Petit topo, destiné entre autres à nos amis français, expliquant brièvement quelle place devrait occuper l'Intelligence Stratégique (IS) au sein du monde économique wallon.
Utilisez intelligemment Google Trends pour VOTRE Market Intelligence!
L’Intelligence Stratégique dans le contexte général de l’économie wallonne
1. L’Intelligence
Stratégique
dans
le
contexte
général
de
l’économie
wallonne
Valéry
MAINJOT
–
22/05/2013
La
Région
wallonne,
entité
compétente
en
matière
d’économie
La
Wallonie
est
une
des
trois
Régions
composant
l’Etat
belge,
fédéralisé
progressivement
depuis
les
années
1970.
La
Région
wallonne
comptait
3,2
millions
d’habitants
au
premier
janvier
2012
i
.
L'économie,
les
PME,
le
commerce
extérieur,
les
technologies
nouvelles
et
l'enseignement
supérieur
sont
des
compétences
régionales.
Le
nombre
de
créations
d’entreprises,
indicateur
de
la
capacité
entrepreneuriale
Selon
une
étude
de
GRAYDON,
une
entreprise
wallonne
sur
81
a
fait
faillite
en
2011
ii
.
En
2011,
2968
entreprises
ont
fermé,
représentant
une
hausse
de
8,4
%
par
rapport
à
l’année
précédente.
Heureusement,
cette
hausse
des
faillites
n’a
pas
entraîné
une
augmentation
des
pertes
d’emploi
iii
.
Globalement,
les
créations
d’entreprise
ont
du
mal
à
compenser
les
faillites.
Depuis
la
deuxième
année,
le
nombre
de
créations
d’entreprises
a
diminué
en
Wallonie
(-‐3%
sur
le
1
er
trimestre
2013
par
rapport
à
la
même
période
en
2012).
La
province
de
Liège
semble
par
contre
jouir
d’une
dynamique
plus
favorable
avec
un
accroissement
de
7
%
du
nombre
de
nouvelles
entreprises
créées
iv
.
Selon
le
Syndicat
Neutre
des
Indépendants
(SNI),
le
recul
de
l’entreprenariat
est
en
partie
la
conséquence
des
difficultés
de
financement
éprouvées
par
les
candidats
entrepreneurs
ne
disposant
pas
des
fonds
propres
suffisants
pour
lancer
leur
société.
Il
apparaît
primordial
de
faire
évoluer
les
relations
entre
les
banques
et
les
entrepreneurs
afin
d’endiguer
ce
phénomène
de
recul.
Ce
constat
étant
identique
en
Flandres,
Sabine
Laruelle,
Ministre
fédérale
des
Classes
Moyennes
et
des
PME,
a
présenté
en
2012
des
mesures
visant
à
faciliter
le
financement
des
entreprises,
passant
entre
autres
par
certaines
contraintes
imposées
aux
banques.
En
règle
générale,
à
titre
de
réponse
à
une
volonté
entrepreneuriale,
les
autorités
et
services
publics
doivent
apporter
un
cadre
favorable
à
la
concrétisation
des
projets
les
plus
pertinents.
Plus
que
jamais,
les
secteurs
privé
et
public
travaillent
donc
aujourd’hui
de
concert
dans
le
cadre
des
plans
de
relance
de
l’économie.
Les
initiatives
pour
favoriser
l’entreprenariat
sont
nombreuses
et
proviennent
de
divers
horizons
(AS-‐E,
AS-‐T,
SOWACCESS,
SOWALFIN,
SPI,
IFAPME,
HEC-‐ULg,
etc.)
Le
commerce
extérieur,
axe
fort
de
l’économie
wallonne
Selon
«
Invest
in
Wallonia
»,
les
exportations
wallonnes
représentent
75
%
du
PIB
de
la
Wallonie.
Les
trois
premiers
clients
étrangers
(hors
Flandre)
sont
les
pays
limitrophes
de
la
Belgique
:
la
France,
l’Allemagne
et
les
Pays-‐Bas
v
.
Les
exportations
wallonnes
n’ont
cependant
pas
échappé
aux
différentes
crises
et
ont
fini
par
connaître
un
recul
en
2012,
fait
qui
n’était
plus
arrivé
depuis
longtemps.
Plus
inquiétant,
sur
les
trois
premiers
trimestres
de
2012,
les
exportations
ont
connu
une
baisse
de
8,1
%
vers
les
BRIC
(Brésil-‐Russie-‐Inde-‐Chine)
alors
même
que
celles
de
nos
voisins
et
de
l’UE15
grimpaient
de
8,5
%
vi
.
Ce
constat
met
en
évidence
les
difficultés
encore
éprouvées
par
les
entreprises
wallonnes
à
saisir
les
nouvelles
opportunités,
notamment
en
provenance
des
marchés
émergents.
Une
économie
héritière
d’une
lourde
tradition
industrielle
La
Wallonie
réalisa
sa
révolution
industrielle
très
peu
de
temps
après
l’Angleterre
et
resta
longtemps
une
région
très
prospère,
au
niveau
d’industrialisation
supérieur
à
la
moyenne
européenne.
Au
lendemain
de
la
seconde
guerre
mondiale,
les
industries
automobile
et
motocycliste
de
la
région
connurent
le
déclin
vii
.
Les
marques
de
renommée
telles
que
Saroléa,
Gillet
et
FN
disparurent
de
la
route.
Peut-‐être
pas
définitivement,
si
l’on
se
réfère
au
récent
retour
sur
le
marché
de
la
fameuse
marque
liégeoise
Impéria
dans
la
niche
des
voitures
de
sport
hybrides
«
haut
de
gamme
».
2. Après
avoir
façonné
l’histoire
économique
et
le
paysage
urbain
wallons,
l’exploitation
minière
du
charbon
s’est
éteinte
en
1984,
année
de
la
fermeture
de
la
dernière
exploitation
de
houille
à
Roton
Sainte-‐Catherine
viii
.
La
sidérurgie
qui
a
largement
contribué
à
la
prospérité
des
villes
de
Liège
et
Charleroi
et
de
la
Wallonie
en
général
possède
un
avenir
aujourd’hui
incertain.
De
nombreux
acteurs
du
monde
politique
et
économique
se
battent
néanmoins
toujours
pour
conserver
une
sidérurgie
intégrée
wallonne.
Bien
que
la
Wallonie
soit
une
région
de
longue
tradition
industrielle,
la
contribution
globale
de
l’industrie
à
l’économie
wallonne
diminue
cependant
progressivement.
En
2010,
l’industrie
principalement
chimique,
pharmaceutique,
métallurgique
et
agro-‐alimentaire
ne
représentait
plus
que
7,6
%
des
entreprises
privée,
13,2
%
de
l’emploi
salarié
et
14,5
%
de
la
valeur
ajoutée
de
la
région.
Par
contre,
en
2009,
87
%
des
investissements
de
R&D
étaient
encore
réalisés
au
sein
de
cette
industrie
ix
.
Cette
disproportion
«
moyens
VS
résultats
»
illustre
clairement
la
concentration,
parfois
malsaine,
des
investissements
au
sein
des
grandes
entreprises
industrielles.
L’OCDE,
dans
son
examen
sur
l’innovation
régionale
wallonne,
a
également
réalisé
ce
même
constat
x
.
Les
PME,
squelette
de
l’économie
wallonne
actuelle
Le
tissu
économique
wallon
est
principalement
composé
de
PME
(78
%
de
TPE,
17%
de
PE,
4%
de
ME)
pour
la
plupart
non
industrielles.
Les
grandes
entreprises
(GE)
employant
plus
de
200
personnes
représentent
moins
de
1
%
des
entreprises
de
la
région
xi
.
Par
opposition
à
l’industrie
manufacturière,
le
secteur
marchand
représente
79
%
de
la
valeur
ajoutée
régionale.
Et
parmi
celui-‐ci,
la
contribution
du
secteur
des
«
services
»
s’élève
à
hauteur
de
66%.
L’immobilier,
les
services
aux
entreprises,
le
commerce,
le
transport
et
les
communication
occupent
une
place
prépondérante
dans
l’économie
des
PME
xii
.
La
Région
wallonne
est
consciente
de
l’importance
des
TPE
et
PME
régionales.
Afin
d’aider
au
mieux
celles-‐ci
dans
leurs
activités,
elle
implémente
continuellement
un
maximum
des
recommandations
pertinentes
de
la
Commission
européenne
dans
le
domaine
de
l’aide
aux
PME
(cf.
«
SBA
:
Small
Business
Act
»
pour
l’Europe
en
2008
et
réexamen
du
SBA
en
2011).
Le
principe
«
Think
Small
First
»
est
aujourd’hui
au
centre
des
débats
de
politique
économique
régionale.
Le
Service
Public
de
Wallonie
qui
désire
faire
des
PME
des
entreprises
à
forte
croissance,
mise
notamment
sur
leur
intégration
de
l’innovation.
L’innovation
comme
outil
de
croissance
des
PME
Certaines
entreprises,
particulièrement
les
industries,
doivent
continuer
à
investir
dans
l’innovation
technologique.
Cependant,
elles
ne
doivent
pas
se
limiter
à
ce
pan
de
l’innovation,
même
si
elles
sont
parfois
guidées
par
des
directeurs
ou
des
membres
du
monde
politique
convaincus
que
l’innovation
se
résume
à
la
R&D.
Aujourd’hui,
l’innovation
non
technologique
est
un
outil
très
puissant
accessible
à
l’ensemble
des
PME.
Partant
du
principe
que
la
mise
sur
le
marché
de
nouveaux
produits
n’assure
pas
toujours
la
pérennité
à
moyen
terme
de
certaines
entreprises,
l’innovation
non
technologique
peut
dès
lors
parfois
s’avérer
davantage
profitable
que
la
R&D.
Le
groupe
«
Pôles
de
compétitivité
»
(RW,
IWEPS,
CESW)
a
d’ailleurs
identifié
le
rééquilibrage
de
la
R&D
vers
l’innovation
au
sens
large
comme
un
défi
pour
la
compétitivité
wallonne.
L’innovation
peut
se
retrouver
dans
l’adoption
d’une
politique
et
d’une
plateforme
d’échange
des
connaissances
(Knowledge
Management/Sharing,
RSE-‐
réseau
social
d’entreprise)
ou
encore
d’une
nouvelle
méthode
de
gestion
des
ressources
humaines.
Mais
l’innovation
peut
aussi
aller
jusqu’à
l’adoption
d’un
nouveau
Business
Model
pour
l’entreprise
(exemple
:
Business
Model
Generation
xiii
)
ou
l’implémentation
d’un
concept
relativement
récent
comme
celui
de
l’Intelligence
Stratégique.
Adopter
l’innovation
comme
outil
managérial
permet
de
dépasser
la
simple
quête
de
hausse
de
compétitivités
(coût,
prix,
«
hors
prix
»).
L’innovation
permet
de
booster
la
créativité,
la
pro-‐activité
et
l’agilité
de
3. l’entreprise.
Ces
qualités
permettront
à
l’entreprise
de
mieux
identifier
et
gérer
ses
différentes
stratégies
de
croissance
(cf.
matrice
d’Igor
ANSOFF).
L’intelligence
stratégique
(IS),
innovation
nécessaire
pour
la
PME
wallonne
Aujourd’hui,
on
constate
que
trop
peu
de
PME
pratiquent
l’Intelligence
Stratégique,
discipline
mieux
connue
en
France
sous
le
nom
d’Intelligence
Economique.
La
Région
Wallonne,
l’agence
de
stimulation
économique
AS-‐E
et
de
nombreux
opérateurs
de
l’animation
économique
(CCI-‐H,
SPI,
etc.)
conscientisent
les
PME
à
l’importance
du
sujet
et
les
soutiennent
également
dans
leur
démarche
d’appropriation
et
d’implémentation
de
l’IS.
En
général,
l’entreprise
wallonne
doit
impérativement
soit
acquérir,
soit
améliorer
les
trois
capacités
suivantes
:
• La
connaissance
approfondie
de
son
environnement
métier
(Market
Intelligence,
veille
stratégique)
dans
le
but
de
créer
une
asymétrie
informationnelle
avec
ses
concurrents
;
• La
protection
de
ses
informations
sensibles
et
de
sa
propriété
intellectuelle
(P.I.)
afin
de
premièrement
éviter
d’être
volontairement
déstabilisée
et
deuxièmement
d’exploiter
seule
et
le
plus
longtemps
possible
les
investissements
qu’elle
a
consentis;
• L’influence
(«
lobbying
»)
afin
d’orienter
à
son
profit
les
décisions
des
acteurs
de
ses
environnements
micro
et
macro
(client,
partenaire,
cadre
législatif,
etc.).
i
SPF
Economie
–
Website
officiel
05/2013
–
“Population
par
sexe
et
nationalité
pour
la
Belgique
et
les
régions,
2002
et
2012
»-‐
http://statbel.fgov.be/fr/statistiques/chiffres/population/structure/natact/beletr/
ii
Zenito
-‐
Website
officiel
05/2013
-‐
«
Nombre
record
de
créations
d'entreprises
d'une
part
et
de
faillites
d'autre
part
»
-‐
http://www.zenito.be/fr/entrepreneur/nouvelles/nombre-‐record-‐de-‐creations-‐dentreprises-‐dune-‐part-‐et-‐de-‐faillites-‐dautre-‐
part#.UZxQzKl0-‐Xo
iii
SPF
Economie
–
Website
officiel
05/2013
-‐
“Plus
de
faillites,
moins
de
pertes
d’emploi”
http://statbel.fgov.be/fr/statistiques/organisation/dgsie/diffusion/statbel/a_la_une_archives/a_la_une_2012/2011-‐
plus_de_faillites_moins_de_pertes_d_emploi.jsp
iv
L’Express
-‐
Website
officiel
05/2013
–
«
Le
nombre
de
nouvelles
entreprises
en
Belgique
continue
de
diminuer
»
-‐
http://www.express.be/business/fr/economy/le-‐nombre-‐de-‐nouvelles-‐entreprises-‐en-‐belgique-‐continue-‐de-‐diminuer/189135.htm
v
INVEST
IN
WALLONIA
-‐
Website
officiel
05/2013
-‐
“Exporter
pour
vous
développer”
vi
AWEX
–
Agence
wallonne
à
l’Exportation
et
aux
Investissements
Etrangers
-‐
Website
officiel
05/2013
-‐
«
Evolution
des
exportations
wallonnes
au
cours
des
trois
premiers
trimestres
2012
»
vii
Michel
Mohring
-‐
2011
-‐
«
Le
déclin
de
notre
industrie
motocycliste
liégeoise»
viii
SPW
-‐
Direction
des
risques
industriels,
géologiques
et
miniers
–
“Gestion
des
risques
miniers
en
Wallonie,
les
outils
WebGIS
au
service
de
la
prévention”
-‐
Daniel
PACYNA,
Marc
SALMON
&
Patricia
RUSCART
-‐
2012
ix
UWE
–
Union
Wallonne
des
Entreprise
-‐
Website
officiel
05/2013
-‐
“La
situation
de
l’industrie
wallonne”
http://www.uwe.be/economie/industrie/la-‐situation-‐de-‐lindustrie-‐wallonne
x
OCDE
–
Organisation
de
Coopération
et
de
Développement
Economiques
–
«
Examens
de
l’OCDE
sur
l’innovation
régionale:
Wallonie,
Belgique
–
2012
»
xi
ONSS
–
2010
xii
SPW
–
Website
officiel
05/2013
-‐
«
Valeur
ajoutée
du
secteur
tertiaire
»
/
http://environnement.wallonie.be/enviroentreprises/pages/etatEnviIndustrie.asp?doc=syn-‐ter-‐val
xiii
Business
Model
Generation
–
2009
–
Yves
Pigneur
&
Alexander
Osterwalder