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La metrologie
1. CAHIER INDUSTRIES
Les cahiers Industries sont disponibles en téléchargement sur Internet : www.industrie.gouv.fr
LA MÉTROLOGIE
DANS L’ENTREPRISE
BNM-LPRI
Détecteur
cryogénique du
Laboratoire primaire
des rayonnements
ionisants au
Commissariat à
l’énergie atomique.
E talonner ses instruments de mesure : un des enjeux essentiels de la qualité
dans l’entreprise. Interne ou sous-traitée, la maintenance d’un parc d’appareils
rattachés aux étalons nationaux fait intervenir des prestataires agréés (laboratoires
et centres d’étalonnage). Aujourd’hui, l’évolution des technologies exige des mesures
de plus en plus complexes.
Dossier réalisé par Laurence Alary-Grall, Guy Le Goff et Nathalie Rambaud.
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2. CAHIER INDUSTRIES
Adapter la métrologie aux besoins
ÉTAT DES LIEUX
de l’industrie
Raccorder leurs instruments de mesure fondamentales et toutes leurs unités dérivées, ne
répond pas à tous les besoins de mesure qui s’expri-
aux étalons nationaux est devenu une ment dans l’industrie ». C’est le cas en particulier dans
le domaine des composants, où la miniaturisation
priorité pour les entreprises. Mais implique la mise en oeuvre de méthodes nouvelles
la métrologie doit être réorganisée. pour mesurer des dimensions de l’ordre de quelques
nanomètres (millièmes de micron).
Propositions. Distorsions de l’exactitude
Autre constat : « les précisions métrologiques actuelles
et les possibilités d’analyse sont insuffisantes », no-
tamment dans le domaine de l’analyse chimique. Ré-
a métrologie est au cœur de la politique qua- cemment, une comparaison d’analyses de « compo-
L lité des entreprises. Science et technique de
la mesure, elle permet de s’adapter aux exi-
gences changeantes des marchés tout en res-
pectant des règles de plus en plus précises sur les ca-
ractéristiques du produit et de sa fabrication, sur sa
sants dissous » entre les laboratoires primaires de
plusieurs pays a donné des écarts de l’ordre de 1 %
à 2 % alors qu’ils devraient se situer nettement en
dessous de 1 %.
Le rapport met enfin en évidence « la dégradation
sécurité et son impact sur l’environnement. » En inau- des chaînes d’étalonnage » qui conduit à des distor-
gurant le dernier Congrès international de métrologie, sions successives de l’exactitude et de la précision
en octobre dernier à Besançon, Christian Pierret a « pouvant parfois atteindre des facteurs 100 ou 1 000 ».
clairement posé les enjeux de la métrologie. Le se- Outre la métrologie fondamentale, gardienne des éta-
crétaire d’Etat à l’Industrie en a profité pour tracer lons qui servent de référence aux utilisateurs situés
les grandes lignes de son action visant à renforcer en aval – laboratoires, entreprises et particuliers – la
l’organisation de la métrologie française. science de la mesure recouvre deux autres approches
A l’origine de cette volonté de réforme, un rapport de distinctes. La métrologie légale, sous la tutelle du se-
l’Académie des sciences rendu public en avril 1996. crétariat d’Etat à l’industrie, propose un dispositif de
Ce rapport mettait en lumière les retards de la mé- contrôle pour certains instruments de mesure, dans
trologie fondamentale française, confiée au Bureau na- un souci d’équité des transactions commerciales. En-
tional de la métrologie (BNM), dans certains domaines Les instruments fin, la métrologie industrielle est, comme son nom
et une relative dispersion géographique des efforts de mesure l’indique, la science de la mesure en rapport avec les
dans l’organisation de la métrologie. « La France est étalonnés process industriels. Demeurée longtemps empirique,
sur ce point notablement en retard par rapport à de garantissent la elle fait aujourd’hui l’objet de prescriptions de plus en
nombreux pays étrangers », souligne le rapport. Une qualité des plus sévères. Elle répond notamment aux exigences
faiblesse qui, selon l’Académie, « pourrait coûter cher produits de la politique qualité qui incitent les PMI, sous la
à l’économie nationale. » fabriqués. pression de leurs donneurs d’ordres, à se
Le rapport relève ainsi « l’insuffisance des exactitudes conformer aux exigences de la
de mesure actuellement atteintes », alors même que les norme ISO 9002 en matière
évolutions techniques impliquent des exigences d’instruments de mesure et d’es-
d’exactitude accrues au fil des années. Ainsi, l’échelle sai (voir entretien page 15).
officielle de température, dont l’unité est le kelvin Pour les entreprises, la métrolo-
(K), s’arrête à 0,6 K. Or, les technologies modernes, gie suscite bien des interroga-
qu’il s’agisse de supraconductivité ou de réduc- tions. Comment gérer le parc
tion des mouvements des atomes, nécessitent d’instruments de mesure et la
d’aller beaucoup plus bas fonction métrologique ? En
dans cette échelle. Il interne ou en sous-trai-
PHOTOS : ECOLE DES MINES DE DOUAI
existe bien des appareils tance ? Comment choisir
pouvant mesurer des les instruments et les uti-
températures jusqu’à liser au mieux ? Quelles
0,001 K mais, n’ayant pas sont les contraintes régle-
de référence universelle, mentaires ou normatives
ils ne sont pas nécessai- pesant sur les instruments ?
rement comparables. Plus Comment étalonner et rac-
grave sans doute, le rap- corder les instruments aux
port estime que « le sys- étalons nationaux ?
tème international d’uni- En effet, le raccordement
tés, avec ses sept unités des moyens de mesure à
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3. CAHIER INDUSTRIES
ECOLE DES MINES DE DOUAI
ÉTAT DES LIEUX
Comparateur d’angles au département métrologie de l’école des Mines de Douai.
des références nationales est devenu pour les entre- Chaque opération d’étalonnage menée dans les
prises une préoccupation de premier ordre. Ce rac- entreprises auprès d’un laboratoire accrédité est
cordement, ou étalonnage, est réalisé par l’intermé- concrétisée par un document appelé « certificat d’éta-
diaire d’une chaîne ininterrompue, dite chaîne lonnage ». Celui-ci fournit à l’utilisateur l’ensemble
nationale d’étalonnage BNM-Cofrac, mise en place des renseignements utiles (administratifs et tech-
dans quinze domaines de la physique. Tandis que le niques). Ce vade-
Cofrac (Comité français d’accréditation) délivre aux mecum du métro- TRAÇABILITÉ
laboratoires d’étalonnage les accréditations recon- logue, s’il ne La traçabilité ou le
naissant leur aptitude à effectuer des raccordements garantit pas que raccordement détermine
pour une grandeur donnée, le BNM coordonne l’entreprise gère au l’aptitude d’un résultat de
les raccordements des laboratoires accrédités aux mieux son parc mesure à être relié à des
étalons nationaux. étalons appropriés par
d’instruments, cer-
l’intermédiaire d’une chaîne
tifie cependant ininterrompue de comparaisons.
qu’elle souscrit aux S’il n’existe pas de chaîne
LES NOUVELLES ORIENTATIONS exigences de l’as- d’étalons, le raccordement peut
surance qualité. s’effectuer par l’intermédiaire de
DE LA MÉTROLOGIE constantes fondamentales, par
Le rôle de la mé- des méthodes de mesure de
Deux grands axes de réflexion se dessinent au secrétariat trologie en France référence ou par l’utilisation
d’Etat à l’Industrie pour réformer la métrologie. Il s’agit doit aujourd’hui de matériaux de référence.
d’abord de développer la recherche fondamentale et être renforcé. Au
appliquée, notamment dans des domaines clés comme
printemps 1996, le rapport de l’Académie des sciences
l’environnement et le biomédical, où la science de
la mesure demeure très insuffisamment développée. proposait déjà des axes de progrès et une vision pros-
La métrologie fondamentale française garde en effet pective de la métrologie industrielle.
des positions fortes dans la mesure du temps, des L’Académie propose ainsi de développer une « éthique
fréquences, de l’électricité et de la pression, mais de diffusion des résultats de mesur e à deux ni-
elle montre quelques lacunes dans l’acoustique, veaux ». A un premier niveau, il faut combattre l’uti-
le magnétisme, ou dans les applications à la médecin lisation de chiffres non significatifs et revaloriser
et à la biologie. d’autres modes d’information (ordres de grandeur, po-
Deuxième axe : la création d’une structure administrative sitionnements relatifs, etc). A un deuxième niveau,
unique et centralisée chargée de coordonner les différents lorsqu’il s’agit de vrais résultats de mesure, il faut
aspects de la métrologie : aspects scientifiques,
veiller à la correction de leur formulation et à l’amé-
techniques, industriels et légaux. En regroupant dans
un institut français de la métrologie les activités lioration de l’usage qui en est fait.
du BNM et de la sous-direction de la métrologie Par ailleurs, pour faire face au besoin grandissant de
du secrétariat d’Etat à l’Industrie, l’objectif est double : références des industriels, l’Académie des sciences
améliorer les transferts de technologie de la métrologie demande au BNM « la création, le développement et
fondamentale vers l’industrie et mieux représenter les l’utilisation des bases de données de référence dans les
intérêts de la métrologie française dans les instances domaines où les industriels en ont particulièrement
européennes et internationales. besoin ». Les professionnels ont en effet tendance à
développer leurs propres références mais cette
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4. CAHIER INDUSTRIES
Mieux connaître
ÉTAT DES LIEUX
pratique, n’assurant qu’une reproductibilité locale des
résultats et non pas leur cohérence, les pénalise à
l’export. Ces bases de données existent déjà en chi-
mie (base de données Comar) mais elles font défaut
en physique des matériaux déformables ou visqueux.
la métrologie
Autre recommandation : « la généralisation de la tra-
çabilité » pour les systèmes parallèles d’étalonnage
ou d’intercomparaison,
légale
BNM-INM
mis en place, à l’initiative
des industriels de certains
secteurs d’activité, pour Qu’est-ce que la métrologie légale ?
valider des procédés ou Pour des raisons de sécurité ou de transparence des
des équipements de me- transactions commerciales, l’utilisation de certains ins-
sure. L’exercice français truments de mesure est régie par des exigences tech-
d’intercomparaison des la- niques et juridiques nationales et européennes. Cette
boratoires d’analyse de garantie publique, dite métrologie légale, suppose
biologie médicale l’illustre que tout détenteur d’un appareil de mesure régle-
bien : il permet à chaque menté réponde de l’exactitude de son instrument. Il
laboratoire de se situer par doit le faire vérifier périodiquement par un organisme
rapport à la moyenne na- privé agréé par la Drire.
tionale des résultats mais Quel sont les appareils réglementés ?
n’aboutit pas à l’étalon- Il existe 39 catégories d’instruments de mesure ré-
nage des appareils. Les valeurs ainsi délivrées Thermomètre glementés. Ils relèvent de la sécurité des personnes
peuvent être fausses et non comparables à celles à résistance de (éthylomètres, cinémomètres, etc. ), de la protection
délivrées dans d’autres pays. platine de l’Institut de l’environnement et de la santé (sonomètres, ther-
Le rapport recommande, enfin, de développer « l’es- national de momètres pour denrées périssables, etc.), de la loyauté
prit métrologique » chez tout citoyen, notamment métrologie au des transactions (compteurs d’eau, taximètres, etc.).
à travers l’enseignement scolaire. « Les program- Conservatoire Quelle est la périodicité du contrôle ?
mes de l’enseignement primaire puis de l’ensei- national des arts Les balances, bascules, ponts-bascules, pompes à
gnement secondaire doivent intégrer une formation & métiers. essence, pompes à gaz de pétrole liquéfié et analy-
à la mesure, particulièrement en ce qui concerne seurs de gaz sont à vérifier tous les ans. Les balances
l’évaluation de l’incertitude et l’exploitation des d’une portée inférieure à 30 kg, utilisées exclusivement
résultats. » pour la vente directe au public, doivent être contrô-
L. A.-G. et G. Le G. lées tous les deux ans.
Quels sont les risques d’une vérification hors délais ?
A CONSULTER Que son appareil de mesure soit juste ou faux, le dé-
Quelle place pour la métrologie en France à l’aube du XXIe siècle ? tenteur se met alors en infraction avec la loi. Un agent
Rapport commun n°5-avril 1996-Académie des sciences - Cadas de l’Etat (Drire, police, DGCCRF, etc.) peut dresser
un procès-verbal et saisir l’instrument de mesure.
Comment choisir l’organisme vérificateur ?
Le critère de garantie est l’attestation d’agrément
délivrée par la Drire. Elle comporte le nom de l’or-
LE BNM, GARDIEN DES GRANDEURS ganisme, les instruments de mesure qu’elle autorise
FONDAMENTALES à vérifier et le département où l’organisme peut
exercer. Elle témoigne que l’organisme satisfait aux
Le Bureau national de métrologie est un
groupement d’intérêt public tourné vers la exigences de la norme EN 45 001 et qu’il a mis en
recherche, le soutien à l’industrie et la coopération place un système d’assurance qualité.
internationale. Son action de recherche repose Quelles sont les marques de contrôle ?
principalement sur les compétences des cinq Après avoir procédé à la vérification périodique,
laboratoires nationaux de métrologie (voir page 21) l’organisme agréé appose sur l’instrument une
qui détiennent les étalons des grandeurs vignette verte s’il est accepté, rouge s’il est refusé.
fondamentales, de leurs multiples et sous-multiples Cette intervention est également consignée dans un
et la plupart des unités dérivées. Le soutien du carnet métrologique que le détenteur doit présenter
BNM à l’industrie intervient sur le raccordement à chaque contrôle.
aux étalons nationaux de tout étalon de transfert
Comment faire réparer un instrument défec-
ou instrument de mesure et de tout matériau de
référence, pour lesquels le Bureau développe des tueux ?
moyens de transfert, (essais, études de systèmes, Si l’appareil n’est pas conforme, il ne sera réutilisa-
etc.) en collaboration avec le Cofrac. Au niveau ble qu’après réparation et nouvelle vérification.
international, il représente la France auprès des Attention, un organisme vérificateur n’est pas for-
instances métrologiques internationales cément réparateur. Il faut donc s’assurer que le
(Conférence générale des poids et mesures, prestataire choisi est bien agréé pour l’opération
Euromet et les comités consultatifs du Comité demandée.
international des poids et mesures) qui assurent
la cohérence des mesures entre pays. A CONSULTER
Listes des organismes agréés : 3614 Métrolog
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5. CAHIER INDUSTRIES
La mesure,
ENTRETIEN
une affaire de qualité
Pour Pierre Barbier, président du collège Industries : Quelles sont les exigences de la
métrologie dans l’entreprise ?
métrologie au Mouvement français pour P. B. : Pour garantir la qualité de ses mesures, chaque
entreprise doit pouvoir mettre en place une organi-
la qualité (MFQ), l’évolution des tech- sation adaptée plus ou moins complexe. Mais il y a
un paramètre à la base de toute son organisation,
nologies nécessite des mesures de plus c’est celui de la traçabilité. Car toute mesure qui n’est
en plus fines. pas raccordable aux étalons nationaux peut entraî-
ner un doute.
C’est d’ailleurs un problème mondial. Une pesée faite
en Malaisie, à New York et en France doit avoir la
même valeur aux incertitudes près, car les balances
Industries : Quels sont aujourd’hui les enjeux utilisées sont vérifiées avec des masses étalonnées
de la métrologie pour l’industrie ? par un laboratoire national, qui lui-même fait
Pierre Barbier : L’évolution de la métrologie est très étalonner ses propres masses auprès du Bureau
liée à l’importance de la qualité dans l’industrie, qua- international des poids et mesures. Même schéma
lité de fabrication des produits et qualité des essais. pour une mesure de tension électrique nécessaire
Tout produit fabriqué, même le plus anodin, passe par pour faire fonctionner, par exemple, un élément dans
des mesures. Pour un stylo à billes par exemple, il faut un micro-ordinateur fabriqué en Malaisie pour le
mesurer la température des moules qui contiennent compte d’une société américaine et vendu en France.
la matière première en fusion ainsi que la pression de La mesure de tension doit être la même dans les trois
ce qui va entrer dans la presse à injection. On quitte pays. Ce concept de raccordement aux étalons de ré-
alors le dimensionnel pour entrer dans des mesures férence est la définition même de la traçabilité en
plus spécifiques, plus physiques. En pharmacie et en métrologie.
chimie, où l’on fait beaucoup de mesures simples, La vérification des instruments – périodique ou conti-
comme le pesage et les mesures de volume, on réa- nue – a aussi son importance, car il n’y a pas
lise aussi, et de plus en plus souvent, des mesures de d’exemple d’appareils de mesure qui ne dériveraient
caractérisation des matériaux, dites physico- pas dans le temps, pour différentes raisons : dérive
chimiques : chromatographie, spectrométrie, spec- naturelle, chocs, oxydations...
trographie, etc.
Dès lors que des mesures sont liées à une Industries : Comment organiser la fonction
fabrication ou un essai, on se doit de ga- métrologique dans l’entreprise ? Gestion interne
Outre ses
rantir leur qualité. En outre, l’évolution ou sous-traitance ?
fonctions au
des technologies impose des spécifi- P. B. : Trop d’entreprises industrielles françaises sont
MFQ, Pierre
cations de plus en plus sévères, ce qui aujourd’hui confrontées brutalement aux exigences de
Barbier est
entraîne des mesures de plus en plus la métrologie sous la contrainte des normes ISO 9000.
responsable du
complexes. Ainsi des mesures autour Elles ont alors tendance à faire appel à des sous-
centre métrologie
du millionième de millimètre, les na- traitants sans s’assurer au préalable de la qualité de
d’Aérospatiale
notechnologies, concernent d’ores la prestation.
à Bordeaux.
et déjà des secteurs comme La bonne démarche serait d’y consacrer plus de temps
le polissage de surface, et de bien analyser ses besoins. Même si ceux-ci ne
l’optique et les semi- sont pas toujours aussi considérables qu’on le croit à
conducteurs. l’origine. Sur un parc de 200 instruments de mesure,
De la connaissance de la seuls 50 seront peut-être à surveiller de très près.
mesure dépend la qualité Le seul impératif en la matière est de contrôler les
du produit, mais aussi son appareils qui contribuent directement à la qualité des
coût. Plus l’entreprise produits.
pourra afficher une di- Les grandes entreprises ont actuellement tendance à
mension ou une tempéra- sous-traiter la maintenance métrologique. Dans les
ture avec une incertitude PMI, tous les cas de figures sont envisageables. La
connue, plus la fabrication vérification périodique des instruments ne prend pas
sera régulière. Ainsi, si la énormément de temps et le développement d’une
température d’un bain ou fonction métrologique ne s’impose pas forcément
d’un moule est imprécise, pour la plupart d’entre elles. D’autres préfèrent
on aboutit à une disper- sous-traiter toute leur métrologie et s’en trouvent
sion dans la qualité des satisfaites.
G. DONATI
produits. Et donc à un
problème de non-qualité. G. Le G.
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6. CAHIER INDUSTRIES
REPÈRES
Sept conseils pour maîtriser
la métrologie dans l’entreprise
1 Analyser ses besoins
métrologiques
Les besoins métrologiques sont de deux sortes : les
permettent pas d’assurer l’exactitude du moyen de
mesure en permanence. Ils seront rallongés si ces
mêmes comparaisons indiquent que l’exactitude ne
besoins organisationnels relatifs à la gestion de la se dégrade pas.
métrologie (sont-ils suffisamment importants pour
nécessiter l’implantation d’une métrologie à part
entière ? Faut-il des locaux, du personnel qualifié en
permanence ? Quels sont les sous-traitants les plus
5 Métrologie interne
ou externe ?
Pour effectuer ses raccordements aux étalons natio-
proches ? Faut-il tout sous-traiter ?) et les besoins naux, l’industriel est conduit à faire étalonner au
matériels relatifs à la réalisation des mesures (que moins une partie de ses moyens de mesure auprès de
mesurer et avec quelle précision ? Quelles sont les laboratoires externes. Cependant, il peut, à partir de
7
méthodes de mesure possibles ? Quel instrument ses propres étalons, assurer le raccordement de ses
utiliser ? Comment garantir la qualité des mesures ?). instruments en interne, en réalisant lui-même ses éta-
lonnages. En fait, le bon équilibre entre raccorde-
2 Recenser son parc
d’instruments
La première action à mener est de dresser la liste des
ment externe et interne dépend de la nature du parc,
de l’offre de services locale, des moyens d’étalon-
nage disponibles, des coûts comparés des deux so-
équipements de mesure disponibles dans l’entreprise, lutions, de la disponibilité du personnel et du niveau
sans oublier ceux qui ne servent jamais (se deman- d’incertitude de la mesure autorisé. En pratique, mieux
der pour quelles raisons) ou ceux qui ne sont plus en vaux maîtriser soi-même la métrologie la plus proche
état. Cet inventaire est très utile : l’importance et l’éten- de son métier et confier à un prestataire les appa-
due du parc permet de définir la politique métrolo- reils difficiles à étalonner en interne.
gique à mettre en œuvre ; il sert de base de données
lorsqu’il faut choisir un nouvel appareil ; il peut évi-
ter l’achat de nouveaux instruments ; il est obliga-
toire pour les appareils permettant d’assurer la qua-
6 Sous-traiter :
jusqu’où ?
Lorsque l’entreprise décide de sous-traiter sa métro-
lité et la conformité des produits. logie, elle doit s’assurer que le sous-traitant choisi ré-
pond bien aux critères de l’assurance qualité. La
3 Choisir le matériel
à suivre rigoureusement
Faut-il appliquer la même rigueur de suivi à tous les
meilleure garantie est offerte par les sociétés dispo-
sant d’un laboratoire accrédité par le Cofrac. Pour les
laboratoires non agréés, mieux vaut s’assurer par un
instruments de mesure ? Non. Pour des raisons de audit que le sous-traitant possède bien les aptitudes
coût. Quel critère de sélection retenir ? Lorsque l’exac- requises. Toutefois, la sous-traitance, même quasi to-
titude de la mesure s’avère déterminante pour la qua- tale, n’exclut pas de garder des compétences internes.
lité, la sécurité et la sûreté du produit, les moyens Bien au contraire. Ne serait-ce que pour suivre son
de mesure devront être suivis avec rigueur. Les autres sous-traitant, voire être capable de remettre en cause
appareils pourront n’être que répertoriés dans un in- certaines de ses décisions.
ventaire. Il faudra néanmoins, dans ce cas, s’interro-
ger sur les conséquences éventuelles d’une dérive
non détectée, évaluer ce risque en termes de proba-
bilité et le comparer au coût total.
7 Mettre en place
une gestion rigoureuse
Une gestion de parc d’instruments de mesure ne peut
être performante durablement si elle n’est pas for-
4 Déterminer la périodicité
du suivi
Il est impossible de déterminer un intervalle de temps
malisée. Mais avant de créer les documents, il faut
lister ceux dont on a besoin et structurer leur relation
avec le système documentaire de l’entreprise. Parmi
suffisament court pour qu’il n’y ait pas de risque de ceux-ci, le plus important est la fiche de vie de l’équi-
dérive d’un appareil de mesure. De plus, une fré- pement qui assure une traçabilité complète des actions
quence d’étalonnage trop élevée est coûteuse, es- effectuées ou des évènements survenus. La mise à
sentiellement parce que l’opération elle-même est jour des fiches de vie peut être assurée par un logi-
chère et qu’il faut prendre en compte le manque à ga- ciel de gestion de parc. Attention toutefois avant de
gner résultant de l’immobilisation ou du remplace- se décider, car tous ne répondent pas aux besoins
ment de l’appareil. De même, des intervalles trop des métrologues et leur coût (plusieurs dizaines de
longs risquent d’empêcher de déceler suffisamment milliers de francs) ne s’amortit pas facilement.
tôt une dérive. Un compromis s’avère donc souvent
L. A.-G.
nécessaire. La périodicité d’étalonnage n’est d’ailleurs
pas forcément constante. Les intervalles de temps A CONSULTER
entre deux vérifications pourront être raccourcis L’ouvrage « Métrologie dans l’entreprise », outil de qualité, réalisé
lorque les résultats des comparaisons précédentes ne par le Mouvement français pour la qualité et édité par l’Afnor
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7. CAHIER INDUSTRIES
Douai : le banc d’essai grandes mesures
MOYENS
L’équipement de l’école des Mines de
ECOLE DES MINES DE DOUAI
Douai offre des garanties d’étalonnage
appréciées des entreprises.
ne caméra embarquée sur coussin d’air glisse
U le long d’un rail au-dessus de la poutre où se
trouve posé l’instrument à mesurer et vient
se caler sur la graduation à effectuer. Grâce à un in-
terféromètre laser, la longueur de l’objet est calculée
avec une précision de l’ordre de quelques microns.
Le banc d’essai grandes mesures de Douai, un bloc
de granit de 25 mètres de long, réalise ainsi les me-
sures de cales, règles, réglés, rubans, etc. de 10 cm
à 200 m ! Tous les instruments à traits que les entre-
prises utilisent pour régler leurs machines peuvent
être étalonnés sur cet équipement unique en France.
C’est ainsi que l’unité alsacienne du fabricant d’em- Le banc d’essai notre approche métrologique, souligne Stéphane Gloz,
ballage Rentsch, à Ungershein dans le Haut-Rhin, a de Douai mesure il nous faut une référence extérieure incontestable
reçu début janvier un certificat d’étalonnage pour aussi bien une pour effectuer en interne nos propres étalonnages. »
deux cales en verre de 5 et 10 cm. « Nous avons choisi cale de 10 cm Même souci d’exactitude chez IMS, distributeur d’ins-
le laboratoire de Douai pour son coût, sa rapidité et qu’un ruban truments de mesure, qui utilise le banc d’essai de
parce que ses mesures sont irréprochables au plan in- de 200 m. Douai pour étalonner les rubans gradués qu’il vend
ternational », explique Stéphane Gloz, responsable aux sociétés pétrolières. Ces rubans de 25 mètres de
qualité chez Rentsch. long, appelés sondes à main ou piges manuelles,
Le département métrologie-qualité de l’école des mesurent la profondeur des cuves de pétrole. « Dans
Mines de Douai dispose, depuis un an, de ce banc ce domaine les enjeux de la mesure sont considé-
d’essai exceptionnel. Destiné à l’origine à un public rables, indique Jean Marie Joyeux, patron d’IMS, une
de spécialistes, aux géomètres et à leurs fils géodé- erreur d’un millimètre dans la mesure de profondeur
siques ou aux chercheurs de l’Institut géographique d’une cuve de 100 000 m3 représente un volume
national, il offre désormais ses services aux PMI. Lui- équivalent à un gros camion citerne. » Coût d’éta-
même est raccordé à l’Institut national de métrolo- lonnage d’un ruban gradué ? Environ 700 francs, le
gie de Paris. Une centaine d’entreprises ont déjà eu tiers du prix de vente d’un ruban. « Mais c’est l’effort
recours à ce banc dont les tarifs varient entre à consentir pour vendre un appareil irréprocha-
340 francs (pour un petit instrument) à 1 500 francs ble, concède Jean-Marie Joyeux, car pour certaines
(pour un instrument de grande longueur). opérations de mesure, un appareil non étalonné...
La précision offerte est très appréciée chez Rentsch, çà ne sert à rien. »
où les cales en verre servent à étalonner les projec- G. Le G.
teurs de profil (des appareils électroniques) qui eux-
mêmes calibrent les couteaux de découpe des cartons. CONTACT
« Depuis que nous sommes certifiés ISO 9000 nous ne Ecole des Mines de Douai, département de métrologie-qualité.
pouvons plus nous permettre d’être empiriques dans Tél. 03 27 71 23 35.
LES MAILLONS DE LA CHAÎNE D’ÉTALONNAGE
Une chaîne nationale d’étalonnage s’appuie sur : accrédités par le Cofrac. Ils réalisent des étalonnages pour
• un ou plusieurs laboratoires nationaux de métrologie dont les leur propre compte ou pour des tiers. Leurs références sont
missions principales sont de réaliser, d’améliorer et de conserver raccordées aux étalons nationaux généralement par
les étalons nationaux. Ces laboratoires raccordent directement l’intermédiaire des centres d’étalonnage agréés.
les références des centres d’étalonnage agréés (Ceta) ; Deux définitions à titre de rappel :
• un ou plusieurs centres d’étalonnage agréés qui prolongent • l’étalon est la mesure matérialisée, appareil de mesure,
l’activité des laboratoires nationaux en assurant le raccordement matériau de référence ou système de mesure destiné à définir,
des références des services de métrologie habilités (SMH) et/ou réaliser, conserver ou reproduire une unité ou une ou plusieurs
directement de celles des sociétés ou organismes qui le valeurs d’une grandeur pour servir de référence.
désirent ; • l’étalonnage est l’ensemble des valeurs issues de la
• des services de métrologie habilités, laboratoires d’étalonnage comparaison des résultats de mesure de l’équipement
directement intégrés dans un organisme ou une société, par rapport à l’étalon.
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8. CAHIER INDUSTRIES
REPORTAGE
TRT Lucent Technologie :
la rigueur au service de la qualité totale
Après la réussite de la fonction métrolo- En parallèle, le centre technique et industriel de Rouen
a mis en place une organisation rigoureuse des véri-
gique pilotée en interne, l’entreprise fications en regroupant les appareils par famille. Sept
familles ont ainsi été identifiées dont la multimétrie
rouennaise ambitionne l’accréditation (qui concerne tous les équipements de mesure de
tension), les oscilloscopes, la transmission numérique,
BNM-Cofrac. les générateurs et les compteurs. Les vérifications
périodiques s’effectuent par famille, d’où une éco-
nomie de temps et de moyens. Bien évidemment,
cette méthode nécessite des équipements de rem-
e bon outil, à la bonne place, au bon mo- placement pour ne pas paralyser la bonne marche
L ment. TRT Lucent Technologie, groupe
international dans le domaine des télécom-
munications, a fait de ce slogan un vrai che-
val de bataille. Installée près de Rouen, cette entre-
prise spécialisée dans l’électronique professionnelle
de la production. « Cette année, nous envisageons de
porter notre effort sur la gestion de la documentation,
souligne Gilles Malefan. Nous souhaitons que chaque
technicien puisse accéder facilement aux vérifica-
tions ou aux étalonnages sans recourir à un spécia-
a construit sa politique métrologie sur la base des liste, ce qui passe par un meilleur archivage des
exigences du « juste à temps » et de la qualité totale. données et par la transcription des méthodes. »
« Y-a t-il une si grande différence entre le test d’un Toutefois, TRT fait appel à la sous-traitance de façon
chassis de télécommunication et la vérification d’un conjoncturelle, lorsqu’elle est soumise à des sur-
appareil de mesure ?, interroge Gilles Malefan, res- charges de travail importantes (augmentation de pro-
ponsable maintenance et duction ou arrivée d’un nou-
G. DONATI
métrologie de la société. veau type de production
Pas vraiment. La fabrica- utilisant des appareils spéci-
tion en flux tendus implique fiques) ou de façon structu-
que nos outils soient en per- relle pour des raisons tech-
manence opérationnels et niques. Le recours à la
disponibles. Il faut donc que sous-traitance répond égale-
les opérations de vérifica- ment à un besoin écono-
tion ou d’étalonnage de- mique. « La vérification d’un
viennent partie intégrante testeur de télécommunications
des contraintes de fabrica- DECT coûte environ 12 000
tion. » francs, commente Gilles Ma-
Disposant de près de 5 000 lefan. L’investissement pour le
équipements, dont 3 000 faire en interne serait de
vérifiés périodiquement, l’ordre de 200 000 francs.
TRT a choisi de gérer 81 % Tant que l’effectif est de un
de son parc en interne. ou deux exemplaires, la sous-
L’entreprise a d’abord pro- traitance nous paraît une
cédé à un assainissement de ses instruments de me- TRT Lucent bonne solution. Si nous passons le cap de la dizaine,
sure, en supprimant ou en remplaçant les équipe- Technologie gère comme nous le prévoyons en 1998, nous investirons
ments inutilisés par des équipements neufs ou l’essentiel de son dans le matériel de mesure nécessaire. »
d’occasion. « En métrologie, le fait d’avoir des appa- parc de 5 000 Certifiée ISO 9002 depuis 1992, TRT vise aujourd’hui
reils qui ne sont pas en fonction est une forme de gas- instruments de l’accréditation BNM-Cofrac. Une procédure qui
pillage, à plus forte raison si leur coût d’entretien est mesure en interne. permet aux entreprises d’obtenir une reconnaissance
élevé, indique Gilles Male- officielle du potentiel d’étalonnage constitué par
s Electronique professionnelle fan. Quel intérêt de mainte- les hommes et les moyens techniques mis en place,
s Déville-Les-Rouen (76) nir un oscilloscope de 20 véritable système d’assurance qualité de la fonction
s CA : 1,35 MKF en 1997 (pour Mhz de bande passante (ma- d’étalonnage. L’objectif de TRT n’est pas d’intervenir
l’ensemble du groupe) tériel ancien, ndlr) qui n’est en tant que prestataire de services auprès de clients
s 900 salariés (site de Rouen) utilisé que quelques se- comme c’est souvent le cas pour les entreprises
maines et dont la vérifica- accréditées. « Nous souhaitons être reconnus par nos
tion et la maintenance coû- clients pour la qualité de nos mesures, notre exigence
tent plusieurs milliers de francs par an ? » Un rapide de précision. Or, quelle meilleure référence aux yeux
calcul permet d’affirmer que l’investissement dans un des tiers que l’accréditation BNM-Cofrac ? », tient à
appareil neuf, de technologie récente, sera amorti en souligner Gilles Malefan.
deux ou trois ans et que son taux d’utilisation passera
de quelques semaines par an à plusieurs mois. L. A.-G
PAGE 18 MARS 1998 - INDUSTRIES • N°35 •
9. CAHIER INDUSTRIES
REPORTAGE
Tekelec Temex intègre
l’autocontrôle à la fabrication
Vérification en interne et gestion du
D. R.
parc d’instruments sous-traitée : formule
choisie par cette PMI de Gironde.
hez Tekelec Temex, la métrologie fait par-
C tie intégrante de l’activité. « Il y a une di-
zaine d’années, nous recourions au
contrôle de qualité, c’est-à-dire que chaque
produit que nous fabriquions était soumis à un
contrôle électrique et électronique en fin de chaîne, ex-
plique Daniel Bucherie, directeur qualité de Tekelec
Temex. Aujourd’hui, nous préférons pratiquer l’au-
tocontrôle. Chaque produit est donc testé et vérifié à
toutes les étapes clés de sa fabrication. » Cette poli-
tique permet à l’entreprise de détecter les dysfonc- Condensateurs
tionnements dès le début de la production et d’in- ajustables
terrompre la fabrication d’un produit défectueux au fabriqués sur le
départ. site de Pessac.
Cette PMI de Gironde, du groupe Tekelec Temex,
fabrique des condensateurs ajustables, des matériaux les salariés tout au long de la chaîne de fabrication.
hyper-fréquences, des condensateurs céramiques, des « Le fait de confier les opérations de vérification et de
filtres et des duplexeurs hyperfréquences. Principaux mesure aux employés de production a été très positif,
clients : les secteurs des télécoms, de l’armement, de souligne le directeur qualité de l’entreprise, car cela
l’avionique et de l’espace. Ses produits sont soumis a responsabilisé les opérateurs ». L’autocontrôle pra-
à des tests mécaniques et électriques pratiqués par tiqué par Tekelec Temex a également été bénéfique
sur le plan financier puisque l’entreprise a pu alléger
ses charges de contrôle en fin de chaîne.
STRYKER IMPLANTS SOUS-TRAITE Pour effectuer les tests, les salariés utilisent de nom-
LA VÉRIFICATION breux appareils de mesure qui vont du simple pied
à coulisse au capacimètre et à l’analyseur de réseaux.
Chaque mois, près de 50 000 pièces en titane En tout, Tekelec Temex possède près de 3 000 ins-
implantables sortent de l’atelier Dimso SA Stryker Implants. truments qui permettent à l’entreprise de mesurer
L’entreprise de Cestas, près de Bordeaux, conçoit, fabrique toutes les caractéristiques électriques, électroniques
et distribue des implants médicaux (vis, tiges, broches...)
et des instruments chirurgicaux. « Nous disposons de près et physiques (fréquence, poids, capacité, tempéra-
d’un millier d’appareils de mesure (pieds à coulisse, ture, résistance, courants de fuite…) de ses produits.
micromètres, jauges de profondeur, marbres, rugosimètres, Les contrôles sont effectués soit par prélèvements,
projecteurs de profil, cales, etc.) soumis à rude épreuve : soit sur 100 % de la fabrication lorsque les clients de
ils s’usent ou dérivent rapidement. Nous sommes donc l’entreprise l’imposent dans le contrat initial. La véri-
obligés de les faire vérifier tous les 3 à fication exhaustive de la production est également
6 mois. C’est pourquoi nous pratiquée lorsque les produits sont destinés au
avons préféré sous-traiter secteur de l’espace.
notre fonction métrologie »,
indique Jean-Marie Ducourtieux Proximité géographique du laboratoire
superviseur contrôle-qualité. Dimso SA
Chaque année, la gestion de ce parc coûte environ
D. R.
Stryker Implants a confié la vérification et
l’étalonnage de son parc à un laboratoire 100 000 francs à l’entreprise qui est propriétaire de ces
bordelais, BEA Métrologie. appareils de mesure. Tekelec Temex effectue elle-
La PME y trouve d’ailleurs son compte. Une même l’étalonnage de certains instruments de me-
évaluation récente lui a permis de chiffrer à sure simples, tels que les pieds à coulisse, à partir
106 000 francs le coût de l’étalonnage en interne, d’étalons rattachés au BNM. Les appareils plus com-
contre 92 000 francs en externe. Stryker Implants pliqués sont, quant à eux, étalonnés dans des labo-
a toutefois souhaité conserver en interne une partie ratoires extérieurs accrédités par le Cofrac. « Nous
de la gestion de ses activités métrologiques. Elle a acquis choisissons les laboratoires en fonction essentielle-
un logiciel de gestion de parc qui lui permet d’assurer ment de la qualité de leurs services et de leur proxi-
le suivi des vérifications effectuées.
mité géographique, explique Daniel Bucherie. Nos
instruments de mesure font partie intégrante de la
• N°35 • INDUSTRIES - MARS 1998 PAGE 19
10. CAHIER INDUSTRIES
REPORTAGE
chaîne de production, nous ne pouvons donc pas L’entreprise sous-traite ainsi environ 75 % de la
nous permettre de travailler avec des laboratoires qui gestion de son parc d’instruments, « plus pour des
ne tiennent pas leurs délais ou qui nécessitent un questions de facilité que par manque de compétence ».
temps de transport trop important. Ce qui paralyse- Mais l’externalisation de cette gestion implique
rait notre production », certaines contraintes en interne. Tous les référence-
poursuit-il. Tekelec Te- s Electronique professionnelle ments et les envois sont gérés par informatique.
mex organise des audits s Pessac (33) Les instruments sont identifiés par un code et
de ces laboratoires pour s CA : 500 MF en 1997 (pour estampillés d’une étiquette mentionnant le code et
s’assurer de la qualité de l’ensemble du groupe) la date du dernier étalonnage effectué. Ceci permet
leurs prestations. Mais s 200 salariés (site de Pessac) d’obtenir une excellente traçabilité des appareils.
elle ne peut les effectuer « Chaque année, un salarié du service qualité passe en-
tous les ans par manque viron 400 heures à l’enregistrement des instruments
de temps. Toutefois des visites dans les laboratoires de mesure, ainsi qu’à l’envoi et au suivi des retours
sont organisées par le service qualité de l’entreprise des appareils soumis à vérification dans des labora-
dès qu’une anomalie est détectée dans le contrôle toires extérieurs », précise Daniel Bucherie.
réalisé par son prestataire. N. R.
AOIP : étalonneur accrédité
Le fabricant d’instruments de mesure ment de répondre aux exigences d’une norme mais
de prouver notre excellence scientifique. »
agréé par le Cofrac assure aussi les pres- Pour l’heure, AOIP étalonne régulièrement le tiers de
son parc qui compte près de 700 appareils. Cette ac-
tations de raccordement. tivité d’étalonnage s’effectue pourtant principalement
pour le compte des clients qui lui achètent des ins-
truments de mesure. Elle ne représente que 2 % du
’obtention de l’accréditation pour l’étalon- chiffre d’affaires de l’entreprise. Aussi l’objectif est-il
L nage des instruments nous a demandé deux
ans de préparation. Une démarche encore
plus exigeante que la certification. » Radomir
Soucek, responsable qualité chez AOIP Instrumen-
tations, parle en métrologue averti. Ancien chercheur
de rentabiliser cette activité et de la hisser jusqu’à
7 %. Quelque 250 acheteurs ont déjà fait confiance à
ses laboratoires depuis leur accréditation. Près d’un
tiers des entreprises qui demandent d’étalonner leurs
instruments sont certi-
G. DONATI
au Laboratoire central des industries électriques, il a fiées ou en voie de cer-
été recruté par le fabricant d’instruments de mesure, tification. Celles qui ont
installé à Evry dans l’Essonne, pour l’aider à franchir utilisé les services
le cap de l’accréditation du Comité français d’accré- d’AOIP une première
ditation (Cofrac). AOIP, association des ouvriers en fois reviennent ensuite
instruments de précision, fabrique des appareils de régulièrement. Mais cer-
mesure depuis plus d’un siècle. Aujourd’hui, elle com- taines – 30 % environ –
mercialise différentes familles d’instruments de me- considèrent que l’éta-
sures électrique et de température : de la très so- lonnage coûte cher :
phistiquée centrale d’acquisition de mesures, capable entre 1 500 francs pour
de traiter différentes grandeurs – courant, tension, AOIP assure un thermomètre de base et 15 000 francs pour une
pression –, au thermomètre-calibreur offrant une pré- l’étalonnage caractérisation complète d’un calibrateur complexe
cision allant jusqu’au 100e de degré. d’instruments en électricité-magnétisme. « Les entreprises ne se ren-
Le Cofrac a délivré deux types d’habilitation : la pre- d’entreprises dent pas toujours compte des investissements – salles
mière, en 1992, qui accrédite son laboratoire d’élec- certifiées ou en de climatisation, équipements, etc. – que nous avons
tricité-magnétisme pour voie de l’être. dû réaliser pour être nous-mêmes accrédités », constate
s Fabricant d’instruments de mesures l’étalonnage de plu- Radomir Soucek
électrique et de température sieurs grandeurs élec- Bien que spécialisée dans la mesure, AOIP est
s Evry (91) triques : courant, ten- confrontée comme n’importe quelle entreprise à la
s CA : 98 millions en 1996 sion, résistance... La gestion de son parc d’instruments. Le suivi des fiches
s 184 salariés seconde, en 1993, qui de vie des appareils est assuré, en interne, grâce au
autorise son laboratoire logiciel Cal’Expert qu’elle a elle-même mis au point
des températures à éta- et qu’elle commercialise auprès de ses clients. AOIP
lonner des sondes, capteurs et autres thermomètres. est certifiée ISO 9002 depuis 1993. « Comme dans la
« Il a fallu prouver au Cofrac notre réelle capacité plupart des entreprises, la certification nous a obligés
d’expertise sur les grandeurs physiques pour lesquelles à apporter plus de rigueur à la gestion de notre parc »,
nous voulions être raccordés aux étalons nationaux, conclut Radomir Soucek.
explique Radomir Soucek. Il ne s’agissait pas simple- G. Le G.
PAGE 20 MARS 1998 - INDUSTRIES • N°35 •
11. CAHIER INDUSTRIES
Contacts
PRATIQUE
Secrétariat d’Etat à l’Industrie à l’Observatoire de Paris, établit et diffuse les réfé-
Sous-direction de la métrologie : rences nationales de temps et de fréquences. Le temps
Jean-François Magana légal français est matérialisé par une série d’horloges
22, rue Monge, 75005 Paris fondées sur les caractéristiques de l’atome de césium.
Tél. : 01 43 19 51 40 61, avenue de l’Observatoire, 75014 Paris
Tél. : 01 40 51 22 13. Fax : 01 43 25 55 42
Mouvement français pour la qualité (MFQ)
Collège métrologie BNM-LPRI
Président : Pierre Barbier Le Laboratoire primaire des rayonnements ionisants,
Tél. : 05 56 57 34 87 au Commissariat à l’énergie atomique, est chargé des
MFQ grandeurs de référence de l’activité des sources
5, esplanade Charles-de-Gaulle, ionisantes exprimées en becquerel, et de la dose
92733 Nanterre Cedex absorbée et du kerma, toutes deux
BNM-LNE
Tél. : 01 47 29 09 29. Fax : 01 47 25 32 21 exprimées en gray. Il réalise aussi les
références de rayons X.
Bureau national de métrologie (BNM) BP 52 - 91193 Gif-sur-Yvette Cedex
22, rue Monge, 75005 Paris Tél. : 01 69 08 52 88.
Tél. : 01 43 19 50 51 et 01 43 19 50 41 Fax : 01 69 08 47 74
Fax : 01 43 19 50 80
BNM-LNE
BNM-INM Le Laboratoire national d’essais conserve
L’Institut national de métrologie, au Conservatoire na- et améliore les étalons des grandeurs
tional des arts et métiers, est le gardien des unités de mécaniques, thermiques et chimiques.
longueur ( mètre ), de masse ( kilogramme), de tem- La mole (quantité de matière) est ainsi
pérature (kelvin) et d’intensité lumineuse (candela). l’unité de base de la métrologie chi-
292, rue Saint-Martin, 75141 Paris Cedex 03 mique.
Tél. : 01 40 27 21 55. Fax : 01 42 71 37 36 L’inverseur de force 1, rue Gaston-Boissier, 750724 Paris Cedex 15
du Laboratoire Tél. : 01 40 43 37 00. Fax : 01 40 43 37 37
BNM-LCIE national d’essais.
Le Laboratoire central des industries électriques dé- Comité français d’accréditation (Cofrac)
finit les grandeurs électriques et magnétiques dont 37, rue de Lyon, 75012 Paris
l’unité de base est l’ampère. Il a développé des bancs Tél. : 01 44 68 82 39
d’étalonnage pour les diverses grandeurs électri-
ques dérivées ( volt,ohm), leurs mulitiples et sous- Bureau international des poids et mesures (BIPM)
multiples. Pavillon de Breteuil, 92310 Sèvres
33, avenue du Général Leclerc - BP 8 Tél. : 01 45 34 00 51
92266 Fontenay-aux-Roses Cedex
Tél. : 01 40 95 60 60. Fax : 01 40 95 60 50 Organisation internationale de la métrologie
légale (OIML)
BNM-LPTF 11, rue Turgot, 75009 Paris
Le Laboratoire primaire du temps et des fréquences, Tél. : 01 48 78 12 82
Aides
Pour réaliser un audit métrologique sur la base d’un contrat à durée déterminée (CDD). L’aide est
Le fonds régional d’aide au conseil (Frac) répond à un objectif versée sous la forme d’une subvention pouvant représenter
simple : encourager les PMI à recourir à des consultants exté- jusqu’à 50 % d’une année de salaire et de charges sociales du
rieurs. En pratique, il consiste en des aides financières couvrant cadre recruté, dans la limite de 200 000 F.
50 % des prestations de conseil, dans la limite de 200 000 F par
an et par entreprise. Pour les conseils ne dépassant pas cinq jours, Participer à une action collective
il existe, dans certaines régions, des Fracs “courts” : utilisables Financées par l’Etat, les fonds européens, les fonds régionaux
une seule fois, ils peuvent financer jusqu’à 80 % d’une presta- et les partenaires locaux, des actions collectives soutiennent les
tion de conseil pour un montant plafond de 25 000 F. projets de développement. Elles sont de deux types : les pre-
mières concernent tout un secteur industriel ou un bassin d’em-
Pour recruter un métrologue ploi et visent à améliorer l’environnement des entreprises ; les
L’aide au recrutement des cadres (Arc) vise à inciter les PMI à secondes intéressent les entreprises qui ont un projet commun.
l’embauche de personnel de haut niveau lors d’une étape im- Aucun plafond n’est exigé.
portante de leur développement. L’embauche doit s’effectuer Contact : Drire
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