étude de 143 cas de patients marocains traités par bithérapie (interferon alpha2a+Ribavirine 200 mg) entre 2011 et 2012, suivis pendant une période de 18 mois incluant la durée du traitement.
2. Hépato-stat
Étude des caractéristiques de la population
d’hépatiques traités par bithérapie au
Maroc.
Dr EL MALKI GHASSAN
Pharmacien d’officine
DU pharmaco -épidémio -économie
FMPR
3. VHC
L'infection par le virus de l'hépatite virale C constitue un problème majeur de santé
publique. Elle touche 170 millions de personnes à travers le monde et représente
une des causes principales de cirrhose. Dans la population marocaine, la
prévalence du VHC est de 3 % (chez d’autres source 7,7%)
Au Maroc, les rares études effectuées estiment une prévalence du VHC à 3,5% pour
toute la population, et de 5% pour la tranche d’âge entre 45 et 75 ans .Selon ces
mêmes résultats , la population hépatique au Maroc atteint 300 000 habitant ,
seulement 15 000 traités dont 45% seront rechuteurs et non répondeurs. Le
dépistage systématique des anticorps anti-VHC sur tous les dons de sang est
devenu obligatoire au Maroc à partir de 1995 (décret n° 2-9420 du 16 novembre
1995/santé publique).
Depuis, le nombre de dépistés augmente, alors que le nombre de traités avec une
réponse virologique prolongée RVP reste inconnu . Les notions de rechute, non
réponse partielle, vraie non réponse ne sont pas usuelles. Les facteurs prédictifs
de bonne réponse avant et au cours du traitement ne sont pas définis
.Déterminer les limites de rechute, non réponse partielle, vraie non réponse sont
notre objectif.
4. Objectifs de l’étude
Objectif principal
Etudier la population hépatique « C » traitée au Maroc à partir des
données réelles.
Objectifs secondaires
•Etablir les facteurs prédictifs de la guérison.
•Etudier les échecs de traitements liées à la maladie et à ses
complications.
•Recommandations pour le suivi d’observance thérapeutique.
5. Comment procéder ??
protocole
• Gastro-entérologues et internistes : CHU , CNSS ,
cabinets privés .
• Bibliographie .
Data
• Consentement des patients .
• Collecte des données socio démographiques .
• Collecte des données biologiques.
Statistiques
et
recommand
ations .
• Statistiques
• Recommandations pratiques pour le suivi
thérapeutique , conclusions .
6. Résultats:
143 patients inclus, 68 hommes (46,6%) , 75 femmes (53,4%) , d’âge moyen
58,9±11,55 ans.
• Génotype : Génotype 1 chez 63 patients soit 43,40%
Génotype 2 chez 59 patients soit 41,30%
Génotype 3 chez 3 patients soit 2,1%
Génotype 4 chez 1 seul patient soit 0,70%
et chez 18 patients soit 12,50% le génotype est indéfinis.
• Les rechuteurs : 42 patients soit 29,4% .
• Les patients « non-répondeurs » sont au nombre de 28 soit 19,5%.
• Les résultats montrent qu’en analyse uni variée les arrêts de traitements
sont significatifs pour une mauvaise réponse (P = 0,005 – OR=0,144
IC95% 0,038 inf- 0,555 sup)
• En analyse multi-variée, l’interruption du traitement reste toujours
significative comme facteur influant la guérison (P=0,005 OR= 12,276
IC95% 2,482 inf-60,705 sup ).
9. Valeur prédictive de l’obtention de bonne ou de
mauvaise réponse par génotype à la semaine 12 du
traitement.
Génotype
Absence
de réponse
à S12
Absence
de réponse
prolongée
VP de non
réponse
Réponse à
S12
Réponse
prolongée
VP de
bonne
réponse
1 16 27 59,25 % 34 43 83,01 %
2 6 18 33,33 % 19 20 63,33%
10. fréquences ,VP de mauvaise et bonne réponse au traitement
pour les Génotype 1 et 2
génotype 1 génotype 2
0
10
20
30
40
50
60
70
80
90
fréquence
VP mauvaise réponse
VP bonne réponse
non repondeur
bon répondeur
11. Discussions:
Les arrêts de traitement constituent un risque considérable pour la réussite de ce
dernier, ils augmentent aussi le risque de rechute lors d’une 2ème cure.
Les résultats obtenus et les résultats d’autres études effectuées au niveau national
ou plus étendu sont comparables et très proches en ce qui concerne :la
prévalence, la fréquence des génotypes, la répartition selon l’âge et le sexe, la
fréquence des rechutes, des bonnes et mauvaises réponses et les valeurs
prédictives de bonnes et mauvaise réponse pour les génotype 1 et 2 .
nous avons constaté une méconnaissance partielle de la maladie chez les patients,
d’où l’observation de:
• un nombre d’arrêts volontaires.
• non respect de la dose ou la posologie du traitement.
La Ribavirine, qui est prescrite par dose journalière, qui est distribuée sous forme de
boite d’échantillon gratuit de 168 comprimés, n’est pas toujours prise selon sa
posologie.
Le Pégasys 180 microgrammes (pég-ifn-alpha 2a) est généralement administré par le
médecin traitant lui-même chaque semaine.Les rares arrêts le concernant sont
dus aux complications, aux problèmes financiers: (Prix hospitalier : 2823,40dh/inj
)les retards des remboursements, les retards liés au accords de prise en charge de
tiers payant qui fournissent le produit (CNOPSS, OCP, FAR…).
12. Discussions:
Les données biologiques (PCR, NFS, ALAT, score Metavir …), ne sont pas toujours
effectuées généralement pour les mêmes raisons économiques.
Avec le manque de données pendant le traitement, il est difficile de prédire, évaluer
et appliquer les nouvelles notions de réponses virologiques citées dans la
littérature et proposées dans les nouveaux consensus thérapeutiques
internationaux. En 2002, la conférence de consensus française « Hépatite C :
diagnostic et traitement » recommandait de ne pas traiter par bithérapie pégylée
les patients de génotype 1 ayant une hépatite minime (au moins A1F1 selon la
classification METAVIR) en raison d’un rapport bénéfice/risque insuffisant dans
cette population. Les dernières recommandations de l’EASL pour la prise en
charge de l’hépatite C en 2011 proposent des indications plus larges, puisqu'elles
suggèrent d’envisager cette bithérapie chez tous les patients naïfs, quelle que soit
la sévérité de l’atteinte hépatique, avec une discussion au cas par cas pour les
patients ayant une atteinte hépatique minime. en prenant en compte les facteurs
connus de progression de la maladie hépatique (âge, sexe, syndrome
métabolique, activité nécrotico-inflammatoire notamment) ainsi que les
symptômes et la motivation du patient.
Pour les patients de génotype 2, les protocoles ne changent pas et les résultats sont
presque aléatoires. Les nouvelles recommandations préconisent de garder les
mêmes dispositions thérapeutique en vigueur pour cette population.
13. Recommandations :
L’amélioration des résultats des traitements pour les hépatiques dépend de :
• L’accès au traitement, sa continuité et le respect des protocoles.
• La bonne gestion des données en constituant des cellules régionales unissant les
hôpitaux d’état, les cabinets privés, les cliniques, les officines, les laboratoires
d’analyses médicales…..
• L’éducation des patients à travers les professionnels de santé, les associations, les
médias.
• La prise en charge médicamenteuse des effets indésirables, leurs déclarations au
Centre de pharmacovigilance.
• La régularisation de l’accès à la trithérapie pour les populations concernées.
• Multiplier les études épidémiologiques concernant l’hépatite C au Royaume.
• Élaborer Suivi individuel pour chaque génotype.
D’autres alternatives restent aussi pertinentes mais sans applications directes
( Vitamine D, Caféine, complexes de vitamines et produits naturels).