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,••••,••DE L'ÉGLISE.
LIVBE PBEMŒB.
TBIOlllPBB Sl1B LBS JIÉBBSIU ET LU SCBil1ll8.
LIVRE DEUDÈME.
TBIOllPBll S'l!B, LE SCB1Sl!l8 ST L'BÉllÉSIB QVI BÈGQH J.CTUBL-
LE'lllll!IT BN l'BJ.l!ICI j c'EST-J.-DIBI, BÉl'O'UTIOl!I DO SCBISJllB
DES Pt1BUTE9 l!T D& L'BÉaÉSll! DB 11.0IGGEB, J.1'ClBN PBllUIB
VICJ.llB DB LJ. CJ.TBÉDBl.U DB PUIS.
LIVRE TBOlSIÈME.
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Pu L'.t.u~ T. 3. llAYNEAV,
Prédicateor de France, ex • Profeaeur P. d'éloqoence et de
pbiloaophie , etc.;
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PABIS.
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L'RROI, Libraire, dennt le Loovre et la paroi11&e royale, o• :a.(.
CORBET, Libraire, rue Saint-Jacquet, n• 38.
Cau DE.MASURES. ao coin de la place Victoire, rue Crois«a-
Petit..Cbampa, o• 54.
t830.
Nota. J 'avertisle lecteur que je ne porte que lé
nom de Jacques Mayneau , dans l'acte de bap
tême, et que c'est ce seul nom que j'ai pris quand
j'ai été ordonné prêtre ; mais que dans l'acte civil
il y a un surnom de plus, Toussaint : Voilà pour
quoi j'ai toujours mis dans mes trois ouvrages,
T. J. Mayneau, pour obvier à tout inconvénient;
en outre je suis le seul prêtre qui porte le nom de
Mayneau dans le diocèse de Montpellier, oh j'ai
été vicaire de première classe, à Saint-Denis et
ensuite curé à Murvieil.
Tous l esexemplaires de cet ouvrage qui ne se
ront pas revêtus de ma signature, seront regardés
comme édition contrefaite. Deux exemplaires
ayant été soumis à l'administration , conformé
ment à la loi.
IMVltlMEKJE DE ST1HT,
quai rte- AnfultiiM .11. <j.
t*
DE L'EGLISE.
1
HARVARD COLLEGE LIBRARY
FROM THE LIBRARY OF
COMTE ALFRED BOULAY DE LA MEURTHE
APRIL 1927
Plft&MOS.
Uw s ainttransport d'allégresse en
flamme mon ame, embrase mon es-
. prit , et m'invite délicieusement à
peindre , non-seulement les beautés ,
les charmes, les merveilles de l'Eglise ;
mais encore ses combats, ses tempêtes,
ses orages, le sang des héros de la foi,
ses victoires , ses conquêtes , ses lau
riers et ses triomphes.
Ce n 'estpas une société brillante
qui , établie dans une seule contrée ,
y reste toujours victorieuse; non, c'est
cette Eglise sainte et éternelle , hum
ble et puissante, sage et héroïque, sim
ple et magnifique, qui porte partout
l'étendard de la liberté, exerce son
empire dans toutes les régions de l'u
nivers , non-seulement dans ces con
trées heureuses où coule le lait et le
miel, l'abondance et la fertilité, la
volupté pure des jeux innocents ; où
VI PRÉFACE.
se r éunissentles charmes ravissans de
la campagne enchanteresse dans des
plaines fécondes et dans des prairies
émaillées de fleurs odoriférantes ; où
se déployent au regard des hommes ,
des moissons jouissantes , des vigno
bles rians, des vergers délicieux; où
l'œil se réjouit dans des cites pittores
ques , s'étend sur des monts sourcil
leux, et des forêts superbes embellies
par l'art et la nature, qui laissent dans
î'entousiasme. Non, non ; elle parcourt
en guerrière toute la face de la terre, le
climat le plus affreux comme le plus
aimable, ,et fixe dans son sein sa puis
sance et son trône glorieux.
Attaquée, poursuivie , frappée, out
tragée, elle brave toutes les puissances
des tyrans, et leur résiste avec gloire,
établit partout son empire inébran
lable, y règne et y fleurit malgré
les combats et les guerres , les orages
et les tempêtes , elle régit en conqué
rante pacifique l'univers, y répand les
charmes de la paix , et se couronne
de guirlandes d'oliviers. . , ,.
Elle a p lacéson siège hrillant, prin
PRÉFACE. VII
cipal e téternel au milieu de Rome,
où la tyrannie la plus affreuse exerçait
ses carnages, et s'y nourrissait du sang
des malheureux! c'est là qu'elle a ar
boré l'étendard de la croix humble et
glorieuse, etqu'elle a établie son triom
phe, dont l'éclat ravissant éclairera le
monde entier jusqu'à la n'a des siècles.
Oui, c 'estavec un vrai transport
d'allégresse que je réunis tous les ef
forts de ma plume pour défendre cette
Eglise sainte et en montrer toute la
Eompe, au moment où un grand nora-
re drames vraiment religieuses apré-
hendent que la France ne déserte la
bannière romaine, en voyant un nom
bre infini d'ennemis de la religion qui
mettent en jeu tous les ressorts secrets
pour la faire prévariquer.
J'avais d éjà commencé un poëme
épique, lorsqu'un de mes compatriotes
vintm'annoncer qu'un individu venait
deforger une religion 5 je pensai sé
rieusement à ce dont il me fit part, ce
qui me donna lieu de rappeler à mon
souvenir les Puristes , ainsi que plu
sieurs autres malheureux qui font
VIII PRÉFACE.
gloire de vomir sans cesse des blas
phèmes contre la sainte Eglise : je mé
ditai long-temps devant Dieu , je con
sultai des amis zélés pour la gloire de
la religion, et je me convainquis de
l'obligation d'abandonner l'entreprise
de mon poëme, pour travailler au
triomphe de Y Eglise.
Ce q uim'a donné du courage pour
embrasser un travail si délicat, c'est le
succès de mes deux ouvrages (1): Mon
premier essai sur la réforme des
abus, fut loué par beaucoup de savans
illustres qui en furent dans le plus
grand étonnement; entre autres jour-
neaux celui des Débats , en date du
1 1 novembre 1828, porta son enthou
siasme jusqu'à dire : « L'ouvrage de
» l'abbé Mayneau, qui traite des
» abus, est admirable , curieux et ins-
(1) L esquels ouvrages j'ai composé, ainsi que
ce troisième, uniquement pendant trois ans que
j'ai demeuré à la capitale, sans l'aide même d'un
secrétaire, soit dans la bibliothèque du Roi, soit
dans celle de Mazarin et de la ville de Paris ; mais
il faut que j'avoue que pendant ces trois ans, j'ai
travaillé environ quatorze ou quinze heures par
jour.
PBÉFACE. IX
» t ructif; il réunit, à la pureté du
» style, la force de l'éloquence, il joint
» au génie de l'homme d'état, la sa-
» gesse du législateur, etc. Voilà un
» grand homme, le Fénélon de notre
» siècle, etc., etc. »
Le second ouvrage, intitulé : Le
Génie du Sacerdoce, ou la Gloire des
bons Prêtres, eut les applaudissemens
de plusieurs journeaux remarquables;
entre autres la Quotidienne , qui est
impartiale, en date du 28 septembre
1829, a dit : « L'ouvrage qui a pour
» titre : Le Génie du Sacerdoce, par
» l'abbé Mayneau , est un ouvrage qui
» est nécessaire au clergé ; il est pré-
» cieux et capable de donner aux ecclé-
» siastiques le goût de la littérature;
» le style est beau et pur, on y voit le
» portrait du sacerdoce nourri de bons
» principes incontestables, bon catho-
» liqueetbon gallican, sans être ultra,
» justement tollérant sans être relâ-
» ché, etCe »
Beaucoup de savans et vertueux ec
clésiastiques de la capitale m'en firent
des éloges en me faisant de sages ré
X PRÉFACE.
flexions ( i);ma joie redoubla, lors
que à l'apparition du Génie du Sa
cerdoce je fus honoré de plusieurs
lettres flatteuses des personnages les
plus distingués et les plus pieux de la
capitale ; telles que celles de Son Al
tesse Éminentissime Mgr. le Prince
de Croï , cardinal , archevêque de
Rouen , Grand aumônier de France ,
de M. Desjardins, vicaire - général,
archi-diacre de Paris , de M. le baron
deDamas, gouverneur de S. A. R. Mgr.
le duc de Bordeaux, de Son Excellence
Mgr. le Nonce apostolique, arche
vêque de Gènes , dont le zèle aimable,
l'esprit juste et le génie vaste, lui con
cilient la vénération de tous les bons
et savans ecclésiastiques.
C'est d ans ces doux momens où, ces
(i) Un grand nombre d'entre eux me dirent
que j'avais été trop bon de mettre M. l'abbé Gau-
zargueau rang des prédicateurs; ils ajoutèrent de
lui d'autres choses : je leur répondisque j'en étais
affligé, et que j'avais été induit en erreur.
Je d éclareici solennellement que si je savais
que quelqu'un de ceux que j'ai placé dans les
rayons de la gloire sacerdotale eût des senti -
mens contraires à lafoi, je l'en rayerai à l'instant
dans un journal.
PRÉFACE. XI
grands hommes , par l'exemple de leur
piété et de leur science profonde , ex
citant mon émulation , je conçus le
magnifique dessein de travailler au
triomphe de l'Eglise.
Je s ais,par expérience, que dès
l'instant que l'on défend la gloire ro
maine, on devient suspect aux yeux
même de quelques ames qui font pro
fession de piété; mais n'importe, au
cune considération humaine ne sera
capable de me détourner de mon no
ble but ; lorsqu'il s'agit de la grande
cause de la Religion, je n'appréhende
rien. 11 ne faut pas cependant croire
que je sois ultramontain ; je suis tout
dévoué catholique et bon gallican ,
sans être ultra (i) ; je suis sincèrement
attaché aux libertés gallicanes ; mais ,
en véritable chrétienne défends la vé
rité aux dépens de mes intérêts les plus
chers, et avec l'aide du ciel je sais tout
sacrifier pour son triomphe.
Je d iviserai-cet ouvrage en trois li-
(l) J 'aitoujours fait respecter les lois de mon
pays ainsi que le Souverain et l'État; mais je n'ai
jamais aimé les abus qui nuisent à la gloire du
sanctuaire et du trône.
XII PRÉFACE.
vres : l ivrepremier, Triomphe sur
les Hérésies et les Schismes ; livre
second , Triomphe sur le Schisme et
l'Hérésie oui régnent actuellement en
France; livre troisième, Triomphe
des souverains Pontifes sur leurs en
nemis (1).
Je t âcherai d'offrir au lecteur les
combats des Schismatiques et des Hé
rétiques ; je montrerai succintement
leurs erreurs, leurs vices et leur dé
pravation; j'offrirai, à l'admiration
des sages, le tableau des docteurs illus
tres qui lesont réfutés, les conciles qui
les ont solennellement condamnés ;
quelquefois même nous y admirerons
des Hérésiarques qui, pleins d'un es
prit juste, après avoir arboré l'éten
dard de la révolte, s'avouant vaincus,
venaient déposer aux pieds du pontife
toute la puissance de leurs lumières
et de leur gloire, pour unirle triomphe
(1) A près avoir composé cet ouvrage, je l'ai
soumis à M. Marduel, curé de Saint-Roch, doc
teur en Sorbonne, qui, ayant examiné ce qu'il y
a de plu» délicat, n'y a rien trouvé contre la foi
ni les saints canons, en outre , je le soumets au
Saint-Siège
PRÉFACE. XIII
de l eur esprit au triomphe de l'Eglise.
Dans mon second livre, je tâcherai
de renverser le schisme des Puristes
qui règne encore en France , je mon
trerai que s'ils ont déserté fièrement
le giron de l'Eglise , c'est parce qu'ils
n'ont point trouvé dans son sein une
place assez glorieuse ; nous verrons
combien est déplorable l'égarement
de ces hommes aveugles qui ne savent
pas contempler cette époque célèbre,
où le vénérable pontife Pie VII fit la
restauration de l'Eglise gallicane ; où
sa conduite fut un véritable chef-d'œu
vre de sagesse, qui opéra des merveilles
dans toute la France, qui ne formait
qu'un concert de louanges envers les in-
strumens admirables de la Providence.
Je t âcherai de réfuter l'hérésie de
M. Oegger, ancien premier vicaire de
la cathédrale de Paris. Je montrerai
au grand jourl'abîme où il s'est plongé ;
on verra clairement qu'il se croit un
prophète unique envoyé du ciel, pour
annoncer une nouvelle doctrine qui
est ignorée de tout le monde , des
Protestans de toutes les sociétes, et
XIV PRÉFACE.
de l asainte Eglise ; c'est ce qu'on ne
peut apercevoirqu'en approfondissant
son ouvrage très-diffus et très-obscur,
avec beaucoup de réflexion (i).
Dans mon troisième livre, je met
trai la dernière main au Triomphe de
l'Eglise; comme il y a de nosjours beau
coup d'esprit pervers et frivoles qui
(i) S iM. Oegger, ainsi que les puristes sont
mécontens de ma réfutatiou , pour terminer l'af
faire avec plus de pompe , nous défendrons notre
cause solennellement devant tous les savans de
la capitale , soit à la Sorbonne ou ailleurs ; je me
soumets , pour leur satisfaction , à ce combat re
ligieux. Comme , à l'exemple de Goliath , tous les
jours ils insultent la milice sainte d'Israël et son
chef auguste, pour moi, à l'exemple de David,
j'offre volontiers de me mesurer avec eux , avec
l'aide unique de saint Pierre : Quinque lapides , etc.
On me trouvera , tous les lundis à trois heures
du soir, dans la bibliothèque de la ville de Paris;
et si je me trouvais en vacances , mon adresse est
à M. l'abbé Mayneau, auteur, chez AI. Fulcrand
Mayneau père, à Saint-Aphrodise, à la Tuilerie,
à Béziers , département de l'Hérault ; je me ren
drai à l'instant à leurs désirs, manifestés dans une
lettre affranchie et signée de deux témoins remar
quables; et ils se convaincront que lorsqu'il s'agit
de défendre l'Église, je ne recule jamais, à l'exem
ple de saint Augustin , qui combattit publique
ment à Carthage les hérésies en présence de cent
cinquante-neuf évoques donatistes , et de deux
cent quatre-vingt évêques catholiques.
PRÉFACE. XV
s'élèvent c ontrel'autorité romaine, et
vomissent des blasphèmes contre ses
chefs augustes dignes de la vénération
des hommes , j'offrirai , aux yeux de
l'ame fidèle, le tableau véritable, na
turel et magnifique de Pontifes véné
rables, qui ont honoré le trône pon
tifical par leurs vertus, leur zèle, leur
héroïsme, leur science et leur génie;
j'admirerai ceux qui étaient chéris de
tousles esprits, en donnant dans Rome
la liberté à toutes les religions , con
vaincus, comme les apôtres, qu'on ne
doit soumettre les hommes au doux
empirede Jésus-Christ, ni par la force,
ni par la puissance, mais par la per
suasion par la douceur, en leur pro
diguant toutes les richesses de la
charité.
Nous contemplerons leur génie
puissant parcourant l'univers , pour y
opérer des merveilles, en y déployant
avec générosité les trésors de leurs
vastes lumières 5 répandant partout
les charmes, les délices, les doux par
fums de la paix, créant en tout lieu
des établissemens pompeux de bien
XVI PREFACE.
faîsance pour adoucir les maux des
victimes de l'infortuue 5 devenant les
pacificateurs entre les peuples et les
souverains, leur décernant avec jus
tice et sagesse des couronnes légitimes,
versant sureux toute l'étendue de leurs
grâces , de leurs bénedictions, qui de
viennent, pour eux et pour leurs su
jets, lasource merveilleuse de l'abon
dance et du bonheur.
Enfin, nouscontemplerons la gloire
de Rome chrétienne , maitresse de l'u
nivers, portant l'étendard de la croix,
recevant les hommages des mortels
qui s'y rendent journellement de tou
tes les parties du monde , les éclairant
par sa science vaste et profonde, so
lide et immuable , renversant, pulvéri-
. sant , anéantissant ces fantômes d'er
reurs qui s'élèvent sans cesse contre
elle pour déchirer son sein maternel ,
et affermissant de plus en plus sur la
pierre éternelle, malgré les tempêtes
et les orages, ses conquêtes et sou
triomphe !
iivve p remier.
TRIOMPHE
SUR LES
mâffii&saiss wî iliss (Emasmosik
4 TRIOMPHE
ploie à l eursregards toutes les richesses de
sa magnificence, surtout lorsque le soleil
naissant vient donner la vie à tousles êtres,
et embellir de ses rayons dorés les îles voi
sines embaumées de fleurs odorife'rantes.
Un t elspectacle est ravissant sans doute;
mais lorsqu'un vaisseau vaste et solide ,
magnifique et inébranlable est agité par les
tempêtes les plus orageuses, tantôt enseveli
dans l'abîme, tantôt élevé au milieu des airs,
tantôt frappant contre des roches effrayan
tes J ou s'arrêtant sur des bancs affreux de
sable ; lorsqu'ainsi agité pendant des siècles,
il s'arrache de tous les périls les plus immi-
nens, franchit tous les obstacles, brave tous
les écueils, et arrive majestueusement avec
une vigueur toujours nouvelle au port de
la paix , tout couvert de gloire et de lau
riers ; on ne peut s'empêcher d'admirer sa
puissance , de contempler ses merveilles et
son brillant triomphe.
Tel e stle vaisseau de la sainte Eglise qui
réunit merveilleusement dans son sein les
fidèles de l'univers chrétien; dans les ins-
tans heureux de calme , on voit avec ravis
sement ses chers enfansse nourrir ensemble
DE L'ELISE. f)
da pain des anges, se soulager dans leur
infortune , ne former tous qu'un cœur et
qu'une ame, et jouir ici-bas au milieu des
cantiques divins , des délices célestes au
sein d'une paix profonde.
Mais l orsqu'elleest attaquée, poursuivie,
cette mère tendre, et que ses fidèles enfans,
inviolablement attachés à la loi divine, souf
frent héroïquement la persécution , traver
sent les déserts, afin de ne jamais abandon
ner le Dieu de leurs pères , bravent la fureur
des tyrans à l'aurore de leur âge tendre ,
confondent leur orgueil par leur héroïsme,
volent vers l'échafaud pour y cueillir la
palme du martyre; ô! qu'il est beau, qu'il
est magnifique , ce triomphe!
Le sang coule de toute part, des chré
tiens sont moissonnés , soit au printemps de
leurs jours , soit au déclin de leur vie , mai*
il en renaît sans cesse ; le champ du père
de famille s'agrandit : des erreurs grossiè
res s'élèvent, une espèce de trophée de l'E
glise s'efface , mais l'Eglise, toujours puis
sante, rétablit bientôt sa beauté primitive ,
elle se couvre d'une plus grande gloire ail
leurs; que d'autres ennemis lèvent l'étçn
6 TRIOMPHE
dard de la révolte contre elle, des millions
de héros renaissent, l'Eglise, toujours pure,
brillante et glorieuse, s'affermit sur la pierre
contre laquelle viendront se briser tous les
efforts de l'enfer (1), elle élève avec pompe
son triomphe éclatant en répendant ses lu
mières victorieuses sur l'univers chrétien.
Elle se couvre de lauriers, non point
par la force des armes, ni par les gibets,
ni par les chaînes, mais par sa foi inébran
lable, par sa patienc . par son courage
confiant en Dieu et surtout parla vérité,
la justice , et quelquefois par la tolérance.
Comme la colombe plaintive , elle gémit à
la vile de ses chers enfans qui se plongent
dans l'abîme du vice et de l'erreur, elle
élève les mains vers le Tout-Puissant pour
apaiser son courroux, et fléchir la colère
de son bras vengeur.
Sa lumière pure qui brille au sein de ses
fidèles chéris , peut être obscurcie un ins
tant par quelques-uns de ses membres
corrompus, mais son éclat et sa splendeur
(1) TucsPctrus et super hancPeiram edificabo ecclesiam mcam
et portœ inferi non prevatebunt advenus cam. Math. VII , v. a5,
ebap. XVI-XV1II, saint Aug. , liv. I«, du Symbole.
DE L ÉGLISE. 7
ne pourront jamais être anéantis par le
corps de cette société sainte, auguste et ma
gnifique , qui oppose à ses cruels ennemis
les vérités éclatantes des prophéties , ainsi
que leurs effets merveilleux, les prodiges
du Sauveur, la beauté, les charmes, la gran
deur, la noblesse , la doctrine , l'établisse
ment miraculeux du christianisme , les mi
racles opérés dans tous les siècles pour
soutenir la vérité de notre auguste et su
blime religion.
S'ils o sentrésistera sa puissance, en ren
versant de fond en comble la sublimité de
nos écrits sacrés, leur attribuant de fausses
doctrines pour s'affermir avec un acharne
ment pitoyable dans leurs erreurs, et pour
en imposer aux simples et aux ignorans,
l'Eglise offre à leurs regards le tableau
honteux de la corruption humaine, leur
assure que le seul moyen de conserver la
foi est de fuir l'air empoisonné de cette
maudite Babylone qui les séduit.
Tel e stde ses ennemis aveugles la con
duite odieuse, qui seule a le droit de les
faire nommer par Tertulien les meurtriers
de la vérité. Tel est aussi la grandeur , la
8 TRIOMPHE
noblesse a vec laquelle notre mère chérie
triomphe de ses enfans égarés.
Dieu permet ces attaques, ces combats
toujours glorieux à la chrétienté, pour dé
ployer les trésors de sa justice envers les
héros de la religion , qui versent leur sang
pour cueillir des lauriers éternels , au sein
des tempêtes et des orages; pour accorder
une couronne de miséricorde à ceux qui ,
fidèles aux douces invitations de la grâce ,
désertent les voies perverses du monde, en
se jetant avec confiance dans les bras puis-
sans de la sainte Eglise , pour faire éclater
l'héroïsme de religion et de charité, ré
pendre sur les écrits sacrés des lumières
plus éclatantes, affermir la vigilance des
pasteurs et de leurs troupeaux avec le dé
pôt précieux de la foi , faire briller d'un vif
éclat l'autorité de nos magnifiques tradi
tions.
Etant l abase et la colonne de la vérité
que l'esprit saintrend infaillible, elle triom
phera toujours de toutes les hérésies et de
tous les chismes, comme elle l'a faitjusqu'à
nos jours avec une pompe glorieuse.
Je v aistâcher de parcourir rapidement
DE L'ÉGLISE. 9
les e rreursdes chismatiques et des hérésiar-
ques qui ont fait le plus d'éclat dans tous les
siècles , pour en montrer les horreurs, et le
néant en contemplant le triomphe de l'E
glise.
1 0 TRIOMPHE
CHAPITRE II.
Cuisines et Hérésies des premier et deuxième siècles.
Au m ilieude la grandeur, de la pompe,
des prodiges éclatans qui entraînaient des
milliers de mortels au pied de la croix pour
adorer sa puissance et chanter sa gloire, en
contemplanl l'héroïsme des apôtres et l'es
prit saint qui régnait en eux, on vit des
audacieux qui essayèrent d'en ternir la
beauté; mais, dans leurs fatales entreprises,
ils ne firent qu'agrandir leur ignominie ,
et que donner un nouvel éclat au triomphe
de notre auguste religion.
Les premiers hérétiques qui levèrent l'é
tendard de la révolte, pour ravir les con
quêtes glorieuses de l'Eglise naissante de
Jésus - Christ, furent Simon le Magicien,
DE L'ÉGLISE. II
Ménandre , les Nicolaïtes, les Cérinthiens
et les Ebionites.
La première erreur de Simon fut de croire
qu'on pouvait acheter à prix d'argent les
dons merveilleux du Saint-Esprit ; et c'est
ce qui adonné lieu de nommer Simoniaque,
quiconque vend ou achète les choses saintes.
Cet aveugle mortel porta la folie jusqu'à
vouloir se faire reconnaître pour un dieu.
Il prétendait que les hommes etaient les
auteurs de VAncien Testament; il niait la
résurrection des corps , enseignait et prati
quait des infamies abominables. Ce fut saint
Pierre, prince des apôtres, qui, par ses
prières victorieuses , triompha de cet im
posteur au moment où il s'élevait dans les
airs à la vue d'un peuple immense, auquel
il s'était donné en spectacle pour montrer
sa prétendue divinité; mais Dieu qui se
joue, quand il lui plaît, des projets des
méchans, l'ensevelit dans toutesles horreurs
de la honte, en le précipitant du haut des
nues, où l'on contemplait son triomphe ap
parent (1).
(1) Arnove, liv. II, contre les Gentils. Eusèbe , liv. II. de
/
'
13 TKIOMPHE
Menandre fut un de ses sectateurs qui
voulait passer pour le sauveur des hom
mes, donnait un faux baptême, auquel il
attribuait des effets miraculeux, comme une
rie éternelle sur la terre, sans aucune es
pèce de vieillesse.
Les N icoldites, dont il est parlé dans le
second chapitre de YApocalypse , furent
aussi les partisans de Simon. On a cru qu'ils
avaient eu pour coryphée Nicolas , un des
sept diacres de l'église romaine (1).
Les E bionites avec Cérinthe , entre au
tres blasphêmes, vomirent celui-ci : « Que
Jésus-Christ n'était pas Dieu. » Au rapport
de Saint-Jérôme , Saint - Jean écrivit son
évangile pour les confondre (2).
Les hommes apostoliques de ce temps
renversèrent leur système et triomphèrent,
avec une pompe éclatante , de leurs blas
phêmes.
l'Hist. e cclésiastique,chap. XIII. Saint Epiph. , lier. XXI,
liv. I, n. 5. Saint Aug. , Ut. des héré., n. 1. Théodorct ,
liv. I, des Fables hérétiques , chap. Ier, etc.
(1) S aintJérôme, épit. 1 à Héliodorc. Le père Alex., Dis
sertation sur l'Histoire ecclésiastique du premier siècle.
(a) L ivredes écrivains ecclésiast. sur saint Jean, ch. XIX.
DE LÉGLISE. l3
Chismes et Hérésies du second siècle.
Ce s iècleenfanta un plus grand nombre
d'hérésiarques ; ceux que la tradition a of
fert à nos regards sont Saturnin et Basilide;
leurs disciples furent innombrables, ainsi
que les Gnostiques , les Valentiniens , les
Marcionites , les Montanistes, et les Encra
ntes.
Les d isciplesde Saturnin et de Basilide
étaient disciples de Simon le magicien et
deMénandre, ils multiplièrent les extra
vagances de leurs coryphées.
Saturnin fut le premier qui condamna
les noces et le mariage. Basilide osa le pre
mier soutenir que Jésus-Christ n'avait eu
qu'un corps fantastique, et qu'il n'avait pas
été véritablement crucifié. Saint Clément ,
prêtre d'Alexandrie, et saint Irénée ont
confondu ces hérésiarques audacieux , ainsi
que les Gnostiques qui niaient la divinisé
du Sauveur du monde.
Les V alentiniens, les Serdoniens et les
Marcionites propagèrent les hérésies pré
l4 TRIOMPHE
cédentes en donnant un libre essor à leur
imagination fanatique, et malheureuse
ment ils firent tomber dans leurs piéges
séduisans une infinité d'ames faibles.
Saint Epiphane, saint Clément d'Alexan
drie, saint Justin, saint Irénée et Tertu-
lien combattirent ces ennemis de la religion
naissante et en triomphèrent.
Les Montanistes ou Cataphrygiens eu
rent pour chef Montan , Phrygien de na
tion, qui voulait passer pour le Saint-Es
prit ou Paraclet. Il se jeta dans un abîme
d'erreurs absurdes ; il prétendait que les se
condes noces devaient être prohibées; vou
lait introduire l'obligation de trois carêmes,
au lieu de se contenter d'un seul , d'après
la tradition des apôtres. Entre autres choses
ridicules , il enseignait que l'Eglise n'avait
point le pouvoir d'absoudre de tous les pé
chés.
Tertulien , qui était une des plus écla
tantes lumières du second et du troisième
siècle, eut le malheur de tomber dans l'hé
résie des Montanistes, lui qui avait si so
lidement écrit contre les hérésies , qui avait
établi dans ses ouvrages des principes pour
DE L ÉGLISE. Ï'J
réfuter i nvinciblementtoutes les erreurs de
Montan. S'il avait voulu, ce grand homme,
se soumettre au jugement de la sainte Eglise,
il n'aurait point perdu la gloire éclatante
dontiljouissait dans son sein glorieux (1).
Tatien e tses disciples appellès les Encra-
tites, prohibaient la viande, le vin et le ma
riage , c'est ce qui les fit appeler Encratites,
nom grec qui signifie continent. Ils n'of
fraient au sacrifice de la messe que de l'eau ,
ayant en horreur le vin ;ils niaient qu'Adam
fut sauvé.
Entre a utressavans de leurs siècles, saint
Kpiphane , saint Irénée , saint Clément
d'Alexandrie , et Origène confondirent ces
hérétiques, et en triomphèrent.
Ces d ésertions, ces guerres intestines
semblent , aux yeux des ignares , des hu
miliations et des défaites pour l'Eglise. Non,
non; il en est de ces combats comme de
ceux des guerriers illustres, qui, en exi
lant leurs ennemis vaincus, augmentent
leur gloire, multiplient leurs lauriers et
leurs triomphes.
(1) Eusèbe , au cinquième livre de son Histoire ecclés. rap
porte le nom des auteurs qui ont écrit contre cette hérésie.
1 f ) TRIOMPHE
CHAPITRE III.
Chismes et Hérésies du troisième siècle.
Malgré la grandeur, la beauté, l'éclat,
la magnificence de la religion chrétienne,
qui fleurissait alors , on vit des enfans nés
dans son berceau , à lombre des autels, de
venir assez téméraires pour lever l'étendard
de la révolte contre leur mère tendre, qui
les avait enfantés en Jésus-Christ, et qui leur
prodiguait ses grâces et ses bienfaits les plus
doux.
Les Novatiens, les Sabelliens, les Paulia-
nistes, les Manichéens et les Origénistes for
mèrent des sectes qui firent du ravage dans
la vigne chérie du Seigneur.
Les Novatiens commencèrent par être
chismatiques et finirent par être hérétiques.
DE L ÉGLISE. i J
Ce chisme prit sa source dans Novatien, qui
voulut se faire élire pape à la place de saint
Corneille, qui avait été canoniquement
élu. Saint Cyprien combattit fortement ce
chisme, et c'est dans cette époque qu'il
écrivit son magnifique ouvrage sur l'unité
dela sainte Eglise, livre capable de ren
verser seul , toutes les hérésies , et tous les
chismes anciens , modernes et futurs (1).
L'hérésie des Novatiens consistait princi
palement en ce qu'ils prétendaient que la
sainte Eglise n'avait pas le pouvoir de re
mettre les grands crimes après le baptême.
Saint Basile, saint Ambroise , saint Paucien,
évêque de Barcelone, et saint Cyprien,
écrivirent contre cette hérésie, qui fut con
damnée par le concile général de Nicée et
par plusieurs autres tenus en .Italie et en
Afrique.
Les S abelliens, disciples de Praxeas , de
Noëtus et de Sabellius , prétendaient, avec
les impies Sociniens , que Dieu ne subsiste
pas en trois personnes , mais que les noms
(1) L ettrede Corneille h Fabius d'Antioche , dont plusieurs
fragmens sont rapportés par Eusèbe , liv. VI , de l'Hist. ecclé».
chap. XLII1.
a
t8 . TRIOMPHE
de Père , de Fils et de Saint-Esprit sont
différons noms qui conviennent à une
même personne.
Cette h érésiedonna lieu à celle de Paul
de Samosates , évêque d'Anlioche, homme
corrompu et infecté des principes de Sabel-
lius et des hérétiques anciens , réfutés par
saint Jean févangéliste. Il nia la divinité de
Jésus-Christ, et fut condamné dans deux
conciles d'Antioche (1).
Ces h érésiesfurent condamnées dans le
premier concile général de Nicée et dans
les conciles d'Antioche ; entre autres pères
de l'Eglise , saint Denis d'Alexandrie, saint
Athanase et saint Basile combattirent avec
un éclatant succès ces hérétiques.
Les Manichéens renouvelèrent dans ce
siècle un gr/md nombre d'erreurs des hé
résiarques du premier et second siècles : ils
admettaient deux principes, l'un bon et
l'autre mauvais; ils attribuaient à chaque
homme deux ames , l'une bonne et l'autre
mauvaise ; ils interdisaient et condamnaient
le mariage ; ils disaient que Jésus- Christ
(1) Tenus l'an 266 et 27a , septième livre de l'fliat. ecclés.
d'Eusèbe.chap. VIII.
DE L'ÉGLISE. i()
n'avait eu qu'un corps fantastique : ils
niaient la liberté de l'homme , le péché ori
ginel, la nécessité du baptême et de la foi.
Ils rejetaient l'autorité de l'Ancien et du
Nouveau Testament, prétendant que Dieu
n'en était pas l'auteur. Ils avaient plusieu rs
autres imaginations pernicieuses qu'on voit
dans saint Augustin.
Ce s aintdocteur connaissait à fond leur
corruption et leurs dogmes, parce qu'il
avait eu le malheur de s'engager dans leur
secte avant le baptême ; mais il déserta leur
bannière profane apres avoir aperçu l'extra
vagance de leurs sentimens; et Dieu se ser
vit de la puissance de son génie pour les
confondre (1).
Les O rigénistes soutenaient les erreurs
d'Origène, qui fut l'homme le plus savant
et le plus renommé de son temps ; les prin
cipales erreurs dans lesquelles il s'est plongé
avec ses disciples, sont, que l'amede Jésus-
Christ avait été unie au Verbe éternel avant
(i) C ettehérésie est prédite et condamnée en termes for
mels par l'apôtre des nations , ch, II, 1. Tbimoth. 4 et suiv.
Saint Léon, sermon i5 qui est le 5, sur le jeûne du dixième
mois , chap. IV et VI. Sermon 67 qui est le 18 , sar la passion
du Sauveur, chap. V.
2 0 TRIOMPHE
l'incarnation : que Fame de chaque homme
subsistait avant son corps, et n'était en
voyée dans le corps humain que comme
dans une prison , en punition de ses anciens
péchés : que Jésus-Christ était mort, non-
seulement pour les hommes, mais encore
pour les démons , et que les peines de l'en
fer ne seraient pas éternelles. On l'accuse
d'avoir été le précurseur des Pélagiens sur
le péché originel et sur la grace de Jésus-
Christ.
Des t héologiensont cru qu'Origène n'a
vait point enseigné ces erreurs; mais que
ses disciples en avaient augmenté ses écrits,
pour leur donner plus de vogue, par le nom
de ce grand homme qui était l'admiration
de son siècle (i).
Saint Epiphane et saint Jérôme sont les
saints pères qui ont renversé les systèmes
des Origénistes, qui furent condamnés dans
plusieurs conciles généraux et particuliers ,
tenus en Orient et en Occident ; ainsi que
(i) Ceux qui veulent approfondir cette question peuvent
consulter M. Tillemont, le père Alexandre Dupin, Huet,
évêque d'Avranches , dans sa préface sur les Œuvres d'Ori
gine le père Halloix et les autres auteurs qui ont écrit sur
cette matière.
DE L ÉGLISE. 1 T
dans l ecinquième concile général tenu à
Constantinople en 55a, sous le pontificat
de Vigile et sous le règne de l'empereur
Justinien.
Bien l oinque ces erreurs effrayantes en
vironnassent de nuages le berceau de la re
ligion, elles faisaient éclater sa puissance,
lui donnaient de la pompe, et contribuaient,
à son triomphe.
2 2 TRIOMPHE
CHAPITRE III.
Chismes et Hérésies du quatrième siècle.
Comme un conquérant humain qui rem
plit la terre du bruit de ses merveilles , gé
mit au milieu de sa gloire, sur ses ennemis
qui versent leur sang pour ne pas vouloir
se rendre sous ses drapeaux, ainsi l'Eglise
sainte, qui tient l'univers sous sou doux
empire, gémit environné de l'éclat de sa
gloire , sur ses enfans aveugles qui se livrent
à la mort spirituelle, pour soutenir les com
bats de leurs erreurs : ce fut surtout dans ce
siècle qu'elle versa des torrens de larmes ,
et que son tendre cœur fut percé de mille
douleurs, sans néanmoins perdre de sa puis
sance et de sa gloire.
On v itnaître dans ces jours de deuil un
de l'église. • a3
nombreinfini d'hérésiarques audacieux qui
déployèrent toutel'étendue de leurgénie ma
gique. Les principaux furent les Donatistes^
les Ariens, les Macedoniens, lesAnome'ens,
les Aériens, les Photiniens , les Messaliens ,
les Lucife'riens , les Appolinaristes, les Pris-
cillianistes et les Jovinianistes.
Les D onatistes furent d'abord chismati-
ques et ensuite hérétiques; leur chisme dut
son origine à un certain Donat , évêque de
Cases-Noires, en Afrique , qui eut la témé
rité d'ordonner Majorin, évêque de Car-
tage , au préjudice de Cécilien , évêque lé
gitime, qui avait succédé canoniquement à
Mensurius. ' • :
Après l amort de Majorin, les chismati-
ques élurent un autre évêque , nommé
Donat, qui fit du ravage dans la vigne chérie
du Seigneur (1). •»
Les D onatistesjoignirent bientôt l'héré
sie au schisme; leurs erreurs principales
étaient que le baptême et les autres sacre-
mens donnés hors de l'Eglise étaient nuls :
qu'il fallait rebaptiser tous les hérétiques ;
(1) Dupin, dans «on éiliiion d'Optai. i ". '. . . ' .
24 , TRIOMPHE
que l 'Eglisesainte était ruinée de fond en
comble , et qu'elle n'existait que dans leur
société ; c'est d'après ces conséquences
qu'ils ordonnèrent des prêtres , des évêques,
pour tous les lieux de l'Afrique, où leur
chisme était répandu , prétendant que toutes
les ordinations faites par les évêques catho
liques étaient nulles, que les pasteurs ca
tholiques étaient déchus de tout droit au
ministère.
Us déployèrenttoutes les horreurs de leur
fureur et de leur rage dans les Eglises dont
ils purent se rendre maîtres; ils osèrent,
ces monstres , porter leurs mains sacriléges
sur la sainte Eucharistie , l'offrir avec im
piété à l'avidité des chiens, qui,aussitôt après,
se précipitèrent avec rage sur ces audacieux
sacriléges et les dévorèrent. Les vases sacrés
fftrent profanés, les autels renversés, les
huiles saintes répandues dans le lieu saint et
foulées aux pieds. - . ;
Je ne puis concevoir comment les héré
tiques entreprennent de répéter sans cesse
que l'Eglise romaine les persécute ; etjamais
elle ne l'a fait, et s'il ait existé des Chrétiens
qui , de leur propre gré , aient causé quel
DE LÉGLISE. 2 5
que t rouble,c'est parce qu'ils tâchaient de
se défendre contre ceux qui leur faisaient
du mal. Mais la sainte Eglise n'a jamais ap
prouvé aucun mal : pourquoi donc, crient-
ils sans cesse que les Catholiques romains
attenteraient à leur vie , s'ils en avaient le
pouvoir. Rome ne nous prêche que l'union,
la fraternité, le pardon des injures des en
nemis , elle nous engage à faire du bien à
ceux qui nous font du mal. Bene facile his
qui oderunt vos. Telle est, telle a été et
telle sera toujours la doctrine pure de cette
mère tendre et chérie , qui régit sagement
l'univers chrétien.
Dans c emalheureux siècle ces sectes se di
visèrent entre elles , mais elles se réunirent
par une haine implacable pour ravager le
champ légitime du père de famille : c'est ce
que font ordinairement tous ceux qui déser
tent les drapeaux de Jésus-Christ , comme
l'a fort bien remarqué Tertulien (1).
Ces h érétiquesfurent condamnésdans un
concile d'Arles, en 314, et dans un autre
tenue à Rome, en3i3. Ils persistèrent dans
(1) T ertulien,Ht. de» Prescriptions , chap. XLI .
l6 TRIOMPHE
leur h érésieet dans leur chisme jusqu'au
siècle suivant. Pour les réunir au sein de
l'Eglise, l'empereur Honorius proposa des
conférences entre les évêques catholiques,
et ceux de la partie adverse.
Les d ébatseurent lieu à Carthage en 4 1 1 ;
on y vit cent cinquante-neufprélats donatis-
tes et deux cent quatre-vingts évêques catho
liques; mais ces hommes aveugles furent
confondus; un grand nombre déchirèrent
le bandeau fatal qui couvrait leurs yeux, et
les ouvrirent à la lumière pure qui les
inonda de ses charmes ravissans.
Ce beau triomphe appartient à saint
Augustin auquel tous ses collègues véné
rables avaient laissé l'honneur du combat
religieux. . . v
Le z èleépiscopal se distingua dans cette
époque célèbre d'une manière éclatante. Les
évêques catholiques offrirent d'un consen
tement unanime le partage de leur siége , et
même leur siége propre aux Donatistes., s'ils
voulaient rentrer dans le giron de l'Eglise»
cette secte diminua peu à peu, et l'hérésie
s'éteignit (l).
(1) Optat en a fait l'histoire , »aint Aug. a écrit contre cnx.
DE L ÉGLISE. . 7-7
On a beau vomir des blasphêmes contre
la doctrine pure de Rome : ce n'est point
par lu force des armes ni par la contrainte
qu'elle essaie de ramener les ames égarées,
mais par le dévouement, par la bienfai
sance, en se dépouillant de ses biens légi
times en leur faveur, comme nous le voyons
par ces prélats distingués, qui auront un
nom immortel dans nos annales sacrées et
une gloire brillante dans la Jérusalem cé
leste.
On c onnaît assez les Ariens (t) pour les
coups éclatans dont ils frappèrent impu
demment la société catholique. L'erreur
principale flAnus, prêtre d'Alexandrie,
a été celle de Paul de Samosate sur la Tri
nité. Il insistait principalement sur la per
sonne du Fils de Dieu, et prétendait que
le Verbe n'était pas co-éternel ni consub-
stantiel k Dieu son père, et que par consé
quent Jésus-Christ n'était pas véritable
ment Dieu.
(1) Hermant, dans la Vie de saint Athanase; Dupin, dans sa
Bibliothèque des Acteurs ecclésiastiques, les auteurs du pre
mier concile de Nicée, imprimé à Paris , en 1691; Tillemont,
dans ses Mémoires sur l'histoire du quatrième et cinquième
siècles , où il est parlé de l'Arianisme.
28 TRIOMPHE
Ces malheureux se divisèrent en plu
sieurs parties; mais ils s'unirent pour s'ar
mer contre la sainte Eglise : ils firent jbuer
tous leurs secrets ressorts pour jouir de la
puissance séculière, et par ce moyen ils
firent de honteux et rapides progrès; et
persécutèrent d'une manière atroce les
Catholiques.
Plusieurs grandshommes réfutèrent leurs
erreurs, et la vérité triompha. Saint Au
gustin, saint Ambroise, saint Epiphane,
saint Cyrille d'Alexandrie , saint Basyle ,
saint Grégoire de Nazianze, saint Phœba-
dius , évêque d'Agen ; saint Hilaire, évêque
de Poitiers; saint Athanase, et saint Alexan
dre , évêque d'Alexandrie , furent les intré
pides défenseurs de la foi contre cette secte
effrayante, qui fut condamnée par le grand
concile de Nicée, qui est le premier des
conciles généraux assemblés en 325.
Macédonius, arien de profession, s'em
para du siége de Constantinople par la fac
tion des hérétiques, et en ayant été chassé,
il publia une nouvelle hérésie, dontles sec
tateurs furent appelés Macédoniens. Elle
consistait à nier la divinité du Saint-Esprit,.
DE L'ÉGLISE. 2Q
comme c elled'Arius, à nier la Divinité du
Verbe.
Saint Augustin et saint Ambroise, saint
Epiphane , saint Grégoire de Nyce , saint
Basyle, saint Athanase, sont ceux qui ont le
plus écrit contre cette hérésie, qui fut con
damnée par le premier concile de Constan-
tinople, qui est le second concile général
tenu en 381.
Les Anoméens ou Eunomiens eurent pour
chefs, Eunomius, évêque de Cysique, dis
ciple d'Aëtius , diacre d'Antioche , sur
nommé YAthée) il joignit beaucoup d'im
piétés à celles de Macédonius et ftArius : il
prétendait que la nature de Dieu n'était pas
incompréhensible, et qu'il connaissait Dieu
aussi parfaitement que Dieu se connaissait
lui-même.
Il j etaitdu ridicule sur les reliques des
martyrs et sur les prodiges que Dieu opé
rait à leurs tombeaux; il renversa la forme
du baptême , et ne voulut point qu'on le
donnât au nom de la Trinité , aussi il re
baptisait les hérétiques qui entraient dans
son parti; il méprisait les apôtres et les pro
phêtes; il prétendait que les plus grands
3© TRIOMPHE
crimes n 'étaientpas un obstacle au salut,
pourvu qu'on embrassât ses opinions, et
qu'on eût la foi dont il faisait lui-même
profession. Des hérétiques semblables chas
sés de l'Eglise ne pouvaient contribuer
qu'à son triomphe.
L'empereur Théodose fit tous ses efforts
pour éteindre cette secte. Théodoret, saint
Augustin, saint Epiphane, saint Chrysos-
tôme, saint Basyle, saint Grégoire de Nice
renversèrent par leurs savans écrits cette
hérésie , et en triomphèrent.
Aérius, p rêtrede l'église de Sébaste ,
partisan des opinions d'Arius, composa plu
sieurs erreurs que les Calvinistes ont re
nouvelées dans une époque II prétendait
qu'il n'y avait point de différence entre les
évêques et les prêtres , et qu'ils étaient
égaux. Il ne voulait ni prières pour les
morts, ni jeûnes, ni abstinences; il affec
tait de faire meilleure chère pendant le ca
rême, les mercredis et les vendredis; il
choisissait quelquefois les dimanches pour
jeûner.
Les dogmes de cet audacieux hérésiarque
ont été condamnés dans presque tous les
de l 'église. 3r
•
conciles tenus depuis ce temps-là. Saint
Augustin et saint Epiphane réfutèrent cette
hérésie avec un succès brillant.
Photin p ortases extravagances plus loin
qu'Anus; ses erreurs ressemblaient plus à
celles de Paul de Sarnosate et des Socinieos,
qu'à celles des Ariens : il prétendait que
Jésus-Christ était un pur homme , et qu'il
n'avait rien qui subsistait avant sa naissance
temporelle. Un grand nombre de conciles
ont foudroyé cet audacieux hérésiarque.
Les M essaliens, ou enthousiastes, étaient
à peu près semblables aux Quiétistes; leur
dogme consistait à nier la nécessité du bap
tême, à croire que l'oraison mentale a la force
d'effacer les péchés et de chasser les démons
de l'âme, ilsenseigaient que la prière devait
tenir lieu de tout; pour tout exercice ils
priaient ou dormaient tout le jour. Ils pré
tendaient être favorisés d'un grand nombre
de révélations, et se donnaient pour gens
forts spirituels; mais ils négligeaient la
mortification , et vivaient dans un horrible
libertinage.
Ils ne firent aucune secte à part, parce
qu'ils se cachaient, en niant même qu'ils
32 . TRIOMPHE
fussent imbus de telles erreurs. Théodore*
et saint Epiphane nous rendent savant sur
ce point : ces hérétiques furent condamnés
dans le concile d'Ephèse, qui est le troi
sième général (1).
Lucifer, évêque de Clagliari en Sar-
daigne , abandonna la communion des
évêques catholiques , parce qu'ils rece
vaient dans la société des fidèles, des Ariens
convertis (2).
On nomma Lucifériens ceux qui persis
tèrent dans ce chisme , et plusieurs d'entre
eux joignirent l'hérésie au chisme, préten
dant qu'il fallait rebaptiser les Ariens qui
revenaient à l'église. On les accusait aussi
d'enseigner que les ames étaient corporelles
et qu'elles étaient engendrées comme les
corps. Saint Augustin et saint Jérôme écri
virent contre les Lucifériens avec un écla
tant succès.
Apollinaire , prêtre de l'église de Lao-
(1) A ct.7, part, a , voy. saint Epiphane Théodoret , liv. IV,
des Fables hérétiques, chap. XI.
(a) S aintAug. , let. i85 on 5o , à Boniface, chap. X, D. 47,
liv. du Combat chrétien de Agone christlane chap. XXX,
n. 3a , et sur les ps. 67 , n. 5g.
DE l'église. 33
dicée, e utbeaucoup de disciples appelés ap-
pollinaires. Ils enseignaientque Jésus-Christ
n'avait point d'ame humaine, mais que le
Verbe de Dieu animait son corps. Que du
Verbe et du corps de Jésus-Christ il s'était
fait une seule et même substance; en sorte
que le Verbe avait souffert, et était vérita
blement mort sur la croix; que la chair de
Jésus-Christ n'avait pas été formée du corps
de la sainte Vierge , mais qu'elle était venue
du ciel; que c'était la substance même du
Verbe actuel qui s'était changée en corps;
, que le Saint-Esprit était moins grand que
le fils et le fils moins grand que le père;
Ce fut exactement l'erreur des Millenaires
qu'ils renouvelèrent.
Ils f urent condamnés dans le concile
d'Alexandrie, Fan 362; dans un concile
de Rome, en 373; dans un concile d'An-
tioche, en 3y8 ; et enfin dans le second
concile général, tenu pour la première fois
àConstantinople, l'an 38i.Saint-Fulgence,
saint Arnbroise, Théodoret, saint Grégoire
de Nyce, saint Grégoire de Nazianze et
saint Athanase les confondirent par leurs
réfutations victorieuses.
3
34 TRIOMPHE
Priscillien , homme de qualité de Sara-
gosse, en Espagne, forma une secte qu'il
eut soin de nourrir des erreurs des Sabel-
liens, des Manichéens et des Gnostiques. Il
permettait le mensonge et le parjure pour
se cacher plus aisément.
Sulpice S évère parle fort de ces héré
tiques au second livre de son histoire, et
c'est à cette époque que saint Augustin
écrivit contre le mensonge. Ils furent con
damnés dans plusieurs conciles : dans ce
lui de Saragosse, en 38o; dans le premier
de Tolède , en 4oo ; dans deux autres con
ciles d'Espagne, dont on ignore la date, et
dans le concile de Prague, en 56g.
Jovinien e utplusieurs disciples nommés
Jovinianistes; leurs erreurs étaient que l'é
tat de mariage était aussi parfait devant
Dieu que celui de la virginité et de la vi-
duité; que c'était une dévotion mal enten
due que de jeûner et de s'abstenir de la
viande en espritde pénitence; que l'homme,
après le baptême , élait impécable; que les
saintsavaient tous le même degré de gloire;
que tous les péchés étaient égaux , et qu'on
ne devait pas distinguer entre les véniels
DE L'ÉGLISE. 3 )
et l esmortels; que Jésus-Christ n'etait pas
né d'une vierge : c'est ce qu'enseignent au
jourd'hui les protestans, en osant dire qu'ils
ne font que suivre la doctrine de la primi
tive Eglise.
Ces e rreurs furent condamnées par le
concile de Trente. L'empereur Théodose fit
des -lois pour les éteindre. Le pape saint
Cyrice les condamna dans un concile tenu
à Rome en 3go. Saint Augustin , saint Am-
broise, saint Jérôme ont combattu ces er
reurs et en ont triomphé.
Sans doute dans ces temps orageux l'E
glise , cette mère tendre et chérie, essuya
des larmes, des angoisses, en voyant son
corps auguste affligé de plusieurs plaies ef
frayantes; mais elles ne servirent qu'à ré
veiller la foi d'un grand nombre de fidèles,
et à faire trembler pour leur salut un grand
nombre de ceux qui étaient frappés d'un
état léthargique; ils se réveillèrent du mi
lieu des ombres de la mort, pensèrent au
.Dieu auquel ils n'avaient jamais pensé,
aimèrent la religion qu'ils avaient toujours
méprisée , embrassèrent la vertu qu'ils
avaient toujours détestée, s'y attachèrent
36 TRIOMPHE
inviolablement, firent éclater un courage
héroïque, rendirent gloire à l'Eglise, la cou
vrirent de lauriers , au milieu des horreurs
des combats, que leur livrèrent ses cruels
ennemis.
DE LÉGLISE. 37
CHAPITRE V.
Chismes et Hérésies du cinquième siècle.
Réjouissons-nous en voyant sans cesse
agir sur son Eglise le bras puissant du Sei
gneur qui la soutient et l'affermit au milieu
des orages. Ce qui semble souvent l'humi
lier contribue à sa gloire et à son triomphe.
Ce siècle, quoique un peu plus paisible que
le précédent, en offre des preuveséclatantes.
Entre a utreshérétiques, Vigilance, les
Pêlagiens , les semi-Pêlagiens , les IVesto-
riens , les Enfichions , furent les principaux
qui essayèrent de faire quelques incursions
dans le champ du père de famille.
Vigilance, prêtre de Barcelonne, com
battit la vénération des reliques, l'interces
sion et l'invocation des saints. Il se déchai
38 TRIOMPHE .
liait c ontreles prodiges qui éclataient aux
tombeaux des martyrs, et traitait de culte
superstitieux d'y faire brûler des cierges.
Il enseignait que l'état de virginité ou de
célibat devait être prohibé, et que cet état
n'était point préférable au mariage. Ces er
reurs furent condamnées dans la personne
deJovinien, et réfutées par saint Jérôme.
Célestius et Pelage ont été les coryphées
des Pélagiens. Les fondemens de cette hé
résie reposaient sur ce quidam avait été
créé pour mourir, qu'il tombât dans le pé
ché ou qu'il n'y tombât pas ; que son
péché n'avait nui qu'à lui seul; que les en-
fans ne naissent coupables d'aucun péché
originel, et qu'en conséquence le baptême
n'était pas nécessaire au salut; que la con
cupiscence n'avait rien de mauvais ; que
l'oubli ou l'ignorance ne pouvaient point
être péché; qu'il dépendait de l'homme,
s'il voulait , d'être sans passions et sans au
cun mouvement désordonné; que les vertus
n'étaient pas des dons de Dieu, mais des effets
purement naturels de notre humanité.
S'ils a dmettaient le nom de grâce et sa
nécessité, ils entendaient par-là les dons
de l'église. 3g
de Dieu purement naturels , ou les grâces
externes, comme sont les bons exemples,
les miracles, les instructions, ou les grâces
qui éclairent interieurement sans qu'elles
agissent; tout au plus, d'après ces hérésiar
ques , la grâce interne était utile, mais non
pas nécessaire, etc., etc.
Saint Germain, évêque d'Auxerres, saint
Loup de Troies, firent tous leurs efforts
pour détruire cette hérésie, répandue en
Angleterre pendant que Pelage vivait. Saint
Jérôme composa plusieurs traités contre
les Pélagiens. Saint Augustin, l'illustre co
lonne de l'Eglise de ce temps, mérita, en
triomphant de ces hérétiques, le titre glo
rieux de docteur de la grâce. La sainte
Eglise romaine,avec ses souverains pontifes,
admira la puissance de son génie religieux.
Ces h érétiques furent condamnés par le
premier concile, qui fut celui de Carthage,
en 412j parle concile de Diospolis, en Pa
lestine, en 415; par un autre concile tenu
à Carthage , en 416; par le concile de Mi-
lève, la même année. Innocent 1er les con
damna l'an 4i7i et, après cet anathême, saint
Augustin regarda cette affaire comme ter
4o TRIOMPHE
minée. Zozime , successeur du pape Inno*-
cent, trompé par les artifices de Célestius
et de Pelage, écrivit en leur faveur aux
évêques de l'église d'Afrique.
Ceux-ci tinrent un concile Pan 4'7> ou
ils condamnèrent de nouveau les Pélagiens,
et avertirent le pape Zozime de l'artifice
des hérétiques. Ils en tinrent un autre, en
4i8, où les Pélagiens furent également
condamnés.
Le S aint-Père, après un mur examen,
condamna Pelage et Célestius avec leurs
partisans , et envoya des anciclyques à
toute l'Eglise pour publier son jugement,
qu'on accueillit avec une vive allégresse.
Célestin Ier confirma les décisions de ses
prédécesseurs, et le concile général d'E-
phèse, tenu l'an 43 1, acheva de confirmer
toutes ces condamnations légitimes.
Après l esPélagiens s'élevèrent les semi-
Pélagiens : ils admettaient le péché origi
nel et la nécessité d'une grâce interne pour
parvenir au salut; mais ils croyaient que
l'homme pouvait par ses propres forces
mériter la foi et la première grâce néces
saire pour le salut.
DE L'ÉGLISE. 4 r
Ils a vaient ajoute à ces erreurs un grand
nombre d'autres, qui furent réfutées par
saint Augustin dans un ouvrage de la pré
destination. Ce saint mourut en réfutant
ces hérétiques.
L'an 4g4 1 Ie p<ipe Pélage condamna les
livres de Cassien et de Fauste, semi-Péla-
giens, et autorisa ceux de saint Augustin.
Hormisdas , son successeur, fit la même
chose. Le second concile d'Orange, de l'an
52g , et le concile de Valence en Dauphiné,
tenus peu de temps après, condamnèrent
les erreurs des semi-Pélagiens par les ou
vrages de saint Augustin. Boniface II con
firma ces conciles. Saint Prosper , saint
Fulgence , saint Cesaire d'Arles soutinrent
la doctrine de l'Eglise et triomphèrent de
ces erreurs fanatiques.
Les N estoriens eurent pour coryphée
Nestorius. Son hérésie fit un grand ravage
dans l'Eglise , et subsiste encore dans plu
sieurs endroits de l'Orient.
1° I lprétendait qu'il y avait deux per
sonnes en Jésus-Christ , et que le Fils de
Dieu n'était pas uni , comme parle l'E
glise, hypostatiquement, mais seulement
/p TRIOMPHE
accidentellement au Fils de l'Homme ; en
sorte que Jésus-Christ n'était Fils de Dieu
que par adoption.
2* I lprétendait , par une suite nécessaire
de ce blasphème, que la sainte Vierge n'é
tait pas mère de Dieu, puisque le fils qu'elle
avait mis au monde n'était pas Dieu en sa
propre personne, comme il le soutenait au-
dacieusement.
Le jugement du pape Célestin Ier, qui le
condamna, fut accueilli, avec acclamation,
et ratifié par le concile général d'Ephèse ,
convoqué exprès pour exterminer cette hé
résie, l'an 43 1. Saint Cyrille, patriarche
d'Alexandrie, saint Proclus , évêque de
Cyzique, le combattirent fortement et fu
rent victorieux.
Les E utichienseurent pour chef Eutichès,
prêtre, abbé d'un monastère célèbre de
Constantinople; son hérésie, qui est dia
métralement opposée à celle des Nestoriens
existe encore en Orient. Nestorius prétendait
qu'il y avait deux personnes en Jésus-Christ,
comme il a deux natures : Eutichès voulait,
au contraire, qu'il n'y eut qu'une nature en
Jésus-Christ; parce que l'Eglise avait décidé
DE L'ÉGLISE* 43
contre N estoriusqu'il n'y avait qu'une per
sonne ; il renouvelait, en quelquesorle, l'hé
résie iïAppollinaire, parce que Appollinaire
prétendait que la nature humaine avait été
absorbée par la nature même du Fils de
Dieu, et que le corps de Jésus-Christ n'a
vait pas été véritablement formé du corps
de la sainte Vierge, tandis que Eutichès
reconnaissait que le corps de Jésus-Christ
avait été véritablement formé du corps de
la sainte Vierge; mais il prétendait que la
nature humaine et la nature divine, étant
unies en la personne de Jésus-Christ, sans
aucune division, il ne résultait de cette
union qu'une seule nature; tandis que l'E
glise a toujours cru que l'union des deux
natures, en la personne du Fils de Dieu,
n'empêche pas que chacune des deux na
tures ne subsiste sans confusion.
Dioscore , patriarche d'Alexandrie , se
déclara le protecteur de cette hérésie, et
étant soutenu de l'empereur Théodose-le-
Jeune, dont les hérétiques avaient surpris
la religion, il tint un faux concile à Ephèse,
où il ne voulut admettre ni les légats du
pape saint Léon , ni saint Flavien ; il les fit
44 ' TRIOMPHE
au c ontraire Iraiter de la manière la plus
indigne, et y fit absoudre Eutichès.
Sai^t F lavien, patriarche de Constanti-
nople, s'opposa courageusement aux pro
grès de cette secte; l'an 44g, d tint un
concile dans cette ville où Eutichès fut
condamné; mais ce saint patriarche fut mal
traité, on l'accabla de coups , il reçut plu
sieurs blessures , et fut couronné martyr
par la fureur des hérétiques. C'est pour cela
qu'on donna à ce faux concile le nom de Bri
gandage d'Ephèse,Latrocinium Ephesinum.
Les ennemis de la religion doivent être
réduits au silence, en voyant qu'à cette
époque les catholiques , doux comme des
agneaux , bien loin de faire une légère of
fense à quelqu'un, furent impitoyablement
massacrés par les ordres ou par les conseils
des hérésiarques.
Comment osera-t-on nous répéter sans
cesse que la sainte Eglise Romaine veut
qu'on détruise par le fer et le feu ses enne
mis? non, non; elle ne veut pas la mort
des pécheurs , mais elle désire qu'ils vivent
et qu'ils se convertissent. Nolo mortem
peccatoris , sed ut convertalur et vivat.
DE L'ÉGLISE. 4r)
Saint Léon défendit courageusement la
foi de l'Eglise. L'empereur Marcien, qui
succéda à Théodose-le-Jeune , fit éclater
admirablement sa piété dans le concile de
Calcédoine; ce concile, qui fut le quatrième
général, se tint l'an 45 1- Eutichès et son
hérésie furent condamnés; l'impie Dioscore
fut déposé; tout ce que saint Léon avait
écrit, contre cette hérésie, fut reçu avec de
grands applaudissemens , et on éleva un
triomphe éclatant à la doctrine de la sainte
Eglise.
Les ennemis du concile de Calcédoine
formèrent différentes sectes ; la plus fameuse
fut celle des Acéphales, ainsi nommés,
parce qu'ils n'eurent d'abord aucun chef,
et qu'ils se séparèrent également du giron
de l'Eglise, et du parti de Pierre Mongus ,
faux patriarche d'Alexandrie , qui proté
geait les Eutichiens de tout son pouvoir.
Les Acéphales furent aussi appelés Sévê-
rins, parce que Sévère, après s'être emparé
du siége patriarchal de l'Eglise d'Antioche,
se mit à la tête de ces hérétiques pour agran
dir le domaine de son usurpation, et donner
un plus grand éclat à son zèle fanatique.
4<> TRIOMPHE
Au s ujetdes Prédestinatiens, il semble
qu'il y a quelque difficulté. Le sentiment le
mieux fondé est qu'ils se formèrent d'un
petit nombre de personnes, qui, déduisant
de fausses conséquences des principes de
saint Augustin sur la grâce et sur la pré
destination, prétendaient que Dieu ne vou
lait pas le salut de tous les hommes; qu'il
prédestinait les réprouvés au mal et à la
damnation éternelle, sans aucun mérite
précédent; que la prédestination et la grâce
imposaient à l'homme une nécessité d'agir
incompatible avec la liberté.
Fauste , évêque de Riez, s'étant aperçu
qu'un prêtre, nommé Lucidas, était dans
ces erreurs, lui avait écrit pour l'en détour
ner. Deux conciles tenus, l'an 47$, l'un à
Arles, l'autre à Lyon, condamnèrent les
erreurs des Prédestina tiens (1).
C'est au milieu des pleurs, des larmes et
du sang que versent ses enfans chéris, que
l'Eglise, cette mère tendre , soutient sa
gloire et sa puissance.
(1) Ceux qui veulent approfondir ces questions, peuvent lire
le cardinal liarouius, le père Sumond et le pire Alexandre.
DE LÉGLISE. l^n
CHAPITRE VI.
Chûmes et Hérésies du sixième siècle.
L'impiété aura beau se déchaîner contre
la sainte Eglise; ses efforts viendront se
briser contre la pierre inébranlable, sur
laquelle elle repose. Elle fleurira toujours,
malgré les erreurs et les persécutions qui
s'élèvent dans son sein.
Les p rincipalessectes, qui dans ce siècle
firent du ravage, furent les Agnoëtes , les
Trithéites, ksJcémètes, et lesdéfenseurs
des trois chapitres.
Thémistius, diacre d'Alexandrie, imbu
de l'hérésie des Eutichiens,fut le chef des
Agnoëtes; leur erreur consistait en ce qu'ils
attribuaient à Jésus-Christ l'ignorance de
plusieurs choses.
4 8 TRIOMPHE
Euloge, p atriarched'Alexandrie, dont les
écrits furent approuvés par saint Grégoire-
le-Grand, réfuta avec succès leur hérésie (1).
Philopone , surnommé Jean le grammai
rien , infecté de l'Eutichianisme , fut le
chef des Trithéites. Il prétendait qu'il y
avait trois natures divines , comme il y a
trois personnes; il niait la résurrection des
corps. Les Eutichiens renversèrent eux-
mêmes cette hérésie , qui s'éteignit bien
tôt.
Les Acémèles, ainsi nommés du mot grec,
qui signifie gens qui ne dorment point ,
étaient des moines, qui, divisés en trois
bandes , se succédaient continuellement
jour et nuit, pour chanter les louanges de
Dieu. Leur erreur consiste en ce qu'ils niè
rent qu'il fût vrai de dire qu'une personne
dela Trinité se fût incarnée, qu'elle fût née
d'une Vierge, et qu'elle eût souffert.
Ils f urentcondamnés comme Nestoriens
par le pape Jean II, et, ayant insisté avec opi
niâtreté dans leurs erreurs, ils furent re
tranchés de l'Eglise.
(j) S aintGrégoire, lclt. XLII , du liv. VIII.
DE L'ÉGLISE. 4f)
Il y a t roissortes de défenseurs des trois
chapitres d'hérétiques, de schismatiques et
de catholiques. Il est juste que le lecteur
connaisse ces trois fameux écrits, qui fu
rent déférés au jugement de l'Eglise, comme
remplis des blasphêmes des Nestoriens.
î?. Les écrits de Théodore , évêque de
Mopsuest, qui avait été le maître de Nesto-
rius;
2°. La lettre d'Ybas , évêque d'Edesse , à
un Persan appelé Maris;
3°. Les écrits deThéodoret, évêque de
Cyr, faits pour réfuter les douze anathéma-
tismes de saint Cyrille d'Alexandrie contre
ïestorius.
Le second concile de Constantinople, qui
est le cinquième général , condamna solen
nellement ces trois écrits, et joignit à leur
condamnation celle de la perSonne de l'im
pie Théodore de Mopsuest , qui , quoique
mort, fut anathématisé comme blasphéma
teur et Nestorien.
Pour c equi est d'Ybas et deThéodoret,
ce concile se contenta de condamner leurs
deux écrits, sans toucher à leur personne;
la raison de cette différence fut que Théo
4
5t) TRIOMPHE
dore deMopsuest était mort dans son impié
té sans avoir rétracté ses écrits, au lieu que
Théodoret et Ybas avaient toujours vécu et
étaient morts dans la communion de l'E
glise.
Ils f avorisèrent Nestorius en écrivant
pour sa défense ; mais ils condamnèrent
publiquement cet hérésiarque dans le con
cile de Calcédoine; et, en prononçant l'ana-
thême contre lui, ils furent regardés comme
ayant rétracté ce qu'ils avaient écrit de fa
vorable à cet audacieux hérétique, et par
conséquent le concile ne fit nulle difficulté
de les accueillir comme orthodoxes, et de
leur donner une place dans l'assemblée.
La condamnation des trois chapitres fut
contredite par les hérétiques et par un
grand nombre d'églises, dont plusieurs fi
rent un chisme à cette occasion.
Les d éfenseurs hérétiques des trois cha
pitres furent ceux qui, étant d'accord que
ces trois écrits étaient infectés des opinions
de Nestorius, ne laissaient pas de les dé
fendre comme orthodoxes ; et comme ils
n'osaient prendre ouvertement le parti de
Nestorius , qui avait été publiquement con
DE L EGLISE. DI
damné p ar toute la sainte Eglise , pour
pouvoir, avec quelque couleur, soutenir
les sentimens de cet hérésiarque, ils pré
tendaient que ces sentimens avaient eté
approuvés par le concile de Calcédoine;
car, disaient-ils, la lettre d'Ybas a été re
çue comme orthodoxe; donc ce concile,
par son silence , a approuvé tout ce que
cette lettre approuvait.
Ce c oncile, ajoutaient-ils, a reçu aussi
Théodoret sans exiger de lui aucune rétrac
tation , par rapport à ses écrits contre saint
Cyrille; il a donc, continuaient-ils, ap
prouvé ces écrits. Ces hérétiques abusaient
ainsi de l'autorité du concile de Calcé
doine pour soutenir le Nestorianisme, qui
avait été si solennellement proscrit.
Les d éfenseurschismatiqu.es des trois cha
pitres furent les évêques d'Istrie et de quel
ques provinces voisines, et ceux d'Hiber-
nie, en Irlande. Ces évêques condamnèrent
Nestorius et ses blasphêmes, quoiqu'ils fus
sent orthodoxes sur tout le reste; mais s'é-
tant persuadés, par un préjugé dont on
ne put les arracher, que le concile de
Constantinople était opposé-/-dans la con
f>2 TRIOMPHE
damnation des Irois chapitres, au concile
de Calcédoine; non-seulement ils préten
daient qu'il fallait donner un sens catho
lique aux expressions venimeuses qui se
trouvent dans ces trois écrits, mais ils reje
taient aussi le concile de CoDstantinople,
comme chismatique , et se séparèrent de
la communion des chefs de l'Eglise et des
orientaux, qui avaient applaudi à ce cin
quième concile.
Saint Grégoire-le-Grand et Pélage II tra
vaillèrent avec un grand succès à éteindre
ce chisme.
Les d éfenseurscatholiques des trois cha
pitres sont ceux qui donnaient un sens ca
tholique à toutes les expressions nesto-
riennes qui sont dans ces trois écrits; quel
ques-uns persévérèrent dans ce sentiment ,
après la tenue du cinquième concile qui
n'avait pas été général et œcuménique ,
n'ayant été célébré que par une partie des
églises d'Orient; mais ils ne se séparèrent
point de la communion du Saint-Siége , ni
des autres églises.
Cette d isputefut terminée par l'accepta
tion de la censure des trois chapitres ; ce
DE 1/ÉGLISE. 5^
qui e sttrès-evident, car toutes les églises
reçurent comme œcuménique le sixième
concile tenu à Constuntinople contre les
Monotellites, sans aucune contradiction et
exception. Or, ce sixième concile confirma
tout ce qui avait été fait dans les cinq con
ciles précédens. .
Il ne se contenta point d'une confirma
tion générale de la condamnation des héré
sies et des écrits qui avaient été condamnes,
mais il entra dans le détail de chacune de
ces hérésies, de chacun de ces écrits, et
prononça anathême contre leurs défen
seurs.
C'est du choc des sentimens et des opi
nions que jaillit la lumière pure. Ainsi, au
milieu des combats , des erreurs , des chis-
mes et des hérésies , on voit briller l'Eglise,
se dépouiller de toute apparence de faiblesse
et de petitesse , et on aperçoit avec enchan
tement sa doctrine se couvrir d'un lustre
plus éclatant, et devenir plus belle, plus
noble et plus majestueuse.
54 TRIOMPHE
»■■,■,
CHAPITRE Vil.
Cliismca et Hérésies des septième, huitième et neuvième siècles-.
La p uissancede l'Eglise prenant sa source
dans Dieu , ne pourra jamais être ébranlée,
siDeuspronobis quis contranos. Ainsi, chré
tiens fidéles, ne tremblons jamais à la vue
des orages et des tempêtes qui s'élèvent
contre elle; Dieu les permet pour un plus
grand bien et pour sa plus grande gloire.
Les h érétiques qui jouèrent un grand
rôle dans ce siècle, furent les Monotélites f
les Pauliciens et les Mahoniétans.
Les M onotélites enseignaient qu'il n'y
avait en Jésus - Christ qu'une action et
qu'une volonté , qui était l'action et la vo
lonté divine , quoiqu'il y eut en Jésus-Christ
deux natures.
DE LÉGLISE. 55
Les coryphées de celle héresie, qui pri
rent naissance sous l'empire d'Héraclius,
Furent Sergius , Syrien de nation , patriarche
de Constantinople, et Cyrus, patriarche
d'Alexandrie. Pyrrhus, Paul et Pierre, qui
après Sergius tinrent successivement le siége
de Constantinople, furent les principaux
appuis de cette secte. Macaire, patriarche
d'Antioche, en était aussi le défenseur du
temps du sixième concile , et cette seclè
persévère encore en plusieurs endroits de
TÔrient.
Plusieurs souverains pontifes condamnè
rent celte hérésie; entre autres Séverin ,
Jean IV, Théodore, saint Martin Ier et Aga-
thon. Ce fut pour l'éteindre entièrement
qu'on assembla le sixième concile général ,
à Constantinople, l'an 68o , sous le pontifi
cat d'Agathon. •
Saint Maxime, célèbre abbé, qui fut mar
tyrisé pour la défense de la foi contre les
Monotélites; Arcadius, archevêque de Chy
pre; Sophronius, patriarche de Jérusalem;
saint Jean l'aumônier, patriarche d'Alexan
drie , furent les principaux défenseurs de la
foi contre ces hérétiques.
56 TRIOMPHE
Les P auliciens étaient des Manichéens
qui reparurent sous" ce nouveau nom, et
avec de nouvelles extravagances, vers l'an
653. Ils eurent pour chef un malheureux
appelé Paul de Samosale , en Arménie. Ils
se plongeaient dans toutes sortes d'abomi
nations. Ils firent une secte puissante (1).
Ce f utce siècle qui enfanta l'impie Maho
met, Cyrénéen de nation, qui, dit-on, à
l'aide de Sergius, moine nestorien, com
posa la religion qui est répandue chez les
Mahométans, qui s'étend en Orient et en
Afrique, et dont les dogmes sont un mé
lange monstrueux du judaïsme, du chris
tianisme , des hérésies anciennes , et dé
mille inventions ridicules.
D'après l'alcoran , qui est le code de
leurs lois , Dieu est auleur du mal ainsi que
du bien; l'homme n'est pas libre dans ses
œuvres; il n'y a qu'une personne en Dieu;
Jésus-Christ n'est qu'une pure créature et
un prophète; Jésus-Christ n'a été crucifié
qu'en apparence; il a été enlevé dans le
ciel ; il doit mourir et ressusciter avec tous
^ ( 1)Abrégé de l'Histoire Jes Ardennes, torn. I, dans Bos-
suet, évoque de Meaeix , Histoire des variations, liv. XI, n. i3.
DE L'ÉGLISE. 57
les hommes; les démons seront sauvés; le
Paradis consiste dans des voluptés char
nelles.
D'après l euralcoran encore, les plaisirs
de la chair ne sont pas des péchés : un
homme peut avoir plusieurs femmes, et il
est permis de les répudier; la circoncision
est nécessaire au salut; le baptême est inu
tile, l'eucharistie est une idolâtrie; il est
défendu de boire du vin.
Quoique cette religion soit environnée de
mille dehors ridicules , cependant elle s'est
étendue par la puissance des armes; Dieu l'a
permi en punition des crimes des hommes,
habitans de ces régions où elle règne avec
empire. Ce qui fait la gloire de la sainte
Eglise, et contribue à sa pompe et à son
triomphe , c'est que tout ce qui s'éloigne de
son sein se plonge dans le ridicule et
s'arme contre la saine et sublime raison.
Chismcs et Hérésies du huitième siècle.
Les h érésiesde Felix, d1Eh'pandus et des
Iconoclastes prirent naissance dans ce siècle.
58 TRIOMPHE
Les I conoclastesse déclarèrent contre le
culte de la croix, des images de Jésus—
Christ et des saints , et c'est ce qui leur fit
donne rle nom à?Iconoclastes.
Léon , surnommé Isaurien, excité par un
nommé Constantin, évêque, fut le princi
pal appui de cette hérésie ; Constantin Co-
phronime, fils de Léon, et Léon, fils de
Constantin , qui règnèrent successivement,
favorisaient la même impiété, et firent dans
la sainte Eglise de grands ravages.
Le septième concile général de Nreée
condamna cette hérésie, sous le règne de
l'impératrice Irène , et de Constantin, son
fils, Tan 787. Saint Jean de Damas , saint
Germain, patriarche de Constantinople,
Grégoire II et ses successeurs firent tous
leurs efforts pour renverser cette secte.
Félix, evêque d'Urgel en Espagne, et
Elipandus, évêque de Tolède, enseignè
rent, vers la fin de ce siècle, que Jésus-
Christ, n'était fils de Dieu que par adop
tion , et qu'il était esclave du Père Eternel.
Les principaux conciles qui ont condamné
cette hérésie, sont ceux de Ratisbonne, te
nus Pan 79a ; ceux de Francfort, l'an 7g4;
DE L'ÉGLISE. 5()
ceux de Rome , sous le pontificat de
Léon III, l'an 799.
Entre a utressavarrs , Agobard, le celè
bre saint Benoît, fondateur et premier
abbé d'Aniane, dans le diosèse de Mont
pellier, et restaurateur de l'ordre monasti
que en Occident, sous l'empire de Charle-
magne et de Louis-le-Débonnaire; le célèbre
Alcuin , Paulin , patriarche d'Aquilée ;
Etenus, évêque d'Osne, employèrent avec
succès , toutes les ressources imaginables
pour combattre fortement cette hérésie,
qui tendait à renouveler celle des Nesto-
riens (^ ainsi ils établirent en l'honneur
de l'Eglise un triomphe éclatant.
Chismes et Hérésies du neuvième siècle.
Les principaux hérétiques qui déchirè
rent le sein de l'Eglise en ce siècle, furent
Sergius , Baanes, Claude, de Turin, Gotes-
calh , Photius et Jean Scot.
Sergius et Baanes firent naître en Orient,
(1) On peut voir leurs écrits dans la bibliothèque des l'ère».
f)D TRIOMPHE
l'hérésie d esPauliciens, nouveaux Mani
chéens, dont nous avons parlé ci-dessus,
en y ajoutant de nouvelles impiétés, ou en
donnant une nouvelle couleur, à quelques-
unes des anciennes hérésies.
Claude, évêque de Turin , renouvela les
erreurs de Vigilance et d'Aërius, sur les
reliques, sur l'invocation des saints, etcelles
des Iconoclastes sur les images ; il fut réfuté
par un saint diacre du diocèse de Paris ,
nommé Dungale, moine de la célèbre ab
baye de Saint- Denis , en France, et par
Jonas , évêque d'Orléans.
Gotescalk, moine de l'abbaye d'Orbai ,
diocèse de Soissons , fut accusé d'enseigner
les erreurs attribuées, dans le cinquième
siècle , à ceux qu'on nommait Prédestina-
tiens, desquels nous avons parlé.
L'an 8 48,ces erreurs furent condamnées
parle concile de Mayence et par les conciles
de Cressi, l'an 84g et 853, Hincmarc, ar
chevêque de Rheims, et Raban Maure , ar
chevêque de Mayence, écrivirent contre cet
hérésiarque.
Photius était neveu de saint Tarasius, pa
triarche de Constantinople, sous les aus
DE l 'f.GT.ISF. 6t
pices duquel le septième concile général fut
célébré : c'était un des plus savans hommes
de son temps , comme il paraît par ses écrits
que nous avons de lui , et dont le plus fa
meux est sa bibliothèque, où l'on voit l'ex
trait et la critique des livres qu'il avait lus.
EtantUncore laïque , il fut intrus sur le
siége de Constantinople, à la place de saint
Ignace , patriarche légitime, qui fut chassé
de son siége; et l'impie Bardas, neveu de
l'empereur Michel III. La sainte libertéd'I
gnace lui attira ce traitement; il avait re
fusé la communion à Bardas, qui scandali
sait tout l'empire , par un inceste avec sa
belle-fille.
Photius, homme ambitieux, se fit ordon
ner en six jours, de laïque qu'il était , pa
triarche de Constantinople, par Grégoire
de Syracuse, évéque excommunié et dé
posé, et par d'autres évêques pareillement
excommuniés.
Nicolas 1er, après une mûre discussion,
excommunia Photius et ses adhérens; Pho
tius méprisant l'excommunication, eut l'au
dace de fulminer le pape dans un faux con
cile qu'il assembla. Ce fut alors qu'il écrivit
G 2 TRIOMPHE
contre l 'Egliseromaine, et qu'il enseigna
queleSaint-Esprit ne procède point du Fils;
erreur contraire à la doctrine de la sainte
Eglise, dont les pères grecs et latins, tels
que saint Basyle, saint Athanase et autres,
ont été les dépositaires.
Apres l amort frappante de Bordas, l'em-
pereur Basyle, le Macédonien, ayant succédé
à l'empereur Michel, fit assembler le hui
tième concile général à Constantinople,
l'an 86g. Saint Ignace fut remis sur son siége
dans ce concile : Photius fut déposé et ex
communié, après quoi l'empereur l'exila.
Saint I gnace étant mort dix ans après,
Photius eut assez d'adresse pour se faire ré
tablir dans le siége de Constantinople, par
le crédit du même empereur,dans les bonnes
grâces duquel il était rentré. Il fit confir
mer son élection par le pape Jean VIII, qui
y consentit pour éviter un plus grand mal ,
et alors il fut patriarche légitime.
S'étant vu paisible possesseur du trône
patriarcal , il assembla un faux concile, qu'il
osa nommer le huitième général , il y fit
annnller tout ce qui avait été fait contre lui
dans le huitième concile, et se déclara de
de l 'église. 6 J
nouveau contre l'Eglise romaine ; le saint
Père prononça contre lui une sentence de
déposition, et confirma tout ce qui avait
été' fait contre Photius dans le huitième
concile.
Marin , s uccesseurde Jean VIII , renou
vela la déposition de Photius ; après lui ,
Adrien III et son successeur , Etieqne V, fi
rent la même chose. Photius persista dans
son chisme, appuyé par l'empereur Basyle.
Après la mort de Léon-le-Sage, celui-ci,
fils et successeur de Basyle, chassa Photius
du siége de Constantinople, le fit enfermer
dans un monastère, où il mourut, et fit
élire un patriarche orthodoxe lié à la saipte
Eglise.
Sous l 'empire de Charles-le-Chauve ,
Jean Scot publia plusieurs erreurs sur la
prédestination et sur la sainte Eucharistie ;
ce fut de ses écrits que Béranger puisa les
principes de son hérésie sur l'auguste sacre
ment de nos autels.
Toutes c esrévolutions opérées dans l'E
glise , ces erreurs, ces chismes , ces hérésies,
ne sontque les effets évidens des prophéties
du Sauveur pendant qu'il vivait sur la terre,
(34 TRIOMPHE
et q u'ilenvironnaitles hommes de sa gloire.
Il faut, disait-il, qu'il y ait des scandales;
necesse est ut ventant scandala. Voilà, en
effet, ce que nous voyons dans tous les siè
cles; le Chrétien, qui est fermement atta
ché à l'ancre de la foi, ne doit point en être
étonné, il doit toujours au contraire y ad
mirer le- doigt puissant du Seigneur, qui
triomphe de tout.
de l 'égl1se. 65
»w»»mw»»w»!!»i»M»»' « KMamt^matt*
GHAPITTE VIII.
Chismes et Hérésies rfes dixième, onzième et douzième siècles.
f
Le C ielsembla vouloir faire cesser les
combats et les guerres de l'Eglise dans le
dixième siècle, et y répandre des bénédic
tions plus abondantes et plus douces
En e ffet,on n'y vit naître aucune secte
considérable; les Antropomorphites , c'esl-
à-dire ceux qui attribuent à Dieu une forme
corporelle, parurent en Italie; Ratérius,
évêque deVérone, les réfuta. On vit en peu
de temps cette société de gens grossiers et
ignorans, s'éteindre insensiblement,
Valafrid, homme obscur, ne craignit pas
de nier l'immortalité de l'ame ; il fit éclater
ce dogme impie en Languedoc. A Castres,
dans une jibbaye de Sainl-Benoît,se trouva
5
66 TRIOMPHE
un s avantabbé, nommé Durand, qui la ré
futa et en triompha. Jean XXII applaudit à
'ce beau triomphe , et érigea son abbaye en
évêché.
Hérésies du onzième siècle.
La s ainteEglise vit avec douleur déchi
rer son sein maternel , dans ce siècle , par
Béranger et Michel Ce'rulalre, nouveaux
Manichéens.
Sous l erègne du roi Robert, ils parurent
en France, dans la ville d'Orléans; ils eu
rent pour chefs deux chanoines de cette
ville, qui, ayant été découverts, furent
condamnés dans un concile , et de'gradés.
Béranger, archidiacre d'Angers, fit sa
réputation au commencement de ce siècle ;
il était le premier, après Jean Scot, qui ait
eu la témérité de prétendre que le corps de
Jésus - Ghrist n'est contenu qu'en figure
dans l'auguste sacrement de nos autels.
L'Eglise universelle s'éleva contre cet héré
siarque , qui voulait renverser la doc rine
pure enseignée par les apôtres.
DE t'ÉGMSF. 67
Il f utcondamné , dans un concile tenu à
Rome sous Léon IX, Pan io5o; par les con
ciles de Versailles et de Paris, tenus la même
année; par le concile de Florence , sous
Victor II, Tan 1o55; par le concile de Tours,
la même annee; par le concile de Rome,
sous Nicolas I! , en io5a ; par le concile de
Rouen , en 1o63 ; par le concile de Poitiers,
en 1075; par un concile de Rome, sous
Grégoire VII, en 1078; et par un autre de
Rome, en 107g.
Alger, d iacrede Liége, et dans la suite
abbé de Cluny, Guimond, évêque d'Aver-
sano près de Naples , Durand, abbé de
Troard, Lanfranc, archevêque de Cantor-
beri, Hugues, évêque de Langres, sont ceux
qui écrivirent le plus contre cet hérésiar
que; mais leur triomphe fut d'autant plus
beau , plus éclatant et plus magnifique ,
qu'il rétracta ses erreurs, reçut avec joie
la pénitence imposée , et entra avec allé
gresse dans le sein de la sainte Eglise catho
lique.
En 1o43, un nommé Michel Cérulaire ,
patriarche de Constantinople ,écrivit contre
l'Eglise latine. Les principales accusations
68 TRIOMPHE
fausses ou frivoles dont il voulait la noircir
étaient :
i°. Que le Latins consacraient avec du
pain sans levain;
•j°. Q u'ilsmangeaient des viandes suffo
quées;
3°. Q u'ilsse rasaient la barbe;
4°. Q u'ilsjeûnaient le samedi;
5°. Q u'ilsmangeaient de la viande pen
dant toute la semaine dela Quinquagésime;
6°. Q u'ilsavaient ajouté au symbole de
iNicée ce motfilioque, pour faire entendre
que le Saint-Esprit procède du Père et du
Fils, ce qu'il taxait d'erreur;
7°. Que deux frères avaient le pouvoir
dans l'Eglise latine d'épouser deux sœurs;
8°. Qu'on se donnait le baiser de paix à
la messe avant la communion ;
9°. Qu'on ne chantait point alleluia en
carême ;
io°. Que l'Eglise n'honnorah pas les re
liques des saints, ni les images, et autres
semblables choses : voilà à peu près ce qui
causa le grand chisme de l'Eglise grecque.
Léon IX employa tous les moyens ima
ginables pour ramener cet hérésiarque au
DE L'ÉGLISE. 69
sein de l'Eglise ; il envoya à Constantinople,
pour procurer la paix , trois légats , à la tête
desquels était le savant cardinal Humber ,
évêque de Blanche Selve.
L'empereur Constantin, surnommé Mo-
nomacus , les reçut avec honneur; ils con
férèrent, souvent avec le patriarche, mais
n'ayant' pu le convertir à force de raison-
nemens et de prières, ils lancèrent contre
lui l'excommunication dans l'église de
Sainte-Sophie.
Ce malheureux hérésiarque eut l'audace ,
après cela , d'excommunier les légats et le
pape; il posa les fondemens d'un grand
çhisme dans l'Orient, quoique l'empereur
l'eût chassé du siége de Constantinople , et
qu'un grand nombre d'églises grecques fus
sent liées avec l'église romaine.
Chismes et Hérésies du douzième siècle.
Les principaux hérésiarques qui déchi
rèrent le sein de l'Eglise pendant ce siècle
furent Tanchelin , Pierre de Bruis, Henri,
moine apostat, chef des Albigeois , Arnaud
70 TRIOMPHE
de B resse, Pierre Abaillard, Gilbert de la
Porrée , les Apostoliques et les Vaudois.
Tanchelin , rempli d'un esprit pervers ,
eut la temérité d'enseigner, a Anvers , que
Jésus - Christ n'avait pas institué le mi
nistère des évêques et des prêtres, et que la
participation de l'eucharistie était inutile
pour le salut : il joignait à ses erreurs une
vie infâme. Il profita du temps où il n'y
avait à Angers qu'un prêtre corrompu pour
répandre sa doctrine , la faire accueillir , et
s'y faire admirer comme un prophète.
Heureusement Dieu jeta des yeux de mi
séricorde sur ce troupeau chéri, déjà égaré.
ll suscita saint Norbert, fondateur de l'ordre
de Prémontrès et ensuite évêque deMagde-
bourg, qui , s'étant transporté à Angers,
combattit si bien cette hérésie , qu'il l'étei-
gnit entièrement, et qu'elle devint pour l'E
glise une joie vive et un triomphe éclatant.
A Saint-Gilles, diocèse de Nismes , Pierre
de Brjiis renouvela les erreurs des Mani
chéens , auxquelles il joignit plusieurs nou
veautés qui ont été épousées dans les siècles
suivans par les Calvinistes et les Luthériens;
ses sectateurs furent appelés Petrobusiens ,
DE L ÉGLISE. 7i
et a près la mort de Pierre de Bruis , ils fu-
ventappelés Henriciens, parce qu'ils eurent
pour chef un nommé Henri , moine apos
tat , qui publia les erreurs de son maître ,
et y en ajouta de nouvelles. C'est de là que
prit naissance la secte des Albigeois (1).
Ces h érétiques furent condamnés par le
second concile de Latran , tenu l'an 103g,
sous Innocent II; c'est le dixième des con
ciles généraux. Saint Pierre-le-Vénérable ,
abbé de Cluny , le grand saint Bernard,
premier abbé de Clairvaux, réfutèrent leurs
erreurs.
Arnaud de Bresse , en Italie , fut d'abord
clerc, de là religieux, et ensuite apostat; il
enseigna plusieurs erreurs sur l'eucharistie,
sur le baptême des enfans , sur l'état reli
gieux efsur l'état ecclésiastique : il suivit de
près les erreurs des Petrobusiens. Il fut con
damné l'an i %3q par le concile général de
Latran, sous Innocent II. Saint Bernard le
réfuta.
Pierre A baillardné dans le territoire de
Nantes , en Bretagne, s'acquit une brillante
(1) H istoiredes variations ; Bossuet , éveque de Mcaux ,
Ut. XI.
^?2 TRIOMPHE
réputation dans l'université de Paris, où il
montra publiquement la philosophie : sa
triste dialectique le plongea dans plusieurs
erreurs, sur la Trinité , et sur d'autres ma
tières.
Il f utcondamné parle concile de Soissons
en 1120, et dans celui de Sens, en n40,
ces condamnations furent confirmées par
le pape Innocent II. Saint- Bernard combat
tit avec un brillant succès ces erreurs ,
son triomphe fut d'autant plus éclatant,
qu'Abaillard retracta ses erreurs, et vécut
pieusement dans l'abbaye de Cluny, où il
avait été admis par Pierre-le-Vénérable.
Il.se r éconciliaavec saint Bernard, et
mourut d'une manière édifiante, dans un
monastère de cet ordre, dans le prieuré de
Saint-Marcel de Châlons-sur-Saône, où il
avait été envoyé pour rétablir sa santé, par
saint Pierre-le-Vénérable, abbé de Cluny,
qui fait de grands éloges de la vie édifiante,
qu'il mena jusqu'à la mort. .
Gilbert de la Porrée, évêque de Poi
tiers, enseigna des erreurs sur la Trinité,
l'an 1148. Elles furent condamnées, au
concile de Keims. Saint-Bernard les réfuta,
DE L'ÉGLISE. "]3
avec un si heureux succès , que cet heré
siarque se retra cta.
Les A postoliquesélaient des Manichéens,
qui s'étaient répandus vers le pays de Co
logne : ils étaient à peu près plongés dans
les mêmes erreurs que les Albigeois (1).
Les Vaudois doivent leur origine à un
marchand de Lyon, nommé Valdo : ils se
mêlèrent de prêcher sans mission, car ils
étaient tous laïques. Ayant été réprimandés
ils ne voulurent point se soumettre , ils en
seignèrent plusieurs erreurs condamnées
dans le livre onzième de l'histoire des Va
riations, par Bossuet, évêque de Meaux.
Ces h érétiques furent condamnés par
plusieurs conciles; dans celui de Lombes,
l'ann63; dans celui de Toulouse, l'an 1178;
dans le troisième de Latran , célébré sous
Alexandre III, l'an 1 179: et enfin dans le
quatrième concile du Latran , tenu sous le
pontificat dTnnocent III, Tan I215.
Reinerus, chrétien Vaudois nouveau con-
(1) Sermons de saint Bernard, 64, sur les cantiques n. 8.
Serm. 65 , n. î, a,4, 6, 7, serm. 66, n. 8 et 12 , Bossuet, éyc-
gue de Meaux ; Histoire des variations , liv. XI.
74 TBIOMPHE
verti, s 'étantfait dominicain , écrivit contre
ces hérétiques avec applaudissement.
Comme le soleil après des éclipses, de
vient plus agréable , et attire d'avantage les
regards des mortels; de même, la sainte
Eglise , ce soleil de justice et de vérité , de
vient après les combats des erreurs, plus
intéressante , et attire davantage les regards
de l'univers , et les bénédictions du ciel qui
verse sur son sein les richesses de ses grâces
et de sa magnificence.
DP LÉGLISE. 75
^^^>»p<fci^&Ê*trm*mt*m&mmr*t*m*********
CHAPITRE IX.
Chismes et Hérésies des treizième, quatorzième et quinzième
siècles.
Les combats des hérésies, qui ont eu
lieu pendant tant de siècles, montrent evi
demment la puissance de l'Eglise, sa gran
deur, sa noblesse, et son triomphe.
Les h érétiquesqui jetèrent la consterna
tion dans son sein maternel , pendant le
treizième siècle , furent les albigeois , les
disciples d'Almaric pu d'Aimeri , ceux qui
se dirent les disciples de l'abbé Joacliim,
les Circoncellions d'Allemagne , les Flagel-
lans, les Fratricelles , les Béguards et les
Béguines.
Les A lbigeois,ainsi nommés parce qu'ils
se répandirent principalement dans le dio
cèse d'Albi, et dans tout le Haut-Languedoc,
y6 TRIOMPHE
firent p rofession des erreurs des Mani
chéens, des Petrobusiens, des Arnaldistes
et des Vaudois, desquelles ils avaient fait
un composé monstrueux. Ces malheureux
se plongeaient dans toutes sortes d'infamies.
Ils f urentcondamnés par plusieurs con
ciles de la Gaule-Narbonnaise , par un
concile d'Avignon , en 1210; par celui de
Lavaur , Tan 1243 ; par le concile de Saint-
Gilles, la même année ; par un concile de
Montpellier; par le quatrième concile gé
néral de Latran , tenu l'an I215 ; par un
concile provincial de Sens à Paris, l'an 1223;
par celui de Toulouse, l'an 123g; par celui
de Narbonne, l'an 1225; et par celui de
Béziers, l'an 1256
Saint-Dominique fit tousses efforts pour
éteindre cette hérésie; Arnaud, abbé de Ci-
teaux, réfuta leurs erreurs , ainsi que le
bienheureux Pierre de Castelnau , légat du
Saint-Siége , qui fut martyrisé par la fureur
des Albigeois, qui mettaient tout à feu et
à sang; voilà ce qu'inspire le fanatisme.
Amairie ou Aimeri, clerc du diocèse de
Chartres, écolier de philosophie, et ensuite
de théologie dans l'université de Paris, en
DE L EGLISE. n~
seigna p lusieurserreurs, et eut un grand
nombre de disciples; il fut pour ainsi
dire le précurseur des Calvinistes; il niait
outre cela la résurrection des corps, pré
tendait que le Paradis et l'Enfer étaient
une chimère , qu'on portait le Paradis en
soi-même, quand on était occupé de Dieu;
qu'on portait l'Enfer avec soi quand on
était en péché-mortel , que la parole de
Dieu ne se trouvait pas plus dans les écrits
des Saints-Pères , que dans les fictions des
poetes.
Il a joutait d'autres extravagances ; il
fut condamné dans un concile de Paris,-
l'an 120g , et dans le quatrième concile gé
néral de Latran , l'an 121 5.
Joachim,abbé d'un monastère de l'ordre
de Citeaux, dans la Calabre, s'acquit une
grande réputation par ses vertus; il tomba
par simplicité dans une erreur sur le mys
tère de la très-sainte Trinité; voulant dis
tinguer la" nature divine des personnes et
admettre une quaternité, pour ainsi dire,
plutôt qu'une Trinité.
Cette e rreur,qui était un effet de l'ima
gination sophistique, fut suivie de quelques
78 TRIOMPHE
fanatiques, qui prenantl'abbé Joachim pour
un prophète s'attachèrent à lui. L'un d'entre
eux composa un livre sous le titre de YE-
vangile éternel, rempli de mille extrava
gances. Ce livre et ses défenseurs furent
condamnés dans un concile tenu à Arles en
1260. Les erreurs de l'abbé Joachim furent
condamnées par le concile général de La-
tran, tenu sous Innocent III, en 1215.
Vers l 'an1268, les Circoncellions paru
rent en Allemagne, et renouvelèrent l'er
reur des Donatistes du quatrième siècle. Us
prétendirent, avec ces anciens hérétiques,
que les pécheurs ne pouvaient conférer va-
lidement aucun sacrement, ni avoir aucun
droit au ministère dont ils étaient privés;
dès-lors qu'ils étaient pécheurs. Que par
conséquent il n'y avait plus dans l'Eglise
aucun évêque , ni aucun prêtre qui eut le
pouvoir de lier et de délier? parce que,
disaient-ils , le pape , les évêques et les prê
tres étaient hérétiques, simoniaques et pé
cheurs.
Ces malheureux audacieux osèrent s'at
tribuer le pouvoir dont ils prétendaient
que les prêtres et les évêques de la sainte
DE L'ÉGLISE. 7Ç)
Eglise é taienttléchus. Ces erreurs ont été
condamnées depuis long-temps, et dans le
quatrième siècle , dans la personne des Do-
nalistes. ,
Les " Flagellans commencèrent par une
dévotion populaire , et dégénérèrent en
hérésie l'an 1260. Plusieurs personnes s'at
troupèrent en Italie, et, marchant en pro
cession par les rues , nus jusqu'à la ceinture,
ils se donnaient la discipline jusqu'au sang.
Ce s pectacle attendrissant produisit d'a
bord la conversion de plusieurs pécheurs;
mais ils poussèrent les choses jusqu'à dire
qu'on ne pouvait recevoir la rémission des
péchés si on n'entrait dans cette confré
rie. Ils prirent la liberté de se confesser et
de s'absoudre sacramentellement les uns les
autres, quoique laïques.
La s ectepassu en Italie, en Allemagne
et en Hongrie, où elle fut renouvelée le
siècle suivant , l'an i34q. La faculté de
théologie de Paris s'opposa foriement à
cette secte; et le fameux Gerson, chance
lier de l'université de Paris, la réfuta dans
le quinzième siècle.
Les F ratricelles, les Béguards et les Be-
80 TRIOMPHE
guines e urentpour chefs quelques religieux
apostats, qui, sous prétexte de spiritualité,
menaient une vie fainéante , vagabonde et
fort débauchée. Ces erreurs, empruntées
des Manichéens et des Albigeois, avaient
beaucoup de rapport.avec celles qu'ont en
seigné les Quiétistes.
Ces e rreurs furent condamnées par la
sainte Eglise , dans un concile général de
Vienne, tenu sous Clément V, l'an1311.
Chismes et Hérésies du quatorzième siècle.
Les h érétiques qui firent du ravage dans
l'Eglise , en ce siècle , furent les Turlupins ,
Raimond Lulle et Wiclef.
Les T urlupins étaient des hommes abo
minables, qui, sous le pontificat de Gré
goire XI, parurent enDauphinéeten Savoie.
Ils embrassèrent les erreurs des Béguards ,
et soutenaient que la prière mentale était
la seule bonne et utile. Ils marchaient nus
en public, et faisaient gloire de se plonger
dans des vices honteux. Cette secte infâme
DE L'ÉGLISE. 8l
fut b ientôtdissipée par l'autorité des magis
trats (i).
On compte deux Raimond Lulle , que
plusieurs ont confondus sans raison : le pre
mier était de l'île de Majorque; ayant été
marchand , on croit qu'il entra dans le tiers,
ordre de Saint-François. Il composa un
grand nombre d'ouvrages, qui furent dé
férés au pape Grégoire XI comme conte
nant plus de cent erreurs sur la nature et
les attributs de Dieu, sur la Trinité, et sur
plusieurs autres matières.
Le s ouverain pontife l'ayant condamné,
il se soumit au jugement de l'Eglise ; par
conséquent il ne fut pas hérétique. On pré
tend même que sa foi fut si vive , et son cou
rage si héroïque , qu'il obtint la palme du
martyre en Afrique.
Dans l asuite on nomma Lullistes ceux
qui épousèrent les erreurs de Raimond
Lulle , condamnées par la sainte Eglise.
Le second Raimond Lulle s'étant fait
(1) J e suis bien éloigné d'approuver les cruautés dont on
a usé quelquefois pour éteindre les hérétiques ; mon opinion
est de ne les convertir que par la force de la doctrine, a l'exem
ple des apôtres.
02 TRIOMPHE
chrétien , de juif et de rabin qu'il était, fut
surnommé le Néophite. Il composa plusieurs
ouvrages de magie et de chimie, remplis
de mille extravagances.
Jean f Viclef,prêtre anglais, curé dans
le diocèse de Lincoln , enseigna plusieurs
erreurs contre Dieu, contre Jésus-Christ,
contre l'Eglise et contre les sacremens. Il re
nouvela les erreurs des Donatistes : il a été,
en beaucoup de choses, le précurseur de
Calvin. Il ne rejetait pas le sacrement de
confirmation, de pénitence, d'extrême-onc
tion, ni la messe, ni l'invocation des saints,
ni l'honneur que l'on rend aux reliques et
aux images.
Les e rreursde Wiclef'furent condamnées
dans le concile général de Constance, com
mencé l'an 1414i et dans plusieurs conciles
tenus en Angleterre, ailleurs, et dans l'il
lustre faculté de Paris*, c'est-à-dire. que ce
fut la Sorbonne qui confondit , par la puis
sance merveilleuse de sa science, l'orgueil
des Wicletites.
de l'église. 83
Cblsmes et Hérésies du quinzième siècle.
Jean Hus enfanta dans ce siècle un parti
assez considérable , qu'on appela Hussites.
Etant prêtre de Bohême et recteur de l'u
niversité de Prague , il enseigna publique
ment les erreurs de Wiclef. Les Calvinistes
le regardent comme leur protecteur, et le
traitent de martyr.
Cependant le ministre Laroque a prouvé
que Jean Hus a toujours enseigné la pré
sence réelle de Jésus-Christ dans l'eucha
ristie, l'invocation et le culte des saints,
les sept sacremens , et l'honneur dû aux
aux images et aux reliques.
Cet h érétiquefut condamné, comme Wi
clef, au concile général de Constance, où,
n'ayant pas voulu se rétracter, il fut livré
au bras séculier.
Jérôme de Prague , laïque , fut disciple
de Jean Hus, soutint à peu près les mêmes
erreurs que son maître, et subit le même
sort.
84 TRIOMPHE
L'Eglise v ersasans doute des larmes, en
voyant tant d'enfans déserter ses drapeaux
glorieux; mais la désertion de ces ames pu
sillanimes n'affaiblirent ni sa puissance , ni
sa gloire.
DE LÉGLISE 85
»w»'»«»»meMmmmmm »'!»m*m menmim
CHAPITRE X.
Chismes et Hérésies du seizième siècle.
C'est a près des jours sombres et téné-
breux que l'on voit, avec une vive allé
gresse , arriver ces jours beaux et sereins
où l'astre répand partout sa lumière fé
conde; ainsi l'Eglise, après ces jours de
tempête et d'orage, voit avec une véritable
jubilation la splendeur du soleil de vérité
qui l'éclaire, et attire de nouveaux specta
teurs pour contempler son triomphe.
Parmi l eshérétiquesqui , en déchirant le
sein glorieux de l'Eglise , enfantèrent des
erreurs opposées les unes aux autres, parut
dans ce siècle Luther, Carlostade , Zuingle,
OEcolampade, Melancton, Bucer, Osiandre,
Brentius, les anabaptistes, Calvin , les Anti->
Trinitaires , les Socinicns , et autres.
86 TRIOMPHE
Il s eraitfatigant de rapporter au long
toutes les erreurs de ces hérésiarques et de
leurs disciples ; je vais me contenter de
dire uniquement qu'elles furent condam
nées toutes par le Saint-Siége et par le
concile général de Trente, depuis l'an 1545
jusqu'à l'an 1563.
Hérésies d e Jansenius.
Jansenius , docteur et professeur d'écri
ture sainte de la faculté de théologie de
Louvain , et ensuite évêque d'Ypres , com
posa plusieurs ouvrages qu'il soumit au
Saint-Siége par son testament.
À p eine le fameux ouvrage qu'il avait
composé sur la grâce eut-il paru , qu'il s'é
leva plusieurs contestations à ce sujet. Qua
tre-vingt-cinq evêques de France écrivirent
sur cela au pape Innocent X, pour, lui de
mander son jugement sur cinq propositions
de ce livre , qui était la source d'un nombre
infini de disputes théologiques. Je vais offrir
au lecteur les cinq articles, comme quelque
chose d'utile à savoir.
DE L'ÉGLISE. 87
1 . Quelques commandemens de Dieu
sont impossibles aux hommes justes , lors
même qu'ils veulent et s'efforcent de les ac
complir, selon les forces qu'ds ont présen
tées ; et la grace qui les leur rendrait pos
sibles leur manque;
2°. Dans l'état de nature corrompue , on
ne résiste jamais à la grdee intérieure ;
3°. Pour mériter et démériter dans l'état
de la nature corrompue , la liberté qui exclut
la nécessité n'est pas requise en Vhomme ,
mais la liberté qui exclut la contrainte suffit;
4°. Les semi- Pélagiens admettaient la
nécessité ne la grâce intérieure , prévenante
pour toutes les actions en particulier , même
pour le commencement de la Foi , et ils
étaient herétiques en ce qu'ils voulaient que
cette grace fût telle que la volonté humaine
pût lui résister ou lui obeir;
5°. C 'estdonner dans l'erreur des sémi-
Pélugiens que de dire que Jésus- Christ est
mort ou qu'il a répandu son sang généra
lement pour tous les hommes.
Le s ouverain pontife , après avoir fait
assembler un grand nombre de congréga
tions, pour cette aflaire importante, l'exa
Triomphe de l'Eglise... sur l'hérésie de l'Abbé OEGGER, vicaire de la Cathédrale de Paris, par l'Abbé T.J.Mayneau, 1830
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Triomphe de l'Eglise... sur l'hérésie de l'Abbé OEGGER, vicaire de la Cathédrale de Paris, par l'Abbé T.J.Mayneau, 1830
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La RAPIDE PROPAGATION de L'EVANGILE, Mgr Gaume, Biographies Evangéliques, 1893
 
Maurice-Clavel-DEUX-SIECLES-CHEZ-LUCIFER-Paris-Seuil-1978
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Brief Readings-A-SHORT-BIOGRAPHY-OF-SWEDENBORG-John-C-Ager-Swedenborg-Foundation
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Triomphe de l'Eglise... sur l'hérésie de l'Abbé OEGGER, vicaire de la Cathédrale de Paris, par l'Abbé T.J.Mayneau, 1830

  • 1. 0 ,••••,••DE L'ÉGLISE. LIVBE PBEMŒB. TBIOlllPBB Sl1B LBS JIÉBBSIU ET LU SCBil1ll8. LIVRE DEUDÈME. TBIOllPBll S'l!B, LE SCB1Sl!l8 ST L'BÉllÉSIB QVI BÈGQH J.CTUBL- LE'lllll!IT BN l'BJ.l!ICI j c'EST-J.-DIBI, BÉl'O'UTIOl!I DO SCBISJllB DES Pt1BUTE9 l!T D& L'BÉaÉSll! DB 11.0IGGEB, J.1'ClBN PBllUIB VICJ.llB DB LJ. CJ.TBÉDBl.U DB PUIS. LIVRE TBOlSIÈME. TBIOllJ>BB DBS SO!)VBBJ.ll!IS POJITIPB8 llllll i.anas Bl!ll!IBlllS. Pu L'.t.u~ T. 3. llAYNEAV, Prédicateor de France, ex • Profeaeur P. d'éloqoence et de pbiloaophie , etc.; bn.. H GUIB D1l H.CBBJ>OCB IT DD TllJ.ITÉ DES A111ll. Tu •• P•fni1 •t optr li•11c P1trAM ~e••• ""••iom mHM •f portG inf•ri"°" ,,.....,,..,,.. lk. lht•· c. atJ. •· 18. PABIS. l L'RROI, Libraire, dennt le Loovre et la paroi11&e royale, o• :a.(. CORBET, Libraire, rue Saint-Jacquet, n• 38. Cau DE.MASURES. ao coin de la place Victoire, rue Crois«a- Petit..Cbampa, o• 54. t830.
  • 2.
  • 3. Nota. J 'avertisle lecteur que je ne porte que lé nom de Jacques Mayneau , dans l'acte de bap tême, et que c'est ce seul nom que j'ai pris quand j'ai été ordonné prêtre ; mais que dans l'acte civil il y a un surnom de plus, Toussaint : Voilà pour quoi j'ai toujours mis dans mes trois ouvrages, T. J. Mayneau, pour obvier à tout inconvénient; en outre je suis le seul prêtre qui porte le nom de Mayneau dans le diocèse de Montpellier, oh j'ai été vicaire de première classe, à Saint-Denis et ensuite curé à Murvieil. Tous l esexemplaires de cet ouvrage qui ne se ront pas revêtus de ma signature, seront regardés comme édition contrefaite. Deux exemplaires ayant été soumis à l'administration , conformé ment à la loi. IMVltlMEKJE DE ST1HT, quai rte- AnfultiiM .11. <j. t*
  • 5. 1 HARVARD COLLEGE LIBRARY FROM THE LIBRARY OF COMTE ALFRED BOULAY DE LA MEURTHE APRIL 1927
  • 6. Plft&MOS. Uw s ainttransport d'allégresse en flamme mon ame, embrase mon es- . prit , et m'invite délicieusement à peindre , non-seulement les beautés , les charmes, les merveilles de l'Eglise ; mais encore ses combats, ses tempêtes, ses orages, le sang des héros de la foi, ses victoires , ses conquêtes , ses lau riers et ses triomphes. Ce n 'estpas une société brillante qui , établie dans une seule contrée , y reste toujours victorieuse; non, c'est cette Eglise sainte et éternelle , hum ble et puissante, sage et héroïque, sim ple et magnifique, qui porte partout l'étendard de la liberté, exerce son empire dans toutes les régions de l'u nivers , non-seulement dans ces con trées heureuses où coule le lait et le miel, l'abondance et la fertilité, la volupté pure des jeux innocents ; où
  • 7. VI PRÉFACE. se r éunissentles charmes ravissans de la campagne enchanteresse dans des plaines fécondes et dans des prairies émaillées de fleurs odoriférantes ; où se déployent au regard des hommes , des moissons jouissantes , des vigno bles rians, des vergers délicieux; où l'œil se réjouit dans des cites pittores ques , s'étend sur des monts sourcil leux, et des forêts superbes embellies par l'art et la nature, qui laissent dans î'entousiasme. Non, non ; elle parcourt en guerrière toute la face de la terre, le climat le plus affreux comme le plus aimable, ,et fixe dans son sein sa puis sance et son trône glorieux. Attaquée, poursuivie , frappée, out tragée, elle brave toutes les puissances des tyrans, et leur résiste avec gloire, établit partout son empire inébran lable, y règne et y fleurit malgré les combats et les guerres , les orages et les tempêtes , elle régit en conqué rante pacifique l'univers, y répand les charmes de la paix , et se couronne de guirlandes d'oliviers. . , ,. Elle a p lacéson siège hrillant, prin
  • 8. PRÉFACE. VII cipal e téternel au milieu de Rome, où la tyrannie la plus affreuse exerçait ses carnages, et s'y nourrissait du sang des malheureux! c'est là qu'elle a ar boré l'étendard de la croix humble et glorieuse, etqu'elle a établie son triom phe, dont l'éclat ravissant éclairera le monde entier jusqu'à la n'a des siècles. Oui, c 'estavec un vrai transport d'allégresse que je réunis tous les ef forts de ma plume pour défendre cette Eglise sainte et en montrer toute la Eompe, au moment où un grand nora- re drames vraiment religieuses apré- hendent que la France ne déserte la bannière romaine, en voyant un nom bre infini d'ennemis de la religion qui mettent en jeu tous les ressorts secrets pour la faire prévariquer. J'avais d éjà commencé un poëme épique, lorsqu'un de mes compatriotes vintm'annoncer qu'un individu venait deforger une religion 5 je pensai sé rieusement à ce dont il me fit part, ce qui me donna lieu de rappeler à mon souvenir les Puristes , ainsi que plu sieurs autres malheureux qui font
  • 9. VIII PRÉFACE. gloire de vomir sans cesse des blas phèmes contre la sainte Eglise : je mé ditai long-temps devant Dieu , je con sultai des amis zélés pour la gloire de la religion, et je me convainquis de l'obligation d'abandonner l'entreprise de mon poëme, pour travailler au triomphe de Y Eglise. Ce q uim'a donné du courage pour embrasser un travail si délicat, c'est le succès de mes deux ouvrages (1): Mon premier essai sur la réforme des abus, fut loué par beaucoup de savans illustres qui en furent dans le plus grand étonnement; entre autres jour- neaux celui des Débats , en date du 1 1 novembre 1828, porta son enthou siasme jusqu'à dire : « L'ouvrage de » l'abbé Mayneau, qui traite des » abus, est admirable , curieux et ins- (1) L esquels ouvrages j'ai composé, ainsi que ce troisième, uniquement pendant trois ans que j'ai demeuré à la capitale, sans l'aide même d'un secrétaire, soit dans la bibliothèque du Roi, soit dans celle de Mazarin et de la ville de Paris ; mais il faut que j'avoue que pendant ces trois ans, j'ai travaillé environ quatorze ou quinze heures par jour.
  • 10. PBÉFACE. IX » t ructif; il réunit, à la pureté du » style, la force de l'éloquence, il joint » au génie de l'homme d'état, la sa- » gesse du législateur, etc. Voilà un » grand homme, le Fénélon de notre » siècle, etc., etc. » Le second ouvrage, intitulé : Le Génie du Sacerdoce, ou la Gloire des bons Prêtres, eut les applaudissemens de plusieurs journeaux remarquables; entre autres la Quotidienne , qui est impartiale, en date du 28 septembre 1829, a dit : « L'ouvrage qui a pour » titre : Le Génie du Sacerdoce, par » l'abbé Mayneau , est un ouvrage qui » est nécessaire au clergé ; il est pré- » cieux et capable de donner aux ecclé- » siastiques le goût de la littérature; » le style est beau et pur, on y voit le » portrait du sacerdoce nourri de bons » principes incontestables, bon catho- » liqueetbon gallican, sans être ultra, » justement tollérant sans être relâ- » ché, etCe » Beaucoup de savans et vertueux ec clésiastiques de la capitale m'en firent des éloges en me faisant de sages ré
  • 11. X PRÉFACE. flexions ( i);ma joie redoubla, lors que à l'apparition du Génie du Sa cerdoce je fus honoré de plusieurs lettres flatteuses des personnages les plus distingués et les plus pieux de la capitale ; telles que celles de Son Al tesse Éminentissime Mgr. le Prince de Croï , cardinal , archevêque de Rouen , Grand aumônier de France , de M. Desjardins, vicaire - général, archi-diacre de Paris , de M. le baron deDamas, gouverneur de S. A. R. Mgr. le duc de Bordeaux, de Son Excellence Mgr. le Nonce apostolique, arche vêque de Gènes , dont le zèle aimable, l'esprit juste et le génie vaste, lui con cilient la vénération de tous les bons et savans ecclésiastiques. C'est d ans ces doux momens où, ces (i) Un grand nombre d'entre eux me dirent que j'avais été trop bon de mettre M. l'abbé Gau- zargueau rang des prédicateurs; ils ajoutèrent de lui d'autres choses : je leur répondisque j'en étais affligé, et que j'avais été induit en erreur. Je d éclareici solennellement que si je savais que quelqu'un de ceux que j'ai placé dans les rayons de la gloire sacerdotale eût des senti - mens contraires à lafoi, je l'en rayerai à l'instant dans un journal.
  • 12. PRÉFACE. XI grands hommes , par l'exemple de leur piété et de leur science profonde , ex citant mon émulation , je conçus le magnifique dessein de travailler au triomphe de l'Eglise. Je s ais,par expérience, que dès l'instant que l'on défend la gloire ro maine, on devient suspect aux yeux même de quelques ames qui font pro fession de piété; mais n'importe, au cune considération humaine ne sera capable de me détourner de mon no ble but ; lorsqu'il s'agit de la grande cause de la Religion, je n'appréhende rien. 11 ne faut pas cependant croire que je sois ultramontain ; je suis tout dévoué catholique et bon gallican , sans être ultra (i) ; je suis sincèrement attaché aux libertés gallicanes ; mais , en véritable chrétienne défends la vé rité aux dépens de mes intérêts les plus chers, et avec l'aide du ciel je sais tout sacrifier pour son triomphe. Je d iviserai-cet ouvrage en trois li- (l) J 'aitoujours fait respecter les lois de mon pays ainsi que le Souverain et l'État; mais je n'ai jamais aimé les abus qui nuisent à la gloire du sanctuaire et du trône.
  • 13. XII PRÉFACE. vres : l ivrepremier, Triomphe sur les Hérésies et les Schismes ; livre second , Triomphe sur le Schisme et l'Hérésie oui régnent actuellement en France; livre troisième, Triomphe des souverains Pontifes sur leurs en nemis (1). Je t âcherai d'offrir au lecteur les combats des Schismatiques et des Hé rétiques ; je montrerai succintement leurs erreurs, leurs vices et leur dé pravation; j'offrirai, à l'admiration des sages, le tableau des docteurs illus tres qui lesont réfutés, les conciles qui les ont solennellement condamnés ; quelquefois même nous y admirerons des Hérésiarques qui, pleins d'un es prit juste, après avoir arboré l'éten dard de la révolte, s'avouant vaincus, venaient déposer aux pieds du pontife toute la puissance de leurs lumières et de leur gloire, pour unirle triomphe (1) A près avoir composé cet ouvrage, je l'ai soumis à M. Marduel, curé de Saint-Roch, doc teur en Sorbonne, qui, ayant examiné ce qu'il y a de plu» délicat, n'y a rien trouvé contre la foi ni les saints canons, en outre , je le soumets au Saint-Siège
  • 14. PRÉFACE. XIII de l eur esprit au triomphe de l'Eglise. Dans mon second livre, je tâcherai de renverser le schisme des Puristes qui règne encore en France , je mon trerai que s'ils ont déserté fièrement le giron de l'Eglise , c'est parce qu'ils n'ont point trouvé dans son sein une place assez glorieuse ; nous verrons combien est déplorable l'égarement de ces hommes aveugles qui ne savent pas contempler cette époque célèbre, où le vénérable pontife Pie VII fit la restauration de l'Eglise gallicane ; où sa conduite fut un véritable chef-d'œu vre de sagesse, qui opéra des merveilles dans toute la France, qui ne formait qu'un concert de louanges envers les in- strumens admirables de la Providence. Je t âcherai de réfuter l'hérésie de M. Oegger, ancien premier vicaire de la cathédrale de Paris. Je montrerai au grand jourl'abîme où il s'est plongé ; on verra clairement qu'il se croit un prophète unique envoyé du ciel, pour annoncer une nouvelle doctrine qui est ignorée de tout le monde , des Protestans de toutes les sociétes, et
  • 15. XIV PRÉFACE. de l asainte Eglise ; c'est ce qu'on ne peut apercevoirqu'en approfondissant son ouvrage très-diffus et très-obscur, avec beaucoup de réflexion (i). Dans mon troisième livre, je met trai la dernière main au Triomphe de l'Eglise; comme il y a de nosjours beau coup d'esprit pervers et frivoles qui (i) S iM. Oegger, ainsi que les puristes sont mécontens de ma réfutatiou , pour terminer l'af faire avec plus de pompe , nous défendrons notre cause solennellement devant tous les savans de la capitale , soit à la Sorbonne ou ailleurs ; je me soumets , pour leur satisfaction , à ce combat re ligieux. Comme , à l'exemple de Goliath , tous les jours ils insultent la milice sainte d'Israël et son chef auguste, pour moi, à l'exemple de David, j'offre volontiers de me mesurer avec eux , avec l'aide unique de saint Pierre : Quinque lapides , etc. On me trouvera , tous les lundis à trois heures du soir, dans la bibliothèque de la ville de Paris; et si je me trouvais en vacances , mon adresse est à M. l'abbé Mayneau, auteur, chez AI. Fulcrand Mayneau père, à Saint-Aphrodise, à la Tuilerie, à Béziers , département de l'Hérault ; je me ren drai à l'instant à leurs désirs, manifestés dans une lettre affranchie et signée de deux témoins remar quables; et ils se convaincront que lorsqu'il s'agit de défendre l'Église, je ne recule jamais, à l'exem ple de saint Augustin , qui combattit publique ment à Carthage les hérésies en présence de cent cinquante-neuf évoques donatistes , et de deux cent quatre-vingt évêques catholiques.
  • 16. PRÉFACE. XV s'élèvent c ontrel'autorité romaine, et vomissent des blasphèmes contre ses chefs augustes dignes de la vénération des hommes , j'offrirai , aux yeux de l'ame fidèle, le tableau véritable, na turel et magnifique de Pontifes véné rables, qui ont honoré le trône pon tifical par leurs vertus, leur zèle, leur héroïsme, leur science et leur génie; j'admirerai ceux qui étaient chéris de tousles esprits, en donnant dans Rome la liberté à toutes les religions , con vaincus, comme les apôtres, qu'on ne doit soumettre les hommes au doux empirede Jésus-Christ, ni par la force, ni par la puissance, mais par la per suasion par la douceur, en leur pro diguant toutes les richesses de la charité. Nous contemplerons leur génie puissant parcourant l'univers , pour y opérer des merveilles, en y déployant avec générosité les trésors de leurs vastes lumières 5 répandant partout les charmes, les délices, les doux par fums de la paix, créant en tout lieu des établissemens pompeux de bien
  • 17. XVI PREFACE. faîsance pour adoucir les maux des victimes de l'infortuue 5 devenant les pacificateurs entre les peuples et les souverains, leur décernant avec jus tice et sagesse des couronnes légitimes, versant sureux toute l'étendue de leurs grâces , de leurs bénedictions, qui de viennent, pour eux et pour leurs su jets, lasource merveilleuse de l'abon dance et du bonheur. Enfin, nouscontemplerons la gloire de Rome chrétienne , maitresse de l'u nivers, portant l'étendard de la croix, recevant les hommages des mortels qui s'y rendent journellement de tou tes les parties du monde , les éclairant par sa science vaste et profonde, so lide et immuable , renversant, pulvéri- . sant , anéantissant ces fantômes d'er reurs qui s'élèvent sans cesse contre elle pour déchirer son sein maternel , et affermissant de plus en plus sur la pierre éternelle, malgré les tempêtes et les orages, ses conquêtes et sou triomphe !
  • 18. iivve p remier. TRIOMPHE SUR LES mâffii&saiss wî iliss (Emasmosik
  • 19. 4 TRIOMPHE ploie à l eursregards toutes les richesses de sa magnificence, surtout lorsque le soleil naissant vient donner la vie à tousles êtres, et embellir de ses rayons dorés les îles voi sines embaumées de fleurs odorife'rantes. Un t elspectacle est ravissant sans doute; mais lorsqu'un vaisseau vaste et solide , magnifique et inébranlable est agité par les tempêtes les plus orageuses, tantôt enseveli dans l'abîme, tantôt élevé au milieu des airs, tantôt frappant contre des roches effrayan tes J ou s'arrêtant sur des bancs affreux de sable ; lorsqu'ainsi agité pendant des siècles, il s'arrache de tous les périls les plus immi- nens, franchit tous les obstacles, brave tous les écueils, et arrive majestueusement avec une vigueur toujours nouvelle au port de la paix , tout couvert de gloire et de lau riers ; on ne peut s'empêcher d'admirer sa puissance , de contempler ses merveilles et son brillant triomphe. Tel e stle vaisseau de la sainte Eglise qui réunit merveilleusement dans son sein les fidèles de l'univers chrétien; dans les ins- tans heureux de calme , on voit avec ravis sement ses chers enfansse nourrir ensemble
  • 20. DE L'ELISE. f) da pain des anges, se soulager dans leur infortune , ne former tous qu'un cœur et qu'une ame, et jouir ici-bas au milieu des cantiques divins , des délices célestes au sein d'une paix profonde. Mais l orsqu'elleest attaquée, poursuivie, cette mère tendre, et que ses fidèles enfans, inviolablement attachés à la loi divine, souf frent héroïquement la persécution , traver sent les déserts, afin de ne jamais abandon ner le Dieu de leurs pères , bravent la fureur des tyrans à l'aurore de leur âge tendre , confondent leur orgueil par leur héroïsme, volent vers l'échafaud pour y cueillir la palme du martyre; ô! qu'il est beau, qu'il est magnifique , ce triomphe! Le sang coule de toute part, des chré tiens sont moissonnés , soit au printemps de leurs jours , soit au déclin de leur vie , mai* il en renaît sans cesse ; le champ du père de famille s'agrandit : des erreurs grossiè res s'élèvent, une espèce de trophée de l'E glise s'efface , mais l'Eglise, toujours puis sante, rétablit bientôt sa beauté primitive , elle se couvre d'une plus grande gloire ail leurs; que d'autres ennemis lèvent l'étçn
  • 21. 6 TRIOMPHE dard de la révolte contre elle, des millions de héros renaissent, l'Eglise, toujours pure, brillante et glorieuse, s'affermit sur la pierre contre laquelle viendront se briser tous les efforts de l'enfer (1), elle élève avec pompe son triomphe éclatant en répendant ses lu mières victorieuses sur l'univers chrétien. Elle se couvre de lauriers, non point par la force des armes, ni par les gibets, ni par les chaînes, mais par sa foi inébran lable, par sa patienc . par son courage confiant en Dieu et surtout parla vérité, la justice , et quelquefois par la tolérance. Comme la colombe plaintive , elle gémit à la vile de ses chers enfans qui se plongent dans l'abîme du vice et de l'erreur, elle élève les mains vers le Tout-Puissant pour apaiser son courroux, et fléchir la colère de son bras vengeur. Sa lumière pure qui brille au sein de ses fidèles chéris , peut être obscurcie un ins tant par quelques-uns de ses membres corrompus, mais son éclat et sa splendeur (1) TucsPctrus et super hancPeiram edificabo ecclesiam mcam et portœ inferi non prevatebunt advenus cam. Math. VII , v. a5, ebap. XVI-XV1II, saint Aug. , liv. I«, du Symbole.
  • 22. DE L ÉGLISE. 7 ne pourront jamais être anéantis par le corps de cette société sainte, auguste et ma gnifique , qui oppose à ses cruels ennemis les vérités éclatantes des prophéties , ainsi que leurs effets merveilleux, les prodiges du Sauveur, la beauté, les charmes, la gran deur, la noblesse , la doctrine , l'établisse ment miraculeux du christianisme , les mi racles opérés dans tous les siècles pour soutenir la vérité de notre auguste et su blime religion. S'ils o sentrésistera sa puissance, en ren versant de fond en comble la sublimité de nos écrits sacrés, leur attribuant de fausses doctrines pour s'affermir avec un acharne ment pitoyable dans leurs erreurs, et pour en imposer aux simples et aux ignorans, l'Eglise offre à leurs regards le tableau honteux de la corruption humaine, leur assure que le seul moyen de conserver la foi est de fuir l'air empoisonné de cette maudite Babylone qui les séduit. Tel e stde ses ennemis aveugles la con duite odieuse, qui seule a le droit de les faire nommer par Tertulien les meurtriers de la vérité. Tel est aussi la grandeur , la
  • 23. 8 TRIOMPHE noblesse a vec laquelle notre mère chérie triomphe de ses enfans égarés. Dieu permet ces attaques, ces combats toujours glorieux à la chrétienté, pour dé ployer les trésors de sa justice envers les héros de la religion , qui versent leur sang pour cueillir des lauriers éternels , au sein des tempêtes et des orages; pour accorder une couronne de miséricorde à ceux qui , fidèles aux douces invitations de la grâce , désertent les voies perverses du monde, en se jetant avec confiance dans les bras puis- sans de la sainte Eglise , pour faire éclater l'héroïsme de religion et de charité, ré pendre sur les écrits sacrés des lumières plus éclatantes, affermir la vigilance des pasteurs et de leurs troupeaux avec le dé pôt précieux de la foi , faire briller d'un vif éclat l'autorité de nos magnifiques tradi tions. Etant l abase et la colonne de la vérité que l'esprit saintrend infaillible, elle triom phera toujours de toutes les hérésies et de tous les chismes, comme elle l'a faitjusqu'à nos jours avec une pompe glorieuse. Je v aistâcher de parcourir rapidement
  • 24. DE L'ÉGLISE. 9 les e rreursdes chismatiques et des hérésiar- ques qui ont fait le plus d'éclat dans tous les siècles , pour en montrer les horreurs, et le néant en contemplant le triomphe de l'E glise.
  • 25. 1 0 TRIOMPHE CHAPITRE II. Cuisines et Hérésies des premier et deuxième siècles. Au m ilieude la grandeur, de la pompe, des prodiges éclatans qui entraînaient des milliers de mortels au pied de la croix pour adorer sa puissance et chanter sa gloire, en contemplanl l'héroïsme des apôtres et l'es prit saint qui régnait en eux, on vit des audacieux qui essayèrent d'en ternir la beauté; mais, dans leurs fatales entreprises, ils ne firent qu'agrandir leur ignominie , et que donner un nouvel éclat au triomphe de notre auguste religion. Les premiers hérétiques qui levèrent l'é tendard de la révolte, pour ravir les con quêtes glorieuses de l'Eglise naissante de Jésus - Christ, furent Simon le Magicien,
  • 26. DE L'ÉGLISE. II Ménandre , les Nicolaïtes, les Cérinthiens et les Ebionites. La première erreur de Simon fut de croire qu'on pouvait acheter à prix d'argent les dons merveilleux du Saint-Esprit ; et c'est ce qui adonné lieu de nommer Simoniaque, quiconque vend ou achète les choses saintes. Cet aveugle mortel porta la folie jusqu'à vouloir se faire reconnaître pour un dieu. Il prétendait que les hommes etaient les auteurs de VAncien Testament; il niait la résurrection des corps , enseignait et prati quait des infamies abominables. Ce fut saint Pierre, prince des apôtres, qui, par ses prières victorieuses , triompha de cet im posteur au moment où il s'élevait dans les airs à la vue d'un peuple immense, auquel il s'était donné en spectacle pour montrer sa prétendue divinité; mais Dieu qui se joue, quand il lui plaît, des projets des méchans, l'ensevelit dans toutesles horreurs de la honte, en le précipitant du haut des nues, où l'on contemplait son triomphe ap parent (1). (1) Arnove, liv. II, contre les Gentils. Eusèbe , liv. II. de
  • 27. / ' 13 TKIOMPHE Menandre fut un de ses sectateurs qui voulait passer pour le sauveur des hom mes, donnait un faux baptême, auquel il attribuait des effets miraculeux, comme une rie éternelle sur la terre, sans aucune es pèce de vieillesse. Les N icoldites, dont il est parlé dans le second chapitre de YApocalypse , furent aussi les partisans de Simon. On a cru qu'ils avaient eu pour coryphée Nicolas , un des sept diacres de l'église romaine (1). Les E bionites avec Cérinthe , entre au tres blasphêmes, vomirent celui-ci : « Que Jésus-Christ n'était pas Dieu. » Au rapport de Saint-Jérôme , Saint - Jean écrivit son évangile pour les confondre (2). Les hommes apostoliques de ce temps renversèrent leur système et triomphèrent, avec une pompe éclatante , de leurs blas phêmes. l'Hist. e cclésiastique,chap. XIII. Saint Epiph. , lier. XXI, liv. I, n. 5. Saint Aug. , Ut. des héré., n. 1. Théodorct , liv. I, des Fables hérétiques , chap. Ier, etc. (1) S aintJérôme, épit. 1 à Héliodorc. Le père Alex., Dis sertation sur l'Histoire ecclésiastique du premier siècle. (a) L ivredes écrivains ecclésiast. sur saint Jean, ch. XIX.
  • 28. DE LÉGLISE. l3 Chismes et Hérésies du second siècle. Ce s iècleenfanta un plus grand nombre d'hérésiarques ; ceux que la tradition a of fert à nos regards sont Saturnin et Basilide; leurs disciples furent innombrables, ainsi que les Gnostiques , les Valentiniens , les Marcionites , les Montanistes, et les Encra ntes. Les d isciplesde Saturnin et de Basilide étaient disciples de Simon le magicien et deMénandre, ils multiplièrent les extra vagances de leurs coryphées. Saturnin fut le premier qui condamna les noces et le mariage. Basilide osa le pre mier soutenir que Jésus-Christ n'avait eu qu'un corps fantastique, et qu'il n'avait pas été véritablement crucifié. Saint Clément , prêtre d'Alexandrie, et saint Irénée ont confondu ces hérésiarques audacieux , ainsi que les Gnostiques qui niaient la divinisé du Sauveur du monde. Les V alentiniens, les Serdoniens et les Marcionites propagèrent les hérésies pré
  • 29. l4 TRIOMPHE cédentes en donnant un libre essor à leur imagination fanatique, et malheureuse ment ils firent tomber dans leurs piéges séduisans une infinité d'ames faibles. Saint Epiphane, saint Clément d'Alexan drie, saint Justin, saint Irénée et Tertu- lien combattirent ces ennemis de la religion naissante et en triomphèrent. Les Montanistes ou Cataphrygiens eu rent pour chef Montan , Phrygien de na tion, qui voulait passer pour le Saint-Es prit ou Paraclet. Il se jeta dans un abîme d'erreurs absurdes ; il prétendait que les se condes noces devaient être prohibées; vou lait introduire l'obligation de trois carêmes, au lieu de se contenter d'un seul , d'après la tradition des apôtres. Entre autres choses ridicules , il enseignait que l'Eglise n'avait point le pouvoir d'absoudre de tous les pé chés. Tertulien , qui était une des plus écla tantes lumières du second et du troisième siècle, eut le malheur de tomber dans l'hé résie des Montanistes, lui qui avait si so lidement écrit contre les hérésies , qui avait établi dans ses ouvrages des principes pour
  • 30. DE L ÉGLISE. Ï'J réfuter i nvinciblementtoutes les erreurs de Montan. S'il avait voulu, ce grand homme, se soumettre au jugement de la sainte Eglise, il n'aurait point perdu la gloire éclatante dontiljouissait dans son sein glorieux (1). Tatien e tses disciples appellès les Encra- tites, prohibaient la viande, le vin et le ma riage , c'est ce qui les fit appeler Encratites, nom grec qui signifie continent. Ils n'of fraient au sacrifice de la messe que de l'eau , ayant en horreur le vin ;ils niaient qu'Adam fut sauvé. Entre a utressavans de leurs siècles, saint Kpiphane , saint Irénée , saint Clément d'Alexandrie , et Origène confondirent ces hérétiques, et en triomphèrent. Ces d ésertions, ces guerres intestines semblent , aux yeux des ignares , des hu miliations et des défaites pour l'Eglise. Non, non; il en est de ces combats comme de ceux des guerriers illustres, qui, en exi lant leurs ennemis vaincus, augmentent leur gloire, multiplient leurs lauriers et leurs triomphes. (1) Eusèbe , au cinquième livre de son Histoire ecclés. rap porte le nom des auteurs qui ont écrit contre cette hérésie.
  • 31. 1 f ) TRIOMPHE CHAPITRE III. Chismes et Hérésies du troisième siècle. Malgré la grandeur, la beauté, l'éclat, la magnificence de la religion chrétienne, qui fleurissait alors , on vit des enfans nés dans son berceau , à lombre des autels, de venir assez téméraires pour lever l'étendard de la révolte contre leur mère tendre, qui les avait enfantés en Jésus-Christ, et qui leur prodiguait ses grâces et ses bienfaits les plus doux. Les Novatiens, les Sabelliens, les Paulia- nistes, les Manichéens et les Origénistes for mèrent des sectes qui firent du ravage dans la vigne chérie du Seigneur. Les Novatiens commencèrent par être chismatiques et finirent par être hérétiques.
  • 32. DE L ÉGLISE. i J Ce chisme prit sa source dans Novatien, qui voulut se faire élire pape à la place de saint Corneille, qui avait été canoniquement élu. Saint Cyprien combattit fortement ce chisme, et c'est dans cette époque qu'il écrivit son magnifique ouvrage sur l'unité dela sainte Eglise, livre capable de ren verser seul , toutes les hérésies , et tous les chismes anciens , modernes et futurs (1). L'hérésie des Novatiens consistait princi palement en ce qu'ils prétendaient que la sainte Eglise n'avait pas le pouvoir de re mettre les grands crimes après le baptême. Saint Basile, saint Ambroise , saint Paucien, évêque de Barcelone, et saint Cyprien, écrivirent contre cette hérésie, qui fut con damnée par le concile général de Nicée et par plusieurs autres tenus en .Italie et en Afrique. Les S abelliens, disciples de Praxeas , de Noëtus et de Sabellius , prétendaient, avec les impies Sociniens , que Dieu ne subsiste pas en trois personnes , mais que les noms (1) L ettrede Corneille h Fabius d'Antioche , dont plusieurs fragmens sont rapportés par Eusèbe , liv. VI , de l'Hist. ecclé». chap. XLII1. a
  • 33. t8 . TRIOMPHE de Père , de Fils et de Saint-Esprit sont différons noms qui conviennent à une même personne. Cette h érésiedonna lieu à celle de Paul de Samosates , évêque d'Anlioche, homme corrompu et infecté des principes de Sabel- lius et des hérétiques anciens , réfutés par saint Jean févangéliste. Il nia la divinité de Jésus-Christ, et fut condamné dans deux conciles d'Antioche (1). Ces h érésiesfurent condamnées dans le premier concile général de Nicée et dans les conciles d'Antioche ; entre autres pères de l'Eglise , saint Denis d'Alexandrie, saint Athanase et saint Basile combattirent avec un éclatant succès ces hérétiques. Les Manichéens renouvelèrent dans ce siècle un gr/md nombre d'erreurs des hé résiarques du premier et second siècles : ils admettaient deux principes, l'un bon et l'autre mauvais; ils attribuaient à chaque homme deux ames , l'une bonne et l'autre mauvaise ; ils interdisaient et condamnaient le mariage ; ils disaient que Jésus- Christ (1) Tenus l'an 266 et 27a , septième livre de l'fliat. ecclés. d'Eusèbe.chap. VIII.
  • 34. DE L'ÉGLISE. i() n'avait eu qu'un corps fantastique : ils niaient la liberté de l'homme , le péché ori ginel, la nécessité du baptême et de la foi. Ils rejetaient l'autorité de l'Ancien et du Nouveau Testament, prétendant que Dieu n'en était pas l'auteur. Ils avaient plusieu rs autres imaginations pernicieuses qu'on voit dans saint Augustin. Ce s aintdocteur connaissait à fond leur corruption et leurs dogmes, parce qu'il avait eu le malheur de s'engager dans leur secte avant le baptême ; mais il déserta leur bannière profane apres avoir aperçu l'extra vagance de leurs sentimens; et Dieu se ser vit de la puissance de son génie pour les confondre (1). Les O rigénistes soutenaient les erreurs d'Origène, qui fut l'homme le plus savant et le plus renommé de son temps ; les prin cipales erreurs dans lesquelles il s'est plongé avec ses disciples, sont, que l'amede Jésus- Christ avait été unie au Verbe éternel avant (i) C ettehérésie est prédite et condamnée en termes for mels par l'apôtre des nations , ch, II, 1. Tbimoth. 4 et suiv. Saint Léon, sermon i5 qui est le 5, sur le jeûne du dixième mois , chap. IV et VI. Sermon 67 qui est le 18 , sar la passion du Sauveur, chap. V.
  • 35. 2 0 TRIOMPHE l'incarnation : que Fame de chaque homme subsistait avant son corps, et n'était en voyée dans le corps humain que comme dans une prison , en punition de ses anciens péchés : que Jésus-Christ était mort, non- seulement pour les hommes, mais encore pour les démons , et que les peines de l'en fer ne seraient pas éternelles. On l'accuse d'avoir été le précurseur des Pélagiens sur le péché originel et sur la grace de Jésus- Christ. Des t héologiensont cru qu'Origène n'a vait point enseigné ces erreurs; mais que ses disciples en avaient augmenté ses écrits, pour leur donner plus de vogue, par le nom de ce grand homme qui était l'admiration de son siècle (i). Saint Epiphane et saint Jérôme sont les saints pères qui ont renversé les systèmes des Origénistes, qui furent condamnés dans plusieurs conciles généraux et particuliers , tenus en Orient et en Occident ; ainsi que (i) Ceux qui veulent approfondir cette question peuvent consulter M. Tillemont, le père Alexandre Dupin, Huet, évêque d'Avranches , dans sa préface sur les Œuvres d'Ori gine le père Halloix et les autres auteurs qui ont écrit sur cette matière.
  • 36. DE L ÉGLISE. 1 T dans l ecinquième concile général tenu à Constantinople en 55a, sous le pontificat de Vigile et sous le règne de l'empereur Justinien. Bien l oinque ces erreurs effrayantes en vironnassent de nuages le berceau de la re ligion, elles faisaient éclater sa puissance, lui donnaient de la pompe, et contribuaient, à son triomphe.
  • 37. 2 2 TRIOMPHE CHAPITRE III. Chismes et Hérésies du quatrième siècle. Comme un conquérant humain qui rem plit la terre du bruit de ses merveilles , gé mit au milieu de sa gloire, sur ses ennemis qui versent leur sang pour ne pas vouloir se rendre sous ses drapeaux, ainsi l'Eglise sainte, qui tient l'univers sous sou doux empire, gémit environné de l'éclat de sa gloire , sur ses enfans aveugles qui se livrent à la mort spirituelle, pour soutenir les com bats de leurs erreurs : ce fut surtout dans ce siècle qu'elle versa des torrens de larmes , et que son tendre cœur fut percé de mille douleurs, sans néanmoins perdre de sa puis sance et de sa gloire. On v itnaître dans ces jours de deuil un
  • 38. de l'église. • a3 nombreinfini d'hérésiarques audacieux qui déployèrent toutel'étendue de leurgénie ma gique. Les principaux furent les Donatistes^ les Ariens, les Macedoniens, lesAnome'ens, les Aériens, les Photiniens , les Messaliens , les Lucife'riens , les Appolinaristes, les Pris- cillianistes et les Jovinianistes. Les D onatistes furent d'abord chismati- ques et ensuite hérétiques; leur chisme dut son origine à un certain Donat , évêque de Cases-Noires, en Afrique , qui eut la témé rité d'ordonner Majorin, évêque de Car- tage , au préjudice de Cécilien , évêque lé gitime, qui avait succédé canoniquement à Mensurius. ' • : Après l amort de Majorin, les chismati- ques élurent un autre évêque , nommé Donat, qui fit du ravage dans la vigne chérie du Seigneur (1). •» Les D onatistesjoignirent bientôt l'héré sie au schisme; leurs erreurs principales étaient que le baptême et les autres sacre- mens donnés hors de l'Eglise étaient nuls : qu'il fallait rebaptiser tous les hérétiques ; (1) Dupin, dans «on éiliiion d'Optai. i ". '. . . ' .
  • 39. 24 , TRIOMPHE que l 'Eglisesainte était ruinée de fond en comble , et qu'elle n'existait que dans leur société ; c'est d'après ces conséquences qu'ils ordonnèrent des prêtres , des évêques, pour tous les lieux de l'Afrique, où leur chisme était répandu , prétendant que toutes les ordinations faites par les évêques catho liques étaient nulles, que les pasteurs ca tholiques étaient déchus de tout droit au ministère. Us déployèrenttoutes les horreurs de leur fureur et de leur rage dans les Eglises dont ils purent se rendre maîtres; ils osèrent, ces monstres , porter leurs mains sacriléges sur la sainte Eucharistie , l'offrir avec im piété à l'avidité des chiens, qui,aussitôt après, se précipitèrent avec rage sur ces audacieux sacriléges et les dévorèrent. Les vases sacrés fftrent profanés, les autels renversés, les huiles saintes répandues dans le lieu saint et foulées aux pieds. - . ; Je ne puis concevoir comment les héré tiques entreprennent de répéter sans cesse que l'Eglise romaine les persécute ; etjamais elle ne l'a fait, et s'il ait existé des Chrétiens qui , de leur propre gré , aient causé quel
  • 40. DE LÉGLISE. 2 5 que t rouble,c'est parce qu'ils tâchaient de se défendre contre ceux qui leur faisaient du mal. Mais la sainte Eglise n'a jamais ap prouvé aucun mal : pourquoi donc, crient- ils sans cesse que les Catholiques romains attenteraient à leur vie , s'ils en avaient le pouvoir. Rome ne nous prêche que l'union, la fraternité, le pardon des injures des en nemis , elle nous engage à faire du bien à ceux qui nous font du mal. Bene facile his qui oderunt vos. Telle est, telle a été et telle sera toujours la doctrine pure de cette mère tendre et chérie , qui régit sagement l'univers chrétien. Dans c emalheureux siècle ces sectes se di visèrent entre elles , mais elles se réunirent par une haine implacable pour ravager le champ légitime du père de famille : c'est ce que font ordinairement tous ceux qui déser tent les drapeaux de Jésus-Christ , comme l'a fort bien remarqué Tertulien (1). Ces h érétiquesfurent condamnésdans un concile d'Arles, en 314, et dans un autre tenue à Rome, en3i3. Ils persistèrent dans (1) T ertulien,Ht. de» Prescriptions , chap. XLI .
  • 41. l6 TRIOMPHE leur h érésieet dans leur chisme jusqu'au siècle suivant. Pour les réunir au sein de l'Eglise, l'empereur Honorius proposa des conférences entre les évêques catholiques, et ceux de la partie adverse. Les d ébatseurent lieu à Carthage en 4 1 1 ; on y vit cent cinquante-neufprélats donatis- tes et deux cent quatre-vingts évêques catho liques; mais ces hommes aveugles furent confondus; un grand nombre déchirèrent le bandeau fatal qui couvrait leurs yeux, et les ouvrirent à la lumière pure qui les inonda de ses charmes ravissans. Ce beau triomphe appartient à saint Augustin auquel tous ses collègues véné rables avaient laissé l'honneur du combat religieux. . . v Le z èleépiscopal se distingua dans cette époque célèbre d'une manière éclatante. Les évêques catholiques offrirent d'un consen tement unanime le partage de leur siége , et même leur siége propre aux Donatistes., s'ils voulaient rentrer dans le giron de l'Eglise» cette secte diminua peu à peu, et l'hérésie s'éteignit (l). (1) Optat en a fait l'histoire , »aint Aug. a écrit contre cnx.
  • 42. DE L ÉGLISE. . 7-7 On a beau vomir des blasphêmes contre la doctrine pure de Rome : ce n'est point par lu force des armes ni par la contrainte qu'elle essaie de ramener les ames égarées, mais par le dévouement, par la bienfai sance, en se dépouillant de ses biens légi times en leur faveur, comme nous le voyons par ces prélats distingués, qui auront un nom immortel dans nos annales sacrées et une gloire brillante dans la Jérusalem cé leste. On c onnaît assez les Ariens (t) pour les coups éclatans dont ils frappèrent impu demment la société catholique. L'erreur principale flAnus, prêtre d'Alexandrie, a été celle de Paul de Samosate sur la Tri nité. Il insistait principalement sur la per sonne du Fils de Dieu, et prétendait que le Verbe n'était pas co-éternel ni consub- stantiel k Dieu son père, et que par consé quent Jésus-Christ n'était pas véritable ment Dieu. (1) Hermant, dans la Vie de saint Athanase; Dupin, dans sa Bibliothèque des Acteurs ecclésiastiques, les auteurs du pre mier concile de Nicée, imprimé à Paris , en 1691; Tillemont, dans ses Mémoires sur l'histoire du quatrième et cinquième siècles , où il est parlé de l'Arianisme.
  • 43. 28 TRIOMPHE Ces malheureux se divisèrent en plu sieurs parties; mais ils s'unirent pour s'ar mer contre la sainte Eglise : ils firent jbuer tous leurs secrets ressorts pour jouir de la puissance séculière, et par ce moyen ils firent de honteux et rapides progrès; et persécutèrent d'une manière atroce les Catholiques. Plusieurs grandshommes réfutèrent leurs erreurs, et la vérité triompha. Saint Au gustin, saint Ambroise, saint Epiphane, saint Cyrille d'Alexandrie , saint Basyle , saint Grégoire de Nazianze, saint Phœba- dius , évêque d'Agen ; saint Hilaire, évêque de Poitiers; saint Athanase, et saint Alexan dre , évêque d'Alexandrie , furent les intré pides défenseurs de la foi contre cette secte effrayante, qui fut condamnée par le grand concile de Nicée, qui est le premier des conciles généraux assemblés en 325. Macédonius, arien de profession, s'em para du siége de Constantinople par la fac tion des hérétiques, et en ayant été chassé, il publia une nouvelle hérésie, dontles sec tateurs furent appelés Macédoniens. Elle consistait à nier la divinité du Saint-Esprit,.
  • 44. DE L'ÉGLISE. 2Q comme c elled'Arius, à nier la Divinité du Verbe. Saint Augustin et saint Ambroise, saint Epiphane , saint Grégoire de Nyce , saint Basyle, saint Athanase, sont ceux qui ont le plus écrit contre cette hérésie, qui fut con damnée par le premier concile de Constan- tinople, qui est le second concile général tenu en 381. Les Anoméens ou Eunomiens eurent pour chefs, Eunomius, évêque de Cysique, dis ciple d'Aëtius , diacre d'Antioche , sur nommé YAthée) il joignit beaucoup d'im piétés à celles de Macédonius et ftArius : il prétendait que la nature de Dieu n'était pas incompréhensible, et qu'il connaissait Dieu aussi parfaitement que Dieu se connaissait lui-même. Il j etaitdu ridicule sur les reliques des martyrs et sur les prodiges que Dieu opé rait à leurs tombeaux; il renversa la forme du baptême , et ne voulut point qu'on le donnât au nom de la Trinité , aussi il re baptisait les hérétiques qui entraient dans son parti; il méprisait les apôtres et les pro phêtes; il prétendait que les plus grands
  • 45. 3© TRIOMPHE crimes n 'étaientpas un obstacle au salut, pourvu qu'on embrassât ses opinions, et qu'on eût la foi dont il faisait lui-même profession. Des hérétiques semblables chas sés de l'Eglise ne pouvaient contribuer qu'à son triomphe. L'empereur Théodose fit tous ses efforts pour éteindre cette secte. Théodoret, saint Augustin, saint Epiphane, saint Chrysos- tôme, saint Basyle, saint Grégoire de Nice renversèrent par leurs savans écrits cette hérésie , et en triomphèrent. Aérius, p rêtrede l'église de Sébaste , partisan des opinions d'Arius, composa plu sieurs erreurs que les Calvinistes ont re nouvelées dans une époque II prétendait qu'il n'y avait point de différence entre les évêques et les prêtres , et qu'ils étaient égaux. Il ne voulait ni prières pour les morts, ni jeûnes, ni abstinences; il affec tait de faire meilleure chère pendant le ca rême, les mercredis et les vendredis; il choisissait quelquefois les dimanches pour jeûner. Les dogmes de cet audacieux hérésiarque ont été condamnés dans presque tous les
  • 46. de l 'église. 3r • conciles tenus depuis ce temps-là. Saint Augustin et saint Epiphane réfutèrent cette hérésie avec un succès brillant. Photin p ortases extravagances plus loin qu'Anus; ses erreurs ressemblaient plus à celles de Paul de Sarnosate et des Socinieos, qu'à celles des Ariens : il prétendait que Jésus-Christ était un pur homme , et qu'il n'avait rien qui subsistait avant sa naissance temporelle. Un grand nombre de conciles ont foudroyé cet audacieux hérésiarque. Les M essaliens, ou enthousiastes, étaient à peu près semblables aux Quiétistes; leur dogme consistait à nier la nécessité du bap tême, à croire que l'oraison mentale a la force d'effacer les péchés et de chasser les démons de l'âme, ilsenseigaient que la prière devait tenir lieu de tout; pour tout exercice ils priaient ou dormaient tout le jour. Ils pré tendaient être favorisés d'un grand nombre de révélations, et se donnaient pour gens forts spirituels; mais ils négligeaient la mortification , et vivaient dans un horrible libertinage. Ils ne firent aucune secte à part, parce qu'ils se cachaient, en niant même qu'ils
  • 47. 32 . TRIOMPHE fussent imbus de telles erreurs. Théodore* et saint Epiphane nous rendent savant sur ce point : ces hérétiques furent condamnés dans le concile d'Ephèse, qui est le troi sième général (1). Lucifer, évêque de Clagliari en Sar- daigne , abandonna la communion des évêques catholiques , parce qu'ils rece vaient dans la société des fidèles, des Ariens convertis (2). On nomma Lucifériens ceux qui persis tèrent dans ce chisme , et plusieurs d'entre eux joignirent l'hérésie au chisme, préten dant qu'il fallait rebaptiser les Ariens qui revenaient à l'église. On les accusait aussi d'enseigner que les ames étaient corporelles et qu'elles étaient engendrées comme les corps. Saint Augustin et saint Jérôme écri virent contre les Lucifériens avec un écla tant succès. Apollinaire , prêtre de l'église de Lao- (1) A ct.7, part, a , voy. saint Epiphane Théodoret , liv. IV, des Fables hérétiques, chap. XI. (a) S aintAug. , let. i85 on 5o , à Boniface, chap. X, D. 47, liv. du Combat chrétien de Agone christlane chap. XXX, n. 3a , et sur les ps. 67 , n. 5g.
  • 48. DE l'église. 33 dicée, e utbeaucoup de disciples appelés ap- pollinaires. Ils enseignaientque Jésus-Christ n'avait point d'ame humaine, mais que le Verbe de Dieu animait son corps. Que du Verbe et du corps de Jésus-Christ il s'était fait une seule et même substance; en sorte que le Verbe avait souffert, et était vérita blement mort sur la croix; que la chair de Jésus-Christ n'avait pas été formée du corps de la sainte Vierge , mais qu'elle était venue du ciel; que c'était la substance même du Verbe actuel qui s'était changée en corps; , que le Saint-Esprit était moins grand que le fils et le fils moins grand que le père; Ce fut exactement l'erreur des Millenaires qu'ils renouvelèrent. Ils f urent condamnés dans le concile d'Alexandrie, Fan 362; dans un concile de Rome, en 373; dans un concile d'An- tioche, en 3y8 ; et enfin dans le second concile général, tenu pour la première fois àConstantinople, l'an 38i.Saint-Fulgence, saint Arnbroise, Théodoret, saint Grégoire de Nyce, saint Grégoire de Nazianze et saint Athanase les confondirent par leurs réfutations victorieuses. 3
  • 49. 34 TRIOMPHE Priscillien , homme de qualité de Sara- gosse, en Espagne, forma une secte qu'il eut soin de nourrir des erreurs des Sabel- liens, des Manichéens et des Gnostiques. Il permettait le mensonge et le parjure pour se cacher plus aisément. Sulpice S évère parle fort de ces héré tiques au second livre de son histoire, et c'est à cette époque que saint Augustin écrivit contre le mensonge. Ils furent con damnés dans plusieurs conciles : dans ce lui de Saragosse, en 38o; dans le premier de Tolède , en 4oo ; dans deux autres con ciles d'Espagne, dont on ignore la date, et dans le concile de Prague, en 56g. Jovinien e utplusieurs disciples nommés Jovinianistes; leurs erreurs étaient que l'é tat de mariage était aussi parfait devant Dieu que celui de la virginité et de la vi- duité; que c'était une dévotion mal enten due que de jeûner et de s'abstenir de la viande en espritde pénitence; que l'homme, après le baptême , élait impécable; que les saintsavaient tous le même degré de gloire; que tous les péchés étaient égaux , et qu'on ne devait pas distinguer entre les véniels
  • 50. DE L'ÉGLISE. 3 ) et l esmortels; que Jésus-Christ n'etait pas né d'une vierge : c'est ce qu'enseignent au jourd'hui les protestans, en osant dire qu'ils ne font que suivre la doctrine de la primi tive Eglise. Ces e rreurs furent condamnées par le concile de Trente. L'empereur Théodose fit des -lois pour les éteindre. Le pape saint Cyrice les condamna dans un concile tenu à Rome en 3go. Saint Augustin , saint Am- broise, saint Jérôme ont combattu ces er reurs et en ont triomphé. Sans doute dans ces temps orageux l'E glise , cette mère tendre et chérie, essuya des larmes, des angoisses, en voyant son corps auguste affligé de plusieurs plaies ef frayantes; mais elles ne servirent qu'à ré veiller la foi d'un grand nombre de fidèles, et à faire trembler pour leur salut un grand nombre de ceux qui étaient frappés d'un état léthargique; ils se réveillèrent du mi lieu des ombres de la mort, pensèrent au .Dieu auquel ils n'avaient jamais pensé, aimèrent la religion qu'ils avaient toujours méprisée , embrassèrent la vertu qu'ils avaient toujours détestée, s'y attachèrent
  • 51. 36 TRIOMPHE inviolablement, firent éclater un courage héroïque, rendirent gloire à l'Eglise, la cou vrirent de lauriers , au milieu des horreurs des combats, que leur livrèrent ses cruels ennemis.
  • 52. DE LÉGLISE. 37 CHAPITRE V. Chismes et Hérésies du cinquième siècle. Réjouissons-nous en voyant sans cesse agir sur son Eglise le bras puissant du Sei gneur qui la soutient et l'affermit au milieu des orages. Ce qui semble souvent l'humi lier contribue à sa gloire et à son triomphe. Ce siècle, quoique un peu plus paisible que le précédent, en offre des preuveséclatantes. Entre a utreshérétiques, Vigilance, les Pêlagiens , les semi-Pêlagiens , les IVesto- riens , les Enfichions , furent les principaux qui essayèrent de faire quelques incursions dans le champ du père de famille. Vigilance, prêtre de Barcelonne, com battit la vénération des reliques, l'interces sion et l'invocation des saints. Il se déchai
  • 53. 38 TRIOMPHE . liait c ontreles prodiges qui éclataient aux tombeaux des martyrs, et traitait de culte superstitieux d'y faire brûler des cierges. Il enseignait que l'état de virginité ou de célibat devait être prohibé, et que cet état n'était point préférable au mariage. Ces er reurs furent condamnées dans la personne deJovinien, et réfutées par saint Jérôme. Célestius et Pelage ont été les coryphées des Pélagiens. Les fondemens de cette hé résie reposaient sur ce quidam avait été créé pour mourir, qu'il tombât dans le pé ché ou qu'il n'y tombât pas ; que son péché n'avait nui qu'à lui seul; que les en- fans ne naissent coupables d'aucun péché originel, et qu'en conséquence le baptême n'était pas nécessaire au salut; que la con cupiscence n'avait rien de mauvais ; que l'oubli ou l'ignorance ne pouvaient point être péché; qu'il dépendait de l'homme, s'il voulait , d'être sans passions et sans au cun mouvement désordonné; que les vertus n'étaient pas des dons de Dieu, mais des effets purement naturels de notre humanité. S'ils a dmettaient le nom de grâce et sa nécessité, ils entendaient par-là les dons
  • 54. de l'église. 3g de Dieu purement naturels , ou les grâces externes, comme sont les bons exemples, les miracles, les instructions, ou les grâces qui éclairent interieurement sans qu'elles agissent; tout au plus, d'après ces hérésiar ques , la grâce interne était utile, mais non pas nécessaire, etc., etc. Saint Germain, évêque d'Auxerres, saint Loup de Troies, firent tous leurs efforts pour détruire cette hérésie, répandue en Angleterre pendant que Pelage vivait. Saint Jérôme composa plusieurs traités contre les Pélagiens. Saint Augustin, l'illustre co lonne de l'Eglise de ce temps, mérita, en triomphant de ces hérétiques, le titre glo rieux de docteur de la grâce. La sainte Eglise romaine,avec ses souverains pontifes, admira la puissance de son génie religieux. Ces h érétiques furent condamnés par le premier concile, qui fut celui de Carthage, en 412j parle concile de Diospolis, en Pa lestine, en 415; par un autre concile tenu à Carthage , en 416; par le concile de Mi- lève, la même année. Innocent 1er les con damna l'an 4i7i et, après cet anathême, saint Augustin regarda cette affaire comme ter
  • 55. 4o TRIOMPHE minée. Zozime , successeur du pape Inno*- cent, trompé par les artifices de Célestius et de Pelage, écrivit en leur faveur aux évêques de l'église d'Afrique. Ceux-ci tinrent un concile Pan 4'7> ou ils condamnèrent de nouveau les Pélagiens, et avertirent le pape Zozime de l'artifice des hérétiques. Ils en tinrent un autre, en 4i8, où les Pélagiens furent également condamnés. Le S aint-Père, après un mur examen, condamna Pelage et Célestius avec leurs partisans , et envoya des anciclyques à toute l'Eglise pour publier son jugement, qu'on accueillit avec une vive allégresse. Célestin Ier confirma les décisions de ses prédécesseurs, et le concile général d'E- phèse, tenu l'an 43 1, acheva de confirmer toutes ces condamnations légitimes. Après l esPélagiens s'élevèrent les semi- Pélagiens : ils admettaient le péché origi nel et la nécessité d'une grâce interne pour parvenir au salut; mais ils croyaient que l'homme pouvait par ses propres forces mériter la foi et la première grâce néces saire pour le salut.
  • 56. DE L'ÉGLISE. 4 r Ils a vaient ajoute à ces erreurs un grand nombre d'autres, qui furent réfutées par saint Augustin dans un ouvrage de la pré destination. Ce saint mourut en réfutant ces hérétiques. L'an 4g4 1 Ie p<ipe Pélage condamna les livres de Cassien et de Fauste, semi-Péla- giens, et autorisa ceux de saint Augustin. Hormisdas , son successeur, fit la même chose. Le second concile d'Orange, de l'an 52g , et le concile de Valence en Dauphiné, tenus peu de temps après, condamnèrent les erreurs des semi-Pélagiens par les ou vrages de saint Augustin. Boniface II con firma ces conciles. Saint Prosper , saint Fulgence , saint Cesaire d'Arles soutinrent la doctrine de l'Eglise et triomphèrent de ces erreurs fanatiques. Les N estoriens eurent pour coryphée Nestorius. Son hérésie fit un grand ravage dans l'Eglise , et subsiste encore dans plu sieurs endroits de l'Orient. 1° I lprétendait qu'il y avait deux per sonnes en Jésus-Christ , et que le Fils de Dieu n'était pas uni , comme parle l'E glise, hypostatiquement, mais seulement
  • 57. /p TRIOMPHE accidentellement au Fils de l'Homme ; en sorte que Jésus-Christ n'était Fils de Dieu que par adoption. 2* I lprétendait , par une suite nécessaire de ce blasphème, que la sainte Vierge n'é tait pas mère de Dieu, puisque le fils qu'elle avait mis au monde n'était pas Dieu en sa propre personne, comme il le soutenait au- dacieusement. Le jugement du pape Célestin Ier, qui le condamna, fut accueilli, avec acclamation, et ratifié par le concile général d'Ephèse , convoqué exprès pour exterminer cette hé résie, l'an 43 1. Saint Cyrille, patriarche d'Alexandrie, saint Proclus , évêque de Cyzique, le combattirent fortement et fu rent victorieux. Les E utichienseurent pour chef Eutichès, prêtre, abbé d'un monastère célèbre de Constantinople; son hérésie, qui est dia métralement opposée à celle des Nestoriens existe encore en Orient. Nestorius prétendait qu'il y avait deux personnes en Jésus-Christ, comme il a deux natures : Eutichès voulait, au contraire, qu'il n'y eut qu'une nature en Jésus-Christ; parce que l'Eglise avait décidé
  • 58. DE L'ÉGLISE* 43 contre N estoriusqu'il n'y avait qu'une per sonne ; il renouvelait, en quelquesorle, l'hé résie iïAppollinaire, parce que Appollinaire prétendait que la nature humaine avait été absorbée par la nature même du Fils de Dieu, et que le corps de Jésus-Christ n'a vait pas été véritablement formé du corps de la sainte Vierge, tandis que Eutichès reconnaissait que le corps de Jésus-Christ avait été véritablement formé du corps de la sainte Vierge; mais il prétendait que la nature humaine et la nature divine, étant unies en la personne de Jésus-Christ, sans aucune division, il ne résultait de cette union qu'une seule nature; tandis que l'E glise a toujours cru que l'union des deux natures, en la personne du Fils de Dieu, n'empêche pas que chacune des deux na tures ne subsiste sans confusion. Dioscore , patriarche d'Alexandrie , se déclara le protecteur de cette hérésie, et étant soutenu de l'empereur Théodose-le- Jeune, dont les hérétiques avaient surpris la religion, il tint un faux concile à Ephèse, où il ne voulut admettre ni les légats du pape saint Léon , ni saint Flavien ; il les fit
  • 59. 44 ' TRIOMPHE au c ontraire Iraiter de la manière la plus indigne, et y fit absoudre Eutichès. Sai^t F lavien, patriarche de Constanti- nople, s'opposa courageusement aux pro grès de cette secte; l'an 44g, d tint un concile dans cette ville où Eutichès fut condamné; mais ce saint patriarche fut mal traité, on l'accabla de coups , il reçut plu sieurs blessures , et fut couronné martyr par la fureur des hérétiques. C'est pour cela qu'on donna à ce faux concile le nom de Bri gandage d'Ephèse,Latrocinium Ephesinum. Les ennemis de la religion doivent être réduits au silence, en voyant qu'à cette époque les catholiques , doux comme des agneaux , bien loin de faire une légère of fense à quelqu'un, furent impitoyablement massacrés par les ordres ou par les conseils des hérésiarques. Comment osera-t-on nous répéter sans cesse que la sainte Eglise Romaine veut qu'on détruise par le fer et le feu ses enne mis? non, non; elle ne veut pas la mort des pécheurs , mais elle désire qu'ils vivent et qu'ils se convertissent. Nolo mortem peccatoris , sed ut convertalur et vivat.
  • 60. DE L'ÉGLISE. 4r) Saint Léon défendit courageusement la foi de l'Eglise. L'empereur Marcien, qui succéda à Théodose-le-Jeune , fit éclater admirablement sa piété dans le concile de Calcédoine; ce concile, qui fut le quatrième général, se tint l'an 45 1- Eutichès et son hérésie furent condamnés; l'impie Dioscore fut déposé; tout ce que saint Léon avait écrit, contre cette hérésie, fut reçu avec de grands applaudissemens , et on éleva un triomphe éclatant à la doctrine de la sainte Eglise. Les ennemis du concile de Calcédoine formèrent différentes sectes ; la plus fameuse fut celle des Acéphales, ainsi nommés, parce qu'ils n'eurent d'abord aucun chef, et qu'ils se séparèrent également du giron de l'Eglise, et du parti de Pierre Mongus , faux patriarche d'Alexandrie , qui proté geait les Eutichiens de tout son pouvoir. Les Acéphales furent aussi appelés Sévê- rins, parce que Sévère, après s'être emparé du siége patriarchal de l'Eglise d'Antioche, se mit à la tête de ces hérétiques pour agran dir le domaine de son usurpation, et donner un plus grand éclat à son zèle fanatique.
  • 61. 4<> TRIOMPHE Au s ujetdes Prédestinatiens, il semble qu'il y a quelque difficulté. Le sentiment le mieux fondé est qu'ils se formèrent d'un petit nombre de personnes, qui, déduisant de fausses conséquences des principes de saint Augustin sur la grâce et sur la pré destination, prétendaient que Dieu ne vou lait pas le salut de tous les hommes; qu'il prédestinait les réprouvés au mal et à la damnation éternelle, sans aucun mérite précédent; que la prédestination et la grâce imposaient à l'homme une nécessité d'agir incompatible avec la liberté. Fauste , évêque de Riez, s'étant aperçu qu'un prêtre, nommé Lucidas, était dans ces erreurs, lui avait écrit pour l'en détour ner. Deux conciles tenus, l'an 47$, l'un à Arles, l'autre à Lyon, condamnèrent les erreurs des Prédestina tiens (1). C'est au milieu des pleurs, des larmes et du sang que versent ses enfans chéris, que l'Eglise, cette mère tendre , soutient sa gloire et sa puissance. (1) Ceux qui veulent approfondir ces questions, peuvent lire le cardinal liarouius, le père Sumond et le pire Alexandre.
  • 62. DE LÉGLISE. l^n CHAPITRE VI. Chûmes et Hérésies du sixième siècle. L'impiété aura beau se déchaîner contre la sainte Eglise; ses efforts viendront se briser contre la pierre inébranlable, sur laquelle elle repose. Elle fleurira toujours, malgré les erreurs et les persécutions qui s'élèvent dans son sein. Les p rincipalessectes, qui dans ce siècle firent du ravage, furent les Agnoëtes , les Trithéites, ksJcémètes, et lesdéfenseurs des trois chapitres. Thémistius, diacre d'Alexandrie, imbu de l'hérésie des Eutichiens,fut le chef des Agnoëtes; leur erreur consistait en ce qu'ils attribuaient à Jésus-Christ l'ignorance de plusieurs choses.
  • 63. 4 8 TRIOMPHE Euloge, p atriarched'Alexandrie, dont les écrits furent approuvés par saint Grégoire- le-Grand, réfuta avec succès leur hérésie (1). Philopone , surnommé Jean le grammai rien , infecté de l'Eutichianisme , fut le chef des Trithéites. Il prétendait qu'il y avait trois natures divines , comme il y a trois personnes; il niait la résurrection des corps. Les Eutichiens renversèrent eux- mêmes cette hérésie , qui s'éteignit bien tôt. Les Acémèles, ainsi nommés du mot grec, qui signifie gens qui ne dorment point , étaient des moines, qui, divisés en trois bandes , se succédaient continuellement jour et nuit, pour chanter les louanges de Dieu. Leur erreur consiste en ce qu'ils niè rent qu'il fût vrai de dire qu'une personne dela Trinité se fût incarnée, qu'elle fût née d'une Vierge, et qu'elle eût souffert. Ils f urentcondamnés comme Nestoriens par le pape Jean II, et, ayant insisté avec opi niâtreté dans leurs erreurs, ils furent re tranchés de l'Eglise. (j) S aintGrégoire, lclt. XLII , du liv. VIII.
  • 64. DE L'ÉGLISE. 4f) Il y a t roissortes de défenseurs des trois chapitres d'hérétiques, de schismatiques et de catholiques. Il est juste que le lecteur connaisse ces trois fameux écrits, qui fu rent déférés au jugement de l'Eglise, comme remplis des blasphêmes des Nestoriens. î?. Les écrits de Théodore , évêque de Mopsuest, qui avait été le maître de Nesto- rius; 2°. La lettre d'Ybas , évêque d'Edesse , à un Persan appelé Maris; 3°. Les écrits deThéodoret, évêque de Cyr, faits pour réfuter les douze anathéma- tismes de saint Cyrille d'Alexandrie contre ïestorius. Le second concile de Constantinople, qui est le cinquième général , condamna solen nellement ces trois écrits, et joignit à leur condamnation celle de la perSonne de l'im pie Théodore de Mopsuest , qui , quoique mort, fut anathématisé comme blasphéma teur et Nestorien. Pour c equi est d'Ybas et deThéodoret, ce concile se contenta de condamner leurs deux écrits, sans toucher à leur personne; la raison de cette différence fut que Théo 4
  • 65. 5t) TRIOMPHE dore deMopsuest était mort dans son impié té sans avoir rétracté ses écrits, au lieu que Théodoret et Ybas avaient toujours vécu et étaient morts dans la communion de l'E glise. Ils f avorisèrent Nestorius en écrivant pour sa défense ; mais ils condamnèrent publiquement cet hérésiarque dans le con cile de Calcédoine; et, en prononçant l'ana- thême contre lui, ils furent regardés comme ayant rétracté ce qu'ils avaient écrit de fa vorable à cet audacieux hérétique, et par conséquent le concile ne fit nulle difficulté de les accueillir comme orthodoxes, et de leur donner une place dans l'assemblée. La condamnation des trois chapitres fut contredite par les hérétiques et par un grand nombre d'églises, dont plusieurs fi rent un chisme à cette occasion. Les d éfenseurs hérétiques des trois cha pitres furent ceux qui, étant d'accord que ces trois écrits étaient infectés des opinions de Nestorius, ne laissaient pas de les dé fendre comme orthodoxes ; et comme ils n'osaient prendre ouvertement le parti de Nestorius , qui avait été publiquement con
  • 66. DE L EGLISE. DI damné p ar toute la sainte Eglise , pour pouvoir, avec quelque couleur, soutenir les sentimens de cet hérésiarque, ils pré tendaient que ces sentimens avaient eté approuvés par le concile de Calcédoine; car, disaient-ils, la lettre d'Ybas a été re çue comme orthodoxe; donc ce concile, par son silence , a approuvé tout ce que cette lettre approuvait. Ce c oncile, ajoutaient-ils, a reçu aussi Théodoret sans exiger de lui aucune rétrac tation , par rapport à ses écrits contre saint Cyrille; il a donc, continuaient-ils, ap prouvé ces écrits. Ces hérétiques abusaient ainsi de l'autorité du concile de Calcé doine pour soutenir le Nestorianisme, qui avait été si solennellement proscrit. Les d éfenseurschismatiqu.es des trois cha pitres furent les évêques d'Istrie et de quel ques provinces voisines, et ceux d'Hiber- nie, en Irlande. Ces évêques condamnèrent Nestorius et ses blasphêmes, quoiqu'ils fus sent orthodoxes sur tout le reste; mais s'é- tant persuadés, par un préjugé dont on ne put les arracher, que le concile de Constantinople était opposé-/-dans la con
  • 67. f>2 TRIOMPHE damnation des Irois chapitres, au concile de Calcédoine; non-seulement ils préten daient qu'il fallait donner un sens catho lique aux expressions venimeuses qui se trouvent dans ces trois écrits, mais ils reje taient aussi le concile de CoDstantinople, comme chismatique , et se séparèrent de la communion des chefs de l'Eglise et des orientaux, qui avaient applaudi à ce cin quième concile. Saint Grégoire-le-Grand et Pélage II tra vaillèrent avec un grand succès à éteindre ce chisme. Les d éfenseurscatholiques des trois cha pitres sont ceux qui donnaient un sens ca tholique à toutes les expressions nesto- riennes qui sont dans ces trois écrits; quel ques-uns persévérèrent dans ce sentiment , après la tenue du cinquième concile qui n'avait pas été général et œcuménique , n'ayant été célébré que par une partie des églises d'Orient; mais ils ne se séparèrent point de la communion du Saint-Siége , ni des autres églises. Cette d isputefut terminée par l'accepta tion de la censure des trois chapitres ; ce
  • 68. DE 1/ÉGLISE. 5^ qui e sttrès-evident, car toutes les églises reçurent comme œcuménique le sixième concile tenu à Constuntinople contre les Monotellites, sans aucune contradiction et exception. Or, ce sixième concile confirma tout ce qui avait été fait dans les cinq con ciles précédens. . Il ne se contenta point d'une confirma tion générale de la condamnation des héré sies et des écrits qui avaient été condamnes, mais il entra dans le détail de chacune de ces hérésies, de chacun de ces écrits, et prononça anathême contre leurs défen seurs. C'est du choc des sentimens et des opi nions que jaillit la lumière pure. Ainsi, au milieu des combats , des erreurs , des chis- mes et des hérésies , on voit briller l'Eglise, se dépouiller de toute apparence de faiblesse et de petitesse , et on aperçoit avec enchan tement sa doctrine se couvrir d'un lustre plus éclatant, et devenir plus belle, plus noble et plus majestueuse.
  • 69. 54 TRIOMPHE »■■,■, CHAPITRE Vil. Cliismca et Hérésies des septième, huitième et neuvième siècles-. La p uissancede l'Eglise prenant sa source dans Dieu , ne pourra jamais être ébranlée, siDeuspronobis quis contranos. Ainsi, chré tiens fidéles, ne tremblons jamais à la vue des orages et des tempêtes qui s'élèvent contre elle; Dieu les permet pour un plus grand bien et pour sa plus grande gloire. Les h érétiques qui jouèrent un grand rôle dans ce siècle, furent les Monotélites f les Pauliciens et les Mahoniétans. Les M onotélites enseignaient qu'il n'y avait en Jésus - Christ qu'une action et qu'une volonté , qui était l'action et la vo lonté divine , quoiqu'il y eut en Jésus-Christ deux natures.
  • 70. DE LÉGLISE. 55 Les coryphées de celle héresie, qui pri rent naissance sous l'empire d'Héraclius, Furent Sergius , Syrien de nation , patriarche de Constantinople, et Cyrus, patriarche d'Alexandrie. Pyrrhus, Paul et Pierre, qui après Sergius tinrent successivement le siége de Constantinople, furent les principaux appuis de cette secte. Macaire, patriarche d'Antioche, en était aussi le défenseur du temps du sixième concile , et cette seclè persévère encore en plusieurs endroits de TÔrient. Plusieurs souverains pontifes condamnè rent celte hérésie; entre autres Séverin , Jean IV, Théodore, saint Martin Ier et Aga- thon. Ce fut pour l'éteindre entièrement qu'on assembla le sixième concile général , à Constantinople, l'an 68o , sous le pontifi cat d'Agathon. • Saint Maxime, célèbre abbé, qui fut mar tyrisé pour la défense de la foi contre les Monotélites; Arcadius, archevêque de Chy pre; Sophronius, patriarche de Jérusalem; saint Jean l'aumônier, patriarche d'Alexan drie , furent les principaux défenseurs de la foi contre ces hérétiques.
  • 71. 56 TRIOMPHE Les P auliciens étaient des Manichéens qui reparurent sous" ce nouveau nom, et avec de nouvelles extravagances, vers l'an 653. Ils eurent pour chef un malheureux appelé Paul de Samosale , en Arménie. Ils se plongeaient dans toutes sortes d'abomi nations. Ils firent une secte puissante (1). Ce f utce siècle qui enfanta l'impie Maho met, Cyrénéen de nation, qui, dit-on, à l'aide de Sergius, moine nestorien, com posa la religion qui est répandue chez les Mahométans, qui s'étend en Orient et en Afrique, et dont les dogmes sont un mé lange monstrueux du judaïsme, du chris tianisme , des hérésies anciennes , et dé mille inventions ridicules. D'après l'alcoran , qui est le code de leurs lois , Dieu est auleur du mal ainsi que du bien; l'homme n'est pas libre dans ses œuvres; il n'y a qu'une personne en Dieu; Jésus-Christ n'est qu'une pure créature et un prophète; Jésus-Christ n'a été crucifié qu'en apparence; il a été enlevé dans le ciel ; il doit mourir et ressusciter avec tous ^ ( 1)Abrégé de l'Histoire Jes Ardennes, torn. I, dans Bos- suet, évoque de Meaeix , Histoire des variations, liv. XI, n. i3.
  • 72. DE L'ÉGLISE. 57 les hommes; les démons seront sauvés; le Paradis consiste dans des voluptés char nelles. D'après l euralcoran encore, les plaisirs de la chair ne sont pas des péchés : un homme peut avoir plusieurs femmes, et il est permis de les répudier; la circoncision est nécessaire au salut; le baptême est inu tile, l'eucharistie est une idolâtrie; il est défendu de boire du vin. Quoique cette religion soit environnée de mille dehors ridicules , cependant elle s'est étendue par la puissance des armes; Dieu l'a permi en punition des crimes des hommes, habitans de ces régions où elle règne avec empire. Ce qui fait la gloire de la sainte Eglise, et contribue à sa pompe et à son triomphe , c'est que tout ce qui s'éloigne de son sein se plonge dans le ridicule et s'arme contre la saine et sublime raison. Chismcs et Hérésies du huitième siècle. Les h érésiesde Felix, d1Eh'pandus et des Iconoclastes prirent naissance dans ce siècle.
  • 73. 58 TRIOMPHE Les I conoclastesse déclarèrent contre le culte de la croix, des images de Jésus— Christ et des saints , et c'est ce qui leur fit donne rle nom à?Iconoclastes. Léon , surnommé Isaurien, excité par un nommé Constantin, évêque, fut le princi pal appui de cette hérésie ; Constantin Co- phronime, fils de Léon, et Léon, fils de Constantin , qui règnèrent successivement, favorisaient la même impiété, et firent dans la sainte Eglise de grands ravages. Le septième concile général de Nreée condamna cette hérésie, sous le règne de l'impératrice Irène , et de Constantin, son fils, Tan 787. Saint Jean de Damas , saint Germain, patriarche de Constantinople, Grégoire II et ses successeurs firent tous leurs efforts pour renverser cette secte. Félix, evêque d'Urgel en Espagne, et Elipandus, évêque de Tolède, enseignè rent, vers la fin de ce siècle, que Jésus- Christ, n'était fils de Dieu que par adop tion , et qu'il était esclave du Père Eternel. Les principaux conciles qui ont condamné cette hérésie, sont ceux de Ratisbonne, te nus Pan 79a ; ceux de Francfort, l'an 7g4;
  • 74. DE L'ÉGLISE. 5() ceux de Rome , sous le pontificat de Léon III, l'an 799. Entre a utressavarrs , Agobard, le celè bre saint Benoît, fondateur et premier abbé d'Aniane, dans le diosèse de Mont pellier, et restaurateur de l'ordre monasti que en Occident, sous l'empire de Charle- magne et de Louis-le-Débonnaire; le célèbre Alcuin , Paulin , patriarche d'Aquilée ; Etenus, évêque d'Osne, employèrent avec succès , toutes les ressources imaginables pour combattre fortement cette hérésie, qui tendait à renouveler celle des Nesto- riens (^ ainsi ils établirent en l'honneur de l'Eglise un triomphe éclatant. Chismes et Hérésies du neuvième siècle. Les principaux hérétiques qui déchirè rent le sein de l'Eglise en ce siècle, furent Sergius , Baanes, Claude, de Turin, Gotes- calh , Photius et Jean Scot. Sergius et Baanes firent naître en Orient, (1) On peut voir leurs écrits dans la bibliothèque des l'ère».
  • 75. f)D TRIOMPHE l'hérésie d esPauliciens, nouveaux Mani chéens, dont nous avons parlé ci-dessus, en y ajoutant de nouvelles impiétés, ou en donnant une nouvelle couleur, à quelques- unes des anciennes hérésies. Claude, évêque de Turin , renouvela les erreurs de Vigilance et d'Aërius, sur les reliques, sur l'invocation des saints, etcelles des Iconoclastes sur les images ; il fut réfuté par un saint diacre du diocèse de Paris , nommé Dungale, moine de la célèbre ab baye de Saint- Denis , en France, et par Jonas , évêque d'Orléans. Gotescalk, moine de l'abbaye d'Orbai , diocèse de Soissons , fut accusé d'enseigner les erreurs attribuées, dans le cinquième siècle , à ceux qu'on nommait Prédestina- tiens, desquels nous avons parlé. L'an 8 48,ces erreurs furent condamnées parle concile de Mayence et par les conciles de Cressi, l'an 84g et 853, Hincmarc, ar chevêque de Rheims, et Raban Maure , ar chevêque de Mayence, écrivirent contre cet hérésiarque. Photius était neveu de saint Tarasius, pa triarche de Constantinople, sous les aus
  • 76. DE l 'f.GT.ISF. 6t pices duquel le septième concile général fut célébré : c'était un des plus savans hommes de son temps , comme il paraît par ses écrits que nous avons de lui , et dont le plus fa meux est sa bibliothèque, où l'on voit l'ex trait et la critique des livres qu'il avait lus. EtantUncore laïque , il fut intrus sur le siége de Constantinople, à la place de saint Ignace , patriarche légitime, qui fut chassé de son siége; et l'impie Bardas, neveu de l'empereur Michel III. La sainte libertéd'I gnace lui attira ce traitement; il avait re fusé la communion à Bardas, qui scandali sait tout l'empire , par un inceste avec sa belle-fille. Photius, homme ambitieux, se fit ordon ner en six jours, de laïque qu'il était , pa triarche de Constantinople, par Grégoire de Syracuse, évéque excommunié et dé posé, et par d'autres évêques pareillement excommuniés. Nicolas 1er, après une mûre discussion, excommunia Photius et ses adhérens; Pho tius méprisant l'excommunication, eut l'au dace de fulminer le pape dans un faux con cile qu'il assembla. Ce fut alors qu'il écrivit
  • 77. G 2 TRIOMPHE contre l 'Egliseromaine, et qu'il enseigna queleSaint-Esprit ne procède point du Fils; erreur contraire à la doctrine de la sainte Eglise, dont les pères grecs et latins, tels que saint Basyle, saint Athanase et autres, ont été les dépositaires. Apres l amort frappante de Bordas, l'em- pereur Basyle, le Macédonien, ayant succédé à l'empereur Michel, fit assembler le hui tième concile général à Constantinople, l'an 86g. Saint Ignace fut remis sur son siége dans ce concile : Photius fut déposé et ex communié, après quoi l'empereur l'exila. Saint I gnace étant mort dix ans après, Photius eut assez d'adresse pour se faire ré tablir dans le siége de Constantinople, par le crédit du même empereur,dans les bonnes grâces duquel il était rentré. Il fit confir mer son élection par le pape Jean VIII, qui y consentit pour éviter un plus grand mal , et alors il fut patriarche légitime. S'étant vu paisible possesseur du trône patriarcal , il assembla un faux concile, qu'il osa nommer le huitième général , il y fit annnller tout ce qui avait été fait contre lui dans le huitième concile, et se déclara de
  • 78. de l 'église. 6 J nouveau contre l'Eglise romaine ; le saint Père prononça contre lui une sentence de déposition, et confirma tout ce qui avait été' fait contre Photius dans le huitième concile. Marin , s uccesseurde Jean VIII , renou vela la déposition de Photius ; après lui , Adrien III et son successeur , Etieqne V, fi rent la même chose. Photius persista dans son chisme, appuyé par l'empereur Basyle. Après la mort de Léon-le-Sage, celui-ci, fils et successeur de Basyle, chassa Photius du siége de Constantinople, le fit enfermer dans un monastère, où il mourut, et fit élire un patriarche orthodoxe lié à la saipte Eglise. Sous l 'empire de Charles-le-Chauve , Jean Scot publia plusieurs erreurs sur la prédestination et sur la sainte Eucharistie ; ce fut de ses écrits que Béranger puisa les principes de son hérésie sur l'auguste sacre ment de nos autels. Toutes c esrévolutions opérées dans l'E glise , ces erreurs, ces chismes , ces hérésies, ne sontque les effets évidens des prophéties du Sauveur pendant qu'il vivait sur la terre,
  • 79. (34 TRIOMPHE et q u'ilenvironnaitles hommes de sa gloire. Il faut, disait-il, qu'il y ait des scandales; necesse est ut ventant scandala. Voilà, en effet, ce que nous voyons dans tous les siè cles; le Chrétien, qui est fermement atta ché à l'ancre de la foi, ne doit point en être étonné, il doit toujours au contraire y ad mirer le- doigt puissant du Seigneur, qui triomphe de tout.
  • 80. de l 'égl1se. 65 »w»»mw»»w»!!»i»M»»' « KMamt^matt* GHAPITTE VIII. Chismes et Hérésies rfes dixième, onzième et douzième siècles. f Le C ielsembla vouloir faire cesser les combats et les guerres de l'Eglise dans le dixième siècle, et y répandre des bénédic tions plus abondantes et plus douces En e ffet,on n'y vit naître aucune secte considérable; les Antropomorphites , c'esl- à-dire ceux qui attribuent à Dieu une forme corporelle, parurent en Italie; Ratérius, évêque deVérone, les réfuta. On vit en peu de temps cette société de gens grossiers et ignorans, s'éteindre insensiblement, Valafrid, homme obscur, ne craignit pas de nier l'immortalité de l'ame ; il fit éclater ce dogme impie en Languedoc. A Castres, dans une jibbaye de Sainl-Benoît,se trouva 5
  • 81. 66 TRIOMPHE un s avantabbé, nommé Durand, qui la ré futa et en triompha. Jean XXII applaudit à 'ce beau triomphe , et érigea son abbaye en évêché. Hérésies du onzième siècle. La s ainteEglise vit avec douleur déchi rer son sein maternel , dans ce siècle , par Béranger et Michel Ce'rulalre, nouveaux Manichéens. Sous l erègne du roi Robert, ils parurent en France, dans la ville d'Orléans; ils eu rent pour chefs deux chanoines de cette ville, qui, ayant été découverts, furent condamnés dans un concile , et de'gradés. Béranger, archidiacre d'Angers, fit sa réputation au commencement de ce siècle ; il était le premier, après Jean Scot, qui ait eu la témérité de prétendre que le corps de Jésus - Ghrist n'est contenu qu'en figure dans l'auguste sacrement de nos autels. L'Eglise universelle s'éleva contre cet héré siarque , qui voulait renverser la doc rine pure enseignée par les apôtres.
  • 82. DE t'ÉGMSF. 67 Il f utcondamné , dans un concile tenu à Rome sous Léon IX, Pan io5o; par les con ciles de Versailles et de Paris, tenus la même année; par le concile de Florence , sous Victor II, Tan 1o55; par le concile de Tours, la même annee; par le concile de Rome, sous Nicolas I! , en io5a ; par le concile de Rouen , en 1o63 ; par le concile de Poitiers, en 1075; par un concile de Rome, sous Grégoire VII, en 1078; et par un autre de Rome, en 107g. Alger, d iacrede Liége, et dans la suite abbé de Cluny, Guimond, évêque d'Aver- sano près de Naples , Durand, abbé de Troard, Lanfranc, archevêque de Cantor- beri, Hugues, évêque de Langres, sont ceux qui écrivirent le plus contre cet hérésiar que; mais leur triomphe fut d'autant plus beau , plus éclatant et plus magnifique , qu'il rétracta ses erreurs, reçut avec joie la pénitence imposée , et entra avec allé gresse dans le sein de la sainte Eglise catho lique. En 1o43, un nommé Michel Cérulaire , patriarche de Constantinople ,écrivit contre l'Eglise latine. Les principales accusations
  • 83. 68 TRIOMPHE fausses ou frivoles dont il voulait la noircir étaient : i°. Que le Latins consacraient avec du pain sans levain; •j°. Q u'ilsmangeaient des viandes suffo quées; 3°. Q u'ilsse rasaient la barbe; 4°. Q u'ilsjeûnaient le samedi; 5°. Q u'ilsmangeaient de la viande pen dant toute la semaine dela Quinquagésime; 6°. Q u'ilsavaient ajouté au symbole de iNicée ce motfilioque, pour faire entendre que le Saint-Esprit procède du Père et du Fils, ce qu'il taxait d'erreur; 7°. Que deux frères avaient le pouvoir dans l'Eglise latine d'épouser deux sœurs; 8°. Qu'on se donnait le baiser de paix à la messe avant la communion ; 9°. Qu'on ne chantait point alleluia en carême ; io°. Que l'Eglise n'honnorah pas les re liques des saints, ni les images, et autres semblables choses : voilà à peu près ce qui causa le grand chisme de l'Eglise grecque. Léon IX employa tous les moyens ima ginables pour ramener cet hérésiarque au
  • 84. DE L'ÉGLISE. 69 sein de l'Eglise ; il envoya à Constantinople, pour procurer la paix , trois légats , à la tête desquels était le savant cardinal Humber , évêque de Blanche Selve. L'empereur Constantin, surnommé Mo- nomacus , les reçut avec honneur; ils con férèrent, souvent avec le patriarche, mais n'ayant' pu le convertir à force de raison- nemens et de prières, ils lancèrent contre lui l'excommunication dans l'église de Sainte-Sophie. Ce malheureux hérésiarque eut l'audace , après cela , d'excommunier les légats et le pape; il posa les fondemens d'un grand çhisme dans l'Orient, quoique l'empereur l'eût chassé du siége de Constantinople , et qu'un grand nombre d'églises grecques fus sent liées avec l'église romaine. Chismes et Hérésies du douzième siècle. Les principaux hérésiarques qui déchi rèrent le sein de l'Eglise pendant ce siècle furent Tanchelin , Pierre de Bruis, Henri, moine apostat, chef des Albigeois , Arnaud
  • 85. 70 TRIOMPHE de B resse, Pierre Abaillard, Gilbert de la Porrée , les Apostoliques et les Vaudois. Tanchelin , rempli d'un esprit pervers , eut la temérité d'enseigner, a Anvers , que Jésus - Christ n'avait pas institué le mi nistère des évêques et des prêtres, et que la participation de l'eucharistie était inutile pour le salut : il joignait à ses erreurs une vie infâme. Il profita du temps où il n'y avait à Angers qu'un prêtre corrompu pour répandre sa doctrine , la faire accueillir , et s'y faire admirer comme un prophète. Heureusement Dieu jeta des yeux de mi séricorde sur ce troupeau chéri, déjà égaré. ll suscita saint Norbert, fondateur de l'ordre de Prémontrès et ensuite évêque deMagde- bourg, qui , s'étant transporté à Angers, combattit si bien cette hérésie , qu'il l'étei- gnit entièrement, et qu'elle devint pour l'E glise une joie vive et un triomphe éclatant. A Saint-Gilles, diocèse de Nismes , Pierre de Brjiis renouvela les erreurs des Mani chéens , auxquelles il joignit plusieurs nou veautés qui ont été épousées dans les siècles suivans par les Calvinistes et les Luthériens; ses sectateurs furent appelés Petrobusiens ,
  • 86. DE L ÉGLISE. 7i et a près la mort de Pierre de Bruis , ils fu- ventappelés Henriciens, parce qu'ils eurent pour chef un nommé Henri , moine apos tat , qui publia les erreurs de son maître , et y en ajouta de nouvelles. C'est de là que prit naissance la secte des Albigeois (1). Ces h érétiques furent condamnés par le second concile de Latran , tenu l'an 103g, sous Innocent II; c'est le dixième des con ciles généraux. Saint Pierre-le-Vénérable , abbé de Cluny , le grand saint Bernard, premier abbé de Clairvaux, réfutèrent leurs erreurs. Arnaud de Bresse , en Italie , fut d'abord clerc, de là religieux, et ensuite apostat; il enseigna plusieurs erreurs sur l'eucharistie, sur le baptême des enfans , sur l'état reli gieux efsur l'état ecclésiastique : il suivit de près les erreurs des Petrobusiens. Il fut con damné l'an i %3q par le concile général de Latran, sous Innocent II. Saint Bernard le réfuta. Pierre A baillardné dans le territoire de Nantes , en Bretagne, s'acquit une brillante (1) H istoiredes variations ; Bossuet , éveque de Mcaux , Ut. XI.
  • 87. ^?2 TRIOMPHE réputation dans l'université de Paris, où il montra publiquement la philosophie : sa triste dialectique le plongea dans plusieurs erreurs, sur la Trinité , et sur d'autres ma tières. Il f utcondamné parle concile de Soissons en 1120, et dans celui de Sens, en n40, ces condamnations furent confirmées par le pape Innocent II. Saint- Bernard combat tit avec un brillant succès ces erreurs , son triomphe fut d'autant plus éclatant, qu'Abaillard retracta ses erreurs, et vécut pieusement dans l'abbaye de Cluny, où il avait été admis par Pierre-le-Vénérable. Il.se r éconciliaavec saint Bernard, et mourut d'une manière édifiante, dans un monastère de cet ordre, dans le prieuré de Saint-Marcel de Châlons-sur-Saône, où il avait été envoyé pour rétablir sa santé, par saint Pierre-le-Vénérable, abbé de Cluny, qui fait de grands éloges de la vie édifiante, qu'il mena jusqu'à la mort. . Gilbert de la Porrée, évêque de Poi tiers, enseigna des erreurs sur la Trinité, l'an 1148. Elles furent condamnées, au concile de Keims. Saint-Bernard les réfuta,
  • 88. DE L'ÉGLISE. "]3 avec un si heureux succès , que cet heré siarque se retra cta. Les A postoliquesélaient des Manichéens, qui s'étaient répandus vers le pays de Co logne : ils étaient à peu près plongés dans les mêmes erreurs que les Albigeois (1). Les Vaudois doivent leur origine à un marchand de Lyon, nommé Valdo : ils se mêlèrent de prêcher sans mission, car ils étaient tous laïques. Ayant été réprimandés ils ne voulurent point se soumettre , ils en seignèrent plusieurs erreurs condamnées dans le livre onzième de l'histoire des Va riations, par Bossuet, évêque de Meaux. Ces h érétiques furent condamnés par plusieurs conciles; dans celui de Lombes, l'ann63; dans celui de Toulouse, l'an 1178; dans le troisième de Latran , célébré sous Alexandre III, l'an 1 179: et enfin dans le quatrième concile du Latran , tenu sous le pontificat dTnnocent III, Tan I215. Reinerus, chrétien Vaudois nouveau con- (1) Sermons de saint Bernard, 64, sur les cantiques n. 8. Serm. 65 , n. î, a,4, 6, 7, serm. 66, n. 8 et 12 , Bossuet, éyc- gue de Meaux ; Histoire des variations , liv. XI.
  • 89. 74 TBIOMPHE verti, s 'étantfait dominicain , écrivit contre ces hérétiques avec applaudissement. Comme le soleil après des éclipses, de vient plus agréable , et attire d'avantage les regards des mortels; de même, la sainte Eglise , ce soleil de justice et de vérité , de vient après les combats des erreurs, plus intéressante , et attire davantage les regards de l'univers , et les bénédictions du ciel qui verse sur son sein les richesses de ses grâces et de sa magnificence.
  • 90. DP LÉGLISE. 75 ^^^>»p<fci^&Ê*trm*mt*m&mmr*t*m********* CHAPITRE IX. Chismes et Hérésies des treizième, quatorzième et quinzième siècles. Les combats des hérésies, qui ont eu lieu pendant tant de siècles, montrent evi demment la puissance de l'Eglise, sa gran deur, sa noblesse, et son triomphe. Les h érétiquesqui jetèrent la consterna tion dans son sein maternel , pendant le treizième siècle , furent les albigeois , les disciples d'Almaric pu d'Aimeri , ceux qui se dirent les disciples de l'abbé Joacliim, les Circoncellions d'Allemagne , les Flagel- lans, les Fratricelles , les Béguards et les Béguines. Les A lbigeois,ainsi nommés parce qu'ils se répandirent principalement dans le dio cèse d'Albi, et dans tout le Haut-Languedoc,
  • 91. y6 TRIOMPHE firent p rofession des erreurs des Mani chéens, des Petrobusiens, des Arnaldistes et des Vaudois, desquelles ils avaient fait un composé monstrueux. Ces malheureux se plongeaient dans toutes sortes d'infamies. Ils f urentcondamnés par plusieurs con ciles de la Gaule-Narbonnaise , par un concile d'Avignon , en 1210; par celui de Lavaur , Tan 1243 ; par le concile de Saint- Gilles, la même année ; par un concile de Montpellier; par le quatrième concile gé néral de Latran , tenu l'an I215 ; par un concile provincial de Sens à Paris, l'an 1223; par celui de Toulouse, l'an 123g; par celui de Narbonne, l'an 1225; et par celui de Béziers, l'an 1256 Saint-Dominique fit tousses efforts pour éteindre cette hérésie; Arnaud, abbé de Ci- teaux, réfuta leurs erreurs , ainsi que le bienheureux Pierre de Castelnau , légat du Saint-Siége , qui fut martyrisé par la fureur des Albigeois, qui mettaient tout à feu et à sang; voilà ce qu'inspire le fanatisme. Amairie ou Aimeri, clerc du diocèse de Chartres, écolier de philosophie, et ensuite de théologie dans l'université de Paris, en
  • 92. DE L EGLISE. n~ seigna p lusieurserreurs, et eut un grand nombre de disciples; il fut pour ainsi dire le précurseur des Calvinistes; il niait outre cela la résurrection des corps, pré tendait que le Paradis et l'Enfer étaient une chimère , qu'on portait le Paradis en soi-même, quand on était occupé de Dieu; qu'on portait l'Enfer avec soi quand on était en péché-mortel , que la parole de Dieu ne se trouvait pas plus dans les écrits des Saints-Pères , que dans les fictions des poetes. Il a joutait d'autres extravagances ; il fut condamné dans un concile de Paris,- l'an 120g , et dans le quatrième concile gé néral de Latran , l'an 121 5. Joachim,abbé d'un monastère de l'ordre de Citeaux, dans la Calabre, s'acquit une grande réputation par ses vertus; il tomba par simplicité dans une erreur sur le mys tère de la très-sainte Trinité; voulant dis tinguer la" nature divine des personnes et admettre une quaternité, pour ainsi dire, plutôt qu'une Trinité. Cette e rreur,qui était un effet de l'ima gination sophistique, fut suivie de quelques
  • 93. 78 TRIOMPHE fanatiques, qui prenantl'abbé Joachim pour un prophète s'attachèrent à lui. L'un d'entre eux composa un livre sous le titre de YE- vangile éternel, rempli de mille extrava gances. Ce livre et ses défenseurs furent condamnés dans un concile tenu à Arles en 1260. Les erreurs de l'abbé Joachim furent condamnées par le concile général de La- tran, tenu sous Innocent III, en 1215. Vers l 'an1268, les Circoncellions paru rent en Allemagne, et renouvelèrent l'er reur des Donatistes du quatrième siècle. Us prétendirent, avec ces anciens hérétiques, que les pécheurs ne pouvaient conférer va- lidement aucun sacrement, ni avoir aucun droit au ministère dont ils étaient privés; dès-lors qu'ils étaient pécheurs. Que par conséquent il n'y avait plus dans l'Eglise aucun évêque , ni aucun prêtre qui eut le pouvoir de lier et de délier? parce que, disaient-ils , le pape , les évêques et les prê tres étaient hérétiques, simoniaques et pé cheurs. Ces malheureux audacieux osèrent s'at tribuer le pouvoir dont ils prétendaient que les prêtres et les évêques de la sainte
  • 94. DE L'ÉGLISE. 7Ç) Eglise é taienttléchus. Ces erreurs ont été condamnées depuis long-temps, et dans le quatrième siècle , dans la personne des Do- nalistes. , Les " Flagellans commencèrent par une dévotion populaire , et dégénérèrent en hérésie l'an 1260. Plusieurs personnes s'at troupèrent en Italie, et, marchant en pro cession par les rues , nus jusqu'à la ceinture, ils se donnaient la discipline jusqu'au sang. Ce s pectacle attendrissant produisit d'a bord la conversion de plusieurs pécheurs; mais ils poussèrent les choses jusqu'à dire qu'on ne pouvait recevoir la rémission des péchés si on n'entrait dans cette confré rie. Ils prirent la liberté de se confesser et de s'absoudre sacramentellement les uns les autres, quoique laïques. La s ectepassu en Italie, en Allemagne et en Hongrie, où elle fut renouvelée le siècle suivant , l'an i34q. La faculté de théologie de Paris s'opposa foriement à cette secte; et le fameux Gerson, chance lier de l'université de Paris, la réfuta dans le quinzième siècle. Les F ratricelles, les Béguards et les Be-
  • 95. 80 TRIOMPHE guines e urentpour chefs quelques religieux apostats, qui, sous prétexte de spiritualité, menaient une vie fainéante , vagabonde et fort débauchée. Ces erreurs, empruntées des Manichéens et des Albigeois, avaient beaucoup de rapport.avec celles qu'ont en seigné les Quiétistes. Ces e rreurs furent condamnées par la sainte Eglise , dans un concile général de Vienne, tenu sous Clément V, l'an1311. Chismes et Hérésies du quatorzième siècle. Les h érétiques qui firent du ravage dans l'Eglise , en ce siècle , furent les Turlupins , Raimond Lulle et Wiclef. Les T urlupins étaient des hommes abo minables, qui, sous le pontificat de Gré goire XI, parurent enDauphinéeten Savoie. Ils embrassèrent les erreurs des Béguards , et soutenaient que la prière mentale était la seule bonne et utile. Ils marchaient nus en public, et faisaient gloire de se plonger dans des vices honteux. Cette secte infâme
  • 96. DE L'ÉGLISE. 8l fut b ientôtdissipée par l'autorité des magis trats (i). On compte deux Raimond Lulle , que plusieurs ont confondus sans raison : le pre mier était de l'île de Majorque; ayant été marchand , on croit qu'il entra dans le tiers, ordre de Saint-François. Il composa un grand nombre d'ouvrages, qui furent dé férés au pape Grégoire XI comme conte nant plus de cent erreurs sur la nature et les attributs de Dieu, sur la Trinité, et sur plusieurs autres matières. Le s ouverain pontife l'ayant condamné, il se soumit au jugement de l'Eglise ; par conséquent il ne fut pas hérétique. On pré tend même que sa foi fut si vive , et son cou rage si héroïque , qu'il obtint la palme du martyre en Afrique. Dans l asuite on nomma Lullistes ceux qui épousèrent les erreurs de Raimond Lulle , condamnées par la sainte Eglise. Le second Raimond Lulle s'étant fait (1) J e suis bien éloigné d'approuver les cruautés dont on a usé quelquefois pour éteindre les hérétiques ; mon opinion est de ne les convertir que par la force de la doctrine, a l'exem ple des apôtres.
  • 97. 02 TRIOMPHE chrétien , de juif et de rabin qu'il était, fut surnommé le Néophite. Il composa plusieurs ouvrages de magie et de chimie, remplis de mille extravagances. Jean f Viclef,prêtre anglais, curé dans le diocèse de Lincoln , enseigna plusieurs erreurs contre Dieu, contre Jésus-Christ, contre l'Eglise et contre les sacremens. Il re nouvela les erreurs des Donatistes : il a été, en beaucoup de choses, le précurseur de Calvin. Il ne rejetait pas le sacrement de confirmation, de pénitence, d'extrême-onc tion, ni la messe, ni l'invocation des saints, ni l'honneur que l'on rend aux reliques et aux images. Les e rreursde Wiclef'furent condamnées dans le concile général de Constance, com mencé l'an 1414i et dans plusieurs conciles tenus en Angleterre, ailleurs, et dans l'il lustre faculté de Paris*, c'est-à-dire. que ce fut la Sorbonne qui confondit , par la puis sance merveilleuse de sa science, l'orgueil des Wicletites.
  • 98. de l'église. 83 Cblsmes et Hérésies du quinzième siècle. Jean Hus enfanta dans ce siècle un parti assez considérable , qu'on appela Hussites. Etant prêtre de Bohême et recteur de l'u niversité de Prague , il enseigna publique ment les erreurs de Wiclef. Les Calvinistes le regardent comme leur protecteur, et le traitent de martyr. Cependant le ministre Laroque a prouvé que Jean Hus a toujours enseigné la pré sence réelle de Jésus-Christ dans l'eucha ristie, l'invocation et le culte des saints, les sept sacremens , et l'honneur dû aux aux images et aux reliques. Cet h érétiquefut condamné, comme Wi clef, au concile général de Constance, où, n'ayant pas voulu se rétracter, il fut livré au bras séculier. Jérôme de Prague , laïque , fut disciple de Jean Hus, soutint à peu près les mêmes erreurs que son maître, et subit le même sort.
  • 99. 84 TRIOMPHE L'Eglise v ersasans doute des larmes, en voyant tant d'enfans déserter ses drapeaux glorieux; mais la désertion de ces ames pu sillanimes n'affaiblirent ni sa puissance , ni sa gloire.
  • 100. DE LÉGLISE 85 »w»'»«»»meMmmmmm »'!»m*m menmim CHAPITRE X. Chismes et Hérésies du seizième siècle. C'est a près des jours sombres et téné- breux que l'on voit, avec une vive allé gresse , arriver ces jours beaux et sereins où l'astre répand partout sa lumière fé conde; ainsi l'Eglise, après ces jours de tempête et d'orage, voit avec une véritable jubilation la splendeur du soleil de vérité qui l'éclaire, et attire de nouveaux specta teurs pour contempler son triomphe. Parmi l eshérétiquesqui , en déchirant le sein glorieux de l'Eglise , enfantèrent des erreurs opposées les unes aux autres, parut dans ce siècle Luther, Carlostade , Zuingle, OEcolampade, Melancton, Bucer, Osiandre, Brentius, les anabaptistes, Calvin , les Anti-> Trinitaires , les Socinicns , et autres.
  • 101. 86 TRIOMPHE Il s eraitfatigant de rapporter au long toutes les erreurs de ces hérésiarques et de leurs disciples ; je vais me contenter de dire uniquement qu'elles furent condam nées toutes par le Saint-Siége et par le concile général de Trente, depuis l'an 1545 jusqu'à l'an 1563. Hérésies d e Jansenius. Jansenius , docteur et professeur d'écri ture sainte de la faculté de théologie de Louvain , et ensuite évêque d'Ypres , com posa plusieurs ouvrages qu'il soumit au Saint-Siége par son testament. À p eine le fameux ouvrage qu'il avait composé sur la grâce eut-il paru , qu'il s'é leva plusieurs contestations à ce sujet. Qua tre-vingt-cinq evêques de France écrivirent sur cela au pape Innocent X, pour, lui de mander son jugement sur cinq propositions de ce livre , qui était la source d'un nombre infini de disputes théologiques. Je vais offrir au lecteur les cinq articles, comme quelque chose d'utile à savoir.
  • 102. DE L'ÉGLISE. 87 1 . Quelques commandemens de Dieu sont impossibles aux hommes justes , lors même qu'ils veulent et s'efforcent de les ac complir, selon les forces qu'ds ont présen tées ; et la grace qui les leur rendrait pos sibles leur manque; 2°. Dans l'état de nature corrompue , on ne résiste jamais à la grdee intérieure ; 3°. Pour mériter et démériter dans l'état de la nature corrompue , la liberté qui exclut la nécessité n'est pas requise en Vhomme , mais la liberté qui exclut la contrainte suffit; 4°. Les semi- Pélagiens admettaient la nécessité ne la grâce intérieure , prévenante pour toutes les actions en particulier , même pour le commencement de la Foi , et ils étaient herétiques en ce qu'ils voulaient que cette grace fût telle que la volonté humaine pût lui résister ou lui obeir; 5°. C 'estdonner dans l'erreur des sémi- Pélugiens que de dire que Jésus- Christ est mort ou qu'il a répandu son sang généra lement pour tous les hommes. Le s ouverain pontife , après avoir fait assembler un grand nombre de congréga tions, pour cette aflaire importante, l'exa