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Dpes version-finale
1.
REPUBLIQUE DU SENEGAL
Un peuple â un but â une foi Document de Politique Economique et Sociale DPES 2011-2015 Placer le SĂ©nĂ©gal sur la rampe de lâĂ©mergence NOVEMBRE 2011 Guest REPUBLIQUE DU SENEGAL 19/04/2011 i Page
2.
Table des matiĂšres Liste
des abrĂ©viations, acronymes et sigles ........................................................................................................ iv Liste des figures .................................................................................................................................................... ix Liste des tableaux ................................................................................................................................................. ix Liste des annexes .................................................................................................................................................. ix Introduction ........................................................................................................................................................... 2 Contexte gĂ©nĂ©ral de la politique Ă©conomique et sociale ................................................................................. 2 Processus dâĂ©laboration .................................................................................................................................... 3 Contenu du document ...................................................................................................................................... 3 Chapitre I : Diagnostic Ă©conomique et social, enjeux et dĂ©fis ........................................................................... 4 1.1. Profil de la croissance Ă©conomique .......................................................................................... 4 1.2. Contraintes Ă la production, Ă lâinvestissement privĂ© et Ă lâentreprenariat ........................ 6 1.3. Incidence de la pauvretĂ© et stratĂ©gies dĂ©veloppĂ©es par les populations ............................... 9 1.4. Facteurs dâexclusion et difficultĂ©s dâaccĂšs aux services sociaux de base ............................ 10 1.5. Enjeux et implications dâordre institutionnel et de gouvernance ....................................... 12 Chapitre II : Politique Ă©conomique et sociale 2011-2015 ................................................................................. 14 2.1. Vision ....................................................................................................................................... 14 2.2. StratĂ©gie ................................................................................................................................... 14 2.2.1. AXE 1 : CrĂ©ation dâopportunitĂ©s Ă©conomiques et de richesses pour la promotion dâemplois productifs et la transformation structurelle de lâĂ©conomie ....................... 15 2.2.1.1. Cadre macroĂ©conomique........................................................................................... 15 2.2.1.2. DĂ©veloppement du secteur privĂ© et rĂŽle des PME/PMI ............................................ 17 2.2.1.3. Initiatives pour accĂ©lĂ©rer la croissance Ă©conomique ................................................. 19 2.2.1.4. Secteurs dâappui Ă la production et Ă la productivitĂ© ................................................ 20 2.2.1.4.1. AccĂšs aux services Ă©nergĂ©tiques ............................................................................... 20 2.2.1.4.2. DĂ©veloppement et modernisation des infrastructures de transport ........................... 20 2.2.1.4.3. Services de transport ................................................................................................. 21 2.2.1.4.4. Secteur financier ....................................................................................................... 21 2.2.1.4.5. TIC et tĂ©lĂ©communications ....................................................................................... 22 2.2.1.5. DĂ©veloppement intĂ©grĂ© des filiĂšres de lâagriculture et de lâĂ©conomie rurale ............ 23 2.2.1.5.1. DĂ©veloppement de lâagriculture ................................................................................ 23 2.2.1.5.2. DĂ©veloppement de lâĂ©levage ..................................................................................... 26 2.2.1.5.3. PĂȘche et aquaculture.................................................................................................. 26 2.2.1.5.4. Hydraulique, irrigation et maĂźtrise de lâeau .............................................................. 27 2.2.1.5.5. Transformation agroalimentaire et promotion des produits agricoles....................... 27 2.2.1.6. DĂ©ploiement industriel et autres secteurs .................................................................. 28 2.2.1.6.1. Mines et carriĂšres ...................................................................................................... 28 2.2.1.6.2. Industrie .................................................................................................................... 28 2.2.1.6.3. Capital foncier et BĂątiments et Travaux Publics (BTP) ............................................ 29 2.2.1.6.4. Tourisme ................................................................................................................... 29 2.2.1.6.5. Artisanat .................................................................................................................... 30 2.2.1.6.6. Culture....................................................................................................................... 30 2.2.1.6.7. Sports et loisirs .......................................................................................................... 30 2.2.1.6.8. IntĂ©gration rĂ©gionale ................................................................................................. 31 2.2.1.6.9. Commerce ................................................................................................................. 31 2.2.1.6.10. Migrations internationales et SĂ©nĂ©galais de lâExtĂ©rieur ............................................ 31 2.2.2. AXE 2 : AccĂ©lĂ©ration de lâaccĂšs aux services sociaux de base, protection sociale et dĂ©veloppement durable .................................................................................................. 32 2.2.2.1. Education et dĂ©veloppement des compĂ©tences et qualifications ............................... 33 2.2.2.2. SantĂ© et nutrition ....................................................................................................... 34 2.2.2.3. Eau potable, hygiĂšne et assainissement..................................................................... 35 2.2.2.4. Habitat et cadre de vie ............................................................................................... 35 2.2.2.5. Protection sociale et solidaritĂ© avec les populations vulnĂ©rables .............................. 36 Page ii
3.
2.2.2.6.
Promotion de lâĂ©quitĂ© et de lâĂ©galitĂ© de genre........................................................... 37 2.2.2.7. Promotion de lâemploi............................................................................................... 38 2.2.2.8. DĂ©veloppement harmonieux de la jeunesse .............................................................. 38 2.2.2.9. PrĂ©vention et gestion des risques et catastrophes ...................................................... 39 2.2.2.10. Environnement, gestion des ressources naturelles et dĂ©veloppement durable .......... 39 2.2.3. AXE 3 : Renforcement des principes fondamentaux de la bonne gouvernance et la promotion des droits humains ....................................................................................... 40 2.2.3.1. Pilotage stratĂ©gique des politiques sectorielles ......................................................... 41 2.2.3.2. Administration publique et rĂ©forme de lâEtat ........................................................... 41 2.2.3.3. AmĂ©lioration de la gestion des finances publiques ................................................... 42 2.2.3.4. Gouvernance judiciaire, protection et promotion des droits humains ....................... 43 2.2.3.5. DĂ©centralisation, dĂ©veloppement local et amĂ©nagement du territoire....................... 43 2.2.3.6. Travail parlementaire ................................................................................................ 45 Chapitre III : Plan dâactions prioritaires (PAP) de la StratĂ©gie ..................................................................... 46 3.1. Diversification des sources de production ............................................................................. 46 3.1.1. DĂ©veloppement de lâĂ©conomie rurale .................................................................................... 46 3.1.2. DĂ©veloppement du secteur privĂ© ............................................................................................ 48 3.2. DĂ©veloppement et modernisation des infrastructures structurantes .................................. 49 3.3. Meilleur accĂšs aux services sociaux essentiels ...................................................................... 51 3.4. Bonne gouvernance des politiques publiques ....................................................................... 53 Chapitre IV : Mise en Ćuvre et suivi-Ă©valuation de la StratĂ©gie..................................................................... 54 4.1. Fondements du suivi et de lâĂ©valuation ................................................................................. 54 4.2. Dispositif de suivi et dâĂ©valuation du DPES.......................................................................... 55 4.3. Acteurs, appropriation et responsabilitĂ© mutuelle ............................................................... 56 4.4. Indicateurs de suivi et dâĂ©valuation ....................................................................................... 56 4.5. Financement du DPES ............................................................................................................ 58 4.6. Processus dâarticulation entre le DPES et le budget national ............................................. 58 4.7. Risques liĂ©s Ă la mise en Ćuvre du DPES .............................................................................. 61 ANNEXES .............................................................................................................................................................A Page iii
4.
Liste des abréviations,
acronymes et sigles ADEPME Agence de DĂ©veloppement et d'Encadrement des Petites et Moyennes Entreprises ADL Agence de DĂ©veloppement Local ADS AĂ©roports Du SĂ©nĂ©gal AGVSAN Analyse Globale de la VulnĂ©rabilitĂ©, de la SĂ©curitĂ© Alimentaire et de la Nutrition AIBD AĂ©roport International Blaise Diagne ANA Agence Nationale de lâAquaculture ANAM Agence Nationale des Affaires Maritimes ANAMS Agence Nationale de la MĂ©tĂ©orologie du SĂ©nĂ©gal ANAQ Agence Nationale d'Assurance QualitĂ© ANAT Agence Nationale de lâAmĂ©nagement du Territoire ANEJ Agence Nationale pour lâEmploi des Jeunes ANRAC Agence Nationale pour la Relance des ActivitĂ©s Ă©conomiques et sociales en Casamance ANREVA Agence Nationale du plan de Retour Vers lâAgriculture ANSD Agence Nationale de la Statistique et de la DĂ©mographie APC Approche Par les CompĂ©tences APCD Acteur Porteur de Dynamique Communautaire APE Accords de Partenariat Economique APIX Agence de Promotion des Investissements et des grands travaux APROSI Agence d'AmĂ©nagement et de Promotion des Sites Industriels ARD Agence RĂ©gionale de DĂ©veloppement ARMP Agence de RĂ©gulation des MarchĂ©s Publics ARV Anti-RĂ©tro-Viraux ASC Association Sportive et Culturelle ASEPEX Agence SĂ©nĂ©galaise de Promotion des Exportations ASIT Agence SĂ©nĂ©galaise de lâInnovation Technologique ASN Association SĂ©nĂ©galaise de Normalisation BCE Bureau dâappui Ă la CrĂ©ation dâEntreprise BCEAO Banque Centrale des Etats de lâAfrique de lâOuest BCI Budget ConsolidĂ© dâInvestissement BEP Brevet dâEtudes Professionnelles BFEM Brevet de Fin dâEtudes Moyennes BIT Bureau International du Travail BT Brevet Technique BTP BĂątiments et Travaux Publics BTS Brevet de Technicien SupĂ©rieur CAFSP Cellule dâ'Appui au Financement de la SantĂ© et au Partenariat CAP Certificat dâAptitude Professionnelle CCAP ContrĂŽle Citoyen de lâAction Publique CDIPE Centre de DĂ©veloppement IntĂ©grĂ© de la Petite Enfance CDMT Cadre de DĂ©penses Ă Moyen Terme CDSMT Cadre de DĂ©penses Sectoriel Ă Moyen Terme CEDEAO CommunautĂ© Economique des Ătats de lâAfrique de lâOuest CENTIF Cellule Nationale de Traitement des Informations FinanciĂšres CEPOD Centre d'Etudes de Politiques pour le DĂ©veloppement CES Conseil Economique et Social CETUD Conseil ExĂ©cutif des Transports Urbains de Dakar CFEE Certificat de Fin dâEtudes ElĂ©mentaires CIEL Centre dâInitiative pour lâEmploi Local CIMEL Centre d'Impulsion pour la Modernisation de l'Elevage Page iv
5.
CMC
Centre MultimĂ©dia Communautaire CMP Code des MarchĂ©s Publics CNAAS Compagnie Nationale dâAssurance Agricole du SĂ©nĂ©gal CNDCL Conseil National de DĂ©veloppement des CollectivitĂ©s Locales CNDS ComitĂ© National de Dialogue Social CNLCC Commission Nationale de Lutte contre la Corruption et la Concussion CNNCI ComitĂ© National des NĂ©gociations Commerciales Internationales CNS Conseil National de la Statistique COSAMA Consortium SĂ©nĂ©galais dâActivitĂ©s Maritimes CPG Consultation Primaire Globale CPI Conseil PrĂ©sidentiel de lâInvestissement CRADES Centre de Recherches, dâAnalyse des Echanges et Statistiques CRES Consortium pour la Recherche Economique et Sociale CSPLP Cellule de Suivi du Programme de Lutte contre la PauvretĂ© CUR Centre Universitaire RĂ©gional DAP Domaine Agricole PartagĂ© DAPS Direction de lâAnalyse, de la PrĂ©vision et des Statistiques DAT Direction de l'AmĂ©nagement du Territoire DB Direction du Budget DDI Direction de la Dette et de lâInvestissement DCEF Direction de la CoopĂ©ration Economique et FinanciĂšre DCMP Direction Centrale des MarchĂ©s Publics DEPONAT DĂ©claration de Politique nationale dâAmĂ©nagement du Territoire DEPT Direction des Etudes et de la Planification Touristique DESPS Direction de lâEducation SurveillĂ©e et de la Protection Sociale DGCPT Direction GĂ©nĂ©rale de la ComptabilitĂ© Publique et du TrĂ©sor DGF Direction GĂ©nĂ©rale des Finances DGID Direction GĂ©nĂ©rale des ImpĂŽts et Domaines DGP Direction GĂ©nĂ©rale du Plan DIPE DĂ©veloppement IntĂ©grĂ© de la Petite Enfance DPEE Direction de la PrĂ©vision et des Etudes Economiques DPES Document de Politique Economique et Sociale DPPA Direction de la Promotion des Produits Agricoles DSRP Document de StratĂ©gie de RĂ©duction de la PauvretĂ© DTA Direction de la Transformation Alimentaire EDS EnquĂȘte DĂ©mographique et de SantĂ© END Energie Non DistribuĂ©e ERN Environnement et Ressources Naturelles FBCF Formation Brute de Capital Fixe ENSAE Ecole nationale de Statistique de lâAnalyse Economique ERIL Electrification Rurale dâInitiative Locale ESAM EnquĂȘte SĂ©nĂ©galaise AuprĂšs des MĂ©nages ESPS EnquĂȘte de Suivi de la PauvretĂ© au SĂ©nĂ©gal FDD Fonds de Dotation de la DĂ©centralisation FDTU Fonds de DĂ©veloppement des Transports Urbains FECL Fonds dâEquipement des CollectivitĂ©s Locales FERA Fonds dâEntretien Routier Autonome FMI Fonds MonĂ©taire International FNCF Fonds National de CrĂ©dit pour les Femmes FNPEF Fonds National de Promotion de l'Entreprenariat FĂ©minin FNR Fonds National de Retraite FONDEF Fonds de DĂ©veloppement de la Formation Professionnelle FPE Fonds de Promotion Economique FPT Formation Technique et Professionnelle Page v
6.
FT
Formation Technique GAR Gestion AxĂ©e sur les RĂ©sultats GDRH Gestion Durable des Ressources Halieutiques GELD Gouvernance Locale et EquitĂ© de Genre GIABA Groupe Intergouvernemental dâAction contre le Blanchiment dâArgent en Afrique de lâouest GIRMAC Gestion IntĂ©grĂ©e des Ressources Marines et CĂŽtiĂšres GOANA Grande Offensive Agricole pour la Nourriture et lâAbondance GPEC Gestion PrĂ©visionnelle des Emplois et des CompĂ©tences GPL Gaz de PĂ©trole LiquĂ©fiĂ© GWh Gigawatt-heure HIMO Haute IntensitĂ© de Main-dâĆuvre IA Inspection AcadĂ©mique IADM Initiative d'AllĂ©gement de la Dette MultilatĂ©rale IAS/IFRS International Accounting Standards/International Financial Reporting Standards ICAMO Institution de Coordination de l'Assurance Maladie Obligatoire ICS Industries Chimiques du SĂ©nĂ©gal IDE Investissements Directs Ătrangers IDEN Inspection DĂ©partementale de lâEducation Nationale IFAN Institut Fondamental d'Afrique Noire INPS Initiative Nationale pour la Protection Sociale des groupes vulnĂ©rables IPRES Institut de PrĂ©voyance Retraite du SĂ©nĂ©gal IPS Institutions de PrĂ©voyance Sociale IRD Institut de Recherche pour le DĂ©veloppement ISF Indice SynthĂ©tique de FĂ©conditĂ© ISPE Instrument de Soutien Ă la Politique Economique ISRA Institut SĂ©nĂ©galais de Recherche Agricole ITA Institut de Technologie Alimentaire LARTES Laboratoire de Recherche sur les Transformations Economiques et Sociales LBC Lampes Ă Basse Consommation LFI Loi de Finances Initiale LFR Loi de Finances Rectificative LMD Licence Master Doctorat LOASP Loi dâOrientation Agro-Sylvo-Pastorale MEF MinistĂšre de lâEconomie et des Finances MW MĂ©gawatt NETS Nutrition ciblĂ©e sur lâEnfant et Transferts Sociaux NPNE Nouvelle Politique Nationale de l'Emploi OMD Objectifs du MillĂ©naire pour le DĂ©veloppement OMS Organisation Mondiale de la SantĂ© OMVG Organisation pour la Mise en Valeur du fleuve Gambie OMVS Organisation pour la Mise en Valeur du fleuve SĂ©nĂ©gal ONAS Office National de l'Assainissement du SĂ©nĂ©gal ONEQP Observatoire National de lâEmploi et des Qualifications Professionnelles ONFP Office National pour la Formation Professionnelle ORIO Programme pour le dĂ©veloppement des infrastructures OS Objectif StratĂ©gique PADEL Projet dâAppui au DĂ©veloppement Economique Local PADERCA Projet d'Appui au DĂ©veloppement Rural en Casamance PAER Plans d'Action Environnementaux et RĂ©gionaux PAFA Projet d'Appui aux FiliĂšres Agricoles Page vi
7.
PAGF/MP
Plan dâAction Global de Formation sur les MarchĂ©s Publics PAM Programme Alimentaire Mondial PAMU Programme dâAmĂ©lioration de la MobilitĂ© Urbaine PAP Plan dâActions Prioritaires PAPIL Projet dâAppui Ă la Petite Irrigation Locale PATMUR Projet dâAppui au Transport et Ă la MobilitĂ© Urbaine PASMI Programme d'Appui au Secteur Minier PCNPETE Plan Cadre national pour la PrĂ©vention et lâElimination du Travail des Enfants PDDAA Programme DĂ©taillĂ© de DĂ©veloppement de l'Agriculture Africaine PDEF Programme DĂ©cennal de l'Education et de la Formation PDIS Programme de DĂ©veloppement IntĂ©grĂ© de la SantĂ© PDMAS Programme de DĂ©veloppement des MarchĂ©s Agricoles au SĂ©nĂ©gal PDU Plan Directeur dâUrbanisme PEA PĂŽles dâEmergence Agricoles PEFA Public Expenditure and Financial Accountability PEPAM Programme d'Eau Potable et d'Assainissement du MillĂ©naire PER Programme Economique RĂ©gional PGAT Plan GĂ©nĂ©ral d'AmĂ©nagement du Territoire PGE Plans de Gestion Environnementale PIB Produit IntĂ©rieur Brut PLASEPRI Plateforme d'appui au Secteur PrivĂ© PLT Projet eau Ă Long Terme PMB Produit Mondial Brut PME Petite et Moyenne Entreprise PMI Petite et Moyenne Industrie PNAR Programme National dâAutosuffisance en Riz PNASA Programme National d'Appui Ă la SĂ©curitĂ© Alimentaire PNB Programme National Biocarburants PNBG Programme National de Bonne Gouvernance PNDL Programme National de DĂ©veloppement Local PNDS Programme National de DĂ©veloppement Sanitaire PNG Plan National GĂ©omatique PNIA Programme National d'Investissement Agricole PNLS Programme National de Lutte contre le Sida PNRH Plan National de restructuration des Ressources Halieutiques PODES Plan dâOrientation pour le DĂ©veloppement Economique et Social POR Plans dâOpĂ©rations RĂ©gionaux PPJ Projet de Promotion des Jeunes PPTE Pays Pauvres trĂšs endettĂ©s PRAESC Programme de Relance des ActivitĂ©s Economiques et Sociales en Casamance PRECASEJ Programme de Renforcement des CapacitĂ©s en Suivi Ă©valuation en matiĂšre dâEmploi des Jeunes PRECOL Programme de Renforcement et dâEquipement des CollectivitĂ©s Locales PREMs Projets EnergĂ©tiques Multisectoriels PRI Politique de RedĂ©ploiement Industriel PRN Programme de Renforcement de la Nutrition PRODAM Projet de DĂ©veloppement Agricole de Matam PROGERT Projet de Gestion et de Restauration des Terres DĂ©gradĂ©es PROMER Projet de Promotion des Micro-Entreprises Rurales PRSE Projet de Restructuration du Secteur de lâElectricitĂ© PSJ Programme Sectoriel Justice PST Programme Sectoriel des Transports PTF Partenaires Techniques et Financiers PTIP Programme Triennal d'Investissements Publics RBT RĂ©serves de BiosphĂšres TransfrontiĂšres Page vii
8.
RCC
RĂ©duction des Risques de Catastrophes RCCM Registre du Commerce et du CrĂ©dit Mobilier RGPHA Recensement GĂ©nĂ©ral de la Population, Habitat, Agriculture et Elevage RN Route Nationale ROME RĂ©pertoire OpĂ©rationnel des MĂ©tiers et Emplois SAGTC SchĂ©ma d'AmĂ©nagement et de Gestion du Terroir Communautaire SAO Substances Appauvrissant la couche dâOzone SAP SystĂšme national dâAlerte PrĂ©coce SCA StratĂ©gie de Croissance AccĂ©lĂ©rĂ©e SDAU SchĂ©ma Directeur dâAmĂ©nagement et dâUrbanisme SDE SĂ©nĂ©galaise Des Eaux SDS SchĂ©ma Directeur de la Statistique SE SĂ©nĂ©galais de lâExtĂ©rieur SENELEC SociĂ©tĂ© Nationale dâElectricitĂ© SERPM SociĂ©tĂ© dâEtude et de RĂ©alisation des Phosphates de Matam SFD SystĂšmes Financiers DĂ©centralisĂ©s SIDA Syndrome dâImmuno DĂ©ficience Acquise SIGEL SystĂšme dâInformation de Gestion de lâElevage SIGFIP SystĂšme IntĂ©grĂ© de Gestion des Finances Publiques SISE-DL SystĂšme dâInformation et de Suivi-Evaluation pour le DĂ©veloppement Local SMART SpĂ©cifique Mesurable Atteignable Raisonnable et Temporellement dĂ©fini SNAT StratĂ©gie Nationale dâAmĂ©nagement du Territoire SNDS StratĂ©gie Nationale de DĂ©veloppement de la Statistique SNEEG StratĂ©gie Nationale dâEquitĂ© et dâEgalitĂ© de Genre SNPS StratĂ©gie Nationale de Protection Sociale SPS Socle de Protection Sociale SRAT Services RĂ©gionaux dâAmĂ©nagement du Territoire SSN SystĂšme Statistique National SYGMAP SystĂšme de Gestion des MarchĂ©s Publics TAA Taux dâAutosuffisance Alimentaire TAP Taux dâAchĂšvement du Primaire TBA Taux Brut dâAdmission TBS Taux Brut de Scolarisation TDI Taux de DĂ©pendance des Importations TDR Test de Diagnostic Rapide TGI Tribunal de Grande Instance TI Tribunal dâInstance TIC Technologies de lâInformation et de la Communication TOFE Tableau des OpĂ©rations FinanciĂšres de lâEtat TPI Traitement PrĂ©ventif Intermittent TVA Taxe sur la Valeur AjoutĂ©e UCP UnitĂ© de Coordination des Projets et programmes UCSPE UnitĂ© de Coordination et de Suivi de la Politique Economique UEMOA Union Economique et MonĂ©taire Ouest Africaine UNICEF Fonds des Nations Unies pour l'Enfance VBG Violences BasĂ©es sur le Genre VDN Voie de DĂ©gagement Nord VIH Virus de l'ImmunodĂ©ficience Humaine ZAC Zone dâAmĂ©nagement ConcertĂ©e Page viii
9.
Liste des figures Figure
1: Evolution de la part des secteurs dans la formation du PIB, 1980-2008. ................................ 4 Figure 2:RĂ©partition (en %) du financement total du DPES (scĂ©nario optimiste) selon les axes ......... 59 Liste des tableaux Tableau 1: ScĂ©narios de croissance sur la pĂ©riode 2011-2015 ............................................................. 16 Tableau 2: Croissance et dĂ©ficit public selon les scĂ©narios. .................................................................. 60 Liste des annexes Annexe 1 : Liste restreinte des indicateurs du DPES .................................................................................................................. A Annexe 2: MĂ©thodologie de la priorisation des actions du DPES ............................................................................................... G Annexe 3: Financement (en millions FCFA) du scĂ©nario tendanciel du PAP/DPES par axes stratĂ©giques. ................................. H Annexe 4: Financement (en millions FCFA) du scĂ©nario pessimiste du PAP/DPES par axes stratĂ©giques. ................................. H Annexe 5: Financement (en millions FCFA) du scĂ©nario optimiste du PAP/DPES par sous-secteurs et domaines. ..................... I Annexe 6: Financement (en millions FCFA) du scĂ©nario tendanciel du PAP/DPES par sous-secteurs et domaines. .................. T Annexe 7: Financement (en millions FCFA) du scĂ©nario pessimiste du PAP/DPES par sous-secteurs et domaines. ................ CC Annexe 8: Projection du Produit IntĂ©rieur Brut par branche dâactivitĂ© selon le scĂ©nario tendanciel. .................................... GG Annexe 9: Tableau des opĂ©rations financiĂšres de l'Etat - 2011-2015 selon le scĂ©nario tendanciel. ........................................ KK Annexe 10: Balance des paiements selon le scĂ©nario tendanciel. .......................................................................................... NN Annexe 11: Situation des institutions monĂ©taires selon le scĂ©nario tendanciel. .................................................................... OO Annexe 12: Projection du Produit IntĂ©rieur Brut par branche dâactivitĂ© selon le scĂ©nario optimiste. ..................................... PP Annexe 13: Tableau des opĂ©rations financiĂšres de l'Etat selon le scĂ©nario optimiste. ............................................................ TT Annexe 14: Balance des paiements selon le scĂ©nario optimiste. .......................................................................................... WW Annexe 15: Situation des institutions monĂ©taires selon le scĂ©nario optimiste. ....................................................................... XX Annexe 16: Projection du Produit IntĂ©rieur Brut par branche dâactivitĂ© selon le scĂ©nario pessimiste. ................................... YY Annexe 17: Tableau des opĂ©rations financiĂšres de l'Etat selon le scĂ©nario pessimiste. ........................................................ BBB Annexe 18: Balance des paiements selon le scĂ©nario pessimiste. ..........................................................................................EEE Annexe 19: Situation des institutions monĂ©taires selon le scĂ©nario pessimiste. .................................................................... FFF Annexe 20: Acteurs du processus participatif. ...................................................................................................................... GGG Annexe 21: Participation nationale au processus d'Ă©laboration du DPES. ................................................................................ III Page ix
10.
Introduction Contexte général de
la politique Ă©conomique et sociale 1. Depuis son Ă©ligibilitĂ© Ă lâInitiative Pays Pauvres TrĂšs EndettĂ©s (PPTE) en 2000, le SĂ©nĂ©gal met en Ćuvre Ă travers sa stratĂ©gie globale de rĂ©duction de la pauvretĂ©, le DSRP, ses politiques et programmes intĂ©grĂ©s, sur la base dâune dĂ©marche de plus en plus inclusive, visant Ă assurer les conditions dâune croissance soutenue et durable, Ă rĂ©duire significativement la pauvretĂ© et Ă atteindre les OMD. 2. Le DSRP-I, dĂ©fini sur la pĂ©riode 2003-2005, Ă Ă©tĂ© mis Ă profit par lâEtat pour amĂ©liorer les objectifs de croissance du Programme dâAjustement global (post dĂ©valuation) et corriger ses incidences nĂ©gatives aux plans social et politique. Ainsi, mis Ă part le ralentissement de la croissance notĂ© en 2002, la situation dâensemble de lâĂ©conomie sĂ©nĂ©galaise a continuĂ© Ă sâamĂ©liorer. Le PIB rĂ©el a crĂ» dâenviron 5% par an en moyenne entre 1995 et 2005, en se traduisant par une croissance non nĂ©gligeable du secteur manufacturier et des services oĂč la productivitĂ© du travail, malgrĂ© une tendance Ă la baisse, est relativement Ă©levĂ©e. En outre, la productivitĂ© du capital est relativement forte ainsi que les taux d'utilisation des capacitĂ©s de production. Ces rĂ©sultats ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©s dans un contexte de maĂźtrise de lâinflation, de rĂ©duction continue des dĂ©ficits aussi bien des finances publiques que de la balance des paiements courants. Toutefois, divers problĂšmes structurels perdurent pendant que lâattractivitĂ© du SĂ©nĂ©gal pour les investisseurs reste modĂ©rĂ©e. 3. La croissance soutenue enregistrĂ©e en 1995-2005 sâest Ă©galement traduite par un recul apprĂ©ciable de la pauvretĂ© sur la mĂȘme pĂ©riode. Mais les taux de pauvretĂ© sont encore relativement Ă©levĂ©s et la distribution des revenus reste particuliĂšrement inĂ©galitaire au SĂ©nĂ©gal. Cela appelle davantage de mesures vigoureuses pour rĂ©duire la pauvretĂ© de moitiĂ© en 2015 et souligne clairement le dĂ©fi de la redistribution plus solidaire des fruits de cette croissance, condition requise pour que celle-ci ne profite pas exclusivement au monde urbain et limite ainsi les gains en termes de rĂ©duction de la pauvretĂ©. 4. Durant la pĂ©riode 2006-2010 du DSRP-II, les facteurs qui ont permis de rĂ©aliser une forte croissance du PIB et dâamĂ©liorer la qualitĂ© de vie des populations entre 1995 et 2005, ont Ă©tĂ© durement affectĂ©s successivement par les crises alimentaire et Ă©nergĂ©tique, et la dĂ©pression Ă©conomique et financiĂšre de 2008, exposant une nouvelle fois, au grand jour, les faiblesses structurelles de lÂŽĂ©conomie. Les projections de pauvretĂ© rĂ©alisĂ©es pour la pĂ©riode 2005-2009 suggĂšrent ainsi une stagnation des indicateurs de pauvretĂ©, le taux de croissance du PIB par tĂȘte nâĂ©tant que de 0,5% en moyenne par an. Lâincidence de la pauvretĂ© passerait de 50,8% en 2005 Ă 50,7% en 2009 grĂące Ă la mise en Ćuvre de projets publics qui visaient Ă faciliter lâaccĂšs Ă un logement et un cadre de vie sains, Ă une alimentation suffisante, Ă lâeau potable, Ă la santĂ©, Ă lâĂ©ducation et aux marchĂ©s. 5. Ces rĂ©sultats sur la pĂ©riode 2005-2010, mettent en Ă©vidence la fragilitĂ© de lâĂ©conomie sĂ©nĂ©galaise et sa capacitĂ© dans le long terme Ă amĂ©liorer de maniĂšre durable les conditions de vie des populations. Par ailleurs, de nouveaux dĂ©fis sont apparus : (i) lâavĂšnement des nouveaux pays Ă©mergents ; (ii) le mouvement vers lâĂ©nergie propre et les substituts du pĂ©trole ; (iii) les effets des changements climatiques; (iv) la demande croissante de sĂ©curitĂ© alimentaire ; (v) les mutations socio-Ă©conomiques en Afrique ; (vi) la rĂ©fĂ©rence croissante au principe de prĂ©caution et le besoin de plus en plus exigeant de sĂ©curitĂ© et (vii) lâĂ©galitĂ© de genre et lâautonomisation de la femme. 6. Ces dĂ©fis conjuguĂ©s Ă certaines Ă©volutions positives telles que : (i) le dynamisme des exportations de services et la relative diversification des produits et marchĂ©s dâexportation ; (ii) le relĂšvement de la plateforme logistique entrepris Ă travers la rĂ©duction progressive du dĂ©ficit en infrastructures ; (iii) lâexpĂ©rimentation de « lâapproche grappe » comme cadre de partenariat permettant de tirer effectivement parti des avantages compĂ©titifs nĂ©s de la qualitĂ© du cadre Document de Politique Economique et Sociale, DPES-2011-2015. Page 2 sur 68
11.
macroéconomique et des
rĂ©formes transversales et sectorielles ; (iv) la volontĂ© de tous les acteurs de sâapproprier lâĂ©laboration et la mise en Ćuvre des politiques publiques et (v) une culture multiforme du dialogue social favorisant la poursuite de la construction dâune dĂ©mocratie apaisĂ©e, appellent dâurgence Ă la mise en place dâune stratĂ©gie de dĂ©veloppement Ă©conomique et social afin de hisser la croissance potentielle de lâĂ©conomie Ă un niveau lui permettant de lisser ou dâamortir les mouvements erratiques liĂ©s aux chocs exogĂšnes et donc dâinscrire le dĂ©veloppement du pays dans une perspective durable dâamĂ©lioration des conditions de vie de la population. Cette ambition a amenĂ© lâensemble des acteurs Ă convenir de la nĂ©cessitĂ© dâĂ©laborer, pour la pĂ©riode quinquennale 2011-2015, une stratĂ©gie nationale empreinte Ă la fois de rĂ©alisme et de rupture. Cette nouvelle stratĂ©gie, cadre unique de rĂ©fĂ©rence en matiĂšre dâintervention pour tous les acteurs du dĂ©veloppement, sâinscrit dans une vision de long terme et sâoppose Ă toute forme dâexclusion sociale. Elle appelle Ă une mise en Ćuvre optimale des politiques de gouvernance engagĂ©es aux niveaux central et local pour atteindre les OMD et poser les jalons de lâĂ©mergence en 2015. Processus dâĂ©laboration 7. Le processus dâĂ©laboration de ce Document de Politique Economique et Sociale (DPES) pour la pĂ©riode 2011-2015 a Ă©tĂ© conduit par un comitĂ© technique ad hoc, onze (11) groupes de travail thĂ©matiques, cinq (5) « axes rĂ©gionaux » et cinq (5) commissions dâacteurs. La mĂ©thodologie adoptĂ©e prend en compte les contributions des groupes thĂ©matiques et des Ă©tudes spĂ©cifiques. 8. Le processus a Ă©tĂ© rĂ©gi par les principes de travail suivants : ï§ la dĂ©marche participative ; ï§ le consensus fort autour des grandes orientations ; ï§ la prise en compte des questions transversales (genre, droits humains, dĂ©veloppement durable) ; ï§ lâappropriation qui associe les acteurs Ă lâĂ©laboration et facilite la mise en Ćuvre du DPES. 9. Les travaux ont Ă©tĂ© menĂ©s en trois phases principales. La premiĂšre est marquĂ©e par le bilan- diagnostic, englobant les revues sectorielles et le bilan de la mise en Ćuvre du DSRP-II. Elle sâest dĂ©roulĂ©e de mars Ă juin 2010. La deuxiĂšme phase a Ă©tĂ© consacrĂ©e Ă la formulation de nouvelles orientations stratĂ©giques du DPES. Elle sâest dĂ©roulĂ©e de juillet Ă octobre 2010. LâĂ©laboration du plan dâactions prioritaires et la finalisation de la matrice des indicateurs se sont Ă©talĂ©es de novembre 2010 Ă juin 2011, dans un processus itĂ©ratif qui a impliquĂ© lâensemble des acteurs. Contenu du document 10. Le prĂ©sent document se prĂ©sente comme suit : le chapitre I dĂ©crit le profil de la croissance, de la pauvretĂ©, des inĂ©galitĂ©s et les dĂ©fis quâils posent aux diffĂ©rents acteurs Ă©conomiques et sociaux en termes de bilan-diagnostic. 11. La StratĂ©gie elle-mĂȘme est dĂ©crite au chapitre II, Ă travers la vision Ă long terme, les perspectives Ă lâhorizon 2015 et les orientations stratĂ©giques se rapportant aux politiques, programmes et projets qui vont donner corps Ă la StratĂ©gie aux niveaux macroĂ©conomique et sectoriel. 12. Le chapitre III prĂ©sente les prioritĂ©s de la StratĂ©gie, dĂ©clinĂ©es en un plan dâactions prioritaires. 13. Enfin, le chapitre IV est consacrĂ© au dispositif Ă mettre en place pour assurer une mise en Ćuvre effective de la StratĂ©gie ; il prĂ©sente les rĂŽles et responsabilitĂ©s des acteurs et les mĂ©canismes de revues pĂ©riodiques sectorielles et globales Ă rĂ©aliser. Ce chapitre dĂ©finit Ă©galement le cadre de suivi et dâĂ©valuation mis en place et circonscrit les facteurs de risques liĂ©s Ă la mise en Ćuvre de la StratĂ©gie. Document de Politique Economique et Sociale, DPES-2011-2015. Page 3 sur 68
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Chapitre I :
Diagnostic Ă©conomique et social, enjeux et dĂ©fis Introduction 14. Le prĂ©sent chapitre passe en revue les contraintes qui pĂšsent sur le rythme de la croissance et sur la redistribution plus Ă©quitable de ses fruits. Il met Ă©galement en exergue les enjeux que lâon peut associer au profil de la pauvretĂ© monĂ©taire, Ă la structure de lâemploi, aux initiatives de lutte contre la pauvretĂ© non monĂ©taire et aux diffĂ©rentes formes de vulnĂ©rabilitĂ©. Une attention particuliĂšre est portĂ©e aux disparitĂ©s rĂ©gionales, Ă lâĂ©galitĂ© et lâĂ©quitĂ© de genre, aux inĂ©galitĂ©s dans la rĂ©partition des revenus et Ă leurs liens avec la structure de lâappareil de production, tout comme aux inĂ©galitĂ©s dans lâaccĂšs aux services sociaux de base et leurs relations avec la pauvretĂ© non monĂ©taire. 1.1. Profil de la croissance Ă©conomique 15. LâĂ©conomie sĂ©nĂ©galaise a fortement subi les contrecoups des chocs liĂ©s aux crises alimentaire, Ă©nergĂ©tique et financiĂšre, qui ont marquĂ© la pĂ©riode 2006-2009. LâactivitĂ© Ă©conomique a ralenti avec un taux de croissance moyen de 3,3% sur la pĂ©riode 2006-2009 contre plus de 6% en moyenne sur la pĂ©riode 2003-2005. Toutefois, un redressement sâest opĂ©rĂ©, malgrĂ© les difficultĂ©s notĂ©es dans la fourniture dâĂ©lectricitĂ©, en 2010, Ă la faveur notamment des conditions favorables de lâenvironnement international mais Ă©galement de la poursuite de la rĂ©gularisation des engagements extrabudgĂ©taires en vue de redynamiser lâactivitĂ© du secteur privĂ©. Ainsi, le taux de croissance du PIB rĂ©el sâest Ă©tabli Ă 4,1% en 2010 contre 2,1% en 2009. 16. La figure 1 dĂ©crit lâĂ©volution de la contribution des diffĂ©rents secteurs Ă la formation du PIB sur la pĂ©riode allant de 1980 Ă 2008. La part du secteur primaire1 est estimĂ©e en moyenne Ă 20,2% sur la pĂ©riode 1980-1993. A partir de 1994, elle a connu une Ă©volution Ă la baisse, passant ainsi de 18,4% Ă 14,6% en 2008. La contribution du secteur secondaire, qui Ă©tait de 16,5% en 1980, tourne autour de 20% depuis 1991. En effet, lâindustrie est de plus en plus dominĂ©e notamment par les activitĂ©s agroalimentaires, les industries chimiques, le raffinage de pĂ©trole, les matĂ©riaux de construction et les BTP. ParallĂšlement, la part du secteur tertiaire pris globalement (incluant les services des Administrations publiques, les services non marchands de logement et les services de personnel domestiques) sâest stabilisĂ©e au cours de la pĂ©riode 1980-2008 autour de 51,2%. La part du secteur informel dans lâĂ©conomie demeure importante (plus de 40%) et concerne principalement lâagriculture et les activitĂ©s de services ; ce qui se traduit par un faible progrĂšs technique et une faible productivitĂ©. Figure 1: Evolution de la part des secteurs dans la formation du PIB, 1980-2008. Secteur primaire Secteur secondaire Secteur tertiaire 60,0% 50,0% 40,0% 30,0% 20,0% 10,0% 1 980 1 984 1 988 1 992 1 996 2 000 2 004 Est. 2008 Source : ANSD-MEF, 2010. 1 Prise en compte des activitĂ©s extractives. Document de Politique Economique et Sociale, DPES-2011-2015. Page 4 sur 68
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La consommation finale, avec une croissance moyenne de 7,3% en valeur sur la pĂ©riode 2006- 2010, a connu un accroissement plus rapide que le Produit IntĂ©rieur Brut (PIB) mesurĂ© aux prix courants sur la mĂȘme pĂ©riode. Une telle situation a induit la diminution du taux dâĂ©pargne intĂ©rieure qui est passĂ© de 11,2% en 2000, Ă 9,1% en 2005 puis Ă 7,0% en 2010. En revanche, le taux dâĂ©pargne nationale a enregistrĂ© une hausse en passant de 13,4% en 2000 Ă 17,3% en 2010 Ă la faveur de la progression des envois de fonds des travailleurs sĂ©nĂ©galais Ă©tablis Ă lâĂ©tranger. La consommation finale publique, en valeur, a connu une hausse moyenne de 7,6% entre 2001 et 2010 (soutenue par une augmentation de 15% des salaires retracĂ©e dans le Tableau des OpĂ©rations FinanciĂšres de lâEtat - TOFE). 18. Sâagissant du taux dâinvestissement, il a atteint 22,7% du PIB en 2010 contre 22,1% en 2009 Ă la suite de lâaugmentation en valeur de 19,1% de la Formation Brute de Capital Fixe (FBCF) globale. Cette derniĂšre rĂ©sulte des externalitĂ©s positives dues Ă la forte hausse de la FBCF publique amorcĂ©e depuis 2004 (15,4%), Ă travers lâamĂ©lioration des infrastructures publiques. Les investissements directs Ă©trangers (IDE) ont Ă©tĂ© cependant relativement faibles (58 millions de dollars US), avant de connaĂźtre un net dynamisme entre 2005 et 2009. Les IDE reprĂ©sentent en moyenne 2,8% de la FBCF, taux qui atteint plus de 15,0% en Ouganda, au Ghana ou encore en Malaisie. Au regard de ces rĂ©sultats, le SĂ©nĂ©gal a Ă©tĂ© classĂ©, en 2006, Ă la 128Ăšme place sur un total de 141 pays. Les investissements privĂ©s sont concentrĂ©s dans les sous-secteurs des tĂ©lĂ©communications, des mines et du tourisme. Le taux de croissance de la FBCF privĂ©e a connu une dynamique assez forte sur la pĂ©riode 2004-2010. Cependant, lâimportance de lâinvestissement dans le domaine du logement contribue Ă rĂ©duire son efficacitĂ©. Avec la forte progression des ressources budgĂ©taires et lâapport substantiel de lâaide publique au dĂ©veloppement, le taux dâinvestissement a quasiment doublĂ© sur la pĂ©riode 1986-2010. 19. Quant aux Ă©changes extĂ©rieurs, ils ont Ă©tĂ© marquĂ©s par la dĂ©gradation de la balance commerciale, particuliĂšrement en 2007 et 2008, du fait du renchĂ©rissement du prix des produits importĂ©s. Cette situation sâest traduite par une dĂ©gradation sensible du dĂ©ficit du compte courant Ă©tabli en 2007 Ă 11,6% et en 2008 Ă 14,2% du PIB, contre 6,9% en moyenne sur la pĂ©riode 2000-2006. Cependant, Ă la faveur de la dĂ©tente sur les cours internationaux des produits de base, le dĂ©ficit du compte courant a enregistrĂ© une amĂ©lioration en sâĂ©tablissant Ă 6,4% du PIB en moyenne entre 2009 et 2010. Les dĂ©ficits de la balance commerciale et du compte courant sont estimĂ©s respectivement Ă 978 milliards de F CFA et 388 milliards de F CFA en 2010. 20. Lâinflation est globalement maĂźtrisĂ©e. Elle subit, cependant, lâinfluence des fluctuations des cours mondiaux des produits alimentaires et Ă©nergĂ©tiques. En effet, la variation moyenne de lâIndice HarmonisĂ© des Prix Ă la Consommation (IHPC) est passĂ©e de 1,5% entre 2000 et 2006 Ă prĂšs de 6% entre 2007 et 2008, sous lâeffet des crises alimentaire et Ă©nergĂ©tique. Cependant, Ă la faveur de la dĂ©tente observĂ©e sur les cours internationaux, les prix intĂ©rieurs ont renouĂ© avec des rythmes de croissance plus modĂ©rĂ©s. Ainsi, en 2010, ils ont enregistrĂ© une hausse de 1,2% aprĂšs un repli de 0,9% affichĂ© en 2009. Sur le long terme, lâinflation devrait ĂȘtre maintenue en dessous du plafond communautaire de lâUEMOA (3%). 21. Entre 2006 et 2010, le cadre macroĂ©conomique a Ă©tĂ© globalement maĂźtrisĂ©, en dĂ©pit du contexte mondial difficile. La dynamique de croissance empruntĂ©e par lâĂ©conomie sĂ©nĂ©galaise depuis 2006 (en moyenne annuelle 3,4%) est cependant restĂ©e en-deçà du scĂ©nario tendanciel (5,0%) consignĂ© dans le DSRP-II. 22. Le SĂ©nĂ©gal a respectĂ© lâessentiel de ses engagements vis-Ă -vis du Fonds MonĂ©taire International (FMI), entre 2006 et 2010. Dans le cadre de la surveillance multilatĂ©rale de la CEDEAO, neuf critĂšres de convergence sur dix sont respectĂ©s, au terme de l'annĂ©e 2010. De mĂȘme, six critĂšres sur les huit dĂ©finis par lâUEMOA ont Ă©tĂ© respectĂ©s. Lâencours de la dette publique totale, qui a variĂ© de 21,3% en 2006 Ă 34,4%% en 2010, est restĂ© largement en-deçà du plafond communautaire (UEMOA) fixĂ© Ă 70% du PIB. Au titre de la gestion budgĂ©taire, lâEtat a maĂźtrisĂ© les dĂ©penses publiques, tout en prĂ©servant les dĂ©penses sociales, malgrĂ© la baisse des recettes liĂ©e au Document de Politique Economique et Sociale, DPES-2011-2015. Page 5 sur 68
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ralentissement de lâactivitĂ©
Ă©conomique. Toutefois, le dĂ©ficit public2, estimĂ© en moyenne Ă 2% du PIB entre 2001 et 2005, a atteint 5,7% en 2006 et 4,5% en moyenne entre 2007 et 2010. 1.2. Contraintes Ă la production, Ă lâinvestissement privĂ© et Ă lâentreprenariat 23. La structure des sources de la croissance nâest pas assez diversifiĂ©e. Les principales contraintes des secteurs de production Ă©conomique sont liĂ©es Ă la faible productivitĂ© des facteurs de production et leurs coĂ»ts encore Ă©levĂ©s, au rĂŽle toujours faible jouĂ© par le secteur privĂ© et les collectivitĂ©s locales et aux difficultĂ©s dans lâaccĂšs au financement pour les PME. LâĂ©conomie sĂ©nĂ©galaise souffre de dĂ©ficits dâinfrastructures en termes de quantitĂ© et de qualitĂ©, de la faiblesse du tissu industriel et dâun niveau encore peu Ă©levĂ© des investissements privĂ©s, notamment dans les secteurs productifs. 24. Depuis la dĂ©valuation du franc CFA survenue en 1994, la base de la croissance a Ă©tĂ© portĂ©e par les BTP, les tĂ©lĂ©communications, les activitĂ©s industrielles et le commerce, au dĂ©triment de lâagriculture qui occupe encore plus de la moitiĂ© de la population et pour laquelle elle gĂ©nĂšre lâessentiel des revenus monĂ©taires. Cette structure de la base sectorielle de la croissance, jointe au maintien dâune configuration de politique sociale rĂ©siduelle, explique la persistance de la pauvretĂ© en milieu rural et dans les pĂ©riphĂ©ries des villes oĂč la main-dâĆuvre se rĂ©fugie dans des activitĂ©s de survie caractĂ©ristiques du secteur informel. De maniĂšre gĂ©nĂ©rale, la faible productivitĂ© de lâagriculture ainsi que la part encore importante du secteur informel expliquent la faible productivitĂ© globale de lâĂ©conomie sĂ©nĂ©galaise avec, comme corollaire, un taux dâĂ©pargne Ă©galement faible. 25. Globalement, les sous-secteurs de lâĂ©conomie primaire souffrent de difficultĂ©s dâaccĂšs aux intrants de qualitĂ©, de lâabsence dâouvrages et dâinfrastructures modernes de production. De façon spĂ©cifique, lâabsence dâun dispositif dâaction sociale pour la crĂ©ation et la protection des revenus pour les personnes victimes de lâexclusion sociale. Le sous-secteur agricole fait face Ă un certain nombre de difficultĂ©s dont celles liĂ©es Ă lâaccĂšs aux facteurs de production, au faible niveau de mise en valeur des amĂ©nagements, Ă la forte dĂ©pendance aux cultures pluviales, Ă la non- disponibilitĂ© des semences de qualitĂ©, Ă lâinadĂ©quation de la politique fonciĂšre, aux difficultĂ©s dâaccĂšs aux marchĂ©s et Ă la faible valorisation des produits exportĂ©s. Quant au sous-secteur de lâĂ©levage, les contraintes qui entravent son dĂ©veloppement sont relatives, entre autres, au faible niveau de production des races locales, Ă lâinsuffisance dâinfrastructures physiques de base, Ă la forte compĂ©tition agriculture-Ă©levage pour lâoccupation des terres et Ă lâabsence de circuits modernes de transformation et de commercialisation des produits animaux. De mĂȘme, dans le domaine de la sĂ©curitĂ© alimentaire, le SĂ©nĂ©gal fait face aux difficultĂ©s dâaccĂšs des populations Ă des produits alimentaires de qualitĂ© et en quantitĂ© suffisante mais aussi Ă une instabilitĂ© dans la couverture des besoins alimentaires. 26. La restructuration de lâappareil de production ne sâest traduite ni par la crĂ©ation dâemplois qualifiĂ©s en milieu rural ni par un transfert notable dâunitĂ©s de production informelles vers le secteur moderne. Cette restructuration devrait engendrer davantage de dynamisme dans lâexportation de produits et de services plus Ă©laborĂ©s, au fur et Ă mesure que le taux de main- dâĆuvre qualifiĂ©e augmentera dans lâĂ©conomie. Le transfert de main-dâĆuvre de lâagriculture, la pĂȘche, lâĂ©levage, la sylviculture et du secteur informel vers le reste de lâĂ©conomie moderne doit sâaccompagner dâefforts consĂ©quents pour contribuer Ă lâamĂ©lioration de la productivitĂ© et Ă lâaccroissement des opportunitĂ©s de gains de revenus en faveur des individus Ă©voluant dans ces domaines dâactivitĂ©. Cela passe par une maĂźtrise des coĂ»ts dâexploitation, des produits de meilleure qualitĂ© et des prix plus rĂ©munĂ©rateurs, mais Ă©galement par le renforcement des capacitĂ©s dâintervention de lâensemble des acteurs, tous sexes confondus. 2 Le solde budgĂ©taire (dons compris) est structurellement nĂ©gatif au SĂ©nĂ©gal. Document de Politique Economique et Sociale, DPES-2011-2015. Page 6 sur 68
15.
27.
La dĂ©cennie 2000-2010 est marquĂ©e par un dynamisme des exportations. En effet, les exportations de marchandises et de services ont connu un taux de croissance moyen annuel respectivement de 5,6% et de 6,8% entre 2004 et 2010. Cependant, malgrĂ© cette tendance positive des exportations, la balance commerciale du SĂ©nĂ©gal reste dĂ©ficitaire(en moyenne 15,3% entre 1999 et 2008). Cette situation a entraĂźnĂ© une perte de parts de marchĂ© au niveau mondial. Le dĂ©ficit des Ă©changes avec le reste du monde sâest accentuĂ©, passant de 32,7% en 2005 Ă 42,7% en 2008. 28. Les contraintes Ă lâessor du commerce se traduisent par des perturbations dans lâapprovisionnement du marchĂ© intĂ©rieur, combinĂ©es Ă des prix Ă©levĂ©s des biens et services de consommation. Elles sont liĂ©es Ă trois causes majeures : un dĂ©ficit des supports de mise en marchĂ©, une insuffisance des moyens dâintervention et de surveillance des circuits de distribution, une insuffisance quantitative et qualitative de lâoffre de biens et services tant pour le marchĂ© intĂ©rieur que pour le marchĂ© extĂ©rieur et un engorgement des circuits de commercialisation. 29. Sur la pĂ©riode 2000-2007, on note une progression continue de lâactif des banques et Ă©tablissements financiers, du secteur des assurances et des institutions de financement dĂ©centralisĂ©. Lâactif total des institutions financiĂšres sâest particuliĂšrement accru en 2007, Ă la suite de celui des banques et Ă©tablissements financiers. Cependant, un dĂ©sĂ©quilibre persiste entre la demande de crĂ©dit des PME et lâoffre des banques et Ă©tablissements financiers. Ainsi, le ratio crĂ©dits sur PIB se stabilise autour de 25% entre 2005 et 2007. Cette valeur reste infĂ©rieure aux niveaux atteints par les pays Ă©mergents. 30. En outre, le systĂšme financier est marquĂ© par une forte concentration des crĂ©dits allouĂ©s par les banques au profit de grandes entreprises qui prĂ©sentent souvent des comptes certifiĂ©s et disposent dâactifs pouvant servir de garanties pour les prĂȘts. Lâanalyse de la rĂ©partition des crĂ©dits a montrĂ© que la part affectĂ©e au secteur primaire est faible par rapport Ă celle qui va au secteur tertiaire. DâannĂ©e en annĂ©e, les secteurs qui bĂ©nĂ©ficient le plus des crĂ©dits sont les industries manufacturiĂšres (30%), la restauration commerciale, les hĂŽtels (25%) et les services divers (18%) alors que lâagriculture, la sylviculture et la pĂȘche ne reçoivent que 3% de ces crĂ©dits. 31. Les PME et PMI, qui reprĂ©sentent respectivement 25% et 70% des entreprises au SĂ©nĂ©gal, accĂšdent difficilement au financement, en raison des niveaux Ă©levĂ©s de garanties bancaires exigĂ©es qui peuvent atteindre en moyenne 150% de la valeur des crĂ©dits demandĂ©s, selon le secteur. Aussi, les PME ont-elles recours Ă des solutions alternatives comme lâautofinancement et le crĂ©dit fournisseur ou aux SystĂšmes Financiers DĂ©centralisĂ©s (SFD) qui sont confrontĂ©s Ă la faiblesse de leurs capacitĂ©s de financement et la difficultĂ© de refinancement. En matiĂšre de microfinance, les obstacles auxquels les SFD sont confrontĂ©s ont pour nom : lâinsuffisance des moyens de supervision, la dĂ©gradation du portefeuille de crĂ©dit et le manque de fiabilitĂ© des informations communiquĂ©es par certains SFD. Ces derniers souffrent Ă©galement de lâabsence de mĂ©canismes pour la mise en place dâun fonds de garantie des dĂ©pĂŽts et dâun fonds de sĂ©curitĂ© ou de solidaritĂ©, lâabsence de maĂźtrise, au niveau des SFD, du cycle et des caractĂ©ristiques des filiĂšres agricoles existantes et des chaĂźnes de valeur qui les composent, lâabsence dâune culture dâĂ©pargne et des difficultĂ©s de formulation des besoins dans le monde rural. 32. Par ailleurs, les contraintes du sous-secteur de lâĂ©nergie continuent de peser sur la performance de toutes les composantes de lâĂ©conomie nationale. Ce sous-secteur est marquĂ©, entre autres, par le faible volume de lâoffre et la qualitĂ© du service de lâĂ©lectricitĂ© en zones urbaine et rurale, des dĂ©lestages rĂ©currents qui entravent les performances des activitĂ©s Ă©conomiques, un manque dâinformation et de sensibilisation sur lâutilisation rationnelle de lâĂ©nergie et la dĂ©faillance technique des opĂ©rateurs privĂ©s. Cette situation est imputable Ă la dĂ©pendance quasi exclusive aux importations de pĂ©trole et lâabsence de mĂ©canismes adĂ©quats dâamortissement des chocs exogĂšnes, la faible capacitĂ© de raffinage et de stockage, la vĂ©tustĂ© de la logistique de rĂ©ception et de dĂ©chargement au niveau du port de Dakar, lâobsolescence des infrastructures Ă©lectriques et le retard considĂ©rable dans la mise en Ćuvre des programmes de diversification des sources dâĂ©nergie. Document de Politique Economique et Sociale, DPES-2011-2015. Page 7 sur 68
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33.
Lâindustrie est confrontĂ©e Ă une insuffisance de production, de compĂ©titivitĂ©, un dĂ©ficit des capacitĂ©s des entreprises industrielles, une concentration thĂ©matique et gĂ©ographique du tissu industriel. Sur le plan opĂ©rationnel, les initiatives sont encore timides au niveau du cadre de partenariat entre lâEtat et le secteur privĂ©, particuliĂšrement pour la promotion de lâinitiative entrepreneuriale, lâĂ©closion de lâinnovation par la recherche-application, le renforcement de la formation des futurs champions des diffĂ©rents secteurs et le dĂ©veloppement du capital-risque. Le dĂ©ficit Ă©nergĂ©tique et la faiblesse des plateformes infrastructurelles plombent la compĂ©titivitĂ© des industries, en occasionnant des surcoĂ»ts non nĂ©gligeables. 34. Sâagissant du sous-secteur du transport, il reste confrontĂ©, entre autres, Ă lâĂ©troitesse du rĂ©seau routier national inĂ©galement rĂ©parti, lâinsuffisance de lâoffre de services de transport public urbain et la vĂ©tustĂ© du parc automobile et des infrastructures ferroviaires et portuaires. 35. En ce qui concerne lâartisanat, le manque de compĂ©titivitĂ© des biens et services artisanaux est induit par la faiblesse des capacitĂ©s de production des artisans, lâinsuffisance et lâinadaptation des circuits de commercialisation. 36. Le rĂŽle du secteur privĂ© est limitĂ© essentiellement par le faible niveau des investissements privĂ©s surtout au niveau du secteur informel, les difficultĂ©s dâaccĂšs au financement et au foncier notamment pour les femmes, un environnement des affaires peu propice Ă lâinvestissement privĂ©, le rĂŽle peu visible des chambres consulaires et le fait que la personnalitĂ© juridique (caractĂšre familial) des entreprises soit peu favorable Ă leur expansion. Enjeux liĂ©s au profil de la croissance Ă©conomique 37. Au total, la structure de lâĂ©conomie est lâune des premiĂšres contraintes Ă une forte amĂ©lioration de la productivitĂ© et au relĂšvement notable des niveaux de vie. La faible productivitĂ© de lâagriculture ainsi que la part encore importante des services expliquent, en partie, la faible productivitĂ© globale de lâĂ©conomie sĂ©nĂ©galaise avec, comme corollaires, un taux dâĂ©pargne faible par rapport aux besoins de financement de lâinvestissement et une dĂ©pendance notable Ă lâaide publique au dĂ©veloppement et aux transferts des SĂ©nĂ©galais de lâExtĂ©rieur. Le SĂ©nĂ©gal disposera ainsi dâun potentiel important de progression vers des activitĂ©s de plus grande valeur ajoutĂ©e au fur et Ă mesure quâil investit dans les qualifications et les capacitĂ©s de base. En effet, un tel investissement est essentiel Ă la productivitĂ© du travail dans les secteurs qui porteront la dynamique de diversification de lâappareil de production afin de bĂątir une Ă©conomie moderne aspirant Ă lâĂ©mergence Ă©conomique. La valorisation et la promotion du potentiel des femmes dans lâagriculture et dans le secteur informel contribueront sans conteste Ă lâamĂ©lioration de la productivitĂ© globale de lâĂ©conomie. 38. Capitaux, capacitĂ©s et compĂ©tences sont combinĂ©s par les acteurs pour gĂ©nĂ©rer Ă lâaide de talents et de technologies des flux de revenus et de ressources grĂące aux activitĂ©s quâils permettent de mettre Ă la portĂ©e des diffĂ©rents segments de la population : activitĂ©s primaires, secondaires et tertiaires. La prise en charge correcte des aspirations exprimĂ©es Ă travers leurs initiatives quotidiennes de sortie de la pauvretĂ© ou dâascension sociale passe par lâextension des opportunitĂ©s et des aptitudes Ă les concrĂ©tiser, par lâamĂ©lioration de la gouvernance locale et du fonctionnement de la dĂ©mocratie Ă la base. Les programmes retenus pour la pĂ©riode 2011-2015 ont Ă©tĂ© dimensionnĂ©s sur la base des conditions initiales qui ressortent des tendances et des contraintes structurelles de la croissance et du partage Ă©quitable des fruits de la croissance, mais Ă©galement des dĂ©fis que recĂšle lâenvironnement national, sous-rĂ©gional et mondial. 39. Pour atteindre les taux de croissance devant placer le SĂ©nĂ©gal sur une trajectoire dâĂ©mergence et de dĂ©veloppement inclusif, les acteurs de la vie Ă©conomique et sociale ont dĂ©sormais Ă relever cumulativement le niveau du taux de croissance du PIB rĂ©el, Ă©radiquer la pauvretĂ©, amĂ©liorer lâaccĂšs aux services sociaux de base, crĂ©er des opportunitĂ©s et lutter contre toute forme dâinĂ©galitĂ© afin de garantir les droits humains. Il sâagit donc de maintenir le taux de croissance Ă©conomique au-dessus dâun plancher tendanciel (5% au moins) afin de pouvoir revaloriser le PIB par tĂȘte Document de Politique Economique et Sociale, DPES-2011-2015. Page 8 sur 68
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dâhabitant Ă plus
de 3% par an au moins et dâinsĂ©rer un nombre croissant dâhommes et de femmes dans les circuits de crĂ©ation de richesses. 40. La stabilitĂ© du cadre macroĂ©conomique est un attribut important de lâĂ©mergence Ă©conomique. Elle est mesurĂ©e par la faiblesse du taux dâinflation, une faible volatilitĂ© du taux dâintĂ©rĂȘt, un taux dâĂ©pargne Ă©levĂ©, une facilitĂ© Ă lâaccĂšs au crĂ©dit, y compris le microcrĂ©dit, une libĂ©ralisation du commerce, la viabilitĂ© des finances publiques et la stabilitĂ© du taux de change. 1.3. Incidence de la pauvretĂ© et stratĂ©gies dĂ©veloppĂ©es par les populations 41. Tout dâabord, il convient de rappeler lâapproche de la pauvretĂ© retenue par le SĂ©nĂ©gal. Cette approche met lâaccent sur la prĂ©caritĂ© qui affecte avec persistance plusieurs domaines de lâexistence hypothĂ©quant lourdement les chances de pouvoir assumer ses responsabilitĂ©s et de reconquĂ©rir ses droits par soi-mĂȘme. La pauvretĂ© renvoie ainsi Ă un paquet de manques relatifs au revenu monĂ©taire, Ă la nourriture, Ă lâhabillement, Ă un logement dĂ©cent et Ă lâaccĂšs Ă lâĂ©ducation, Ă la santĂ© et Ă lâeau potable. Lâapproche empirique de cette dĂ©finition de la pauvretĂ© est traduite par un panier de biens alimentaires et non-alimentaires, indispensables, Ă chaque individu ou groupe dâindividus, pour vivre dans des conditions dĂ©centes. 42. Partant de cette approche de la pauvretĂ©, il a Ă©tĂ© notĂ© que, sur la pĂ©riode 2001-2005, le rythme de rĂ©duction de la pauvretĂ© a Ă©voluĂ© positivement. En effet, la proportion dâindividus vivant en dessous du seuil de pauvretĂ© a connu une baisse, passant de 57,1% en 2001 Ă 50,8% en 2005. La proportion des mĂ©nages vivant au-dessous du seuil de pauvretĂ© monĂ©taire a Ă©galement accusĂ© une baisse significative3, en passant de 48,5% en 2002 Ă 42,6% en 2005. Lâimage de stagnation Ă partir de 2006 du processus de rĂ©duction de la pauvretĂ© monĂ©taire que reflĂštent les estimations4 appelle Ă prĂȘter davantage attention Ă lâĂ©volution de la pauvretĂ© non monĂ©taire : lâaccĂšs aux services sociaux de base, Ă une alimentation dĂ©cente, Ă une eau protĂ©gĂ©e de pollution, Ă un logement dĂ©cent et un cadre de vie sain. 43. Ainsi, au niveau national, lâincidence de la pauvretĂ© des individus a quasiment stagnĂ© entre 2005 et 2009, passant de 50,8% Ă 50,7%. Par contre, elle a reculĂ© lĂ©gĂšrement Ă Dakar, sâest stabilisĂ©e dans les autres centres urbains et a un peu augmentĂ© en milieu rural (de 61,9% en 2005 Ă 63,2% en 2009). La pauvretĂ© reste un phĂ©nomĂšne essentiellement rural, mĂȘme si en milieu urbain, la vulnĂ©rabilitĂ© des mĂ©nages est assez notoire. Plus que la stagnation, de maniĂšre prĂ©occupante, la profondeur et la sĂ©vĂ©ritĂ© de la pauvretĂ© ont plutĂŽt augmentĂ©, induisant une aggravation de la situation des plus pauvres. De mĂȘme, ces rĂ©centes simulations suggĂšrent une aggravation de lâinĂ©galitĂ©, alors quâelle Ă©tait en baisse constante entre 2001-2005. 44. La jeunesse de la population induit des rĂ©percussions sociales importantes, notamment les tensions sur le marchĂ© du travail. Les femmes sont majoritaires (52% de la population totale) et reprĂ©sentent 65% de la population active5. Cependant mĂȘme si les statistiques sexo-spĂ©cifiques sont encore rares, les Ă©volutions des indicateurs sociaux (taux dâanalphabĂ©tisme, mortalitĂ© maternelle, etc.) laissent prĂ©sager une fĂ©minisation de la pauvretĂ©. 45. Selon les secteurs Ă©conomiques, lâemploi prĂ©sente des disparitĂ©s gĂ©ographiques et de genre. Dans les zones rurales, les femmes sont principalement engagĂ©es dans l'agriculture, l'Ă©levage et elles effectuent prĂšs de 82,6% du travail contre 79,4% pour les hommes. En milieu urbain, les femmes considĂšrent le secteur informel comme une alternative intĂ©ressante car nĂ©cessitant moins de compĂ©tences et de spĂ©cialisation, plus souple et plus adaptĂ© Ă leurs capacitĂ©s financiĂšres et au calendrier de leurs activitĂ©s. Elles restent ainsi peu reprĂ©sentĂ©es dans le secteur formel. 3 EnquĂȘtes ESAM, ESPS - 2005. 4 Rapport provisoire Banque Mondiale et Agence Nationale de la Statistique et de la DĂ©mographie -ANSD-, juin 2010. 5 Source : Banque mondiale, 2009. Document de Politique Economique et Sociale, DPES-2011-2015. Page 9 sur 68
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Enjeux liĂ©s Ă
lâincidence de la pauvretĂ© 46. Sur la base des rĂ©sultats dĂ©finitifs des ESPS-I et II et de ce qui prĂ©cĂšde, les meilleures stratĂ©gies de sortie de la pauvretĂ© pour les populations, notamment en milieu rural, appellent Ă la modernisation de lâagriculture et la stabilisation des revenus agricoles, lâaccĂšs Ă©quitable aux ressources et Ă leur contrĂŽle dans le secteur agricole et dans le secteur informel, lâaccĂšs Ă©quitable aux services sociaux de base de qualitĂ©, la valorisation et la protection des ressources naturelles. 47. Lâenjeu devient alors la promotion du dĂ©veloppement humain en gĂ©nĂ©ral et lâĂ©radication de la pauvretĂ©, en particulier, Ă travers un processus dâautonomisation et de participation Ă©quitable des diffĂ©rentes communautĂ©s de base dans le cadre dâune croissance inclusive, dâune mobilitĂ© sociale ascendante et dâune protection sociale mieux ciblĂ©e. 1.4. Facteurs dâexclusion et difficultĂ©s dâaccĂšs aux services sociaux de base 48. De multiples contraintes expliquent la prĂ©pondĂ©rance des facteurs dâexclusion sociale. Sur le plan des ressources humaines, les taux Ă©levĂ©s de chĂŽmage et de sous-emploi sont les signes les plus Ă©vidents de leur utilisation inefficiente. Il nây aurait, en effet, quâune personne sur cinq qui travaille Ă plein temps au SĂ©nĂ©gal. Une telle situation laisse entrevoir un taux Ă©levĂ© de dĂ©pendance qui se traduit, entre autres, par une pression constante sur les individus qui travaillent et qui courent, ainsi, le risque de basculer dans la pauvretĂ© monĂ©taire frappant plus de la moitiĂ© des mĂ©nages. La dispersion des structures de soutien Ă lâemploi, la non articulation entre le marchĂ© du travail, la formation professionnelle et la politique dâaccompagnement pour lâauto-emploi, la multiplicitĂ© des fonds avec des missions similaires, le manque de transparence du marchĂ© de lâemploi accentuĂ© par les retards notĂ©s dans la mise en place de lâobservatoire de lâemploi et le rĂ©pertoire opĂ©rationnel des mĂ©tiers et emplois constituent des facteurs peu favorables Ă la baisse du chĂŽmage et du sous-emploi. 49. Suivant les rĂ©sultats de lâenquĂȘte rĂ©alisĂ©e en 2008 sur les dĂ©penses des mĂ©nages Ă Dakar, le taux de chĂŽmage Ă Dakar est de 14,5%. Ce taux est calculĂ© en comptabilisant les demandeurs dâemplois non disponibles pour travailler immĂ©diatement et les personnes restant Ă la maison et qui accepteraient un emploi sâil leur en Ă©tait proposĂ©. Ce taux de chĂŽmage dit au sens Ă©largi est de 9,5% chez les hommes et de 20,8% chez les femmes. Selon la tranche dâĂąge, il atteint son niveau le plus Ă©levĂ© (18,8%) chez les personnes de 15 Ă 29 ans. Suivant le niveau dâinstruction, le chĂŽmage est plus frĂ©quent chez les personnes du niveau du secondaire auprĂšs desquelles il est de 22% au sens Ă©largi. En milieu rural, lâexode vers les villes des jeunes et des femmes actives est certainement le signe le plus Ă©vident du dĂ©ficit dâemplois productifs. 50. Le dĂ©sĂ©quilibre entre les rĂ©gions concerne lâaccĂšs et la mise en place de façon inĂ©gale des infrastructures de base - eau potable et assainissement, infrastructures de transport, de stockage, de conservation et de transformation des produits locaux, Ă©lectricitĂ©, irrigation. Sây ajoute lâabsence dâun crĂ©dit adaptĂ© qui prend dĂ»ment en considĂ©ration le double caractĂšre dâunitĂ© de production et de consommation du mĂ©nage agricole. Ces Ă©lĂ©ments sont perçus comme des sources majeures dâinĂ©galitĂ© dans la contribution Ă la croissance. Enjeux liĂ©s au profil des inĂ©galitĂ©s 51. LâadĂ©quation entre le marchĂ© de lâemploi et la formation professionnelle constitue un dĂ©fi Ă relever. Chaque annĂ©e dâĂ©tudes ou de formation supplĂ©mentaire induit une hausse de la productivitĂ© du travail autour de 7,5% et 5,4% respectivement pour les entreprises du secteur moderne et celles du secteur informel, taux qui rendent compte dâun niveau de productivitĂ© relativement Ă©levĂ© (Ă©quivalent Ă celui de la valeur mĂ©diane du secteur moderne). Ces rĂ©sultats suggĂšrent lâexistence dâun effet « expĂ©rience » et/ou dâun effet « niveau minimum dâĂ©tudes » reflĂ©tĂ© par lâincidence de la qualification du travail sur la productivitĂ©. Document de Politique Economique et Sociale, DPES-2011-2015. Page 10 sur 68
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52.
Le taux de croissance dĂ©mographique est estimĂ© Ă 2,6% sur la pĂ©riode intercensitaire 1988-2002 et lâespĂ©rance de vie Ă la naissance Ă 57,8 ans en 2009. La derniĂšre EnquĂȘte dĂ©mographique et de SantĂ© (EDS-MICS, 2010) Ă©value lâIndice SynthĂ©tique de FĂ©conditĂ© (ISF) Ă 5,0 enfants par femme (6 en milieu rural contre 3,9 en milieu urbain). La structure par Ăąge rĂ©vĂšle une forte proportion de jeunes. Un peu plus dâun cinquiĂšme des femmes (22%) et plus dâun quart des hommes (27%) sont ĂągĂ©s de 15 Ă 19 ans ; environ 20% des femmes et des hommes sĂ©nĂ©galais ont entre 20 et 24 ans. Ces caractĂ©ristiques reflĂštent la structure dâune population trĂšs jeune. SubsĂ©quemment, lâoffre de main-dâĆuvre augmente encore plus vite que la population globale, puisque le taux de croissance de la population active, ĂągĂ©e de 15 Ă 64 ans est de 4%. Ce rythme est dâailleurs plus rapide dans les villes que dans les campagnes en raison des flux nets dâexode rural. Le dĂ©fi majeur est dâassurer une meilleure prise en compte de lâĂ©quitĂ© et de lâĂ©galitĂ© de genre, mais aussi, de faire en sorte que la croissance dĂ©mographique puisse favoriser la promotion de la croissance Ă©conomique. 53. Concernant les services sociaux de base, les contraintes du sous-secteur de la santĂ© sont relatives aux difficultĂ©s dâaccĂšs aux soins, aux niveaux Ă©levĂ©s de malnutrition6et de sous-alimentation, Ă lâaccessibilitĂ© aux mĂ©dicaments, aux ruptures frĂ©quentes de stocks de vaccins, aux dysfonctionnements au niveau de la maintenance des Ă©quipements, Ă lâinsuffisance et la rĂ©partition dĂ©sĂ©quilibrĂ©e du personnel qualifiĂ© et aux perturbations du travail dues au caractĂšre souvent dĂ©lĂ©tĂšre des relations professionnelles et syndicales. Toutefois, lâEnquĂȘte DĂ©mographique et de SantĂ© Ă Indicateurs Multiples (EDS-MICS, 2010-2011) a donnĂ© des rĂ©sultats prĂ©liminaires encourageants pour le taux de mortalitĂ© infantile qui est de 72 dĂ©cĂšs pour mille naissances vivantes, contre 121â° en 2005. Au regard de cette avancĂ©e significative rĂ©alisĂ©e et du rythme de progression, la cible fixĂ©e Ă lâhorizon 2015 (44â°), pourrait ĂȘtre atteinte. Il importe de poursuivre les efforts pour la rĂ©duction de la mortalitĂ© nĂ©onatale qui se situe Ă 29â° en 2010 contre 35â° en 2005 (lâobjectif en 2015 Ă©tant fixĂ© Ă 16â°) et dâĂ©largir lâaccĂšs aux soins de santĂ© maternels et infantiles de qualitĂ©, notamment pour les groupes vulnĂ©rables. 54. La faible efficacitĂ© interne et externe du systĂšme Ă©ducatif est, Ă son tour, due Ă plusieurs facteurs. On peut citer, entre autres, la faible couverture des filiĂšres par le systĂšme de formation professionnelle et technique et le niveau encore insuffisant dâinfrastructures de qualitĂ©, de salles de travaux pratiques et de laboratoires mieux Ă©quipĂ©s, lâinsuffisance des capacitĂ©s dâaccueil, du matĂ©riel didactique et de la qualification des enseignants, lâabsence de systĂšme de suivi des placements et de notation des institutions en activitĂ©, le dĂ©ficit de qualifications techniques et de cadres techniques intermĂ©diaires, la prĂ©caritĂ© de lâenvironnement des apprentissages et les perturbations scolaires rĂ©currentes. Ă ces facteurs sâajoutent lâinsuffisante prise en compte du genre dans les stratĂ©gies dâintervention, le dĂ©ficit de cantines scolaires, la baisse du niveau dâenrĂŽlement des hommes dans lâĂ©ducation non formelle, la faible implication des collectivitĂ©s locales dans la mise en Ćuvre des programmes dâalphabĂ©tisation, lâabsence de certification de la compĂ©tence des apprenants et dâun cadre de certification de la formation professionnelle, technique et supĂ©rieure. 55. En dĂ©pit des rĂ©sultats encourageants enregistrĂ©s, lâaccĂšs Ă lâeau potable est confrontĂ©e Ă la non rĂ©actualisation de lâinventaire des points dâaccĂšs Ă lâeau potable, au manque dâentretien des forages ruraux motorisĂ©s et Ă©galement Ă la faible qualitĂ© et aux problĂšmes de distribution de lâeau. Sâagissant de lâassainissement, la vĂ©tustĂ© et lâĂ©troitesse du rĂ©seau constituent les obstacles majeurs. 56. DâaprĂšs lâindice dâaccĂšs global Ă lâeau, Ă lâĂ©cole, Ă la santĂ© et aux marchĂ©s, les progrĂšs rĂ©alisĂ©s sont rĂ©els. Toutefois, les inĂ©galitĂ©s persistent entre, dâune part, les ruraux et les citadins et, dâautre part, les rĂ©gions. Selon les rĂ©sultats de lâenquĂȘte-village 2009, les rĂ©gions de Dakar, Ziguinchor et Diourbel ont les niveaux dâaccĂšs les plus Ă©levĂ©s ; la population des communautĂ©s rurales de ces rĂ©gions ont un accĂšs aux services sociaux compris entre 88% et 100%. Viennent ensuite celles des rĂ©gions de Fatick, Matam et ThiĂšs (85%). Les rĂ©gions de Louga, Tambacounda et Saint-Louis ont 6 Environ 17,3% des enfants de moins de cinq (05) ans souffrent de la malnutrition Lâobjectif est de ramener ce taux Ă 10% au plus tard Ă lâhorizon 2015. Document de Politique Economique et Sociale, DPES-2011-2015. Page 11 sur 68
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un taux dâaccĂšs
de 70%. Les rĂ©gions de KĂ©dougou, Kaffrine et Kolda ont les niveaux dâaccĂšs les plus bas (compris entre 50% et 60%). 57. Concernant la protection de lâenvironnement, les contraintes majeures sâexpliquent par le manque de synergie dans les interventions pour la prise en charge des problĂšmes environnementaux avec, en particulier, les insuffisances en matiĂšre de gestion de la transversalitĂ© de la problĂ©matique du dĂ©veloppement durable. 58. Le systĂšme de protection sociale nĂ©cessite une meilleure allocation des ressources, une amĂ©lioration de la couverture et du ciblage en vue dâavoir un impact sur les capacitĂ©s et les revenus des populations les plus pauvres. Pour gagner en efficacitĂ©, le systĂšme de protection sociale doit comprendre autant de composantes que de phases dans le cycle de vie, de lâenfance Ă la vie de retraitĂ©, dans le sens de dĂ©velopper une relation de double causalitĂ© avec le processus dâaccĂ©lĂ©ration de la croissance et le respect des droits humains. 59. Par ailleurs, on note de nombreuses contraintes liĂ©es Ă la prĂ©vention et la gestion des risques de catastrophes. On peut citer lâinexistence d'une unitĂ© de recherche sur les risques majeurs naturels, le dĂ©faut de partage des expĂ©riences et de vulgarisation des techniques de prĂ©vention sur les risques de catastrophes. Sây ajoutent le dĂ©ficit en moyens dâintervention dĂ©diĂ©s (maritimes et aĂ©riens) et en Ă©quipements spĂ©cifiques pour la prise en charge des Ă©vĂšnements de recherche et de sauvetage maritime, de sĂ»retĂ© maritime et de lutte contre la pollution marine. Enfin, il faut mentionner le manque dâun systĂšme dâassurance fonctionnel pour l'indemnisation des victimes de catastrophes naturelles et lâinexistence de plans locaux d'urgence au niveau des collectivitĂ©s locales et dâun systĂšme dâalerte national. 1.5. Enjeux et implications dâordre institutionnel et de gouvernance 60. Une gouvernance centrale et locale efficace se mesure de plus en plus en termes de performances Ă©conomiques et sociales apprĂ©ciables au regard des meilleures pratiques internationales. Depuis le milieu des annĂ©es 1990, le SĂ©nĂ©gal sâemploie Ă conduire des rĂ©formes structurelles dans ce domaine. Cependant, diverses contraintes continuent de persister en matiĂšre de gouvernance Ă©conomique, juridique et locale. En effet, concernant lâamĂ©lioration du climat des affaires, de nombreux biais demeurent : la lenteur, la rigiditĂ© et le coĂ»t Ă©levĂ© des procĂ©dures, le manque de confiance dans lâapplication de la justice, lâaccĂšs difficile Ă un foncier amĂ©nagĂ© et en particulier pour les femmes et les dettes publiques amoindrissent les capacitĂ©s du secteur privĂ©. 61. Dans le domaine de lâefficacitĂ© Ă©conomique et financiĂšre, le SĂ©nĂ©gal a pour objectifs la poursuite de lâamĂ©lioration de la programmation et de lâexĂ©cution budgĂ©taires Ă travers plusieurs mĂ©canismes. Il y a, entre autres, la gĂ©nĂ©ralisation des Cadres de DĂ©penses Sectoriels Ă Moyen Terme (CDSMT), lâinstitutionnalisation de la budgĂ©tisation sensible au genre, la rĂ©forme du code des marchĂ©s publics, la transparence dans la gestion publique, la lutte systĂ©matique contre la corruption et le blanchiment dâargent. Sâagissant de la programmation et de lâexĂ©cution budgĂ©taires, malgrĂ© la mise en Ćuvre satisfaisante du plan des rĂ©formes budgĂ©taires et financiĂšres et la part de plus en plus importante des crĂ©dits allouĂ©s aux secteurs sociaux, certains secteurs souffrent dâun faible niveau des allocations budgĂ©taires et de non efficience des dĂ©penses publiques, occasionnant ainsi des lenteurs dans la mise en Ćuvre des politiques publiques. Des progrĂšs rĂ©els ont Ă©tĂ© notĂ©s relativement Ă lâefficacitĂ© de lâAdministration. Toutefois, des difficultĂ©s majeures persistent : la faible capacitĂ© technique, le dĂ©ficit de personnel ou son vieillissement, la non cohĂ©rence des politiques publiques et la faible intĂ©gration des questions transversales. 62. Lâadministration judiciaire est encore confrontĂ©e Ă de nombreuses difficultĂ©s qui attĂ©nuent ses performances : (i) des besoins en renforcement de capacitĂ©s des ressources humaines (recrutement, formation initiale et continue) ; (ii) une durĂ©e de traitement des dossiers encore longue notamment dans le cadre de la gestion du contentieux commercial ; (iv) des infrastructures quelque peu Document de Politique Economique et Sociale, DPES-2011-2015. Page 12 sur 68
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vétustes (des juridictions,
des Ă©tablissements pĂ©nitentiaires et des services de la Direction de l'Administration PĂ©nitentiaire et des services de la Direction de lâEducation SurveillĂ©e et de la Protection Sociale (DESPS)) ; (v) une faible capacitĂ© de rĂ©insertion socioprofessionnelle des dĂ©tenus et des mineurs pris en charge par la DESPS. 63. LâamĂ©lioration de la qualitĂ© du travail parlementaire se heurte au manque de moyens et aux faibles capacitĂ©s dâanalyse. Le recours aux assistants parlementaires ne compense que partiellement ce dĂ©ficit. Le contrĂŽle de lâexĂ©cutif par le lĂ©gislatif manque encore dâefficacitĂ©. Le nombre de propositions de lois est ainsi infime et les amendements sont rares. Le Parlement reste marquĂ© par un manque de visibilitĂ©, faute dâune communication efficace. Les sĂ©ances plĂ©niĂšres et celles des commissions parlementaires sont faiblement mĂ©diatisĂ©es. Les capacitĂ©s de recherche restent faibles (documentation, accĂšs Ă des sources indĂ©pendantes dâinformation). LâĂ©valuation est Ă©galement trĂšs peu utilisĂ©e comme outil dâapprĂ©ciation de lâaction publique. 64. En matiĂšre dâamĂ©nagement du territoire, des avancĂ©es significatives ont Ă©tĂ© notĂ©es, Ă travers lâadoption de la loi portant transformation des permis dâhabiter et titres similaires en titres fonciers et de la loi portant organisation de la propriĂ©tĂ© fonciĂšre. En dĂ©pit des acquis constatĂ©s, des dysfonctionnements institutionnels et techniques empĂȘchent de mener de façon efficiente les stratĂ©gies retenues dans les documents de planification spatiale. Ainsi en est-il de la non actualisation de la stratĂ©gie nationale dâamĂ©nagement du territoire, de lâabsence dâinstruments juridiques et financiers dâamĂ©nagement du territoire, de la non application du dĂ©cret instituant un visa de localisation pour lâimplantation de tout projet et action sur le territoire national. Il y a Ă©galement une faible prise en charge de lâamĂ©nagement du territoire par les collectivitĂ©s locales et une multiplication des conflits fonciers en lâabsence dâun cadastre rural fiable. Pour rĂ©pondre au besoin de sĂ©curisation fonciĂšre et de promotion de lâinvestissement privĂ©, lâEtat doit accĂ©lĂ©rer la rĂ©forme sur le foncier intĂ©grant la mise en place dâun cadastre rural et lâorganisation de la propriĂ©tĂ© fonciĂšre. 65. MalgrĂ© les efforts consentis, les contraintes de la dĂ©centralisation et du dĂ©veloppement local portent sur la faiblesse des transferts financiers de lâEtat, les retards dans la mise Ă disposition des fonds, impactant ainsi nĂ©gativement sur le bon fonctionnement des services Ă compĂ©tences transfĂ©rĂ©es, ou encore entraĂźnant des difficultĂ©s de mobilisation du « potentiel financier local ». Toutefois, la question de la fiscalitĂ© locale se pose particuliĂšrement face Ă lâenjeu de redistribution des revenus publics entre lâEtat et les collectivitĂ©s locales, mais aussi par les incohĂ©rences et les faiblesses du systĂšme actuel. Document de Politique Economique et Sociale, DPES-2011-2015. Page 13 sur 68
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Chapitre II :
Politique Ă©conomique et sociale 2011-2015 2.1. Vision 66. « Une Ă©conomie sĂ©nĂ©galaise Ă©mergente garantissant un dĂ©veloppement durable et dont les retombĂ©es positives sont rĂ©parties de maniĂšre solidaire ». Telle est la vision du prĂ©sent DPES en tant que StratĂ©gie de dĂ©veloppement. 67. Cette vision est en conformitĂ© avec lâĂ©tude Prospective « SĂ©nĂ©gal 20357 » qui sâinscrit dans la perspective de consolider les acquis de « SĂ©nĂ©gal 2015 » et dâintĂ©grer les enjeux nouveaux. Elle est articulĂ©e, dâune part, aux scĂ©narios de lâĂ©mergence et, dâautre part, Ă celui de lâefficacitĂ© Ă©conomique, de lâĂ©thique et de la durabilitĂ©, dâautre part, qui apparaissent plus appropriĂ©es Ă un dĂ©veloppement harmonieux et durable pouvant prendre en charge les prĂ©occupations des populations. Elle couvre Ă la fois le court terme, et compte tenu de la dynamique de lâĂ©conomie, des dĂ©veloppements sâĂ©chelonnant sur le long terme. 68. A travers cette vision, la situation Ă©conomique et sociale du SĂ©nĂ©gal aura les caractĂ©ristiques suivantes : - des niveaux et une qualitĂ© de vie plus Ă©levĂ©s ; - la paix, la stabilitĂ© et la dĂ©mocratie ; - la bonne gouvernance centrale et locale et lâamĂ©nagement dynamique et Ă©quilibrĂ© du territoire ; - une population instruite, bien formĂ©e, apprenante et engagĂ©e au niveau des communautĂ©s locales et nationale ; - une Ă©conomie compĂ©titive, une dynamique de croissance forte et soutenue aux fruits mieux rĂ©partis, sur lâensemble du territoire. 2.2. StratĂ©gie 69. Pour que cette vision se rĂ©alise, la StratĂ©gie 2011-2015 doit ĂȘtre source de transformation et interpelle tous les acteurs socioĂ©conomiques pour tirer profit de la synergie de tous les secteurs. A cette fin, elle est articulĂ©e autour de trois axes liĂ©s et solidaires : ï§ CrĂ©ation dâopportunitĂ©s Ă©conomiques et de richesses pour la promotion dâemplois productifs et une transformation structurelle de lâĂ©conomie ; ï§ AccĂ©lĂ©ration de lâaccĂšs aux services sociaux de base, protection sociale et dĂ©veloppement durable ; ï§ Renforcement des principes fondamentaux de la bonne gouvernance et promotion des droits humains. 70. Avec ces trois leviers, la StratĂ©gie met lâaccent sur une croissance inclusive favorable au dĂ©veloppement Ă©conomique et social, portĂ©e par un secteur privĂ© en levant en particulier les contraintes structurelles qui entravent la compĂ©titivitĂ©. Elle se focalise sur les conditions prĂ©alables indispensables pour saisir les opportunitĂ©s dâinvestissement, rĂ©sister aux chocs externes et relever les dĂ©fis pour la mise en place dâun environnement socioĂ©conomique et politique en vue de rĂ©aliser les objectifs du MillĂ©naire et de bonne gouvernance. 7 La vision « SĂ©nĂ©gal 2035 » postule lâĂ©mergence dans la solidaritĂ© intra et intergĂ©nĂ©rationnelle. Dans cette image du futur partagĂ©e par les acteurs, les valeurs comme la vertu et la gouvernance politique sont mises au service de lâefficacitĂ© et du dĂ©veloppement humain. Ainsi, elle concilie lâefficacitĂ© Ă©conomique avec les valeurs Ă©thiques et vise Ă instaurer la solidaritĂ© intra et intergĂ©nĂ©rationnelle en vue dâassurer la durabilitĂ© du dĂ©veloppement (Ă©thique du futur). Document de Politique Economique et Sociale, DPES-2011-2015. Page 14 sur 68
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Les politiques Ă mettre en Ćuvre pour pouvoir atteindre les objectifs fixĂ©s Ă lâhorizon 2015 sont prĂ©sentĂ©es ci-aprĂšs. Dans le prĂ©sent document, un objectif stratĂ©gique imprime lâorientation de la politique sectorielle et est dĂ©composĂ© en lignes dâactions concrĂštes dĂ©clinĂ©es en projets et programmes, dont la rĂ©alisation concourt directement Ă lâatteinte de lâobjectif initialement Ă©tabli. Cette dĂ©marche Ă©pouse lâapproche de la gestion axĂ©e sur les rĂ©sultats en retraçant la chaĂźne du cadre logique de la politique sectorielle, locale ou nationale. 2.2.1. AXE 1 : CrĂ©ation dâopportunitĂ©s Ă©conomiques et de richesses pour la promotion dâemplois productifs et la transformation structurelle de lâĂ©conomie 72. La consolidation du cadre macroĂ©conomique sain et stable dans un environnement des affaires propice permet de promouvoir une productivitĂ© globale de lâĂ©conomie. Sous ce rapport, la mise en Ćuvre de politiques de dĂ©veloppement des secteurs productifs et dâappui Ă la production, garantissant la compĂ©titivitĂ© exige au prĂ©alable, le renforcement des facteurs de production. Il sâagit principalement de lâĂ©nergie et des infrastructures qui constituent les secteurs clĂ©s dâintĂ©gration du tissu Ă©conomique et des facteurs technologiques comme les Technologies de lâInformation et de la Communication (TIC) et tĂ©lĂ©communications. Ainsi, le dĂ©veloppement de lâagriculture et de lâĂ©conomie rurale, en gĂ©nĂ©ral, dans le but dâaccĂ©lĂ©rer la croissance devra ĂȘtre accompagnĂ© de la promotion des PME/PMI et du soutien du secteur industriel et des autres activitĂ©s de services marchands. Dans ce contexte, la viabilisation de lâenvironnement extĂ©rieur garantit les chances de redĂ©ploiement de lâĂ©conomie nationale, compte tenu de la contribution majeure apportĂ©e par les SĂ©nĂ©galais de lâExtĂ©rieur et le rĂŽle du SĂ©nĂ©gal dans lâĂ©conomie sous-rĂ©gionale. 2.2.1.1. Cadre macroĂ©conomique 73. Le maintien dâun cadre macroĂ©conomique stable est la base des stratĂ©gies Ă mettre en Ćuvre pour impulser et entretenir, dans la durĂ©e, une croissance Ă©conomique significative Ă large base sectorielle et sociale. En effet, la stabilitĂ© macroĂ©conomique est essentielle pour contenir lâinflation et la volatilitĂ© du taux dâintĂ©rĂȘt, rĂ©duire les risques et incertitudes pour les investisseurs et crĂ©er les conditions propices Ă la croissance soutenue du revenu. 74. Dans le cadre de la mise en Ćuvre du DPES, trois scĂ©narios ont Ă©tĂ© retenus dans le but de calibrer les choix dâinvestissements publics par rapport Ă la capacitĂ© de mobilisation des ressources. Il sâagit du scĂ©nario tendanciel, du scĂ©nario optimiste et du scĂ©nario pessimiste. Le contenu programmatique de ces scĂ©narios a Ă©tĂ© Ă©laborĂ© grĂące Ă une mĂ©thodologie statistique de priorisation (Cf. Annexe 2 relative Ă la mĂ©thodologie) qui a permis de hiĂ©rarchiser, relativement aux objectifs globaux du DPES ; les projets et programmes en trois classes de prioritĂ©. 75. Le cadre macroĂ©conomique de la pĂ©riode 2011-2015 sâinscrit dans la poursuite du relĂšvement du taux dâinvestissement observĂ© ces derniĂšres annĂ©es ainsi que du taux dâĂ©pargne intĂ©rieure. En effet, Ă partir du niveau moyen de 26% atteint en 2005-2009, il est escomptĂ© un taux dâinvestissement moyen de 28,7% en 2011-2015 avec le soutien dâun taux dâĂ©pargne nationale renforcĂ©e par le relĂšvement de lâĂ©pargne intĂ©rieure. Ces niveaux des taux dâinvestissement et dâĂ©pargne, sâils sont rĂ©alisĂ©s, seront compatibles avec un taux de croissance de 6,1% par an (Cf. tableau ci-dessous), envisagĂ© dans le scĂ©nario optimiste8 de mise en Ćuvre du DPES. En effet, les rĂ©sultats attendus laissent apparaĂźtre une amĂ©lioration de la croissance sur lâensemble de la pĂ©riode 8 Les hypothĂšses sont : exĂ©cution 35% des financements additionnels en 2011 et de 80% de 2012 Ă 2015. Document de Politique Economique et Sociale, DPES-2011-2015. Page 15 sur 68
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par rapport au
scĂ©nario de base9. Il en ressort un gain de croissance moyen de lâordre 1,1 point de pourcentage portant ainsi le taux de croissance de 4,8% en 2011 Ă environ 7% en 2015. Tableau 1: ScĂ©narios de croissance sur la pĂ©riode 2011-2015 Par rapport au Croissance du PIB en Croissance du PIB scĂ©nario de base % du scĂ©nario de base en % du scĂ©nario AnnĂ©es (tendanciel) optimiste (*) Gains en points de % A B B-A 2011 4,5 4,8 0,3 2012 4,8 5,8 1,0 2013 5,0 6,4 1,4 2014 5,2 6,7 1,5 2015 5,5 7,0 1,5 Moyenne 5,0 6,1 1,1 Source : Compilation DPEE et UCSPE, novembre 2011 76. Le SĂ©nĂ©gal vise sur la pĂ©riode de mise en Ćuvre du DPES 2011-2015 Ă : (i) porter le taux de croissance Ă©conomique en moyenne dans lâordre de 6 Ă 7% ; (ii) ramener le dĂ©ficit public en- dessous de 4% du PIB, Ă lâhorizon 2014-2015 ; (iii) rĂ©duire le dĂ©ficit du compte courant aux environs de 6% du PIB et (iv) stabiliser le ratio dâendettement Ă moins de 40% du PIB. Il est attendu une amĂ©lioration de la croissance sur lâensemble de la pĂ©riode par rapport au scĂ©nario tendanciel. 77. La StratĂ©gie anticipe Ă©galement sur une maĂźtrise des dĂ©penses publiques et un accroissement substantiel des recettes budgĂ©taires annuelles qui devraient passer de 1 403 milliards de F CFA en 2011 Ă 2 096 milliards de F CFA en 2015. Les recettes fiscales croĂźtraient de 1 325 milliards de F CFA en 2011 Ă 2 007 milliards de F CFA en 2015, soit une progression substantielle, imputable Ă la fois Ă lâeffort de recouvrement des rĂ©gies financiĂšres et Ă lâĂ©largissement de la base taxable. Quant aux dĂ©penses totales, elles Ă©volueraient de 2 104 milliards de F CFA en 2011 Ă 2 721 milliards de F CFA en 2015. Le solde budgĂ©taire de base hors PPTE & IADM et CTRS et dĂ©penses au titre du prolongement de l'autoroute Ă pĂ©age, est projetĂ© en dĂ©ficit de 95 milliards de F CFA en 2011 et Ă 6 milliards de F CFA en 2015, soit respectivement 7,4% et 3,9% du PIB. Sachant que les ressources additionnelles prĂ©vues durant la pĂ©riode sâĂ©lĂšvent Ă hauteur de 961 milliards de francs CFA, 445 milliards de F CFA (soit 46,3% du gap) seront financĂ©s par lâEtat grĂące Ă lâamĂ©lioration des recettes engendrĂ©es par la croissance Ă©conomique sur la pĂ©riode et 516 milliards de F CFA (soit 53,7% du gap) seront mobilisĂ©s auprĂšs des Partenaires Techniques et Financiers. Sur la contribution attendue des Partenaires Techniques et Financiers, 45% seront obtenus sous forme de dons10 et le reste du financement Ă rechercher sera mobilisĂ© sous forme de prĂȘts Ă taux concessionnels. La dĂ©tĂ©rioration nette du dĂ©ficit public est imputable Ă lâaugmentation sensible des dĂ©penses dâinvestissement pour soutenir lâeffort de rattrapage du retard enregistrĂ© dans les secteurs dâinfrastructures. 78. Par ailleurs, le solde des transactions courantes pourrait se maintenir autour dâun dĂ©ficit de 6% du PIB sur la pĂ©riode. Cette performance rĂ©sulterait dâune lĂ©gĂšre amĂ©lioration de la balance commerciale, en particulier. Quant au solde global, avec les amĂ©liorations du compte de capital et dâopĂ©rations financiĂšres, il passerait dâun excĂ©dent de 282,5 milliards de F CFA en 2011 Ă 307,5 9 Ce scĂ©nario ne tient pas compte des financements additionnels. 10 HypothĂšses basĂ©es sur les tendances historiques habituellement notĂ©es. Document de Politique Economique et Sociale, DPES-2011-2015. Page 16 sur 68
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