Le concept Smart City connaît aujourd’hui un très grand intérêt à travers le monde.
Une récente enquête en France montre que près de la moitié des collectivités sont engagées dans un projet de Smart City. Plus d’un millier de villes en Europe, aux Etats-Unis, en Inde et en Chine portent déjà des projets de ce type. L’Afrique, qui connaît aujourd’hui une très forte urbanisation, montre aussi un grand intérêt pour ce concept. La question se pose, pourquoi tant d‘intérêt ? Que signifie ce concept ? Est-ce que la Smart City est la solution « miracle » pour les nombreux défis que rencontrent nos villes ? et enfin, comment réussir un projet « Smart City » ? Cet article tente d’apporter des éléments de réponses à ces questions. Il présente d’abord les défis liés à la transformation urbaine et les difficultés à y faire face. Ensuite, il présente le concept Smart City et discute de la façon dont il peut aider à faire face aux défis de la ville et dont on peut réussir son implémentation.
Semelhante a Article I. Shahrour dans « Pouvoir locaux » Comment la mutation technologique peut-elle répondre à l’urgence de la transformation urbaine? »
Semelhante a Article I. Shahrour dans « Pouvoir locaux » Comment la mutation technologique peut-elle répondre à l’urgence de la transformation urbaine? » (20)
2. D o s s i e r
87Pouvoirs Locaux N°110 II/2017 z
Comment la mutation technologique peut-elle
répondre à l’urgence de la transformation urbaine?
Le concept Smart City connaît aujourd’hui un très grand intérêt à travers le monde.
Une récente enquête en France montre que près de la moitié des collectivités sont engagées dans
un projet de Smart City1. Plus d’un millier de villes en Europe, aux Etats-Unis, en Inde et en Chine
portent déjà des projets de ce type. L’Afrique, qui connaît aujourd’hui une très forte urbanisation,
montre aussi un grand intérêt pour ce concept. La question se pose, pourquoi tant d‘intérêt?
Que signifie ce concept? Est-ce que la Smart City est la solution « miracle » pour les nombreux défis
que rencontrent nos villes? et enfin, comment réussir un projet « Smart City »? Cet article
tente d’apporter des éléments de réponses à ces questions. Il présente d’abord les défis liés
à la transformation urbaine et les difficultés à y faire face. Ensuite, il présente le concept
Smart City et discute de la façon dont il peut aider à faire face aux défis de la ville et dont on peut
réussir son implémentation.
par
ISAM SHAHROUR,
Professeur au Laboratoire
de Génie Civil et
géo-Environnement,
Université de Lille
quant à la manière de profiter des mutations technolo-
giques et sociales pour réussir sa transformation. Cet
article apporte des éléments de réponse à ces ques-
tions. Il expose d’abord les principaux défis de la ville,
pour ensuite montrer comment l’innovation technolo-
gique à travers le concept Smart City peut aider à rele-
ver ces défis. Enfin, il expose les conditions de réussite
des projets « Smart City ».
Défis de la transformation urbaine
Expansion démographique
La ville fait face à une expansion démographique sans
précédent. La population est attirée par la ville pour
son offre en termes d’opportunités et d’accès aux
divers services tels que le logement, l’eau, l’énergie,
le transport, l’internet, l’éducation, la santé, la culture,
le commerce et les services à domicile. Avec cette
croissance accélérée et une demande légitime des
citoyens à un bon cadre de vie, les villes se trouvent
dans une situation de plus en plus délicate: Comment
engager des projets de construction ou de rénovation
des infrastructures et des logements pour faire face à
la demande croissante des citoyens pour des services
de base? Comment organiser ces services et moderni-
ser leur gestion pour améliorer leur efficacité, sécurité
et qualité? Ces questions se posent dans un contexte
financier de plus en plus tendu.
La ville joue un rôle majeur dans le développement
humain. Elle a attiré depuis longtemps des habitants
à la recherche de travail, de services et de sécurité,
constituant ainsi des grands ensembles avec une large
diversité sociale, économique et culturelle. Grâce à
son attractivité, elle est devenue le centre de dévelop-
pement économique, social, culturel et de civilisation.
Aujourd’hui, la ville rassemble plus de 85 % de la
population dans les pays à économie avancée et plus
de 55 % de la population mondiale. À l’horizon 2050,
elle rassemblera près de 66 % de la population mon-
diale2. La ville joue aussi un rôle important dans l’éco-
nomie, elle participe à près de 70 % de l’économie
mondiale. Elle a aussi un rôle important dans l’envi-
ronnement. Elle consomme près de 70 % de l’énergie
dans le monde, et elle est à l’origine de près de 80 %
des émissions du gaz à effet de serre, qui présente
aujourd’hui l’un des plus grands défis de notre pla-
nète, à cause de son effet sur le réchauffement et le
changement climatiques.
La ville rencontre des difficultés majeures liées à
son expansion, aux exigences accrues de la société
pour un bon cadre de vie et la protection de l’envi-
ronnement, au vieillissement des infrastructures, aux
mutations sociales, économiques et technologiques et
à la réduction des finances publiques. Ces défis néces-
sitent une transformation profonde. Des questions se
posent quant à la capacité de la ville à réaliser cette
transformation pour faire face à ses multiples défis et
3. D o s s i e r
88 z Pouvoirs Locaux N°110 II/2017
l’aménagement, de l’environnement, du développe-
ment économique, des infrastructures, du logement et
des services publics tels que le transport, l’eau, l’éner-
gie, la collecte des déchets, la sécurité, la santé, l’édu-
cation, la culture et les services aux personnes ayant
des besoins spécifiques. Ils sont organisés générale-
ment en silos. Chaque service dispose de ses préroga-
tives, outils, données, méthodes de travail et projets
avec peu d’interactions entre services. Ce mode de
fonctionnement ne correspond pas à la réalité des
problématiques urbaines, qui sont souvent en forte
interaction.
Un projet urbain est souvent un projet collectif
associant les politiques, la société civile, les services
publics et les acteurs économiques. Il nécessite des
moyens, et doit s’intégrer dans une stratégie de déve-
loppement au service des citoyens et des acteurs éco-
nomiques. Il est souvent porté par des acteurs publics,
et de plus en plus, en association avec des acteurs
économiques. Sa réussite nécessite une participation
effective de tous les acteurs pendant toutes les phases
du projet: études préliminaires, choix et mise en place
de solutions, évaluation et réajustement.
Mutation technologique et sociale
Notre époque est marquée par une mutation technolo-
gique qui affecte fortement les modes et les outils de
transformation, de production, de transport, de distri-
bution, de consommation et de services. La mutation
dans le domaine des technologies de l’information et
de la communication, associée à la mondialisation et
à une prise de conscience des enjeux de développe-
ment durable, affecte lourdement l’organisation des
activités économiques et sociales avec la disparition
de certains métiers, l’émergence de nouveaux métiers,
le raccourcissement de la durée de vie des produits,
la mise en place des services directs entre « offreurs »
et « demandeurs » et un intérêt croissant pour l’écono-
mie « verte », l’économie circulaire, le développement
de nouvelles formes de travail tels que le télétravail, le
travail coopératif et les start-up.
Cette mutation donne aux citoyens des moyens
puissants pour accéder aux informations et aux « don-
nées » concernant les projets et la vie publics et pour
les diffuser. Ceci se traduit par une exigence accrue
des citoyens en termes de transparence et de partici-
pation à la gouvernance.
La mutation technologique et sociale pose de nou-
veaux défis à la ville: Comment intégrer cette mutation
« trop rapide » dans des projets urbains caractérisés
par du « temps long », tout en prenant en compte
les barrières culturelles, organisationnelles et finan-
cières? Comment réduire la fracture sociale qui peut
Exigence environnementale
Comme cela a été évoqué, la ville joue un rôle impor-
tant dans les enjeux environnementaux. Elle est à
l’origine de 70 % de la consommation d’énergie et de
près de 80 % de l’émission du gaz à effet de serres.
Les citoyens aspirent à vivre dans un bon cadre de vie
avec de l’air de bonne qualité, du logement décent, de
la mobilité « fluide », des espaces verts et des lieux
de rencontre. L’extension de
la ville se fait au détriment des
sols agricoles avec des consé-
quences sur l’équilibre environ-
nemental. L’imperméabilisation
des sols perturbe le cycle de
l’eau avec ses conséquences sur
les inondations et l’alimentation
des nappes. Le développement
industriel et l’enfouissement des
déchets dans des zones préur-
baines se traduisent aujourd’hui
par la présence de nombreuses
zones urbaines avec des sols
et des nappes contaminés. La
question est donc: comment
la ville peut-elle faire face aux
défis exposés ci-dessus dans
le contexte d’un lourd héritage marqué par un déve-
loppement industriel peu sensible à l’environnement
et des infrastructures vieillissantes construites à une
période de faible exigence environnementale?
De multiples acteurs avec des rôles
souvent en interaction
La ville est caractérisée par une forte complexité. Elle
est constituée de systèmes complexes avec de nom-
breux acteurs. Les citoyens en constituent la princi-
pale composante. À travers leur diversité culturelle,
sociale et économique, ils forment les assises de la
ville et assurent les activités sociales, économiques
et culturelles. À travers les impôts, ils participent
au financement des infrastructures et des services
publics. Ils souhaitent ainsi être partie prenante de la
gouvernance.
Les acteurs économiques organisent les activités
industrielles et de services. Ils apportent des capaci-
tés d’organisation, de financement, d’innovation et
d’ouverture au monde, qui sont indispensables au bon
fonctionnement de la ville. Ils constituent ainsi un élé-
ment majeur du développement urbain et doivent être
associés aux projets de la ville.
Les services des collectivités, de l’État et des
agences et des organismes publics sont en charge de
“La mutation
technologique et sociale
pose de nouveaux défis
pour la ville: Comment
intégrer cette mutation
« trop rapide » dans des
projets urbains
caractérisés par
du « temps long », tout
en prenant en compte
les barrières culturelles,
organisationnelles
et financières?”
4. D o s s i e r
Pouvoirs Locaux N°110 II/2017 z 89
la gestion des systèmes
électriques a connu une véri-
table mutation. À ce titre, un
rapport publié en 2011 par
l’Association des fabricants
d’équipements électriques
aux États Unis (NEMA) 3
précisait que « le Réseau
Intelligent est la solution dont
nous avons désespérément
besoin pour résoudre de nom-
breux problèmes liés à l’éner-
gie. Comme l’imprimerie,
l’automobile et l’ampoule, le
Réseau Intelligent va changer
le cours de l’histoire humaine ».
La réussite de ce concept dans les systèmes élec-
triques a impulsé son extension aux réseaux et ser-
vices urbains. Aujourd’hui, ce concept est appliqué à
quasiment l’ensemble des infrastructures et services
urbains tels que l’éclairage public, le transport, l’eau
potable, l’assainissement, le chauffage urbain, les
déchets municipaux, l’administration dématérialisée,
la santé, l’éducation, le tourisme, la sécurité et les ser-
vices aux personnes ayant des besoins spécifiques.
résulter de la mutation numérique? Comment créer un
environnement propice pour faire de cette mutation
un vecteur de développement économique et social?
Comment utiliser cette mutation pour améliorer l’effi-
cacité des services publics, développer des services
innovants et réduire les inégalités et les exclusions?
Comment utiliser les larges possibilités offertes par
cette mutation pour améliorer l’interaction avec les
citoyens et mettre en place une gouvernance partici-
pative? Enfin, comment le concept Smart City peut-elle
aider à employer cette mutation pour faire face aux
nombreux défis de la ville?
Smart City
Le début, une approche technologique orientée
vers les réseaux et les services urbains
Le concept « Smart City » est récent. Il a d’abord été
abordé sous l’angle de l’usage de la technologie numé-
rique pour améliorer la sécurité de fonctionnement et
l’efficacité des réseaux électriques avec le concept des
Réseaux Intelligents « Smart Grid ». Avec ce concept,
Créditphoto:Carloscastilla-Fotolia.com
Aujourd’hui, ce concept est appliqué à quasi l’ensemble des infrastructures et services urbains tels que l’éclairage public, le transport, l’eau potable,
l’assainissement, le chauffage urbain, les déchets municipaux, l’administration dématérialisée, la santé, l’éducation, le tourisme, la sécurité
et les services aux personnes ayant des besoins spécifiques.
“La réussite du projet
Smart City passe par
les capacités de la ville à
impliquer les entreprises,
les start-up, la société
civile et le secteur
de l’enseignement et
de la recherche et à attirer
vers le territoire
des acteurs économiques
et d’innovation”
5. D o s s i e r
90 z Pouvoirs Locaux N°110 II/2017
start-up, la société civile et le secteur de l’enseigne-
ment et de la recherche et à attirer vers le territoire des
acteurs économiques et d’innovation.
Compte tenu du caractère innovant des projets, il
est conseillé de démarrer par des projets pilotes et
d’expérimentations et de transformer la ville en un
living-lab afin de tester, en conditions réelles, des
innovations technologiques et sociales et d’évaluer
leurs impacts et leurs modèles économique et social.
C’est le cas du projet SunRise mené par l’Université de
Lille et ses partenaires pour créer sur le campus de la
Cité Scientifique un démonstrateur à grande échelle
de la Smart City6. Dans le cadre de cette démarche7,
certaines villes comme Amsterdam8 et Bruxelles9 pro-
posent des plateformes mutualisées pour héberger
des applications et des services innovants développés
par des start-up et des laboratoires de recherche.
Réussir le projet Smart City
Une ville connectée
Un projet Smart City va au-delà du déploiement de la
technologie numérique dans les infrastructures et des
services urbains. Il s’agit de transformer le système
actuel en un système basé sur la collecte, l’analyse
et le partage de la donnée et des informations sur les
divers systèmes urbains afin de rendre la ville à la fois
éco- et socio-responsable. La technologie numérique
offre de grandes opportunités pour réussir cette trans-
formation, car elle donne la possibilité de connecter à
différentes échelles les citoyens, les acteurs publics et
privés et les objets urbains et de transformer ainsi la
ville en une ville connectée, offrant un environnement
de partage, d’accès aux données de fonctionnement
des systèmes urbains et au contrôle de ces systèmes
pour améliorer leur sécurité, leur efficacité et le cadre
de vie dans la ville.
Un système d’information
Le succès d’un projet Smart City dépend de la capacité
de ses acteurs à collecter, stocker, partager, analyser,
visualiser et assurer la sécurité des données. Un projet
Smart City doit s’appuyer sur un système d’informa-
tion qui comporte une base des données, des logiciels
de gestion, d’analyse et de visualisation de données et
une interface d’interaction avec les usagers.
La base de données regroupe des données, des
informations et des résultats d’analyses concernant
la Smart City. Chaque classe de données est gérée par
Implication des usagers et services
numériques
Les premiers projets « Smart City » consistaient dans le
déploiement de la technologie numérique dans certains
services (électricité, eau, transport, déchets) avec un
intérêt particulier pour l’efficacité et la sécurité de ces
services. Certains projets ont ensuite évolué en portant
davantage d’intérêt aux citoyens en les associant dès
le départ au choix des projets,
à leur mise en œuvre et à leur
évaluation. C’est l’exemple suivi
par la ville de Montréal4 qui a
lancé un grand dialogue citoyen
avec la population, les secteurs
public et privé et les employés
municipaux. Ce dialogue a com-
porté plus d’un million d’appels
et 40000 courriels, des réunions
publiques et des ateliers de
codesign pour cerner les préoc-
cupations des citoyens. Suite à
cette concertation, la ville a défini
ses orientations stratégiques
et un plan d’actions et de mise
en œuvre tout en gardant le dia-
logue avec les citoyens.
La démarche d’associer les
citoyens et les autres acteurs
de la ville à toutes les phases du
projet Smart City est un élément clé de sa réussite. En
effet, les citoyens sont les principaux concernés par
ce projet. À travers leur vécu, usage et expertise, ils
peuvent apporter des éléments pertinents dans la défi-
nition du projet et l’évaluation de ses performances et
impacts. Leur association au projet renforcera aussi
leur adhésion et leur implication, qui sont des élé-
ments-clés dans la réussite de tout projet urbain.
Par ailleurs, le développement rapide des services
« ubérisés » 5 dans le domaine du transport, de l’hôtel-
lerie, du tourisme, de la restauration, de la vente en
direct, des services à la personne, du conseil et de la
navigation s’inscrit aussi dans le cadre du développe-
ment des services partagés où « offreurs » et « deman-
deurs » de services jouent un rôle crucial.
Living-lab avec des projets pilotes
et des plateformes mutualisées
Le projet Smart City concerne le déploiement de pro-
jets innovants dans les différents secteurs et services
de la ville. La réussite du projet Smart City passe par
les capacités de la ville à impliquer les entreprises, les
“Un projet Smart City va
au-delà du déploiement
de la technologie numérique
dans les infrastructures
et des services urbains.
Il s’agit de transformer
le système actuel en un
système basé sur la collecte,
l’analyse et le partage
de la donnée et des
informations sur les divers
systèmes urbains afin
de rendre la ville à la fois
éco- et socio-responsable”
6. D o s s i e r
Pouvoirs Locaux N°110 II/2017 z 91
utilisés dans le Système d’In-
formation Géographique (SIG)
ou le modèle numérique des
Bâtiments (BIM). Elles peuvent
aussi utiliser des outils avancés
comme la Réalité Augmentée.
Un grand soin doit être accordé
au design de ces interfaces afin
d’assurer une facilité d’utilisa-
tion et une convivialité, qui sont
indispensables à la réussite de
l’interaction avec les usagers.
Une gouvernance collective
La réussite d’un projet de Smart City passe d’abord par
la mobilisation et l’implication des acteurs de la ville:
citoyens, politiques, acteurs économiques, adminis-
trations, employés et associations. Cette mobilisation
doit être réalisée tout au long du projet: de la phase
d’identification des besoins et des problématiques
des codes qui contrôlent les droits d’accès en termes
de consultation, de modification et de validation.
Grâce à ces droits d’accès, on peut assurer le partage
des données et des résultats des analyses.
Le système d’information comporte un ensemble de
logiciels qui assurent la gestion des données (stoc-
kage, mise à jour, droits d’accès…), ainsi que des
logiciels d’analyse généraux (statistiques…), avancés
(intelligence artificielle, SIG, BIM, contrôle…) ou de
métiers (eau, électricité, transport…). Ces logiciels
assurent à la fois l’analyse des données et le contrôle
des systèmes urbains d’après les critères définis par
les gestionnaires.
L’interaction avec les acteurs de la Smart City est
assurée par des interfaces graphiques, qui permettent
de visualiser les données et les résultats des analyses
et de remonter les informations et les réactions des
usagers. Ces interfaces servent aussi à envoyer des
informations ou des messages d’alerte en cas d’inci-
dent ou d’anomalie de fonctionnement.
Ces interfaces utilisent des outils graphiques adap-
tésauxbesoinsetauxprofilsdesusagers.Ellespeuvent
s’appuyer sur des outils professionnels tels que ceux
Créditphoto:ProductionPerig-Fotolia.com
L’interaction avec les acteurs de la Smart City est assurée par des interfaces graphiques, qui permettent de visualiser les données et les résultats des analyses
et de remonter les informations et réactions des usagers. Ces interfaces servent aussi à envoyer des informations ou des messages d’alerte
en cas d’incident ou d’anomalie de fonctionnement.
“L’interaction avec
les acteurs de la Smart
City est assurée par
des interfaces graphiques,
qui permettent de
visualiser les données
et les résultats des
analyses et de remonter
les informations et
réactions des usagers”
7. D o s s i e r
92 z Pouvoirs Locaux N°110 II/2017
usagers et de favoriser leur implication dans le suivi, la
mise en place et l’évaluation du projet.
Le comité de pilotage s’appuie aussi sur un comité
d’orientation qui a pour rôle de donner un avis sur les
orientations stratégiques et les priorités du projet ainsi
que sur les bilans d’évaluation et de réajustement.
La coordination de différents projets est assurée par
un comité opérationnel, qui est composé des respon-
sables des différents projets. Ce comité a pour rôle
d’assurer le suivi des projets ainsi que leur coordina-
tion et le renforcement des synergies entre les projets.
Ce comité travaille avec les usagers pour établir le bilan
des réalisations et des propositions de réajustement.
I. S.
aux phases d’établissement de la stratégie, de sa mise
en œuvre, de son évaluation et de son réajustement.
Un projet Smart City comporte une multitude de
sous-projets avec pour chacun des objectifs, moyens,
acteurs et calendrier. Mais, très souvent, ces pro-
jets sont en interaction. Ils
s’appuient sur des données et
des systèmes communs; ils
peuvent mutualiser des déve-
loppements, des logiciels,
des données et des retours
d’expériences.
Il est essentiel de mettre en
place un système de gouver-
nance pour le projet Smart City.
Ce système doit assurer la par-
ticipation de tous les acteurs:
politiques, citoyens, monde
économique et porteurs de
projets. Ce système doit s’ap-
puyer sur des experts et des
représentants de la société. La
figure 1 présente un schéma de
gouvernance proposé par l’au-
teur10. Il s’organise autour d’un comité de pilotage qui
regroupe des représentants des collectivités, d’autres
pouvoirs publics et des acteurs économiques impli-
qués dans le projet. Ce comité a pour rôle de définir la
stratégie et les grandes orientations du projet Smart
City ainsi que les moyens alloués. Il s’appuie sur un
comité d’usagers qui regroupe des représentants de la
société civile et des acteurs économiques. Ce comité a
pour rôle de remonter les besoins et les priorités des
1 http://www.lemonde.fr/la-france-connectee/article/2017/06/13/
la-moitie-des-collectivites-francaises-engagees-dans-un-projet-smart-
city_5143506_4978494.html
2 https://esa.un.org/unpd/wup/Publications/Files/WUP2014-Highlights.pdf
3 https://www.nema.org/Communications/Documents/smartGrid_
BuildingOnTheGrid_4web.pdf
4 http://villeintelligente.montreal.ca/en
5 https://www.uberisation.org/fr/content/
cartographie-des-secteurs-ubérisés-ou-en-voie-dubérisation
6 https://www.youtube.com/watch?v=3nlrYAdDcw0
7 https://fr.slideshare.net/insight#views/35042125/%3Frange %3D1m
8 https://amsterdamsmartcity.com/projects
9 https://smartcity. brussels/participer
10 https://fr.slideshare.net/ishahrour/
smart-city-quel-modle-de-gouvernance-cycle-la-gouvernance-territoriale-lena
Figure 1 > Schéma de gouvernance de la Smart City proposé par l’auteur
“La réussite d’un projet
de Smart City passe
d’abord par
la mobilisation
et l’implication des
acteurs de la ville:
citoyens, politiques,
acteurs économiques,
administrations, employés
et associations.
Cette mobilisation
doit être réalisée tout
au long du projet”