1. Facteurs favorables et défavorables
à la mise en place de projets transcommunaux
Luxembourg Creative
Poix Saint-Hubert le 29/06/2017
Rudi CLAUDOT (urbaniste-environnementaliste)
2. Recherche sur les coopérations transcommunales
Emergence d’une nouvelle territoriale rurale
Entretiens semi-directifs
Questions :
• Sur quels fondements se base cette nouvelle
territorialité rurale?
• Comment se répartit géographiquement et
thématiquement ces coopérations?
• S’agit-il de nouvelles formes de déploiement?
• Quels sont les facteurs (dé)favorables à la
mise en place des coopérations?
• Quelles sont les logiques de regroupement
territorial?
• Quelles sont les règles communes définies par
les acteurs pour coordonner leurs actions?
• Ces coopérations donnent-elles lieu à des
formes d’organisation stables?
• Ces coopérations sont-elles fondées sur la
capacité d’innovation et de mobilisation
des savoirs et compétences?
Introduction
3. Introduction
Cadre communal trop exigu
Coopérations souvent initiées dans le cadre de politiques incitatives
Production de biens et services et gestion de biens publics
Mobilisation d’acteurs locaux publics et/ou privés :
- autour d’enjeux de développement
- capacité à trouver des partenaires pour concevoir et proposer un projet
Inscription dans un processus de territorialisation
Territoire = construit d’action collective
- interactions, conflits, coordinations entre acteurs
- mobilisation de ressources diversifiées
- développement de relations de proximité
- réseaux à forte dimension cognitive
• échanges de connaissances, compétences, expériences…
• émergence d’initiatives d’innovation
promotion de l’intelligence collective
nouvelles formes d’action
Freins et moteurs
5. Identité territoriale
- perceptions collectives qu’ont les habitants de leur passé, manière de vivre,
traditions, savoir-faire, ressources, avenir…
- attributs :
• sentiment d’appartenance, assise territoriale, tenue de projets cohérents
• ressource grâce à laquelle les acteurs justifient leur construction
• cadre prédéterminé auquel les acteurs vont se référer dans leurs pratiques
- intériorisation donnant une force et une réalité propre
- conscience amenant les acteurs à nuancer leurs différences, à se concerter…
- compréhension indispensable de l’identité : GAL…
Antériorité territoriale
- préexistence de liens transcommunaux dans un espace donné
- perceptions des acteurs influencées par les expériences passées
- référence liée à une tradition de coopération, à une histoire commune
- culture partenariale :
• collectivités échangeant des pratiques de bonne gestion
• rapprochements, cohésion sociale, solidarité
• force de créativité, investissement, émergence de projets : Pays de Famenne…
Facteurs favorables à la mise en place de coopérations
(formant le substrat de la coopération)
6. Complémentarités entre partenaires
- collectivités au profil similaire ou entre celles-ci et un petit pôle urbain
- économiques, sociales, culturelles et environnementales
- articulation des atouts pour traiter des thématiques, résoudre des problèmes…
- mise en commun des atouts jugée avantageuse : DEFITS, Intégra Plus…
Capacité des acteurs locaux à s’organiser et à se fédérer autour d’un projet
- mobilisation d’acteurs autour d’une problématique à partir de ressources endogènes
- définition d’une stratégie, d’objectifs, d’actions : contrats de rivière, parcs naturels…
Isolement du territoire
- ordre économique, social, culturel, spatial ou généré par des obstacles naturels
- manque de reconnaissance de la part des pouvoirs publics
- risque de marginalisation et de perte d’identité
- construction en réaction à cette situation de crise ou de déclin
- régions très rurales et proches des frontières : GAL Semois, Lesse & Houille…
Facteurs favorables à la mise en place de coopérations
(formant le substrat de la coopération)
7. Affinités humaines
- ciment des relations
- proximité :
• réduction des risques de comportement opportuniste
• dépassement des difficultés de l’action et atteinte des objectifs communs
• qualité des échanges, des relations et création d’un sentiment de confiance
• renforcement du sentiment d’appartenance, de l’engagement et des
liens en permettant l’équité, la solidarité et le respect de la diversité
• esprit transcendant les appartenances
- cadre relationnel :
• circulation des flux d’informations et de connaissances
• développement d’opportunités d’apprentissage, construction de compétences
• construction de relations durables et réponses innovantes
Homogénéité culturelle et linguistique
- éclosion de coopérations transfrontalière
- contacts facilités entre acteurs du fait de l’usage de langues communes
- inscription dans une histoire et valeurs communes à partir d’intérêts partagés :
association des communes de la vallée de l’Attert, Islek…
Facteurs favorables à la mise en place de coopérations
(formant le substrat de la coopération)
8. Crédibilité et la notoriété des promoteurs de projets et opérateurs territoriaux
- conjugaison de compétences, relations, expérience, sens des responsabilités…
- incitation des acteurs à collaborer : Centre culturel de Rossignol-Tintigny
- portage technique confié à des structures organisées par la Wallonie : PNHSFA
Effet d’entraînement ou d’incitation
- production par des structures en suscitant l’adhésion d’autres acteurs
- actions significatives réalisées : GREOVA…
- expériences exogènes conduisant à instaurer une même dynamique :
Contrat de rivière Ourthe…
- mobilisation de matériaux en vue d’accroître la capacité d’action ou de
trouver des ressources : ADL Chiny-Florenville…
générant des processus d’apprentissages collectifs
Elément déclencheur
- problématique particulière : mobilité, rivière, paysage…
- perception d’une menace, d’une intervention externe provoquant un déséquilibre :
projet de protection des eaux du Gerny
- réalisations concluantes, d’assises, suppression de services publics, questionnement
sur l’identité du territoire : Pays de Herve-Futur…
Facteurs favorables à la mise en place de coopérations
(favorisant l’efficacité de l’action collective)
9. Leadership transcommunal
- émergence d’acteurs-clés :
• élu-leader, groupe-leader, expert-leader
• lien entre échelles d’action et acteurs
• rassemblement d’acteurs autour d’une vision
• balisage de la voie et fédération de collègues
• participation à l’organisation, à la répartition des ressources
• ressources stratégiques pour ouvrir des opportunités de décision et d’action
• questionnement d’une situation, perception de l’intérêt d’une démarche…
• leadership préexistant ou se constituant à la démarche : CR Semois, Prospect 15
Ressource d’expertise
- connaissance des procédures, réglementations, financement, expériences…
- avantages :
• motivation des choix des acteurs
• élaboration d’argumentaires pouvant étayer les propositions
• orientation du processus de construction du projet
• avantage dans les négociations
- visée stratégique
- maîtrise de la ressource
- structures transcommunales, agents communaux, acteurs insérés dans des réseaux
Facteurs favorables à la mise en place de coopérations
(favorisant l’efficacité de l’action collective)
10. Forme adaptée de la coopération
- formule la plus appropriée : asbl
- avantages :
• cadre clair pour tous les partenaires
• identification de la structure par les habitants
• souplesse au bon fonctionnement et représentativité des partenaires
éléments nécessaires au bon démarrage de la structure et à sa reconnaissance
• entrée et sortie de l’asbl et choix du but social, d’autres membres et de déléguer
des missions selon les besoins constatés et difficultés rencontrées
Diagnostic territorial partagé
- préalable indispensable à toute construction collective
- état des lieux + moment privilégié de construction d’une vision
- participation des acteurs à son élaboration
instauration d’un processus d’apprentissage collectif
production de connaissances pour l’action par la mise en commun de savoirs
- fonction de faire partager la connaissance locale et d’accompagner le changement
indispensable de bien connaître le contexte
Facteurs favorables à la mise en place de coopérations
(favorisant l’efficacité de l’action collective)
12. Faiblesse des ressources financières, techniques et humaines
- investissement plus élevé qu’une simple collaboration
- exigences :
• de prendre le temps de se connaître
• de se concerter, de se coordonner, d’échanger des connaissances…
• de comprendre les procédures réglementaires
• de rechercher des contreparties financières
• de monter des dossiers de demande de subventionnement
- mobilisation de ressources humaines, organisationnelles, juridiques…
- recours à une compétence extérieure pour le montage de projets coût important
Facteurs défavorables à la mise en place de coopérations
(d’ordre financier)
13. Modes de financement segmentés selon les compétences
- projets reliant différents domaines d’action et acteurs
concertation, décloisonnement
- difficultés :
• exigences et contraintes émanant d’administrations diverses
• dispersion des compétences entre administrations et ministres
- recherche de financements se révélant longue et décourageante : GAL
Manque d’informations sur l’existence de dispositifs transcommunaux
- pas de procédures publiques systématiques de diffusion
- recherche par les acteurs locaux temps, énergie, ressources
- difficultés à assumer le coût pour les petites collectivités, structures consultants
Facteurs défavorables à la mise en place de coopérations
(d’ordre politico-administratif)
14. Limites politico-administratives et la rigidité des règlementations
- correspondant de moins en moins à un espace pertinent de développement
- obstacles en raison de réglementations différentes ou de l’organisation de
l’Etat : projet de maison du tourisme associant Vielsalm et Lierneux
Asymétrie institutionnelle transfrontalière
- processus long: temps, patience, nouvelles façons de faire, apprentissage collectif
- compétences institutionnelles variant de pays en pays
mise en œuvre compliquée : ATAPED
- recherche d’interlocuteurs aptes à mobiliser des financements démotivation
- initiatives largement dépendantes des pouvoirs
- longs échanges d’informations découragement
Facteurs défavorables à la mise en place de coopérations
(d’ordre politico-administratif)
15. Concurrence entre leaders politiques locaux
- même circonscription électorale
- coopération freinée ou réduite
- climat peu propice à l’établissement de liens interpersonnels
- rivalités pouvant parfois rendre impossible une démarche collective
Crainte d’être absorbé par un autre et de perdre sa spécificité
- petites collectivités locales vis-à-vis des (petits) pôles urbains
- multiples origines :
• bénéfice de la coopération ne soit plus équitablement réparti
• de se retrouver minoritaires
• en position d’infériorité vis-à-vis d’un pôle
- stratégie avec des entités voisines de même diagnostic et même taille
- création des maisons du tourisme
Facteurs défavorables à la mise en place de coopérations
(d’ordre politique, culturel ou humain)
16. Frilosité des acteurs locaux
- multiples origines :
• peur de contraintes et de charges supplémentaires
• ampleur de la tâche de mobilisation de la population
• crainte de rencontrer de fortes oppositions au projet
• dépossession d’une partie des prérogatives et compétences
• manque de connaissances des concepts et rouages des dispositifs
• désintérêt des élus à s’investir où ils n’ont pas d’électeurs
- pas d’engagement ferme (devenir un frein) ou pas d’engagement du tout
Repli localiste
- peur de perdre l’identité, les ressources et la maîtrise de la gestion
- réticences fortes si la collectivité présente des différences avec les partenaires
- défense de l’autonomie et de l’identité communale
- méfiance ressources engagées pour défendre les intérêts : Kadriculture
Facteurs défavorables à la mise en place de coopérations
(d’ordre politique, culturel ou humain)
17. Eléments favorables au développement de la coopération
- capital social territorial
- se retrouvant peu ou prou dans l’élaboration du projet
Obstacles pouvant aller jusqu’à inhiber toute volonté de collaboration
- intervention de manière variable
- certains pouvant rendre la coopération difficile, inaccessible
Facteurs :
- matériels et immatériels
- s’ajoutant, se renforçant, se contrariant selon des configurations
- ne pouvant être hiérarchisés, intervenant différemment dans chaque cas
- aucun n’apparaît suffisant à lui seul pour expliquer une coopération
Projet = la rencontre contingente de facteurs qui, en se combinant, le font émerger
Conclusions
18. Merci pour votre attention
Pour plus d’infos sur la recherche :
http://spw.wallonie.be/dgo4/site_amenagement/index.php/site/actu#collapseArchive85
Rudi CLAUDOT
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