1. Agir
ensemble !
Journal des
Donateurs/
Donatrices
Siège central
Rue de l’Église 73
1060 Bruxelles
Tél. 02 537 20 41
Fax. 02 537 35 93
Email : info@ilot.be
www.ilot.be
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0409.835.193
ONSS 2991.69.33
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IBAN : BE33 0017 2892 2946
BIC : GEBABEBB
Éd.responsable :ArianeDierickx,Ruedel’Église73à1060Bruxelles
Pour une personne qui a été
sans abri, passer d’une structure
d’hébergement à son propre
logement peut s’avérer difficile.
Elle doit notamment surmonter
la solitude et l’obligation
de se reprendre en main. Le
service post-hébergement et
d’accompagnement à domicile de
L’ILOT est destiné à l’aider à garder
son logement et à s’y sentir bien.
Composée de trois travailleurs
sociaux et baptisée S.Ac.A.Do., cette
équipe prend alors le relais du travail
psychosocial entamé dans une
de nos maisons d’accueil ou dans
notre centre de jour. Elle offre une
présence,rencontrelapersonnedans
son milieu de vie, l’aide à recréer un
réseau social sur lequel elle pourra
s’appuyer ou, simplement, la motive
à continuer à avancer.
Accompagner sans rien
imposer
Pour ce faire, L’ILOT fait appel aux
ressources propres de la personne.
« Nous travaillons à sa demande et à
ses côtés. Nous n’effectuons jamais
rien à sa place, » insiste Catherine
Colson, travailleuse sociale. « Nous
nous déplaçons le plus souvent
à domicile mais sommes aussi
amenés à l’accompagner dans ses
démarches à l’extérieur. » Entretenir
son logement, payer les factures à
temps, contracter une assurance,
rencontrer des gens, avoirs des
activités de loisirs, effectuer des
démarches administratives, …
sont autant de gestes de la vie
quotidiennequ’ilfaut(ré)apprendre
quand on a vécu longtemps en rue.
(suite sur page 3)
Comment réapprendre à vivre dans un
logement après avoir vécu dans la rue ?
L’édito d’Ariane
L’année 2015 touche à sa fin.
Une année bien remplie pour
nos équipes et pour notre
association qui a entamé de
nouveaux projets ces derniers
mois. Vous le savez, outre
nos services d’accueil (centre
de jour) et d’hébergement
(2 maisons à Bruxelles et
1 en Wallonie) , L’ILOT a
pour objectif de reloger et
d’accompagner des femmes,
des hommes et des familles
ayant connu la vie en rue.
En 2015, le travail de nos équipes
a ainsi permis à XX personnes
de retrouver un vrai logement
et d’être suivies régulièrement,
à domicile, par nos équipes.
Un beau départ dont nous
pouvons être fiers, dont vous
pouvez être fiers.
L’an prochain et grâce à vous,
nous ferons mieux encore.
Merci d’être à nos côtés.
Je vous souhaite à vous, et
à vos proches d’excellentes
fêtes de fin d’années.
P 918857 Bruxelles X - trimestriel - Journal des Donateurs/Donatrices N°2 - 4e
trimestre 2015
Ariane Dierickx, Directrice générale
Guerric et Sophie, donateurs
Pour que notre mariage soit une
joie partagée par tous, nous avions
envie de choisir une association à
laquelle nos amis ou notre famille
pourraient faire un don.
Pendant que nous analysions les
différents projets sociaux auxquels
nous étions sensibles, notre ami Diego
nous a parlé de “L’ILOT”.
Nous avons tout de suite été touchés par ce
projet associatif et plus particulièrement par le
soutien logistique et humain que L’ILOT apporte
à ceux et celles qui désirent se réinsérer au sein
de la société, après une période de précarité plus
ou moins longue.
Ce qui nous a plu aussi, c’est que, au-
delà de l’aide de première nécessité
qu’elle apporte, L’ILOT propose
également un accompagnement
de fond et individualisé, afin que
la réinsertion des personnes
en difficulté puisse se faire de
manière encadrée et durable.
Et puis les valeurs véhiculées
par L’ILOT ne pouvaient que nous
interpeller; la dignité, la solidarité et, au
cœur de toute action, l’Humain.
Nous espérons que les dons que L’ILOT aura reçus
à l’occasion de notre mariage contribueront,
même d’une infime manière, à soutenir un peu
plus ce projet fantastique !
Guerric et Sophie.
Merci aussi au Rotaract d’avoir invité des
familles hébergées à L’ILOT au parc animalier de
Planckendael.
Merci aux 14 collaborateurs de la Banque Degroof
Petercam qui sont venus ce 22 et 23 octobre
repeindre les locaux de notre maison d’accueil
pour hommes à Bruxelles.
Merci également à Christian et Anne qui ont eux aussi fait de leur mariage un évènement au profit de L’ILOT !
Et à Marco, qui a proposé à ses proches de faire un don à L’ILOT à l’occasion de son 60ème anniversaire !
2. (suite de la page 1)
Créer du lien et en prendre
soin
« Nous accordons de l’importance à
la relation, » explique Manon Pierre,
travailleuse sociale. « Au début, nous
voyons la personne au moins une fois
par semaine, puis nous espaçons les
rencontres, jusqu’à ce qu’elle n’ait
plus besoin de nous. Notre objectif
est qu’elle ne perde pas son logement
mais aussi qu’elle s’y sente bien. »
Ce lundi matin, les deux jeunes
femmes ont rendez-vous avec
Véronique*, qui a vécu une dizaine
d’années en rue avant d’être mise
en logement par l’asbl Diogènes
et suivie par L’ILOT. Mais il y a
peu, Véronique a brusquement
quitté son appartement. Elle vit à
l’antenne médicale du Samu social,
le temps de suivre un traitement.
Pour cultiver la confiance retrouvée
au fil du temps et éviter qu’elle
retourne définitivement en rue, nos
travailleuses sociales l’invitent à
aller boire un café.
Permettre de garder un pied
dans la réalité
«J’entendaisdesvoix.Jenem’ysentais
pas en sécurité », confie Véronique
en trempant un biscuit dans sa tasse
de café. Comme de nombreuses
personnes accompagnées par
L’ILOT, elle souffre de problèmes
de santé mentale. Diagnostiquée
schizophrène, elle est suivie par une
psychiatre. « Nous pensons l’orienter
vers des initiatives d’habitation
protégée, » explique Catherine
Colson, « mais les délais sont très
longs et en général, la personne doit
être porteuse de sa demande, ce qui
n’est pas son cas. Ce qui compte, c’est
degarderdescontactshumainsavant
tout. Pour qu’elle ne déconnecte pas
de la réalité et ne retombe pas dans
la rue. »
Le soutien de nos travailleuses
sociales permettra à Véronique
de réintégrer son logement une
semaine plus tard.
* Prénom d’emprunt.
En Wallonie et en Région de Bruxelles-capitale, « 39 % des CPAS déclarent que les personnes sans
abri souffrent souvent ou toujours de problèmes de santé mentale et que 59 % rencontrent souvent ou
toujours des problèmes de dépendance à l’alcool, à la drogue ou à d’autres produits ».*
JD N°2 - décembre 2015
La santé mentale, au cœur des
préoccupations de L’ILOT
Aux difficultés sociales que les personnes sans
abri rencontrent telles qu’une rupture familiale,
la solitude, la perte d’un emploi ou un divorce,
s’ajoutent des problèmes d’assuétude et de santé
mentale. Ceux-ci sont réactionnels ou non aux
situations de grande pauvreté auxquelles elles sont
confrontées.
« La vie en rue est si violente et difficile qu’elle peut
amener les personnes sans abri à développer des troubles
mentaux », explique Jean-Luc Joiret, Directeur de la
maison d’accueil d’urgence de L’ILOT.
La nécessité de survivre ou de s’évader de la réalité
peut en outre conduire à chercher refuge dans l’alcool
ou la drogue. « Ces personnes peuvent souffrir de
névroses ou de psychoses, comme la schizophrénie qui
entraîne des hallucinations ou la paranoïa qui provoque
un sentiment permanent d’agression et de persécution.
Seules et en grande souffrance, elles se replient sur elles-
mêmes et perdent tout contact avec leur environnement
et la société. »
Retisser du lien, petit à petit
Face à ces situations de grande détresse, l’objectif
premier de L’ILOT est de retisser du lien, pour que la
personne se sente comprise, reconnue et acceptée
telle qu’elle est. Faute de moyens et pour éviter que
la personne ne se sente « comme à l’hôpital », il n’y a à
L’ILOT ni psychiatre ni psychologue.
Petit à petit, un sentiment de confiance peut alors se
réinstaller. « La personne est souvent dans le déni de sa
maladie, » insiste Jean-Luc Joiret. « Il ne faut donc pas
vouloir aller trop vite. Au début, on peut par exemple
simplement lui réapprendre à dormir la nuit et vivre le
jour. Car pour beaucoup de personnes qui ont vécu en
rue, la nuit est anxiogène. Certains ne parviennent pas à
dormir, ce qui rend difficile l’activité en journée. On peut
aussi lui suggérer un rendez-vous chez un généraliste. »
Les travailleurs de L’ILOT s’adaptent à chaque situation.
« Il y a des personnes qui, endéans trois mois –le temps de
séjour dans notre maison-, ont pu remettre en place un
circuit médical. D’autres ont uniquement retissé du lien. »
Réorienter vers d’autres services
Les travailleurs sociaux de L’ILOT veillent toujours à ce
que la personne ne se retrouve pas à la rue à la fin de la
période d’hébergement, mais qu’elle puisse continuer
le travail entamé lors de leur séjour. C’est pourquoi ils
la réorientent vers d’autres structures et associations
qui peuvent assurer son suivi, comme une autre
maison d’accueil à plus long terme ou une maison
médicale. « Le principal est que la personne garde un lieu
où une relation de confiance peut être maintenue, pour
ensuite travailler petit à petit sur le long terme », conclut
Jean-Luc Joiret.
LEGS et DONATIONS :
Poursuivez demain votre
engagement d’aujourd’hui
En nous soutenant par un legs, c’est bien plus qu’un acte
matériel que vous posez. Grâce à ce geste, vous offrez à
des centaines d’hommes, de femmes et d’enfants sans
abri un toit, un repas, un lieu chaleureux, une oreille
attentive. Vous agissez pour la vie.
Il existe différents types de legs et de moyens de
continuer à soutenir L’ILOT ; le legs, la donation, le legs
en duo, la création d’un fonds, le don d’un bien mobilier
ou immobilier.
D’un seul petit geste avantageux pour vous et pour
nous, vous nous permettez de continuer nos actions.
Car sans soutien financier, nous ne pouvons agir.
Faites donc perdurer vos idéaux et offrez ainsi aux
générations futures une chance de réécrire leur destin.
Contactez Gregory Vandendaelen pour toute
information complémentaire au 02/537.20.41 ou par
email : g.vandendaelen@ilot.be
Discrétion assurée.* Enquête portant sur l’aide des CPAS aux personnes sans abri, ordonnée par le SPF Intégration Sociale, 2009.
« Mais rien que l’expérience d’avoir pu se sentir
à sa place quelque part n’a pas de prix pour les
personnes qui présentent ces troubles. »
L’an passé, les différents
services post-hébergement
de L’ILOT ont accompagné
77 personnes ou familles
ayant retrouvé un toit.