainsi dé-
marrer ou développer une activité gé-
nératrice de revenus.
Encouragés et motivés, les membres
prennent conscience qu’ensemble, ils
ont les moyens de voir leurs conditions
s’améliorer.
Être équipés pour mieux
se développer
Pour développer une activité économique, être formé, c’est bien, mais être
équipé c’est mieux. En effet, il est difficile pour un menuisier sans outils de
répondre à la demande de ses clients.
Ainsi, l’appui aux activités éco-
nomiques passe également
par l’équipement des bénéfi-
ciaires : avec les bons outils, ils
sont en mesure de mieux faire
ce qu’ils savent déjà faire. Être
équipés en matériel (machine
à coudre, boite à outils…) ou en
matières premières (bois, fil,
tissu…) permet aux artisans
d’avoir les ressources néces-
saires pour développer leur
activité économique.
Ce n’est pas un avenir prometteur qui
attend les enfants non scolarisés ou dés-
colarisés. Ne sachant ni lire, ni écrire, ni
calculer, ils sont plutôt condamnés à tra-
vailler très jeunes ou à « trainer » dans les
rues pour subvenir à leurs besoins.
C’est pourquoi, les partenaires du SEL,
comme Ephrata (Mali), proposent des ses-
sions d’alphabétisation, pour reprendre
les bases puis des formations qualifiantes
et techniques pour que les jeunes appren-
nent un métier. Formés, ils ont les moyens
de démarrer une activité économique ou
de trouver un travail.
apprendre un métier
13. 143 I SEL INFORMATIONS I 13
ProjetS
épargner pour
une vie meilleure !
Fidèle lompo, un de nos partenaires chrétien au burkina
Faso, œuvre au service des plus pauvres au burkina Faso au
travers d’une structure de microfinance (aGd/ViMe) dont il
estledirecteur.danscetteinterview,découvrezl’impactde
l’épargne dans la vie des bénéficiaires de prêts.
Laura Boyadjian : En quoi consiste
l’épargne que vous proposez dans vos
agences ?
Fidèle Lompo : Nous encourageons les
personnes qui bénéficient d’un micro-
crédit à mettre leur argent dans un
compte de notre structure plutôt qu’à
la maison. Ainsi, il est bien gardé ! On
leur suggère aussi de faire valoriser
leur épargne pour bénéficier d’une pe-
tite compensation du fait que l’argent
est resté longtemps chez nous.
Quelle était la situation des per-
sonnes avant de bénéficier des ser-
vices d’AGD/VIME ?
Des gens souffraient et n’avaient
même pas le minimum pour manger. Ils
n’avaient pas non plus le courant, ni
l’eau. Leurs enfants se retrouvaient
dans la rue pour essayer de gagner de
l’argent. Les parents perdaient leur au-
torité sur eux.
Et qu’est-ce que ça a changé pour eux
de pouvoir épargner ?
On a vu une énorme différence ! Cer-
tains ont acheté un vélo pour aller ven-
dre leurs plats de cacahuètes, les us-
tensiles de cuisine se renouvellent, ils
apprennent à mieux gérer leur argent.
Leur confiance en eux est revenue. Ils
retrouvent espoir et peuvent faire des
projets auxquels ils donnent vie.
Il y en a qui n’attendent que ça pour
améliorer leur vie ! C’est d’ailleurs la
raison pour laquelle nous nous appe-
lons « Vie meilleure ». Avec notre enca-
drement, on aide les bénéficiaires à se
développer, mais c’est eux qui combat-
tent et qui changent.
Pourquoi, d’après vous, c’est aux chré-
tiens de se mobiliser pour permettre
aux communautés de se développer ?
Nous sommes le sel de la terre : Dieu
nous a mis sur terre pour donner le bon
goût à ceux qui n’en ont pas. Donc
quand le chrétien est quelque part,
c’est à lui d’œuvrer à la transformation
de son milieu pour que, là où ils sont, il
y ait de l’impact. Pour que les gens
puissent voir que nous sommes des en-
fants de Dieu ! n
rêver en grand
grâce à un prêt
Malgré leur motivation et leurs initia-
tives, il est difficile pour les plus vul-
nérables de ne pas perdre courage
face aux multiples refus des établis-
sements bancaires pour les aider à se
développer. Ils sont des « clients à
risque ».
Nos partenaires, comme AGD1
(Bur-
kina Faso), prennent le risque de faire
confiance aux plus pauvres. Le SEL
soutient, en effet, le fonctionnement
d’Institutions de Microfinance, qui per-
mettent aux plus défavorisés de pou-
voir emprunter de l’argent pour une
activité qui génère des revenus. Grâce
à ce coup de pouce, les bénéficiaires
reprennent confiance en eux. Voués
à rester pauvres ? Sûrement pas !
1
Action Grace Divine/ Vie Meilleure
« On ne peut
développer
quelqu’un. C’est
la personne qui
peut se dévelop-
per elle-même
mais on peut
l’y aider. »
Fidèle (à g.)
as de cet avis. dans plusieurs pays
conomiques. Une petite impulsion
PAR LAURA BOYADJIAN
14. Un voyage à Kigoma, dans une province au nord-est de la tanzanie, vous amène au bord
du lac tanganyika. c’est ici, dans un village appelé Kibirizi que Frank, un garçon
parrainé de 10 ans, vit avec sa famille. Son père est pêcheur et sa mère vend de l’eau.
ParrainaGe
centré SUr cHriSt – PoUr l’enFant – en collaboration aVec l’éGliSe14 I
a pêche dans le Tanganyika repré-
sente 18% de la pêche continentale
en Tanzanie. La plupart des pêcheurs
de ce lac utilisent un canoë. Mais tout le
monde n’a pas les moyens d’acheter son
propre canoé.
PAS DE POISSON,
PAS D’ARGENT
« Je pêche depuis que j’ai 16 ans. J’ai main-
tenant 40 ans et je n’ai jamais eu mon
propre canoë. J'en empruntais un auprès
d'unautrepêcheur ;jepayaisunpourcentage
de l'argent que je gagnais en vendant mes
prises. » raconte Jackson, le père de Frank.
Comme au temps de Jésus, attraper du
poisson n'est jamais garanti. Chaque
jour, Jackson se lève à 2 heures du matin
et ne rentre pas avant 14 heures. Parfois,
il lui faut plusieurs jours avant une prise.
Jessica, la mère de Frank, a appris à faire
face au planning imprévisible de son mari
et au revenu instable de pêcheur. Aller
chercher de l’eau et la vendre dans son
quartier est sa manière de contribuer
aux revenus familiaux. Elle peut gagner
jusqu’à $1,75. « Je vends de l'eau pour
m'assurer que, même si mon mari ne ramène
pas de poisson, je peux toujours nourrir mes
enfants. » témoigne-t-elle.
QUAND UN CADEAU
POUR LA FAMILLE
CHANGE BEAUCOUP
De leur 3 enfants, c’est Frank qui est ins-
crit au centre d’accueil Compassion de
kibirizi. Et c’est un véritable soutien
pour cette famille !
« La plupart des familles à Kigoma ont de
faibles revenus. Il y a des familles qui se ré-
veillent le matin ne sachant pas ce qu’elles
vont manger. » raconte Leves Gervas, em-
ployé au centre d’accueil.
15. L'un des aspects les plus précieux
du parrainage est la relation entre
le parrain et l’enfant : ils peuvent
communiquer à travers les lettres
et construire un lien. Les parrains
peuvent aussi envoyer des cadeaux
à leurs filleuls ainsi qu’à leur famille.
« Nous avons vu combien les cadeaux
des parrains ont pu aider une famille
entière. » poursuit Leves.
En 2016, Frank reçoit un cadeau
pour sa famille de la part de son
parrain. La famille décide d’acheter
un canoë.
« Les années précédentes, nous ache-
tions de la nourriture et des vête-
ments. Nous avons pu économiser et
envoyer de l’argent à notre fils aîné qui
est à l'université. Une autre fois, nous
avons acheté des tôles de fer pour la
construction d’une nouvelle maison.
En 2016, nous avons décidé d'acheter
un canoë car la pêche est ce que je sais
faire de mieux. » explique Jackson.
UN NOUVEAU CAP
POUR LA FAMILLE
DE FRANCk
Sur son canoë, Jackson a inscrit ce
rappel : « Quand les choses se cor-
sent, vous ne devez pas vous arrêter. »
Grâce à cette nouvelle acquisition,
Jackson est désormais fier de pou-
voir ramener jusqu’à $22 en bonne
période. Ainsi, il peut mieux subve-
nir aux besoins de sa famille.
Chaque communauté a le potentiel
de sortir de la pauvreté. C’est pour-
quoi, le centre d’accueil de kibirizi
accompagnelesfamillesdesenfants
parrainés. « Lorsque les parents ont
une source de revenu stable, ils offrent
uneviemeilleureàleursenfants.Regar-
dez la famille de Frank : le fait que le
père ait acheté le canoë leur a permis
de commencer à construire une meil-
leure maison pour leurs enfants, ils
sont nourris et portent des vêtements
décents. » conclue un membre du
personnel du centre. n
143 I SEL INFORMATIONS I 15
Une carte : ce petit geste est à lui seul capable d’illuminer le visage
d’un enfant. cependant, qu’il est parfois difficile de trouver les
mots justes ! avant que la panique ne vous envahisse, retrouvez ici
quelques idées pour écrire une belle carte de noël à votre filleul(e).
u travers d’un don et d’une carte, vous êtes, chaque année, nombreux à appor-
ter beaucoup de joie dans la vie des enfants parrainés. Retrouvez 3 idées pour
contrer la panne d’inspiration au moment d’écrire votre carte.
LES MOMENTS FORTS DE L’ANNéE
Vous aimez en savoir plus sur la vie de votre filleul(e) ? C’est réciproque. Partagez
avec votre filleul(e) pourquoi 2019 était une bonne année pour vous !
EXPLIQUER À VOTRE FILLEUL COMMENT VOUS
FÊTEz NOëL
On fête Noël différemment selon les pays et les cultures. Par exemple, au Mexique,
en région rurale, des familles sculptent des radis en santons de Noël ! Chaque
famille crée aussi ses propres traditions : regarder un film à Noël, chanter des
chants de Noël… Votre filleul et sa famille seront contents d’entendre parler de
vos projets.
VOTRE PRIèRE POUR LA NOUVELLE ANNéE
Elle peut être très simple ; faites-lui aussi savoir vos sujets de prière. Votre filleul(e)
apprécie beaucoup vos prières mais aussi les moments où il peut prier pour vous.
Enfin, vous pouvez rappeler à votre filleul(e) combien vous l’aimez et partagez lui
la joie de Noël à travers un cadeau et une carte !
POUR PARTICIPER À L’APPEL DE NOëL ?
• Rendez-vous sur notre www.selfrance.org (rubrique parrainage/carte de
Noël 2019), écrivez votre carte et faites votre don
• Retournez au SEL la carte de Noël et le coupon que vous avez reçu chez
vous
L’équipe du parrainage se tient à votre disposition pour répondre à vos questions
au 01 45 36 41 52 ou par email à parrainage@selfrance.org
ParrainaGe
16. MicHée France
16 I SEL INFORMATIONS I 143
L
es réflexions chrétiennes
contemporaines sur l’engage-
ment social mettent souvent
en avant un idéal exprimé à l’aide
du mot hébreu shalom. keller rap-
pelle que ce terme, traduit par
« paix » en français, est riche de
sens et évoque « un état de plein
épanouissement dans tous les
domaines ». « En général, « pratiquer
la justice », c’est vivre d’une manière
qui favorise une société au sein de
laquelle les êtres humains peuvent
s’épanouir. »
Pourenarriveràcettenotion,keller
parle de la création comme d’une
demeure et surtout comme d’un
vêtement. Le monde est semblable
à l’assemblage bien structuré des
matériaux dont un bâtisseur fait
une maison ; à un tissu dont les fils
sont entrelacés et reliés les uns aux
autres de toutes sortes de manières
différentes. C’est cet entrelacement
harmonieux qui est le shalom.
Lorsque l’humanité se détourne de
Dieu, le shalom s’effiloche : « Lorsque
nous avons perdu notre communion
avec Dieu, le monde a cessé de tourner
« rond ».Ilestdésormaisremplidegens
affamés, malades, vieillissant, et porte
partout la trace de la mort physique. »
LA BEAUTé DE LA CROIX
Dans la deuxième partie du chapi-
tre, Tim keller montre que l’expé-
rience de la beauté tend à nous
faire sortir de nous-mêmes pour
devenir justes. Il précise cependant
que seule la perception de la
beauté de Dieu est réellement suf-
fisante pour cela.
dans le dernier chapitre de son livre Pour une vie juste et généreuse, tim Keller associe
paix, beauté et justice dans une méditation qui sort des sentiers battus. ensemble,
survolons ses réflexions qui apportent un souffle bienfaisant.
POUR UNE VIE JUSTE
ET GéNéREUSE
Une fin en beauté !
PAR DANIEL HILLION
17. 143 I SEL INFORMATIONS I 17
Cette beauté nous est révélée à la
croix. Après avoir décrit la façon
dont Jésus « n’est pas simplement
devenu l’un des pauvres et des lais-
sés-pour-compte », mais « a pris la
place de nous tous qui étions plongés
danslapauvretéetlafaillitespirituelles
(Matthieu 5.3) » et « a acquitté notre
dette », keller s’écrie : « Voilà un chef-
d’œuvre de beauté. Le placer au centre
de votre vie et de votre cœur fera de
vous un juste. »
Nous rejoignons ici l’une des thèses
principales du livre de keller qui lie
l’expérience de la grâce de Dieu et
la pratique de la justice. L’une des
facettes de cette affirmation
consiste à dire que c’est la fascina-
tion pour la beauté de ce que Dieu
a fait pour nous en Jésus sur la croix
qui nous décentre de nous-mêmes
et nous ouvre à la pratique de la
justice envers notre prochain en
situation de pauvreté.
SE TISSER SOI-MÊME
DANS LA TRAME
En revenant à l’image du vêtement,
keller nous dit que pour pratiquer
la justice, il s’agit de « se tisser soi-
même dans la trame » : « Retisser le
shalom, c’est faire le sacrifice de filer,
de lacer, de consacrer de notre temps,
de nos biens, de notre pouvoir et de
nos ressources à la vie et aux besoins
des autres. » Il s’agit de ne pas garder
toutes ces choses pour nous tout
seuls. Ce serait une injustice, parce
qu’en réalité elles appartiennent à
Dieu ! Il nous faut au contraire les
« tisser » dans la vie des autres.
CesperspectivesdeTimkellerméri-
tent d’être profondément méditées.
Le rapprochement de la notion de
shalom avec l’image du vêtement
est particulièrement fécond même
si l’argumentation biblique de keller
demanderait à être complétée par
des éléments montrant à quel point
laconceptiondumondequ’ellenous
présente est en harmonie avec la
révélation de l’écriture.
Bien souvent, l’invocation du sha-
lom n’évite pas le piège d’un certain
utopisme. Il n’en va pas ainsi chez
keller. Il est vrai qu’il ne se de-
mande pas jusqu’où il est possible
dans ce monde d’atteindre l’idéal
d’une « société au sein de laquelle les
êtres humains peuvent s’épanouir ».
Mais dans le cadre du livre de kel-
ler, là n’est peut-être pas la ques-
tion. Il s’agit plutôt de savoir si
chacun d’entre nous pratique la jus-
tice, se tisse dans la trame, est prêt
aux sacrifices personnels que cela
implique. Il s’agit de « se rendre là où
le tissu du shalom s’est effiloché, où
les membres les plus faibles de la so-
ciété passent à travers les trous, et les
colmater. C’est ce qui se produit
lorsque nous prêtons attention aux
besoins des pauvres et que nous y ré-
pondons. »
La lucidité du livre de Keller, c’est
qu’il sait qu’il n’y a qu’un seul che-
min à prendre pour aller dans cette
direction : ce n’est ni la culpabili-
sation, ni l’ambition, les rêves ou
la mobilisation de l’énergie que
nous pouvons trouver en nous-
mêmes. Le seul chemin qui rend la
justice praticable s’appelle Jésus
et Jésus crucifié. Et cela, c’est vrai-
ment une bonne nouvelle ! n
Vous cherchez encore quoi offrir
à vos proches pour noël ?
Faites-leur plaisir et commandez le livre « Pour une vie juste et gé-
néreuse » de Tim keller, pour 19 €.
Il suffit de remplir le coupon joint et de le retourner au SEL à l’aide
de l’enveloppe préaffranchie.
MicHée France
18. 18 I SEL INFORMATIONS I 143
dans un monde où l’on
reçoit des milliers
d’informations chaque
jour, la question de la
fiabilité des sources est
plus que pertinente : que
croire ? où trouver des
informations fiables ?
dans cette réflexion,
découvrez des astuces
pour vous informer sur
la pauvreté avec
discernement !
SenSibiliSation
PAR NICOLAS FOUQUET
E
n tant que chrétien, il nous faut
accorder une importance par-
ticulière à la recherche de la
vérité. À l’ère de l’internet et des « fa-
kenews », il est possible d’être un peu
déboussolé. Le problème est général
mais il concerne aussi les réflexions
autour du sujet de la pauvreté.
LA GRâCE COMMUNE
Il peut s’agir d’une évidence pour
certains mais ce principe théolo-
gique ancien est essentiel lorsque
l’on aborde cette question. De quoi
s’agit-il ? On parle de grâce commune
pour désigner cette action de Dieu
par laquelle il restreint les effets du
péché et rend par conséquent les hu-
mains, croyants ou pas, capables de
contribuer valablement au bien de
la société.
Autrement dit, ce n’est pas parce
qu’un organisme, un chercheur ou un
journaliste n’est pas chrétien que son
propos est forcément discrédité. In-
versement, le péché des chrétiens
leur est pardonné en Christ mais il
n’est pas pour autant étranger à leur
vie. Par conséquent, ils n’ont pas le
monopole du vrai !
Il y a donc du sens à accorder du cré-
dit aux propos tenus par des orga-
nismes ou des médias chrétiens mais
ça ne doit pas nous dispenser d’exer-
Qui croire sur
les questions de développement ?
FIABILITé DES SOURCES
19. 143 I SEL INFORMATIONS I 19
SenSibiliSation
cer là-aussi notre discernement. Et
surtout, ça ne doit pas nous conduire
à être constamment suspicieux à
l’égard des sources d’information
non explicitement chrétiennes.
DES CONSEILS
PRATIQUES
Cette mise au point liminaire effec-
tuée, voici une liste non-exhaustive
de conseils pratiques à mettre en
œuvre pour déterminer la fiabilité
d’une information :
‰Vérifier la provenance
de l’information
Cette étape est, en général, plus fa-
cile à réaliser lorsque l’on est en face
de documents imprimés plutôt que
de renseignements glanés sur inter-
net mais elle n’en est pas moins es-
sentielle. Elle consiste à évaluer la
crédibilité de la source d’information
et le sérieux de l’auteur qui en est
à l’origine.
‰déterminer l’objectif
du document
Il s’agit de s’interroger ici sur le sens
dupropostenuetsurlebutrecherché
par la publication. Quel est l’objectif
poursuivi par l’auteur ? Y a-t-il une
recherchedeneutralitéetunevolonté
d’informer le plus objectivement pos-
sible ou bien s’agit-il davantage de
l’expression d’une opinion person-
nelle ? L’auteur a-t-il un intérêt,
notamment financier, à émettre
telle opinion ?
‰chercher la source initiale
Des chiffres ou des citations sont
régulièrement mentionnés dans les
articles. Pour les réutiliser à son pro-
pre compte, il est préférable – dans
la mesure du possible – de remonter
à la première source. Ce travail prend
du temps et n’est pas toujours simple
mais c’est le prix à payer pour s’as-
surer d’une information juste et fiable
etpouréviterlapropagationd’erreurs
sur le mode du « téléphone arabe ».
‰recouper les informations
Assez logiquement, une seule per-
sonne a plus de probabilité de se
tromper que plusieurs. En recoupant
lesinformations,onnepeutsûrement
pas éviter toutes les erreurs mais on
place un garde-fou. Cette régulation
doit alors se faire par le nombre mais
aussiparladiversificationdessources.
Ne se retreindre qu’à une unique
grille de lecture d’événements peut
être préjudiciable.
UN TRAVAIL
INDISPENSABLE
Comme pour les nombreux autres
sujets, les questions relatives à la
lutte contre la pauvreté méritent
que l’on s’y intéresse en les traitant à
partir d’informations fiables.
Si la caricature ou les raccourcis
volontaires sont évidemment dom-
mageables pour le débat, il est impor-
tant aussi de ne pas se cantonner à
des prises de position partisanes ou
dénuéesdefond.Lechrétien,désireux
d’approfondir les questions de déve-
loppement, peut ainsi difficilement
faire l’économie de la recherche de
données solides et vérifiées.
Ce cadre est le prérequis à un débat
serein et constructif. En effet, ce n’est
pasparcequ’ilestpossibledes’accor-
der sur des faits ou des chiffres ob-
jectifs qu’il n’est pas envisageable en-
suited’enfaireunelecturedifférente.
DES SITES UTILES
Au-delà, bien évidemment, du blog
du SEL, voici une liste partielle et
sûrement partiale de ressources inté-
ressantes à consulter (avec discer-
nement) sur les questions de déve-
loppement :
• Les sites institutionnels : qu’il
s’agisse de ceux du gouvernement
français (ministère des affaires
étrangères, Agence Française de
Développement...), des Nations
Unies (OMS pour les questions de
santé,FAOpourlesquestionsliées
à la faim…) ou des ONG (Oxfam
sur les inégalités, Transparency
International à propos de la cor-
ruption…)
• Les plateformes multi-experts :
Dette et développement, le GIEC,
etc.
• Les médias, en particulier ceux qui
sont spécialisés sur ces sujets : Le
Monde Afrique, RFI, Jeune
Afrique, Alternatives écono-
miques… Et le journalisme d’in-
vestigation qui tend à se dévelop-
per au niveau international. n
20. oUi, je VeUX SoUtenir leS ProjetS iMPUlSion éconoMiQUe dU Sel !
Nom :
Prénom :
Adresse :
Code postal : Ville :
Courriel : @
Tél. :
SI1911C
Parce qu’un petit coup de pouce peut changer le cours d’une histoire…
En Afrique subsaharienne, vivre de son travail n’est pour certains qu’un rêve
inaccessible. Pourtant, même les plus pauvres ont les capacités de subvenir à leurs
besoins ! Ce qui leur manque, c’est les moyens d’y parvenir.
donnons-leur l’impulsion qui provoquera de grands effets !
✂
À renvoyer dans l’enveloppe préaffranchie au SEL, 157 rue des Blains - 92220 BAGNEUX
Je fais un don ponctuel par chèque (à l'ordre du SEL) de :
❏25 € ❏50 € ❏100 € ❏150 €
❏Autre : ……………… € DDE
Vous pouvez aussi faire un don par internet
sur notre site www.selfrance.org