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LE BAMBOU: UNE SOLUTION CONTRE LES GAZ A EFFET DE SERRE, POUR L’ATTEINTE DES OBJECTIFS DE LA COP 21 ?
1. LE BAMBOU: UNE SOLUTION CONTRE LES GAZ
A EFFET DE SERRE, POUR L’ATTEINTE DES
OBJECTIFS DE LA COP 21 ?
KAGONBE TIMOTHEE
Sous-Directeur du Monitoring Ecologique et Suivi du
Climat/MINEPDED
POINT FOCAL IPCC & PFA CCNUCC
2. Plan de l’exposé
INTRODUCTION
I- Quelques conclusions de la COP 21 en matière d’atténuation
II- Quelques caractéristiques écologiques du bambou, et leur apport dans le
Développement Durable
III- Bambous, puits de carbone efficace ?
CONCLUSION
3. Introduction
Le GIEC a permis de dire en 1990 qu’on assistait à une
augmentation de la température moyenne de la terre.
Ce constat a amené les Nations Unies à mener les consultations
qui ont aboutit à la naissance au sommet de RIO en 1992, de la
CCNUCC (Convention Cadre des Nations Unies sur les
Changements climatiques), lors duquel l'environnement est
apparu comme un « bien commun» ou un « bien public»;
Adoption de la CCNUCC dont l’’objectif ultime est « de stabiliser
les concentrations de Gaz à Effet de Serre (GES) dans
l’atmosphère à un niveau qui éviterait une perturbation
anthropique dangereuse du système climatique ».
4. Introduction
Dans son 5è rapport, le GIEC a présenté deux scénarios :
un scénario dit « émetteur » sans action particulière pour lutter contre le
réchauffement, dans la lignée des 20 dernières années. Sur cette base, un
réchauffement climatique pouvant atteindre 4°C à 5°C est attendu d’ici à
2100 avec de nombreuses conséquences jugées irréversibles : acidification
des océans, perte de biodiversité, problèmes alimentaires et de
ressources d’eau, augmentation du nombre de « réfugiés climatiques »,
etc. ;
un scénario dit « sobre » dans lequel les actions des États permettraient
de limiter le réchauffement climatique à une hausse de température
globale de 2°C d’ici à 2100 par rapport à la période 1861-1880 objectif
énoncé lors du Sommet de Copenhague en 2009. Les effets ne seraient
alors pas nuls mais plus « supportables » selon les travaux du GIEC.
5. Introduction
L'objectif du sommet international sur le climat était la signature
par tous les pays participants d’un accord contraignant pour
maintenir la hausse de la température mondiale en dessous de
2°C.
Renverser l’inquiétante trajectoire vers un réchauffement de 3° à
5° C de notre planète d’ici la fin du siècle
Trouver des voies et moyens possibles de réduction et
d’atténuation des GES pour atteindre l’objectif ultime de la
CCNUCC
6. I- Quelques conclusions de la COP 21 en matière d’atténuation
Objectif d’atténuation (Art.4 (1)):
efforts pour parvenir à un plafonnement mondial des émissions de GES “dans
les meilleurs délais”, et à opérer des réductions rapides par la suite afin
d’atteindre l’équilibre entre émissions anthropiques et absorptions par puits
de GES dans la 2eme moitié du siècle
CDNs:
Chaque Partie établit, communique et actualise des CDNs successives;
prend des mesures internes pour l’atténuation en vue de réaliser les
objectifs des CDNs (Art.4.2)
Obligations contraignantes concernant la soumission de CDNs,
information et comptabilisation
Obligations de moyens: certaines communes à toutes les Parties,
certaines différenciées
7. I- Quelques conclusions de la COP 21 en matière d’atténuation
Stratégies à long terme de développement à faible émission de GES
(Art.4(19))
Effets des mesures de riposte (Art.4(15))
forum sur l'impact de la mise en œuvre des mesures de riposte servira
l’Accord (Décision, para. 33)
Puits et réservoirs de GES et REDD + (Art.5)
Conserver et renforcer les puits et réservoirs de GES comme prévu à
l’Art.4.1d, Convention
Réduire les émissions dues à la déforestation et la dégradation des
forêts dans les pays en développement dans le cadre REDD + existant
Pas de nouveau mécanisme
«avantages non liés au carbone" = garanties sociales et
environnementales?
8. II- Quelques caractéristiques écologiques du bambou, et leur apport
dans le Développement Durable
On trouve de plus en plus de produits à base de bambou. Du textile
au papier en passant par la cuisine, il est partout et on vante ses
nombreuses propriétés écologiques.
Le bambou fixe bien plus de CO2 que les arbres et libère 30%
d’oxygène de plus. L’étroitesse de ses feuilles facilite l’infiltration
de l’eau, son système racinaire très dense, constitué de rhizomes,
limite l’érosion édaphique et restaure les sols appauvris.
C’est une plante extrêmement résistante, dont la culture ne
nécessite ni engrais, ni produit phytosanitaire.
En revanche, le bambou peut devenir invasif et menacer ainsi la
biodiversité des écosystèmes.
9. II- Quelques caractéristiques écologiques du bambou, et leur
apport dans le Développement Durable
La photosynthèse du bambou, (processus bio-énergétique qui permet aux
plantes et à certaines bactéries de synthétiser de la matière organique en
exploitant la lumière du soleil), est largement supérieure par rapport
aux arbres ou aux autres plantes car le bambou reste vert toute l’année
et possède une croissance beaucoup plus rapide.
Considérant la définition du développement durable, le bambou ne
constitue pas seulement une plante exotique et environnementale, mais
aussi une plante qui peut avoir de nombreuses utilisations (construction,
production d’énergie, médicament, dépollueur, etc,)
Les bambous ont des systèmes racinaires très forts et très étendus et sont
donc des outils extraordinaires pour lutter contre l’érosion des sols et
pour aider à la restauration des terres
Ces diverses utilisations du bambou montrent que sa culture présente un
réel intérêt. Mais il possède d’autres aspects tout aussi étonnants,
fascinants et intéressants pour le développement durable :
10. II- Quelques caractéristiques écologiques des bambous, et leur apport dans le
Développement Durable
Il est peu gourmand en eau : En effet, une fois que la plante a atteint
son stade de maturité et est adaptée au sol (il faut compter 4 à 10 ans),
elle demande peu d’arrosages.
Il a une croissance spectaculaire : Le bambou, qu’il fasse 50 cm ou 30
mètres de haut, va émettre une canne en un temps record. La dureté du
chaume se fera avec le temps (3 à 4 ans). Une bambousaie peut se
régénérer d’un tiers chaque année et arrive à maturité à moins de 5-10
ans, alors qu’une plantation forestière met généralement beaucoup plus
de temps. L’effet recherché de « pompe à carbone » est donc plus
rapidement efficace chez le bambou.
La grande diversité d’espèces permettent d’adapter le bambou à de
nombreux contextes de sols et de climats.
Au vu de tout ce qui précède, le bambou apparaît en lui-même comme un
acteur du développement durable.
11. III- Bambou, puis de carbone efficace pour l’atteinte de l’objectif de
l’accord de Paris?
Selon certaines études scientifiques réalisées, le bambou permettrait de
lutter efficacement contre le réchauffement climatique grâce à une
absorption non négligeable de GES.
L’absorption des gaz à effet de serre par le bambou serait de 5 fois plus
importante que par un arbre sur pied de volume équivalent, en plus de
produire 35% d’oxygène supplémentaire.
Une bambousaie d’un (01) hectare peut capter jusqu’à 60 tonnes de
CO2 par an suivant l’espèce et le type de culture. Ce qui correspond à
une rétention de 30 fois plus importante que la culture d’autres
plantes.
Le bambou est également très léger, ce qui permet de réduire
considérablement les émissions de carbone lors des transports
12. III- Bambous, puis de carbone efficace pour l’atteinte de l’objectif de
l’accord de Paris?
Des émissions de CO2 négatives:
Une étude menée à l’université de DELFT (Pays-Bas) sur l'évaluation du
cycle de vie (LCA – Life Cycle Assessment), montre que des produits
en bambou industriel, tels que les revêtements de sol, les panneaux et
les poutres ont une émission négative de CO2 même après avoir été
produits en Chine et expédiés en Europe;
Cela est dû notamment aux importants projets de reboisement en
Chine, auxquels les réductions de CO2 additionnelles sont liées.
Simultanément, l'utilisation du bambou comme source d'énergie en
remplacement des carburants fossiles a entrainé une réduction
supplémentaire des déchets de bambou.
13. III- Bambous, puis de carbone efficace pour l’atteinte de l’objectif
de l’accord de Paris?
Une réponse à la déforestation et au changement climatique
Selon Friederich en marge de la COP 12 sur la biodiversité, les bambous
peuvent contribuer directement aux Objectifs 14 et 15 d’Aichi sur la
biodiversité.
L’Objectif 14 parle de la restauration, d’ici à 2020, des écosystèmes qui
offrent des services essentiels, y compris des services liés à l’eau, et
contribuent à la santé, aux moyens de subsistance et au bien-être, en
prenant en compte les besoins des femmes, des communautés
autochtones et locales, ainsi que des personnes pauvres et vulnérables.
L’Objectif 15 parle de la résilience des écosystèmes et de ce que la
contribution de la biodiversité aux stocks de carbone soit améliorée, à
travers la conservation et la restauration, y compris la restauration d’au
moins 15 pour cent des écosystèmes dégradés, contribuant ainsi à
l’atténuation et à l’adaptation aux changements climatiques ainsi qu’à la
lutte contre la désertification.
14. III- Bambous, puis de carbone efficace pour l’atteinte de l’objectif de
l’accord de Paris?
Si donc plus de bambous absorberont plus de CO2, cela pourrait aider les
pays de la COMIFAC en général et le Cameroun en particulier a atteindre
les objectifs de la REDD+ [Réduction des émissions dues à la déforestation
et la dégradation des forêts],
En effet, quand même vous coupez le bambou et que vous l’utilisez, vous
verrouillez le carbone (émissions négatives des produits dérivés), et le
bambou en tant qu’herbe pousse si vite que vous pouvez en réalité le
couper après quatre ou cinq ans, contrairement aux arbres que vous
devez laisser pendant longtemps.
Donc, en coupant le bambou vous avez un retour sur investissement
beaucoup plus rapide, vous évitez de couper les arbres et vous fournissez
la matière première pour toute gamme d’usages, ceci entre aussi dans les
co-bénéfices inscrits dans l’accord de Paris.
15. Conclusion
Le bambou avec de centaines d’espèces différentes a un potentiel
énorme pour la protection de l’environnement naturel et la biodiversité.
Il a ainsi un rôle très important à jouer l’atténuation des effets néfastes
des changements climatiques.
C’est pourquoi de nos jours certains pays ont déjà pris des législations
intégrants la culture du Bambou comme un moyen de lutte contre les
changements climatiques et de protection de l’environnement en général.
C’est le cas du Vietnam avec un décret du Premier ministre visant à
promouvoir l’utilisation du bambou.
Au Rwanda, il existe une loi qui recommande l’utilisation du bambou sur les
pentes des fleuves et sur les rives des lacs pour la protection contre l’érosion,
mais aussi des mesures d’atténuation selon leur 2è communications sur les CC;
Aux Philippines il y a un décret présidentiel selon lequel 25 pour cent de tout
le mobilier scolaire doit être fabriqué à partir du bambou.