2. 2
introduction
une équation à résoudre : technosphère + écosphère
en analysant ses termes
avec deux solutions proposées
dont une seule me semble stable
sommaire :
notre environnement = la technosphère
la nature = l'écosphère
stratégie usuelle mais contestable
stratégie plus pertinente mais plus dérangeante
3. 3
notre environnement = la technosphère
la réalité de la vie humaine :
habiter la technosphère
un environnement technologique
"pervasif" (...)
"technosphère", "infosphère"
échelles :
intime
proximal
local
distal
global
4. 4
notre environnement = la technosphère
la naturalité (et l'ordinarité) de la technologie, un thème de
désidéologisation
désamorcer l'idéologie technophobe du
"naturel"
paradoxalement : désamorcer l'idéologie technophile de
l'"extraordinaire" technologique
5. 5
notre environnement = la technosphère
l'Homo Sapiens Technologicus : déjà technologicus mais devant
rester/devenir sapiens
et non pas : Homo Sapiens "dénaturé" parce qu'il est contraint de
devenir Technologicus
PUECH Michel, Homo
Sapiens
Technologicus.
Philosophie de la
technologie
contemporaine,
philosophie de la
sagesse
contemporaine, Paris,
Editions le Pommier,
2008, nouvelle éd.
poche 2016
6. 6
la nature = l'écosphère
la prise de conscience de la systémie globale à laquelle nous
devons la vie
écologie systémique
il n'y a de vie que dans un écosystème
tout écosystème est riche et complexe
diversité des espèces et des populations
théorie de l'évolution et génétique
la vie est un phénomène historique et unique
nous utilisons la même biochimie des protéines et du codage génétique que
les baleines et les bactéries : une même famille, une ascendance commune
7. 7
la nature = l'écosphère
bilan : unité de l'écosphère : génétique et fonctionnelle (hypothèse
Gaïa)
LOVELOCK James, Gaia a new look at life on earth, Oxford University
Press, 1987, traduction La terre est un être vivant : l’hypothèse Gaïa, Paris,
Flammarion, 1997.
chaque individu, chaque espèce, chaque population (naturelle) ou
civilisation (culturelle) est une entité très relativement autonome et
massivement interdépendante
nous sous-estimons gravement cette interdépendance massive
avec des fantasmes comme la vie dans l'espace par ex.
8. 8
la nature = l'écosphère
prise de conscience que toutes nos activités, notamment
industrielles, sont insérées dans l'écosphère
PASSET René, L’économique et le vivant, 1979, repr. Économica, 1996.
nos activités humaines sont destructives de l'écosphère, locale
(pollution) et globale (climat), qui est leur support...
= la question de la soutenabilité (volet écologique)
→ la crise la plus profonde de la modernité, crise de conscience
due à une prise de conscience
9. 9
stratégie usuelle mais contestable
= un "développement durable" signifiant...
"changer ce qu'il faut pour que rien de fondamental ne change"
une contrepèterie philosophique due à Aurélien Boutaud : "changer le
pansement ou penser le changement ?" http://wwwv1.agora21.org/entreprise/sommaire4.html
ambiguïtés du DD "déclaratif": communication institutionnelle,
verbalisme bien-pensant, cynisme de l'aubaine économique ou
concurrentielle
10. 10
stratégie usuelle mais contestable
question clé en éthique appliquée contemporaine, et dans les
sensibilités sociétales émergentes :
le déséquilibre action/discours
dans la vie personnelle
ex : les relations amicales ou amoureuses
dans la vie publique
ex : les accords de Paris sur le changement climatique en 2015, COP21
→ possibilités d'un DD
pragmatique →
11. 11
stratégie plus pertinente mais plus dérangeante
= l'harmonie plutôt que la
domination
un changement de paradigme
éthique et civilisationnel, à tous les
niveaux
intime, proximal, local, distal, global
PUECH Michel, Le développement
durable. Un avenir à faire soi-même,
Paris, Le Pommier, 2010.
12. 12
stratégie plus pertinente mais plus dérangeante
domination de la nature
ses origines culturelles profondes : nous sommes "hors nature", elle
est à notre disposition
WHITE Lynn,"The historical roots of our ecological crisis", Science, vol. 155,
1967, p. 1203-1207 - http://www.zbi.ee/~kalevi/lwhite.htm
HEIDEGGER Martin, "La question de la technique" [1954], in Essais et
conférences, A. Préau (trad.), Paris, Gallimard, 1973.
une pensée unique, ou plutôt un modèle de fonctionnement unique :
l'ingénierie
= optimiser un système sous contraintes données (…)
évaluation philosophique :
fonctionne très bien dans les
domaines pertinents mais
demande un niveau de méta-
réflexion
sur domaines, objectifs, méthodes
13. 13
stratégie plus pertinente mais plus dérangeante
≠ domination des humains
la nature humaine est un donné biologique, évolutionniste et culturel
qui n'a pas changé depuis la préhistoire :
violence et domination sont les solutions privilégiées
par rapport à intelligence et coopération,
mais la culture et l'éducation peuvent inverser cette hiérarchie
ici aussi une pensée unique, ou plutôt un modèle de fonctionnement
unique : résoudre les problèmes
en installant
un système de domination/soumission
politique, organisationnelle, etc.
14. 14
stratégie plus pertinente mais plus dérangeante
système de valeur alternatif :
l'harmonie et l'insertion dans l'harmonie
origine culturelle non-européenne (philosophie chinoise, bouddhisme,
zen, ...)
réappropriations philosophiques contemporaines – HERSHOCK Peter D,
Reinventing the wheel: a Buddhist response to the information age, Albany,
N.Y., State University of New York Press, 1999.
réappropriation "écosophique" – NAESS Arne, Une écosophie pour la vie.
Introduction à l’écologie profonde, N. Mubalegh et P. Madelin (trad.), Seuil,
2017.
15. 15
stratégie plus pertinente mais plus dérangeante
"domination" de soi (sagesse)
et construction d'harmonies collaboratives
la 3e forme de domination : pas domination des choses (technologie,
ingénierie) ni des autres (politique, pouvoir) mais de soi
en fait : pas une "domination" car elle est autonomie (≠ hétéronomie),
donc éthiquement elle produit responsabilité et dignité (valeur intrinsèque)
insérer l'humain dans l'écosphère / dans la technosphère
en toute conscience (awareness) et donc en toute responsabilité
en toute harmonie
à partir de ce que nous savons des fonctionnements de l'écosphère et de la
technosphère → des disciplines scientifiques utilisées non pour dominer la nature
mais pour s'y insérer
à partir de ce que nous ressentons → une réhabilitation de l'émotion dans nos
systèmes de valeur (relation avec la nature, mais aussi avec les autres humains, et
avec soi-même)
véritablement "habiter" nos sphères d'existence
16. 16
stratégie plus pertinente mais plus dérangeante
bilan : insérer la technosphère dans l'écosphère
plutôt que le contraire
une image de science-fiction utopique :
une planète verte et
sauvage avec des îlots
de civilisation
ultra-technologique
≠ une planète grise de
technologies sales avec
des îlots de nature
protégée