1. NOUVELLES FORMES DE R&D
INDUSTRIELLES
Depuis 10 ans, l’organisation de la recherche et le développement
d’un médicament connaissent un bouleversement sans précédent. La
recherche s’attaque aux maladies chroniques, complexes, multifacto-
rielles comme la maladie d’Alzheimer et le diabète. Les mécanismes Analyse d’Agnès Soubrier –
moléculaires de la maladie sont décortiqués un à un, d’énormes Directrice du LIR
sommes de données et d’informations sont brassées. Les premiers
groupes pharmaceutiques internationaux ont des budgets de R&D
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compris entre 4 et 5 milliards d’euros . «!Il faut briser les barrières pour
redonner de la liberté à la recher-
Cependant, derrière ces montants colossaux se cachent un profond che biomédicale française!».
changement de métier. Pour répondre à cette complexité, les labora-
toires internationaux de recherche ont adopté des structures de «!Les partenariats public-privé sont
recherche décentralisées, autonomes, par aire thérapeutique ou par essentiels à mes yeux pour le
technologie, fonctionnant comme des petites entreprises de biotech- développement de la recherche
nologies, avec des passerelles de la recherche au marketing, en biomédicale en France et dans le
passant par la clinique. L’enjeu pour les laboratoires est de retrouver monde. Car aujourd’hui, cette
une certaine souplesse, une réactivité pour innover, avec des équipes recherche est au croisement de
multidisciplinaires, travaillant en liens étroits avec la recherche biomé- plusieurs disciplines et a besoin
dicale académique ou les entreprises de biotechnologies. pour avancer d’un accès à de
multiples points de ressources à la
Les investissements en R&D dans de grands centres de recherche se fois matériels et humains. Personne
transforment peu à peu en investissements dans des partenariats et n’a la bonne réponse ou le bon
projets sous de multiples formes!: modèle pour réussir ces interac-
tions, mais ne pas essayer n’est
! laboratoires communs, assurément pas une bonne réponse.
! échanges de chercheurs,
! coopération scientifique de recherche, etc. La qualité de la recherche acadé-
mique et industrielle françaises est
Pour rester un territoire d’innovation, la France doit s’appliquer à : reconnue par tous. Elle manque
juste de combinaison entre les
! faciliter ces nouvelles formes d’investissements de la part des deux. L’excellence académique est
laboratoires en affichant clairement les projets structurants de la présente dans de nombreux do-
recherche académique, les pôles d’expertises ; maines, par exemple en
! favoriser ces interactions en éliminant les barrières entre les immunologie, en génétique, en
différents acteurs qu’elles soient bureaucratiques ou bien concep- thérapie génique, en infectiologie,
tuelles ; ou en cancérologie. Il existe énor-
! assurer la pérennité d’un Crédit-Impôt-Recherche incitatif. mément de talents en France!».
Pour aller plus loin :
Classement des 50 premiers groupes internationaux en terme de
dépenses R&D, en page 25 du « The 2010 EU Industrial R&D Invest-
ment Scoreboard », publié par la Commission Européenne.
http://ddata.over-blog.com/xxxyyy/2/48/17/48/Fichiers-
pdf/Commission-europeenne/SB2010_final_report.pdf
1 The 2010 EU Industrial R&D Investment Scoreboard
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