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PRATIQUES ET MÉTIERS



Sauvetage-secourisme
du travail : repères à l'usage
du médecin du travail
                   AUTEURS :
                   P. Hache, Institut national de recherche et de sécurité, Paris
 en                R. Dulieu, EDF, Mission secourisme, Levallois-Perret
 résumé            D. Deluz, Service départemental d'incendie et de secours 77, Melun
                   P. Cassan, Croix-Rouge française, Paris
                   A. D'Escatha, CHU Poincaré, Garches
                   S. Goddet, SAMU92, Garches



Un nouveau référentiel                 MOT CLÉS
technique de formation au              SST / Sauveteur
                                       secourisme
sauvetage-secourisme du
                                       du travail /
travail est disponible depuis          secourisme /
le 1er janvier 2012. Il intègre les    secours.
dernières recommandations
internationales en matière                                                                        entre 1983 et 2005, sans savoir s'il
de gestes d’urgence.                                        RISQUES LIÉS À L'ACTIVITÉ             s'agit d'un SST ou non [1]. Cette
Le médecin du travail est                                   DE SAUVETEUR-SECOURISTE               séroconversion est survenue dans
fortement impliqué dans                                     DU TRAVAIL (SST)                      les suites d’une projection massive
l'activité des sauveteurs-                                                                        de sang sur le visage et dans les
secouristes du travail                                                                            yeux du secouriste lors de la prise
(SST). D’une part, il est                                   RISQUE INFECTIEUX                     en charge d’un patient séropositif.
associé à leur formation                                                                          Un rinçage rapide avait été effec-
(article R. 4624-3 du Code                                  >  ACCIDENTS D'EXPOSITION AU          tué sur les lieux de l’accident et
du travail). En fonction                                    SANG                                  un lavage plus complet plusieurs
des risques spécifiques                                      Les agents biologiques suscep-        heures plus tard.
de l'entreprise, il apporte                                 tibles d'être transmis au cours de    Aussi, il convient d'informer le
des compléments ou                                          ce type d'accident sont les virus     SST du risque encouru durant les
des modifications à                                          des hépatites B et C (VHB et VHC)     premiers gestes, sans dramatiser.
l'enseignement décrit par                                   et le virus de l'immunodéficience      En effet, le cas de séroconversion
le référentiel technique de                                 humaine (VIH). En France, envi-       décrit ci-dessus est le seul connu
formation. D'autre part,                                    ron 41 000 accidents d'exposition     pour le VIH en plus de 20 ans, tan-
le médecin du travail a                                     au sang (AES) ont eu lieu en 2004     dis que la littérature ne rapporte
également pour rôle de                                      chez le personnel de santé [1]. Les   pas, actuellement, de situation
prévenir les risques liés à                                 piqûres et les coupures repré-        similaire pour le VHB ou le VHC
cette activité de secours, que                              sentent 80,6 % des causes d'AES.      chez les secouristes. D'autre part,
ce soit lors de la formation,                               Elles sont principalement dues à la   ce sauveteur n’avait pas consulté
lors de la réalisation de gestes                            manipulation d'aiguilles, d'instru-   après son AES et n’avait donc pas
d'urgence ou au décours de la                               ments souillés, de lames ou de col-   pu bénéficier d’une prophylaxie
prise en charge de la victime.                              lecteur pour les objets piquants ou   antirétrovirale (encadré 1).
                                                            tranchants, impliquant des tâches
                                                            que n'effectuent pas les SST. Les     > RISQUE DE TRANSMISSION PAR
                                                            projections de sang représentent      VOIE SALIVAIRE OU RESPIRATOIRE
                                                            16,7 % des cas d'AES [2].             De nombreux agents biologiques
                                                            Une seule séroconversion VIH a        peuvent être transmis de la vic-
                                                            été rapportée chez un secouriste      time au SST soit par voie aérienne,



JUIN 2012 — RÉFÉRENCES EN SANTÉ AU TRAVAIL — N° 130                                                                                87
PRATIQUES ET MÉTIERS
Sauvetage secourisme du travail
Repères à l'usage du médecin du travail




 ,Encadré 1
                                                              lage plastique). Toutefois, en cas       sonnes impliquées dans cette si-
     > CONDUITE À TENIR EN CAS D'AES                          d'urgence telle une hémorragie, le       tuation ont été prises en charge par
        Piqûres et coupures ou projection sur la peau :       SST évaluera le rapport bénéfice/         une « cellule psychologique ».
     - ne pas faire saigner,                                  risque à enfiler ses gants avant de       La prise en compte des séquelles
     - nettoyer immédiatement à l'eau et au savon             réaliser une compression.                psychiques que peut laisser une
     puis rincer,                                             Compte tenu de la durée relative-        intervention à caractère particu-
     - désinfecter de préférence avec de l'hypochlorite
                                                              ment courte de l'intervention du         lier (mort violente, accident brutal,
     de sodium (eau de Javel à 2,6 % de chlore actif
                                                              SST, des gants en vinyle peuvent         suicide…) a débuté dans les années
     dilué au 1/5e ou solution de Dakin) ; laisser agir 5
     à 10 minutes.                                            être utilisés [5]. La méthode pour les   90 pour les sapeurs-pompiers et les
         Projection sur muqueuse (œil, bouche...) :           retirer sans se contaminer les mains     policiers. Les attentats de 1995 ont
     - rincer abondamment à l'eau ou avec du sérum            est à connaître, mais le lavage des      fait apparaître une nouvelle caté-
     physiologique pendant au moins 5 à 10 minutes.           mains après intervention reste la        gorie de victimes : les « impliqués ».
        Consulter un médecin et déclarer l'accident du        mesure de prévention primordiale.        Ces individus étaient indemnes
     travail.                                                 La transmission d'agents bio-            physiquement mais présentaient
     Source : Guide EFICATT                                   logiques pendant le bouche-à-            des états de stupeur, d’agitation ou
                                                              bouche peut être prévenue par            de peur intense qui nécessitaient
                      soit par contact avec les mu-           l'utilisation d'écrans faciaux, le       une prise en charge spécialisée im-
                      queuses (bouche-à-bouche). Ces          recours à un insufflateur manuel          médiate afin de stopper l’évolution
                      agents peuvent être bactériens          nécessitant une formation com-           de ces symptômes. Chez d’autres
                      (bacille de Koch, méningocoque,         plémentaire. Néanmoins, dans une         « impliqués », les symptômes appa-
                      agent de la coqueluche...) ou viraux    récente étude menée avec 60 se-          raissaient quelques jours plus tard
                      (virus zona-varicelle, virus de la      couristes testant ces matériels sur      lorsqu’une prise en charge préven-
                      rougeole, virus de la grippe...) [3].   des mannequins, il s'avère que le        tive n’avait pu être effectuée.
                      Le virus de l'hépatite B peut être      bouche-à-bouche est la technique         C’est sous l’impulsion du médecin
                      transmis par la salive si cette der-    d’insufflation la plus performante        général L. Crocq que les Cellules
                      nière contient du sang.                 pour la victime. En effet, elle per-     d’urgence médico-psychologique
                      L'apprentissage de la réanimation       met de réduire de manière signi-         (CUMP) ont ainsi été créées (enca-
                      cardio-pulmonaire se fait sur un        ficative le temps d'arrêt des com-        dré 2).
                      mannequin utilisé par plusieurs         pressions thoraciques (« no flow          Tout comme les acteurs profes-
                      personnes au cours d'un même            time ») par rapport aux écrans et        sionnels du secours, le SST peut
                      stage. En l'absence de mesures          aux insufflateurs et elle délivre un      nécessiter une prise en charge psy-
                      spécifiques (peau de visage indi-        volume d'air plus important que          chologique après une intervention.
                      viduelle, dispositif de protection      l'insufflateur [6]. En revanche, l'in-
                      des poumons artificiels, proto-          térêt du bouche-à-bouche peut être       > SITUATIONS STRESSANTES
                      cole de nettoyage, exclusion des        discuté lorsque les secours spécia-      OU TRAUMATISANTES
                      stagiaires ayant une infection          lisés (sapeurs-pompiers et services      Chaque intervention gérée par le
                      ORL), des contaminations par des        mobiles d'urgence et de réanima-         SST est source de stress. En effet,
                      agents présents dans les sécré-         tion) peuvent être présents rapide-      ce dernier, face à une victime ex-
                      tions oro-pharyngées peuvent être       ment (cf paragraphe                      primant une souffrance (souvent
                      observées [4].                          « Arrêt cardio-respiratoire »).          physique) ou ayant perdu connais-
                                                              Enfin, la vaccination contre l'hépa-      sance, doit faire appel à l’ensemble
                      > PRÉVENTION DU RISQUE                  tite B est recommandée chez les          de ses connaissances pour réaliser
                      INFECTIEUX                              secouristes [7] et obligatoire chez      les gestes et les comportements
                      Le lavage des mains avant (sauf         les sapeurs-pompiers.                    adaptés à cette situation. Cette si-
                      urgence) et après l'intervention                                                 tuation urgente génère chez le sau-
                      est un geste essentiel.                                                          veteur une charge émotionnelle
                      Le port de gants permet d'éviter ou     STRESS ET TRAUMATISME                    qui peut être importante.
                      de limiter le contact avec le sang      PSYCHIQUE POST-                          Certaines interventions peuvent
                      de la victime. Ils doivent être faci-   INTERVENTION                             engendrer un traumatisme psy-
                      lement accessibles dans la trousse      Lors d’un événement à fort reten-        chique. En effet, « le traumatisme
                      de secours ou dans le vêtement de       tissement psychologique, il n’est        psychique provient de la rencontre
                      travail du salarié (dans un embal-      pas rare d’entendre que les per-         avec le réel de la mort qui surprend



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le sujet. (…) L’image traumatique pé-                        fier la réaction de stress. Face à un      Dans d’autres cas, parce que son
nètre l’appareil psychique et s’y in-                        enfant, la charge émotionnelle du         environnement personnel est com-
cruste, (…) peut faire effraction dans                       secouriste est plus forte. En effet, la   plexe et/ou parce que la situation
trois types de circonstances : rencon-                       blessure grave ou le risque de mort       rencontrée a généré une émotion
trer sa propre mort, être témoin de                          d’un enfant est un fait difficile-         particulièrement forte, le SST pré-
la mort de l’autre ou de la mort hor-                        ment acceptable par l’être humain,        sente des difficultés d’adaptation
rible comme les sauveteurs y sont                            sortant de la logique de la vie. De       qui se traduisent par un stress dé-
parfois confrontés » [8]. Ce peut être                       plus, une projection personnelle          passé. Celui-ci peut présenter diffé-
le cas du SST qui fait face à une                            peut survenir , à savoir que l’enfant     rentes formes :
mort sur le lieu de travail consécu-                         que le secouriste prend en charge         - sidération empêchant le sujet de
tive à un accident ou à un infarctus                         lui rappelle ses propres enfants,         percevoir, évaluer, analyser la situa-
du myocarde par exemple.                                     des enfants de sa famille, de ses         tion ;
D’autres facteurs peuvent ampli-                             proches… avec finalement une per-          - agitation désordonnée lançant le
fier certains symptômes ou bien                               sonnalisation : ce n’est plus « un »      sujet dans une course dépourvue
intensifier une réaction de stress.                           enfant dont il s’occupe, mais « son »     de sens, accompagnée d’une logor-
La connaissance de la personne se-                           enfant. Ce type de prise en charge        rhée incohérente ;
courue est le premier de ces facteurs.                       est rare en entreprise.                   - fuite panique qui, suite à une im-
Lors de la prise en charge d’une vic-                        Enfin, l’échec, réel ou non, de l’in-      pulsion motrice, fait partir le sujet
time, le secouriste a généralement                           tervention pour des raisons de            droit devant lui ;
tendance à prendre du recul vis-à-                           connaissances ou de ressources            - action automatique dans laquelle
vis de cette personne, prenant en                            matérielles insuffisantes est le der-      le sujet effectue des gestes mécani-
compte une pathologie, ou bien des                           nier facteur qui peut influencer la        quement, mais dans un état de dé-
symptômes dont il doit s’occuper.                            survenue de symptômes.                    tachement psychique. Ainsi, le SST
Lorsque le secouriste connaît la vic-                                                                  peut avoir pratiqué des gestes adé-
time (collègue de travail, ami…), ce                         > SYMPTÔMES                               quats, mais verbaliser une impres-
recul est beaucoup plus complexe ;                                                                     sion de détachement, voire ne plus
la prise en charge devient person-                           Stress                                    se souvenir de ce qu’il a pu faire.
nalisée, augmentant la charge                                Dans la majorité des cas, l’action du
émotionnelle. Les conséquences                               SST atteint son objectif et sa réac-      Traumatisme psychique
peuvent en être un ralentissement                            tion est qualifiée de stress adapté        Les symptômes du traumatisme
des gestes, une difficulté pour appli-                        [9] : attention focalisée sur la situa-   psychique [10] n’apparaissent
quer certains automatismes appris                            tion, mobilisation de l’ensemble          qu’après un certain temps de
lors des formations.                                         des capacités mentales, action            latence allant, en général, de
L’âge jeune de la victime est égale-                         adaptée à la problématique ren-           48 heures à 10 jours. Outre des
ment un facteur pouvant intensi-         ,Encadré 2          contrée.                                  symptômes anxieux et/ou dépres-

 > CELLULES D’URGENCE MÉDICO-PSYCHOLOGIQUE (CUMP)
 Les CUMP ont été créées par Xavier             selon le département. La structure est         apparaître dans les heures et jours à venir,
 Emmanuelli, secrétaire d’État à l’action       complétée de psychiatres, psychologues,        de les rassurer sur les ressentis et émotions,
 humanitaire d’urgence, sur instruction         infirmiers, volontaires, qui peuvent            de donner une liste de consultations de
 du Président de la République Jacques          intervenir en équipe constituée. La saisine    psychotraumatisme à proximité, et enfin, si
 Chirac, suite à l’attentat de la station RER   se fait auprès du SAMU et la régulation est    nécessaire, de proposer une thérapeutique
 Saint-Michel à Paris, le 25 juillet 1995.      assurée par le médecin psychiatre référent     médicamenteuse si l’état de l’« impliqué »
 Mises en place par le médecin général          qui décidera de l’intervention immédiate       le nécessite (1) et (2).
 Crocq, elles se sont développées dans          ou non, ainsi que de la constitution de
                                                l’équipe. La CUMP a pour mission d’assurer     1. Circulaire DH/E04-DGS/SQ2 - n° 97/383 du
 chaque département de France. La CUMP                                                         28 mai 1997 relative à la création d'un réseau
 est mobilisable 24 h sur 24 (7 jours sur 7)    les premiers soins psychologiques en           national de prise en charge de l'urgence médico-
 et rattachée au Service d’aide médicale        cas de catastrophe ou événement à fort         psychologique en cas de catastrophe.
 urgente (SAMU) du département. Elle se         retentissement psychologique : elle assure
                                                                                               2. Circulaire DHOS/O 2/DGS/6 C n° 2003-235 du
 compose d’au moins un psychiatre, d’un         une prise en charge permettant de resituer     20 mai 2003 relative au renforcement du réseau
 psychologue et d’une secrétaire, pouvant       les « impliqués » dans un temps présent,       national de l'urgence médico-psychologique en
 exercer à mi-temps ou plein temps,             de prévenir des symptômes pouvant              cas de catastrophe.




JUIN 2012 — RÉFÉRENCES EN SANTÉ AU TRAVAIL — N° 130                                                                                           89
PRATIQUES ET MÉTIERS
Sauvetage secourisme du travail
Repères à l'usage du médecin du travail




              sifs plus ou moins marqués, le sujet     Plusieurs éléments doivent être éva-       proposer un soutien psychologique
              présente des reviviscences trauma-       lués : le SST a-t-il pu mettre en œuvre    spécialisé dans ce domaine.
              tiques. Ces dernières reproduisent       toutes ses connaissances, disposait-il     Un suivi à J + 1 semaine et J + 3 se-
              l’expérience traumatique inaugu-         des ressources matérielles néces-          maines est également à effectuer,
              rale tant le jour que la nuit. Elles     saires à l’exécution de ses tâches ? En    éventuellement par le médecin du
              peuvent se manifester sous formes        cas de sentiment d’impuissance ou          travail.
              d’hallucinations visuelles ou audi-      de crainte d’un geste mal effectué, il         Stress dépassé
              tives, voire olfactives, gustatives et   faut éviter de stigmatiser l’interven-     En cas de stress dépassé, la pre-
              kinesthésiques [11].                     tion du SST dans un premier temps,         mière action du médecin du tra-
                                                       afin qu’il puisse se concentrer sur         vail, ou de tout autre personnel de
              > RÔLE DU MÉDECIN DU TRAVAIL             l’après. Une fois les émotions éva-        soins, est de remettre le secouriste
                                                       cuées, le retour d’expérience permet-      dans la réalité qu’il aura « quitté »
              Post-intervention immédiat               tra de revenir avec lui sur ce qui s’est   au moment de l’événement déclen-
                Actions communes                       passé, afin d’améliorer si besoin les       cheur. Pour cela, il confie au SST une
              Afin d’analyser la situation, le          procédures ou la prise en charge des       tâche, la plus simple possible, afin
              contexte de l’intervention est utile     personnes.                                 que le SST puisse reprendre pied
              à connaître (élément déclenchant                                                    dans « l’ici et maintenant ».
              [accident, malaise…], notion de             Actions spécifiques                          Autre situation
              situation violente et/ou de décès,            Situation intense et/ou violente      En dehors des situations intenses
              nombre de victimes…) ainsi que           Si la situation vécue est très intense,    ou violentes, lorsque le secouriste
              des éléments concernant le SST :         violente (décès brutal, suicide, mort      semble choqué ou présente des
              déroulé de l’intervention, son res-      violente, décès de plusieurs vic-          signes d’angoisse, une prise en
              senti, ses facteurs personnels de        times), avec une réelle implication        charge médico-psychologique adap-
              fragilité (difficultés profession-        du SST, le médecin du travail peut         tée est à organiser, éventuellement
              nelles ou personnelles, enfants en       contacter la Cellule d’urgence mé-         en milieu hospitalier (service assu-
              bas âge, deuil…)…                        dico-psychologique (CUMP) de son           rant les urgences psychiatriques).
              Dans les premiers instants suivant       département via le SAMU (Service
              la fin de l’intervention, il est pri-     d’aide médicale urgente), afin de           En amont de l’intervention SST
              mordial de remettre le SST dans la       prodiguer aux SST une première             Le médecin du travail peut agir à
              dimension présente et réelle. Ce der-    prise en charge psychologique.             deux niveaux : formation des SST et
              nier doit pouvoir mettre un terme        Afin de dépister l’apparition éven-         appartenance à un réseau de soin
              temporel à son intervention. Il est      tuelle d’un traumatisme psychique,         psychologique.
              important de revenir avec lui sur        un debriefing peut être organisé            Au cours de la formation des SST, le
              ce qui s’est passé, le déroulé de son    dans les 48 heures à 5 jours suivant       médecin du travail peut évoquer les
              intervention, et envisager la suite      les faits. N’y assistent que les per-      notions de stress (adapté et dépas-
              pour qu’il puisse se projeter dans un    sonnes ayant vécu la même situa-           sé) et de traumatisme psychique.
              avenir proche et ne pas rester figé       tion, au même instant. Dans cet            L’objectif de cette information est de
              au moment de son intervention.           espace de parole spécialisé, le SST        prévenir un risque ou bien des com-
              Les paroles utilisées doivent être       peut reconstituer le déroulement           portements qui pourraient être mal
              rassurantes, mais ne pas être intru-     de l’événement, en établissant un          interprétés par le SST au moment où
              sives : il faut respecter son souhait    lien entre ses actions, ses pensées        il y sera confronté. La connaissance
              éventuel de ne pas parler immé-          et ses émotions, lui permettant de         de ces symptômes rend le SST plus
              diatement. En effet, l’écoutant a        mettre un terme à la situation.            vigilant et plus prompt à consulter
              parfois tendance à vouloir combler       Le debriefing psychologique doit            en cas de besoin.
              des silences qui peuvent lui paraître    être réalisé par un professionnel          L’appartenance à un réseau de soin
              angoissants, le SST souhaitant sim-      (psychiatre, psychologue clinicien)        psychologique permet une prise
              plement une présence à côté de lui.      formé à ce type de méthode. En             en charge coordonnée du SST (de-
              Un geste réconfortant (une main          dehors de la CUMP, il peut être fait       briefing…). Elle permet également
              sur l’épaule, par exemple) peut être     appel à l’Institut national d’aide         de préparer son retour au sein de
              envisagé, mais avec douceur et en        aux victimes et de médiation (INA-         l’entreprise en cas de psychotrau-
              appréciant si ce geste est accepté       VEM) qui possède une antenne               matisme. Ce réseau peut se faire en
              par la personne.                         dans chaque département et peut            lien avec la CUMP ou l’INAVEM. La



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méthodologie d’intervention sera        ment de 39 à 50 mm et de 100 %            que la victime devait reposer sur
formalisée et incluse dans le docu-     au-delà de 50 mm. La même année,          un plan dur pour que les compres-
ment relatif à l‘organisation des       Kramer-Johansen et al. [14] indi-         sions thoraciques soient efficaces.
secours dans l’entreprise.              quaient que le taux de patients ad-       Si la victime était allongée sur
                                        mis à l’hôpital après une RACS était      un lit, elle devait être impérati-
                                        plus élevé dans le groupe où la pro-      vement déposée à terre avant de
                                        fondeur de la pression thoracique         commencer les manœuvres de
SITUATIONS D'URGENCE                    était supérieure à 42 mm. Enfin, en        réanimation.
                                        2008, Babbs et al. [15] confirmaient       Les recommandations émises en
Les recommandations internatio-         que, pour les chocs électriques           2010 sont beaucoup moins for-
nales ont modifié quelques aspects       administrés plus de 5 min après           melles, tant pour le grand public
de la réanimation cardio-pulmo-         la survenue de l’arrêt cardiaque, la      que pour les professionnels de
naire. Par ailleurs, le référentiel     probabilité de RACS était proche          santé. En effet, afin de ne pas retar-
technique de formation du SST           de 25 % lorsque la profondeur de la       der la mise en œuvre de la réani-
décrit des conduites à tenir diffé-     compression thoracique était supé-        mation cardiopulmonaire (RCP), il
rentes suivant la situation dans        rieure à 5 cm alors qu’elle était infé-   est recommandé de débuter celle-
laquelle se trouve la victime (cas      rieure à 10 % lors d’une profondeur       ci, même dans un lit, en particulier
de l'arrêt cardio-respiratoire et des   inférieure à 5 cm.                        si le déplacement de la victime
brûlures). Les justifications et syn-    Dès lors, les recommandations 2010        est périlleux (personne lourde,
thèse des connaissances dévelop-        de l’European Resuscitation Council       sauveteur âgé). De nombreuses
pées ici permettent de préciser les     [16] (ERC) préconisent des com-           études de cas ont montré des RCP
techniques secouristes à employer.      pressions thoraciques d’au moins          efficaces alors que la victime est
                                        5 cm de profondeur chez l’adulte          alitée (en particulier en milieu
                                        mais, en l’absence d’évidence pour        hospitalier).
ARRÊT CARDIO-RESPIRATOIRE               une limite supérieure, il est pres-       Des dispositifs de feedback (profon-
                                        crit de ne pas excéder une profon-        dimètres - accéléromètres) peuvent
> PROFONDEUR ET FRÉQUENCE               deur de pression de 6 cm. Il n’est        être utilisés lors des compressions
DES COMPRESSIONS THORACIQUES            pas fait référence au diamètre du         thoraciques afin d’en améliorer la
EXTERNES                                thorax chez l’adulte. Le rythme de        qualité de la RCP. Néanmoins, en
                                        100 à 120 compressions par minute         l’absence de plan dur, la variation
Adulte                                  est recommandé. Pour permettre            de la rigidité du support sur lequel
Paradis et al. [12] ont démontré, dès   le relâchement total du thorax et         repose la victime peut surestimer
1990, que le taux de patients présen-   minimiser les interruptions des           la profondeur des compressions
tant une reprise d’activité cardiaque   compressions thoraciques, les sau-        thoraciques.
spontanée (RACS) était plus impor-      veteurs formés doivent également
tant dans le groupe chez qui la pres-   réaliser des insufflations à un ratio      > RCP SANS BOUCHE-À-BOUCHE :
sion de perfusion coronaire était la    compression-ventilation de 30/2.          QUELS ARGUMENTS ?
plus élevée. Aussi, tous les témoins                                              Depuis 2005, les recommandations
d’une victime en arrêt cardiaque,       Enfant et nourrisson                      internationales signalent que les
secouristes ou non, doivent réaliser    Dans le domaine de la pédiatrie, la       compressions thoraciques seules
des compressions thoraciques. La        fréquence du massage cardiaque            peuvent être effectuées :
profondeur de l’enfoncement de la       est identique à celle de l’adulte (100      si le sauveteur n’est pas capable
cage thoracique est un critère de       à 120 par minute). En revanche, la        ou pas assez confiant pour pra-
qualité de ces compressions.            profondeur des compressions tho-          tiquer la respiration artificielle
En 2005, la profondeur de la com-       raciques doit correspondre à un           (bouche-à-bouche),
pression thoracique recommandée         tiers de l’épaisseur du thorax de           en cas de RCP enseignée ou assis-
était de 4 à 5 cm. En 2006, Edelson     l’enfant ou du nourrisson.                tée par téléphone.
et al. [13] montraient l’existence                                                Une mise au point publiée par
d’une corrélation entre profondeur      > LE PLAN DUR EST-IL                      Sayre et al. en 2008 [17], ainsi que
du massage thoracique et RACS           INDISPENSABLE ?                           plusieurs études [18 à 24], montrent
après choc électrique. Cette RACS       Dans les référentiels 2005 et pré-        que le taux de survie des victimes
était de 88 % pour un enfonce-          cédents de l’ERC, il était souligné       est plus important lorsque le pre-



JUIN 2012 — RÉFÉRENCES EN SANTÉ AU TRAVAIL — N° 130                                                                       91
PRATIQUES ET MÉTIERS
Sauvetage secourisme du travail
Repères à l'usage du médecin du travail




              mier témoin de l’arrêt cardiaque       humide ou métallique), leur intérêt        selon l’InVS [25]. Trente et un pour
              effectue uniquement des compres-       est bien moins souligné actuelle-          cent (31 %) des patients sont des en-
              sions thoraciques. Bien que cer-       ment.                                      fants de moins de 4 ans. Vingt pour
              taines de ces études ne possèdent      En effet, aucun accident grave n’a         cent des brûlures surviennent dans
              pas de valeur significative for-        été recensé chez les sauveteurs            un contexte professionnel.
              melle sur le plan statistique, elles   ayant utilisé un défibrillateur en-         Parmi les agents physiques à l’ori-
              plaident néanmoins pour la procé-      tièrement automatique (DEA). La            gine d’une brûlure, on distingue : la
              dure « hands only ».                   crainte, aujourd’hui sans objet, d’un      chaleur (origine la plus fréquente),
              La non-réalisation du bouche-à-        risque d’électrisation ou d’électro-       l’électricité et les rayonnements io-
              bouche, lorsque la RCP débute ra-      cution avec un DEA provient sans           nisants (brûlure d’apparition retar-
              pidement après l’arrêt cardiaque,      doute des accidents survenus dans          dée). L’origine électrique entraîne
              se justifie par l’absence de dette      le passé, lorsque les défibrillateurs       des brûlures sur le trajet du cou-
              en oxygène dans l’organisme de         utilisés étaient manuels et connec-        rant, qu’il ne faut pas sous-estimer
              la victime. Les compressions iso-      tés au courant alternatif.                 [26, 27].
              lées doivent être suivies de la mise   L’utilisation d’un DEA en milieu           Les agents chimiques peuvent pro-
              en place précoce d’un défibrilla-       humide ou métallique (patient sur          voquer des lésions profondes en
              teur automatique, en raison de la      plancher en métal) expose bien             fonction du produit en cause.
              présence fréquente, chez l’adulte,     plus à une perte d’efficacité du choc
              d’une fibrillation ventriculaire à      électrique qu’à un véritable risque        > ÉVALUATION DE LA GRAVITÉ
              cette phase de l’arrêt cardiaque.      pour le sauveteur. D’ailleurs, afin         L’évaluation de la gravité de la brû-
              Par ailleurs, les recommandations      de réduire au maximum le no flow            lure va reposer sur les éléments
              internationales émises en 2010         time lié à l’absence de compres-           suivants : sa profondeur, sa super-
              confirment que le sauveteur peut        sions thoraciques lors de l’arrêt car-     ficie, sa localisation, l’agent cau-
              ne pas effectuer d’insufflation en      diaque, il est recommandé de pour-         sal, les antécédents du patient, les
              cas de répulsion, de vomissements      suivre la RCP tant que l’appareil ne       lésions associées.
              de la victime, ou s’il pense ne pas    stipule pas l’arrêt de celle-ci, en par-
              être efficace. Il pratique alors les    ticulier lors de la montée en charge       Profondeur
              compressions thoraciques seules et     de l’appareil. Les progrès tech-           La profondeur de la brûlure est
              fait alerter.                          niques pourraient, dans un avenir          évaluée en observant l’aspect cu-
              La répartition des sauveteurs          proche, permettre de maintenir la          tané. On distingue ainsi plusieurs
              secouristes du travail au sein des     réalisation des compressions tho-          niveaux d’atteinte (figure 1).
              entreprises leur permet d’interve-     raciques durant la délivrance du              Atteinte superficielle ou 1er degré :
              nir très rapidement auprès d’une       choc électrique. La seule protection       il s’agit de l’atteinte de l’épiderme
              victime. Le médecin du travail         individuelle requise pour l’opéra-         (couche cornée). L’exemple typique
              peut donc tenir compte des élé-        teur serait alors le port de gants à       correspond au « coup de soleil ». La
              ments précédemment cités et de         usage unique. Néanmoins, cette             guérison se fait ad integrum sans
              la proximité, ou non, d’un centre de   pratique n’est pas encore possible         séquelle.
              secours (exemples : sapeurs-pom-       à ce jour.                                    Atteinte intermédiaire ou 2e degré :
              piers, centre hospitalier avec ser-                                               il s’agit d’une atteinte du derme.
              vice mobile d’urgence et de réani-                                                Le 2e degré superficiel respecte la
              mation) pour préférer une RCP sans     BRÛLURES                                   membrane basale ; des phlyctènes
              ou avec bouche-à-bouche.                                                          apparaissent, la brûlure est rouge,
                                                     > GÉNÉRALITÉS                              chaude et douloureuse. Le 2e degré
              > DÉFIBRILLATEUR ENTIÈREMENT           Les brûlures correspondent à une           profond ne respecte pas la mem-
              AUTOMATIQUE : Y A-T-IL UN RISQUE       destruction plus ou moins impor-           brane basale qui est détruite ; les
              POUR LES SAUVETEURS ?                  tante de la peau et des tissus sous-       phlyctènes sont détruites ; l’aspect
              Alors que les recommandations          cutanés, suite à une exposition à          de la peau est souvent plus blanc ;
              antérieures mettaient en exergue       un agent physique ou chimique.             les poils sont toujours présents.
              les mesures de sécurité (nécessité     L’incidence des brûlures par agents           Atteinte profonde ou 3e degré : la
              de s‘éloigner du patient, vigilance    physiques est de 300/100 000 habi-         peau est blanche, nacrée, carton-
              par rapport aux appareils élec-        tants par an en France ; 11 984 pa-        née. Les terminaisons nerveuses
              triques et de transmission, milieu     tients ont été hospitalisés en 2009        sont atteintes. La guérison est im-



92                                                                            N° 130 — RÉFÉRENCES EN SANTÉ AU TRAVAIL — JUIN 2012
,Figure 1                 > NIVEAUX DE PROFONDEUR DES BRÛLURES                                                    cipale conséquence est l’hypoxie
                                                                                                                  liée au monoxyde de carbone ou
                                                                                                                  à une intoxication cyanhydrique.
                                  2e degré     2e degré        3e degré     3e degré
                                                                                                                  En cas d’explosion, les lésions liées
                     1er degré   superficiel   profond        superficiel   profond                               au blast sont d’autant plus sévères
                                                                                                                  qu’elles surviennent dans des en-
  Couche cornée
                                                                                                                  droits clos.
  Couche vivante                                                                       ÉPIDERME                   L’existence d’un traumatisme asso-
                                                                                                                  cié par chute de grande hauteur ou
  Glande sébacée                                                                                                  accident de la voie publique, par
                                                                                                                  exemple, est également un facteur
  Follicule pileux                                                                                                aggravant.
                                                                                       DERME

                                                                                                                  Âge et antécédents
  Glande                                                                                                          L’âge du patient et ses antécédents
  sudoripare
                                                                                                                  doivent aussi être pris en compte.
                                                                                                                  L’âge inférieur à 3 ans ou supérieur
                                                                                       HYPODERME
                                                                                                                  à 60 ans est un facteur de gravité,
                                                                                                                  de même que des pathologies pré-
                                                                                                                  existantes comme le diabète, l’in-
                                                                                                                  suffisance cardiaque, respiratoire
                                                                                                                  ou rénale et l’immunodépression.

possible sans une prise en charge               En se basant uniquement sur son                                   > PRONOSTIC
spécifique.                                      étendue, une brûlure est considérée                               Le pronostic de la brûlure est corré-
D’autres niveaux sont décrits,                  grave par le corps médical lorsque                                lé à sa profondeur et sa superficie. Il
jusqu’à l’atteinte osseuse et la car-           sa surface est supérieure à 10 % de                               est fréquent de prendre en compte
bonisation des tissus cutanés et                la surface corporelle chez l’adulte et                            deux surfaces : l’une représentée
sous-cutanés.                                   chez l’enfant et à 5 % chez le nour-
                                                risson. Pour le secouriste, la brûlure         ,Figure 2          > RÈGLE DE WALLACE [28]
Superficie                                       est dite grave lorsque la surface
La superficie de la brûlure est ex-              brûlée correspondant aux phlyc-
                                                                                                                                       9%
primée en pourcentage de surface                tènes est supérieure à celle de la
corporelle brûlée. Elle peut être es-           paume de la victime.
timée de plusieurs façons.                      Le caractère circulaire de la brûlure                                                  18 %
  La paume de la main du patient                doit être toujours recherché, afin
                                                                                                           18 %
correspond à 1 % de sa surface                  d’anticiper sur un éventuel syn-                                              9%
                                                                                                                                                9%
corporelle. Elle n’est utilisable que           drome de loge.
pour des petites surfaces ;
                                                                                                                                       1%
   La règle des 9 de Wallace [28],              Localisation
utilisée chez l’adulte, précise que la          Une brûlure est grave si elle atteint
tête correspond à 9 % de la surface             le visage et le cou, les voies respi-
corporelle totale, au même titre                ratoires (risque vital), les mains                                                            18 %
que le membre supérieur, la face                (risque fonctionnel) ou le périnée                                              18 %
antérieure ou postérieure du tho-               (risque infectieux).
rax ou de l’abdomen, la face anté-
rieure ou postérieure d’un membre               Lésions associées
                                                                                                                   • 1 tête = 9 %
inférieur (figure 2) ;                           Les brûlures liées à des incendies                                 • 1 membre supérieur = 9 %
                                                                                                       RÈGLE
Chez l’enfant, l’évaluation de la sur-          ou à des explosions sont souvent                                   • 1 tronc antérieur = 18 %
                                                                                                       DES 9
face brûlée, en fonction de l’âge, se           des brûlures graves. En cas d’incen-                               • 1 tronc postérieur = 18 %
                                                                                                  DE WALLACE
fait à l’aide de la table de Lund et            die, le risque surajouté est dû à l’in-                            • 1 membre inférieur = 18 %
                                                                                                                   • les organes génito-externes = 1 %
Browder.                                        halation des fumées, dont la prin-



JUIN 2012 — RÉFÉRENCES EN SANTÉ AU TRAVAIL — N° 130                                                                                                      93
PRATIQUES ET MÉTIERS
Sauvetage secourisme du travail
Repères à l'usage du médecin du travail




              par les brûlures superficielles, in-     la brûlure thermique est prise en         tique à celui d’une brûlure ther-
              termédiaires et profondes, l’autre      charge au-delà de la 30e minute, il       mique).
              étant représentée uniquement par        n’y a pas d’indication au refroidisse-    La prise en charge d’une brûlure
              les brûlures intermédiaires et pro-     ment. Il est préférable de la laisser à   chimique débute systématique-
              fondes. En effet, une brûlure super-    l’air ou de réaliser une protection ne    ment par une décontamination
              ficielle peut comporter des critères     touchant pas la zone brûlée.              afin d’éviter le suraccident. Des
              de gravité.                             La prise en charge de la douleur doit     précautions doivent être prises par
              Le pronostic peut être estimé à         être la plus précoce possible. L’effet    le sauveteur pour éviter le contact
              l’aide de la formule suivante per-      antalgique du refroidissement doit        avec les vêtements imbibés. La
              mettant le calcul de l’UBS (Unité de    être complété par des antalgiques         décontamination se fait à l’eau
              brûlure standard) : UBS = % de sur-     adaptés au niveau de la douleur.          tempérée après avoir retiré les vê-
              face totale brûlée + 3 x % surface      En cas de signes de gravité, il faut      tements ; sa durée est déterminée
              brûlée au 3e degré.                     procéder à la pose d’une voie vei-        par un avis médical.
              Plus l’UBS est élevée, plus le risque   neuse en peau saine avec un rem-          En fonction du type de produit, des
              vital est en jeu : inférieure à 50,     plissage vasculaire par Ringer            antidotes spécifiques peuvent être
              l’accident est considéré comme          Lactate, ou à défaut par sérum phy-       proposés (exemple : gluconate de
              bénin ; de 50 à 150, il est classé      siologique, à la dose de 30 ml/kg lors    calcium dans le cadre de l’acide
              comme grave et très grave si l’UBS      de la première heure. Une demande         fluorhydrique).
              dépasse 150.                            de secours médicalisé est à effec-        On notera la place discutée de la
              Le pronostic peut aussi être estimé     tuer auprès du médecin régulateur         Diphotérine®, produit commer-
              par la règle de Baux correspondant      du SAMU.                                  cial hypertonique, qui peut être
              au calcul suivant : % de surface        A contrario, des soins locaux             un agent de décontamination
              totale brûlée + âge du patient. La      peuvent être organisés en ambula-         chimique intéressant pour les
              mortalité est d’environ 50 % pour       toire ou dans un service d’urgences       brûlures cutanées comme ocu-
              tout résultat supérieur à 95.           hospitalières.                            laires. Néanmoins, il n’existe pas
              Ces scores pronostiques sont peu        Dans tous les cas, le personnel de        de consensus sur le sujet et cela
              utiles en milieu de travail, ils re-    santé peut prendre conseil auprès         doit être réévalué dans l’ensemble
              lèvent essentiellement de la prise      du SAMU.                                  des procédures d’urgence avec le
              en charge spécialisée et influent        Certains discutent l’intérêt des gels     réseau local entre l’entreprise et le
              sur le déroulement de la réanima-       d’eau (exemple : Watergel®) en            SAMU correspondant.
              tion des brûlés graves.                 milieu de travail. Néanmoins, leur
                                                      coût et leur bénéfice par rapport à
              > PRISE EN CHARGE INITIALE EN           un refroidissement à l’eau (mêmes         HÉMORRAGIES
              SERVICE DE SANTÉ AU TRAVAIL             indications) font que, sauf cas parti-    L’absence de contrôle des hémorra-
              La prise en charge initiale d’une       culiers où l’eau n’est pas disponible,    gies, aboutissant à un état de choc,
              brûlure d’origine thermique se          ils ne sont pas recommandés [30].         est la principale cause de décès
              base sur l’évaluation de la gravité,                                              dans les 24 premières heures chez
              le refroidissement rapide et la prise   > CAS PARTICULIER DES BRÛLURES            les victimes de traumatisme [30].
              en charge de la douleur [29].           CHIMIQUES                                 Face à une hémorragie externe, le
              La base du traitement par refroi-       Les brûlures chimiques sont rares         SST comprime immédiatement la
              dissement est un lavage prolongé        et sont plus souvent oculaires que        plaie avec sa main. S’il doit se libé-
              à l’eau (comme pour les produits        cutanées. Ce type de brûlure est          rer (alerte des secours ou prise en
              chimiques). Ce refroidissement est      grave car l’aspect initial est fausse-    charge d’une autre victime), le SST
              à poursuivre jusqu’à l’avis médical     ment rassurant.                           utilisera un pansement compressif.
              qui peut être pris auprès du Service    La nature du produit chimique, sa         En cas d’inefficacité de ce dernier, la
              d’aide médicale urgente (SAMU)          quantité, sa concentration ainsi          compression manuelle sera reprise
              – Centre 15. On fera attention à la     que sa durée de contact avec la           sans enlever le pansement.
              température de l’eau qui doit être      peau sont des facteurs de gravité         La prévention de l’hypothermie de
              tiède afin d’éviter un refroidisse-      spécifiques et importants à évaluer.       la victime est indispensable [31].
              ment notamment en cas de bles-          D’autres éléments sont à recher-          L’utilisation d’un garrot aux
              sures et en cas de brûlures étendues    cher : lésions d’inhalation, surface      membres supérieurs ou inférieurs
              (risque d’hypothermie). Lorsque         brûlée, profondeur… (bilan iden-          est restreinte. Il est indiqué lorsque



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la compression ne permet pas de         une double perte, eau et sels miné-      ou, à défaut, à l’ombre (cas d’un
maîtriser une hémorragie poten-         raux. Elles atteignent les muscles       chantier extérieur). Après avoir
tiellement mortelle ou qu’elle ne       des bras et des jambes et s’observent    alerté les secours médicalisés et en
peut être réalisée : prise en charge    surtout après un travail physique        l'absence de contre-indication de
de plusieurs victimes, conditions       lourd et prolongé.                       leur part, le secouriste procède :
de guerre… [32].                        La syncope de chaleur est sans              au refroidissement de la vic-
Les indications et la mise en place     doute la manifestation la plus fré-      time en la déshabillant et en la
du garrot ne font pas partie de la      quente. Elle est due à une diminu-       rafraîchissant à l'aide des moyens
formation du SST. La décision de        tion brutale de la pression arté-        suivants : linges humides, pulvé-
l’inclure dans la trousse de secours    rielle. La perte de connaissance est     risations d’eau fraîche sur tout le
doit tenir compte, entre autres, de     soudaine et brève. Elle survient à       corps et notamment sur la tête ; des
l’isolement du (ou des) salarié (s)     l'arrêt d’un effort ou en cas de sta-    poches de froid peuvent être appli-
par rapport aux secours spéciali-       tion immobile prolongée en pleine        quées sur la tête et à la racine des
sés (sapeurs-pompiers et services       chaleur.                                 membres (plis de l’aine, aisselles,
mobiles d'urgence et de réanima-        L’épuisement à la chaleur est attri-     base du cou). Le refroidissement
tion). Si cette solution est retenue,   bué à une déshydratation globale         peut être amélioré en ventilant
une formation spécifique du SST à        après un séjour prolongé en am-          énergiquement l’air autour de la
l’usage du garrot doit être assurée.    biance chaude, avec déploiement          victime. L'apparition de frissons
                                        d’efforts physiques intenses. Le         chez la victime ne doit pas faire
                                        sujet présente une fatigue mar-          interrompre les manœuvres de
                                        quée avec sudation abondante. Sa         refroidissement ;
SITUATIONS PARTICULIÈRES                température reste le plus souvent           à la réhydratation de la vic-
                                        inférieure à 39 °C.                      time en la faisant boire, si elle est
TRAVAIL À LA CHALEUR                    Le coup de chaleur est l'accident le     consciente, de l’eau fraîche par pe-
La chaleur est considérée comme         plus grave. L’élévation de la tem-       tites quantités ;
une des nuisances les plus impor-       pérature centrale au-delà de 40 °C          à la surveillance de la victime
tantes par de nombreux salariés tra-    peut entraîner une défaillance irré-     sans interruption jusqu’à l’arrivée
vaillant en extérieur. Plusieurs dé-    versible de l’organisme. Sécheresse      des secours.
cès en milieu professionnel ont été     et chaleur cutanée traduisent le dé-
dénombrés pendant les périodes de       passement du mécanisme principal         > PRÉVENTION
canicule de 2003 et 2006. Le secteur    de thermorégulation : la sudation.       Le SST peut participer à la préven-
du bâtiment et des travaux publics      Le coup de chaleur débutant peut         tion des hyperthermies tant sur
était le plus touché [33].              se manifester par une sensation de       le plan collectif en signalant à sa
Afin de maintenir une température        malaise avec maux de tête, confu-        hiérarchie des situations dange-
centrale constante (37 °C), l'homme     sion. Le coup de chaleur constitué       reuses, que sur le plan individuel,
fait appel à des mécanismes de          est responsable d’une perte de           en sensibilisant ses collègues aux
thermorégulation et des méca-           connaissance brutale au cours du         mesures de sécurité. Ces dernières
nismes comportementaux (hydra-          travail ou parfois après l’arrêt de      se basent sur le respect des règles
tation, vêtements légers, travail à     l’activité, avec des signes de défail-   hygiéno-diététiques, une hydra-
l'ombre...). Lorsque ces mécanismes     lance cardio-vasculaire. Le décès        tation régulière, le port de la tenue
sont dépassés, certaines manifesta-     peut survenir précocement, géné-         vestimentaire prescrite et le respect
tions ou pathologies apparaissent.      ralement dans les 2 ou 3 premiers        des durées limites d’exposition éta-
                                        jours. Dans les cas non mortels, des     blies par l’entreprise et des temps de
> MANIFESTATIONS                        séquelles sont possibles : neurolo-      repos programmés avec réhydrata-
DE L'HYPERTHERMIE                       giques, rénales, musculaires…            tion.
La déshydratation est due au désé-
quilibre entre les pertes liées à la    > PRISE EN CHARGE PAR
sudation et les apports hydriques       LE SECOURISTE DU TRAVAIL                 BLESSURES PROVOQUÉES
insuffisants, notamment chez les         La victime doit être le plus rapide-     PAR LES ANIMAUX
personnes âgées ou en cas d'effort      ment possible extraite de l’envi-        Ce type de blessure concerne es-
physique prolongé.                      ronnement hostile et installée           sentiellement les salariés travail-
Les crampes de chaleur sont dues à      dans un local tempéré et ventilé         lant en extérieur. Une centaine de



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PRATIQUES ET MÉTIERS
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              cas est déclarée chaque année par         tion devant la trace des crochets,        possible d’une réaction allergique
              les intervenants (réseau ou clients)      l’existence d’un œdème local,             pouvant évoluer vers une réaction
              d'Électricité de France.                  ferme, et de signes généraux. Ces         anaphylactique avec mise en jeu
                                                        signes sont souvent trompeurs car         du pronostic vital.
              > MORSURE DE CHIEN                        ils peuvent être attribués à une          Il faut plus d’une minute pour que
              Les morsures de chien sont des            réaction anxieuse : malaise général       le sac à venin d’une abeille se vide
              plaies graves, qui nécessitent des        avec nausées, vomissements, diar-         d’où l’intérêt de retirer très rapide-
              soins immédiats de la part du SST.        rhée, angoisse.                           ment le dard resté planté dans la
              Outre le risque infectieux (rage,         Le SST rassure la victime et l’al-        peau. À noter que, contrairement
              tétanos…) des séquelles fonction-         longe. Il prévient systématique-          à l’abeille, la guêpe et le frelon ne
              nelles, esthétiques voire psycholo-       ment les secours médicalisés et           laissent pas leur dard dans la peau.
              giques sont à redouter.                   aide la victime à enlever tout ce         En cas de réaction locale, le SST
              La plaie est lavée immédiatement et       qui pourrait être source de garrot        nettoie et désinfecte la plaie, puis
              soigneusement à l’eau et au savon         potentiel (bagues, bracelets…).           applique une poche de froid pour
              pour enlever les sécrétions salivaires    Après avoir nettoyé et désinfecté         limiter l’œdème. Si la piqûre a lieu
              du chien, puis rincée abondamment         la plaie, un bandage non serré (il        sur l’extrémité d'un membre supé-
              à l’eau claire et désinfectée avec le     faut pouvoir passer un doigt entre        rieur, les bagues et bracelets seront
              produit contenu dans la trousse de        la peau et la bande) peut être réa-       retirés.
              secours. Un avis médical est systé-       lisé en partant du haut du membre         L'alerte des secours médicalisés est
              matiquement demandé, même si la           atteint et en descendant jusqu’au         systématique lorsque :
              plaie est minime.                         niveau de la morsure, sans la recou-          la localisation de la piqûre en-
              Dans un second temps, le secou-           vrir. Si possible, le membre atteint      traîne un risque d'obstruction des
              riste recueille le nom du proprié-        est immobilisé pour soulager la           voies aériennes (œdème buccal ou
              taire et le statut vaccinal du chien.     douleur (écharpe pour le membre           laryngé),
              S'il s'agit d'un animal errant, la vic-   supérieur, calage du membre infé-            les piqûres sont multiples, en rai-
              time sera orientée vers une consul-       rieur).                                   son de la réaction toxique liée à la
              tation antirabique.                       Le refroidissement de la zone de          quantité de venin injectée,
                                                        morsure, à l'aide d'une poche de             la piqûre est suivie d'une réaction
              > BLESSURE CAUSÉE PAR UNE VIPÈRE          froid ou d'un sac rempli de glaçons       allergique avec malaise, prurit, ur-
              Une vipère peut être responsable          permet de lutter contre la douleur.       ticaire aiguë généralisée, anxiété,
              d'une morsure, d'une piqûre ou            Enfin, le SST couvre la victime avec       oppression thoracique… [34].
              d'une envenimation. Lors d'une            une couverture de survie et la sur-       Le SST assure les gestes adaptés à la
              morsure, les mâchoires de l’animal        veille jusqu’à l’arrivée des secours.     situation (malaise, dyspnée, voire
              pincent la peau sans que les cro-         La vipère est un animal relative-         arrêt cardiaque) en attendant l'arri-
              chets n’entrent en action. Il n’y a       ment pacifique qui préfère la fuite        vée des secours.
              donc pas d’inoculation de venin. La       à l’attaque. L’agressivité de la vipère   Afin de prévenir les piqûres d'hy-
              piqûre correspond à la pénétration        vis-à-vis de l’homme ne se mani-          ménoptères, il convient d'être vigi-
              des crochets dans la peau sans qu'il      feste que lorsqu’elle se sent mena-       lant lors d'une activité à proximité
              n’y ait obligatoirement inocula-          cée. Des mesures simples peuvent          d'une ruche ou de toute ouverture
              tion de venin. En effet, les glandes      réduire le risque de blessure : port      d’où s’échappe ce type d’insecte.
              à venin peuvent être vides au mo-         de chaussures montantes et de             Une présence importante d’hymé-
              ment de la piqûre. L'envenimation,        pantalons longs ; bâton de marche         noptères peut nécessiter l'inter-
              quant à elle, traduit l'inoculation       et déplacement bruyant ; contrôle         vention de professionnels spécia-
              de venin.                                 visuel de l’endroit où l’on pose ses      lisés dans leur retrait. Dans le cas
              Les accidents en rapport avec une         mains ou ses pieds.                       d’abeilles, il peut s'agir d'un apicul-
              morsure sont relativement rares                                                     teur.
              et leurs risques sont largement           > PIQÛRE D'HYMÉNOPTÈRE                    Sur le plan individuel, l'usage des
              surestimés par le public. Il est donc     La piqûre d'hyménoptère est res-          parfums et eaux de toilette est
              important de dédramatiser cet ac-         ponsable d'une réaction locale dou-       déconseillé. En effet, ces produits
              cident engendrant une forte réac-         loureuse avec rougeur et œdème            attirent les insectes. En saison à
              tion émotionnelle.                        qui persistent 24 à 48 heures. La         risque, il est conseillé de porter des
              Le SST doit suspecter l’envenima-         gravité réside dans la survenue           chaussures fermées et des vête-



96                                                                              N° 130 — RÉFÉRENCES EN SANTÉ AU TRAVAIL — JUIN 2012
ments à manches longues.                    gel hydroalcoolique (dosette ou
                                                                                         POINTS À RETENIR
Enfin, le port permanent d’adré-           flacon),
naline en dispositif auto-injecteur         masque de protection pour le                   La projection de sang est le type
est recommandé chez les salariés          bouche-à-bouche.                               d'accident d'exposition au sang le plus
ayant eu une réaction allergique                                                         fréquent chez le SST.
sévère. Le sujet et ses collègues,        > MATÉRIEL DE SOINS                              La prise en charge d'un collègue ou
dont le SST, doivent en connaître         La prise en charge d'une plaie peut            d'un sujet jeune dans un état grave peut
les indications et le mode d'emploi.      se faire à l'aide de :                         être source de stress ou de traumatisme
                                            savon liquide (dosette ou flacon),            psychique chez le sauveteur.
                                            antiseptique. Les dérivés chlorés               Lors d'un arrêt cardio-respiratoire, la
                                          peuvent être utilisés pour l'anti-             fréquence des compressions thoraciques
TROUSSE DE SECOURS                        sepsie de la peau lésée et des mu-             est de 100 à 120 par minute quel que
                                          queuses. Ils ne possèdent pas de               soit l'âge de la victime. Chez l'adulte,
GÉNÉRALITÉS                               contre-indication [36],                        l'enfoncement de la cage thoracique
Le Code du travail précise que les          sachets de 5 compresses stériles             doit être de 5 à 6 cm ; chez l'enfant et
lieux de travail sont équipés d’un        (30 x 30 cm),                                  le nourrisson, il correspond au 1/3 de
matériel de premier secours adapté           pansements adhésifs sous em-
                                                                                         l'épaisseur du thorax.
à la nature des risques et facilement     ballage,                                         Vingt pour cent des brûlures surviennent
accessible (article R. 4224-14). En re-     rouleau de sparadrap hypoaller-              dans un contexte professionnel.
vanche, il n'existe pas de liste type     génique,                                         Le risque de blessure par animaux ou
pour la composition de la trousse             pansements préformés pour                  insectes est à évaluer chez les salariés
de secours. L’employeur doit définir       doigts,                                        travaillant à l'extérieur.
le contenu de cette dernière après          filets tubulaires,
avoir sollicité l’avis du médecin du        bandes extensibles (3 m x 5 cm et
travail [35].                             4 m x 10 cm),
Il est conseillé que le contenu de la       paire de ciseaux à bouts ronds
trousse de secours tienne compte          permettant de découper les pan-            POUR EN SAVOIR +
de la formation de la personne qui        sements et les bandages, voire les           Sauveteur secouriste du travail et pompier d’entreprise.
l’utilisera (SST, infirmier, méde-         vêtements,                                 Formé pour intervenir en cas d’urgence ou d’incendie et
cin…). De plus, cette personne doit         poches plastiques réservées aux          porter secours. INRS, 2012 (www.inrs.fr/accueil/demarche/
être informée de son contenu et de        déchets d'activité de soins,               role/sauveteur-secouriste.html).
toute nouvelle modification.                 champs non stériles.                       Dispositif de formation en sauvetage secouriste du
Une procédure de contrôle est à dé-                                                  travail. Aide et liens utiles pour les SST, les formateurs ou
finir afin de remplacer les produits        Lors de la prise en charge d'une           organismes de formation SST. INRS, 2012 (www.inrs.fr/
périmés.                                  hémorragie, le SST peut utiliser une       accueil/header/actualites/dispositif-formation-sst.html).
                                          bande élastique avec des compresses          Kit pour les formateurs ou organismes de formation
                                          (présentes dans la liste ci-dessus) ou     SST. Ressources pour la formation en sauvetage secouriste
EXEMPLE DE COMPOSITION                    un coussin hémostatique d'urgence.         du travail. INRS, 2012 (www.inrs.fr/accueil/produits/
D'UNE TROUSSE DE SECOURS                  De plus, des morceaux de sucre             mediatheque/doc/outils.html?refINRS=outil36).
La composition décrite ci-dessous         peuvent être utiles en cas de malaise.
n’est qu’un exemple de trousse            D’autres éléments peuvent com-
pouvant être mise à disposition           pléter la trousse de secours : une
d'un SST. L'équipement d'un défi-          écharpe triangulaire, une compresse
brillateur entièrement automa-            de gel d'eau (20 x 20 cm), un néces-
tique n'est pas abordé ici.               saire pour membre sectionné (sacs et
                                          poches de froid), une pince à écharde
> PROTECTION DU SST                       à mors plats et un tire-tique. L’usage
                                                                                                                                    BIBLIOGRAPHIE
Afin d'assurer la protection du SST        de ce dernier ne doit pas être réservé                                                 EN PAGE SUIVANTE
vis-à-vis du risque biologique, la        au SST. En effet, l’extraction de la (ou
trousse peut se composer de :             des) tique(s) doit être la plus précoce
   gants en vinyle non stériles à         possible afin de réduire le risque de
usage unique,                             transmission de maladie.



JUIN 2012 — RÉFÉRENCES EN SANTÉ AU TRAVAIL — N° 130                                                                                                  97
PRATIQUES ET MÉTIERS
Sauvetage secourisme du travail
Repères à l'usage du médecin du travail




BIBLIOGRAPHIE
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98                                                                                          N° 130 — RÉFÉRENCES EN SANTÉ AU TRAVAIL — JUIN 2012
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                                    (IFRC), 2011 (www.ifrc.org/what-                                          de la Santé et des Solidarités ;
                                    we-do/health/first-aid-saves-lives).                                       2006 : 128 p.




JUIN 2012 — RÉFÉRENCES EN SANTÉ AU TRAVAIL — N° 130                                                                                            99

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  • 1. TM 23 PRATIQUES ET MÉTIERS Sauvetage-secourisme du travail : repères à l'usage du médecin du travail AUTEURS : P. Hache, Institut national de recherche et de sécurité, Paris en R. Dulieu, EDF, Mission secourisme, Levallois-Perret résumé D. Deluz, Service départemental d'incendie et de secours 77, Melun P. Cassan, Croix-Rouge française, Paris A. D'Escatha, CHU Poincaré, Garches S. Goddet, SAMU92, Garches Un nouveau référentiel MOT CLÉS technique de formation au SST / Sauveteur secourisme sauvetage-secourisme du du travail / travail est disponible depuis secourisme / le 1er janvier 2012. Il intègre les secours. dernières recommandations internationales en matière entre 1983 et 2005, sans savoir s'il de gestes d’urgence. RISQUES LIÉS À L'ACTIVITÉ s'agit d'un SST ou non [1]. Cette Le médecin du travail est DE SAUVETEUR-SECOURISTE séroconversion est survenue dans fortement impliqué dans DU TRAVAIL (SST) les suites d’une projection massive l'activité des sauveteurs- de sang sur le visage et dans les secouristes du travail yeux du secouriste lors de la prise (SST). D’une part, il est RISQUE INFECTIEUX en charge d’un patient séropositif. associé à leur formation Un rinçage rapide avait été effec- (article R. 4624-3 du Code > ACCIDENTS D'EXPOSITION AU tué sur les lieux de l’accident et du travail). En fonction SANG un lavage plus complet plusieurs des risques spécifiques Les agents biologiques suscep- heures plus tard. de l'entreprise, il apporte tibles d'être transmis au cours de Aussi, il convient d'informer le des compléments ou ce type d'accident sont les virus SST du risque encouru durant les des modifications à des hépatites B et C (VHB et VHC) premiers gestes, sans dramatiser. l'enseignement décrit par et le virus de l'immunodéficience En effet, le cas de séroconversion le référentiel technique de humaine (VIH). En France, envi- décrit ci-dessus est le seul connu formation. D'autre part, ron 41 000 accidents d'exposition pour le VIH en plus de 20 ans, tan- le médecin du travail a au sang (AES) ont eu lieu en 2004 dis que la littérature ne rapporte également pour rôle de chez le personnel de santé [1]. Les pas, actuellement, de situation prévenir les risques liés à piqûres et les coupures repré- similaire pour le VHB ou le VHC cette activité de secours, que sentent 80,6 % des causes d'AES. chez les secouristes. D'autre part, ce soit lors de la formation, Elles sont principalement dues à la ce sauveteur n’avait pas consulté lors de la réalisation de gestes manipulation d'aiguilles, d'instru- après son AES et n’avait donc pas d'urgence ou au décours de la ments souillés, de lames ou de col- pu bénéficier d’une prophylaxie prise en charge de la victime. lecteur pour les objets piquants ou antirétrovirale (encadré 1). tranchants, impliquant des tâches que n'effectuent pas les SST. Les > RISQUE DE TRANSMISSION PAR projections de sang représentent VOIE SALIVAIRE OU RESPIRATOIRE 16,7 % des cas d'AES [2]. De nombreux agents biologiques Une seule séroconversion VIH a peuvent être transmis de la vic- été rapportée chez un secouriste time au SST soit par voie aérienne, JUIN 2012 — RÉFÉRENCES EN SANTÉ AU TRAVAIL — N° 130 87
  • 2. PRATIQUES ET MÉTIERS Sauvetage secourisme du travail Repères à l'usage du médecin du travail ,Encadré 1 lage plastique). Toutefois, en cas sonnes impliquées dans cette si- > CONDUITE À TENIR EN CAS D'AES d'urgence telle une hémorragie, le tuation ont été prises en charge par Piqûres et coupures ou projection sur la peau : SST évaluera le rapport bénéfice/ une « cellule psychologique ». - ne pas faire saigner, risque à enfiler ses gants avant de La prise en compte des séquelles - nettoyer immédiatement à l'eau et au savon réaliser une compression. psychiques que peut laisser une puis rincer, Compte tenu de la durée relative- intervention à caractère particu- - désinfecter de préférence avec de l'hypochlorite ment courte de l'intervention du lier (mort violente, accident brutal, de sodium (eau de Javel à 2,6 % de chlore actif SST, des gants en vinyle peuvent suicide…) a débuté dans les années dilué au 1/5e ou solution de Dakin) ; laisser agir 5 à 10 minutes. être utilisés [5]. La méthode pour les 90 pour les sapeurs-pompiers et les Projection sur muqueuse (œil, bouche...) : retirer sans se contaminer les mains policiers. Les attentats de 1995 ont - rincer abondamment à l'eau ou avec du sérum est à connaître, mais le lavage des fait apparaître une nouvelle caté- physiologique pendant au moins 5 à 10 minutes. mains après intervention reste la gorie de victimes : les « impliqués ». Consulter un médecin et déclarer l'accident du mesure de prévention primordiale. Ces individus étaient indemnes travail. La transmission d'agents bio- physiquement mais présentaient Source : Guide EFICATT logiques pendant le bouche-à- des états de stupeur, d’agitation ou bouche peut être prévenue par de peur intense qui nécessitaient soit par contact avec les mu- l'utilisation d'écrans faciaux, le une prise en charge spécialisée im- queuses (bouche-à-bouche). Ces recours à un insufflateur manuel médiate afin de stopper l’évolution agents peuvent être bactériens nécessitant une formation com- de ces symptômes. Chez d’autres (bacille de Koch, méningocoque, plémentaire. Néanmoins, dans une « impliqués », les symptômes appa- agent de la coqueluche...) ou viraux récente étude menée avec 60 se- raissaient quelques jours plus tard (virus zona-varicelle, virus de la couristes testant ces matériels sur lorsqu’une prise en charge préven- rougeole, virus de la grippe...) [3]. des mannequins, il s'avère que le tive n’avait pu être effectuée. Le virus de l'hépatite B peut être bouche-à-bouche est la technique C’est sous l’impulsion du médecin transmis par la salive si cette der- d’insufflation la plus performante général L. Crocq que les Cellules nière contient du sang. pour la victime. En effet, elle per- d’urgence médico-psychologique L'apprentissage de la réanimation met de réduire de manière signi- (CUMP) ont ainsi été créées (enca- cardio-pulmonaire se fait sur un ficative le temps d'arrêt des com- dré 2). mannequin utilisé par plusieurs pressions thoraciques (« no flow Tout comme les acteurs profes- personnes au cours d'un même time ») par rapport aux écrans et sionnels du secours, le SST peut stage. En l'absence de mesures aux insufflateurs et elle délivre un nécessiter une prise en charge psy- spécifiques (peau de visage indi- volume d'air plus important que chologique après une intervention. viduelle, dispositif de protection l'insufflateur [6]. En revanche, l'in- des poumons artificiels, proto- térêt du bouche-à-bouche peut être > SITUATIONS STRESSANTES cole de nettoyage, exclusion des discuté lorsque les secours spécia- OU TRAUMATISANTES stagiaires ayant une infection lisés (sapeurs-pompiers et services Chaque intervention gérée par le ORL), des contaminations par des mobiles d'urgence et de réanima- SST est source de stress. En effet, agents présents dans les sécré- tion) peuvent être présents rapide- ce dernier, face à une victime ex- tions oro-pharyngées peuvent être ment (cf paragraphe primant une souffrance (souvent observées [4]. « Arrêt cardio-respiratoire »). physique) ou ayant perdu connais- Enfin, la vaccination contre l'hépa- sance, doit faire appel à l’ensemble > PRÉVENTION DU RISQUE tite B est recommandée chez les de ses connaissances pour réaliser INFECTIEUX secouristes [7] et obligatoire chez les gestes et les comportements Le lavage des mains avant (sauf les sapeurs-pompiers. adaptés à cette situation. Cette si- urgence) et après l'intervention tuation urgente génère chez le sau- est un geste essentiel. veteur une charge émotionnelle Le port de gants permet d'éviter ou STRESS ET TRAUMATISME qui peut être importante. de limiter le contact avec le sang PSYCHIQUE POST- Certaines interventions peuvent de la victime. Ils doivent être faci- INTERVENTION engendrer un traumatisme psy- lement accessibles dans la trousse Lors d’un événement à fort reten- chique. En effet, « le traumatisme de secours ou dans le vêtement de tissement psychologique, il n’est psychique provient de la rencontre travail du salarié (dans un embal- pas rare d’entendre que les per- avec le réel de la mort qui surprend 88 N° 130 — RÉFÉRENCES EN SANTÉ AU TRAVAIL — JUIN 2012
  • 3. le sujet. (…) L’image traumatique pé- fier la réaction de stress. Face à un Dans d’autres cas, parce que son nètre l’appareil psychique et s’y in- enfant, la charge émotionnelle du environnement personnel est com- cruste, (…) peut faire effraction dans secouriste est plus forte. En effet, la plexe et/ou parce que la situation trois types de circonstances : rencon- blessure grave ou le risque de mort rencontrée a généré une émotion trer sa propre mort, être témoin de d’un enfant est un fait difficile- particulièrement forte, le SST pré- la mort de l’autre ou de la mort hor- ment acceptable par l’être humain, sente des difficultés d’adaptation rible comme les sauveteurs y sont sortant de la logique de la vie. De qui se traduisent par un stress dé- parfois confrontés » [8]. Ce peut être plus, une projection personnelle passé. Celui-ci peut présenter diffé- le cas du SST qui fait face à une peut survenir , à savoir que l’enfant rentes formes : mort sur le lieu de travail consécu- que le secouriste prend en charge - sidération empêchant le sujet de tive à un accident ou à un infarctus lui rappelle ses propres enfants, percevoir, évaluer, analyser la situa- du myocarde par exemple. des enfants de sa famille, de ses tion ; D’autres facteurs peuvent ampli- proches… avec finalement une per- - agitation désordonnée lançant le fier certains symptômes ou bien sonnalisation : ce n’est plus « un » sujet dans une course dépourvue intensifier une réaction de stress. enfant dont il s’occupe, mais « son » de sens, accompagnée d’une logor- La connaissance de la personne se- enfant. Ce type de prise en charge rhée incohérente ; courue est le premier de ces facteurs. est rare en entreprise. - fuite panique qui, suite à une im- Lors de la prise en charge d’une vic- Enfin, l’échec, réel ou non, de l’in- pulsion motrice, fait partir le sujet time, le secouriste a généralement tervention pour des raisons de droit devant lui ; tendance à prendre du recul vis-à- connaissances ou de ressources - action automatique dans laquelle vis de cette personne, prenant en matérielles insuffisantes est le der- le sujet effectue des gestes mécani- compte une pathologie, ou bien des nier facteur qui peut influencer la quement, mais dans un état de dé- symptômes dont il doit s’occuper. survenue de symptômes. tachement psychique. Ainsi, le SST Lorsque le secouriste connaît la vic- peut avoir pratiqué des gestes adé- time (collègue de travail, ami…), ce > SYMPTÔMES quats, mais verbaliser une impres- recul est beaucoup plus complexe ; sion de détachement, voire ne plus la prise en charge devient person- Stress se souvenir de ce qu’il a pu faire. nalisée, augmentant la charge Dans la majorité des cas, l’action du émotionnelle. Les conséquences SST atteint son objectif et sa réac- Traumatisme psychique peuvent en être un ralentissement tion est qualifiée de stress adapté Les symptômes du traumatisme des gestes, une difficulté pour appli- [9] : attention focalisée sur la situa- psychique [10] n’apparaissent quer certains automatismes appris tion, mobilisation de l’ensemble qu’après un certain temps de lors des formations. des capacités mentales, action latence allant, en général, de L’âge jeune de la victime est égale- adaptée à la problématique ren- 48 heures à 10 jours. Outre des ment un facteur pouvant intensi- ,Encadré 2 contrée. symptômes anxieux et/ou dépres- > CELLULES D’URGENCE MÉDICO-PSYCHOLOGIQUE (CUMP) Les CUMP ont été créées par Xavier selon le département. La structure est apparaître dans les heures et jours à venir, Emmanuelli, secrétaire d’État à l’action complétée de psychiatres, psychologues, de les rassurer sur les ressentis et émotions, humanitaire d’urgence, sur instruction infirmiers, volontaires, qui peuvent de donner une liste de consultations de du Président de la République Jacques intervenir en équipe constituée. La saisine psychotraumatisme à proximité, et enfin, si Chirac, suite à l’attentat de la station RER se fait auprès du SAMU et la régulation est nécessaire, de proposer une thérapeutique Saint-Michel à Paris, le 25 juillet 1995. assurée par le médecin psychiatre référent médicamenteuse si l’état de l’« impliqué » Mises en place par le médecin général qui décidera de l’intervention immédiate le nécessite (1) et (2). Crocq, elles se sont développées dans ou non, ainsi que de la constitution de l’équipe. La CUMP a pour mission d’assurer 1. Circulaire DH/E04-DGS/SQ2 - n° 97/383 du chaque département de France. La CUMP 28 mai 1997 relative à la création d'un réseau est mobilisable 24 h sur 24 (7 jours sur 7) les premiers soins psychologiques en national de prise en charge de l'urgence médico- et rattachée au Service d’aide médicale cas de catastrophe ou événement à fort psychologique en cas de catastrophe. urgente (SAMU) du département. Elle se retentissement psychologique : elle assure 2. Circulaire DHOS/O 2/DGS/6 C n° 2003-235 du compose d’au moins un psychiatre, d’un une prise en charge permettant de resituer 20 mai 2003 relative au renforcement du réseau psychologue et d’une secrétaire, pouvant les « impliqués » dans un temps présent, national de l'urgence médico-psychologique en exercer à mi-temps ou plein temps, de prévenir des symptômes pouvant cas de catastrophe. JUIN 2012 — RÉFÉRENCES EN SANTÉ AU TRAVAIL — N° 130 89
  • 4. PRATIQUES ET MÉTIERS Sauvetage secourisme du travail Repères à l'usage du médecin du travail sifs plus ou moins marqués, le sujet Plusieurs éléments doivent être éva- proposer un soutien psychologique présente des reviviscences trauma- lués : le SST a-t-il pu mettre en œuvre spécialisé dans ce domaine. tiques. Ces dernières reproduisent toutes ses connaissances, disposait-il Un suivi à J + 1 semaine et J + 3 se- l’expérience traumatique inaugu- des ressources matérielles néces- maines est également à effectuer, rale tant le jour que la nuit. Elles saires à l’exécution de ses tâches ? En éventuellement par le médecin du peuvent se manifester sous formes cas de sentiment d’impuissance ou travail. d’hallucinations visuelles ou audi- de crainte d’un geste mal effectué, il Stress dépassé tives, voire olfactives, gustatives et faut éviter de stigmatiser l’interven- En cas de stress dépassé, la pre- kinesthésiques [11]. tion du SST dans un premier temps, mière action du médecin du tra- afin qu’il puisse se concentrer sur vail, ou de tout autre personnel de > RÔLE DU MÉDECIN DU TRAVAIL l’après. Une fois les émotions éva- soins, est de remettre le secouriste cuées, le retour d’expérience permet- dans la réalité qu’il aura « quitté » Post-intervention immédiat tra de revenir avec lui sur ce qui s’est au moment de l’événement déclen- Actions communes passé, afin d’améliorer si besoin les cheur. Pour cela, il confie au SST une Afin d’analyser la situation, le procédures ou la prise en charge des tâche, la plus simple possible, afin contexte de l’intervention est utile personnes. que le SST puisse reprendre pied à connaître (élément déclenchant dans « l’ici et maintenant ». [accident, malaise…], notion de Actions spécifiques Autre situation situation violente et/ou de décès, Situation intense et/ou violente En dehors des situations intenses nombre de victimes…) ainsi que Si la situation vécue est très intense, ou violentes, lorsque le secouriste des éléments concernant le SST : violente (décès brutal, suicide, mort semble choqué ou présente des déroulé de l’intervention, son res- violente, décès de plusieurs vic- signes d’angoisse, une prise en senti, ses facteurs personnels de times), avec une réelle implication charge médico-psychologique adap- fragilité (difficultés profession- du SST, le médecin du travail peut tée est à organiser, éventuellement nelles ou personnelles, enfants en contacter la Cellule d’urgence mé- en milieu hospitalier (service assu- bas âge, deuil…)… dico-psychologique (CUMP) de son rant les urgences psychiatriques). Dans les premiers instants suivant département via le SAMU (Service la fin de l’intervention, il est pri- d’aide médicale urgente), afin de En amont de l’intervention SST mordial de remettre le SST dans la prodiguer aux SST une première Le médecin du travail peut agir à dimension présente et réelle. Ce der- prise en charge psychologique. deux niveaux : formation des SST et nier doit pouvoir mettre un terme Afin de dépister l’apparition éven- appartenance à un réseau de soin temporel à son intervention. Il est tuelle d’un traumatisme psychique, psychologique. important de revenir avec lui sur un debriefing peut être organisé Au cours de la formation des SST, le ce qui s’est passé, le déroulé de son dans les 48 heures à 5 jours suivant médecin du travail peut évoquer les intervention, et envisager la suite les faits. N’y assistent que les per- notions de stress (adapté et dépas- pour qu’il puisse se projeter dans un sonnes ayant vécu la même situa- sé) et de traumatisme psychique. avenir proche et ne pas rester figé tion, au même instant. Dans cet L’objectif de cette information est de au moment de son intervention. espace de parole spécialisé, le SST prévenir un risque ou bien des com- Les paroles utilisées doivent être peut reconstituer le déroulement portements qui pourraient être mal rassurantes, mais ne pas être intru- de l’événement, en établissant un interprétés par le SST au moment où sives : il faut respecter son souhait lien entre ses actions, ses pensées il y sera confronté. La connaissance éventuel de ne pas parler immé- et ses émotions, lui permettant de de ces symptômes rend le SST plus diatement. En effet, l’écoutant a mettre un terme à la situation. vigilant et plus prompt à consulter parfois tendance à vouloir combler Le debriefing psychologique doit en cas de besoin. des silences qui peuvent lui paraître être réalisé par un professionnel L’appartenance à un réseau de soin angoissants, le SST souhaitant sim- (psychiatre, psychologue clinicien) psychologique permet une prise plement une présence à côté de lui. formé à ce type de méthode. En en charge coordonnée du SST (de- Un geste réconfortant (une main dehors de la CUMP, il peut être fait briefing…). Elle permet également sur l’épaule, par exemple) peut être appel à l’Institut national d’aide de préparer son retour au sein de envisagé, mais avec douceur et en aux victimes et de médiation (INA- l’entreprise en cas de psychotrau- appréciant si ce geste est accepté VEM) qui possède une antenne matisme. Ce réseau peut se faire en par la personne. dans chaque département et peut lien avec la CUMP ou l’INAVEM. La 90 N° 130 — RÉFÉRENCES EN SANTÉ AU TRAVAIL — JUIN 2012
  • 5. méthodologie d’intervention sera ment de 39 à 50 mm et de 100 % que la victime devait reposer sur formalisée et incluse dans le docu- au-delà de 50 mm. La même année, un plan dur pour que les compres- ment relatif à l‘organisation des Kramer-Johansen et al. [14] indi- sions thoraciques soient efficaces. secours dans l’entreprise. quaient que le taux de patients ad- Si la victime était allongée sur mis à l’hôpital après une RACS était un lit, elle devait être impérati- plus élevé dans le groupe où la pro- vement déposée à terre avant de fondeur de la pression thoracique commencer les manœuvres de SITUATIONS D'URGENCE était supérieure à 42 mm. Enfin, en réanimation. 2008, Babbs et al. [15] confirmaient Les recommandations émises en Les recommandations internatio- que, pour les chocs électriques 2010 sont beaucoup moins for- nales ont modifié quelques aspects administrés plus de 5 min après melles, tant pour le grand public de la réanimation cardio-pulmo- la survenue de l’arrêt cardiaque, la que pour les professionnels de naire. Par ailleurs, le référentiel probabilité de RACS était proche santé. En effet, afin de ne pas retar- technique de formation du SST de 25 % lorsque la profondeur de la der la mise en œuvre de la réani- décrit des conduites à tenir diffé- compression thoracique était supé- mation cardiopulmonaire (RCP), il rentes suivant la situation dans rieure à 5 cm alors qu’elle était infé- est recommandé de débuter celle- laquelle se trouve la victime (cas rieure à 10 % lors d’une profondeur ci, même dans un lit, en particulier de l'arrêt cardio-respiratoire et des inférieure à 5 cm. si le déplacement de la victime brûlures). Les justifications et syn- Dès lors, les recommandations 2010 est périlleux (personne lourde, thèse des connaissances dévelop- de l’European Resuscitation Council sauveteur âgé). De nombreuses pées ici permettent de préciser les [16] (ERC) préconisent des com- études de cas ont montré des RCP techniques secouristes à employer. pressions thoraciques d’au moins efficaces alors que la victime est 5 cm de profondeur chez l’adulte alitée (en particulier en milieu mais, en l’absence d’évidence pour hospitalier). ARRÊT CARDIO-RESPIRATOIRE une limite supérieure, il est pres- Des dispositifs de feedback (profon- crit de ne pas excéder une profon- dimètres - accéléromètres) peuvent > PROFONDEUR ET FRÉQUENCE deur de pression de 6 cm. Il n’est être utilisés lors des compressions DES COMPRESSIONS THORACIQUES pas fait référence au diamètre du thoraciques afin d’en améliorer la EXTERNES thorax chez l’adulte. Le rythme de qualité de la RCP. Néanmoins, en 100 à 120 compressions par minute l’absence de plan dur, la variation Adulte est recommandé. Pour permettre de la rigidité du support sur lequel Paradis et al. [12] ont démontré, dès le relâchement total du thorax et repose la victime peut surestimer 1990, que le taux de patients présen- minimiser les interruptions des la profondeur des compressions tant une reprise d’activité cardiaque compressions thoraciques, les sau- thoraciques. spontanée (RACS) était plus impor- veteurs formés doivent également tant dans le groupe chez qui la pres- réaliser des insufflations à un ratio > RCP SANS BOUCHE-À-BOUCHE : sion de perfusion coronaire était la compression-ventilation de 30/2. QUELS ARGUMENTS ? plus élevée. Aussi, tous les témoins Depuis 2005, les recommandations d’une victime en arrêt cardiaque, Enfant et nourrisson internationales signalent que les secouristes ou non, doivent réaliser Dans le domaine de la pédiatrie, la compressions thoraciques seules des compressions thoraciques. La fréquence du massage cardiaque peuvent être effectuées : profondeur de l’enfoncement de la est identique à celle de l’adulte (100 si le sauveteur n’est pas capable cage thoracique est un critère de à 120 par minute). En revanche, la ou pas assez confiant pour pra- qualité de ces compressions. profondeur des compressions tho- tiquer la respiration artificielle En 2005, la profondeur de la com- raciques doit correspondre à un (bouche-à-bouche), pression thoracique recommandée tiers de l’épaisseur du thorax de en cas de RCP enseignée ou assis- était de 4 à 5 cm. En 2006, Edelson l’enfant ou du nourrisson. tée par téléphone. et al. [13] montraient l’existence Une mise au point publiée par d’une corrélation entre profondeur > LE PLAN DUR EST-IL Sayre et al. en 2008 [17], ainsi que du massage thoracique et RACS INDISPENSABLE ? plusieurs études [18 à 24], montrent après choc électrique. Cette RACS Dans les référentiels 2005 et pré- que le taux de survie des victimes était de 88 % pour un enfonce- cédents de l’ERC, il était souligné est plus important lorsque le pre- JUIN 2012 — RÉFÉRENCES EN SANTÉ AU TRAVAIL — N° 130 91
  • 6. PRATIQUES ET MÉTIERS Sauvetage secourisme du travail Repères à l'usage du médecin du travail mier témoin de l’arrêt cardiaque humide ou métallique), leur intérêt selon l’InVS [25]. Trente et un pour effectue uniquement des compres- est bien moins souligné actuelle- cent (31 %) des patients sont des en- sions thoraciques. Bien que cer- ment. fants de moins de 4 ans. Vingt pour taines de ces études ne possèdent En effet, aucun accident grave n’a cent des brûlures surviennent dans pas de valeur significative for- été recensé chez les sauveteurs un contexte professionnel. melle sur le plan statistique, elles ayant utilisé un défibrillateur en- Parmi les agents physiques à l’ori- plaident néanmoins pour la procé- tièrement automatique (DEA). La gine d’une brûlure, on distingue : la dure « hands only ». crainte, aujourd’hui sans objet, d’un chaleur (origine la plus fréquente), La non-réalisation du bouche-à- risque d’électrisation ou d’électro- l’électricité et les rayonnements io- bouche, lorsque la RCP débute ra- cution avec un DEA provient sans nisants (brûlure d’apparition retar- pidement après l’arrêt cardiaque, doute des accidents survenus dans dée). L’origine électrique entraîne se justifie par l’absence de dette le passé, lorsque les défibrillateurs des brûlures sur le trajet du cou- en oxygène dans l’organisme de utilisés étaient manuels et connec- rant, qu’il ne faut pas sous-estimer la victime. Les compressions iso- tés au courant alternatif. [26, 27]. lées doivent être suivies de la mise L’utilisation d’un DEA en milieu Les agents chimiques peuvent pro- en place précoce d’un défibrilla- humide ou métallique (patient sur voquer des lésions profondes en teur automatique, en raison de la plancher en métal) expose bien fonction du produit en cause. présence fréquente, chez l’adulte, plus à une perte d’efficacité du choc d’une fibrillation ventriculaire à électrique qu’à un véritable risque > ÉVALUATION DE LA GRAVITÉ cette phase de l’arrêt cardiaque. pour le sauveteur. D’ailleurs, afin L’évaluation de la gravité de la brû- Par ailleurs, les recommandations de réduire au maximum le no flow lure va reposer sur les éléments internationales émises en 2010 time lié à l’absence de compres- suivants : sa profondeur, sa super- confirment que le sauveteur peut sions thoraciques lors de l’arrêt car- ficie, sa localisation, l’agent cau- ne pas effectuer d’insufflation en diaque, il est recommandé de pour- sal, les antécédents du patient, les cas de répulsion, de vomissements suivre la RCP tant que l’appareil ne lésions associées. de la victime, ou s’il pense ne pas stipule pas l’arrêt de celle-ci, en par- être efficace. Il pratique alors les ticulier lors de la montée en charge Profondeur compressions thoraciques seules et de l’appareil. Les progrès tech- La profondeur de la brûlure est fait alerter. niques pourraient, dans un avenir évaluée en observant l’aspect cu- La répartition des sauveteurs proche, permettre de maintenir la tané. On distingue ainsi plusieurs secouristes du travail au sein des réalisation des compressions tho- niveaux d’atteinte (figure 1). entreprises leur permet d’interve- raciques durant la délivrance du Atteinte superficielle ou 1er degré : nir très rapidement auprès d’une choc électrique. La seule protection il s’agit de l’atteinte de l’épiderme victime. Le médecin du travail individuelle requise pour l’opéra- (couche cornée). L’exemple typique peut donc tenir compte des élé- teur serait alors le port de gants à correspond au « coup de soleil ». La ments précédemment cités et de usage unique. Néanmoins, cette guérison se fait ad integrum sans la proximité, ou non, d’un centre de pratique n’est pas encore possible séquelle. secours (exemples : sapeurs-pom- à ce jour. Atteinte intermédiaire ou 2e degré : piers, centre hospitalier avec ser- il s’agit d’une atteinte du derme. vice mobile d’urgence et de réani- Le 2e degré superficiel respecte la mation) pour préférer une RCP sans BRÛLURES membrane basale ; des phlyctènes ou avec bouche-à-bouche. apparaissent, la brûlure est rouge, > GÉNÉRALITÉS chaude et douloureuse. Le 2e degré > DÉFIBRILLATEUR ENTIÈREMENT Les brûlures correspondent à une profond ne respecte pas la mem- AUTOMATIQUE : Y A-T-IL UN RISQUE destruction plus ou moins impor- brane basale qui est détruite ; les POUR LES SAUVETEURS ? tante de la peau et des tissus sous- phlyctènes sont détruites ; l’aspect Alors que les recommandations cutanés, suite à une exposition à de la peau est souvent plus blanc ; antérieures mettaient en exergue un agent physique ou chimique. les poils sont toujours présents. les mesures de sécurité (nécessité L’incidence des brûlures par agents Atteinte profonde ou 3e degré : la de s‘éloigner du patient, vigilance physiques est de 300/100 000 habi- peau est blanche, nacrée, carton- par rapport aux appareils élec- tants par an en France ; 11 984 pa- née. Les terminaisons nerveuses triques et de transmission, milieu tients ont été hospitalisés en 2009 sont atteintes. La guérison est im- 92 N° 130 — RÉFÉRENCES EN SANTÉ AU TRAVAIL — JUIN 2012
  • 7. ,Figure 1 > NIVEAUX DE PROFONDEUR DES BRÛLURES cipale conséquence est l’hypoxie liée au monoxyde de carbone ou à une intoxication cyanhydrique. 2e degré 2e degré 3e degré 3e degré En cas d’explosion, les lésions liées 1er degré superficiel profond superficiel profond au blast sont d’autant plus sévères qu’elles surviennent dans des en- Couche cornée droits clos. Couche vivante ÉPIDERME L’existence d’un traumatisme asso- cié par chute de grande hauteur ou Glande sébacée accident de la voie publique, par exemple, est également un facteur Follicule pileux aggravant. DERME Âge et antécédents Glande L’âge du patient et ses antécédents sudoripare doivent aussi être pris en compte. L’âge inférieur à 3 ans ou supérieur HYPODERME à 60 ans est un facteur de gravité, de même que des pathologies pré- existantes comme le diabète, l’in- suffisance cardiaque, respiratoire ou rénale et l’immunodépression. possible sans une prise en charge En se basant uniquement sur son > PRONOSTIC spécifique. étendue, une brûlure est considérée Le pronostic de la brûlure est corré- D’autres niveaux sont décrits, grave par le corps médical lorsque lé à sa profondeur et sa superficie. Il jusqu’à l’atteinte osseuse et la car- sa surface est supérieure à 10 % de est fréquent de prendre en compte bonisation des tissus cutanés et la surface corporelle chez l’adulte et deux surfaces : l’une représentée sous-cutanés. chez l’enfant et à 5 % chez le nour- risson. Pour le secouriste, la brûlure ,Figure 2 > RÈGLE DE WALLACE [28] Superficie est dite grave lorsque la surface La superficie de la brûlure est ex- brûlée correspondant aux phlyc- 9% primée en pourcentage de surface tènes est supérieure à celle de la corporelle brûlée. Elle peut être es- paume de la victime. timée de plusieurs façons. Le caractère circulaire de la brûlure 18 % La paume de la main du patient doit être toujours recherché, afin 18 % correspond à 1 % de sa surface d’anticiper sur un éventuel syn- 9% 9% corporelle. Elle n’est utilisable que drome de loge. pour des petites surfaces ; 1% La règle des 9 de Wallace [28], Localisation utilisée chez l’adulte, précise que la Une brûlure est grave si elle atteint tête correspond à 9 % de la surface le visage et le cou, les voies respi- corporelle totale, au même titre ratoires (risque vital), les mains 18 % que le membre supérieur, la face (risque fonctionnel) ou le périnée 18 % antérieure ou postérieure du tho- (risque infectieux). rax ou de l’abdomen, la face anté- rieure ou postérieure d’un membre Lésions associées • 1 tête = 9 % inférieur (figure 2) ; Les brûlures liées à des incendies • 1 membre supérieur = 9 % RÈGLE Chez l’enfant, l’évaluation de la sur- ou à des explosions sont souvent • 1 tronc antérieur = 18 % DES 9 face brûlée, en fonction de l’âge, se des brûlures graves. En cas d’incen- • 1 tronc postérieur = 18 % DE WALLACE fait à l’aide de la table de Lund et die, le risque surajouté est dû à l’in- • 1 membre inférieur = 18 % • les organes génito-externes = 1 % Browder. halation des fumées, dont la prin- JUIN 2012 — RÉFÉRENCES EN SANTÉ AU TRAVAIL — N° 130 93
  • 8. PRATIQUES ET MÉTIERS Sauvetage secourisme du travail Repères à l'usage du médecin du travail par les brûlures superficielles, in- la brûlure thermique est prise en tique à celui d’une brûlure ther- termédiaires et profondes, l’autre charge au-delà de la 30e minute, il mique). étant représentée uniquement par n’y a pas d’indication au refroidisse- La prise en charge d’une brûlure les brûlures intermédiaires et pro- ment. Il est préférable de la laisser à chimique débute systématique- fondes. En effet, une brûlure super- l’air ou de réaliser une protection ne ment par une décontamination ficielle peut comporter des critères touchant pas la zone brûlée. afin d’éviter le suraccident. Des de gravité. La prise en charge de la douleur doit précautions doivent être prises par Le pronostic peut être estimé à être la plus précoce possible. L’effet le sauveteur pour éviter le contact l’aide de la formule suivante per- antalgique du refroidissement doit avec les vêtements imbibés. La mettant le calcul de l’UBS (Unité de être complété par des antalgiques décontamination se fait à l’eau brûlure standard) : UBS = % de sur- adaptés au niveau de la douleur. tempérée après avoir retiré les vê- face totale brûlée + 3 x % surface En cas de signes de gravité, il faut tements ; sa durée est déterminée brûlée au 3e degré. procéder à la pose d’une voie vei- par un avis médical. Plus l’UBS est élevée, plus le risque neuse en peau saine avec un rem- En fonction du type de produit, des vital est en jeu : inférieure à 50, plissage vasculaire par Ringer antidotes spécifiques peuvent être l’accident est considéré comme Lactate, ou à défaut par sérum phy- proposés (exemple : gluconate de bénin ; de 50 à 150, il est classé siologique, à la dose de 30 ml/kg lors calcium dans le cadre de l’acide comme grave et très grave si l’UBS de la première heure. Une demande fluorhydrique). dépasse 150. de secours médicalisé est à effec- On notera la place discutée de la Le pronostic peut aussi être estimé tuer auprès du médecin régulateur Diphotérine®, produit commer- par la règle de Baux correspondant du SAMU. cial hypertonique, qui peut être au calcul suivant : % de surface A contrario, des soins locaux un agent de décontamination totale brûlée + âge du patient. La peuvent être organisés en ambula- chimique intéressant pour les mortalité est d’environ 50 % pour toire ou dans un service d’urgences brûlures cutanées comme ocu- tout résultat supérieur à 95. hospitalières. laires. Néanmoins, il n’existe pas Ces scores pronostiques sont peu Dans tous les cas, le personnel de de consensus sur le sujet et cela utiles en milieu de travail, ils re- santé peut prendre conseil auprès doit être réévalué dans l’ensemble lèvent essentiellement de la prise du SAMU. des procédures d’urgence avec le en charge spécialisée et influent Certains discutent l’intérêt des gels réseau local entre l’entreprise et le sur le déroulement de la réanima- d’eau (exemple : Watergel®) en SAMU correspondant. tion des brûlés graves. milieu de travail. Néanmoins, leur coût et leur bénéfice par rapport à > PRISE EN CHARGE INITIALE EN un refroidissement à l’eau (mêmes HÉMORRAGIES SERVICE DE SANTÉ AU TRAVAIL indications) font que, sauf cas parti- L’absence de contrôle des hémorra- La prise en charge initiale d’une culiers où l’eau n’est pas disponible, gies, aboutissant à un état de choc, brûlure d’origine thermique se ils ne sont pas recommandés [30]. est la principale cause de décès base sur l’évaluation de la gravité, dans les 24 premières heures chez le refroidissement rapide et la prise > CAS PARTICULIER DES BRÛLURES les victimes de traumatisme [30]. en charge de la douleur [29]. CHIMIQUES Face à une hémorragie externe, le La base du traitement par refroi- Les brûlures chimiques sont rares SST comprime immédiatement la dissement est un lavage prolongé et sont plus souvent oculaires que plaie avec sa main. S’il doit se libé- à l’eau (comme pour les produits cutanées. Ce type de brûlure est rer (alerte des secours ou prise en chimiques). Ce refroidissement est grave car l’aspect initial est fausse- charge d’une autre victime), le SST à poursuivre jusqu’à l’avis médical ment rassurant. utilisera un pansement compressif. qui peut être pris auprès du Service La nature du produit chimique, sa En cas d’inefficacité de ce dernier, la d’aide médicale urgente (SAMU) quantité, sa concentration ainsi compression manuelle sera reprise – Centre 15. On fera attention à la que sa durée de contact avec la sans enlever le pansement. température de l’eau qui doit être peau sont des facteurs de gravité La prévention de l’hypothermie de tiède afin d’éviter un refroidisse- spécifiques et importants à évaluer. la victime est indispensable [31]. ment notamment en cas de bles- D’autres éléments sont à recher- L’utilisation d’un garrot aux sures et en cas de brûlures étendues cher : lésions d’inhalation, surface membres supérieurs ou inférieurs (risque d’hypothermie). Lorsque brûlée, profondeur… (bilan iden- est restreinte. Il est indiqué lorsque 94 N° 130 — RÉFÉRENCES EN SANTÉ AU TRAVAIL — JUIN 2012
  • 9. la compression ne permet pas de une double perte, eau et sels miné- ou, à défaut, à l’ombre (cas d’un maîtriser une hémorragie poten- raux. Elles atteignent les muscles chantier extérieur). Après avoir tiellement mortelle ou qu’elle ne des bras et des jambes et s’observent alerté les secours médicalisés et en peut être réalisée : prise en charge surtout après un travail physique l'absence de contre-indication de de plusieurs victimes, conditions lourd et prolongé. leur part, le secouriste procède : de guerre… [32]. La syncope de chaleur est sans au refroidissement de la vic- Les indications et la mise en place doute la manifestation la plus fré- time en la déshabillant et en la du garrot ne font pas partie de la quente. Elle est due à une diminu- rafraîchissant à l'aide des moyens formation du SST. La décision de tion brutale de la pression arté- suivants : linges humides, pulvé- l’inclure dans la trousse de secours rielle. La perte de connaissance est risations d’eau fraîche sur tout le doit tenir compte, entre autres, de soudaine et brève. Elle survient à corps et notamment sur la tête ; des l’isolement du (ou des) salarié (s) l'arrêt d’un effort ou en cas de sta- poches de froid peuvent être appli- par rapport aux secours spéciali- tion immobile prolongée en pleine quées sur la tête et à la racine des sés (sapeurs-pompiers et services chaleur. membres (plis de l’aine, aisselles, mobiles d'urgence et de réanima- L’épuisement à la chaleur est attri- base du cou). Le refroidissement tion). Si cette solution est retenue, bué à une déshydratation globale peut être amélioré en ventilant une formation spécifique du SST à après un séjour prolongé en am- énergiquement l’air autour de la l’usage du garrot doit être assurée. biance chaude, avec déploiement victime. L'apparition de frissons d’efforts physiques intenses. Le chez la victime ne doit pas faire sujet présente une fatigue mar- interrompre les manœuvres de quée avec sudation abondante. Sa refroidissement ; SITUATIONS PARTICULIÈRES température reste le plus souvent à la réhydratation de la vic- inférieure à 39 °C. time en la faisant boire, si elle est TRAVAIL À LA CHALEUR Le coup de chaleur est l'accident le consciente, de l’eau fraîche par pe- La chaleur est considérée comme plus grave. L’élévation de la tem- tites quantités ; une des nuisances les plus impor- pérature centrale au-delà de 40 °C à la surveillance de la victime tantes par de nombreux salariés tra- peut entraîner une défaillance irré- sans interruption jusqu’à l’arrivée vaillant en extérieur. Plusieurs dé- versible de l’organisme. Sécheresse des secours. cès en milieu professionnel ont été et chaleur cutanée traduisent le dé- dénombrés pendant les périodes de passement du mécanisme principal > PRÉVENTION canicule de 2003 et 2006. Le secteur de thermorégulation : la sudation. Le SST peut participer à la préven- du bâtiment et des travaux publics Le coup de chaleur débutant peut tion des hyperthermies tant sur était le plus touché [33]. se manifester par une sensation de le plan collectif en signalant à sa Afin de maintenir une température malaise avec maux de tête, confu- hiérarchie des situations dange- centrale constante (37 °C), l'homme sion. Le coup de chaleur constitué reuses, que sur le plan individuel, fait appel à des mécanismes de est responsable d’une perte de en sensibilisant ses collègues aux thermorégulation et des méca- connaissance brutale au cours du mesures de sécurité. Ces dernières nismes comportementaux (hydra- travail ou parfois après l’arrêt de se basent sur le respect des règles tation, vêtements légers, travail à l’activité, avec des signes de défail- hygiéno-diététiques, une hydra- l'ombre...). Lorsque ces mécanismes lance cardio-vasculaire. Le décès tation régulière, le port de la tenue sont dépassés, certaines manifesta- peut survenir précocement, géné- vestimentaire prescrite et le respect tions ou pathologies apparaissent. ralement dans les 2 ou 3 premiers des durées limites d’exposition éta- jours. Dans les cas non mortels, des blies par l’entreprise et des temps de > MANIFESTATIONS séquelles sont possibles : neurolo- repos programmés avec réhydrata- DE L'HYPERTHERMIE giques, rénales, musculaires… tion. La déshydratation est due au désé- quilibre entre les pertes liées à la > PRISE EN CHARGE PAR sudation et les apports hydriques LE SECOURISTE DU TRAVAIL BLESSURES PROVOQUÉES insuffisants, notamment chez les La victime doit être le plus rapide- PAR LES ANIMAUX personnes âgées ou en cas d'effort ment possible extraite de l’envi- Ce type de blessure concerne es- physique prolongé. ronnement hostile et installée sentiellement les salariés travail- Les crampes de chaleur sont dues à dans un local tempéré et ventilé lant en extérieur. Une centaine de JUIN 2012 — RÉFÉRENCES EN SANTÉ AU TRAVAIL — N° 130 95
  • 10. PRATIQUES ET MÉTIERS Sauvetage secourisme du travail Repères à l'usage du médecin du travail cas est déclarée chaque année par tion devant la trace des crochets, possible d’une réaction allergique les intervenants (réseau ou clients) l’existence d’un œdème local, pouvant évoluer vers une réaction d'Électricité de France. ferme, et de signes généraux. Ces anaphylactique avec mise en jeu signes sont souvent trompeurs car du pronostic vital. > MORSURE DE CHIEN ils peuvent être attribués à une Il faut plus d’une minute pour que Les morsures de chien sont des réaction anxieuse : malaise général le sac à venin d’une abeille se vide plaies graves, qui nécessitent des avec nausées, vomissements, diar- d’où l’intérêt de retirer très rapide- soins immédiats de la part du SST. rhée, angoisse. ment le dard resté planté dans la Outre le risque infectieux (rage, Le SST rassure la victime et l’al- peau. À noter que, contrairement tétanos…) des séquelles fonction- longe. Il prévient systématique- à l’abeille, la guêpe et le frelon ne nelles, esthétiques voire psycholo- ment les secours médicalisés et laissent pas leur dard dans la peau. giques sont à redouter. aide la victime à enlever tout ce En cas de réaction locale, le SST La plaie est lavée immédiatement et qui pourrait être source de garrot nettoie et désinfecte la plaie, puis soigneusement à l’eau et au savon potentiel (bagues, bracelets…). applique une poche de froid pour pour enlever les sécrétions salivaires Après avoir nettoyé et désinfecté limiter l’œdème. Si la piqûre a lieu du chien, puis rincée abondamment la plaie, un bandage non serré (il sur l’extrémité d'un membre supé- à l’eau claire et désinfectée avec le faut pouvoir passer un doigt entre rieur, les bagues et bracelets seront produit contenu dans la trousse de la peau et la bande) peut être réa- retirés. secours. Un avis médical est systé- lisé en partant du haut du membre L'alerte des secours médicalisés est matiquement demandé, même si la atteint et en descendant jusqu’au systématique lorsque : plaie est minime. niveau de la morsure, sans la recou- la localisation de la piqûre en- Dans un second temps, le secou- vrir. Si possible, le membre atteint traîne un risque d'obstruction des riste recueille le nom du proprié- est immobilisé pour soulager la voies aériennes (œdème buccal ou taire et le statut vaccinal du chien. douleur (écharpe pour le membre laryngé), S'il s'agit d'un animal errant, la vic- supérieur, calage du membre infé- les piqûres sont multiples, en rai- time sera orientée vers une consul- rieur). son de la réaction toxique liée à la tation antirabique. Le refroidissement de la zone de quantité de venin injectée, morsure, à l'aide d'une poche de la piqûre est suivie d'une réaction > BLESSURE CAUSÉE PAR UNE VIPÈRE froid ou d'un sac rempli de glaçons allergique avec malaise, prurit, ur- Une vipère peut être responsable permet de lutter contre la douleur. ticaire aiguë généralisée, anxiété, d'une morsure, d'une piqûre ou Enfin, le SST couvre la victime avec oppression thoracique… [34]. d'une envenimation. Lors d'une une couverture de survie et la sur- Le SST assure les gestes adaptés à la morsure, les mâchoires de l’animal veille jusqu’à l’arrivée des secours. situation (malaise, dyspnée, voire pincent la peau sans que les cro- La vipère est un animal relative- arrêt cardiaque) en attendant l'arri- chets n’entrent en action. Il n’y a ment pacifique qui préfère la fuite vée des secours. donc pas d’inoculation de venin. La à l’attaque. L’agressivité de la vipère Afin de prévenir les piqûres d'hy- piqûre correspond à la pénétration vis-à-vis de l’homme ne se mani- ménoptères, il convient d'être vigi- des crochets dans la peau sans qu'il feste que lorsqu’elle se sent mena- lant lors d'une activité à proximité n’y ait obligatoirement inocula- cée. Des mesures simples peuvent d'une ruche ou de toute ouverture tion de venin. En effet, les glandes réduire le risque de blessure : port d’où s’échappe ce type d’insecte. à venin peuvent être vides au mo- de chaussures montantes et de Une présence importante d’hymé- ment de la piqûre. L'envenimation, pantalons longs ; bâton de marche noptères peut nécessiter l'inter- quant à elle, traduit l'inoculation et déplacement bruyant ; contrôle vention de professionnels spécia- de venin. visuel de l’endroit où l’on pose ses lisés dans leur retrait. Dans le cas Les accidents en rapport avec une mains ou ses pieds. d’abeilles, il peut s'agir d'un apicul- morsure sont relativement rares teur. et leurs risques sont largement > PIQÛRE D'HYMÉNOPTÈRE Sur le plan individuel, l'usage des surestimés par le public. Il est donc La piqûre d'hyménoptère est res- parfums et eaux de toilette est important de dédramatiser cet ac- ponsable d'une réaction locale dou- déconseillé. En effet, ces produits cident engendrant une forte réac- loureuse avec rougeur et œdème attirent les insectes. En saison à tion émotionnelle. qui persistent 24 à 48 heures. La risque, il est conseillé de porter des Le SST doit suspecter l’envenima- gravité réside dans la survenue chaussures fermées et des vête- 96 N° 130 — RÉFÉRENCES EN SANTÉ AU TRAVAIL — JUIN 2012
  • 11. ments à manches longues. gel hydroalcoolique (dosette ou POINTS À RETENIR Enfin, le port permanent d’adré- flacon), naline en dispositif auto-injecteur masque de protection pour le La projection de sang est le type est recommandé chez les salariés bouche-à-bouche. d'accident d'exposition au sang le plus ayant eu une réaction allergique fréquent chez le SST. sévère. Le sujet et ses collègues, > MATÉRIEL DE SOINS La prise en charge d'un collègue ou dont le SST, doivent en connaître La prise en charge d'une plaie peut d'un sujet jeune dans un état grave peut les indications et le mode d'emploi. se faire à l'aide de : être source de stress ou de traumatisme savon liquide (dosette ou flacon), psychique chez le sauveteur. antiseptique. Les dérivés chlorés Lors d'un arrêt cardio-respiratoire, la peuvent être utilisés pour l'anti- fréquence des compressions thoraciques TROUSSE DE SECOURS sepsie de la peau lésée et des mu- est de 100 à 120 par minute quel que queuses. Ils ne possèdent pas de soit l'âge de la victime. Chez l'adulte, GÉNÉRALITÉS contre-indication [36], l'enfoncement de la cage thoracique Le Code du travail précise que les sachets de 5 compresses stériles doit être de 5 à 6 cm ; chez l'enfant et lieux de travail sont équipés d’un (30 x 30 cm), le nourrisson, il correspond au 1/3 de matériel de premier secours adapté pansements adhésifs sous em- l'épaisseur du thorax. à la nature des risques et facilement ballage, Vingt pour cent des brûlures surviennent accessible (article R. 4224-14). En re- rouleau de sparadrap hypoaller- dans un contexte professionnel. vanche, il n'existe pas de liste type génique, Le risque de blessure par animaux ou pour la composition de la trousse pansements préformés pour insectes est à évaluer chez les salariés de secours. L’employeur doit définir doigts, travaillant à l'extérieur. le contenu de cette dernière après filets tubulaires, avoir sollicité l’avis du médecin du bandes extensibles (3 m x 5 cm et travail [35]. 4 m x 10 cm), Il est conseillé que le contenu de la paire de ciseaux à bouts ronds trousse de secours tienne compte permettant de découper les pan- POUR EN SAVOIR + de la formation de la personne qui sements et les bandages, voire les Sauveteur secouriste du travail et pompier d’entreprise. l’utilisera (SST, infirmier, méde- vêtements, Formé pour intervenir en cas d’urgence ou d’incendie et cin…). De plus, cette personne doit poches plastiques réservées aux porter secours. INRS, 2012 (www.inrs.fr/accueil/demarche/ être informée de son contenu et de déchets d'activité de soins, role/sauveteur-secouriste.html). toute nouvelle modification. champs non stériles. Dispositif de formation en sauvetage secouriste du Une procédure de contrôle est à dé- travail. Aide et liens utiles pour les SST, les formateurs ou finir afin de remplacer les produits Lors de la prise en charge d'une organismes de formation SST. INRS, 2012 (www.inrs.fr/ périmés. hémorragie, le SST peut utiliser une accueil/header/actualites/dispositif-formation-sst.html). bande élastique avec des compresses Kit pour les formateurs ou organismes de formation (présentes dans la liste ci-dessus) ou SST. Ressources pour la formation en sauvetage secouriste EXEMPLE DE COMPOSITION un coussin hémostatique d'urgence. du travail. INRS, 2012 (www.inrs.fr/accueil/produits/ D'UNE TROUSSE DE SECOURS De plus, des morceaux de sucre mediatheque/doc/outils.html?refINRS=outil36). La composition décrite ci-dessous peuvent être utiles en cas de malaise. n’est qu’un exemple de trousse D’autres éléments peuvent com- pouvant être mise à disposition pléter la trousse de secours : une d'un SST. L'équipement d'un défi- écharpe triangulaire, une compresse brillateur entièrement automa- de gel d'eau (20 x 20 cm), un néces- tique n'est pas abordé ici. saire pour membre sectionné (sacs et poches de froid), une pince à écharde > PROTECTION DU SST à mors plats et un tire-tique. L’usage BIBLIOGRAPHIE Afin d'assurer la protection du SST de ce dernier ne doit pas être réservé EN PAGE SUIVANTE vis-à-vis du risque biologique, la au SST. En effet, l’extraction de la (ou trousse peut se composer de : des) tique(s) doit être la plus précoce gants en vinyle non stériles à possible afin de réduire le risque de usage unique, transmission de maladie. JUIN 2012 — RÉFÉRENCES EN SANTÉ AU TRAVAIL — N° 130 97
  • 12. PRATIQUES ET MÉTIERS Sauvetage secourisme du travail Repères à l'usage du médecin du travail BIBLIOGRAPHIE 1 | LOT F - Surveillance 8 | LEBIGOT F - Traiter les 16 | European Resuscitation 22 | CHO GC, SOHN YD, des contaminations traumatismes psychiques : Council Guidelines for KANG KH, LEE WW ET AL. - The professionnelles par le VIH, le clinique et prise en charge. 2e Resuscitation 2010. Section effect of basic life support VHC et le VHB chez le personnel édition. Paris : Éditions Dunod ; 1. Executive summary. education on laypersons’ de santé. Études et enquêtes 2011 : 239 p. Resuscitation. 2010 ; 81 (10) : willingness in performing TF 158. Doc Méd Trav. 2007 ; 9 | CROCQ L - Les traumatismes 1219-76. bystander hands only 109 : 51-60. psychiques de guerre. Paris : 17 | SAYRE MR, BERG RA, cardiopulmonary resuscitation. 2 | Surveillance des accidents Édition Odile Jacob ; 1999 : 422 p. CAVE DM, PAGE RL ET AL. - Resuscitation. 2010 ; 81 (6) : avec exposition au sang dans 10 | DAMIANI C, LEBIGOT F (EDS) - Hands-only (compression-only) 691-94. les établissements de santé Les mots du trauma, vocabulaire cardiopulmonary resuscitation: 23 | REA TD, FAHRENBRURG C, français en 2008. Résultats. de psychotraumatologie. a call to action for bystander CULLEY L, DONOHOE RT ET AL. - Saint-Maurice : InVS ; 2011 : 87 p. Savigny-sur-Orge : Édition response to adults who CPR with chest compression 3 | HACHE P - Sapeurs-pompiers Philippe Duval ; 2011 : 303 p. experience out-of-hospital alone or with rescue breathing. et risque infectieux, 7e journée 11 | DE CLERCQ M, LEBIGOT F – Les sudden cardiac arrest: a science N Engl J Med. 2010 ; 363 (5) : d'information santé et sécurité traumatismes psychiques. Paris : advisory for the public from 423-33. des sapeurs-pompiers. Aix-en- Édition Masson ; 2001 : 384 p. the America Heart Association 24 | SVENSSON L, BOHM K, Provence, 8 juin 2011. Notes de 12 | Paradis NA, Martin GB, Emergency Cardiovascular Care CASTRÈN M, PETTERSSON H ET congrès TD 182. Doc Méd Trav. Rivers EP, Goetting MG et al. - Committee. Circulation. 2008 ; AL. – Compression-only CPR or 2011 ; 128 : 637-46. Coronary perfusion pressure 117 (16) : 2162-67. standard CPR in out of- hospital 4 | ABECASSIS JC, ABITEBOUL D, and the return of spontaneous 18 | OLASVEENGEN TM, WIK L, cardiac arrest. N Engl J Med. BONNIN C, BOUYAUX L circulation in human STEEN PA - Standard basic life 2010 ; 363 (5) : 434-42. ET AL. - Hygiène et secourisme. cardiopulmonary resuscitation. support vs. continuous chest 25 | RIGOU A, THELOT B - 2. Recommandations d'hygiène JAMA. 1990 ; 263 (8) :1106-13. compressions only in out-of- Hospitalisations pour brûlures pour les sauvetage-secouristes 13 | EDELSON DP, ABELLA BS, hospital cardiac arrest. Acta à partir des données du du travail. Dossier médico- KRAMER-JOHANSEN J, WIK L Anaesthesiol Scand. 2008 ; Programme de médicalisation technique TC 67. Doc Méd Trav. ET AL. - Effects of compression 52 (7) : 914-19. des systèmes d’information, 1998 ; 73 : 13–19. depth and pre-shock pauses 19 | BOHM K, ROSENQVIST M, France métropolitaine, 2009. 5 | BALTY I - Gants de protection predict defibrillation failure HERLITZ J, HOLLENGERG J ET Synthèse. Saint-Maurice: InVS ; pour les métiers de la santé. during cardiac arrest. AL. - Survival is similar after 2011 : 8 p. Fiche pratique de sécurité Resuscitation. 2006 ; standard treatment and 26 | SIROT A - Les brûlures. ED 118. Paris : INRS ; 2004 : 4 p. 71 (2) : 137-45. chest compression only in Contact et Urgences. 2009 ; 6 | ADELBORG K, DALGAS C, GROVE 14 | KRAMER-JOHANSEN J, out-of-hospital bystander 167 : 10-17. 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Lancet. 1954 ; 266 (6802) : 98- vaccinations et les 15 | BABBS CF, KEMENY AE, 21 | BOBROW BJ, SPAITE DW, 100. recommandations vaccinales QUAN W, FREEMAN G - A BERG RA, STOLZ U ET AL. - Chest 29 | CARLI P, RIOU B, TELION 2012 selon l'avis du Haut Conseil new paradigm for human compression-only CPR by lay C (EDS) - Urgences médico- de la santé publique. Bull resuscitation research rescuers and survival from out- chirurgicales de l’adulte. 2e Épidémiol Hebd. 2012 ; 14-15 : using intelligent devices. of-hospital cardiac arrest. JAMA. édition. Rueil-Malmaison : 161-88. Resuscitation. 2008 ; 77(3) : 2010 ; 304 (13) : 1447-54. Groupe Liaisons ; 2004 : 1579 p. 306-15. 98 N° 130 — RÉFÉRENCES EN SANTÉ AU TRAVAIL — JUIN 2012
  • 13. 30 | DESCATHA A, HAVETTE P, 32 | CARLI P, RIOU B, 33 | Chaleur. Travailler dans des 35 | MALARD S – Définition DOLVECK F, BAER M (EDS). - Prise TELION C (EDS) - Urgences médico- ambiance chaudes. INRS, 2011 et contenu du poste de en charge des détresses vitales chirurgicales de l’adulte. (www.inrs.fr/accueil/risques/ secours, et liste des produits et en milieu de travail. Mémento 2e édition. Rueil-Malmaison : phenomene-physique/chaleur. médicaments que doit contenir et protocoles. Contact Urgences. Groupe Liaisons ; 2004 : 1 579 p. html). la trousse à pharmacie de 2009 ; (Special) : 1-86. Recommandations 34 | GALLEN C - Allergie l’entreprise. Assistance QR 52. 31 | LE NOËL A, MERAT S, internationales 2011 en aux hyménoptères : quel Doc Méd Trav. 2011 ; 126 : 331-32. AUSSET S, DE RUDNICKI S ET AL. – matière de premiers secours diagnostic ? Rev Fr Allergol 36 | Infections liées aux Le concept de damage control et de réanimation. Fédération Immunol Clin. 2007 ; soins réalisés en dehors des resuscitation. Ann Fr Anesth internationaledes Sociétés de la 47 (Suppl 2) : S19-S24. établissements de santé. Guide Réanim. 2011 ; 30 (9) : 665–78. Croix-rouge et du Croissant-Rouge de prévention. Paris : ministère (IFRC), 2011 (www.ifrc.org/what- de la Santé et des Solidarités ; we-do/health/first-aid-saves-lives). 2006 : 128 p. JUIN 2012 — RÉFÉRENCES EN SANTÉ AU TRAVAIL — N° 130 99