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Folia Pharmacotherapeutica  34,  janvier 2007  •  http://www.cbip.be 
REVISION DES RECOMMANDATIONS « GINA » SUR L’ASTHME,
ET « GOLD » SUR LA BPCO
En novembre 2006 ont été publiées les recommandations révisées de « GINA »
(Global Initiative for Asthma) pour l’asthme, et de « GOLD » (Global Initiative for
Chronic Obstructive Pulmonary Disease) pour la BPCO. Le présent article discute
des principaux changements. En ce qui concerne l’asthme, l’attention est attirée
sur les stades de l’asthme, les étapes du traitement et les médicaments anti-
asthmatiques, en particulier sur l’usage correct des β2-mimétiques à longue
durée d’action. En ce qui concerne la BPCO, les changements sont limités,
et nous rappelons les recommandations sur l’usage des bronchodilatateurs
et des corticostéroïdes à inhaler.
Les recommandations de GINA (Global Initia-
tive for Asthma) de 2004 ont servi de référence
à l’article sur le traitement médicamenteux de
l’asthme chronique paru dans les Folia de no-
vembre 2005. Les recommandations révisées de
GINA sont parues en novembre 2006;elles peu-
vent être consultées sur www.ginasthma.com
Les recommandations de GOLD (Global Initia-
tive for Chronic Obstructive Pulmonary Disease) de
2003 ont servi de référence à l’article sur le trai-
tement médicamenteux de la bronchopneumo-
pathie chronique obstructive (BPCO) paru dans
les Folia d’avril 2005 (avec courrier du lecteur
dans les Folia d’août 2005). Les recommanda-
tions révisées de GOLD sont également parues
en novembre 2006;elles peuvent être consultées
sur www.goldcopd.com
Recommandations GINA 2006
Les recommandations GINA 2006 diffèrent de
celles de 2004 sur certains points. Le présent
article discute des principaux changements.
Les stades de l’asthme
Dans les recommandations 2004, la prise en
charge de l’asthme était basée sur la gravité de
l’asthme, faisant une distinction entre 4 stades :
« asthme intermittent », « asthme léger persis-
tant », « asthme modéré persistant » et « asthme
grave persistant »; le traitement d’entretien se
faisait en fonction du stade. Un changement
important dans les recommandations GINA
2006 est le fait que la prise en charge se base
à présent sur le niveau de contrôle de l’asthme:
en fonction d’un certain nombre de paramètres
(symptômes diurnes et nocturnes, limitation
des activités journalières, fonction pulmonaire
et utilisation de bronchodilatateurs), l’état du
patient est classifié comme « contrôlé », « par-
tiellement contrôlé » ou « non contrôlé » 
(voir Tableau 1). Une telle classification re-
flète le fait que non seulement la gravité de
l’affection, mais aussi la façon dont le pa-
tient réagit au traitement, sont des marqueurs
importants de la gravité de l’asthme.
Les étapes du traitement
•	 En fonction du niveau de contrôle de l’asth-
me,une étape de traitement est déterminée
pour chaque patient.En cas de changement
dans le niveau de contrôle de l’asthme, le
traitement est majoré ou diminué par éta-
pes:lorsque l’asthme n’est pas suffisamment
contrôlé, il convient de passer à l’étape sui-
vante;lorsque l’asthme est bien contrôlé,on
peut essayer de diminuer le traitement et de
rechercher la plus faible dose du médica-
ment qui soit efficace. Lors de l’instaura-
Folia Pharmacotherapeutica  34,  janvier 2007  •  http://www.cbip.be
tion ou d’une modification du traitement
d’entretien, une amélioration peut apparaî-
tre déjà après quelques jours, mais un effet
optimal n’est généralement obtenu qu’après
3 à 4 mois. Il est dès lors recommandé, en
concertation avec le patient, d’attendre en-
viron 3 mois avant de modifier à nouveau
le traitement d’entretien.
•	 Les recommandations révisées insistent
sur le fait qu’une bronchoconstriction liée
à l’effort et une augmentation de l’usage
de bronchodilatateurs sont des marqueurs
importants d’un contrôle insuffisant de
l’asthme.
Les étapes de traitement chez les adultes et les
enfants de plus de 5 ans sont mentionnées dans
leTableau 2.Chez les enfants de moins de 5 ans,
les corticostéroïdes à inhaler constituent le trai-
tement le mieux évalué, et des corticostéroïdes
à inhaler à faibles doses représentent dès lors le
premier choix lorsqu’un traitement d’entretien
s’avère nécessaire.
Choix du médicament
Pour une discussion détaillée des médicaments,
nous renvoyons aux Folia de novembre 2005.
Cet article discute seulement des changements.
- ß2-mimétiques à longue durée d’action. Dans les
Folia de juin 2006,nous avions discuté du risque
possible de bronchospasme sévère et d’augmen-
tation de la mortalité consécutive à celui-ci lors
de l’emploi de ß2-mimétiques à longue durée
d’action (formotérol, salmétérol). Ces avertisse-
ments étaient basés sur l’étude SMART avec le
salmétérol (une étude randomisée,contrôlée par
placebo interrompue prématurément en raison
des constats mentionnés ci-dessus), et sont éga-
lement repris dans les recommandations GINA
2006. En juin 2006, est parue en outre dans
Annals of Internal Medicine [2006;144:904-12,
avec un éditorial 936-7] une méta-analyse
d’études randomisées contrôlées par placebo,
d’une durée d’au moins 3 mois,sur l’emploi de
ß2-mimétiques à longue durée d’action dans
l’asthme; cette méta-analyse se base cependant
surtout sur l’étude SMART (26.353 des 33.826
patients sont ceux de l’étude SMART). Cette
méta-analyse, qui ne figure pas dans GINA
2006,renforce les doutes quant à l’innocuité des
ß2-mimétiques à longue durée d’action dans
l’asthme. Malgré les critiques possibles concer-
nant l’étude SMART [voir Folia de juin 2006],
il est important, dans l’attente de données com-
plémentaires éventuelles,d’utiliser correctement
les ß2-mimétiques à longue durée d’action.
•	 Les ß2-mimétiques à longue durée d’ac-
tion sont recommandés seulement en cas
de contrôle insuffisant de l’asthme malgré
un traitement par des corticostéroïdes à in-
haler.
•	 Un traitement par un ß2-mimétique à lon-
gue durée d’action doit toujours être asso-
cié à un traitement par un corticostéroïde à
inhaler.Le corticostéroïde à inhaler ne peut
pas être interrompu, même en cas d’amé-
lioration des symptômes.
•	 D’après les recommandations GINA 2006,
les ß2-mimétiques à longue durée d’action
restent chez les adultes le premier choix
comme traitement adjuvant. Chez les en-
fants,ces médicaments ne sont pas considé-
rés comme traitement adjuvant de premier
choix étant donné que leur efficacité est
moins bien étayée et en raison des doutes
quant à leur innocuité; chez les enfants de
moins de 5 ans, ils n’ont pas été suffisam-
ment étudiés.
•	 Avec le salmétérol, l’effet apparaît lente-
ment, et il ne peut pas être utilisé pour le
traitement de symptômes aigus. Le formo-
térol agit toutefois plus rapidement et peut
dès lors aussi être utilisé comme traitement
d’appoint lorsque les symptômes l’exigent.
Folia Pharmacotherapeutica  34,  janvier 2007  •  http://www.cbip.be 
Il est dès lors possible pour les patients qui
prennent l’association fixe de formotérol
et de budésonide comme traitement d’en-
tretien,d’utiliser cette association en cas de
symptômes aigus.
- Corticostéroïdes à inhaler. Les doses équivalentes
des différents corticostéroïdes à inhaler,tant chez
l’adulte que chez l’enfant,ont été modifées dans
les recommandations GINA 2006. LeTableau 3
reprend les doses équivalentes journalières chez
l’enfant et l’adulte. On ne dispose pas toujours
de preuves quant à un effet dépendant de la dose,
et la réponse peut varier de façon importante
d’un individu à l’autre. Il est dès lors important
de toujours chercher la plus faible dose qui soit
efficace, étant donné que des doses plus élevées
augmentent le risque d’effets indésirables.
- Omalizumab. L’omalizumab est un anticorps
monoclonal humanisé recombinant anti-IgE
pour injection sous-cutanée. Il est utilisé chez
les patients souffrant d’asthme grave avec une
hypersensibilité médiée par des IgE démontrée,
insuffisamment contrôlés par des corticostéroï-
des à inhaler [voir Folia de juin 2006]. D’après
un article récent paru dans Drug andTherapeutics
Bulletin [2006;44:86-8], beaucoup de questions
sur ce médicament restent sans réponse, entre
autres en ce qui concerne son innocuité à long
terme,son efficacité en terme de prévention des
exacerbations, d’hospitalisation et du besoin en
corticostéroïdes oraux, ainsi que les critères jus-
tifiant l’arrêt de l’omalizumab en l’absence d’un
effet favorable.
- Cromoglicate sodique. Dans les recommanda-
tions de 2004, le cromoglicate sodique était
proposé en monothérapie comme traitement
d’entretien de second choix dans l’asthme léger
persistant, tant chez l’enfant que chez l’adulte.
Les recommandations révisées ne mentionnent
plus ce traitement pour l’adulte, et soulignent
le rôle très limité du cromoglicate sodique dans
le traitement de longue durée de l’asthme chez
l’enfant.
Les recommandations de GOLD
Par rapport à ce que nous avons écrit dans les
Folia d’avril 2005, les recommandations de
GOLD 2006 n’apportent pas de changements
importants.
Dans les recommandations de GOLD 2006, il
est rappelé qu’il n’est pas prouvé qu’un traite-
ment médicamenteux de la BPCO prévienne à
long terme la diminution du volume expiratoire
maximal pendant la première seconde (VEMS).
L’arrêt du tabagisme est la seule mesure ayant ap-
porté la preuve d’une amélioration du pronostic
de ces patients. Deux grandes études sur les ef-
fets à long terme du traitement médicamenteux
de la BPCO sont actuellement en cours:l’étude
TORCH(effetdel’associationdesalmétéroletde
fluticasone en inhalation sur la mortalité à 3 ans)
et l’étude UPLIFT (effet du tiotropium en in-
halation sur la diminution duVEMS à 4 ans).
Quelques remarques à propos du traitement
médicamenteux de la BPCO.
•	 En ce qui concerne les bronchodilatateurs
(ß2-mimétiques, anticholinergiques), il a
déjà été mentionné dans les recomman-
dations de GOLD 2003 que l’administra-
tion régulière d’un bronchodilatateur est
recommandée chez les patients atteints de
BPCO modérément sévère à très sévère
(stade II à IV). Dans GOLD 2006, il est
clairement mentionné que lorsque ces
patients présentent une dyspnée lors de
leurs activités journalières malgré l’usage
occasionnel (« as needed ») d’un bron-
chodilatateur à courte durée d’action, un
bronchodilatateur à longue durée d’action
(anticholinergique: tiotropium; ß2-mimé-
Folia Pharmacotherapeutica  34,  janvier 2007  •  http://www.cbip.be
tique: salmétérol, formotérol) est le traite-
ment de premier choix.Aucun argument
nepermetdepréférerunbronchodilatateur
à longue durée d’action à un autre.L’inno-
cuité à long terme des bronchodilatateurs à
longue durée d’action dans la BPCO n’est
pas bien connue. Contrairement à ce qui
est établi pour l’asthme, l’utilisation d’un
bronchodilatateur à longue durée d’action
(anticholinergique ou ß2-mimétique) dans
laBPCOnedoitpasêtresystématiquement
associée à un corticostéroïde à inhaler.Une
méta-analyse récente suggère que dans la
BPCO, les anticholinergiques donnent de
meilleurs résultats que les ß2-mimétiques
en terme de prévention des exacerbations
et de la mortalité liée à la BPCO [J Gen In-
tern Med 2006;21:1011-9,avec un éditorial
1123-5].
•	 En ce qui concerne les corticostéroïdes à
inhaler,les recommandations GOLD 2006
rappellent que leur place n’est pas clai-
rement établie, et que leur effet est plus
limité que dans l’asthme. Un corticosté-
roïde à inhaler a toutefois une place chez
les patients atteints de BPCO sévère à très
sévère (VEMS  50 %) et présentant des
exacerbations fréquentes. D’après GOLD
(recommandations antérieures et révisées),
on parle d’« exacerbations fréquentes » en
présence de p.ex. 3 exacerbations dans les
trois dernières années.Dans les recomman-
dations de NICE, « fréquent » est décrit
comme « 2 exacerbations ou plus par an »
[voir Folia d’août 2005]. 
Note
- Nous avons reçu récemment plusieurs ques-
tions concernant l’emploi de la deptropine et du
thiazinamium dans des affections respiratoires.
•	 La deptropine,un anticholinergique avec des
propriétés antihistaminiques, était utilisée
antérieurement, et par certains encore ac-
tuellement, chez des jeunes enfants asth-
matiques. Il n’existe pratiquement pas de
données quant à l’efficacité de ce médi-
cament, et en outre, des effets indésirables
psychiques importants tels hallucinations,
agitation, angoisse et troubles de la coordi-
nation ont été décrits. La deptropine n’est
pas mentionnée dans les recommandations
telles GINA 2006, et n’a pas de place dans
la prise en charge de l’asthme chez l’enfant.
•	 Le thiazinamium (disponible antérieurement
sous le nom de spécialité Multergan® sous
forme d’ampoules pour administration in-
tramusculaire),un dérivé de la phénothiazi-
ne avec des propriétés antihistaminiques et
anticholinergiques, a été utilisé par certains
dans les crises d’asthme et de BPCO. Le
thiazinanium, comme les antihistaminiques
en général, n’a pas de place dans la prise
en charge de ces affections, étant donné le
manque de données quant à son efficacité.
Les antihistaminiques ne sont pas mention-
nés dans les recommandations GINA 2006,
ni dans les recommandations GOLD 2006.
- Les épisodes de wheezing se rencon-
trent fréquemment chez les jeunes enfants,
et évoluent chez certains d’entre eux vers
un wheezing persistant et de l’asthme. La
question de savoir si la prise de cortico-
stéroïdes à inhaler se justifie chez les enfants pré-
sentant des épisodes de wheezing reste contro-
versée. Deux études randomisées contrôlées par
placebo apportent des informations complé-
mentaires à ce sujet.
•	 La première étude concernait des enfants
âgés d’un mois dont la mère était asthma-
tique.Après un premier épisode de whee-
zing, un traitement par le corticostéroïde
à inhaler budésonide ou un placebo a été
administré pendant 2 semaines; ce traite-
Folia Pharmacotherapeutica  34,  janvier 2007  •  http://www.cbip.be 
ment fut ensuite répété à chaque épisode
de wheezing, et ce pendant une période
de 3 ans. Les résultats ont montré un effet
favorable du budésonide sur les symptômes
pendant les épisodes,mais le traitement n’a
pas influencé l’évolution vers un wheezing
persistant [New Engl J Med 2006;354:1998-
2005,avec un éditorial 2058-60].
•	 L’autre étude portait sur des enfants âgés
de 2 à 3 ans présentant un risque élevé
d’asthme (sur base de critères tels la présen-
ce de wheezing ou d’une allergie). Ils ont
reçu de manière continue pendant 2 ans le
corticostéroïde à inhaler fluticasone ou un
placebo. Le fluticasone entraînait bien un
effet favorable sur les symptômes de whee-
zing pendant le traitement, mais au cours
de l’année suivant l’arrêt du traitement, il
n’y avait aucune différence par rapport au
placebo en ce qui concerne le nombre de
jours sans épisode, le nombre d’exacerba-
tions ou la fonction pulmonaire [New Engl
J Med 2006;354:1985-97,avec un éditorial
2058-60].
Certains enfants présentant des épisodes de
wheezing peuvent donc probablement tirer un
bénéfice symptomatique d’un traitement par
des corticostéroïdes à inhaler,mais l’instauration
d’un tel traitement dans l’espoir d’influencer
l’évolution vers le développement d’asthme ou
la progression d’un éventuel asthme ultérieur
n’a pas de sens; il convient, en outre, de tenir
compte des effets indésirables.
Noms de spécialités (à inhaler; situation au
1/12/2006)
Anticholinergiques: à courte durée d’action: ipratropium
(Atrovent®); à longue durée d’action : tiotropium (Spi-
riva®)
ß2-mimétiques: à courte durée d’action: fénotérol (Bero-
tec®), salbutamol (Airomir®, Docsalbuta®, Novolizer
Salbutamol®, Ventolin®), terbutaline (Bricanyl®); à
longue durée d’action: formotérol (Foradil®, Oxis®),
salmétérol (Serevent®)
Associations d’un anticholinergique (à courte durée d’action)
+ un ß2-mimétique (à courte durée d’action): ipratropium
+ salbutamol (Combivent®), ipratropium + fénotérol
(Duovent®)
Corticostéroïdes: béclométhasone (Beclophar®, Qvar®),
budésonide (Budesonide Easyhaler Sandoz®, Mifloni-
de®,Novolizer Budesonide®,Pulmicort®),fluticasone
(Flixotide®)
Associations d’un corticostéroïde + un ß2-mimétique (à longue
durée d’action): budésonide + formotérol (Symbicort®),
fluticasone + salmétérol (Seretide®)
Antagonistes des récepteurs des leucotriènes: montélukast
(Singulair®),zafirlukast (Accolate®,Resma®)
Omalizumab :Xolair® 
Tableau 1. Critères de contrôle de l'asthme selon GINA 2006
Contrôlé (toutes les
caractéristiques sont
présentes)
Partiellement contrôlé (1 ou 2 caracté-
ristiques présentes sur une semaine) ou non
contrôlé (≥ 3 caractéristiques présentes sur
une semaine)
Symptômes diurnes Max. 2 x par semaine Plus de 2 x par semaine
Limitation des activités Pas Toute limitation
Symptômes nocturnes Pas Tout symptôme nocturne
Besoin en bronchodilatateurs Max. 2 x par semaine Plus de 2 x par semaine
Fonction pulmonaire (DEP
ouVEMS)
Normale  80% de la valeur prédictive ou de la
meilleure valeur personnelle
Exacerbations Pas Partiellement contrôlé: une ou plusieurs par
an; non contrôlé: une par semaine
Folia Pharmacotherapeutica  34,  janvier 2007  •  http://www.cbip.be
Tableau 2. Etapes du traitement en fonction du contrôle de l’asthme chez les
adolescents et les enfants de plus de 5 ans selon GINA 2006 *
Etape 1 Etape 2 Etape 3 Etape 4 Etape 5
Pas de traitement
d’entretien
Premier choix :
corticostéroïde à
inhaler à faibles
doses
Deuxième choix:
antagoniste des
récepteurs des
leucotriènes
Premier choix : corti-
costéroïde à inhaler à
faibles doses plus ß2-
mimétique à longue
durée d'action
Deuxième choix :
-	 soit corticosté-
roïde à inhaler à
posologie moyen-
nement élevée ou
élevée
-	 soit corticosté-
roïde à inhaler à
faibles doses plus
antagoniste des
récepteurs des
leucotriènes
-	 soit corticosté-
roïde à inhaler à
faibles doses plus
théophylline à li-
bération prolongée
Corticostéroïdes à
inhaler à posolo-
gie moyennement
élevée ou élevée
plus ß2-mimé-
tique à longue
durée d'action
Ajouter éventuel-
lement:
-	 antagoniste des
récepteurs des
leucotriènes
-	 et/ou théo-
phylline à
libération
prolongée
Médicaments de
l'étape 4
plus
-	 corticostéroïdes
oraux (poso-
logie la plus
faible possible)
- 	et/ou omali-
zumab
* Des changements dans le niveau de contrôle de l’asthme nécessitent de passer à une étape
de traitement supérieure ou inférieure.En présence de symptômes,on utilise un ß2-mimétique
à inhaler à courte durée d’action (deuxième choix :anticholinergique à inhaler ou ß2-mimétique à
courte durée d’action par voie orale).
Tableau 3. Doses équivalentes des corticostéroïdes à inhaler selon GINA 2006
Posologie journa-
lière faible (µg)
Posologie journalière
moyennement élevée
(µg)
Posologie journa-
lière élevée (µg)
Dipropionate de béclométhasone
- Adultes
- Enfants
200 – 500
100 – 200
 500 - 1000
 200 - 400
 1000 – 2000
 400
Budésonide
- Adultes
- Enfants
200 – 400
100 – 200
 400 - 800
 200 - 400
 800 – 1600
 400
Fluticasone
- Adultes
- Enfants
100 – 250
100 – 200
 250 - 500
 200 - 500
 500 – 1000
 500

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  • 1. Folia Pharmacotherapeutica  34,  janvier 2007  •  http://www.cbip.be REVISION DES RECOMMANDATIONS « GINA » SUR L’ASTHME, ET « GOLD » SUR LA BPCO En novembre 2006 ont été publiées les recommandations révisées de « GINA » (Global Initiative for Asthma) pour l’asthme, et de « GOLD » (Global Initiative for Chronic Obstructive Pulmonary Disease) pour la BPCO. Le présent article discute des principaux changements. En ce qui concerne l’asthme, l’attention est attirée sur les stades de l’asthme, les étapes du traitement et les médicaments anti- asthmatiques, en particulier sur l’usage correct des β2-mimétiques à longue durée d’action. En ce qui concerne la BPCO, les changements sont limités, et nous rappelons les recommandations sur l’usage des bronchodilatateurs et des corticostéroïdes à inhaler. Les recommandations de GINA (Global Initia- tive for Asthma) de 2004 ont servi de référence à l’article sur le traitement médicamenteux de l’asthme chronique paru dans les Folia de no- vembre 2005. Les recommandations révisées de GINA sont parues en novembre 2006;elles peu- vent être consultées sur www.ginasthma.com Les recommandations de GOLD (Global Initia- tive for Chronic Obstructive Pulmonary Disease) de 2003 ont servi de référence à l’article sur le trai- tement médicamenteux de la bronchopneumo- pathie chronique obstructive (BPCO) paru dans les Folia d’avril 2005 (avec courrier du lecteur dans les Folia d’août 2005). Les recommanda- tions révisées de GOLD sont également parues en novembre 2006;elles peuvent être consultées sur www.goldcopd.com Recommandations GINA 2006 Les recommandations GINA 2006 diffèrent de celles de 2004 sur certains points. Le présent article discute des principaux changements. Les stades de l’asthme Dans les recommandations 2004, la prise en charge de l’asthme était basée sur la gravité de l’asthme, faisant une distinction entre 4 stades : « asthme intermittent », « asthme léger persis- tant », « asthme modéré persistant » et « asthme grave persistant »; le traitement d’entretien se faisait en fonction du stade. Un changement important dans les recommandations GINA 2006 est le fait que la prise en charge se base à présent sur le niveau de contrôle de l’asthme: en fonction d’un certain nombre de paramètres (symptômes diurnes et nocturnes, limitation des activités journalières, fonction pulmonaire et utilisation de bronchodilatateurs), l’état du patient est classifié comme « contrôlé », « par- tiellement contrôlé » ou « non contrôlé »  (voir Tableau 1). Une telle classification re- flète le fait que non seulement la gravité de l’affection, mais aussi la façon dont le pa- tient réagit au traitement, sont des marqueurs importants de la gravité de l’asthme. Les étapes du traitement • En fonction du niveau de contrôle de l’asth- me,une étape de traitement est déterminée pour chaque patient.En cas de changement dans le niveau de contrôle de l’asthme, le traitement est majoré ou diminué par éta- pes:lorsque l’asthme n’est pas suffisamment contrôlé, il convient de passer à l’étape sui- vante;lorsque l’asthme est bien contrôlé,on peut essayer de diminuer le traitement et de rechercher la plus faible dose du médica- ment qui soit efficace. Lors de l’instaura-
  • 2. Folia Pharmacotherapeutica  34,  janvier 2007  •  http://www.cbip.be tion ou d’une modification du traitement d’entretien, une amélioration peut apparaî- tre déjà après quelques jours, mais un effet optimal n’est généralement obtenu qu’après 3 à 4 mois. Il est dès lors recommandé, en concertation avec le patient, d’attendre en- viron 3 mois avant de modifier à nouveau le traitement d’entretien. • Les recommandations révisées insistent sur le fait qu’une bronchoconstriction liée à l’effort et une augmentation de l’usage de bronchodilatateurs sont des marqueurs importants d’un contrôle insuffisant de l’asthme. Les étapes de traitement chez les adultes et les enfants de plus de 5 ans sont mentionnées dans leTableau 2.Chez les enfants de moins de 5 ans, les corticostéroïdes à inhaler constituent le trai- tement le mieux évalué, et des corticostéroïdes à inhaler à faibles doses représentent dès lors le premier choix lorsqu’un traitement d’entretien s’avère nécessaire. Choix du médicament Pour une discussion détaillée des médicaments, nous renvoyons aux Folia de novembre 2005. Cet article discute seulement des changements. - ß2-mimétiques à longue durée d’action. Dans les Folia de juin 2006,nous avions discuté du risque possible de bronchospasme sévère et d’augmen- tation de la mortalité consécutive à celui-ci lors de l’emploi de ß2-mimétiques à longue durée d’action (formotérol, salmétérol). Ces avertisse- ments étaient basés sur l’étude SMART avec le salmétérol (une étude randomisée,contrôlée par placebo interrompue prématurément en raison des constats mentionnés ci-dessus), et sont éga- lement repris dans les recommandations GINA 2006. En juin 2006, est parue en outre dans Annals of Internal Medicine [2006;144:904-12, avec un éditorial 936-7] une méta-analyse d’études randomisées contrôlées par placebo, d’une durée d’au moins 3 mois,sur l’emploi de ß2-mimétiques à longue durée d’action dans l’asthme; cette méta-analyse se base cependant surtout sur l’étude SMART (26.353 des 33.826 patients sont ceux de l’étude SMART). Cette méta-analyse, qui ne figure pas dans GINA 2006,renforce les doutes quant à l’innocuité des ß2-mimétiques à longue durée d’action dans l’asthme. Malgré les critiques possibles concer- nant l’étude SMART [voir Folia de juin 2006], il est important, dans l’attente de données com- plémentaires éventuelles,d’utiliser correctement les ß2-mimétiques à longue durée d’action. • Les ß2-mimétiques à longue durée d’ac- tion sont recommandés seulement en cas de contrôle insuffisant de l’asthme malgré un traitement par des corticostéroïdes à in- haler. • Un traitement par un ß2-mimétique à lon- gue durée d’action doit toujours être asso- cié à un traitement par un corticostéroïde à inhaler.Le corticostéroïde à inhaler ne peut pas être interrompu, même en cas d’amé- lioration des symptômes. • D’après les recommandations GINA 2006, les ß2-mimétiques à longue durée d’action restent chez les adultes le premier choix comme traitement adjuvant. Chez les en- fants,ces médicaments ne sont pas considé- rés comme traitement adjuvant de premier choix étant donné que leur efficacité est moins bien étayée et en raison des doutes quant à leur innocuité; chez les enfants de moins de 5 ans, ils n’ont pas été suffisam- ment étudiés. • Avec le salmétérol, l’effet apparaît lente- ment, et il ne peut pas être utilisé pour le traitement de symptômes aigus. Le formo- térol agit toutefois plus rapidement et peut dès lors aussi être utilisé comme traitement d’appoint lorsque les symptômes l’exigent.
  • 3. Folia Pharmacotherapeutica  34,  janvier 2007  •  http://www.cbip.be Il est dès lors possible pour les patients qui prennent l’association fixe de formotérol et de budésonide comme traitement d’en- tretien,d’utiliser cette association en cas de symptômes aigus. - Corticostéroïdes à inhaler. Les doses équivalentes des différents corticostéroïdes à inhaler,tant chez l’adulte que chez l’enfant,ont été modifées dans les recommandations GINA 2006. LeTableau 3 reprend les doses équivalentes journalières chez l’enfant et l’adulte. On ne dispose pas toujours de preuves quant à un effet dépendant de la dose, et la réponse peut varier de façon importante d’un individu à l’autre. Il est dès lors important de toujours chercher la plus faible dose qui soit efficace, étant donné que des doses plus élevées augmentent le risque d’effets indésirables. - Omalizumab. L’omalizumab est un anticorps monoclonal humanisé recombinant anti-IgE pour injection sous-cutanée. Il est utilisé chez les patients souffrant d’asthme grave avec une hypersensibilité médiée par des IgE démontrée, insuffisamment contrôlés par des corticostéroï- des à inhaler [voir Folia de juin 2006]. D’après un article récent paru dans Drug andTherapeutics Bulletin [2006;44:86-8], beaucoup de questions sur ce médicament restent sans réponse, entre autres en ce qui concerne son innocuité à long terme,son efficacité en terme de prévention des exacerbations, d’hospitalisation et du besoin en corticostéroïdes oraux, ainsi que les critères jus- tifiant l’arrêt de l’omalizumab en l’absence d’un effet favorable. - Cromoglicate sodique. Dans les recommanda- tions de 2004, le cromoglicate sodique était proposé en monothérapie comme traitement d’entretien de second choix dans l’asthme léger persistant, tant chez l’enfant que chez l’adulte. Les recommandations révisées ne mentionnent plus ce traitement pour l’adulte, et soulignent le rôle très limité du cromoglicate sodique dans le traitement de longue durée de l’asthme chez l’enfant. Les recommandations de GOLD Par rapport à ce que nous avons écrit dans les Folia d’avril 2005, les recommandations de GOLD 2006 n’apportent pas de changements importants. Dans les recommandations de GOLD 2006, il est rappelé qu’il n’est pas prouvé qu’un traite- ment médicamenteux de la BPCO prévienne à long terme la diminution du volume expiratoire maximal pendant la première seconde (VEMS). L’arrêt du tabagisme est la seule mesure ayant ap- porté la preuve d’une amélioration du pronostic de ces patients. Deux grandes études sur les ef- fets à long terme du traitement médicamenteux de la BPCO sont actuellement en cours:l’étude TORCH(effetdel’associationdesalmétéroletde fluticasone en inhalation sur la mortalité à 3 ans) et l’étude UPLIFT (effet du tiotropium en in- halation sur la diminution duVEMS à 4 ans). Quelques remarques à propos du traitement médicamenteux de la BPCO. • En ce qui concerne les bronchodilatateurs (ß2-mimétiques, anticholinergiques), il a déjà été mentionné dans les recomman- dations de GOLD 2003 que l’administra- tion régulière d’un bronchodilatateur est recommandée chez les patients atteints de BPCO modérément sévère à très sévère (stade II à IV). Dans GOLD 2006, il est clairement mentionné que lorsque ces patients présentent une dyspnée lors de leurs activités journalières malgré l’usage occasionnel (« as needed ») d’un bron- chodilatateur à courte durée d’action, un bronchodilatateur à longue durée d’action (anticholinergique: tiotropium; ß2-mimé-
  • 4. Folia Pharmacotherapeutica  34,  janvier 2007  •  http://www.cbip.be tique: salmétérol, formotérol) est le traite- ment de premier choix.Aucun argument nepermetdepréférerunbronchodilatateur à longue durée d’action à un autre.L’inno- cuité à long terme des bronchodilatateurs à longue durée d’action dans la BPCO n’est pas bien connue. Contrairement à ce qui est établi pour l’asthme, l’utilisation d’un bronchodilatateur à longue durée d’action (anticholinergique ou ß2-mimétique) dans laBPCOnedoitpasêtresystématiquement associée à un corticostéroïde à inhaler.Une méta-analyse récente suggère que dans la BPCO, les anticholinergiques donnent de meilleurs résultats que les ß2-mimétiques en terme de prévention des exacerbations et de la mortalité liée à la BPCO [J Gen In- tern Med 2006;21:1011-9,avec un éditorial 1123-5]. • En ce qui concerne les corticostéroïdes à inhaler,les recommandations GOLD 2006 rappellent que leur place n’est pas clai- rement établie, et que leur effet est plus limité que dans l’asthme. Un corticosté- roïde à inhaler a toutefois une place chez les patients atteints de BPCO sévère à très sévère (VEMS 50 %) et présentant des exacerbations fréquentes. D’après GOLD (recommandations antérieures et révisées), on parle d’« exacerbations fréquentes » en présence de p.ex. 3 exacerbations dans les trois dernières années.Dans les recomman- dations de NICE, « fréquent » est décrit comme « 2 exacerbations ou plus par an » [voir Folia d’août 2005].  Note - Nous avons reçu récemment plusieurs ques- tions concernant l’emploi de la deptropine et du thiazinamium dans des affections respiratoires. • La deptropine,un anticholinergique avec des propriétés antihistaminiques, était utilisée antérieurement, et par certains encore ac- tuellement, chez des jeunes enfants asth- matiques. Il n’existe pratiquement pas de données quant à l’efficacité de ce médi- cament, et en outre, des effets indésirables psychiques importants tels hallucinations, agitation, angoisse et troubles de la coordi- nation ont été décrits. La deptropine n’est pas mentionnée dans les recommandations telles GINA 2006, et n’a pas de place dans la prise en charge de l’asthme chez l’enfant. • Le thiazinamium (disponible antérieurement sous le nom de spécialité Multergan® sous forme d’ampoules pour administration in- tramusculaire),un dérivé de la phénothiazi- ne avec des propriétés antihistaminiques et anticholinergiques, a été utilisé par certains dans les crises d’asthme et de BPCO. Le thiazinanium, comme les antihistaminiques en général, n’a pas de place dans la prise en charge de ces affections, étant donné le manque de données quant à son efficacité. Les antihistaminiques ne sont pas mention- nés dans les recommandations GINA 2006, ni dans les recommandations GOLD 2006. - Les épisodes de wheezing se rencon- trent fréquemment chez les jeunes enfants, et évoluent chez certains d’entre eux vers un wheezing persistant et de l’asthme. La question de savoir si la prise de cortico- stéroïdes à inhaler se justifie chez les enfants pré- sentant des épisodes de wheezing reste contro- versée. Deux études randomisées contrôlées par placebo apportent des informations complé- mentaires à ce sujet. • La première étude concernait des enfants âgés d’un mois dont la mère était asthma- tique.Après un premier épisode de whee- zing, un traitement par le corticostéroïde à inhaler budésonide ou un placebo a été administré pendant 2 semaines; ce traite-
  • 5. Folia Pharmacotherapeutica  34,  janvier 2007  •  http://www.cbip.be ment fut ensuite répété à chaque épisode de wheezing, et ce pendant une période de 3 ans. Les résultats ont montré un effet favorable du budésonide sur les symptômes pendant les épisodes,mais le traitement n’a pas influencé l’évolution vers un wheezing persistant [New Engl J Med 2006;354:1998- 2005,avec un éditorial 2058-60]. • L’autre étude portait sur des enfants âgés de 2 à 3 ans présentant un risque élevé d’asthme (sur base de critères tels la présen- ce de wheezing ou d’une allergie). Ils ont reçu de manière continue pendant 2 ans le corticostéroïde à inhaler fluticasone ou un placebo. Le fluticasone entraînait bien un effet favorable sur les symptômes de whee- zing pendant le traitement, mais au cours de l’année suivant l’arrêt du traitement, il n’y avait aucune différence par rapport au placebo en ce qui concerne le nombre de jours sans épisode, le nombre d’exacerba- tions ou la fonction pulmonaire [New Engl J Med 2006;354:1985-97,avec un éditorial 2058-60]. Certains enfants présentant des épisodes de wheezing peuvent donc probablement tirer un bénéfice symptomatique d’un traitement par des corticostéroïdes à inhaler,mais l’instauration d’un tel traitement dans l’espoir d’influencer l’évolution vers le développement d’asthme ou la progression d’un éventuel asthme ultérieur n’a pas de sens; il convient, en outre, de tenir compte des effets indésirables. Noms de spécialités (à inhaler; situation au 1/12/2006) Anticholinergiques: à courte durée d’action: ipratropium (Atrovent®); à longue durée d’action : tiotropium (Spi- riva®) ß2-mimétiques: à courte durée d’action: fénotérol (Bero- tec®), salbutamol (Airomir®, Docsalbuta®, Novolizer Salbutamol®, Ventolin®), terbutaline (Bricanyl®); à longue durée d’action: formotérol (Foradil®, Oxis®), salmétérol (Serevent®) Associations d’un anticholinergique (à courte durée d’action) + un ß2-mimétique (à courte durée d’action): ipratropium + salbutamol (Combivent®), ipratropium + fénotérol (Duovent®) Corticostéroïdes: béclométhasone (Beclophar®, Qvar®), budésonide (Budesonide Easyhaler Sandoz®, Mifloni- de®,Novolizer Budesonide®,Pulmicort®),fluticasone (Flixotide®) Associations d’un corticostéroïde + un ß2-mimétique (à longue durée d’action): budésonide + formotérol (Symbicort®), fluticasone + salmétérol (Seretide®) Antagonistes des récepteurs des leucotriènes: montélukast (Singulair®),zafirlukast (Accolate®,Resma®) Omalizumab :Xolair®  Tableau 1. Critères de contrôle de l'asthme selon GINA 2006 Contrôlé (toutes les caractéristiques sont présentes) Partiellement contrôlé (1 ou 2 caracté- ristiques présentes sur une semaine) ou non contrôlé (≥ 3 caractéristiques présentes sur une semaine) Symptômes diurnes Max. 2 x par semaine Plus de 2 x par semaine Limitation des activités Pas Toute limitation Symptômes nocturnes Pas Tout symptôme nocturne Besoin en bronchodilatateurs Max. 2 x par semaine Plus de 2 x par semaine Fonction pulmonaire (DEP ouVEMS) Normale 80% de la valeur prédictive ou de la meilleure valeur personnelle Exacerbations Pas Partiellement contrôlé: une ou plusieurs par an; non contrôlé: une par semaine
  • 6. Folia Pharmacotherapeutica  34,  janvier 2007  •  http://www.cbip.be Tableau 2. Etapes du traitement en fonction du contrôle de l’asthme chez les adolescents et les enfants de plus de 5 ans selon GINA 2006 * Etape 1 Etape 2 Etape 3 Etape 4 Etape 5 Pas de traitement d’entretien Premier choix : corticostéroïde à inhaler à faibles doses Deuxième choix: antagoniste des récepteurs des leucotriènes Premier choix : corti- costéroïde à inhaler à faibles doses plus ß2- mimétique à longue durée d'action Deuxième choix : - soit corticosté- roïde à inhaler à posologie moyen- nement élevée ou élevée - soit corticosté- roïde à inhaler à faibles doses plus antagoniste des récepteurs des leucotriènes - soit corticosté- roïde à inhaler à faibles doses plus théophylline à li- bération prolongée Corticostéroïdes à inhaler à posolo- gie moyennement élevée ou élevée plus ß2-mimé- tique à longue durée d'action Ajouter éventuel- lement: - antagoniste des récepteurs des leucotriènes - et/ou théo- phylline à libération prolongée Médicaments de l'étape 4 plus - corticostéroïdes oraux (poso- logie la plus faible possible) - et/ou omali- zumab * Des changements dans le niveau de contrôle de l’asthme nécessitent de passer à une étape de traitement supérieure ou inférieure.En présence de symptômes,on utilise un ß2-mimétique à inhaler à courte durée d’action (deuxième choix :anticholinergique à inhaler ou ß2-mimétique à courte durée d’action par voie orale). Tableau 3. Doses équivalentes des corticostéroïdes à inhaler selon GINA 2006 Posologie journa- lière faible (µg) Posologie journalière moyennement élevée (µg) Posologie journa- lière élevée (µg) Dipropionate de béclométhasone - Adultes - Enfants 200 – 500 100 – 200 500 - 1000 200 - 400 1000 – 2000 400 Budésonide - Adultes - Enfants 200 – 400 100 – 200 400 - 800 200 - 400 800 – 1600 400 Fluticasone - Adultes - Enfants 100 – 250 100 – 200 250 - 500 200 - 500 500 – 1000 500