Mairies communes du Pays de Fouesnant --phpba qzou
Moulins & lavoirs au Pays de Fouesnant --phprj yoql
1. Jean Le FOLL
MOULINS ET MEUNIERS
D’AUTREFOIS
Dès la Préhistoire, les hommes ont
réussi, à l'aide de moyens rudimentaires, à
broyer les graines de céréales et ont obtenu
une farine qui a permis une évolution
importante de l'alimentation humaine. Ils
furent amenés à perfectionner peu à peu les
instruments de broyage, et plusieurs
meules préhistoriques ont été répertoriées
dans le Cap Sizun.
Mais il faut attendre l'occupation
romaine pour voir se répandre chez nous
les meules à bras, dont de nombreux
spécimens ont été découverts dans le
Finistère; une seule d'entre elles, à notre
connaissance, a été signalée à Fouesnant,
au début du siècle, à Coat Veil Mor, mais
on ne sait ce qu'elle est devenue.
L'invention des moulins à eau, qui
date aussi de cette époque, ne gagna que
tardivement nos régions, bien après la fin
de l'occupation romaine. C'est le Cartulaire
de Landévennec qui nous apporte les
premiers témoignages de l'existence des
moulins à eau ou à vent dans notre région.
La Charte 43 concerne le Cap Caval et le
Pays de Fouesnant, mais sans indications
précises. Le vicomte DILES fait des
donations à l'Abbaye et on relève dans le
texte latin "molina rorram cum scripulo
terrae, du ur Ti, Tref Cunhour in pago
Fuenant". Langillière, qui s'est beaucoup
penché sur le Cartulaire, a facilement
reconnu Trégonnour dans Tref Cunhour,
mais n'a pu identifier Molina Corram avec
sa petite parcelle de terre. En parcourant un
rentier de 1750, nous avons relevé qu'un
Jean Caradec devait au Roi une rente de 7
Livres 13 sols sur "Corran Nevez", lieu
situé dans le secteur de Mousterlin, non
loin de Trégonnour . Plus tard, on indique
sur les rentiers Corran Nevez ou Menez ar
Roué, et finalement seule la dernière
dénomination sera utilisée. La rente sur
Corran Nevez est ensuite payée par un fils
de Jean, Tanguy Caradec, du Cosquer. Le
moulin de Corran - l'un des rares signalés
dans la Charte - serait donc probablement
le plus ancien de la paroisse de Fouesnant.
En se basant sur le Cartulaire, il daterait
des environs du X ème siècle, la Charte ellemême ayant été rédigée au XI ème. Le lieu
où il se situait plaiderait en faveur d'un
moulin à vent.
On connaît la base de l'alimentation
bretonne depuis le Moyen-Age : pain de
seigle ou "pain noir", crêpes et galettes de
blé noir, bouillie d'avoine... Aussi
comprend-on l'importance des moulins et
leur prolifération dans nos campagnes, sur
les hauteurs ou tout au long des ruisseaux.
Deux moulins ont utilisé les courants de
marées, à l'endroit du Port-La-Forêt actuel,
et dans l'anse de Penfoulic. Ce dernier
avait déjà disparu dès le XVI ème siècle .
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2. C'était un moulin royal, dont l'emplacement seulement fut vendu au Sieur de
Penfoulic dans les années 1560 (voir le N°
10 de Foen-Izella, page 28). Celui de PortLa Forêt n'est déjà plus mentionné à cette
époque.
Les moulins à vent ne furent pas
très nombreux. On les situe aisément, car
les champs où ils étaient implantés ont
gardé le nom de" Parc ar veil aer’. Celui
de Kerasploc'h s'élevait sur la colline de
Coat Huella; il tournait encore au début du
XVIII ème siècle. Celui de Bréhoulou, à
l'emplacement de l'actuelle piscine, servait
de refuge aux mendiants à cette époque.
Kerelleau eut aussi son moulin à vent sur
la colline de Kervian, mais il disparut très
tôt. Seuls deux moulins à vent tournaient
encore au XIX ème siècle: ceux de Coat
Clévarec et de Bénodet.
En ce qui concerne Beg Meil,
aucun des vieux écrits que nous avons eu
l’occasion de consulter ne porte la moindre
indication de moulin; aucun nom de
parcelle ne permet d'en supposer la
présence, et il est probable que le nom de
Beg Meil a un autre sens que celui de
"Pointe du moulin" qui lui est le plus
souvent attribué.
Les moulins à eau furent bien plus
nombreux et s'égrenaient le long des
rivières. Ceux alimentés par des ruisseaux
de trop faible débit tombèrent en ruines
assez rapidement, comme ceux de Coat
Conan (ruiné en 1600), Bréhoulou, ou des
Vergers.
Ces moulins dépendaient le plus souvent
d'une seigneurie, parfois du clergé
(Locamand), ou du Roi (les "moulinsmer"). Les paysans étaient tenus de
fréquenter celui de leur suzerain, et ne
pouvaient déroger à cette obligation sans
son accord.
Rares étaient les meuniers originaires du Pays fouesnantais, où ils
parvenaient après une étape dans la région
de Saint- Yvi ou Beuzec-Conq. Ils se
déplaçaient d'ailleurs souvent, sans doute à
la recherche d'un moulin plus rentable.
Chaque fois, ils devaient convenir du
"renable" avec leur remplaçant, et signer
un
bail avec la seigneurie. Les baux
sont le plus souvent identiques, mais
peuvent cependant présenter des clauses
particulières.
Affermage du moulin du Henvez.
"L'an 1783, an II de la République,
le 29 septembre aux environ de midi,
devant les sousignés notaires de la cidevant Sénéchaussée de Concarneau, en
présence du citoyen Gildas Marie
Coroller, homme de loi demeurant à
Cheffontaines paroisse de Clohars
procurateur de la citoyenne Marie
Michelle Nouë veuve donataire de Nicolas
Eon Vieux Chate propriétaire, de la cidevant seigneurie du Mur Henvez et
Guériven d'une part; Jean Pierre Piriou et
Anne Quittot sa femme, demeurant au lieu
de Kerouanquer en la paroisse de
Fouesnant d'autre part, le citoyen Coroller
a déclaré bailler céder et délaisser avec
promesse de bonne et valable garantie à
titre de pure et simple ferme aux dits
Piriou et femme le moulin du Henvez avec
ses tournants, moulance, bief, étang,
chaussée, maisons, crèches, terres chaudes
et froides, prés et prairies qui en
dépendent, tels qu'ils se présentent dans le
bail actuel dont bénéficient les héritiers de
feu Olive Sauveur, bail au rapport de
Prouhet, notaire, en date du 26 mai 1784 et
dont le dit Piriou et sa femme ont déclaré
avoir une parfaite connaissance.
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3. La présente ferme faite et convenue
entre les parties pour une durée de cinq
années qui commencent à courir à partir
de la Saint Michel 1794, à
l'expiration du bail précédent.
Les preneurs devront bien
soigner le dit moulin, manoeuvrer et
cultiver les terres et prés en dépendant en
bon père de famille, sans pouvoir y faire ni
causer aucune dégradation; ils devront
payer annuellement à la citoyenne Nouël
veuve Vieux Chatel, ou au citoyen
Coroller, ou tout autre receveur, pour prix
de la ferme la somme de 360 Livres en
deux termes égaux, l'un le 1er avril, l'autre
à la Saint Michel.
Les preneurs devront bien
entretenir les fossés de terre, les toits en
paille" et les toits en ardoise en réparations locatives en pierres fait tantes
seulement. Ils se feront rendre de même le
moulin par les héritiers de la dite Sauveur
à leur sortie. A ce moment, il sera fait, à
leurs frais, contradictoirement avec ces
derniers et un préposé de la bailleuse, un
nouveau renable des ustensiles, tournants
et moulance du dit moulin, à l'effet de faire
raison aux dits héritiers de l'excédent au
montant du dit renable, après distraction
de la souche morte de 278 Livres 18 sols
dont ils sont chargés au profit de la dame
bailleuse, aux fins du dernier renable
rapporté par Hervé, notaire, le 22 septembre et contrôlé le 12 octobre 1767.
Il sera de plus fourni aux
preneurs le bois nécessaire pour l'entretien
du dit moulin, les preneurs disposant
également des bois oouraux et émondés
qui se trouvent sur et autour des endroits
affermés.
Au cas où quelques grosses réparations seraient nécessaires, ou autre cas
fortuit qui rendraient le moulin chômant, il
est convenu que les preneurs ne pourront
prétendre à tout autre dégrèvement qu'une
diminution sur le prix du présent, à
proportion du temps pendant lequel le dit
moulin sera hors d'état de moudre. Les
preneurs ne pourront en aucun cas
subroger personne, pour le tout ni pour
partie, sans le consentement du procureur
bailleur. Pour commission gracieuse, les
preneurs s'obligent à payer au procurateur
une somme de 200 Livres payables en deux
termes: 100 Livres le 1er octobre 1794 et
100 Livres le 1er octobre 1795."
Ainsi Jean Pierre Piriou et
sa femme prenaient la suite de Olive
Sauveur, veuve d'Yves Gabriel Piriou, qui
venait de décéder. Le bail de 1784 avait été
conclu pour la somme de 450 Livres. En
1770, Julien Le Dars était meunier au
Henvez et payait 460 Livres de loyer;
c'était le bail le plus élevé de tout le
canton. Le Henvez devait desservir un
secteur
important
s'étendant
vers
Mousterlin et le bourg de Fouesnant.
En 1786, Le Pelleter, venant
du moulin de Kerguinou en Saint- Yvi
avait remplacé Yves Bénéat au moulin de
Chef du Bois. Il devait en plus du loyer de
270 Livres, fournir " 12 jeunes canards
mangeables et 12 jeunes forts poulets dans
la saison qu'il voudra". Il avait la liberté de
faire paître trois vaches sur les
"montagnes" et frostages de la métairie de
Chef du Bois. Le bail indique que la
maison et le moulin étaient couverts de
paille, ainsi que les crêches, mais que
l'écurie adossée au pignon nord du moulin
était couverte d'ardoises.
En 1791, Turquet de Beauregard,
faisant pour Cheffontaines, affermait à
Joseph Henry père et fils et leurs épouses
les deux moulins du Mur en Saint-Évarzec.
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4. L'acte spécifie "qu'ils ne pourront laisser
paître ni vaches ni moutons, mais seulement
quatre chevaux pour le service de leurs
moulins dans la grande taille du Mur; ne pourront ni pêcher, ni laisser pêcher avec filet, ni à
la ligne sur le grand étang, ni y mettre du
chanvre ni du lin à rouir".
Ici aussi on trouve des toits de paille et
d'ardoises.
En 1769, au moulin de Créac'h Quéta
et métairie de Ros an Glanvez, le bail dut être
résilié au bout de six mois, à la demande du
meunier qui ne pouvait payer: il dut céder au
seigneur les semences faites, un cheval et un
cochon, laisser sur place paille, foin, fumier, le
tout évalué à 127 Livres 10 sols. Transaction
acceptée par le seigneur "par pure charité",
selon les indications du notaire.
Quelques années plus tard, Thomas
Briant de Les coat, demeurant à Quimperlé,
loue à Louis Quittot et Marie Philippot, sa
femme, le même moulin de Creac'h Quéta et
Ros an Glanvez. Le meunier devra "aider la
fermière de Creac'h Quéta à curer le grand
ruisseau dévalant du dit moulin au moulin du
Pont; il réparera la chaussée du dit moulin et
pourra pour cela prendre des mottes de prairie
à la queue de l'étang; pour le transport, il
pourra passer le bois, mais avec des brouettes
seulement; il devra réparer les brèches faites
au cours du transport".
Parfois, comme dans le bail de Pen a
Len, de petits détails sont mentionnés: "Les
preneurs s'obligent à ôter les verdures qui
seront sur l'étang; la dame bailleuse fournira
les engins nécessaires pour aller sur l'étang, et
le four pour cuire le plâtre nécessaire pour le
dit moulin… "
Le moulin de Bodigneau avait un bail
particulier, les vassaux s'étant groupés pour
affermer le moulin et répartir le montant du
loyer, ainsi que l'indique le rôle établi par le
notaire Hervé :
" Rôle des cotisations fait sur les
vassaux et astreignables sujets aux moulins de
Bodigneau, pour parvenir au paiement du prix
de la ferme, passé entre les dits vassaux et le
seigneur Marquis de Cheffontaines le 15 et
contrôlé le 21 février dernier à Conarneau par
le sieur Leduc auquel a été vaqué par le
soussigné Hervé requis pour le rapport en
présence des dits vassaux, à laquelle cotisation
ils ont procédé comme il suit, ce jour 1er
octobre 1769, l'après midi :
"Rôle des cotisations fait sur les
vassaux et astreignables sujets aux moulins de
Bodigneau pourparvenir au paiement du prix
de la ferme, passé entre les dits vassaux et lr
seigneur Marquis de Cheffontaines le 15 et
contrôlé le 21 février dernier à Concarneau
par le sieur Leduc auquel a été vaqué par le
soussigné Hervé requis pour le rapport en
présence des dits vassaux, à laquelle cotisation
ils ont procédé comme il suit, ce jour 1 er
octobre 1769, l’après-midi :
Rôle des cotisations sur les vassaux et astreignables des moulins de Bodigneau
En premier, paroisse de Clohars :
Jean Berrou, de Saint-Guénolé :
Joseph Nédélec, de Kervoac'h :
Jean Goarin, de Kergarrec Bras:
François Briec, de Kergarrec Huella :
Madeleine Rannou, de Kercadou :
Guillaume Le Nader, de Kerhal :
Pierre Boloré et son métayer du dit lieu:
Hervé Le Garédec, de Kernoac'h Huella :
8L
8 Livres
5s
8L
3L
2L
6L
3L
6L
5 sols
5s
10s
5s
15s
15s
4/15
5. Guillaume Jean, de Kernoac'h Izella :
6L
François Nédélec, de Keranmarec :
8L
J acob Berrou, de Keranbourdiec :
8L
Guillaume Goarin, de Kerancren :
4L
Louis Daniélou, du bourg:
1L
Qui profite de Brominou Bras:
8L
Jean Hervé, du Cosquer :
8L
Guillaume Nédélec, de Kerjégu :
7L
Toussaint Nédélec, du dit lieu:
8L
Joachim Le Fol, de Pontesguen :
6L
Noël Christien pour Kerandanidou et Kerangouic : 8 L
Marie Berrou, du dit Kerandanidou :
2L
Guillaume Caradec, de Minven :
5L
10s
5s
5s
8s
10s
10s
10s
5s
Paroisse de Perguet François Quilven, de Keramarec :
François Quilven, de Keramarec :
Yves Le Leuré, du Poulker :
Le métayer du dit lieu :
Jacob Clément, de Kerancren :
Jean Christien, du dit lieu :
Thomas Guillou, de Keranguiader :
Guillaume Lahuec et consorts, de Talavern :
Alain Cosquer, de Kersallé :
4L
4L
1L
3L
3L
8L
6L
8L
Paroisse de Fouesnant Charles Le Guen, de Lanrivoal :
Charles Le Guen, de Lanrivoal :
Yves Le Goardet, du dit lieu :
8L
8L
5s
5s
Le contenu du présent rôle s'est trouvé monter, sauf erreur au calcul, à la somme de 183
Livres que les dits susnommés vassaux se sont obligés et s'obligent de payer tous les ans
pendant six ans consécutifs au dit seigneur Marquis de Cheffontaines. Ainsi fait et consenti
aux issues du château de Bodigneau au rapport du soussigné Hervé". Seul le notaire Hervé
signe, les autres ne sachant pas le faire.
Les assujettis du seigneur de Cheffontaines avaient trouvé là un procédé original leur
permettant de choisir leur meunier et sans doute d'éviter les abus.
Avant de prendre possession du
moulin, il fallait convenir du "renable",
c'est-à-dire faire l'inventaire et évaluer les
différentes pièces du moulin. Ce n'était pas
toujours chose facile, comme en témoigne
le renable ci -dessous :
Renable des moulins de Pen a Len
"L'An 1793, An II de la République
Française, le 2 octobre après midi, devant
les soussignés notaires de la cidevant
sénéchausée de Concarneau annexée en
partie au district de Quimper, département
du Finistère, ont comparu Jean Cogant
demeurant au moulin de Pen a Len en la
paroisse de Fouesnant, d'une part, Joseph
Henry, moulinier entrant au moulin de Pen
a Len, demeurant au Moulin Blanc en la
paroisse de Saint- Évarzec, paroisse du
petit Ergué d’autre part ;
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6. Petit Ergué, d'autre part; entre lesquelles
parties est reconnu que le dit Henry avait
affermé les moulins de Pen a Len, à la
charge de procéder à l'amiable au renable
des tournants, virators et moulants des dits
deux moulins, avec tous leurs ustensiles et
tout ce qui en dépend. Et pour l'exécution
des dites conventions le dit Jean Caugant
avait nommé comme expert François
Philippe, charpentier de moulin demeurant
à Quimper, et le dit Henry désignant
Mathurin Nicolas, aussi charpentier de
moulin, demeurant à Fouesnant. Lesquels
ont concuremment procédé au renable des
deux moulins. Mais n'ayant pu se concilier
sur leurs estimations, les parties ont
nommé entre elles, aimablement, pour seul
et unique renableur Pierre Joseph Le Don,
montageur du moulin de Pont an Cussent,
paroisse de Beuzec Conq, qui en présence
des parties le requérant, et de leur consentement, a procédé au dit renable, le dit
jour, comme suit :
En premier: le Moulin blanc
L'atrémy (sic, pour la trémie)
La civière et l'auge à grains, la traquette et le chapeau
6 planches servant à couvrir le moulin
4 pièces de cuvage, 4 bridages
L'auge à farine avec son canal
Les deux moulants
5 pièces de plate-forme
Le balancier et la "janan" sèche
La "janan" mouillée avec sa quenouille et son oreiller
7 planches pour la cloison et la "sautrelle"
Les 2 poutres de la plate forme, 6 pieds de long et 1 pied carré
Le petit canal, 9 pieds 10 pouces
Le grand canal, ayant 15 pieds de long
La meule dormante, ayant 8 pouces d'épaisseur,
et 4 pieds 7 pouces de diamètre, à 15 L le pouce,
après distraction de 4 pouces pour la charge, prisée
La meule tournante, ayant 11 pouces d'épaisseur,
sur 4 pieds 7 lignes, distraction de 4 pouces pour la charge
La rue de dedans avec ses ustensiles et cuiller d'acier
La croix pesant 20 livres, le grand fer pesant 30 livres
9 Livres
8L
6L
36 L
3L
6L
10 L
4 L 10 S
4L
3L
12 L
6L
45 L
60 L
120 L 10 S
72 L
130 L
Le moulin roux
L'entrimay estimé
La civière et l'auge à grain
Les traquettes et chapeaux
6 planches servant de couverture, 7 autres planches
4 pièces de cuvage, 4 pièces de bridage et deux montants
L'auge à farine et son canal
23 pièces de plâtre de forme
13 petites planches pour cloison et la cloison
2 petites poutres de 12 pieds de long sur 1 pied de large
6L
6L
1 L 10 S
9 L 10 S
30 L
3L
23 L
3L5S
45 L
6/15
7. La pièce dormante à 4 pieds 7 pouces de diamètre,
8 pouces 1/2 d'épaisseur, à 13 livres le pouce,
après distraction de 4 pouces pour la charge
La pièce tournante, 4 pieds 7 pouces sur 9 pouces,
après distraction de 4 pouces pour les charges
Les 2 pelles avec les écluses
Un canal ayant 10 pieds de long
La croix pesant 24 livres à 2 L 10 s la livre
Le grand fer pesant 48 livres à 2 L l0s la livre
Les marteaux et autres ferrailles pesant 28 livres
La pirouette du moulin avec ses ustensiles
Un grand câble pesant 48 livres, un petit pesant 34 livres
Les grandes et petites poulies avec leurs ustensiles
La grande écluse avec sa cloison
Le total général des renables des deux
moulins se monte à la somme de Mil vingt
deux Livres dix sols. Mais comme il se
trouve enfin une écurie sur pilotis et autres
petites choses faites par le meunier sortant,
qui ne sont point sujet au renable, ont été
d'avis les parties de porter le tout à la fois
à la somme de 1.100 Livres pour laisser les
choses en l'état. Sur laquelle somme il a
été convenu entre les parties qu'il resterait
58 L 10 S
65 L
24 L
30 L
60 L
100 L
56 L
20 L
50 L 8 S
24 L
24 L
celle de 165 Livres 18 sols 9 deniers dus
par Joseph Henry, meunier entrant, pour
souche mote au profit des héritiers de feu
Madame Laxalde, conformément à la
quittance du dernier renable du moulin du
14 octobre 1777, au rapport de Le
Prédour, controlé le 17 du même mois...
Fait et passé au rapport de Parquer, au
bourg de Fouesnant, et qui seul signe, les
meuniers ne sachant le faire. "
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8. Le montant des renables était très
variable. L'estimation des meules, en
particulier, dépendait de leur usure et des
matériaux : pierre de champagne, ou de
Rouen, ou silex. En 1807, au Moulin du
Pont, la meule tournante en pierre de
Champagne ayant 152 cm de diamètre était
évaluée 330 Francs, et la meule dormante
495 F. La même année au moulin du Mur,
la meule tournante est estimée 216 F et
celle dormante 240 F; à Lespont, la meule
tournante est comptée pour 100 F et la
dormante 137 F.
Les éléments des différents moulins
sont en général identiques. On relève
cependant des particularités: A Lespont et
au Mur," le grand et le petit chariot, la
lanterne"; à Lespont, "5 marteaux à piquer
le moulin, le croc, les ciseaux, la barre de
fer». Il fallait en effet, de temps en temps,
repiquer les meules. C'était un travail
délicat et dangereux, en particulier pour les
meules en silex: au préalable, on soulevait
la meule, puis on la faisait basculer. Ce
travail était à refaire souvent, tous les huit
à quinze jours lorsque le moulin tournait
beaucoup.
Le "moulin blanc" avait en général
des meules en silex qui broyaient plus fin
le froment et le blé noir. Ce dernier, avant
sa mouture, était étalé au grenier en couche
de 5 cm et piétiné avec des sabots usés, à la
semelle bien plate. Au moulin, on le faisait
passer dans un cylindre muni de brosses
pour le décortiquer.
Le réglage des meules se faisait au
moyen d'une vis qui soulevait ou
descendait la meule tournante. C'était une
affaire également délicate, car il ne fallait
pas que le grain passe trop vite, ni que la
farine chauffe, ce qui lui aurait enlevé de
sa qualité.
Le "moulin roux" avait des meules
en pierre de Champagne ou de Rouen. On
l'utilisait surtout pour moudre les aliments
du bétail, travail représentant jusqu'à 800/0
de l'activité meunière. L'avoine demandait
quelques préparatifs particuliers: elle était
d'abord grillée au four, puis décortiquée en
écartant les meules.
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9. Lorsque les meules étaient usées,
un spécialiste s'installait à demeure pour
tailler et assembler les blocs qui allaient
former la nouvelle meule. Ces blocs étaient
scellés au plâtre et maintenus solidement
par un cerclage de fer. Au centre, une
ouverture creusée dans un carré de granit
laissait passer le grain.
A l'extérieur du moulin, l'eau
amenée par un petit canal se déversait dans
les godets de la grande roue qui entraînait
les
meules.
Les
godets
étaient
généralement en hêtre, mais le gros axe et
les rayons en chêne. Les dents de la roue
intérieure actionnant la meule étaient en
bois de pommier ou d'acacia, ce dernier s'y
prêtant bien par sa souplesse.
Le grain qu'on déversait dans la
grande trémie s'échappait lentement pour
parvenir au centre de la meule. Un petit
balai de genêt permettait de régler le débit.
Un second balai, fixé sur le pourtour de la
meule, dirigeait la farine vers l'orifice par
lequel elle se déversait dans un sac ou dans
une auge. La mouture obtenue était livrée
avec le son: c'est ensuite à la maison, avec
des tamis très fins en crin de cheval, qu'on
obtenait la farine pour les usages
domestiques.
Les meuniers autrefois formaient
une corporation un peu particulière,
classée, comme celle des tailleurs, dans
une catégorie méprisée. Les paysans se
plaignaient souvent des abus qu'ils
constataient dans le prélèvement effectué
pour le prix de la moute. Pourtant, dans le
canton de Fouesnant, les inventaires après
décès ne révèlent, dans les meilleurs des
cas, qu'une situation équivalente à celle
d'un paysan moyen. Un seul meunier,
Louis Sauveur, de Pen a Len, parvenait à
prêter un peu d'argent à ses voisins ou à sa
famille. Il semble que beaucoup arrivaient
péniblement à payer leur loyer et entretenir
leur foyer: ils devaient, tout en tenant le
moulin, exploiter quelques terres au
voisinage, comme à Creac'h Quéta, au
Plessix, au Henvez...
Le moulin de Kergador nous paraît
cependant une exception. En 1753, le
meunier Pierre Cozic ayant disparu depuis
18 ans, on mit les scellés sur le moulin
après avoir fait l'inventaire: une petite table
servant à mettre le pain, une équerre de lit
"avec son accoutrement", 2 draps, une
couette, traversin et hardes, le tout évalué 6
Livres. Après la mort de sa veuve
Catherine Bolloré en 1770, la vente s'éleva
à 42 Livres. En 1778, le moulin avec son
tournant était évalué 167 Livres,
l'ensemble avec la maison et 9 cordes de
terre 404 Livres, une somme dérisoire.
Le meunier de Kergoat, peut-être
pour meubler ses moments creux, mais
sans doute aussi pour arrondir ses revenus,
était forgeron à ses heures. A sa mort, son
attirail fut estimé 180 Livres.
Les meuniers veillaient à ce que
tous les paysans astreints à leur moulin leur
soient fidèles: nous avons exposé dans un
précédent numéro de "Foen Izella" (No 10,
p. 13) qu'une vingtaine de paysans avaient
été lourdement condamnés pour avoir
déserté le moulin auquel ils étaient
assujettis.
Il arrivait qu'un meunier tolère une
dérogation à cette obligation contre le
versement d'une petite redevance : c'est
ainsi que Pierre Ledan, de Moulin Coz,
autorise Christophe Balnois à faire moudre
son grain où bon lui semble, mais il lui en
coûtera 15 Livres par an.
9/15
10. Les moulins à eau ont peu à peu
disparu, ne pouvant lutter contre les grands
monopoles (les Grands Moulins de Paris)
et les fabriquants d'aliments pour le bétail.
La guerre de 39-45 leur a donné un regain
d'activité temporaire, mais dès la fin des
hostilités leur tic-tac s'est éteint
inexorablement.
Le dernier a avoir tourné dans le
canton est probablement celui de Chef du
Bois. Mathieu Quéméré qui en fut le
meunier jusqu'en 1968 a entrepris de le
remettre en état. Nous avons pu, en sa
compagnie, visiter le moulin dont une des
meules est déjà en état de marche.
Dès l'ouverture de la vanne, la
grande roue à godets s'est mise à tourner,
entraînant la meule: dans un cadre demeuré
intact, il nous a semblé plonger dans une
époque révolue, que le maître des lieux
évoquait avec une certaine nostalgie ...
Au moulin de Chef du Bois, en cours de restauration (1991)
On distingue à droite la vis qui permet de régler l'écartement des meules et une partie du
cerclage en fer de la meule tournante. La trémie n'est pas encore posée au-dessU8 de celle-ci.
Au-dessous, la roue dentée en prise avec la roue extérieure à godets. Tout est en bois, y
compris les engrenages.
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11. Action entreprise pour lutter contre
les abus dont les meuniers
étaient soupçonnés.
Le 4 septembre 1769 était publiée
une ordonnance par laquelle la sénéchaussée de Concarneau semblait décidée à
répondre aux souhaits de la population, qui
se plaignait de la trop grande liberté laissée
aux meuniers pour se faire payer le prix de
la mouture. Il était enjoint, sans exception,
aux meuniers de ce ressort de se conformer
aux usages, et d'avoir des poids et des
balances réglementaires, "bien en vue, en
un lieu éminent de leur moulin". Ceux qui
ne se conformeraient pas au règlement
seraient passibles d'une amende.
Le meunier de Kergoat fut le
premier à se mettre en règle :
"Par devant nous écuyer Antoine
Dulaurens, Sénéchal de Concarneau, et
Mathieu Joseph Jean Poupon, avocat
substitut du Procureur général du Roy, a,
ce jour 19 septembre 1769, comparu René
Le Roy, fermier du moulin de Kergoat en
la paroisse de Clohars et y demeurant,
lequel nous a déclaré que pour se
conformer aux arrêts et réglements de la
cour et à ses jugements et pour se mettre
en règle vis à vis des astreignables sujets
au dit moulin, éviter de leur faire aucun
motif de plainte des pertes qu'ils
pourraient alléguer sur leur mouture, ce
qui pourrait être prétexte à querelle... il a
décidé de nous présenter, pour procéder à
la vérification, à l'examen et à la
composition, les poids et balances de son
moulin.
Attendu que notre greffe se trouve
dépourvu de poids et balances jauges, nous
nous sommes rendus chez le sieur Bodillio,
négociant en cette ville, où à notre
connaissance se trouvent des poids justes
et marqués, afin de contrôler les poids et
balances du dit Le Roy, que nous avons fait
transporter.
Le dit Le Roy nous a présenté un
poids de fer avec son anneau, duquel il
entend se servir et qui devait peser 50
livres. Nous l'avons placé dans l'un des
plateaux de la balance et vis à vis un poids
de 50 livres appartenant au sieur Bodillio,
et avons constaté qu'au poids présenté par
le sieur Le Roy il manquait 10 onces. Nous
avons vérifié pareillement deux autres
poids de 50 livres: à l'un il manquait 8
onces, et à l'autre 6 onces. Au poids de 25
livres il manquait un quarteron, à celui de
10 livres en plomb il manquait une once.
Le poids de 5 livres fut trouvé juste; à
chacun des poids de deux livres il
manquait une demi once, les deux poids
d'une livre furent trouvés justes. On
procéda ensuite à une coulée de plomb
correspondant au manque constaté, et
après vérification tous les poids se
révélèrent justes.
Nous avons ensuite examiné les
fléaux en bois de la balance présentée par
le dit Le Roy et l'avons trouvée assez juste,
attendu leur qualité, et pour plus grande
authenticité, sur le milieu du balancier
avons imprimé au fer chaud une fleur de
lys et "Sénéchaussée de Conrorneau " en
abrégé. Avons dit au sieur Le Roy
d'exposer en un lieu éminent de son moulin
la balance et les poids pour être vus par
les sujets destreignables afin de requérir à
volonté l'apprécis de leurs grains et
farines, qui ne pourra leur être refusé.
Défense est faite au sieur Le Roy de se
servir d'autres poids et balance que ceux
vérifiés.
Pour que les sujets destreignables
ne puissent prétendre ignorer l'ordonnance
du dit Le Roy, celui-ci fera juridiquement
savoir un dimanche à la sortie de la messe,
l'établissement des poids et balance réglés
en son dit moulin."
La vérification a coûté 10 Livres.
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12. La commission attendit vainement
les autres meuniers; René Le Roy fut le
seul à se mettre en règle. Devant cette
situation, une information plus rapprochée
des meuniers fut décidée. Guillaume
Joseph Ramon, sergent royal de la
Sénéchaussée de Concarneau, "à la requête
de Mr le Substitut de Mr le Procureur
général du Roy, en vertu de l'ordonnance
du 4 septembre 1769 qui ordonne à tout
meunier d'avoir, dans le mois, des poids et
balances bien et duement réglés et
étalonnés, bien exposés dans leur moulin",
s'est rendu au bourg de Saint-Évarzec le 19
octobre et le 22 du dit mois, les 12 et 19
novembre aux bourgs de Gouesnac'h,
Perguet et Locamand et après la grandmesse "à haute et intelligible voix, tant en
français qu'en breton, a publié et affiché la
dite ordonnance, afin que personne sous
prétexte d'ignorance ne puisse refuser de
déférer aux sommations et aux peines qui
en dérouleront. "
Fouesnant et Pleuven furent visités
le 5 novembre par Maître Chacun, huissier.
Mais toutes ces démarches ne
furent suivies d'aucun effet, aucun meunier
ne se déplaça. Aussi la Sénéchaussée
décida de réagir énergiquement: la diatribe
qui suit en est un témoignage (on en
remarquera le style particulièrement
emphatique).
A Messieurs les juges de la Sénéchaussée
de Concarneau
" Remontre noble Me Mathieu Jean
Jacques Poupon, avocat au Parlement de
Paris et substitut de Mr le Procureur
général, s'expédiant d'office, que la misère
des choses actuelles est si grande, la
disette des grains si forte qu'on ne saurait
trop tôt découvrir et approfondir assez la
calamité dont se trouvent accablés tant
riches que pauvres. Oui, messieurs, la
situation de tous les habitants des
paroisses sous notre ressort est presque à
son comble, puisque tous ensemble
gémissent sous des pouvoirs terribles, sous
des abus invétérés et inventés même avec
toute l'astuce possible. Et comment, messieurs, y pourvoir, comment faut-il y porter
remède, comment pourra-t-on remonter
jusqu'à la source et déraciner le mal ?
Une chose, messieurs, nous semble
à cet effet unique pour réussir à faire
rentrer très efficacement le tout dans
l'ordre et cette chose, simple en son espèce
quoique des plus importantes, est de faire
exécuter la loi.
Messieurs, les seuls meuniers
depuis trop longtemps osent fronder
impunément les lois qui leur sont
prescrites et sont la plupart d'entre eux
sans poids et sans balances et profitent de
cette irrégularité énorme pour étancher
leur soif pour assouvir leur passion infâme
et perpétuer leur scélérate habitude de
prendre sans nulle certitude des grains en
leur moulin et de les rendre en farine après
en avoir pris, sans doute avec leurs deux
mains, ce que bon leur semble et qui porte
selon
les
cris
des
particuliers
ordinairement au double de leur dû,
quelquefois au triple et au delà.
Avec une prévarication si funeste,
messieurs, à toute l'espèce humaine de, ce
canton, et à une contraventwn siformelle et
qui
lui devient tant onéreuse, il nous
incombe fort de ne point nous assoupir et
à ces causes :
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13. vous plaise, Messieurs, ayant égard à tout
ce que dessus, de fixer le jour pour
descendre en tous les moulins situés dans
les paroisses de Beuzec-Conq, Lanriec,
Saint-Évarzec, Goenac'h, Pleven, Cloar,
Perguet, Fouesnant, LocAmand, et y
vérifier l'état des poids et balances, et en
dresser procès-verbal..."
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14. Le 6 mai 1770, Anthoine
Dulamens, sénéchal, Mathieu Poupon,
substitut
du procureur, Mathieu Le
Treffou, commissaire juré régisseur ,
répondant aux ordres de Maître Jean
François Ramon, " considérant que les
meuniers ont poussé l'opiniâtreté à
continuer leur réfraction aux réglements et
considérablement augmenté leur pillage, et
ne voyant d'autre moyen que de
constater par nous-mêmes
l'inobservation
des réglements, nous
nous sommes transportés premièrement au
moulin du Moros en la paroisse de
Lanriec, et occupé par Jérôme Ollivier, le
dit moulin ayant deux tournants. Parlant
au dit Ollivier, lui avons déclaré les motifs
de notre mission. En conséquence l'avons
interpellé de nous faire voir les poids et les
balances qu'il doit avoir conformément aux
réglements, pour peser les différents grains
qui sont moulus au public. A laquelle
interpellation il nous a répondu n'avoir
jamais eu de poids ni de balance. Ayant
examiné des yeux le dit moulin, n'avons
effectivement aperçu ni poids ni balance,
ni traces qu'il yen eût jamais. Interpellé de
nous dire comment il peut fixer juste les
droits de moute à lui attribués, il nous a
répondu qu'il est d'usage, comme dans tous
les autres moulins, de n'avoir qu'une
écuelle qu'il nous a montrée, avec laquelle
il prend le montant de ses droits. Lui avons
représenté qu'il est en contravention avec
le réglement et qu'il est passible d'une
amende pour une conduite aussi
irrégulière. Requis de signer la déclaration, a déclaré ne savoir écrire".
La commission va ensuite visiter
tous les moulins de la sénéchaussée, et
dans l'ensemble la réponse des meuniers
est la même que celle de Jérôme Ollivier.
Le rapport est cependant intéressant, car il
nous indique le nom du meunier, le
nombre de tournants, le montant du bail.
Liste des moulins
du canton en 1770
De toute cette liste, (voir page
suivante) les seuls à pouvoir satisfaire à la
curiosité de la commission furent :
Mathurin Le Gall du moulin du Buis, qui
déclara qu’il avait des poids, mais qu'il les
avait prêtés, et fit voir un fléau de fer
suspendu; Yves Piriou, de Pen a Len
montra de mauvais poids et une mauvaise
balance; René Le Roy, de Kergoat, tendit
le certificat qui lui avait été délivré à
Concarneau et déclara que ses poids
servaient aussi au moulin d'en-haut : la
commission s’en montra satisfaite.
Ces visites de moulins s'effectuèrent dans la seconde quinzaine de mai
1770, mais les meuniers montrèrent peu
d’empressement à se mettre en règle. Ce
n’est qu'en décembre qu'ils jugèrent plus
prudent d’obtempérer, sans doute menacés
de sanctions plus graves.
Le premier qui se présenta au
contrôle à Concarneau, le 15 décembre, fut
Quénéhervé, du Moulin du Bois. Il fut
procédé au contrôle de la même façon que
pour René Le Roy: tous les poids se
révélèrent justes, ainsi que la balance qui
fut donc estampillée d’une fleur de lys et
de la marque de la sénéchaussée.
Curieusement, tous les poids et
balances des autres meuniers se révélèrent
également justes. Les séries de poids
présentés étaient en général uniformes: 50,
25, 12, 3, 2, et 1 livres, ce qui laisse
supposer qu'une même série aurait pu
servir
à
plusieurs
meuniers,
les
présentations n’ayant pas lieu le même
jour. Joseph Le Gouic, de Trévidiern
(Locamand), avait la série la plus
complète ;
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15. : 50, 25, 12, 6, 4, 3, 2, 1, et 1/2 livres.
Kergador, Le Plessix et Pen an Coat
avaient des poids de 6, Pen a Len un poids
de 60. Le moulin à vent de Bénodet
présenta une série particulière : 71, 32, 17,
2 et 1 livres.
Les moulins du canton de Fouesnant en 1770
Moulins
Chef du Bois
Moulin Coz
Penanster
Moulin du Stang
Moulin du Buis
Pen à Len
Penfoulic
Moulin du Bois
Henvez
Kergourant
Keraven
Bodigno (2 moulins)
Kerandraon
Kerguilly
Kervransel
Moustoir
Moulin du Mur
Moulin Blanc
Moulin du Dréau
Poul an Caret (?)
Creac'h Quéta
Moulin du Pont
Bénodet (Moulin à vent)
Lespont
Kergador
Plessix
Coat Clévarec
Kersaluden
Creac'han Duc (Locamand)
M. du Prieuré (Locamand)
Moulin du Len
Trévidiern
Kergoat d'en bas
d'en haut
Meuniers
Jacques Braban
Laurent Coupé
Pierre Poissard
Guillaume Le Mestre
Mathurin Le GaI
Yves Piriou
Eloy Troalen
François Quénéhervé
Germain Le Dars
Yves Le Moenner
Jean Le Gac
Yves Le Mao
Jean Perrot
Hervé Le Guen
Alain Ollivier
Joseph Livinec
Gabriel Piriou
François Piriou
Jean Guillou
Guy Le Cam
Joseph Le Galoudec
Louis Le Mao
Henri Le G aro
Jacob Le Dars
Noël Bolloré
Guillaume Le Héloret
Jacques Le Guillou
Marie Perot
Gérôme Livinec
Sylvestre Haré
Henri Perrault
Joseph Le Gouic
René Le Roy
id
Les meuniers se servirent-ils
davantage de leurs poids et balances ? On
peut en douter, car vingt ans après, les
cahiers
de
doléances
du
canton
demandèrent" la suppression du droit de
moute de manière que chacun puisse faire
Bail
210 L
150 L
280 L
90 L
93 L
220 L
120 L
154 L
460 L
78 L
90 L
165 L
120 L
90 L
156 L
156 L
200 L
150 L
120 L
210 L
300 L
60 L
120 L
120 L
Tournants
2
2
2
1
1
2
1
1
1
2
1
1+1
1
1
1
1
1
1
2
1
1
1
1
1
1
1
150 L
2
1
400 L
1
1
moudre son blé dans les moulins que bon
lui semblera, comme étant grevé par les
meuniers qui emportent jusqu'au quart et
même au tiers du blé qu'on leur porte à
moudre, au lieu du seizième qui leur est
du".
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