Brochure des dix ans de l'Association internationale des libraires francophones. Publié à l'occasion de l'anniversaire de l'AILF, ce document fait le point sur 10 ans d'activités.
2. éditorial
Mars 2002. Alors qu’une quarantaine de libraires issus de trente pays viennent de créer l’AILF, l’association qui allait les représenter au niveau international, qui pouvait imaginer où ils en seraient dix ans après ? L’enjeu était incertain, les moyens limités, mais tout au long de ces années, l’enthousiasme, l’énergie et la solidarité sans faille des équipes ont permis à l’AILF d’être toujours présente, et surtout de pouvoir afficher son bilan avec une certaine fierté.
Rappelons-nous : l’AILF naissante s’était fixé plusieurs axes de travail, centrés entre autres sur la formation, l’information, les relations interprofessionnelles et celles avec les pouvoirs publics, ainsi que l’adoption d’une charte. Qu’en est-il aujourd’hui ? La formation et les échanges d’expériences, ce sont quarante-deux sessions et séminaires et autant d’accompagnements individualisés, dans trente pays sur cinq continents. L’information, c’est l’accès aux bases de données professionnelles et le travail en cours pour une base de données de livres du Sud. Les relations interprofessionnelles, ce sont les contacts permanents avec les fournisseurs dans une optique de représentation et de défense des intérêts des libraires ; c’est la présence de l’AILF auprès des instances où peut se discuter l’appui aux libraires francophones : l’OIF et le BIEF, historiquement nos premiers soutiens, les ministères de la Culture et de la Communication et des Affaires étrangères et européennes, le Centre national du livre, l’Institut français, la Centrale de l’édition, et d’autres encore. Quant à la Charte des libraires francophones, on sait qu’elle a été lancée à Beyrouth en 2009, et que ses critères sont exigeants.
Ajoutons à cela la Caravane du livre et de la lecture en Afrique, les états des lieux sur le terrain, les enquêtes sur les relations entre libraires et établissements culturels à l’étranger, ou celles sur les frais d’approche et de transport. Toutes ces réalisations, et bien d’autres encore, vous sont racontées et détaillées dans ce document. Il suit le cheminement de l’AILF, année après année, en soulignant chaque fois que nos actions ont connu un prolongement et des résultats. L’aventure s’est donc poursuivie et enrichie au fil des ans et des équipes qui ont pris le relais.
Et prendre le témoin, c’est accepter de regarder dans la même direction en jetant toutefois des coups d’oeil autour de soi. Les objectifs définis se précisent, les partenariats se construisent, l’association trouve ses marques au service des libraires, les défis latents se manifestent à la mesure des attentes. La professionnalisation des membres par les programmes de formation et la promotion de la littérature francophone deviennent les fers de lance du plan quadriennal élaboré en 2005. Ainsi, la littérature francophone non prescrite, faiblement présente dans l’offre de la majorité des librairies en Afrique, appelait à une action d’envergure alliant l’économie du livre et l’engagement culturel et social de notre association. Cette idée inspirée par la rencontre entre une libraire française et une libraire africaine fut saisie, un contenu donné, une initiative lancée. Une aventure commença avec la Caravane du livre et de la lecture. Elle met en mouvement chaque année, l’espace de quelques jours et après un travail acharné, des libraires volontaires d’une dizaine de pays qui vont à la rencontre de milliers de lecteurs là où ils se trouvent, hors des librairies, sillonnant avec des partenaires culturels routes et pistes, dunes et déserts, villages lacustres ou blottis à flanc de colline, publics des capitales comme jeunes élèves des coins les plus reculés. Dans toute pédagogie, le résultat se sculpte et prend forme lentement. La Caravane du livre, à son insu peut-être, restitue aux jeunes lecteurs africains les multiples pouvoirs du livre, le pouvoir en particulier de la connaissance qui, comme le dit si bien Irène Assiba d’Almeida, « une fois acquise, nous appartient de façon si totale que rien ni personne ne peut nous l’arracher ». Ouverte et attentive à tous les horizons, à toutes les priorités, fidèle à ses objectifs, l’AILF a mis l’accent sur ce chantier de la lecture qui n’est autre que celui du transfert d’un pouvoir à ceux qui en sont privés.
Nous devons ces résultats, certes, à l’appui de nos partenaires, mais aussi et surtout à un remarquable travail d’équipe qui, malgré les divergences et les différentes mentalités et cultures des administrateurs,
a su convertir ces diversités en richesses. Les seuls
objectifs poursuivis étaient le développement de l’AILF, ainsi que le service à ses membres. Les trois présidents qui se sont succédé ont travaillé dans la continuité : ils sont restés fidèles aux partenaires initiaux et ont continué à en chercher de nouveaux.
Ce souci constant a permis à l’AILF de passer d’une association demandeuse d’aides à une association prestataire de services. Ce statut renforce le partenariat de l’AILF avec des institutions qui, comme elle, travaille pour l’objectif commun du service de la langue française et des cultures francophones.
Prendre acte de tout le travail accompli, c’est aussi voir ce qu’il reste à faire. La crédibilité acquise aujourd’hui par l’AILF dans le domaine du livre est manifeste. Cette première décennie d’existence n’est donc qu’un nouveau départ sur des bases solides et des projets qui vont assurer de meilleures conditions aux libraires francophones dans le monde, avec l’obligation de prendre en compte les nouveaux enjeux – dont celui si important du numérique – qui se présentent à eux.
Soyez-en sûrs, l’AILF, qu’un observateur désigna un jour sous le nom d’Internationale fraternelle, reste aux avant-postes, pour le bien commun des libraires francophones et l’accès de tous, partout, au livre.
Philippe Goffe, Agnès Avognon Adjaho, Michel Choueiri.
2
Présidents de l’AILF : Philippe Goffe (2002-2005),
Agnès Avognon Adjaho (2005-2008), Michel Choueiri (2008-2012)
7. 7
2006
L’année des Francophonies et de la Diversité culturelle en 2006 est l’occasion pour de multiples acteurs du livre de célébrer les auteurs francophones. L’AILF, sollicitée par la Société des gens de lettres et le festival Livres d’Afrique, évoque alors le travail de promotion des littératures francophones, notamment à travers la Caravane du livre et de la lecture.
L’AILF OUVRE SON SITE INTERNET
(www.librairesfrancophones.org)
ET FAVORISE L’ACCÈS AUX BASES
DE DONNÉES PROFESSIONNELLES.
Le pas est franchi, l’AILF inaugure son site Internet en collaboration avec Oliance. À la fois espace de ressources et vitrine des actions de l’AILF, ce site donne aussi une visibilité à tous les membres de l’association. Par ce biais, les professionnels du livre vont pouvoir suivre toutes les réalisations sur le terrain menées par l’AILF aux quatre coins du monde. Mais, également, lire les commentaires des libraires qui participent à nos actions. Ceux-ci vont y trouver de nombreuses informations utiles. Et le grand public va découvrir à travers ce site l’activité de l’association et la vie des librairies francophones à l’étranger.
La meilleure preuve de la curiosité des internautes est l’augmentation exponentielle des abonnés à la newsletter de l’AILF et les demandes de renseignements qui illustrent le souhait d’ouvrir une librairie, faire un stage, développer un rayon, dialoguer avec des confrères...
Aujourd’hui, avec ses 1 238 abonnés, la Lettre de l’AILF présente chaque trimestre une sélection d’articles sur ses actions, des coups de projecteurs sur des thèmes et la vie des librairies à l’étranger. En 2011, l’AILF a lancé sa page Facebook, qui regroupe déjà plus de 533 amis... En 2012, elle décide de refondre son site Internet, pour répondre aux nouvelles fonctionnalités du Web.
QUEL USAGE DE DILICOM PAR
LES LIBRAIRES À L’ÉTRANGER ?
La tendance observée en France et à l’étranger est la même, dans des proportions bien évidemment différentes. Toutefois, de 2004 à 2010, le nombre de lignes de commandes a doublé, passant de 45 à 98 millions en France, et de 289 000 à 609 000 à l’étranger. Lors d’une enquête réalisée par l’AILF auprès de ses membres en 2010, il apparaît que 50 % d’entre eux passent des commandes par Édi (Échange de données informatisées). Début 2011, à travers son site, Dilicom donne accès à la quasi-totalité de l’offre en livres numériques. Le nouveau moteur de recherche permet d’afficher à l’écran toutes les versions d’un livre, sous format papier ou numérique, et de le commander via Dilicom.
COMMENT DILICOM SOUTIENT-IL
LE RÉSEAU DES LIBRAIRES DE L’AILF ?
Le réseau Dilicom, qui compte 8 000 libraires utilisateurs, 1 600 distributeurs et 220 représentants, soutient depuis 2004 les efforts de l’AILF en faveur du développement des commandes électroniques.
Il verse pour cela une redevance à l’association, proportionnelle aux lignes de commandes transmises par les libraires à destination des distributeurs. Dilicom offre aux libraires étrangers un service de transmission de commandes à titre gratuit depuis 1989, ainsi qu’une subvention destinée à financer des actions de promotion.
ET QU’EN EST-IL DE L’USAGE DE
LA BASE DE DONNÉES ELECTRE ?
Depuis 2006, Electre-Livres Hebdo offre des tarifs préférentiels aux membres de l’AILF, selon des critères spécifiques (chiffre d’affaires pour Electre et zones géographiques pour Livres Hebdo). Malgré ces efforts, Electre demeure une base de données que beaucoup de libraires à l’étranger ne peuvent se procurer puisque seuls une dizaine d’entre eux y ont accès, soit 10 % des membres du réseau.
COMMENT L’AILF CHERCHE-T-ELLE
À VALORISER LES ÉCRITS FRANCOPHONES ? COMMENT TRAVAILLER À UNE BASE
DE DONNÉES FRANCOPHONE ? En 2004, à l’occasion du Sommet de la francophonie de Ouagadougou, des libraires africains de la sous-région rencontrent pour la première fois collectivement des éditeurs du Nord spécialisés en littérature africaine, ainsi que des auteurs du prix des Cinq Continents, comme Andreï Makine ou Lyonel Trouillot. Depuis 2004, la sélection de littérature africaine de la Caravane du livre offre un fonds d’ouvrages évolutif et de plus en plus représentatif des éditeurs africains. En 2006, une dizaine d’éditeurs du Sud y figurent (Ruisseaux d’Afrique, Sankofa & Gurli, Presses universitaires d’Afrique-AES, Edilis, Ganndal, Donniya...), rejoints l’année suivante par quatre autres confrères (Jeunes Malgaches, Graines de pensées, CLE, Lemba). En 2012, la sélection compte dix-sept éditeurs francophones du Sud : AES, Al Kitab, Cauris éditions, CLE, Donniya, Elyzad, Edilis, Graines de pensées, Ifrikiya, Jamana, Jeunes Malgaches, Ndzé, NEAS, Ruisseaux d’Afrique, Tarik éditions, Tropiques éditions et Vizavi. En 2009, à l’occasion de « Beyrouth, capitale mondiale du livre », les libraires de l’AILF présentent un fonds Sud incluant des titres d’Afrique subsaharienne et du Maghreb (réalisé par des libraires du Maghreb), avec CulturesFrance, nouvel opérateur du ministère des Affaires étrangères. Cette même année, des éditeurs et libraires africains sont réunis à Cotonou par le BIEF et l’AILF pour échanger sur les relations interprofessionnelles. Ce travail de fond et les rencontres entre libraires et éditeurs, organisées par le BIEF et l’AILF, ont permis de développer les relations entre éditeurs et libraires africains, qui sont passées de 0 en 2004 à 25 % des commandes globales en 2011. En 2011, l’AILF participe à un chantier de restructuration d’Afrilivres, aux côtés de l’Alliance des éditeurs indépendants et d’Afrilivres, sous les auspices de l’Institut français, pour mieux promouvoir et distribuer les catalogues des éditeurs africains. Une étude sur la diffusion et la distribution du livre africain au Sud a été lancée, et a débouché en ce début 2012 sur un appel à candidatures pour une personne chargée de relancer le site Internet et de repenser la question de la distribution. En 2012, l’AILF invite ses membres à présenter l’ouvrage d’un auteur francophone, leur « coup de coeur », sur le stand de la Librairie du Sud de l’Institut français (anciennement CulturesFrance), à l’occasion du Salon du livre de Paris.
Le site de l’AILF réalisé avec Oliance en 2006
13. 13
2010
Une année de tourmente pour de nombreux libraires à travers le monde, mais aussi de rencontres, avec une ouverture vers des régions non francophones.
FAIRE VIVRE SA LIBRAIRIE
MALGRÉ LA TOURMENTE.
« Instabilité politique, révolutions, catastrophes naturelles, coups d’État, problèmes sécuritaires, dévaluations... frappent là où on ne les attend pas forcément. On se souvient de 2010, qui a commencé par le dramatique tremblement de terre en Haïti entraînant, entre autres, la destruction de la librairie La Pléiade à Port-au-Prince. Les problèmes de sécurité au Niger ont marqué les esprits à travers des enlèvements spectaculaires. Les élections compliquées en Côte d’Ivoire et le climat de guerre civile de l’époque. Les premiers soulèvements populaires en Tunisie, en décembre 2010, étaient le signe avant-coureur d’une puissante révolte du monde arabe, en quête de liberté. La Tunisie a ouvert la voie avec la révolution de jasmin et la fuite tant voulue de Ben Ali. Le peuple égyptien a réussi l’inimaginable : obtenir la démission de Moubarak après trente années de pouvoir. [Ajoutons à ce constat la situation dramatique en Syrie.] Avec le pouvoir des médias, la réalité parfois si lointaine devient soudainement très proche. On voit, en toutes circonstances, une population se battre au quotidien pour survivre dans un contexte difficile. On entend des commerçants confier leurs angoisses, leurs difficultés. Comment les libraires francophones de ces pays vivent-ils ces périodes de troubles ? Des librairies ont dû baisser leur rideau en Tunisie, au Caire, en Côte d’Ivoire, les chiffres d’affaires ont chuté de manière colossale, parfois de 60 à 90 % selon les pays, et les quelques commandes passées par les libraires concernent des nouveautés ou des titres “qui étaient censurés auparavant”, comme en Tunisie. » (Agnès Debiage, En direct du réseau n° 12/2011)
DES LIBRAIRES DE PAYS NON FRANCOPHONES SE RÉUNISSENT À PARIS.
C’est dans le cadre des nouvelles mesures proposées depuis 2010 par le CNL qu’a eu lieu la première édition du programme « Libraires francophones à Paris »,
organisée par le BIEF. Une quinzaine de libraires venant pour la plupart de zones non francophones (Australie, Chili, Pologne, Israël, Chine, Italie) ont rencontré des éditeurs, des libraires, des diffuseurs, des auteurs, et ont pu partager le quotidien d’un libraire français.
« Je pense très souvent à “ma” librairie de stage à Saint-Denis et j’en parle à tout le monde. Malgré des réalités si différentes, nous avons tant de choses en commun, la passion, la pression, même certains profils de clients qui se retrouvent dans nos deux mondes. J’envie le calme radieux de Sylvie et j’aime me souvenir de son rire... Je suis repartie forte d’un enthousiasme renouvelé, confortée aussi dans la qualité de mon travail. Sur certains rayons comme la jeunesse, je n’ai pas senti de véritable brèche entre mes connaissances et celles de mes collègues français. Par contre, en littérature, un abîme, je n’en suis pas fière, mais je l’explique par nos réalités si différentes. J’ai un mal fou à vendre de la littérature sortie des sentiers battus et je n’arrive pas à suivre le pas des nouveautés. Je réfléchis à faire changer cela. » (Maryline Noël, librairie Le Comptoir,
Santiago, Chili)
Un an plus tard, pour donner suite aux échanges de Paris, deux séminaires sont organisés : l’un en Amérique latine, programmé par le BIEF et auquel participe Philippe Goffe, l’autre en Asie, conçu et mis en place par Jacques Bernard, de l’AILF, en collaboration avec le BIEF.
Dans ces zones si éloignées, il semble que beaucoup d’enjeux se rejoignent : des frais d’approche élevés (les disparités sur les frais locaux et les taux de remise accordés par les éditeurs / distributeurs en Asie ont suscité le débat), un besoin d’analyse ou de veille de la concurrence exercée par les nombreuses centrales d’achat (Side, LDE, Amazon, Fnac, etc.), les nouveaux acteurs commerciaux, notamment avec la vente de livres numériques, qui demeure pour beaucoup de libraires un sujet de préoccupation majeur. Derrière ces questions, c’est toute l’identité du métier de libraire francophone, son rôle dans des pays où la place de la culture est de plus en plus disputée, qui est en jeu.
« Grâce à cette rencontre, je me suis rendu compte des difficultés des nouvelles librairies, comme celles de Bolivie et de Colombie. Prendre conscience des problèmes présents dans les différents pays, savoir qu’au Chili la TVA est à 19 %, alors qu’elle est nulle au Brésil, nous force à penser que seule l’action concertée des intéressés (libraires, éditeurs et pouvoirs publics) sera capable de créer des conditions plus favorables au livre et à la lecture. Réussir à obtenir des tarifs spéciaux à la poste, par exemple, ou l’adoption du prix unique, sera le résultat d’un effort collectif, parfois même supranational. » (Milena Duchiade, librairie Leonardo da Vinci, Rio de Janeiro, Brésil)
LA RÉGULATION DU PRIX DU LIVRE, UNE EXIGENCE ET UN COMBAT PERMANENTS.
Réponses à travers des témoignages, en Suisse, en Belgique, au Québec et au Liban.
« La Suisse est entourée de pays où le prix de vente du livre est soumis à une loi ou à une réglementation. La Suisse romande est un marché d’importation où 80 % des livres proviennent de France, où ils sont soumis à la loi Lang. Depuis 1993, la Suisse romande n’a pas de réglementation sur le prix du livre et, en 2000, avec l’arrivée d’une grande chaîne française, une guerre des prix bouleverse les usages commerciaux, et depuis lors une cinquantaine de librairies ont dû fermer leurs portes. En 2004, une initiative parlementaire a relancé le projet d’une loi pour la réglementation du prix du livre (LPL). Le 18 mars 2011, cette loi a été adoptée, mais immédiatement contestée. Elle sera donc soumise au vote du peuple le 11 mars 2012, en espérant que les enjeux de la chaîne du livre soient justement reconnus. » (Sylviane Friederich,
La Librairie, Morges)
« En Belgique, le prix fixe du livre est en débat depuis l’adoption de la loi Lang en France en 1981. Le marché belge francophone est en effet adossé au marché français : 80 % des livres sont importés de France, et si au départ la différence de monnaie entre les deux pays justifiait un différentiel de prix, celui-ci n’a plus de raison d’être depuis le marché unique européen et l’euro. Mais aucune des propositions de loi déposées au Parlement belge n’a abouti à ce jour. Les blocages viennent évidemment de ceux pour qui le livre est un produit de consommation comme les autres, mais aussi de certains importateurs, dont les filiales belges des deux principaux groupes éditoriaux français, qui pratiquent un mark-up élevé sur les prix. Sans oublier bien sûr que les deux langues principales parlées en Belgique, le français et le flamand, induisent des marchés distincts, et des visions du livre différentes. » (Philippe Goffe, librairie Graffiti, Waterloo)
« Au Québec, nous n’avons pas le prix unique du livre mais, avec la loi 51, dont nous fêtons aussi les trente ans cette année, les librairies agréées obtiennent toutes obligatoirement 40 % de remise de la part des éditeurs agréés. » (Dominique Lemieux, Librairies indépendantes du Québec, Livres Hebdo n° 866 – 20/05/2011)
« L’expérience des libraires importateurs de livres au Liban est très intéressante. Créé il y a une quinzaine d’années, le syndicat des importateurs de livres a réussi, au moment où le gouvernement annonçait l’application de la TVA sur les produits et services, entre autres sur les livres, non seulement à la faire abolir, mais aussi à éliminer les taxes douanières sur les livres. En l’absence de loi, ils ont décidé d’appliquer entre eux un prix unique, relativement bien respecté par la profession. »
(Michel Choueiri, librairie El Bourj, Beyrouth)
15. QUE PEUT FAIRE L’AILF POUR VOUS ?
n Accompagner votre professionnalisation :
par des formations ou séminaires ou, selon les
besoins, des accompagnements individualisés
(à étudier au cas par cas chaque année).
n Accompagner la mise en place locale d’une opération
de promotion de littérature francophone, comme
la Caravane du livre et de la lecture ou toute action visant
à fédérer des actions d’animation autour du livre.
n Représenter vos intérêts auprès de certains
professionnels français (Coface, directeurs export...)
ou locaux (établissements scolaires français
à l’étranger, CCF, SCAC).
n Réaliser des diagnostics pour comprendre
les enjeux de la profession.
n Proposer une veille pédagogique et technologique.
n Disposer d’une page Internet sur notre portail de
libraires membres www.librairesfrancophones.org.
n Offrir des réductions pour un abonnement
à Livres Hebdo et Electre, pour des formations
de l’Institut national de formation de la librairie.
n Apporter des informations sur le réseau
et sur le métier via nos lettres électroniques.
n S’entendre sur un engagement commun
autour d’un projet solidaire et fédérateur.
n Défendre la librairie dans la chaîne du livre
par une prise de parole collective.
n Défendre la position d’agent culturel du libraire,
membre d’un réseau valorisant la culture francophone.
MODALITÉS D’ADHÉSION
La cotisation annuelle est fixée à 75 € par librairie,
plus 20 € par point de vente supplémentaire.
Pour adhérer à l’AILF, vous pouvez remplir la fiche
libraire en téléchargement sur le site Internet de l’AILF
(http://www.librairesfrancophones.org) et nous l’envoyer
par courriel à contact@librairesfrancophones.org ou par courrier
à l’adresse suivante : 11, rue Caillaux, 75013 Paris, France.
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