1. MIIDII Express magazine
magazine
MIIDII Express
Nº4 Octobre 2014 – Publication trimestrielle – 1re année – 10 €
Toute l’actualité ferroviaire à bord du MIIDII Exxpprreessss !
ISBN : en cours
Autorails X2200 :
la fin est proche
Publication trimestrielle
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France : 10 € / Europe : 12 €
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Et aussi :
- Les gares de voie directe MIDI
- Le Triangle du Cantal
- Balade de Limoges à Saint-Junien
- Actualités
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Les gares de voie directe de
type MIDI
Leur origine
S
ur le PO, les gares-types de voie unique étaient les unes de voie de gauche et les autres de voie directe, mais seuls des modèles à voie
directe existaient sur le Midi. Et il n’y en avait que deux.
L’un autorisait les passages en vitesse (sur aiguilles verrouillées), mais pas l’autre qui était sans verrouillage. On peut penser que
ce dernier, moins élaboré, était
le plus ancien. Il existait au
début du XX
e
siècle et continua
d’être installé dans les
décennies suivantes sur les
lignes non parcourues par des
express, comme par exemple
entre Colombiers et Quarante-
Cruzy en 1921.
Le schéma ci-contre
résume l’état des deux
modèles vers 1930. Il témoigne
ainsi d’une situation assez peu
évolutive avant l’application du
Code Verlant, contrastant avec
les modifications fréquentes
opérées par le PO sur son
propre réseau. C’est ainsi en
effet qu’avant la mise en oeuvre de la signalisation nouvelle par le PO-Midi, puis la SNCF, l’ancienne compagnie du Midi s’en était tenue à quelques
principes , comme :
- empêcher l’ouverture simultanée des deux disques vers la voie directe dans le cas d’une gare en service ;
- exiger l’intervention sur place d’un agent de la gare pendant tout le temps où une aiguille de la voie directe devait se trouver placée en
position déviée ;
- par suite de l’usage d’équipements relativement simples, voire même rustiques, compter sur le nombre de ces personnels et sur leurs
aptitudes à travailler non seulement « à la force du poignet » pour recevoir des trains, mais aussi à cantonner par télégraphe (encore en
usage en 1938) et même à faire plus.
Ce dernier point évoque la faculté de faire dans certains cas des croisements sans arrêt qu’avait consentie au M idi l’ « autorité supérieure ». Il
s’agissait d’une mesure exceptionnelle dont ne bénéficiait aucun autre des réseaux français à l’époque, même celui de l’État.
Ci-après, schéma de l’enclenchement mécanique entre les deux disques qui était typique sur les voies uniques de l’ancien Midi et dont des
exemplaires subsistèrent jusqu’à
la fin des gares-types régionales
conçues par ce réseau (source :
« Memento du Service de la
Voie » du Midi, édition de 1910)
.Les deux leviers étaient
perpendiculaires l’un à l’autre et
enclenchés entre eux par une «
boite de conjugaison». Dans les
gares temporaires, une clé
normalement détenue par le
chef de gare pouvait être
apportée sur ce dispositif et
annuler ainsi l’enclenchement.
Texte de Jean Thouvenin
21. Techniique MMI IIDDI II EEx xxpppr rre ees sss ss magazine
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Les dernières années de la gare de voie directe sans verrouillage
L
’application du Code Verlant s’est uniquement accompagnée de la suppression des signaux de position d’aiguille et de l’adjonction d’un
Ralentissement fixe combiné avec le disque et suivi d’un chevron.
Mais le reste
est demeuré inchangé y compris
le caractère sommaire des
enclenchements que révèle
l’exemple de Joncet en
décembre 1938. L’on y trouve
seul l’enclenchement entre
disques, les aiguilles étant, au
plus, rivées et cadenassées.
Dans cette gare l’enclenchement mécanique des disques par boîte de conjugaison avec annula tion par clé existait également. Par contre, elle n’avait
aucun enclenchement par serrures (ce qui était aussi le cas de certaines gares du modèle franchissable en vitesse, car le Midi ancien utilisait assez
peu en voie unique le système des clés Bouré).
Un autre document technique confirme que l’ensemble de ces dispositions subsistait à Joncet au 23 avril 1941.
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Lors de la parution de l’Annexe II d’octobre 1942 à l’Instruction Régionale sur les Installations de Sécurité (IRIS), la voie directe Midi sans
verrouillage ne figure pas dans la liste des gares-types de voie unique oubliée. Les mesures de coordination peu avant la guerre de 1939, puis la
pénurie pendant celle-ci, avaient en effet éliminé peu à peu les cas d’application du système : cessation de services voyageurs et fermeture de lignes
concernées, simplification encore plus poussées de régimes d’exploitation. Le même sort avait d’ailleurs frappé à l’époque no mbre d’autres lignes du
réseau national y compris de l’ex-PO.
Mais vers 1937, le modèle avait existé encore, en signalisation Verlant, sur des lignes telles que Rodez – Séverac, Tournemire – Le Vigan, les
embranchements pyrénéens sans express, et d’autres itinéraires jugés alors plus ou moins secondaires.
La gare de voie directe type Midi avec verrouillage : pour
traverser les gares en vitesse
ur le sud-ouest,
selon un document
régional, ce type
S
de gare existait toujours en 1950
entre Carmaux et Albi, Bruges
(Gironde) et Le Verdon, Puyôo
et Mousserolles (bifurcation près
de Bayonne), Pau et Bedous, Portet-Saint-Simon et Ax-les-Thermes (sur Ax-les-Thermes-La Tour de Carol, restait en service à la même date une
variante en signalisation lumineuse qui sera décrite plus loin).
Dans le même temps on trouvait encore des exemples du schéma ci-dessus sur Neussargues – Béziers et Perpignan – Villefranche-Vernet-les-
Bains.
Comparé à celui antérieur, le schéma de signalisation ci-dessus montre que, dans ce type de gares, l’application du Code Verlant n’avait donc
fait que remplacer le rond vert de ralentissement qui était implanté à l’aval du disque « implanter les chevrons et éliminer les signaux de position
d’aiguilles » (losanges bleus). Comme en voie directe type Nord et type Quimper – Landerneau de l’Ouest, le Rappel de Ralentissement n’a pas été
installé dans le modèle Midi et la mention du fait a figuré à titre dérogatoire dans le Titre I -Signaux de 1941 du premier Règlement Général de
Sécurité de la SNCF.
Mais la commande de l’indication de ralentissement n’avait pas gardé sa configuration ancienne, celle qu’elle avait encore par exemple vers
1930 dans laquelle le rond vert n’était pas commandée à proximité du BV. Ce signal, à l’époque, était actionné par un levier situé à proximité de
l’aiguille en pointe qu’il précédait et se trouvait ainsi groupé et enclenché avec le levier du verrou de celle-ci. Cette disposition ancienne laissait
d’ailleurs normalement le signal en position d’ouverture.
La position normale des triangles était encore celle d’ouverture, comme à Magalas à l’époque. Mais l’on peut voir que l’on y avait déjà doté ces
signaux de leviers non groupés avec ceux des verrous. On avait entrepris alors en effet de former, auprès des BV, des postes de gare groupant les
commandes des quatre signaux. Ce groupement eut lieu tout d’abord en installant les leviers supplémentaires de part et d’autre de l’équerre formée
par les deux leviers Midi des disques .Ces derniers restaient contrôlés par sonneries, tandis que les ralenti ssements l’étaient par voyants. Au
printemps de 1955, cette configuration subsistait notamment à Cintegabelle (ligne Portet-Saint-Simon – Puigcerdà), sur Neussargues – Béziers, à
Andelat, Arcomie et Saint-Chély, à Prades, Vinça, Millas, Le Soler (entre Villefranche-Vernet et Perpignan).
Par contre, à la même date, presque toutes les autres gares du type sur ces lignes étaient dotées de postes de gare à leviers I.
L’enclenchement entre disques s’y faisait par serrures et tous les contrôles de signaux étaient désormais par voyants. Ces postes n’avaient le plus
souvent que les quatre leviers des signaux mais ils en possédaient six lorsque deux leviers de désaubinage, qui encadraient les autres, s’étaient
avérés nécessaires. Tel était le cas, par exemple, à Varilhes, Saint-Jean-et -Saint-Paul, et Luzenac-Garanou (encore sur Portet-St.Simon-Puigcerdà).
À ce moment déjà, des gares du modèle avaient été mises en voie directe type SNCF, comme c’était le cas de toutes celles de la ligne
Neussargues – Béziers et de certaines comme Auterive, Saverdun, Tarascon-sur-Ariège, intercalées entre des gares encore de type Midi. À ce
moment aussi mais depuis longtemps, dans les gares type Midi, la position normale des ralentissements était devenue celle de fermeture, comme
spécifié déjà dans la consigne-type page 24. Elle est extraite de l’Annexe II déjà citée à l’IRIS d’août 1941 (IRIS abrogée le13 août 1959). L’annexe
quant à elle date d’octobre 1942.
L’exemple de Magalas au printemps 1937 en page 23 (document de novembre 1934 modifié lors de l’application du Code Verlant) est
évocateur. On peut s’étonner d’y trouver le verrou d’aiguille d’accès à une voie de service simplement enclenché avec le ralentissement côté pointe et
non avec les disques : cela rendait matériellement possible l’entrée sur la voie de service à disque ouvert. Sans doute avait-on voulu éviter ainsi
l’installation d’une serrure centrale (que d’autres gares de ce modèle-type avaient parfois), et faire confiance une fois de plus aux aiguilles rivées et à
leurs clés de cadenas confiées au chef de gare…
Il est juste d’ajouter que certaines gares bénéficiaient, au moins dans la dernière période, d’équipements plus élaborés. Maubourguet (ligne
Morcenx-Vic-Bigorre), par exemple, avait en 1938 une serrure centrale (de modèle classique) et un transmetteur vers les verrous des aiguilles
d’entrée côté Morcenx.
Quant aux pédales Barbier, présentes notamment à Magalas, elles étaient destinées à soulager quelque peu l’agent devant lever le contrepoids
d’une aiguille rivée pour la maintenir en position renversée. On voulait éviter ainsi qu’il relâche l’appareil sous un train ou manoeuvre et provoque de la
sorte un déraillement. Les dessins ci-dessous proviennent de l’« Aide-mémoire du Service de la Voie » du Midi, édition de 1910.
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Une variante : la signalisation lumineuse des transpyrénéens
E
lle fut mise en service en même temps que les sections montagneuses concernées, à savoir entre Ax-les-Thermes et Latour-de-Carol,
et entre Bedous et Canfranc. À l’origine, les gares de voie directe Midi concernées étaient pour tout le reste identiques au type normal
et toutes franchissables en vitesse ; leur signalisation, en forme lumineuse étant alors exactement conforme à celle mécanique du
modèle.
Cette situation changea lors de l’application du Code Verlant. Il rendit nécessaire le remplacement des panneaux lumineux exi stants. Les
nouveaux continuèrent de pouvoir indiquer la voie libre désormais par feu vert, dans les gares intermédiaires (et la halte de Porté-Puymorens) du
transpyrénéen oriental. Par contre, le feu vert ne fut pas installé sur les panneaux du même nouveau modèle entre Bedous et Canfranc. Sur ce
parcours, ils ne pouvaient donc plus présenter à l’ouverture que le Ralentissement fixe et toutes les gares étaient devenues d’arrêt général.
Sur Ax-les-Thermes – Latour-de-Carol, les conditions d’exploitation restaient par contre inchangées au début de 1955, où le passage sans
ralentir dans les gares intermédiaires restait autorisé.
Faute de clichés disponibles montrant sans ambigüité les aspects d’alors, on peut tenter de reconstituer comme suit l’aspect des signaux des
transpyrénéens à cette date, à partir de notes qui furent prises en ces temps :
- Les plaques d’identification des signaux
n’étaient plus celles des modèles
d’origine. Le chiffre est le numéro du
signal (exemple : 2 est le signal pair).
- Pas de feu de voie libre sur Bedous –
Canfranc, ni sur les signaux 2 d’Ax-les-
Thermes et 1 de Latour-de-Carol
(gares d’arrêt général avec
Ralentissement fixe).
- La halte de Porté-Puymorens, pourvue
d’aiguilles, avait des panneaux 1 et 2 à
écran en forme de I arrondi à ses deux
extrémités et portant chacun 3 feux en
ligne verticale (Disque et Voie Libre
disposés comme ci-dessus ; pas de
Ralentissement).
Ces équipements des transpyrénéens furent par l’exploitation en signalisation simplifiée au cours de la période 1965 – 1970.
L’application au type normal d’une serrure centrale à clés
maîtresses
e fut une suite de la fusion du PO et du Midi, puis de la création de la SNCF. Les responsables de la Région sud-ouest cherchèrent à
éliminer sans dépenses excessives les inconvénients de la voie directe type Midi et en particulier des aiguilles de dédoublement rivées.
Ils s’affranchirent aussi des verrouillages d’aiguilles en direction de la voie d’évitement que pratiquait l’ex-PO. Ceux-ci étaient
C
inspirés de la serrure centrale des gares de voie directe ex-PO, qui avait elle-même été conçue selon le principe d’emploi des clés maitresses qui
e
caractérisait les gares-types de voie directe Nord pour trains express de puis déjà la fin du XIX
siècle. Mais ils suivirent aussi la pratique Nord,
contraire celle-là à celle de l’ancien PO, qui dispensait de verrouillage les aiguilles de dédoublement quand elles étaient disposées ve rs la voie
d’évitement et donc abordées à faible vitesse. Dans ce contexte d’ailleurs, la signalisation Verlant de la voie directe Midi était analogue à celle du
modèle Nord correspondant.
Les dispositions retenues furent pour l’essentiel les suivantes :
- aucune modification de la signalisation du modèle Midi ;
- remplacement du rivage des aiguilles de dédoublement par la pose de deux serrures sur le contrepoids afin de l’enclencher dan s ses deux
positions ;
- installation d’une serrure centrale à volet coulissant pour ne démasquer qu’une seule à la fois des trois entées de clés maitresses prévues
pour les régimes d’exploitation de la gare : savoir, clés D (passages directs), E (entrée sur voie d’évitement, avec aiguille s toutes deux soit
à droite soit à gauche), N ( service de nuit , seul permettant l’ouverture simultanée de deux disques vers la voie directe) ;
- deux clés pour la serrure individuelle (à une seule entrée) de chaque disque : l’une pour le passage direct, l’autre pour réception sur la voie
d’évitement,, les deux clés n’étant pas disponibles simultanément ;
- enclenchement des aiguilles empêchant un « nez à nez » de trains sur la voie d’évitement.
Ces dispositions intéressèrent les spécialistes, si bien que la Revue Générale des Chemins de Fer publia en avril 1939 un article de M. Goua,
alors chef de la Subdivision de la Signalisation et de l’Exploitation de la Région, décrivant plus en détail ce type d’équipement.
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Au même moment était achevée l’étude d’application concrète du système comme le montre le document qui suit, daté de janvier 1939,
concernant la gare de Villecomtal-sur-Arros,sur le ligne à présent disparue d’Auch à Vic-Bigorre. (Ci-dessous couleurs conventionnelles : en jaune les
éléments supprimés, en rouge les éléments ajoutés).
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On remarquera que certaines des serrures individuelles ci-dessus sont des modèles PO. Selon un document SNCF sur Ceilhes-Roqueredonde
de janvier 1941, cette gare de la ligne Neussargues – Béziers était équipée de la sorte. Cependant, le système n’a pas été très étendu puisque vers
1950, des lignes telles que Bruges(Gironde)-Le Verdon, Morcenx-Vic-Bigorre, Bayonne (Bif.de Mousserolles)-Puyôo, Pau-Bedous, Carmaux-Albi-
Ville,Portet-Ax , Villefranche-Vernet-Perpignan, et ,sauf exception Neussargues-Béziers, étaient restées sur le type Midi traditionnel. Assurément la
guerre et ses suites avaient entravé la transformation, puis vint le temps des installations unifiées. A la fin des années 1070, il n’était plus question
des voies directes ancien Midi.
Conclusion
es évènements de la période (disparition du PO-Midi à la création de la SNCF, la guerre en 1940 et ses retombées) laissèrent subsister
d’assez nombreuses gares en type purement Midi jusqu’à la fin des années 1950.
C’est ainsi que sur le sud-ouest, selon un document régional, ce type de gare existait toujours en 1950 entre Carmaux et Albi,
L
Bruges (Gironde) et Le Verdon, Puyôo et Mousserolles (bifurcation près de Bayonne), Pau et Bedous. Sur Ax-les-Thermes – Latour de Carol, c’est
une version purement lumineuse qui restait en service à la même date. Ses signaux avaient été de type lumineux dès l’ouverture de la ligne, mais
bien entendu modifiés lors de l’application du Code de signalisation Verlant.
Sur la Région Méditerranée, on pouvait voir encore la voie directe Midi, en 1954 par exemple sur Perpignan – Villefranche.
Telle fut la destinée d’un modèle dont l’ancienne compagnie avait doté l’ensemble de ses lignes à express, et même une bonne partie des
embranchements pyrénéens, mais qui n’avait jamais été introduit ailleurs. Les fermetures de lignes ou allègements de signalisation en avaient peu à
peu éliminé l’emploi. Sur les lignes à plus faible trafic, les signaux de ces gares subsistaient quelquefois, annulés dans les années 1950 comme entre
Montréjeau et Luchon. Sur les axes plus chargés, ce sont des équipements de type SNCF qui prirent la relève.
Le thème étudié dans le prochain numéro :
« Un équipement hybride : la variante régionale sud-ouest des gares de voie directe type unifié SNCF. »
Ne manquez pas le numéro 5 de MIIDII Express maaagggaaazzziiinnneee et réservez votre exemplaire papier relié en écrivant
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32. MMI IIDDI II EEx xxpppr rre ees sss ss magazine Mattériiell
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Grenoble Veynes. Déclaré bon pour le service, le X 2201 rejoignit le
dépôt de Limoges début décembre 1985. À partir de ce moment, les X
2200 commencèrent à remplacer les autorails X 2400 du dépôt de Li-moges.
Les premiers roulements amenèrent ces autorails autour de
Limoges, mais la première grande relation aura lieu en direction des
côtes de l’Atlantique jusqu’à Royan. En mai 1986, au fur et à mesure des
livraisons, les X 2200 s’emparèrent des relations Périgueux – Agen,
Bordeaux – Sarlat, Périgueux – Brive, éliminant ainsi les derniers X2400.
L’été 1986 fut le théâtre d’un impressionnant ballet ferroviaire représenté
par des compositions d’autorails tout à fait hétérogènes. Avec un parc
autorail très diversifié en service à Limoges et à Bordeaux, les nouveaux
X 2200 furent utilisés en jumelage avec toutes les autres séries
d’autorails, dont les ultimes RGP2 de Bordeaux. De la même façon, des
jumelages avec les X 2400 encore assez nombreux ont été fréquents
sur des express et des omnibus. Enfin, le jumelage X 2200 et X 2800 fut
très fréquent sur la ligne Bordeaux – Périgueux.
Le personnel SNCF fut dès le début très séduit par cette série
d’engin. En effet, cela changeait grandement des vieux autorails aux
cabines bruyantes et exigües.
Le service d’hiver 1986 vit l’engagement des X 2200 sur la ligne
Bordeaux – Nantes où ils touchèrent désormais La Rochelle. La pré-sence
de ces autorails sous la vieille marquise de La Rochelle dut être
remarquée, car les X 2100 n’ont jamais atteint cette ville, restreints à la
seule Bretagne. Si, au nord de Saintes les quelques omnibus de ou vers
La Rochelle furent confiés aux Picasso et Caravelle, au sud ce fut une
autre histoire : les express Bordeaux – Saintes furent très rapidement
confiés aux X 2200 avec au moins un aller-retour par jour ouvrable. Mais
il y avait aussi d’autres courses prévues en jumelage de matériels an-ciens
comme les Picasso.
Dans l’attente de la livraison des remorques XR 6100 appropriées,
les X 2200 circulèrent le plus souvent avec des vieilles remorques uni-fiées
Decauville, très nombreuses dans le sud-ouest. Au fur et à mesure
des années, les X 2200 s’épanouirent sur les lignes Bordeaux – La
Rochelle et Bordeaux – Périgueux, car elles présentent le meilleur profil
et les prestations de ces autorails furent largement supérieures aux X
2400 et 2800.
C’est le dépôt de Sotteville qui reçut le premier autorail du type
X2200. Si Limoges hérita du X 2201, Lyon-Vaise hérita du X 2202 pour
sa relation conventionnée Le Puy – Lyon-Perrache le 19 novembre
1985, avec le X 92203 quelques jours plus tard. Livré de son côté au
dépôt de Toulouse dès le 6 novembre 1985, le X 92202 servit sur la
ligne Toulouse – Auch. Afin d’assurer le renouveau de la desserte Tours
– Vendôme – Paris Austerlitz, le dépôt de Tours-Saint-Pierre reçut neuf
engins de la série, dont le X 2250 qui a la spécificité d’avoir une caisse
inox.
Au début des années 1990, les autorails X 2200 étaient répartis
entre cinq centres, avec Limoges et ses 47 unités, Tours avec 9, ensuite
Toulouse avec 2, puis Lyon-Vaise et Sotteville avec 1 unité chacun.
Alors qu’ils étaient destinés à rester dans le sud-ouest, la médio-crité
du service des EAD sur la ligne Nice – Cuneo eut pour consé-quence
de détacher 7 unités pour le dépôt de Marseille Blancarde dès le
début de 1996. Ces autorails furent ensuite transférés à la gérance de
Nice Saint-Roch avec les X 2203, 2204, 2215, 2216 et 2217 qui adoptè-rent,
pour l’occasion, une livrée spécifique « Train des Merveilles ».
État actuel du matériel
Engins radiés : X 2201, 2203, 2204, 2213 à 2217, 2239, 2246,
2250, X 92202.
Dépôt de Bordeaux : X 2227, 2228, 2236, 2243, tous de la région
Aquitaine.
Supervision technique de flotte (STF) Aquitaine :
- Pour la région Aquitaine : X 2202, 2211, 2212, 2219, 2221,
2222, 2223, 2225, 2229, 2231, 2233, 2234, 2237, 2238,
2241, 2242, 2244, 2245, 2247, 2252, X 92201 ;
- Pour la région Poitou-Charentes : X 2210, 2218, 2226, 2230,
2232, 2235, 2240.
Supervision technique de flotte (STF) Limousin : X 2205 à 2209,
2248, 2251, 2253 à 2257.
Les dessertes actuelles
L’état des dessertes des X 2200 a fondu comme neige au soleil.
Pendant l’été 2014, certaines courses Intercités Bordeaux Limoges
4480/1 ont été assurées en UM de X2200. Mais le mois de septembre a
redessiné quelque peu les dessertes.
Pour les X 2200 du STF Limousin, l’essentiel des roulements se
concentre sur la ligne Limoges – Brive via Nexon, ainsi que sur Limoges
– Angoulême. Quelques dessertes exceptionnelles de la ligne de Felletin