1. LESOIR-31.03.14
L'impact
négatif des
sécheresses
Alors qu’une baisse des précipitations
est déjà observée dans certaines
régions américaines, cette tendance
devrait s’accentuer. Les régions arides
et semi-arides de l’ouest des
Etats-Unis, le Canada (les plaines
agricoles du sud de l’Alberta) et
la majeure partie du Mexique
connaîtront des conditions des
sécheresses de plus en plus
fréquentes. La production d’électricité
d’origine hydraulique sera en chute au
Mexique, dans la région des grands
lacs, au nord-ouest des Etats-Unis.
Dans le nord de la région, là où le
manque d’eau ne posera pas
problème, les rendements agricoles
pourraient augmenter. En revanche,
sur l’ensemble du continent, la hausse
de la température affectera
négativement le rendement du maïs,
du coton et du soja avec des déclins
de 30 à 82 % en fonction des
scénarios. Le centre du continent
américain figurera parmi les régions
du globe les plus affectées par
le stress dû à la chaleur en 2070.
Avec l’élévation du niveau de la mer,
les côtes est des Etats-Unis et du
Golfe du Mexique où se trouvent des
villes majeures seront de plus en plus
menacées par des tempêtes et des
ouragans, risquant de mener des
destructions et des décès de plus en
plus nombreux.
Les inondations menacent
Notre continent n’est pas à l’abri des effets présents et à venir du réchauffement, bien qu’il soit loin d’être le plus affecté. Le Giec
prédit que les pertes économiques dues à certains phénomènes (tempêtes, inondations, élévation de la mer, sécheresse…) seront à
la hausse. D’ici 2080 (en fonction des scénarios de réchauffement), les inondations côtières affecteront chaque année de 775.000
à 5,5 millions de personnes en plus. Le coût de l’élévation du niveau de la mer pourrait atteindre 17 milliards d’euros en 2100 :
les Pays-Bas, l’Allemagne, la France, la Belgique, le Danemark, l’Espagne et l’Italie seront les plus touchés. Les débordements de cours
d’eau toucheront principalement le Royaume-Uni, l’Europe centrale et du nord ; de 250 à 400.000 personnes atteintes chaque année
en 2080. Les périodes de sécheresse mèneront à une augmentation une plus faible disponibilité en eau dans certaines rivières et
nappes souterraines. Les chaleurs extrêmes auront un impact sanitaire, sur la productivité du travail, l’agriculture et la qualité de l’air.
Certaines régions nordiques profiteront d’un accroissement des rendements agricoles, mais le bilan global sera négatif.
Un défi pour les grandes villes
Le centre du continent devrait devenir de plus en plus chaud et aride. Principalement affectés :
le Turkménistan, l’Ouzbékistan, le Kazakhstan. Les sécheresses plus fréquentes affecteront les
récoltes de coton. Dans la plaine du Gange, la chute des rendements céréaliers touchera 200 millions
de personnes. La baisse des rendements en riz affectera l’ouest du Japon, l’est de la Chine, le sud de
la péninsule indochinoise... Celle du maïs handicapera la Chine. L’élévation du niveau de la mer
pourrait engloutir 7 % de la superficie agricole au Vietnam. Au Bengladesh, 18 millions de personnes
pourraient être déplacées dans les 40 prochaines années. Entre la moitié et les deux tiers des villes
asiatiques de plus d’un million d’habitants sont exposées à plusieurs risques principalement
les inondations et les cyclones. Les villes les plus vulnérables : Calcutta, Dacca, Bombay, Shanghai,
Bangkok, Hô-Chi-Minh-Ville, Rangoon. Négatif également pour la santé humaine : les vagues de
chaleur, les inondations et l’extension de certaines maladies (encéphalite japonaise, dengue,
chikungunya…).
Futures pénuries alimentaires
L’Afrique est sur la ligne de front du changement
climatique. Particulièrement dans ses régions
semi-arides au sud du Sahara, dans les plaines
de l’Est. Les effets du réchauffement sur les
rendements agricoles et sur la disponibilité en eau
affecteront les plus vulnérables. La hausse de
la température affectera les cultures de maïs (sud
du Sahara), des haricots, du blé (sud et nord du
Sahara), de la banane plantain (ouest de l’Afrique).
Les pêcheries verront leurs aussi leur rendement
décliner (- 21 % sur la côte ouest). Certaines
maladies reprendront vigueur : fièvre de la vallée
du rift, diarrhée, leishmaniose (Maroc, Algérie,
Tunisie), malaria, choléra surtout chez les
populations vulnérables de l’ouest, de l’est et du
sud (Ghana, Sénégal, Tanzanie, Zambie, Zimbabwe).
Le nombre d’enfants malnourris pourrait passer
de 5 à 52 millions en 2050. Des villes proches de
la mer (Alexandrie en Egypte, Port Hacourt, Aba,
Bénon City au Nigeria) seront menacées par
la hausse du niveau de la mer. Le manque d’eau
affectera le bassin du Zambèze, le Delta de
l’Okavango, la couverture neigeuse sur l’Atlas.
Le cycle de l'eau
perturbé
La disponibilité en eau est essentielle en
Amérique centrale et du sud, non
seulement pour la production agricole
mais aussi pour la production
d’électricité. De profonds
bouleversements s’annoncent.
Les glaciers et manteaux
neigeux des Andes tropicales
(Chili du sud et du centre,
Argentine), poursuivront leur
retraite. Certains disparaîtront
d’ici 20 à 50 ans. La baisse des
précipitations affectera l’Amérique
centrale, notamment le bassin du Lempa,
le plus grand fleuve de la région qui
arrose le Guatemala, le Honduras et le
Salvador, et dont le débit pourrait chuter
de 20 %. Au Brésil, les changements dans
les précipitations et l’humidité pourraient
déboucher sur une hausse de certains
rendements agricoles (canne à sucre, riz,
haricots…), mais aussi sur l’impossibilité
de cultiver du café dans certains états
(Minais Gerais, Sao Paulo). Ce sera
l’inverse en Argentine et au Chili. Comme
ailleurs, l’élévation du niveau de la mer
affectera les zones côtières : au Salvador,
Nicaragua, Costa Rica, Panama, Colombie,
Venezuela et Equateur plus de 30 % de
la population vit dans les zones côtières.
Très exposés : le Rio de la Plata, la côte
est du Brésil et les plages des Caraïbes.
Le cauchemar
des petites îles
Le « stress environnemental » actuel des terres
lointaines va interagir et sera, souvent, « exacerbé » par
les modifications climatiques, avertit le Giec. Celles-ci
seront marquées par un accroissement de la fréquence
ou de l’intensité d’événements extrêmes,
particulièrement les incendies, les sécheresses et les
inondations. Les ressources en eau dans le sud-est et
le sud-ouest de l’Australie continueront à décliner
(jusqu’à 70 % en cas de réchauffement de 2°) en raison
de la baisse des précipitations hivernales. Le taux de
recharge des nappes phréatiques pourrait chuter de 50
% d’ici 2050. Dans d’autres régions, l’accroissement des
précipitations sévères accentuera l’érosion du sol.
Une augmentation de 3° mènera à une diminution de
4 % en valeur de la production bovine, ovine et lainière
en Australie. Sans mesures d’adaptation, le nombre de
morts dues à la chaleur pourrait augmenter de 14 à
100 %. Dans le Pacifique, où l’élévation du niveau de
la mer est plus importante qu’ailleurs, les petites îles
feront face à des nouvelles menaces pour leur intégrité
territoriale. Les dégâts associés pourraient leur coûter
plusieurs points de PIB.
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