Articles du magazine Alimagri ( ministère de l'Agriculture)
Metro paris dossier emploi
1. LES doSSiErS dE
EmpLoi
Et formation metrofrance.com
lunDi 15 novembre 2010
Les handicapés n’ont
pas trouvé leur place
La Semaine pour l’emploi des personnes handicapées
commence aujourd’hui Une mobilisation toujours
nécessaire tant la situation demeure préoccupante
La loi est claire. Depuis
2005, 6 % de personnes en
situation de handicap doi-vent
être embauchées dans
les entreprises de plus de
20 salariés. Un bon objectif
pour l’Adapt (association
pour l’insertion sociale et
professionnelle) chargée
avec l’Agefiph (association
de gestion du fonds pour
l'insertion professionnelle
des personnes handicapées
et le FIPHFP (fonds pour
l’insertion des personnes
handicapées dans la fonc-tion
publique) d’organiser
la Semaine pour l’emploi
des personnes handica-pées.
“La loi a déclenché
une prise de conscience
dans les grandes entre-prises.
Elles ont vu la
nécessité d’employer des
personnes en situation
de handicap”, constate
Emmanuel Forsans, prési-dent
de l’Adapt. Si les
entreprises ne satisfont pas
au quota de 6 %, elles doi-vent
verser une contribu-tion
financière (entre 3 500
et 5 300 euros par salarié
handicapé manquant) à
l’Agefiph. Pourtant, encore
22 % des entreprises n’em-bauchent
aucun salarié en
situation de handicap et
un établissement sur deux
n’atteint pas le quota fixé !
La raison la plus invoquée :
le manque de qualification
des ces travailleurs.
Seulement 20 % des per-sonnes
en situation de han-dicap
ont le niveau bac et
les préjugés perdurent. “Je
ne vois aucune évolution
des mentalités dans la
fonction publique”,
s’alarme Didier Fontana,
président de la FIPHFP. Un
constat partagé par
Vincent Angel, psycho-logue
du travail. “Un sala-rié
en situation de handi-cap
est souvent considéré
comme moins compétent”,
explique-t-il.
On a tendance à oublier
que le handicap peut tou-cher
tout le monde. Selon
les statistiques établies par
l’Adapt seulement 15 % des
personnes handicapées le
sont de naissance, les 85 %
restants l’étant devenus
au cours de leur vie. Et ils
ne sont que 1,8 million
dont le handicap est offi-ciellement
reconnu, sur
5,5 millions d’actifs décla-rant
un problème de
santé. “Beaucoup de sala-riés
en situation de handi-cap
ne le savent pas. Ils ne
connaissent pas les aména-gements
de poste auxquels
ils ont accès”, commente
Perrine Aletti, responsable
de la mission handicap
chez Quick. Afin d’amélio-rer
les conditions d’emploi
des personnes handica-pées,
l’Adapt profite de
cette Semaine pour valori-ser
l’alternance, mettre
l’accent sur l’expérience
professionnelle et faciliter
l’intégration scolaire. Un
vaste programme qui
demanderait plus d’une
semaine de mobilisation.
Car le handicap, pour ceux
qui sont concernés, se vit
au quotidien.
n.Dubot-Ducloyer
www.mEtROfRanCE.COm
“Je suis assez
optimiste.
La contrainte due
au quota de 6 %
accélère les
choses.”
emmanuel Forsans, De l’aDaPt
“Je ne constate pas
une évolution des
mentalités face au
handicap.”
DiDier Fontana De la FiPHFP.
faUjOUR/iCOnOvOx
Inégaux face au chômage
Les personnes handicapées rencontrent plus de difficultés sur
le marché du travail que le reste des demandeurs d’emploi.
38% 28%
79%
59% 53%
37%
Plus de 50 ans Sans le bac Un an ou plus au chômage
100
80
60
40
20
0
les demandeurs d’emploi handicapés - ensemble des demandeurs d’emploi
SOURCE : EtUdE SUR la fORmatiOn pROfESSiOnnEllE dES pERSOnnES handiCapéS / tnS SOfRES/ OCtObRE 2010.
2. lundi 15 novembre 2010 dossier
14 www.metrofrance.com
l’emploi des personnes handicapées
L’étudiante
et son fauteuil
Comme les filles de son âge, Léonor va à la fac, sort avec ses copines
et écoute de la musique Seule di=érence : elle ne peut pas marcher
Quand on rencontre Leo-nor,
elle a un grand sourire.
Elle arrive en fauteuil dans
l’appartement où elle vit
avec sa maman. La jeune
fille revient du cinéma.
“Aujourd’hui, l’ascenseur
du cinéma à Châtelet ne
marchait pas. J’ai dû aller
voir un dessin animé dans
une salle du bas…”, com-mente
cette étudiante de
21 ans. Ce genre de péripé-tie
lui arrive souvent. “J’ai
appris à attendre”, s’amuse-t-
elle. Incapable de mettre
la clé dans la porte, de se
coucher ou de se laver toute
seule, Léonor a toujours be-soin
d’aide : “Quand je sors
le soir, il faut que ce soit des
copines ou ma mère qui me
mettent dans mon lit, par-fois
c’est fatigant mais j’ai
appris à vivre avec.” Quand
on lui demande si ce n’est
pas trop dur d’aller à la fac
tous les jours à Saint-Denis,
elle répond avec fermeté :
“Pourquoi je n’irais pas ?
J’ai passé le bac, je continue
mes études.” Pourtant, pour
la plupart des “valides”, sa
vie relèverait du parcours
du combattant. Une heure
avant ses cours en
deuxième année de psycho-logie,
un chauffeur vient la
chercher. Une fois arrivée à
l’université, elle se dé-brouille
seule : “C’est un
choix, je ne voulais pas d’un
assistant pour sortir mes af-faires,
aller aux sanitaires et
tout ça. Ça coupe trop des
autres et le côté relationnel
est en général assez facile
avec moi.” C’est vrai que
Leonor sait mettre à l’aise.
“La première fois qu’on me
voit, on me demande sou-vent
ce que j’ai, si ça va pas-ser…
Je réponds facilement.
Et non, ma maladie ne par-tira
pas.”
Originaire de Paris, elle a
choisi l’université Paris VIII
pour son accessibilité. Cela
n’empêche pas Léonor de se
retrouver plusieurs fois par
mois devant un ascenseur
bloqué. Dans ces cas-là, elle
n’a pas le choix et doit re-tourner
chez elle. Deux
heures de trajet et pas de
cours ! “Ce n’est pas grave,
je les rattrape grâce à mes
copines, explique-t-elle. De
toute façon, je ne pourrais
pas rester chez moi enfer-mée.
Parfois j’en ai marre,
mais ça ne dure jamais très
longtemps.” Leonor a un
mental d’acier et un rêve à
réaliser : devenir psycho-logue.
n.Dubot-DucLoyer
www.metrofrance.com
Léonor dans son appartement à Paris.
nicolas richoffer/metro
“C’est vrai que
beaucoup de
personnes avec
un handicap n’ont
pas de travail à
responsabilités.
J’aimerais avoir
un poste
important, même
si je ne sais pas
encore comment
je vais me
débrouiller.”
Léonor
Universités
Des e-orts
restent à faire
C’est un constat : les univer-sités
n’ont pas assez de
moyens humains et finan-ciers
pour se charger de la
question du handicap selon
Boris Bertin, président d’Ar-pejeh,
une association qui
aide les étudiants handica-pés.
Pourtant, dès 1986, la
charte des présidents des
universités incitait à mettre
en place un référent handi-cap.
Résultat : ces derniers
existent, mais ils ne sont
pas souvent à temps plein
sur leur poste. La vie à la fac
n’est pourtant pas facile
tous les jours pour les étu-diants
handicapés (voir le
portrait de Leonor ci-des-sus).
Les cours devraient
être mis en ligne systémati-quement
pour eux, mais
beaucoup de professeurs re-fusent.
La loi de 2005 aurait dû
faire avancer les choses,
20,5%
des étudiants handicapés
ont un handicap moteur.
C’est le type le plus recensé
en fac. (Source : ministère de
l’Enseignement supérieur,
2008-2009.)
76,7%
des étudiants handicapés
sont en premier cycle
(niveau licence). (Source :
ministère de l’Enseignement
supérieur, 2008-2009.)
6 000
C’est le nombre de lycéens
handicapés recensés en
2007. (Source : Dress-2005.)
20000
enfants handicapés seraient
non scolarisés. (Source :
Inspection générale de
l’Education nationale, 2008.)
En chiffres
l’université se devant d’être
accessible aux personnes en
situation de handicap (avec
des rampes pour les aveu-gles,
sans marches pour les
fauteuils…). Mais cette
accessibilité reste encore
marginale. “Il y a de la vo-lonté
collective, mais on
part de loin”, constate, prag-matique,
Boris Bertin.
n.D.-D
jiho/iconovox
8 783
Le nombre d’étudiants
en situation de handi-cap
inscrits en fac en
2007, soit 0,1 %
de la population
étudiante.
Source : étude de
la Dress-2005.
3. lundi 15 novembre 2010 dossier
16 www.metrofrance.com
l’emploi des personnes handicapées
Karin raguin, responsable de la mission handicap chez lVmh
“Le handicap, éLément
constitutif du cV”
Est-il nécessaire de parler de son handicap ? Doit-on l’indiquer dans le CV ? Autant de questions
que se posent les personnes concernées lesquelles postulent à un emploi Les réponses d’une experte
Est-ce qu’une personne en
situation de handicap doit
l’indiquer dans son CV ?
C’est une stratégie glo-bale
de recherche d’emploi
au même titre que les ex-périences
qui ressortent
sur un CV. Il faut se poser
les bonnes questions : est-ce
que j’ai envie d’en par-ler
ou pas ? Si on parle de
son handicap dans le CV,
on s’expose automatique-ment
à des questions de la
part du recruteur. Il faut
alors avoir les bons mots
pour parler de son handi-cap.
Par contre, il n’est pas
nécessaire de mentionner
le type de handicap car il
ne fait pas l’objet de l’en-tretien.
Quand on envoie
une candidature, il faut
également savoir à qui l’on
s’adresse. Dans les grands
groupes, le CV d’une per-sonne
en situation de han-dicap
passe souvent par
deux circuits : la mission
handicap et le recruteur.
Dans une entreprise qui
n’affiche pas clairement sa
volonté d’embauche de
personnes en situation de
handicap, quelqu’un qui
est en situation de handi-cap
peut s’exposer à des
stéréotypes en l’indiquant
sur son CV.
Lors de l’entretien, faut-il
parler de son handicap dès
le début ?
Beaucoup de personnes
posent leur dossier médical
sur la table dès le début et
détaillent parfois beaucoup
leur handicap. C’est une fa-çon
de se “débarrasser du
problème”. Il faut faire at-tention
à ne pas employer
de termes médicaux trop
abstraits mais l’expliquer
avec des situations
concrètes, en précisant
pourquoi ça fatigue, que
faire dans ces cas-là …
Cela évite une mauvaise
compréhension entre l’em-ployeur
et le candidat.
Quelqu’un qui sait nom-mer
sa pathologie peut
être perçu positivement
car cela veut dire que la
personne a déjà pris du re-cul
par rapport à son han-dicap.
Certains candidats
n’en parlent pas du tout
lors de l’entretien et c’est
d’ailleurs leur droit. La
mission handicap conseille
aux recruteurs d’aborder la
question du handicap
comme un élément consti-tutif
du CV. Certains ne
l’abordent qu’à la fin de
l’entretien, comme une
formalité administrative,
c’est souvent parce qu’ils
ne sont eux-mêmes pas à
l’aise avec la question.
Les aménagements du poste
de travail relèvent-ils d’une
négociation entre l’employeur
et le salarié en situation de
handicap ?
On parlera plus d’un
exercice de compréhen-sion.
Les besoins ne sont
pas toujours les mêmes
pour le salarié. C’est une
gymnastique dont l’entre-prise
n’a pas l’habitude. Il
est important que la dis-cussion
continue sur le
long terme. Une personne
en traitement, médical, par
exemple aura des mo-ments
où elle sera plus fa-tiguée
que d’autres, elle
n’aura pas les mêmes be-soins
tout au long de
l’année.
Existe-t-il vraiment beaucoup
de différences de comporte-ment
entre une personne qui
a un handicap visible ou non
visible ?
Avec un handicap non
visible, la personne a tou-jours
le choix d’en parler
ou non. Mais attention, ce
n’est pas parce qu’on voit
un handicap que l’on
comprend la personne.
Il faut que le candidat
fournisse les explications
nécessaires à la compré-hension
de son handicap.
Ainsi, par exemple, une
personne dans en fauteuil
roulant n’a pas forcément
que des problèmes d’acces-sibilité,
elle peut aussi
avoir des douleurs muscu-laires
fortes qui la fati-guent.
n.dubot-ducloyer
www.metrofrance.com
“Ne pas employer
de termes
médicaux pour
qualifier le
handicap mais
l’expliquer avec
des situations
concrètes.”
Karine raguin
“Avec un
handicap non
visible, la
personne a le
choix de ne pas
en parler.”
Karin raguin
nicolas richoffer/metro
focus
Le rôle de
Pôle emploi
Une fois reconnu travail-leur
handicapé par la
MDPH*, celui-ci doit se
tourner vers Pôle emploi
afin de trouver un poste
adapté. Il pourra alors
être orienté vers plusieurs
structures dont Cap em-ploi
pour l’accompagner
en formation ou Handi-pass,
une agence de Pôle
emploi spécialisée dans le
handicap. “Le problème
reste le manque d’infor-mation
en amont”, selon
Anne Roi, responsable du
développement d’Unirh,
fédération regroupant les
CAP emploi d’Île-de-
France. Le suivi individuel
est privilégié mais un res-ponsable
de CAP emploi
doit gérer entre 150 et
200 dossiers. Pour retrou-ver
du travail, il faut
compter en moyenne
deux ans et demi. Sans
compter que 20 % des tra-vailleurs
handicapés sont
au chômage : c’est deux
fois plus que la moyenne
nationale.
*MdPh : maison départe-mentale
des personnes
handicapées.
De précieux sites spécialisés
Handi-Cv, handijobs, handi-cap-
monster. De plus en
plus de sites se spécialisent
dans la recherche d’emploi
pour les personnes en situa-tion
de handicap. Comme
les sites traditionnels, il suf-fit
de cliquer sur l’offre
d’emploi qui correspond à
son profil. Le candidat peut
également y déposer son
CV. Seule différence : l’in-ternaute
n’a pas besoin
d’annoncer à son éventuel
recruteur qu’il est handi-capé,
vu qu’il est sur un site
dédié à cette recherche spé-cifique.
“L’existence de tels
sites permet de lever le
voile sur le handicap, de ne
plus le dénigrer ou le consi-dérer
comme marginal. Ils
sont une bonne interface
pour éviter la discrimina-tion
et évoquer ouverte-ment
un sujet social mais
sensible”, indique Philippe
Manaël, webmaster de
Handi-Cv. Ces sites sont éga-lement
une bonne source
d’information en matière
de législation et d’actualité
liées au handicap pour les
entreprises et les candidats.
“Les recruteurs ont compris
que la notion du handicap
est complexe et que la
traiter seule dans son coin
ne suffit plus”, ajoute
encore Philippe Manaël.
ProPos recueillis Par n.d.-d
handi-cv.com, handijobs.fr,
handicap.monster.fr
“De tels sites
permettent de
lever le voile sur
le handicap, de ne
plus le dénigrer…
Ils sont une bonne
interface pour éviter
la discrimination.”
PhiliPPe Manaël,
webMaster de handi-cv
Karin Raguin, responsable chez LVMH.
dr
4. www.metrofrance.com 19
lundi 15 novembre 2010
faujour/iconovox
INfoS pRatIqUeS
Deux initiatives
prometteuses
• AssociAtion Arpejeh
Depuis 2008, cette
association qui regroupe
plusieurs entreprises s’est
donné pour mission
d’aider les jeunes en
situation de handicap
à accéder au monde du
travail. Elle mène plu-sieurs
interventions en
milieu scolaire à la de-mande
des élèves ou des
professeurs : animations
en milieu scolaire et
visites en entreprise
pour découvrir des mé-tiers
insolites, aide à
la recherche de stages,
formules de tutorat avec
un employé dans une
situation de handicap…
www.arpejeh.com
• BAc pro commerce
et BeAuté de l’oréAl
Depuis l’année dernière,
la sociétéL’Oréal a mis en
place un bac pro com-merce
(option
2
Il faut en moyenne
2 ans et demi à une
personne en situation
de handicap pour
trouver un emploi.
Source UNIRH/Cap emploi.
métiers de la beauté)
en partenariat avec le
groupe Casino. Le but :
former une dizaine de
jeunes en situation de
handicap, tout en leur
garantissant un emploi
à la sortie de l’école. Une
initiative que Michel
Forget, directeur de la
diversité à L’Oréal, veut
renouveler en 2011,
voire élargir à d’autres
secteurs d’activité tels
que la distribution ou
la fabrication.
www.loreal.fr
5. lunid 15 novembre 2010 dossier
20 www.metrofrance.com
l’emploi des personnes handicapées
Sébastien Caillarez travaille à l’accueil d’un hôtel Ibis à Paris. Il a un handicap visuel important.
Des aménagements de son poste ont dû être eFectués pour qu’il puisse exercer son métier dans de bonnes
conditions. Aujourd’hui, Sébastien est complètement autonome
sébastien, un salarié
(presque) comme un autre
ôtel Ibis Paris
Berthier Sébas-tien
bonjour”,
annonce Sébas-tien
Caillarez en
décrochant le
téléphone. Comme tous les
autres employés de la récep-tion,
Sébastien répond au
téléphone, prend les réser-vations,
renseigne les
clients. Rien d’exceptionnel
pour son métier sauf que
tout ce qu’il entreprend lui
demande plus d’efforts de
concentration car il a un
handicap visuel important.
Les clients n’y prêtent pas
souvent attention car Sébas-tien
réagit, la plupart du
temps, comme ses col-lègues.
“Parfois je suis plus
lent, le plus dur c’est les
tickets de réservation écrits
en tout petit,” confesse-t-il.
Justement, un client arrive
avec le fameux ticket de ré-servation.
Le réceptionniste
est obligé de l’approcher
très près de ses lunettes
pour pouvoir lire. “Certains
s’impatiente, un jour on
m’a dit ‘il faut changer de
lunettes’”, se rappelle-t-il
non sans regret. Depuis tou-jours,
sa vision est faible. “Il
faut bien que je vive et tra-vaille
avec”, commente-t-il.
Après avoir passé un bac
technologique d’hôtellerie,
le jeune homme qui a au-jourd’hui
24 ans, a testé plu-sieurs
métiers grâce à des
stages. “En cuisine, c’était
trop dur pour moi, il fallait
que je fasse attention à tout.
En service, je ne voyais pas
tous les obstacles”, se sou-vient-
il avec un petit sou-rire.
Au final, il a opté pour
le métier de réceptionniste.
Avant d’être embauché à
l’hôtel Ibis, il avait déjà es-suyé
plusieurs refus. “L’en-tretien
se passait bien, se
souvient-t-il, puis quand je
disais mon handicap on me
répondait, ‘là ça va coin-cer’”.
Des moments diffi-ciles
à encaisser pour
Sébastien.
S’il est vrai que le groupe
Accor, dont fait partie l’hô-tel
Ibis où travaille Sébas-tien,
n’a pas atteint le quota
obligatoire de 6 % de sala-riés
en situation de handi-cap
(à ce jour, il n’enregistre
que 3,74 %), il semble qu’il
y ait une volonté de s’adap-ter.
Avant son arrivée, il y a
huit mois, Sébastien avait
rencontré son futur chef de
réception et lui avait exposé
ses besoins. Résultat : on lui
a installé un logiciel grossis-sant
sur les ordinateurs et
les feuilles de briefing avec
les instructions de la jour-née
sont photocopiées en
A3 pour qu’il puisse les lire.
Des mesures qui ont changé
les habitudes de travail de
ses collègues et qui auraient
pu devenir source de ten-sions.
Mais, prévenus à
l’avance de son handicap,
ils se sont tous soudés
autour de lui. “Il est très mi-nutieux
et réalise les en-caissements
avec beaucoup
d’attention”, commente La-tifa
Karaoui, une de ses col-lègues.
Pendant ce temps, à
la réception, le jeune
homme a toujours du mal à
lire le ticket, sa collègue ar-rive
discrètement pour l’ai-der.
“Ils sont si prévenants
que je me dis parfois que
certains doivent être
jaloux”, plaisante Sébastien.
n.Dubot-Ducloyer
www.metRofRance.com
infoS pratiqueS
Que dit
le code
du travail ?
• le statut de travailleur
handicapé
Ce statut n’est pas re-connu
de manière auto-matique.
Ainsi, il faut le
demander à la CDAPH
(commission des droits et
de l’autonomie des per-sonnes
handicapées) sur
présentation d’un dossier.
• le handicap fait partie
de la vie privée
Un salarié handicapé
n’est en aucun cas tenu
de révéler son handicap.
Son unique obligation,
comme pour tous les sala-riés,
est de passer la visite
médicale d’embauche qui
attestera de son aptitude
à occuper l’emploi pour
lequel il a été embauché.
• les motifs de
discrimination
Une personne ne peut pas
être sanctionnée ou
même licenciée au motif
qu’elle est handicapée. De
plus, le handicap ne peut
en aucun cas constituer
un refus d’embauche. Si
c’est le cas, l’employeur
s’expose à des sanctions
pour discrimination.
• le droit du travail
reste le même
Le salarié en situation de
handicap a un salaire,
une période d’essai, ou
encore des congés iden-tiques
à ceux d’une per-sonne
valide.
Seule diffère la durée du
préavis de licenciement,
qui est doublée dans la
limite de trois mois.
plus d’infos sur
www.juritravail.com
“Pour le moment,
j’habite loin et je
viens en métro.
Au début c’était
difficile de se
repérer mais
maintenant je
connais le trajet
par coeur.”
SébaStien
H
nicolas RichoffeR/metRo
n.R/metRo
6. l’emploi des personnes handicapées
Vincent Angel, psychologue du travail
“attention à la surempathie”
Quand une personne en
situation de handicap arrive
au sein d’une équipe de tra-vail,
il peut y avoir des ten-sions.
Vincent Angel,
psychologue du travail*, ex-plique
comment réagir face
à un collègue en situation
de handicap.
Quand une personne avec un
handicap arrive dans l’entre-prise,
doit-on lui en parler ?
Cela dépend si la per-sonne
qui a un handicap a
déjà abordé le sujet. On est
dans le domaine de l’in-time.
Si, en amont de l’ac-cueil
d’un collègue
handicapé, l’équipe a une
formation, l’intégration
peut bien se passer. Le pro-blème
c’est qu’aujourd’hui,
les salariés ne sont pas assez
préparés à la façon de réagir
et manquent souvent de sa-voir-
vivre. Ils jugent les
comportements de l’autre
www.metrofrance.com 23
lundi 15 novembre 2010 dossier
et ils ont des stéréotypes
dans la tête. Ils pensent
qu’une personne en situa-tion
de handicap est plus
lente, moins compétente.
Faut-il faire plus attention à
un collègue en situation de
handicap ?
On pense souvent que
cette personne a besoin d’as-sistance
mais il ne faut pas
anticiper ses besoins. Celle-ci
cherche souvent plus d’au-tonomie.
Certains collègues
développent une surempa-thie.
On pense que celui en
situation de handicap a be-soin
de parler de ses pro-blèmes.
On ne ferait pas ça
pour une personne “valide”.
Le relationnel prend souvent
le pas sur le professionnel.
Est-il plus difficile de s’inté-grer
avec un handicap non
visible ?
Les salariés avec un han-dicap
non visible suppri-ment
souvent leurs
émotions. Pourtant, même
avec un handicap non visi-ble,
elles sont confrontées à
des choses qu’elles ne peu-vent
plus faire au travail.
Le temps d’intégration dans
une équipe est-il plus long
pour une personne en
situation de handicap ?
Les entreprises vou-draient
des gens qui soient
tout de suite capables d’in-tégrer
les postes avec la
motivation et les connais-sances.
Avec une personne
en situation de handicap, il
faut un temps d’adaptation
plus long, avec un aménage-ment
progressif du poste de
travail.
Les problèmes d’intégration
sont-ils fréquents ?
Souvent, on demande au
salarié en situation de han-dicap
d’effectuer des tâches
périphériques. Par exemple,
une assistante maternelle
dans une école doit aussi
faire le ménage en plus de
sa tâche éducative. C’est
une tâche en plus, impossi-ble
à réaliser pour elle. Un
salarié en situation de han-dicap
est embauché pour
un coeur de métier dont il a
les compétences. Le travail
doit se réorganiser autour,
car si c’est mal fait, cela
peut créer des tensions. Les
autres salariés estiment
alors que leur collègue han-dicapé
n’est pas capable. A
contrario, une personne
handicapée peut vouloir
montrer encore plus de
compétences, même si elle
est dans l’incapacité de le
faire.
n. dubot-ducloyer
www.metroFrAnce.com
*egalement doctorant en psy-chologie
du travail au labora-toire
de psychologie cognitive
et sociale de l'université de
nice-sophia Antipolis
michel bernouin/metro
subventions :
un système
detourné
Corinne, 43 ans, assistante
comptable de la fonction
publique, discriminée à
cause de son handicap.
“J’ai été licenciée en 2004
pour inaptitude au poste
de caissière.
Mon entreprise avait ob-tenu
des subventions car
j’étais une travailleuse
handicapée mais elle
n’avait jamais aménagé
mon poste de travail. A la
suite de mon licencie-ment,
j’ai saisi la Halde.
J’ai obtenu gain de cause.
J’ai retrouvé un emploi et,
une fois de plus, ils ont eu
des subventions et n’ont
rien fait. Cette fois, je n’ai
pas ressaisi la Halde car
les procédures sont trop
longues. Certains em-ployeurs
sont très profi-teurs
de la loi sur le
handicap. Ce n’est pas le
CV qui les intéresse mais
les subventions qu’ils vont
obtenir.”
les mentalités
évoluent
Chantal, 56 ans, professeure
des écoles.
“A la suite d’un accident
en 1979, j’ai eu de grosses
difficultés à marcher à
cause de ma cheville. Je
suis quand même retour-née
travailler en béquilles.
Il y avait des escaliers, per-sonne
ne s’en préoccupait.
Je ne me plaignais pas, je
m’arrangeais pour que
mon handicap se voie le
moins possible, c’est long
d’admettre qu’on a un
problème. Il y a seulement
trois ans, j’ai demandé ma
reconnaissance de travail-leur
handicapé. J’ai ob-tenu
deux demi-journées
de repos et un siège pour
faire la classe assise. J’ai
noté une légère évolution
dans les mentalités de mes
collègues, mais on me de-mande
toujours si mon
handicap est réel car il y a
des jours où je marche
mieux. Je suis très fatiguée
et je ne sais pas si je vais
pouvoir aller jusqu’à la
retraite.”
communiquer
entre collègues
Florence, 26 ans, équipière
polyvalente chez Quick.
“Je suis sourde mais je n’ai
pas de difficultés par rap-port
à la communication,
car j’utilise le langage des
signes et j’écris. Je suis ve-nue
à Paris dans l’espoir
de trouver un emploi car
je n’essuyais que des refus
chez moi dans le Sud-
Ouest. Un jour Quick m’a
appelée et m’a proposé de
m’embaucher en CDI. Au
début, je n’avais pas l’ha-bitude
de communiquer
avec mes collègues. Main-tenant
tout se passe nor-malement.
On ne me
parle jamais de mon han-dicap.
On a aménagé mon
poste de travail en m’ins-tallant
un biper de mes-sage
pour me signaler
qu’il y a des clients au
drive, qu’il faut que je re-vienne
au comptoir ou
que je fasse le ménage par
exemple. Je dis ‘bonjour-au
revoir’ aux clients en
langage des signes.
Souvent, ils n’osent pas
me répondre par les
signes et me font un
sourire.”
Vos
témoignages
“Certains
employeurs ne
sont pas intéressés
par un CV mais par
les subventions
qu’ils vont
obtenir.”
corinne, licenciée à cAuse
de son hAndicAp
“Avec une personne en situation de
handicap, le relationnel prend souvent
le pas sur le professionnel.”
vincent Angel, psychologue du trAvAil
7. Jeunes diplômés :
un job malgré la crise
Lors de la crise, les jeunes
diplômés ont été les actifs
les plus touchés par le chô-mage
en France. Mais
depuis la fin de l’année
2009, une tendance se con-firme
: le chômage des 15-
24 ans recule (- 0,8 points).
Une amélioration qui
cependant reste fragile.
“Malgré tout, je suis
moins pessimiste pour l’em-ploi
jeune qu’à la même
date l’an dernier, indique
Christian Darantière, direc-teur
délégué de l’Afi. Il y a
des signes très timides de
reprise de l’embauche, ce
qui permet de freiner la
chute.” Pour Mathieu Plane,
économiste à l’OCDE
(Organisation de coopéra-tion
et de développement
économiques), si le taux de
chômage a légèrement
baissé, c’est à cause de la
reprise des emplois intéri-maires
et des petits bou-lots
: “Les jeunes sont cinq
fois plus représentés dans
les emplois précaires. Les
entreprises restent frileuses
et préfèrent embaucher des
intérimaires.” Autre phéno-mène
: les 15-24 ans sont
souvent prêts à accepter des
postes en dessous de leurs
compétences. “Prendre un
emploi non qualifié
entraîne un risque de
déclassement. C’est ensuite
beaucoup plus dur de
remonter au niveau de son
diplôme. Il faut faire atten-tion
à ne pas rester trop
longtemps dans son petit
boulot”, conseille Christian
Darantière. Mais ne pas
accepter un “petit boulot”
peut entraîner des soucis
financiers. En dessous de
25 ans, très peu de jeunes
diplômés ont en effet accès
au RSA (revenu de solidarité
active), car il faut avoir tra-vaillé
En France
Le taux de chômage,
par tranche d’âge…
deux ans à temps
50
%
plein dans les trois der-nières
années, ce qui est
rarement le cas des jeunes
sortant des études.
LES DOSSIERS
de
Population la plus fragile face au chômage, les
jeunes diplômés sont aussi les premiers touchés par la
crise Avec la légère reprise de ces derniers mois, leur
avenir pourrait s’éclaircir Qu’en est-il vraiment ?
N. DEBOT!DUCLOYER
WWW.METROFRANCE.COM
CORBIS
Depuis la fin 2009, le chômage des 15-24 ans recule.
metrofrance.com
supplément
LUNDI "# SEPTEMBRE "#$#
“Faire du bénévolat
quand on est
jeune diplômé
et sans emploi
permet d’élargir
son réseau
relationnel et
professionnel.”
CHRISTIAN DARANTIÈRE,
DIRECTEUR DE L’AFIJ
0
23,3
8,4 6,1
!"#$% &'(
!"#$% &'(
") &'( *+ +
!e SEMESTRE !"#" $ L’INSEE.
Retrouvez l’intégralité
du dossier sur notre site
metrofrance.com/
jeunesdiplomes
8. LUNDI 20 SEPTEMBRE 2010 plus
20 www.metrofrance.com
Sachez bien utiliser
les réseaux sociaux
Facebook, Viadéo… les jeunes diplômés ont tout
intérêt à les exploiter pour leur recherche d’emploi
Mais attention, il y a des règles à respecter
• FACEBOOK, COPAINS D’AVANT…
Etudiants, jeunes diplô-més…
La majorité des 15-
24 ans a un profil Facebook.
Entre photos de soirée et
réelle motivation d’em-bauche,
mieux vaut faire at-tention
à ne pas raconter
toute sa vie sur son “wall”. “
Je conseille d’avoir deux
profils : un professionnel et
un pour les amis”, préco-nise
Frédéric Canevet, res-ponsable
de conseil-marketing.
fr. S’il est vrai
que Facebook regroupe 20
millions de Français, ce
n’est pas pour autant plus
facile de trouver la bonne
personne à contacter pour
un emploi. “Le mieux est de
combiner les réseaux so-ciaux
en utilisant aussi Co-pains
d’avant, par exemple,
pour recréer un réseau”,
continue Frédéric Canevet.
Les anciens camarades
d’école peuvent alors deve-nir
des professionnels inté-ressants.
Un jeune diplômé
croit souvent ne pas avoir
de réseaux. C’est faux. Sur
les réseaux sociaux, il re-trouvera
toujours
quelqu’un qu’il connaît.
• LES RÉSEAUX SOCIAUX PROS
Pour une recherche d’em-ploi
dans les règles, mieux
vaut opter pour des réseaux
sociaux professionnels. “Au-jourd’hui,
c’est devenu une
étape incontournable. Les
jeunes diplômés doivent
constituer et animer un ré-seau
Internet sur du long
terme”, conseille Nicholas
Vieuxloup, porte-parole de
viadeo.fr. Dès sa première
année d’études, il ne faut
pas hésiter à créer son pro-fil
avec une photo, son cur-sus
scolaire, sa participation
à des projets… Tous les
moyens sont bons pour se
présenter. “Un profil pauvre
et jamais renouvelé a peu
de chances d’être
contacté”, constate Nicholas
Vieuxloup.
Plus international, le ré-seau
professionnel Linkedln
regroupe des employeurs
du monde entier. Pour ceux
qui souhaitent trouver du
travail à l’étranger et plus
spécialement aux Etats-
Unis, ce réseau est très effi-cace.
Autre site : Xing.fr,
plateforme d’origine alle-mande
qui permet égale-ment
de rentrer en contact
avec les recruteurs d’outre-
Rhin. Que ce soit pour pos-tuler
en France ou ailleurs,
participer à un réseau social
implique des codes à respec-ter
: “Il faut appliquer les
mêmes règles de politesse
que dans la vraie vie, insiste
Nicholas Vieuxloup, on dit
bonjour, s’il vous plaît, au
revoir.”
Les réseaux sociaux peuvent faciliter la recherche d’emploi.
CORBIS
CV VIDÉO OU CV CLASSIQUE
QUEL EST LE PLUS EFFICACE ?
Le CV vidéo n’est pas tou-jours
un exercice facile à
réaliser. Mieux vaut parfois
privilégier le bon vieux CV
écrit. Jacques Froissant, fon-dateur
du cabinet de recru-tement
Altaïde, donne ses
conseils.
• LE CV VERSION “ÉCRITE”
Pour qui ?
Pour tous. Des jeunes di-plômés
aux seniors.
Comment l’envoyer ?
Par mail. Il est beaucoup
plus facile de les transférer
dans les services de l’entre-prise
sous cette forme.
Les CV “écrits” sont-ils
gardés ?
Beaucoup d’entreprises ont
des bases de données où
les CV sont stockés.
Combien de temps le recru-teur
prend-il pour le lire ?
Il le lit en à peine une mi-nute.
Si c’est un CV bien
écrit, il voit ce qui l’inté-resse
tout de suite.
• LE CV VIDÉO
Pour qui ?
Principalement, pour les
métiers de l’informatique
mais, attention, il faut être
très bon en graphisme et à
l’aise avec le maniement
de la vidéo.
Quels sont les risques
du CV vidéo ?
C’est le risque d’être très
mauvais. Seulement cinq
ou six candidats se démar-quent
par an.
Combien de temps le recru-teur
prend-il pour le lire ?
Il faut au moins trois mi-nutes
pour lire un CV vi-déo.
C’est plus long que de
lire un CV normal.
Faut-il se lancer dans
le CV vidéo ?
Le CV dit “classique” fonc-tionne
encore bien. Le CV
vidéo n’intéresse pas spé-cialement
les recruteurs.
RECUEILLIS PAR N.D.!D
A vos blogs !
FILON. Pour se faire
connaître, un blog est
une bonne vitrine. Poster
ses travaux réalisés pen-dant
ses études, ses pro-jets,
son CV sur son blog
permet à un employeur
de mieux connaître son
éventuel futur employé.
“Il faut savoir se faire dé-sirer
en tant que produit
et utiliser tous les canaux
virtuels qui existent”,
insiste Frédéric Canevet,
responsable de conseil-marketing.
fr. Et souvent
ça marche, comme Elisa
qui s’est vu proposer
un entretien d’embauche
à la suite de l’ouverture
de son blog. “Le réseau
virtuel est un moyen de
nouer des relations effica-cement”,
commente-t-elle.
Et pour les jeunes
diplômés, utiliser Inter-net
est rarement un pro-blème.
Alors, à vos blogs !
RECUEILLIS PAR N.D.!D
Zoom
DR
N. DEBOT!DUCLOYER
WWW.METROFRANCE.COM
Et Twitter ?
A la première approche
Twitter ne paraît pas très
simple d’utilisation. Une
fois le langage assimilé –
beaucoup d’informations
en très peu de mots –,
il peut s’utiliser pour faire
part de son actualité
professionnelle en temps
réel. Beaucoup d’offres
d’emploi dans le domaine
de l’informatique et de
l’Internet sont d’abord
postées sur Twitter puis sur
les sites d’offres d’emploi.
Il suffit juste de suivre
(“follow” en langage
Twitter) les bonnes
personnes.
5 %
Sur 200 000 personnes
inscrites à viadeo.fr,
5 % d’entre elles sont
des jeunes diplômés.
Un cadre sur deux
parisien est inscrit
sur viadeo.fr. Linkedln
compte 70 millions de
membres.
“Je conseille
d’avoir deux
profils : un pro et
un pour les amis.”
FRÉDÉRIC CANEVET, RESPONSABLE
DE CONSEILMARKETING.FR
“Si un CV est bien
écrit, l’employeur
voit ce qui
l’intéresse tout
de suite.”
JACQUES FROISSANT
DR
9. LUNDI 20 SEPTEMBRE 2010 plus
“L’Angleterre
offre plus
de chances”
“C’est avec Erasmus au pays
de Galles que j’ai eu le coup
de coeur pour la Grande-Bre-tagne.
Je suis quand même
rentrée en France pour faire
un master de traduction à
Lille mais ça ne me plaisait
pas vraiment et je suis re-partie
tenter ma chance
dans une université an-glaise
l’année d’après”, pré-cise
Lucie. “J’ai obtenu mon
master de traduction et
d’interprétariat en 2007 à
l’université de Bath. En-suite,
pendant dix mois j’ai
travaillé comme serveuse
avant de trouver le job de
mes rêves ! Je suis désor-mais
traductrice chez Sony.
L’Angleterre donne plus de
chances aux jeunes diplô-més
et c’est pour ça que je
suis restée. J'ai vu les oppor-tunités
qui se présentaient
à la sortie de mon master et
je me suis dit : ‘Jamais je
trouverais ça en France, sur-tout
à la sortie de la fac.’
Ici, quand tu as un di-plôme
anglais et que ta
DR
langue maternelle est le
français, tu as forcément un
job à la clé. Et puis, les sa-laires
sont bien plus élevés
et les possibilités d’évolu-tion
aussi. Si je décidais de
rentrer travailler en France,
il faudrait d'abord que je
consacre plusieurs mois à
ma réintégration à la cul-ture
française !” N.D!D
22 www.metrofrance.com
Partir à l’étranger,
la bonne pioche ?
Pascal, !" ans, est parti travailler au Canada avant de revenir en France Lucie, !# ans, travaille
depuis deux ans en Grande-Bretagne Parcours croisés de jeunes diplômés qui ont choisi de s’expatrier
Ces secteurs qui recrutent
Le recrutement des jeunes
diplômés redémarre timide-ment
mais pas pour tous les
métiers. Metro a demandé à
Laurence Bricteux, direc-trice
marketing du site de
recherche d’emploi en ligne
Monster, quels sont les sec-teurs
qui embauchent le
plus en ce moment.
• LE SECTEUR
DE L’ÉNERGIE
L’énergie est un gros pour-voyeur
d’emplois mais il
existe peu de diplômes dans
le domaine. Les entreprises
de l’énergie embauchent
souvent des jeunes qui ont
un diplôme d’ingénieur et
qui ont fait une spécialisa-tion
dans l’énergie.
• LES SECTEURS EN
RECHERCHE DE
“JEUNES PROFILS”
On n’y pense peu mais le
commerce en ligne recrute
beaucoup de candidats.
Pas besoin d’avoir énormé-ment
d’expérience pour ces
types de postes, les di-plômes
demandés sont gé-néralement
moins élevés
que dans le secteur du com-merce
“classique”.
La santé et le tourisme
embauchent également
beaucoup de jeunes diplô-més.
Selon les études sui-vies
(du BEP au master), les
embauchés ont souvent
moins de 25 ans.
• LES SECTEURS
DITS “CLASSIQUES”
Les métiers de la finance, de
la banque et aussi de la
communication n’hésitent
pas à embaucher des jeunes
diplômés. Avant d’être défi-nitivement
installés dans
l’entreprise, ils ont souvent
effectué un stage et un ou
plusieurs CDD. “Une entrée
classique dans ces secteurs”,
selon Laurence Bricteux.
Les collectivités territo-riales
bénéficient égale-ment
d’un grand vivier de
jeunes tout juste sortis de
leur formation. Ces derniers
ont souvent été stagiaires
au sein de la collectivité
avant d’être embauchés.
Du côté des grandes en-treprises,
le recrutement
des jeunes diplômés re-prend.
S’ils ont peu d’expé-rience,
ce n’est pas
forcément un problème car
les entreprises les intègrent
souvent dans des processus
de recrutement afin de les
former.
N.D!D
“Le Canada
m’a rendu
plus
mobile”
“En mai 2009, je suis parti
de Marseille pour aller à
Montréal. J’avais obtenu
mon diplôme de master en
économie des entreprises
depuis deux ans et demi et
je travaillais comme con-seiller
de clientèle dans une
agence bancaire. J’ai dé-marré
dans la vie active tout
de suite après l’université et
j’ai ressenti le besoin de vi-vre
une expérience à l’étran-ger
pour découvrir autre
chose”, explique Pascal.
“Le déclic est venu d’un
ami d’enfance qui était
parti au Canada avec un
visa permis vacances travail
(PVT). Ce visa autorise un
Français à travailler un an
partout au Canada. Là-bas
j’ai fait quelques petits bou-lots
via des agences d’inté-rim.
Vivre à Montréal m’a
permis de partager une co-location
avec des Québé-cois,
des Mexicains et des
Français. J’ai passé des mois
inoubliables. Je n’étais pas
parti dans l’esprit d’immi-grer
mais plutôt pour faire
une pause. S’il est vrai
qu’au Canada, les salaires
sont plus élevés à un niveau
d’études équivalent, il faut
décrocher ses diplômes
dans le pays d’accueil pour
pouvoir prétendre à des
postes à responsabilité, et
les universités coûtent très
cher. Je suis rentré en
France en décembre 2009 et
j’ai trouvé du travail rapide-ment
dans une compagnie
d’assurances à Lyon. Travail-ler
au Canada m’a rendu
plus mobile et je suis proba-blement
plus adaptable
maintenant.” N.D!D
“Il faut décrocher
ses diplômes
dans le pays
d’accueil
pour pouvoir
prétendre à
des postes à
responsabilité.”
PASCAL
DR
“Ici, si tu as un
diplôme anglais
et que tu parles
français, tu trouves
forcément un job.”
LUCIE
En chiffres
Ils embauchent les jeunes diplômés.
19
6 3 1
"#$%&'#"
!"#$%&'!(
)O&(++('!(
,-"%&'$,&!-"
./'!,$+&$'(
71
Pascal, 27 ans, jeune diplomé, a travaillé au Canada pour acquérir de l’expérience.
Lucié, 27 ans.
!""# $ INSEE
En pourcentage
10. !" plus www.metrofrance.com
!"#$% &' ()*+),-.) &'/'
“PENDANT L’ENTRETIEN,
RESTEZ SPONTANÉ !”
Savoir mettre en valeur son CV, bien négocier son premier salaire... Amélie Fray, responsable des res-sources
humaines pour Leroy Merlin, nous conseille pour passer avec succès l’étape de l’entretien d’embauche
Comment préparer son pre#
mier entretien d$embauche ?
Il est crucial que le jeune
diplômé se renseigne sur
l’entreprise. Il doit faire le
point sur les métiers et les
postes proposés, et mettre
en relation son parcours et
son expérience profession-nelle
par rapport au poste
auquel il postule.
Recherchez-vous des candidats
via les réseaux sociaux ?
Nous comptons en fait
beaucoup sur les réseaux
sociaux traditionnels.
Notre sourcing reste avant
tout les sites d’emploi
et de recrutement. La
cooptation est également
un moyen de recruter.
Comment le jeune diplômé
peut-il mettre son peu
d’expérience en valeur
aux yeux du recruteur ?
Dans un CV, il ne faut
jamais oublier la partie
“centres d’intérêt”. Au
cours de l’entretien d’em-bauche,
si le jeune n’a pas
d’expérience profession-nelle,
il pourra néanmoins
partager ses expériences
sportives ou associatives.
Il témoignera ainsi de
qualités comme l’esprit
d’initiative, d’ouverture,
d’adaptabilité et de sou-plesse,
ce qui facilitera,
pour le recruteur, la mise
en perspective sur le poste.
Avoir eu des expériences
professionnelles aupara-vant
est bien sûr toujours
un plus sur une candida-ture,
même si ce sont des
jobs d’été.
Comment un jeune diplômé
doit#il se comporter en
entretien d$embauche ?
Mieux vaut rester
simple, sincère et spon-tané.
Un jeune trop sûr de
lui, alors qu’il n’a que peu
d’expérience, ne sera pas
forcément bien perçu par
le recruteur.
Si lors d$un entretien un
candidat panique, quels
conseils lui donneriez#vous ?
Le tout premier
entretien peut être parfois
anxiogène. Le candidat
doit continuer de montrer
son intérêt pour le poste,
rester concentré, à
l’écoute, et reformuler
les questions s’il ne com-prend
pas.
Combien de temps dure
un entretien au sein de
votre entreprise ?
Tout dépend des régions
et du poste, mais cela
va généralement de
45 minutes à une heure.
Comment bien négocier
son premier salaire ?
Ce n’est surtout pas
une question à aborder de
prime abord avec le recru-teur
! C’est mieux pour le
candidat d’aborder la ques-tion
à la fin de l’entretien
et, si possible, d’attendre
que le recruteur la pose.
A compétences égales,
qu$est#ce qui fait, pour vous,
la différence entre deux
candidats ?
L’esprit d’entreprise,
le goût de l’autonomie et
le sens des responsabilités
feront la différence. Une
ouverture d’esprit et la
volonté de grandir au sein
de l’entreprise sont aussi
très importantes.
La mobilité géographique
est#elle un atout chez un
jeune diplômé ?
La mobilité ouvre
un champ des possibles
important. Je conseille
d’avoir une vraie réflexion
sur la mobilité, elle
permet d’évoluer plus
facilement au sein d’une
entreprise.
“Mieux vaut
aborder la
question de la
rémunération en
fin d’entretien.”
AMÉLIE FRAY
“Un jeune trop
sûr de lui, alors
qu’il n’a que peu
d’expérience, ne
sera pas
forcément bien
vu par le
recruteur.”
AMÉLIE FRAY N. DEBOT!DUCLOYER
WWW.METROFRANCE.COM
NICOLAS RICHOFFER/METRO
Amélie Fray, responsable des ressources humaines.
Salaires de débutants,
quelques exemples
Faire son stage
aux... Nations
unies
ASSOCIATION. Pour un
jeune sans relations, ni
vraies ressources finan-cières,
partir à l’étranger
pour effectuer un stage
dans une organisation
internationale, comme
l’ONU, reste un rêve
inaccessible. Créée en
2010, l’association
ARIEtta souhaite faire
bouger les choses. Elle
se donne pour but d’aider
les jeunes à découvrir
l’univers de ces grandes
structures prestigieuses.
ARIEtta, imaginée par
la Mission des fonction-naires
internationaux,
souhaite, à terme, deve-nir
un vivier pour facili-ter
la relève des Français
servant dans les organisa-tions
internationales. Fin
2010, ARIEtta espère être
en mesure d’offrir une di-zaine
de bourses à des
jeunes, en master II,
ayant candidaté et étant
retenus par une organisa-tion
pour y faire un stage
de quatre à six mois.
N.D.!D
Plus d’infos www.arietta.fr et
www.diplomatie.gouv.fr/mfi
En bref
CORBIS
• Secrétariat de direction
Rémunération globale
brute : 23 430 euros par an.
Niveau de diplôme : BTS,
licence ou maîtrise. La
connaissance d’une ou de
plusieurs langues étran-gères
est importante.
• Assistant marketing
Rémunération globale
brute : 24 280 euros par an.
Niveau de diplôme :
master dans une école de
commerce ou une école
d’ingénieurs.
• Ingénieur
technico-commercial
Rémunération globale
brute : 32 890 euros par an.
Niveau de diplôme : BTS
ou DUT.
• Assistant achat
Rémunération globale
brute : 21 000 euros par an.
Niveau de diplôme :
BTS, licence ou master
dans une école de com-merce
ou d’ingénieur.
C’est une fonction très
accessible aux jeunes
diplômés.
• Assistant export
Rémunération globale
brute : 20 540 euros par an.
Niveau de diplôme :
licence ou master dans
une école de commerce
ou d’ingénieurs.
• Assistant RH
Rémunération globale
brute : 21 620 euros par an.
Niveau de diplôme : mas-ter
1 ou 2 dans une école
de commerce, à l’univer-sité
ou dans un IEP (insti-tut
d’études politiques)
• Juriste d’entreprise
Rémunération globale
brute : 30 150 euros par an.
Niveau de diplôme :
master 1 ou master 2 avec
une spécialisation dans le
domaine d’activité de l’en-treprise.
N.D.!D
Infos sur www.guide-des-salaires.
com. Les nouveaux
chiffres de l’Apec sur les jeunes
diplômés pour "##$ paraîtront
le "$ septembre.
BANQUE ET
ASSURANCE
COMMERCE
RESSOURCES
HUMAINES
JURIDIQUE
11. www.metrofrance.com 23
lundi 21 mars 2011
Il a écrit Tant d’histoires pour un fauteuil
“La discrimation, j’y fais face tous les jours”
Michaël Jérémiasz, 29 ans,
est handicapé depuis dix
ans suite à une mauvaise
chute de ski. Un accident
qui ne l’a pas empêché de
devenir joueur de tennis
professionnel en fauteuil.
Aujourd’hui, il milite pour
que les personnes en situa-tion
de handicap soient
plus autonomes, y compris
au travail. Il a créé une asso-ciation
“Comme les autres”
et a co-écrit un livre : Tant
d’histoires pour un fauteuil,
(Michel Lafon). Rencontre.
Pour vous, quelle sont les rai-sons
qui peuvent empêcher
une personne en situation de
handicap de trouver sa place
dans le monde du travail ?
Ce sont les problèmes
d’accessibilité. Les per-sonnes
en situation de han-dicap
on peu d’accès à
l’emploi car l’accès à la
plupart des entreprises est
compliqué et les postes de
travail sont rarement amé-nagé.
L’autre problème
c’est la sous-qualification
des personnes en situation
de handicap.
Vous parlez de sous-qualifica-tion,
pensez-vous que les
personnes en situation de
handicap ont du mal à accéder
à l’éducation ?
Oui. Dès l’enfance, ces
personnes sont rassem-blées
dans des établisse-ments
spécialisés, elles
n’ont pas accès à la société.
Dès l’école, elles sont dis-criminées.
Si on mettait
des valides et des handica-pés
dans les mêmes
classes, ils seraient capa-bles
plus tard, de travailler
efficacement ensemble
dans les entreprises.
Au travail, quels sont les
principaux problèmes que
rencontre un salarié en
situation de handicap ?
Souvent, les autres sala-riés
ne savent pas com-ment
réagir. Ils sont mal à
l’aise car ils ont du mal à
comprendre la différence.
Le problème vient aussi du
manque d’informations. Il
faudrait des conférences
sur le handicap en entre-prise,
de la sensibilisation
dans les écoles … Certaines
actions sont déjà menées
dans ce sens mais elles
sont minimes. Il faut mon-trer
que le handicap est
aussi synonyme de mala-die,
de souffrance. Il y a
des comportements à adop-ter
face à ça.
Etes-vous souvent discriminés
en tant que personne en situa-tion
de handicap ?
Malgré mon statut de
sportif professionnel où
je suis reconnu comme
handicapé, la discrimina-tion,
j’y fais face chaque
jours. Parfois, j’ai des fa-veurs
comme le jour où un
policier ne m’a pas verba-lisé
quand il a vu mon fau-teuil,
d’autre fois, les
personnes adoptent des
comportements gênants
pour moi, en me touchant
la tête par exemple.
Pensez-vous que la lutte
contre les discriminations au
travail est encore un long
combat ?
Oui, beaucoup de
personnes en situation de
handicap sont au chômage.
La loi handicap de 2005
n’est pas assez forte pour
changer les choses. Et
beaucoup de salariés
n’osent pas se déclarer
travailleur handicapé par
peur de perdre leur boulot
ou de ne plus être traités
normalement.
noémie d.-ducloyer
www.meTRofRance.com
michel lafon
Michaël Jérémiasz.
12. www.metrofrance.com
Lundi 21 mARs 2011 plus
Sur les bords du canal Saint-Martin à Paris, La Ruche est un espace collaboratif où les entrepreneurs sociaux
A l’heure du déjeuner, les résidents de La Ruche échangent leurs bonnes pratiques .
zOé duCOuRNAu /METRO
viennent résider. Metro les a rencontrés à l’occasion de leur déjeuner du vendredi.
À La Ruche, les idées
bourdonnent
omme tous les ven-dredis
à midi, la
plupart des rési-dents
de La Ruche
viennent “buzzer”
pendant le déjeuner. Dans
la cuisine, lieu convivial où
les idées fusent à longueur
de journée, chacun apporte
sa bonne nouvelle de la se-maine
en faisant retentir
une petite sonnette. Autour
de la table : que des entre-preneurs
sociaux. “Le par-tage
est très important,
commente Charlotte Hoch-man,
la créatrice de La
Ruche. Les entrepreneurs
doivent se sentir comme
chez eux.” Elle a importé ce
concept des pays anglo-saxons.
“En revenant en
France il y a trois ans, je
trouvais qu’il manquait un
espace pour les innovations
sociales. Je voulais lier les
gens aux initiatives sépa-rées”,
explique-t-elle.
Café dans une main et
portable dans l’autre, Gil-berte
Caron semble à son
aise. Elle est la créatrice de
Fil rouge conseil et média-tion,
une entreprise de
ressources humaines “lu-diques”.
Elle a rejoint La
Ruche en juin dernier avec
16 autres entrepreneurs so-ciaux.
Aujourd’hui, La
Ruche compte plus de 80 ré-sidents.
“Malgré des critères
très sélectifs, on est tou-jours
plein”, continue Char-lotte
Hochman. Pour être
admissible, il faut avoir un
projet social innovant qui
répond à un défi de société.
C’est le cas de Malik Badsi,
26 ans, qui a créé L’entre-prise
Yoola afin de rendre
accessibles les évÉnements
sportifs aux personnes en
situation de handicap. Pour
son premier projet, il a or-ganisé
un voyage en Afrique
du Sud pour la Coupe du
monde de football. Un évé-nement
qui fut un réel suc-cès.
Pour ce jeune entrepre-neur,
travailler à La Ruche
lui a permis d’agrandir son
réseau. “Le fait d’être ici ou-vre
des portes, on partage
nos savoir-faire”, s’enthou-siasme-
t-il.
Dans l’open space de
600 mètres carrés au décor
de bois et de verdure,
beaucoup d’entreprises tra-vaillent
sur le thème de la
diversité. Certaines ont pris
tellement d’importance
qu’elles ont dû partir de La
Ruche. Comme Mozaïk RH,
un cabinet de recrutement
spécialisé créé par Saïd
Hammouche. Son objectif :
dénicher “les vrais talents”
dans les quartiers de ban-lieues.
Ceux qui ont fait des
études mais qui n’ont au-cun
réseau. “Ces jeunes
sont souvent confrontés
aux préjugés, explique Ma-riam
Khattab, la responsa-ble
du recrutement de
MozaÏk RH, nous les accom-pagnons
dans leur dé-marche
pour trouver un
emploi et les recruteurs
sont souvent épatés par la
variété des profils.” Au-jourd’hui,
le modèle écono-mique
sociale et solidaire
de La Ruche a prouvé qu’il
fonctionne et d’autres struc-tures
semblables devraient
naître en France avec des
entrepreneurs tout aussi en-thousiastes
qu’à Paris.
Comme autour de cette ta-ble
du déjeuner où l’assem-blée
a grossi et où les
bonnes nouvelles ne s’arrê-tent
plus.
Passer une journée à La
Ruche c’est comme avoir
butiné des idées toute la
journée.
C
noéMie d.-ducloyer
www.METROFRANCE.COM
Des clés pour aller
vers l’entrepreneuriat social
Comment lancer son en-treprise
solidaire ? Cathe-rine
Leroy -Jay, membre
d’Ashoka, une organisa-tion
internationale qui
participe à la structura-tion
et au développement
du secteur de l’entrepre-neuriat
social, donne ici
quelques conseils.
• Qu’est-ce qu’un entrepre-neur
social ?
Il intervient dans des
domaines variés comme la
santé, l’éducation, la lutte
contre les discriminations
etc. Son objectif premier
n’est pas le profit mais la
résolution d’un problème
sociétal.
• Quel profil faut-il avoir
pour être un bon entrepre-neur
social ?
Les études importent
peu. Le plus important,
c’est d’être novateur et
avoir envie de changer les
choses.
• Quelles compétences parti-culières
doit avoir un entre-preneur
social ?
Il doit avoir les mêmes
compétences que tout en-trepreneur,
comme la vi-sion
à long terme, la téna-cité,
etc. Mais il doit aussi
faire preuve de désintéres-sement
et d’altruisme.
• Faut-il un budget consé-quent
pour se lancer dans
l’entrepreneuriat social ?
Il faut surtout y consa-crer
beaucoup de temps et
d’énergie. Il existe de plus
en plus de fonds de sou-tien
pour les entrepre-neurs
sociaux qui
démarrent, notamment
au niveau régional.
Plus d’infos sur
www.ashoka.asso.fr
“Grâce à La Ruche,
je peux donner
vie à mon projet
en faveur des
personnes
en situation
de handicap.”
Malik Badsi
spécial diversité