1. République Algérienne Démocratique
et Populaire
Université d'Alger- Faculté de
Médecine
Département de Chirurgie Dentaire
CHU – Beni Messous
Service d'Odontologie Conservatrice
Professeur :Stambouli
Embryologie de la dent
realisé par : Dr Haroun.Zakaria
1
2. supervisé par : Pr Stambouli
année universitaire :2013/2014
Plan
I. Introduction.
II. Rappels sur l'embryogénèse dentaire
III. Embryogenèse bucco-faciale
IV. Morphogenèse primaire des lames dentaires
IV 1. Les épaississements épithéliaux
IV 2. la lame primitive
IV 3. la lame dentaire
IV 4 les germes dentaires
V. Morphogenèse primaire du germe dentaire
V 1. Stade du bourgeon
V 2. stade de la cupule
VI. Morphogénèse coronaire définitive du germe
dentaire
VI 1. Stade de la cloche
VI 2 . Différenciation cellulaire et élaboration
des matrices minéralisés
IV 2 .1.differnciation de l odontoblaste
IV 2 . 2.differnciation de l ameloblaste
VII.Morphogènse de la racine
VIII.Morphogènse du parodonte
(os alveolaire; cémentogenese;fibres de
sharpey)
CONCLUSION
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3. Bibliographie
● EM-p 22-57143Embryologie de la dent M. Goldberg
● Cours 2012/2013 Master .Pr rafeel
nefussi.université P7
● La Dent normale et pathologique. De boeck
university
● Embryologie Dentaire ; Introduction à la biologie
du développement ; R.Benoit, M.Lemire et
C.PELLERIN
I. Introduction
L'embryologie de l'organe dentaire se produit au niveau
d'un seul des trois feuillets qui constitue l'embryon, le
feuillet ectoblastique ; a ce stade deux groupes de cellule
migrent au niveau de la face et s'associent pour créer
chaque dent :
-le groupe des cellules ectoblastiques.
-le groupe des cellules de la crête neurale.
Histologiquement, l'odontogenèse débute pendant les
étapes initiale du développement cranio-facial
II. Rappels sur l’embryogénèse
dentaire :
Chez l'embryon humain, dès le 22 eme jour , le
tube nerveux se ferme lentement en direction
3
4. caudale et en direction céphalique ou il présente
a partir du 24 eme jour des dilatations appelées
vésicules primaires: le rhombencéphale , le
mésencéphale t le prosencéphale; ce dernier
communique jusqu' au 27 eme jour avec la cavité
amniotique par le neuropore antérieur
III. Embryogenèse bucco-faciale
à la fin du stade de neurulation, on observe un
mouvement antéro-postérieur qui ramène la partie
antérieure (céphalique) de l’embryon sur la partie
cardiaque.
L’espace ainsi créé entre l’ébauche cardiaque et la partie
céphalique est à l’origine de la future cavité buccale
appelée encore à ce stade stomodéum.
Pendant ce mouvement antéro-postérieur, on observe la
formation de plicatures qui donneront les arcs pharyngés.
C'est à partir du 1er arc pharyngé que se développent les
procès maxillaire et mandibulaire
....Vers le 28ème jour, il y a prolifération des masses
cellulaires latérales du 1er arc dans la zone distale
(antérieure), puis dédoublement de ce premier arc
menant à la formation dans sa partie supérieure du
procès maxillaire et dans sa partie inférieure du procès
mandibulaire.
...Vers le 30ème jour, on observe dans la partie
supérieure du procès mandibulaire et sur la partie
inférieure du procès maxillaire le développement d’un
épithélium différent de l’épithélium oral : c'est
l’épithélium odontogène .
...Vers le 35ème jour, la partie antérieure du bourgeon
céphalique va proliférer pour donner le bourgeon nasal
4
5. ...Vers le 36ème jour, sur la partie inférieure du bourgeon
nasal apparaissent 2 épithélia odontogènes.
Enfin, vers le 38ème jour, on peut observer la formation
d’un épithélium odontogène (EO) continu par la fusion des
différents epithelia.
En résumé, l'’EO maxillaire est formé par la fusion de : 4
épithélia :
2 venant du procès maxillaire
2 venant du bourgeon nasal.
Au niveau mandibulaire, c’est la jonction des 2 épithélia
odontogène émanant de la partie supérieure du procès
mandibulaire qui donne l’épithélium odontogène
mandibulaire.
5
6. un embryon humain de 7 semaines où l'on peut voir les
procès maxillaire et mandibulaire ainsi que le procès
nasal que nous venons de mettre en place.
Il est à noter que certaines pathologies importantes
telles les fentes palatines ainsi que les fentes labiales
encore appelées bec de lièvre ont pour origine un
problème de fusion entre le procès maxillaire et le procès
nasal.- Des pathologies plus bénignes comme les
agénésies dentaires proviennent également d’une
défaillance dans les phénomènes de fusion des procès
maxillaire et nasal.
6
7. IV. Morphogenèse primaire des
lames dentaires
1 les épaississements épithéliaux :
Au 28ème
jour, des épaississements épithéliaux bilatéraux
apparaissent sur la face inferieure des bourgeons
maxillaires et sur les versants linguaux des bourgeons
mandibulaires. Ensuite au 37ème jour, les
épaississements de l’arc mandibulaire se rejoignent sur
la ligne médiane.
2 la lame primitive :
Accentuant sa prolifération, cet épaississement
épithélial s’enfonce dans le mésenchyme sous-jacent
pour former le mur plongeant ou lame primitive
constituée de 4 à 6 couches cellulaires. La couche la plus
profonde montre des cellules prismatiques à noyaux
allongés, orientées perpendiculairement à la membrane
basale et densément disposées.
7
8. La forme générale de la lame primitive est celle d’un fer
à cheval, puisqu’elle suit le bord des futurs maxillaires
Le mésenchyme sous-jacent présente une condensation
cellulaire aux limites encore mal définies mais en rapport
avec la lame primitive épithéliale. Des figures de mitoses
s’observent dans les deux tissus, traduisant une intense
prolifération cellulaire.
Vers le 40ème
jour de la vie intra-utérine, le volume de la
langue s’accroit et la lèvre inférieure s’individualise. La
lame épithéliale se creuse d’un sillon superficiel (futur
sillon vestibulaire ou sillon labio-gingival) par la lyse
rapide de ses cellules les plus superficielles donnant une
lame dentaire et une lame vestibulaire ; ainsi se dessine
la séparation des régions labiales ou jugales des
territoires maxillaires.
3 la lame dentaire :
C’est à ce stade et à partir de la lame primitive, se
constitue une expansion linguale ou palatine : c’est la
lame dentaire. En regard de cette lame épithéliale, la
condensation des cellules mésenchymateuses se précise
(alors qu’elle s’affaiblit au niveau de la lame vestibulaire).
Entre la langue et l'arc mandibulaire ou s'est enfoncée la
lame dentaire; un sillon profond s'installe: le sillon lingual
4 les germes dentaires :
Dans chaque futur maxillaire ; peu de temps après la
formation de la lame dentaire et a partir de celle-ci ; s
individualisent ;de place en place , coiffés par des
regroupements régionalisés de cellules
8
9. mésenchymateuse ; de petits renflement épithéliaux : les
bourgeons ; futurs organes de l email des dents
temporaires.
Ainsi se constitueront les bourgeons : des deux incisives ,
de la canine , de la 1 ere molaire temporaire (hémi-
arcade) ; puis le bourgeon de la 2 eme molaire temporaire
apparaitra ( a la 10 eme semaine) a l'extrémité
postérieure de la lame dentaire , suivi plus tard (16 eme
semaine) par celui de la 1 ere molaire définitive
V. Morphogenèse primaire du germe
dentaire
Le germe dentaire associe des formations d'origine
différente, épithéliale et mésenchymateuse. Sa
morphogenèse primaire regroupe des stades successifs
depuis l'apparition du bourgeon jusqu' a la constitution du
follicule dentaire, le terme 'stade' correspondant en
quelques sorte a un 'instantané' du développement du
9
10. germe. Chaque stade est surtout caractérisé par la
morphologie particulière du constituant épithéliale :
bourgeon, cupule cloche dentaire
a) stade de bourgeon:
Partie épithéliale: elle se présente sous la forme d’un
cylindre qui s'enfonce dans l’ectomésenchyme. En coupe,
de l’extérieur vers l’intérieur, on peut reconnaître
différentes structures histologiques :
Membrane basale
Cellules basales
Cellules de remplissage
A la fin du stade de bourgeon, il peut être distingué dans
la partie apicale de ce cylindre épithélial (rond vert sur le
schéma),
une zone particulière constituant le Noeud de l'Email
Primaire (NEP). Ce NEP joue un rôle analogue à la crête
apicale ectodermique dans le développement du membre.
Il est constitué d’un petit nombre de cellules ne
présentant aucune différence morphologique mais on
peut, grâce à des techniques d'hybridation in situ, mettre
en évidence des molécules de signalisation et des
facteurs de transcription qui ne sont pas exprimées par
les autres cellules épithéliales.
Partie ecto-mésenchymateuse : les cellules ecto-
mésenchymateuses sont en périphérie des cellules
épithéliales. A ce stade, elles ne présentent aucune
caractéristique histologique si ce n’est la faible matrice
extracellulaire se traduisant par une forte densité
cellulaire ecto-mésenchymateuse.
Partie périphérique: Au stade de bourgeon, elle ne se
distingue pas vraiment de la partie ecto-
10
11. mésenchymateuse.
Membrane basale et interactions
épithéliomésenchymateuses.
L’ectoderme oral et le mésenchyme sous-jacent vont
interagir et contribuer à la formation d’une membrane
11
12. basale qui les sépare en formant un feuillet continu qui va
jouer un rôle déterminant dans leurs interactions. À
quelques variations tissulaires près, les composants
majeurs des membranes basales (MB) sont le collagène
de type IV, la laminine, le nidogène/entactine et des
protéoglycanes du type héparane sulfate (HSPG), le
perlecan en particulier . D’autres molécules matricielles
sont associées, parmi lesquelles des chondroïtine
sulfates protéoglycanes et des phospholipides .Tout
épithélium est séparé du tissu conjonctif par une
membrane basale, mais cette dernière présente des
variations importantes, se traduisant par des différences
de structure et en particulier d’épaisseur, de composition
(isoformes) et des pro- priétés spécifiques liées aux
fonctions jouées au sein de chaque tissu, lors des étapes
du développement embryonnaire ou au stade adulte.
Condensation mésenchymateuse.
Face à l’intrusion de la lame dentaire, les cellules
mésenchymateuses dérivées des crêtes neurales et du
mésenchyme para-axial migrent au voisinage de
l’épaississement épithélial initial qui prend rapidement la
forme d’un bourgeon. La condensation ou l’agrégation de
cellules mésenchymateuses peut résulter des
changements d’adhérence des cellules .
12
13. b)stade de Cupule
On peut subdiviser ce stade en deux stades : le stade de
cupule jeune . le stade de cupule âgée Ce stade est
caractérisé par un évasement de la partie épithéliale. En
effet, la prolifération épithéliale progresse et rencontre
cette densité cellulaire ecto-mésenchymateuse qu’elle va
contourner en prenant la forme d’une cupule.
Partie épithéliale: à partir de ce stade, la masse
épithéliale prend le nom d'organe de l’émail. Elle est
constituée de différentes strates cellulaires.
De l’extérieur vers l’intérieur : La strate cellulaire Externe
: Elle est constituée d’une seule couche cellulaire qui
tapisse toute la partie épithéliale de la cupule et est
appelée Epithélium Dentaire Externe (EDE) Ensuite, sous
cet épithélium externe, des cellules constituant la masse
épithéliale de la cupule et qui sont des cellules de
remplissage sans dénomination particulière à ce stade.
Enfin, la strate cellulaire Interne :
Elle est constituée d’une seule couche cellulaire qui
13
14. tapisse toute la partie épithéliale de la cupule sur sa
surface interne regardant les cellules ecto-
mésenchymateuses. Elle est appelée Epithélium Dentaire
Interne (EDI). EDE et EDI sont séparés des cellules ecto-
mésenchymateuses par une membrane basale (MB) Le
NEP est toujours présent.
Partie ecto-mésenchymateuse: Au sein de la densité
cellulaire regardant l'EDI, Il y a apparition d'une
vascularisation sans organisation particulière Partie
périphérique: Une organisation cellulaire périphérique
se forme qui créé une nouvelle entité: le sac folliculaire
(SF). Il commence à s'individualiser sous forme de strates
cellulaires relativement inorganisées.
Différences avec le stade de cupule jeune:
Partie épithéliale: On note la disparition du NEP. On
note également une modification morphologique des
cellules de remplissage. Ces cellules expriment des
glycoaminoglycans fortement hydrophiles. Ceci va
provoquer une entrée hydrique et les cellules vont se
14
15. dissocier et prendre une forme étoilée restant unies
simplement par des desmosomes. Ces cellules de
remplissage prennent alors le nom de réticulum étoilé
(RE). Les cellules de l’Epithélium Dentaire Interne faisant
face à l’ectomésenchyme s’allongent et prennent une
morphologie caractéristique Donc en coupe et de
l'extérieur vers l'intérieur, l’organe de l’émail constituant
la partie épithélial du futur germe dentaire sera formé
de : Epithélium Dentaire Externe (EDE) Réticulum Etoilé
(RE) Epithélium Dentaire Interne (EDI)
Partie ecto-mésenchymateuse: elle prend le nom de
papille ecto-mésenchymateuse. La vascularisation est
beaucoup plus organisée et il y a un début d'innervation.
Partie périphérique: le SF s'organise en strates
cellulaires.
VI. Morphogénèse coronaire définitive du germe
15
16. dentaire
A stade de la cloche :
partie épithéliale :
une 4e couche cellulaire appelée « stratum intermédium
» s'intercale entre le REet l'EDI.
Des Noeuds d'Email Secondaires (NES) apparaissent. Ils
sont localisés dans les zones des futures cuspides. (Ils
sont mentionnés en bleu sur le schéma)
Les cellules de l’EDI dans la zone centrale de la cloche se
modifient morphologiquement en prenant une forme
encore plus allongées en rapport avec un phénomène de
différenciation cellulaire pour donner les futurs
améloblastes à l'origine de l'émail.
EDI et EDE en périphérie de la cloche se juxtaposent pour
donner la gaine de Hertwig qui par prolifération cellulaire
va s'enfoncer dans l'ecto-mésenchyme. Cette structure
épithéliale sera à l'origine de la formation radiculaire.
Partie ecto-mésenchymateuse:
Une innervation se développe et un axe vasculaire se
forme.
A la périphérie, les cellules ecto-mésenchymateuses qui
font face aux cellules de l'EDI séparées de ce dernier par
une membrane basale se différencient en odontoblastes.
Ces cellules seront à l’origine du tissu dentinaire
coronaire.
Les germes étaient avant ce stade dans une gouttière
osseuse. Cette gouttière va se cloisonner pour se
transformer en crypte osseuse. Désormais, chaque germe
sera individualisé par rapport au germe adjacent.
C'est donc à ce stade de cloche, grâce à ces phénomènes
de différenciation cellulaire odontoblastique et
améloblastique que la morphologie coronaire dentaireva
s'établir. Dès qu'il y a différenciation cellulaire, une
morphologie dentaire se met en place, ce qui permet de
16
17. distinguer morphologiquement les différents germes
dentaires.
Partie périphérique:
La partie périphérique donne le sac folliculaire à l'origine
du ligamentdento-alvéolaire appelé encore ligament
parodontal ou « desmodonte » ou EPVD pour Espace
Pluripotentiel Volumétrique Desmodontal
Autres évènements histologiques : C’est au stade de
cloche que se forme la lame dentaire secondaire
responsable des germes des dents permanentes chez
l’être humain. Il se forme une lame dentaire secondaire
par lame dentaire primaire pour chacun des germes
temporaires. Il y aura donc une lame secondaire pour
l’incisive centrale temporaire qui sera à l’origine de
l’incisive centrale permanente (I1) ; une lame secondaire
pour l’incisive latérale temporaire qui sera à l’origine de
l’incisive latérale permanente (I2), une lame secondaire
17
18. pour la canine temporaire qui sera à l’origine de la canine
permanente (C) et une lame secondaire pour la 1ère
Molaire temporaire qui sera à l’origine de la 1ère
prémolaire permanente PM1)…
Par contre, la lame dentaire primaire de la 2ème molaire
temporaire sera à l’origine de 4 lames dentaires
secondaires, chacune d’entre elles donnant un germe
permanent qui seront en partant de la zone antérieure : le
germe de la 2ème Prémolaire permanente (PM2), le
germe de la 1ère molaire permanente (M1), le germe de la
2ème molaire permanente (M2)et enfin le germe de la
3èmemolaire permanente (M3). Il se forme donc 16 lames
dentaires secondaires par arcade dentaire
On note également l’apoptose de la lame dentaire
primaire et donc il n’y aura plus de liaison entre la cavité
orale et le germe dentaire temporaire en formation.
B Différenciation cellulaire et élaboration des
matrices minéralisés
Différenciation des odontoblastes :
Sous l’influence de l’épithélium adamantin interne, qui se
18
19. transforme en préaméloblastes, les cellules
fibroblastiques de la périphérie de la pulpe dentaire vont
commencer leur différenciation. Ces cellules se rangent
en pseudo-palissade, perpendiculairement à la membrane
basale. Elles prennent une forme polygonale puis
ovale.Les organites cellulaires deviennent matures et
commencent ainsi à l’élaboration de la prédentine.
•Différenciation des améloblastes :
L’histodifférenciation de l’organe de l’email (en 4couches
cellulaires distinctes) est réalisée très tôt au cours de
l’organogenèse dentaire, dès le stade de la cloche.
Au moment où les odontoblastes se rangent en
palissades à la surface de la pulpe, les cellules de
l’épithélium adamantin internes atteignent leur taille
définitive. Elles ont alors une forme prismatique et sont
tassées en colonnes, perpendiculairement à la surface de
la membrane basale, et leur noyau est allongé.
Dès qu’une première couche de prédentine est déposée,
les cellules de l’épithélium interne, ou préaméloblastes,
alignées, se différencient rapidement en
améloblastes.Ainsi sera déposée la matrice de l’email.
Dans la région des futures cuspides, elle sera
immédiatement minéralisée au contact de la jonction
amélo-dentinaire. Tandis que se forment les couches
successives d’email et de dentine, les odontoblastes et
les améloblastes sont éloignés les uns aux autres. Les
cellules de la réflexion de l’organe de l’email continuent à
proliférer et permettent la différenciation de nouveaux
améloblastes et par conséquent de nouveaux
odontoblastes. Cette activité permet d’agrandir l’organe
de l’email et la croissance de la couronne.
Lorsque la forme générale de la couronne est acquise, et
que le processus arrive à son terme, l’organe de l’email
commence à régresser
19
20. VII. Morphogenèse de la racine
(rhizagenèse) :
Lorsque s’achève la formation de la couronne, la zone de
réflexion de l’organe de l’email continue à se développer,
ses deux feuillets restent solidaires et vont former une
lame épithéliale appelée gaine de Hertwig qui va
s’enfoncer dans le conjonctif sous jacent.
Remarque:Dans les cellules des multiradiculées, la gaine
de Hertwig se plisse et par fusion de replis, des racines
s’individualisent.
Les cellules du feuillet interne de la gaine de Hertwig,
tournées vers la pulpe, bien que devenues incapables de
se transformer en améloblastes, conservent leur capacité
inductrice sur les cellules pulpaires, provoquant la
transformation des cellules pulpaires périphériques en
odontoblastes.
Celles-ci se multiplient, se rangent en palissade et
sécrètent la dentine radiculaire.
Du coté externe, la gaine de Hertwig ne provoque aucune
réaction du conjonctif voisin, lequel ne subit aucune
transformation tant que persiste cette gaine épithéliale.
20
21. Lorsque les premières couches de dentine ont été
élaborées dans la région radiculaire, la gaine épithéliale
de Hertwig se désagrège progressivement et de proche
en proche. Le contact direct de la dentine avec le
conjonctif qui l’entoure, transforme celui-ci en cément.
En périphérie du cément, les fibres conjonctives du sac
dentaire, s’organisent en faisceaux fibreux qui se fixent
d’une part à l’os alvéolaire et d’autre part au cément.
Ainsi va s’édifier le ligament alvéolo-dentaire, principal
constituant du parodonte.
21
22. VIII.Morphogenèse du
parodonte :
L’os alvéolaire :
Lorsque s’organise le complexe épithélio-conjonctif
qu’est le follicule dentaire, on observe dans le conjonctif
périphérique qui l’entoure, des condensations « en
coulées » qui, par minéralisation calcique, vont former les
travées osseuses.
Celles-ci se disposent en forme de coupe sous le follicule
et au fur et à mesure de la minéralisation de ce follicule,
les bords de la coupe s’allongent et arrivent à entourer
presque totalement l’organe folliculaire lorsque la
couronne d’email est formée. Seule persiste à la partie
supérieure, un orifice en entonnoir qui se rétrécit vers le
haut.
L’os alvéolaire qui apparaît vers le 4ème mois de la vie
intra-utérine, se forme par appositions periostiques, il
prend naissance sur l’os basal, mais aucune limite
22
23. anatomo-histologique n’est visible avec ce dernier.Sa
fonction est cependant totalement différente de l’os basal
car, entièrement voué à la dent, il nait et disparaît avec
elle.
Ainsi se forme cet os qui enchâsse les racines dentaires
et les sépare les unes des autres. Il présente une
corticale externe vestibulaire, linguale ou palatine et une
corticale interne radiculaire.
C’est du coté de la corticale interne, que les
remaniements osseux sont les plus fréquents par la suite.
C’est d’ailleurs dans cette zone interne que pénètre le
système ligamentaire ou desmodonte dans l’espace
compris entre la corticale interne et la racine dentaire.
C’est dans cet espace que s’organisent le cément et le
desmodonte.
Point important:
Le germe dentaire est entouré du sac folliculaire. Plus à
distance, des travées osseuses sont en formation. Il
s’agit d’un os de membrane, donc d’un processus ne
passant pas par la cascade chondrocyte-ostéoblaste,
mais où les cellules progénitrices se différencient
directement en ostéoblastes.
Il faut cependant noter qu’en culture, les cellules du
cartilage de Meckel se différencient en ostéoblastes. La
notion de différence de mode d’ossification entre
l’ossification de membrane et l’ossification
endochondrale pourrait donc être battue en brèche.
Remarque : au fur et à mesure que la racine a grandi, le
sac conjonctif, qui n’était que folliculaire au début (avant
la formation de la racine) s’allonge comme étiré par cette
poussée radiculaire. Une partie du sac devient donc péri-
coronaire et conserve son individualité jusqu’à l’éruption
de la couronne.
23
24. L’autre partie péri-radiculaire va être le singe de
transformations importantes : c’est à son niveau que se
produisent les phénomènes de la cémentogenèse et que
se constitue le système fibrillo-ligamentaire se Sharpey.
Cémentogenèse :
Ayant terminé son rôle, la gaine de Hertwig est
progressivement dissociée, disloquée et a été remplacée
par une substance a cellulaire apparue aux dépens de la
zone interne du sac conjonctif péri radiculaire, dans cette
substance, se différencient des éléments cellulaires : les
cémentoblastes qui se déposent en une seule rangée au
contact de la paroi dentaire, puis apparaît un réseau de
fibrilles pré-collagènes (différent des fibres de Sharpey).
Le cément (formé dans la zone la plus proche de la
dentine) semble faire corps avec la racine. En fait il en
reste séparé histologiquement par une membrane. De
même que la dentine, le cément peut continuer
de s’apposer même lorsque la dent a terminé sa
croissance.
Point important:
Mécanismes moléculaires et cellulaires menant à la
cémentogenèse
• La prolifération cellulaire s’effectue sous l’influence de
facteurs de croissance tels le TGF ou l’EGF.
• La migration est soumise à l’effet chémoattractif de
molécules de la MEC.
• L’adhésion de cellules indifférenciées (cellules souches
ou progénitrices) se produit sur les surfaces dentinaires
radiculaires. L’ostéopontine, la fibronectine, la ténascine,
une protéine de 55 kDa, la BSP et des protéines
d’adhésion jouent des rôles clés. La fibronectine est
associée à l’adhésion cellulaire dans les aires de
24
25. formation de précément.
• La différenciation de précurseurs en cémentoblastes :
les cellules de la gaine de Hertwig,l’ostéonectine/SPARC,
les Gla-protéines, la BSP, des protéoglycanes jouent un
rôle clé dans ces processus.
• La biosynthèse et la sécrétion de la matrice cémentaire
sont sous le contrôle des cémentoblastes.
Système fibrillaire de Sharpey :
En même temps que les cémentoblastes apparaissent, le
sac périradiculaire change de structure.
Les fibres conjonctives qui le constituaient étaient
disposées tangentiellement à l’axe de la racine, elles
disparaissent et laissent place à des faisceaux fibreux
qui, eux, sont orientés, en gros perpendiculairement au
contour de la racine, l’extrémité interne de ces fibrilles
fait partie du cément : c’est le cément fibrillaire.
L’extrémité externe est englobée dans la corticale
interne de l’os alvéolaire en plein développement.
Ainsi se constituent progressivement les fibres de
Sharpey qui vont constituer, lorsque la dent aura fait son
25
26. éruption un système ligamentaire qui, en s’orientant
progressivement deviendra véritablement fonctionnel,
mais lorsque la dent est encore incluse
physiologiquement, ce système n’est qu’ébauché.
Ainsi, l’ensemble cémonto-fibrillaire (appelé encore
parfois périodont) est un ensemble capable d’assurer,
selon les besoins, l’adaptation fonctionnelle des éléments
de soutien de la dent aux efforts mécanique auxquels
celle-ci est soumise.
Conclusion
L'organe dentaire au même titre que d’autres organes
(cheveux, glandes etc..) est le résultat d’un dialogue
moléculaire entre un épithélium et un mésenchyme.
Chaque dent est l’expression d’une signalitique
moléculaire site spécifique permettant l’expression d’une
combinatoire d’homéogènes spécifiques à chacune des
dents.
26