Interroger le travail scientifique en ligne : ou le développement d’une appro...
191202 enjeux de la publication scientifique en open acess
1. Enjeux de la recherche
en open access
Quels sont les enjeux de la publication en libre accès pour la communauté scientifique ? Comment les
nouvelles pratiques de communication modifient-elles le rapport de la communauté des chercheurs à la
pratique de publication et d’édition de leurs résultats ? Quels sont les fondements de ces pratiques en
termes de validation et de partage des savoirs ? Quels sont les modèles économiques sous-jacents ? Peut-
on parler d’une éthique de la publication en libre accès ? Comment la notion de bien commun intervient-
elle dans les pratiques de sciences ouvertes ?
Au fil de l’intervention, nous aborderons également les pratiques concrètes de la publication et de la
lecture en libre accès.
Mélodie FAURY – faury @unistra.fr - 2 décembre 2019
2. D’où je parle ?
Quelles pratiques ?
• De la biologie aux sciences de l’information et de
la communication
• Consultation en ligne : modifie profondément la
pratique de bibliographie
• Mise en ligne de mes articles – Archives ouvertes
• Blogging et effets du blogging – individuel et
collectif
• Twitter & communauté en ligne
• Construction - Jury de la thèse
• CS d’Hypothèses
3. Contexte de découverte Open Access
• Acteurs réflexifs – sur la lecture et les nouvelles pratiques de recherche
• Approche par les pratiques de communication des chercheurs
• Rapports science et société
• Statut du savoir dans la société
• Problématique liés aux modèles économiques des éditeurs
• Questions autour de l’interdisciplinarité
• Des modifications de pratiques par le numérique
• Du rapport au savoir
• Du rapport à la publication à sa validation
• Légitimité et éthique
• Sciences citoyennes (ex A.Casili et sociologie en direct à partir des réseaux)
6. Intro. Cycle de la recherche et notion de bien commun
Source :
https://101innovations.wordpress.com/2016/12/
15/academic-social-networks-the-swiss-army-
knives-of-scholarly-communication/
7. Intro. Cycle de la recherche
PRÉPARATION
TERRAIN, RECOLTE DE DONNÉES,
RÉSULTATS,
ANALYSES
ÉCRITURE, RÉDACTION
PUBLICATION
« CLASSIQUE »
VALORISATION
« OUTREACH »
EVALUATION
8. ORIGINE DU CONCEPT
Elinor Ostrom
Prix Nobel 2009
https://fr.wikipedia.org/wiki/Elinor_Ostrom
« Elinor Ostrom ou la réinvention
des biens communs » par Hervé Le Crosnier
https://blog.mondediplo.net/2012-06-15-
Elinor-Ostrom-ou-la-reinvention-des-biens-
communs
La notion de bien commun
Et ouvrage clé en 2006
11. « Information, savoir et culture sont chaque jour un peu plus le cœur
battant de nos sociétés. Eléments premiers d’une part croissante de notre
activité économique, ils contribuent à façonner nos manières de faire
société. Nos apprentissages et nos modes cognitifs, notre engagement dans
le travail rémunéré tout comme notre autonomie par rapport à ses
institutions, nos relations aux autres, nos pudeurs et nos exhibitions, notre
espace-temps, nos attentions et inattentions, l’accord de notre confiance et
la constructions de nos choix, nos déplacements, notre connaissance de soi,
nos rapports aux objets, notre distance ou notre attachement à l’égard de
la res publica…. Autant de champs bousculés, voire transformés par cette
ébullition créative que l’on appelle société de la connaissance »,
Valérie Peugeot, « Les biens communs, une utopie pragmatique », p.14-19,
dans Libres savoirs - Les biens communs de la connaissance, 2011
Les biens communs
12. Les biens communs
• Accès aux savoirs
• Biens communs de la connaissance
• Justice cognitive
13. Les biens communs
« Ce qui fait « communauté », selon le sens classique du terme, ne relève pas d’une
activité Nous voudrions donc montrer que la catégorie du commun intéresse de très près
la sociologie en ce qu’elle déplace l’opposition classique (qui était aussi politique) entre
communauté traditionnelle (« holiste ») et société moderne (« individualiste »). Elle
permet de penser une façon moderne de « faire communauté », laquelle ne vise pas à
réactiver la communauté close fondée sur l’identité des semblables, nostalgie à la source
de toutes les « révolutions conservatrices », mais à réactualiser la conception d’une
société de coopérateurs-citoyens fondée sur la mise en commun des singularités. En ce
sens, le mouvement des communs renoue avec les intuitions sociologiques et politiques
les plus puissantes qui, de Pierre-Joseph Proudhon à Marcel Mauss, ont cherché à penser
l’institution moderne de la réciprocité.
(…) Avec le « commun » ainsi entendu, on est très loin de l’idée attachée au concept
sociologique de communauté, dans le contenu duquel l’appartenance, l’héritage,
l’identité, l’interconnaissance immédiate sont des dimensions privilégiées. »
Christian Laval, « « Commun » et « communauté » : un essai de clarification sociologique », SociologieS [En ligne],
Dossiers, Des communs au commun : un nouvel horizon sociologique ?, mis en ligne le 19 octobre 2016, consulté le
01 juin 2018. URL : http://journals.openedition.org/sociologies/5677
14. Les biens communs
La communauté retrouvée ?
La modernité du commun
Le retour vers l’association ?
Force collective contre communauté
Une société d’individus coopérants
Christian Laval, « « Commun » et « communauté » : un essai de clarification sociologique »,
SociologieS [En ligne], Dossiers, Des communs au commun : un nouvel horizon sociologique
?, mis en ligne le 19 octobre 2016, consulté le 01 juin 2018. URL :
http://journals.openedition.org/sociologies/5677
16. Le contexte numérique et les
nouvelles possibilités
• Biens non rivaux
• Change le rapport au savoir
• Le savoir a d’autant plus de valeur qu’il est partagé
• Au cœur de notre épistémologie et de nos pratiques
professionnelles de chercheurs
Source : Qu’est-ce que l’accès ouvert ? https://books.openedition.org/oep/1600
17. LA NOTION DE BIEN COMMUN DE LA CONNAISSANCE
« Par Biens Communs, nous entendons plusieurs choses : il s’agit d’abord
de ressources que nous voulons partager et promouvoir, que celles-ci soient
naturelles – une forêt, une rivière, la biosphère -, matérielles – une machine-
outil, une imprimante – ou immatérielle – une connaissance, un logiciel,
l’ADN d’une plante ou d’un animal –. Il s’agit aussi des formes de
gouvernance associées à ces ressources, qui vont permettre leur partage, le
cas échéant leur circulation, leur valorisation sans destruction, leur protection
contre ceux qui pourraient atteindre à leur intégrité. Les Biens Communs
sont donc à la fois une approche alternative de la gestion de biens et de
services, qui bouscule le modèle économique dominant basé sur la propriété,
et un imaginaire politique renouvelé. »
Source : définition de l’association VECAM
29. Mélodie FAURY – faury @unistra.fr - 27 octobre 2017
Pourquoi déposer ses travaux dans les
archives ouvertes ?
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46. Né en 1991 autour du projet ArXiv, formalisé en
2001 par la Déclaration de Budapest, inscrit
dans les recommandations européennes en
2012, et dans la loi française en 2016, l’accès
ouvert est le mouvement de diffusion gratuite
de la production scientifique sur le Web.
Source : Qu’est-ce que l’accès ouvert ? https://books.openedition.org/oep/1600
Accès ouvert
47. Source : Le livre de Peter Suber, Open Access, est un manuel qui s’adresse à la
communauté scientifique
L’open access : lève les barrières à l’accès et maintient toutes les protections
du droit d’auteur sur les textes, ce qui signifie qu’ils ne peuvent être
reproduits ou modifiés qu’après une autorisation explicite, dans le cadre d’un
contrat de cession de droit. La principale exception à cette protection est le
droit de courte citation, qui autorise les lecteurs à citer l’œuvre tant que
l’extrait cité reste bref.
L’accès libre : c’est un open access qui accorde aussi des droits
supplémentaires au lecteur, c’est-à-dire des libertés. Parmi elles, le droit de
partage, donc de diffusion publique, est le plus important. Certaines versions
de l’accès libre accordent même un droit de modification de l’œuvre originale,
mais il en est rarement question dans le cadre de la publication académique,
pour d’évidentes raisons d’intégrité documentaire.’’
Source : Qu’est-ce que l’accès ouvert ? https://books.openedition.org/oep/1600
Open Access
48. Le contexte numérique et les
nouvelles possibilités
‘’Le passage de l’imprimé au numérique nous permet de proposer
des copies parfaites de notre travail.
Le fait de passer de l’informatique individuelle à un réseau global
d’ordinateurs connectés nous autorise à partager ces copies
parfaites avec une audience planétaire pour un coût quasi nul.
Cette possibilité de partage gratuit à l’échelon mondial a surgi il y a
une trentaine d’années avec l’apparition d'Internet.
Avant cela, il s’agissait d’une idée parfaitement utopique.’’
Source : Qu’est-ce que l’accès ouvert ? https://books.openedition.org/oep/1600
49. Le contexte numérique et les
nouvelles possibilités
• Biens non rivaux
• Change le rapport au savoir
• Le savoir a d’autant plus de valeur qu’il est partagé
• Au cœur de notre épistémologie et de nos pratiques
professionnelles de chercheurs
Source : Qu’est-ce que l’accès ouvert ? https://books.openedition.org/oep/1600
51. Pourquoi alors ces pratiques ne sont-
elles pas plus partagées ?
‘’ Les technologies numériques ont engendré plus d’une
révolution.
Celle qui nous concerne peut être nommée révolution de
l’accès au savoir.
Pourquoi les auteurs ne sont-ils pas plus nombreux à utiliser
cette révolution pour atteindre davantage de lecteurs ?
La réponse est claire. Les auteurs qui partagent leurs œuvres
de cette manière les mettent en accès ouvert, alors que
d’autres dépendent des ventes de leurs œuvres pour vivre,
ou tout au moins ils apprécient l’existence de ces ventes
même si leurs objectifs ne sont pas seulement financiers.’’
Source : Qu’est-ce que l’accès ouvert ? https://books.openedition.org/oep/1600
52. Les chercheurs
‘’ Il nous suffit de savoir qu’ils reçoivent un salaire de la part
des organismes qui les emploient, et que ce salaire leur
permet de diffuser leurs écrits gratuitement. Il nous suffit
aussi de savoir qu’ils écrivent pour avoir un impact et non
pour toucher des droits d’auteur, et que cet impact peut
favoriser leur carrière.’’
Le capital symbolique est au centre de notre profession.
Ce qui prime dans la motivation de la démarche n’importe pas
tant que cela (pour être visible, pour être reconnu, pour être
lu, pour partager le savoir par principe…). Mais l’effet de la
démarche sur la qualité scientifique de notre travail, à l’échelle
du collectif, et à l’échelle internationale, lui, est important.
Source : Qu’est-ce que l’accès ouvert ? https://books.openedition.org/oep/1600
53. l’accès ouvert est possible car…
Premièrement, les auteurs académiques détiennent les droits sur
leurs articles jusqu’au moment où ils transfèrent leurs droits, par
exemple à un éditeur.
Deuxièmement, la plupart des revues scientifiques ne paient pas
les auteurs pour leurs articles, ce qui incite ces auteurs à consentir
à l’accès ouvert sans perte de revenus.
Le fait qu’ils ne soient pas rémunérés pour leurs contributions les distingue
des musiciens, des cinéastes et de la plupart des auteurs. C’est la raison pour
laquelle les controverses sur l’accès ouvert pour la musique et les films n’ont
pas lieu d’être dans le choix d’un tel accès pour les articles scientifiques.
Source : Qu’est-ce que l’accès ouvert ? https://books.openedition.org/oep/1600
54. Revues académiques et rémunérations
Les revues académiques ne paient pas les
auteurs pour leurs articles depuis les tout
débuts de ces revues en 1665,
avec Philosophical Transactions, revue anglaise
publiée par la Société royale de Londres, et
le Journal des sçavans, revue française publiée à
Paris
Source : Qu’est-ce que l’accès ouvert ? https://books.openedition.org/oep/1600
55. Raisonnement par l’absurde…
La recherche ne serait sans doute pas plus libre
ou plus efficace si les universitaires optaient
pour une approche plus « commerciale »
Source : Qu’est-ce que l’accès ouvert ? https://books.openedition.org/oep/1600
56. Construction des savoirs au sein d’une
communauté scientifique
Liberté et conditions idéales pour contribuer à ce mouvement, en
revenant au sens même de notre pratique professionnelle de
construction de savoirs scientifiques au sein d’une communauté
‘’Ces auteurs chanceux sont les auteurs académiques, et les écrits
qu’ils diffusent sans compensation financière sont les articles
publiés dans des revues scientifiques à comité de lecture.
L’accès ouvert est le nom de ce type d’accès révolutionnaire que
ces auteurs peuvent procurer à leurs lecteurs puisque ces mêmes
auteurs touchent par ailleurs un salaire et ne sont donc pas
motivés par un gain financier.’’
Source : Qu’est-ce que l’accès ouvert ? https://books.openedition.org/oep/1600
57. Usage et valeurs
de la pratique de recherche
‘’L’usage selon lequel les articles scientifiques sont écrits en vue d’avoir
un impact plutôt que d’obtenir des profits
cet usage encourage la liberté académique et la recherche sérieuse, ce
qui est indispensable à l’avancement du savoir.
Il permet aux chercheurs de contester la sagesse des conventions et de
défendre des idées peu populaires, deux éléments essentiels de la liberté
académique. Il leur permet encore d’être très pointus et de défendre de
par le monde leurs idées auprès d’un petit groupe de spécialistes du
même sujet, ce qui est important pour repousser les frontières du savoir.
cet usage enlève tout souci financier à l’ensemble des chercheurs en leur
permettant de se concentrer sur la recherche de la vérité plutôt que sur
celle du profit.’’
Source : Qu’est-ce que l’accès ouvert ? https://books.openedition.org/oep/1600
58. Motivation, sens du métier
‘’ Ce n’est pas un hasard si les universitaires favorisent à la fois l’avancement
du savoir et celui de leur propre carrière.
Ces universitaires sont passionnés par certains sujets, certaines idées,
certaines questions, certains problèmes, certaines investigations ou
certaines disciplines.
Ils considèrent comme une chance d’avoir un métier qui leur permette de
poursuivre leur passion, et plus encore d’être récompensés pour cela.
Certains se consacrent exclusivement à apporter leur contribution à l’édifice
du savoir en ayant un impact dans leur domaine ou en créant un précédent
auprès de leurs collègues travaillant sur les mêmes sujets.
D’autres construisent leur carrière de manière stratégique dans le but
d’obtenir une promotion ou un poste permanent.
Mais ces deux voies convergent, non par le fait du hasard mais selon les
règles mêmes du monde académique.’’
Source : Qu’est-ce que l’accès ouvert ? https://books.openedition.org/oep/1600
59. Avancement du savoir
versus de la carrière
Le désir désintéressé du chercheur de contribuer à l’avancement du savoir
par des articles académiques peut tout à fait être couplé avec un intérêt
personnel pour l’avancement de sa carrière grâce à l’impact de tels
articles.
Les motifs du chercheur sont donc à la fois intéressés et désintéressés. Les
raisons qui vont le pousser à mettre son travail en accès ouvert sont à peu
près les mêmes qu’il a de publier des articles.
Le chercheur qui choisit l’accès ouvert pour ses propres articles sert les
intérêts des autres chercheurs sans être pour autant entièrement altruiste.
=> SYNERGIE et l’un est parfois interprété par l’autre, quelque soit la réelle
motivation / l’un sert l’autre
Source : Qu’est-ce que l’accès ouvert ? https://books.openedition.org/oep/1600
60. Intérêt des universités
L’avancement du savoir serait moindre, tout comme la liberté
académique et l’accès ouvert, si les articles des chercheurs
étaient des sources de revenus plutôt que des dons offerts au
monde.
Il n’est donc pas surprenant que les agences de financement et
les universités soient de plus en plus nombreuses à promouvoir
l’accès ouvert.
La mission qu’elles ont de contribuer à l’avancement du savoir les
incite à mettre la recherche qu’elles financent à la disposition de
tous pour lecture et réutilisation (à quelques exceptions près,
comme la recherche classifiée, par exemple).
Source : Qu’est-ce que l’accès ouvert ? https://books.openedition.org/oep/1600
61. Réticences – inégalités auteurs/
lecteurs ?
l’accès ouvert est tout aussi bénéfique pour les auteurs que
pour les lecteurs
Les auteurs souhaitent atteindre les lecteurs au moins autant
que les lecteurs souhaitent atteindre les auteurs.
Tout auteur aspire à bénéficier d’une audience plus large et
avoir ainsi un impact plus grand.
Les auteurs touchant des droits ont de bonnes raisons pour parvenir à un
compromis auprès d’un public plus restreint prêt à payer pour leurs écrits. Mais
les auteurs n’en touchant pas n’ont pas besoin d’un tel compromis pour
atteindre leur public puisque l’argent n’entre pas en ligne de compte.
Source : Qu’est-ce que l’accès ouvert ? https://books.openedition.org/oep/1600
62. A l’inverse, à quoi revient le fait de
réduire l’accès aux publications ?
‘’Supposons maintenant que le fait de vendre leurs écrits soit
dommageable à ces intérêts puisque ce choix réduirait à la fois
leur audience et leur impact.
Ce choix altérerait également leurs objectifs professionnels
puisqu’il les obligerait à aborder des thèmes intéressant en
priorité le grand public plutôt qu’à se consacrer aux thèmes
spécialisés dont ils sont les experts. Ces auteurs ont donc tout
intérêt à tirer parti de la révolution de l’accès au savoir.
Le rêve d’un accès libre et global peut devenir une réalité pour
ce groupe spécifique d’auteurs, alors que la plupart (des auteurs)
ne peuvent se permettre ce choix puisqu’ils vivent des droits
touchés sur leurs œuvres.’’
Source : Qu’est-ce que l’accès ouvert ? https://books.openedition.org/oep/1600
63. Quelles sont les barrières supprimées
par l’accès ouvert ? 1/3
Il est envisageable d’acheter un article à titre individuel.
Mais cette barrière devient infranchissable pour un universitaire qui a besoin de lire
et d’utiliser des centaines d’articles dans le cadre de son projet de recherche,
ou pour une bibliothèque au service de milliers de professeurs et d’étudiants
travaillant sur des dizaines de milliers de sujets,
sans compter la publication des dizaines de milliers de nouveaux articles chaque
année.
L’existence d’un prix de vente est doublement néfaste pour la recherche, à la fois
pour les auteurs en limitant leur audience et leur impact et pour les lecteurs en
restreignant le nombre d’articles qu’ils peuvent lire et utiliser.
Un aspect essentiel de l’accès ouvert est de supprimer la barrière du prix de
vente.
Source : Qu’est-ce que l’accès ouvert ? https://books.openedition.org/oep/1600
64. Quelles sont les barrières supprimées
par l’accès ouvert ? 2/3
‘’Le droit d’auteur peut lui aussi devenir une barrière significative.
Si on peut librement lire un article mais qu’on veut le traduire dans une autre langue, en distribuer des
copies à des collègues, extraire des données à l’aide d’un logiciel sophistiqué ou reformater l’article pour
utilisation sur un autre support, l’autorisation de l’ayant droit sera le plus souvent incontournable.
Cela a du sens si l’auteur veut vendre son article et si l’utilisation envisagée par tel ou tel usager amoindrit
ces ventes. Mais nous parlons ici de ce groupe spécifique d’auteurs qui souhaite diffuser le plus
largement possible ses articles scientifiques.
Malgré cela, ces auteurs ont souvent tendance à transférer leurs droits à des intermédiaires dénommés
éditeurs qui veulent vendre leur travail.
Ces barrières instituées par les intermédiaires et non par les auteurs eux-mêmes risquent d’empêcher les
usagers d’avoir accès à cette recherche. De plus, substituer à la liberté de l’usager la nécessité de
demander des autorisations constitue une double entrave à la recherche non seulement pour les auteurs
dont les articles deviennent moins utiles parce qu’ils toucheront moins de lecteurs, mais aussi pour les
lecteurs en limitant la possibilité d’utilisation de ces articles.
Un aspect essentiel de l’accès ouvert est de supprimer la nécessité de demande d’autorisations.’’
Source : Qu’est-ce que l’accès ouvert ? https://books.openedition.org/oep/1600
65. Quelles sont les barrières supprimées
par l’accès ouvert ? 3/3
‘’Supprimer la barrière du prix de vente signifie que les lecteurs ne sont plus
limités par leur propre budget ou par le budget des organismes dont ils
fréquentent les bibliothèques.
Supprimer la nécessité de demander des autorisations signifie que les
universitaires sont libres d’utiliser ces articles à des fins scientifiques.
Cela inclut la diffusion d’un article, sa traduction, l’extraction de données, la
migration du texte sous de nouvelles formes, l’archivage à long terme, sans
parler des futures formes de recherche, d’analyse et de traitement des
données.
L’accès ouvert rend donc les articles plus utiles de deux manières,
- en en permettant l’accessibilité à davantage de lecteurs
- et l’utilisation pour leurs propres besoins.’’
Source : Qu’est-ce que l’accès ouvert ? https://books.openedition.org/oep/1600
66. Enjeux de l’open access
Source : Qu’est-ce que l’accès ouvert ? https://books.openedition.org/oep/1600
« En 2008, la bibliothèque de Harvard était abonnée à
98 900 périodiques, contre 73 900 pour l’université Yale.
La même année, la bibliothèque de recherche indienne la
mieux financée, celle de l’Indian Institute of Science, était
abonnée à 10 600 périodiques.
Plusieurs bibliothèques universitaires de l’Afrique
subsaharienne ne sont abonnées à aucune revue
scientifique payante. Leurs lecteurs n’ont donc pas accès
à ce type de revue, à l’exception des abonnements offerts
par quelques éditeurs conventionnels. »
67. Enjeux de l’open access
Source : Qu’est-ce que l’accès ouvert ? https://books.openedition.org/oep/1600
• dans le monde au sein duquel nous vivons, les
inégalités d’accès sont abyssales, même en Occident,
même dans des grandes universités, même dans les
métropoles.
Pas une question ni de vulgarisation, ni une question
anecdotique au sein même de la recherche
• mesurer l’ampleur de la fracture de l’accès aux
productions scientifiques dans l’univers académique, et
par conséquent en mesurer l’ampleur – démultipliée –
hors des campus.
68. L’accès ouvert est défini par trois
grandes déclarations publiques :
• l’Initiative de Budapest pour l’accès ouvert, signée le 14 février
2002 ;
• la Déclaration de Bethesda sur la publication en accès ouvert,
signée le 20 juin 2003 ;
• et la Déclaration de Berlin sur l’accès ouvert aux connaissances
dans les sciences et les humanités, signée le 22 octobre 2003.
avec l’ajout d’une terminologie postérieure (voie verte, voie dorée,
accès ouvert gratis, accès ouvert libre) pour définir les différentes
catégories de l’accès ouvert.
Source : Qu’est-ce que l’accès ouvert ? https://books.openedition.org/oep/1600
69. BUDAPEST 2002
« Il existe de nombreux degrés et de nombreuses formes d’accès plus large et
plus facile à la littérature scientifique.
Par “accès ouvert” à cette littérature, nous entendons sa libre mise à disposition
sur l’internet public, permettant à tout usager de lire, télécharger, copier,
diffuser et imprimer ces articles, de lancer une recherche dans ces articles, de
créer un lien vers leur texte intégral, de les compiler pour les indexer, de les
convertir en données pour traitement logiciel, et de les utiliser à toute autre fin
légale, sans barrières financières, juridiques ou techniques autres que celles de
l’accès à l’internet lui-même.
La seule contrainte pour reproduire et diffuser cette littérature et le seul rôle du
droit d’auteur dans ce domaine devraient être de donner aux auteurs le moyen
de contrôler l’intégrité de leur travail et le droit d’être mentionnés et cités de
manière adéquate.»
Source : Qu’est-ce que l’accès ouvert ? https://books.openedition.org/oep/1600
70. BEHTESDA 2003 et BERLIN
‘’pour qu’une œuvre soit en accès ouvert, le détenteur des
droits doit consentir à l’avance
à ce que les usagers « copient, utilisent, diffusent,
transmettent et affichent l’œuvre publiquement, qu’ils
créent et diffusent des œuvres dérivatives dans tout
médium numérique ayant un objectif responsable, avec
attribution adéquate de l’œuvre à son auteur’’.
Source : Qu’est-ce que l’accès ouvert ? https://books.openedition.org/oep/1600
72. Mélodie FAURY – faury @unistra.fr - 27 octobre 2017
Licences CC
73. La paternité comme
base de l’activité scientifique
Chose importante, les trois textes composant la « définition
BBB » insistent
- d’une part sur la nécessité de supprimer les barrières liées
aux autorisations en plus de celles liées au prix,
- et d’autre part sur la nécessité de l’accès ouvert libre en plus
de l’accès ouvert gratis.
Mais ces trois textes donnent tous une limite à la liberté de
l’usager, à savoir l’obligation de mentionner l’auteur et l’article
original.
Source : Qu’est-ce que l’accès ouvert ? https://books.openedition.org/oep/1600
74. Citer ses sources
On ne peut en aucun cas oublier de mentionner
l’auteur et l’article utilisé
la littérature en accès ouvert indique que celle-ci
est exempte de la plupart des restrictions (et non
de toutes les restrictions) en termes de droit
d’auteur et de licence d’utilisation.
=> Les LICENCES CC
Source : Qu’est-ce que l’accès ouvert ? https://books.openedition.org/oep/1600
75. Les différentes voies de l’accès ouvert
Dans l’histoire de l’accès ouvert, deux voies ont rapidement émergé.
La première est celle des archives ouvertes, sur le modèle d’ArXiv (1991). Elle consiste à
atteindre l’accès ouvert via le dépôt des articles par leurs auteurs dans une « archive
ouverte », c’est-à-dire un serveur dédié à la diffusion en accès ouvert des résultats de la
recherche.
La deuxième est celle de l’édition électronique ouverte. Elle consiste quant à elle à atteindre
l’accès ouvert par la diffusion en ligne de revues sans péage. La première voie a reçu le
sobriquet de « voie verte », la deuxième celui de « voie dorée ».
Dans la première, ce sont les auteurs qui agissent, en déposant leurs productions en ligne
dans la deuxième, ce sont les revues qui agissent, en choisissant un mode de diffusion
ouvert en ligne. Ce qui distingue la première voie de la seconde, la voie verte de la voie
dorée, c’est l’acteur qui décide du mode de diffusion.
Source : Qu’est-ce que l’accès ouvert ? https://books.openedition.org/oep/1600
83. Nous vivons une transition…
La complexité de la situation actuelle vient
davantage du fait qu’il s’agit de surmonter des
obstacles culturels et non techniques, légaux ou
économiques.
Source : Qu’est-ce que l’accès ouvert ? https://books.openedition.org/oep/1600
84. New metrics / Altmetrics
‘’ (…) autre aspect de l’intérêt personnel que peut y
trouver l’auteur est le fait scientifiquement prouvé que
les articles en accès ouvert sont plus cités que les
articles en accès payant, même lorsqu’ils sont publiés
dans le même numéro de la même revue.
De plus en plus d’études montrent aussi que les articles
en accès ouvert sont davantage téléchargés que les
articles en accès payant et que les revues passant d’un
accès payant à un accès ouvert voient leur nombre de
lecteurs augmenter et leurs articles davantage cités.’’
• A. Ben Wagner, « Open Access Citation Advantage: An Annotated
Bibliography » : http://www.istl.org (...)
Source : Qu’est-ce que l’accès ouvert ? https://books.openedition.org/oep/1600
93. Les citations
« Bien qu’on ne puisse pas encore expliquer cette corrélation de
manière irréfutable, ma bibliographie cite aussi un certain nombre
d’études sur l’hypothèse de causes extérieures à cette corrélation.
Il est clair que les articles en accès ouvert sont beaucoup plus
téléchargés que les articles en accès payant. Des études indiquent que
cette augmentation est de l’ordre de 100 %. Il est donc peu probable
qu’une telle augmentation n’influe pas d’une certaine manière sur le
nombre de citations… Mais le fait qu’un article soit publié dans une
revue en accès ouvert (voie dorée) ne semble pas requis pour influer
sur le nombre de citations »
• 13 Philip M. Davis, « Does Open Access Lead to Increased
Readership and Citations? A Randomized Contr (...)
• 14 Yassine Gargouri, Stevan Harnad et al., « Self-Selected or
Mandated, Open Access Increases Citatio (...)
Source : Qu’est-ce que l’accès ouvert ? https://books.openedition.org/oep/1600
94. Lectures versus citations
Il existe de nombreuses explications possibles à la corrélation entre l’accès ouvert et
l’augmentation des citations. Les études en cours montreront sans doute à l’avenir que
cette corrélation est due à une audience accrue et à une visibilité plus grande procurée par
le fait que ces articles sont en accès ouvert. Lorsqu’on élargit l’audience d’un article
scientifique, on élargit de même l’audience qui citera ce même article, y compris celle des
chercheurs travaillant dans le même domaine et ne pouvant se permettre de consulter des
articles en accès payant. L’accès ouvert élargit donc l’audience potentielle d’un article
donné, y compris celle auprès des professionnels du sujet, et cela bien davantage que les
revues en accès payant les plus lues et les plus prestigieuses.
Ces études montrent les avantages que l’auteur peut retirer de l’accès ouvert. Il ne s’agit pas
d’un sacrifice de la part d’un auteur privilégiant l’impact à l’argent. Il s’agit d’une forme de
diffusion qui favorise la visibilité d’un article, son utilisation, son audience et le fait qu’il
soit cité, à savoir tout ce qui serait bénéfique pour la carrière de l’auteur. Cela pourrait
déjà être une bonne chose même si ce processus était coûteux, difficile et prenait du
temps. Mais (…) il n’est ni coûteux ni difficile, et ne demande pas beaucoup de temps.
Source : Qu’est-ce que l’accès ouvert ? https://books.openedition.org/oep/1600
95. En bref…
• Pas de temps supplémentaire et effet > 0
• Un changement d’abord culturel et
d’habitudes
• Situation favorable des auteurs scientifiques /
autres auteurs
Source : Qu’est-ce que l’accès ouvert ? https://books.openedition.org/oep/1600
Ex. d’effet / expérience
personnelle = thèse