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Université Pierre et Marie Curie

Biologie Moléculaire
Objectifs au cours de
Biochimie PAES
2009 - 2010

Pr. C. Housset (Chantal.Housset@st-antoine.inserm.fr)
Pr. A. Raisonnier (alain.raisonnier@upmc.fr)

Mise Ă  jour : 18 novembre 2009
Relecture : Pr. A. Raisonnier
2/207

Biologie Moléculaire - Prs C. Housset et A. Raisonnier

2009 - 2010
Plan du cours

Plan du cours
3

Plan du cours

9

Objectifs PAES commun DHU Paris-Est

15

Partie I :

La structure des acides nucléiques

17

Chapitre 1 :

Molécules simples

1.1
1.2
1.3
1.4
1.5
1.6
1.7
1.8
1.9
1.10
1.11
1.12
1.13
1.14
1.15
1.16

18
19
20
21
22
23
24
25
26
27
28
29
30
31
32
33
35

Phosphates
Ribose, désoxyribose
Purine, Pyrimidine
Bases puriques
Bases pyrimidiques
Nucléosides et nucléotides
Nomenclature des unités nucléotidiques
Adénosine
DĂ©soxyguanosine
Uridine MonoPhosphate
DĂ©soxythymidine MonoPhosphate
Adénosine Tri Phosphate
DĂ©soxycytidine Tri Phosphate
Liaisons hydrogĂšne
Hybridation A - T
Hybridation G - C

Chapitre 2 :

36
37
38
39
40
41
42
43
44
45
46
47
48

2009 - 2010

2.1
2.2
2.3
2.4
2.5
2.6
2.7
2.8
2.9
2.10
2.11
2.12
2.13

Les acides nucléiques

Acide ribonucléique
Les extrĂ©mitĂ©s 5’ et 3’ d’un acide nuclĂ©ique
Structure secondaire du RNA
Acides ribonucléiques
Acide désoxyribonucléique
La double hélice (modÚle rubans)
La double hélice (travers)
La double hélice (axe)
Surenroulement
Nucléosome
Fibre de chromatine
Condensation et hydrolyse des nucléotides
Complémentarité des bases

Biologie Moléculaire - Prs C. Housset et A. Raisonnier

3/207
Plan du cours
49

Partie II :

BiosynthÚse des macromolécules

53

Chapitre 3 :

DNA DĂ©finitions

54
55
56
57
59
60
61
62
63
64
66
67
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69
70
71
72
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79
80
81
82
83
84
85
86
87
88
89
90
91

4/207

3.1
3.2
3.3
3.4

La double hélice
SĂ©quence d’un gĂšne (apoA-II)
GĂšne
Expression d’un gùne

Chapitre 4 :
4.1
4.2
4.3
4.4
4.5
4.6
4.7
4.8
4.9
4.10
4.11
4.12
4.13
4.14
4.15
4.16
4.17
4.18
4.19
4.20
4.21
4.22
4.23
4.24
4.25
4.26
4.27
4.28
4.29
4.30
4.31

La transcription

Transcription
Promoteur
Brins sens et antisens
RĂ©gulation de l’expression
Cis et trans régulateurs
DNA binding proteins
Interaction Protéine DNA
Récepteurs nucléaires
Régulation du jeûne
RĂ©gulation de l’effort
RNA polymérase II
Initiation de la transcription
Liaison TFIID sur le DNA
Régulation de la RNA polymérase
Elongation de la transcription
Elongation de la transcription
Discontinuité des gÚnes
Exon
Exon 1
Fin de la transcription
Modifications du transcrit
Enzyme coiffante
Coiffe d’un messager
Queue polyA
Le transcrit primaire
Excision - Ă©pissage
Formation du lasso
Epissages alternatifs
Maturation des RNA ribosomiques
Stabilité du messager
Messager

Biologie Moléculaire - Prs C. Housset et A. Raisonnier

2009 - 2010
Plan du cours
93

Chapitre 5 :
5.1
5.2
5.3
5.4
5.5
5.6
5.7
5.8
5.9
5.10
5.11
5.12
5.13
5.14
5.15
5.16
5.17
5.18
5.19
5.20
5.21
5.22
5.23
5.24
5.25
5.26

94
95
96
97
98
99
100
101
102
103
104
105
106
107
108
109
110
111
112
113
114
115
116
117
118
119
121

Traduction
Expression d’un gùne
Signifiants
Codon
Code génétique
Code génétique
Code dégénéré
Ribosome eucaryote
Polyribosome
RNA de transfert (trĂšfle)
RNA de transfert (ruban)
Activation d’un acide aminĂ©
Sérine tRNA synthétase
Cystéine tRNA synthétase
Initiation de la traduction
Cadre de lecture
Elongation de la traduction
Incorporation d’un acide aminĂ©
Transfert du peptide
Translocation des codons
Liaisons riches en Ă©nergie
Terminaison de la traduction
Signal-peptide
Polyribosomes liés
Carboxylation de l’acide glutamique
Modifications post-traductionnelles

Chapitre 6 :

122
123
124
125
126
127
128
129
130
131
132
133
134
135

2009 - 2010

6.1
6.2
6.3
6.4
6.5
6.6
6.7
6.8
6.9
6.10
6.11
6.12
6.13
6.14

La traduction

La réplication

RĂ©plication
Le cycle cellulaire
Chromatine et ADN
RĂ©plication semi-conservative
SynthĂšse et hydrolyse du DNA
DNA polymérase
DNA polymĂ©rase (exonuclĂ©ase 3’→5’)
DNA polymĂ©rase : fonction d’édition
Boucle de réplication
Fourche de réplication
Topoisomérase I
Primase
DNA ligase
Télomérase

Biologie Moléculaire - Prs C. Housset et A. Raisonnier

5/207
Plan du cours
137
138
139
140
141
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143
144
145
146
147

Chapitre 7 :
7.1
7.2
7.3
7.4
7.5
7.6
7.7
7.8
7.9
7.10

La réparation

RĂ©paration
SystÚmes de réparation du DNA
Bases endommagées
Excision de base
MĂ©sappariements
Transmission du mésappariement
Excision de fragment long
ModĂšle Holliday
Coupure du double brin
Crossing-over

149

Partie III :

Les événements génétiques

151

Chapitre 8 :

Substitutions

152
153
154
155
156
157
158
159
161
162
163
164
165
166
167
169
170
171
172
173

6/207

8.1
8.2
8.3
8.4
8.5

Substitution
Somatique, germinale
Faux-sens, non-sens
Polymorphisme Xba I de l’apoB
Marqueur génétique

Chapitre 9 :
9.1
9.2

Mutations

Mutation
Mutation Arg3500→Gln de l’apoB-100

Chapitre 10 : Insertions - délétions
10.1
10.2
10.3
10.4
10.5
10.6

Délétion
DĂ©calage du cadre de lecture
Délétion Phe 508 de CFTR
DĂ©lĂ©tion de l’exon 9 de la lipoprotĂ©ine-lipase
Mutation d’un site d’épissage
Insertion

Chapitre 11 : Transpositions
11.1
11.2
11.3
11.4

Transposition
SĂ©quence Alu
Virus
Cycle d’un rĂ©trovirus

Biologie Moléculaire - Prs C. Housset et A. Raisonnier

2009 - 2010
Plan du cours

11.5
11.6
11.7

174
175
176

Duplication de gĂšne
PseudogĂšne
Conversion de gĂšne

177

Partie IV :

179

Chapitre 12 : Divergence
12.1

180
181

L’évolution

Divergence

Chapitre 13 : Familles de gĂšnes
13.1
13.2
13.3

182
183
184

Famille de gĂšnes
GĂšnes des ÎČ-globines
Famille des ÎČ-globines

185

Partie V :

187

Chapitre 14 : MĂ©thodes d’étude

188
189
190
191
192
193
194
195
196
197
198
199
200
202
203
204
206
207

2009 - 2010

14.1
14.2
14.3
14.4
14.5
14.6
14.7
14.8
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14.10
14.11
14.12
14.13
14.14
14.15
14.16
14.17
14.18

Le DNA au laboratoire

Extraction et purification du DNA
Synthùse d’un cDNA
ElectrophorĂšse de DNA
Hae III (enzyme de restriction)
EcoR I
Polymorphisme de restriction
Polymorphisme Msp I de l’apoA-II
Cartes de restriction
Hybridation d’une sonde
Calcul de la Tm
Sonde hybridée
Sonde spĂ©cifique d’allĂšle (ASO)
Southern blot
PCR
Didésoxyadénosine triphosphate
Réaction de séquence
SĂ©quençage d’ADN
Gel de séquence

Biologie Moléculaire - Prs C. Housset et A. Raisonnier

7/207
Plan du cours

8/207

Biologie Moléculaire - Prs C. Housset et A. Raisonnier

2009 - 2010
Objectifs PAES commun DHU Paris-Est

Objectifs PAES commun
DHU Paris-Est
Biologie moléculaire : étude des acides nucléiques
Objectifs Généraux
1.

2.

Sur la base d’une bonne connaissance de la structure et des propriĂ©tĂ©s des acides nuclĂ©iques, l’étudiant doit avoir assimilĂ© les grands principes de base impliquĂ©s dans la
transmission et la rĂ©paration du matĂ©riel gĂ©nĂ©tique, ainsi que l’expression des gĂšnes
et sa régulation.
L’étudiant doit ĂȘtre capable d’interprĂ©ter des rĂ©sultats expĂ©rimentaux obtenus par les
techniques les plus courantes de biologie molĂ©culaire appliquĂ©es Ă  la recherche biomĂ©dicale ou Ă  l’exploration de matĂ©riel gĂ©nĂ©tique par les laboratoires de biologie mĂ©dicale.
L’étudiant doit ainsi avoir acquis les bases nĂ©cessaires Ă  la comprĂ©hension ultĂ©rieure
des mĂ©canismes molĂ©culaires de la physiopathologie ou de l’action des mĂ©dicaments.

Structure et fonction des acides nucléiques
‱

Connaßtre la structure des acides nucléiques, savoir reconnaßtre1 les molécules
simples dont ils sont constituĂ©s, les classer d’aprĂšs leurs propriĂ©tĂ©s ou leurs fonctions.

Cette partie nĂ©cessite la reconnaissance des structures de l’acide phosphorique, du ribose
et du désoxy-ribose, des bases puriques et pyrimidiques.
L’étudiant doit savoir reconnaĂźtre n’importe quelle base, nuclĂ©oside, nuclĂ©otide ou nuclĂ©oside polyphosphate. Il doit savoir identifier les liaisons riches en Ă©nergie des nuclĂ©osides
polyphosphates et distinguer les groupements phosphates (α, ÎČ, Îł) prĂ©sents dans ces molĂ©cules.
Il doit savoir interpréter et manipuler les différentes représentations de la structure primaire
du DNA et du RNA, prĂ©ciser la nature des liaisons impliquĂ©es dans l’enchaĂźnement des nuclĂ©otides, distinguer une extrĂ©mitĂ© 5’ d’une extrĂ©mitĂ© 3’ et manipuler les unitĂ©s de taille
(kb, kpb, Mpb...).
Sur des schémas qui lui seront présentés, il doit savoir reconnaßtre les liaisons impliquées
dans la complĂ©mentaritĂ© des bases ainsi que les Ă©lĂ©ments structuraux essentiels d’une
double hélice de DNA, de la chromatine ou des différentes espÚces de RNA.
Connaissant la composition en bases de deux DNA de mĂȘme taille, il doit savoir prĂ©dire les
différences de température de fusion et expliciter les raisons de leur choix.

1. Savoir reconnaĂźtre
corps chimique : nommer un corps dont on voit la formule développée ;
rĂ©action : dĂ©signer l’enzyme au vu de l’équation chimique ;
voie métabolique : désigner la voie métabolique au vu de son bilan chimique.

2009 - 2010

Biologie Moléculaire - Prs C. Housset et A. Raisonnier

9/207
Objectifs PAES commun DHU Paris-Est

MĂ©thode d’étude des acides nuclĂ©iques
‱
‱

‱

ConnaĂźtre les mĂ©thodes permettant d’étudier le DNA des malades (obtention, purification, conservation) y compris dans leur aspect Ă©thique.
DĂ©crire l’activitĂ© de quelques enzymes qui permettent l’étude des acides nuclĂ©iques et
ĂȘtre capable de montrer l’effet de ces enzymes sur un exemple dĂ©taillĂ© (sĂ©quence
d’acide nuclĂ©ique). Cet objectif comprend au moins les activitĂ©s des endonuclĂ©ases de
restriction, les polymérases, les ligases et les topoisomérases.
Expliquer le mĂ©canisme de l’amplification du DNA par PCR (il ne s’agit pas des mĂ©thodes ou des techniques, seulement du principe qui est utilisĂ©).
— Expliquer le principe de la PCR et de la RT-PCR
— EnumĂ©rer les principaux constituants du milieu de rĂ©action d’une PCR
— Citer un exemple d’application de la PCR en diagnostic mĂ©dical

‱
‱
‱
‱
‱

Donner un exemple1 de diagnostic fondé sur une variation de longueur de fragments
d’acides nuclĂ©iques (RFLP).
EnumĂ©rer les facteurs qui permettent l’hybridation de deux brins d’acides nuclĂ©iques.
Savoir interprĂ©ter2 les rĂ©sultats d’une technique d’hybridation avec une sonde (Southern ou Northern blots, puces Ă  DNA) et son application Ă  un diagnostic.
Expliquer le mĂ©canisme d’un sĂ©quençage d’acide nuclĂ©ique.
Donner un exemple de prĂ©paration et d’utilisation d’un DNA complĂ©mentaire.

Sans avoir Ă  mĂ©moriser les dĂ©tails des modes opĂ©ratoires, l’étudiant doit avoir acquis la notion que des mĂ©thodes simples permettent d’extraire et de purifier, Ă  partir de cellules eucaryotes, les diffĂ©rentes formes de DNA et de RNA qu’elles renferment. Il doit avoir acquis
la notion des problĂšmes Ă©thiques soulevĂ©s par la constitution d’une banque de DNA gĂ©nomique humain.
Il doit savoir reconnaĂźtre/reprĂ©senter le mode d’action des principales enzymes impliquĂ©es
dans la manipulation du DNA : endonucléases, incluant les endonucléases de restriction,
ligases, DNA polymérases.
Il doit ĂȘtre capable d’interprĂ©ter des donnĂ©es expĂ©rimentales obtenues par les mĂ©thodes
couplant Ă©lectrophorĂšse et hybridation sur filtre (Southern blots).
Ayant acquis la notion d’oligonuclĂ©otides de synthĂšse (sans aucun dĂ©tail sur les mĂ©thodes
mises en Ɠuvre), de cDNA, de vecteurs plasmidiques ou phagiques, il doit savoir expliquer
les grands principes de l’étude du DNA gĂ©nomique, en maĂźtrisant la notion de clonage.
Il doit savoir lire un gel de sĂ©quence et, Ă  l’aide de la table de code gĂ©nĂ©tique, convertir une
séquence nucléique en séquence peptidique, manipulant ainsi les notions de brin sens et
non-sens et de cadre de lecture. Sur des séquences comparées, il doit savoir identifier des
mutations, ponctuelles ou Ă©tendues, et leurs consĂ©quences fonctionnelles (arrĂȘt prĂ©maturĂ©
de la traduction, dĂ©calage du cadre de lecture
). La connaissance ainsi acquise du sĂ©quençage doit lui permettre de maĂźtriser les notions de discontinuitĂ© des gĂšnes, en distinguant
1. Donner un exemple : choisir, décrire et expliquer une situation dans laquelle un concept ou un corps
défini joue le rÎle principal et met en évidence ses propriétés essentielles.
2. Savoir interpréter un examen : savoir les valeurs usuelles (95 % de la population adulte saine), savoir
les circonstances physiopathologiques des variations du paramĂštre, savoir faire la critique de la valeur
d’un rĂ©sultat en fonction des conditions de son prĂ©lĂšvement ou de sa mesure.

10/207

Biologie Moléculaire - Prs C. Housset et A. Raisonnier

2009 - 2010
Objectifs PAES commun DHU Paris-Est

les exons et les introns, et de modifications post-transcriptionnelles, incluant pose de la
coiffe, épissage et polyadénylation.
L’étudiant doit savoir interprĂ©ter des rĂ©sultats expĂ©rimentaux obtenus par une technique
d’amplification gĂ©nique (PCR), qu’il s’agisse d’analyse du gĂ©nome, d’étude d’expression
de gÚne ou de préparation de matériel pour un clonage ultérieur.
Transcription et rĂ©gulation de l’expression des gĂšnes
‱
‱
‱

‱

DĂ©finir1 les termes : gĂšne, transcription, brin sens, promoteur, exon, intron, coiffe,
queue poly-A, excision-Ă©pissage.
Montrer le mĂ©canisme2 de la transcription d’un gĂšne, en distinguant les Ă©tapes d’initiation, d’élongation et de terminaison.
Montrer les mécanismes de la régulation de la transcription. Donner un exemple de
rĂ©gulation d’un gĂšne eucaryote sous le contrĂŽle d’une grande voie endocrinienne
(exemples : CREB, GlucocorticoidRE).
Enumérer et décrire les principales modifications post-transcriptionnelles : enzyme
coiffante, polyadĂ©nylation, Ă©dition, excision-Ă©pissage. Donner un exemple d’expression alternative d’un gĂšne eucaryote.

L’étudiant doit ĂȘtre capable de dĂ©finir un certain nombre de termes indispensables Ă  la comprĂ©hension de la transcription : brin sens et brin antisens, RNA polymĂ©rase, promoteur, initiation de la transcription, Ă©longation, terminaison. Il doit savoir dĂ©crire le mĂ©canisme
biochimique de la RNA polymérase et mentionner les rÎles spécifiques des trois types de
polymérases impliquées dans la transcription chez les eucaryotes.
Il doit savoir commenter un schĂ©ma rĂ©sumant de façon intĂ©grĂ©e la rĂ©gulation d’un gĂšne
dont la transcription est sous le contrĂŽle d’un messager agissant sur un rĂ©cepteur membranaire (exemple de CREB) ou d’un messager interagissant avec un rĂ©cepteur nuclĂ©aire (hormones stĂ©roĂŻdiennes).
En ce qui concerne les modifications post-transcriptionnelles, il doit simplement pouvoir
dĂ©finir ce qu’est une coiffe, une polyadĂ©nylation ou l’épissage (Ă©ventuellement alternatif)
en identifiant et en explicitant les mécanismes moléculaires mis en jeu.
Traduction
‱
‱
‱
‱

DĂ©finir les termes : traduction, codon et anticodon, polyribosome, signal-peptide.
Montrer le mĂ©canisme de la traduction d’un messager, en distinguant les Ă©tapes d’initiation, d’élongation et de terminaison.
Montrer les mĂ©canismes de la rĂ©gulation de la traduction. Donner un exemple d’antibiotique intervenant sur la rĂ©gulation de la traduction des procaryotes.
Enumérer et décrire les principales modifications post-traductionnelles (en complément de ce qui aura été traité dans le thÚme 2)

L’étudiant doit ĂȘtre capable de dĂ©finir un certain nombre de caractĂ©ristiques ou de termes
indispensables à la compréhension de la traduction : aminoacyl-tRNA synthétase, sens de
1. DĂ©finir : prĂ©ciser dans une phrase concise l’essence d’un objet ou les limites d’un concept en excluant
toute notion Ă©trangĂšre et en comprenant toutes les variations possibles de l’objet ou du concept cernĂ©.
2. Montrer le mĂ©canisme (d’une rĂ©action) ou
DĂ©crire les Ă©tapes (d’une voie mĂ©tabolique) : dĂ©finir les corps chimiques en prĂ©sence, Ă©crire et Ă©quilibrer
la (les) réaction(s) ; faire le bilan chimique et énergétique.

2009 - 2010

Biologie Moléculaire - Prs C. Housset et A. Raisonnier

11/207
Objectifs PAES commun DHU Paris-Est

la traduction, codon, anticodon, codon d’initiation, code gĂ©nĂ©tique, ribosomes, polyribosomes.
Sur un schĂ©ma synthĂ©tique dĂ©crivant le mĂ©canisme de la traduction, il doit ĂȘtre capable
d’identifier et d’expliciter les grandes Ă©tapes mises en jeu.
Il doit avoir la notion que chacune des Ă©tapes de la traduction chez les procaryotes peut ĂȘtre
la cible d’antibiotiques, mais aucune connaissance spĂ©cifique ne peut lui ĂȘtre demandĂ©e,
sauf des exercices de rĂ©flexion oĂč ces donnĂ©es lui seraient rappelĂ©es.
Il doit pouvoir expliquer en termes simples la différence entre les protéines à localisation
cytoplasmique et celles qui empruntent la voie de sécrétion, en précisant les notions de peptide-signal et de modifications post-traductionnelles.
Réplication et réparation du DNA
‱
‱
‱
‱
‱
‱

Définir les termes : réplication, réparation.
Montrer le mĂ©canisme enzymatique d’une fourche de rĂ©plication.
Décrire les différentes réactions catalysées par les DNA polymérases.
Décrire un exemple de mécanisme de réparation des mésappariements.
DĂ©crire la rĂ©plication du DNA linĂ©aire et le rĂŽle d’une tĂ©lomĂ©rase.
DĂ©crire l’activitĂ© de la transcriptase inverse et donner un exemple de ses consĂ©quences physiopathologiques.

L’étudiant doit pouvoir citer et expliciter les grandes caractĂ©ristiques de la rĂ©plication :
semi-conservative, continue/discontinue selon le brin, dĂ©butant Ă  une mĂȘme origine. Il doit
pouvoir citer les principales protéines impliquées successivement dans la réplication chez
les eucaryotes et préciser leur rÎle : hélicases, protéines de liaison au DNA simple brin, topoisomérases, primase, DNA polymérases, ligase.
L’étudiant doit savoir illustrer la notion de fidĂ©litĂ© de la rĂ©plication en explicitant les principaux mĂ©canismes mis en jeu (activitĂ© 3’-exonuclĂ©asique des DNA polymĂ©rases, rĂ©paration des mĂ©sappariements).
Il doit ĂȘtre capable de rĂ©soudre le problĂšme posĂ© par la rĂ©plication des DNA linĂ©aires en
expliquant le rÎle des télomérases.
Il doit savoir décrire les propriétés de la transcriptase inverse sans entrer dans les détails de
la réplication des rétrovirus.
‱

Donner un exemple de réparation du DNA lésé.

En appliquant ses connaissances acquises des principales enzymes agissant sur le DNA,
auxquelles seront ajoutĂ©es Ă  l’occasion les glycosylases, l’étudiant doit savoir reconnaĂźtre
sur un schéma les interventions successives des enzymes impliquées dans la réparation par
excision de nucléotides.
Recombinaison
Sans avoir Ă  reproduire le modĂšle de Holliday qui lui aura Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©, l’étudiant doit ĂȘtre
capable de dĂ©finir le processus d’échange de segments de DNA homologues sur des schĂ©mas simples et de mentionner l’implication de la recombinaison dans des phĂ©nomĂšnes fondamentaux tels que le « crossing-over ».
Les événements génétiques
‱

12/207

Définir les termes : variation (= substitution ou mutation silencieuse), mutation (= exprimée), délétion/insertion, répétition.

Biologie Moléculaire - Prs C. Housset et A. Raisonnier

2009 - 2010
Objectifs PAES commun DHU Paris-Est

‱

‱
‱

Donner des exemples parmi les événements génétiques suivants qui aboutissent à une
pathologie : mutation ponctuelle, délétion (avec ou sans décalage du cadre de lecture), épissage défectueux, répétitions de triplet.
DĂ©finir les termes : transposition, pseudogĂšne, conversion de gĂšne, famille ou superfamille de gĂšnes.
Donner un exemple de l’évolution d’une famille de gĂšnes.

GrĂące Ă  des exemples de famille de gĂšnes et de leur Ă©volution ; l’étudiant devra expliciter
le rÎle des évÚnements génétiques (duplications, conversions de gÚnes, inactivations de
gĂšnes) dans la diversification du patrimoine gĂ©nĂ©tique des espĂšces, et montrer quels avantages sĂ©lectifs les espĂšces acquiĂšrent avec ces changements pour l’adaptation Ă  leur environnement.

2009 - 2010

Biologie Moléculaire - Prs C. Housset et A. Raisonnier

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Objectifs PAES commun DHU Paris-Est

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2009 - 2010
La structure des acides nucléiques

Partie I
La structure des acides
nucléiques
Rappel des objectifs
Structure et fonction des acides nucléiques
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Connaßtre la structure des acides nucléiques, savoir reconnaßtre1 les molécules
simples dont ils sont constituĂ©s, les classer d’aprĂšs leurs propriĂ©tĂ©s ou leurs fonctions.

Cette partie nĂ©cessite la reconnaissance des structures de l’acide phosphorique, du ribose
et du désoxy-ribose, des bases puriques et pyrimidiques.
L’étudiant doit savoir reconnaĂźtre n’importe quelle base, nuclĂ©oside, nuclĂ©otide ou nuclĂ©oside polyphosphate. Il doit savoir identifier les liaisons riches en Ă©nergie des nuclĂ©osides
polyphosphates et distinguer les groupements phosphates (α, ÎČ, Îł) prĂ©sents dans ces molĂ©cules.
Il doit savoir interpréter et manipuler les différentes représentations de la structure primaire
du DNA et du RNA, prĂ©ciser la nature des liaisons impliquĂ©es dans l’enchaĂźnement des nuclĂ©otides, distinguer une extrĂ©mitĂ© 5’ d’une extrĂ©mitĂ© 3’ et manipuler les unitĂ©s de taille
(kb, kpb, Mpb...).
Sur des schémas qui lui seront présentés, il doit savoir reconnaßtre les liaisons impliquées
dans la complĂ©mentaritĂ© des bases ainsi que les Ă©lĂ©ments structuraux essentiels d’une
double hélice de DNA, de la chromatine ou des différentes espÚces de RNA.
Connaissant la composition en bases de deux DNA de mĂȘme taille, il doit savoir prĂ©dire les
différences de température de fusion et expliciter les raisons de leur choix.
MĂ©thode d’étude des acides nuclĂ©iques
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ConnaĂźtre les mĂ©thodes permettant d’étudier le DNA des malades (obtention, purification, conservation) y compris dans leur aspect Ă©thique.
DĂ©crire l’activitĂ© de quelques enzymes qui permettent l’étude des acides nuclĂ©iques et
ĂȘtre capable de montrer l’effet de ces enzymes sur un exemple dĂ©taillĂ© (sĂ©quence
d’acide nuclĂ©ique). Cet objectif comprend au moins les activitĂ©s des endonuclĂ©ases de
restriction, les polymérases, les ligases et les topoisomérases.
Expliquer le mĂ©canisme de l’amplification du DNA par PCR (il ne s’agit pas des mĂ©-

1. Savoir reconnaĂźtre
corps chimique : nommer un corps dont on voit la formule développée ;
rĂ©action : dĂ©signer l’enzyme au vu de l’équation chimique ;
voie métabolique : désigner la voie métabolique au vu de son bilan chimique.

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La structure des acides nucléiques

thodes ou des techniques, seulement du principe qui est utilisé).
— Expliquer le principe de la PCR et de la RT-PCR
— EnumĂ©rer les principaux constituants du milieu de rĂ©action d’une PCR
— Citer un exemple d’application de la PCR en diagnostic mĂ©dical
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Donner un exemple1 de diagnostic fondé sur une variation de longueur de fragments
d’acides nuclĂ©iques (RFLP).
EnumĂ©rer les facteurs qui permettent l’hybridation de deux brins d’acides nuclĂ©iques.
Savoir interprĂ©ter2 les rĂ©sultats d’une technique d’hybridation avec une sonde (Southern ou Northern blots, puces Ă  DNA) et son application Ă  un diagnostic.
Expliquer le mĂ©canisme d’un sĂ©quençage d’acide nuclĂ©ique.
Donner un exemple de prĂ©paration et d’utilisation d’un DNA complĂ©mentaire.

Sans avoir Ă  mĂ©moriser les dĂ©tails des modes opĂ©ratoires, l’étudiant doit avoir acquis la notion que des mĂ©thodes simples permettent d’extraire et de purifier, Ă  partir de cellules eucaryotes, les diffĂ©rentes formes de DNA et de RNA qu’elles renferment. Il doit avoir acquis
la notion des problĂšmes Ă©thiques soulevĂ©s par la constitution d’une banque de DNA gĂ©nomique humain.
Il doit savoir reconnaĂźtre/reprĂ©senter le mode d’action des principales enzymes impliquĂ©es
dans la manipulation du DNA : endonucléases, incluant les endonucléases de restriction,
ligases, DNA polymérases.
Il doit ĂȘtre capable d’interprĂ©ter des donnĂ©es expĂ©rimentales obtenues par les mĂ©thodes
couplant Ă©lectrophorĂšse et hybridation sur filtre (Southern blots).
Ayant acquis la notion d’oligonuclĂ©otides de synthĂšse (sans aucun dĂ©tail sur les mĂ©thodes
mises en Ɠuvre), de cDNA, de vecteurs plasmidiques ou phagiques, il doit savoir expliquer
les grands principes de l’étude du DNA gĂ©nomique, en maĂźtrisant la notion de clonage.
Il doit savoir lire un gel de sĂ©quence et, Ă  l’aide de la table de code gĂ©nĂ©tique, convertir une
séquence nucléique en séquence peptidique, manipulant ainsi les notions de brin sens et
non-sens et de cadre de lecture. Sur des séquences comparées, il doit savoir identifier des
mutations, ponctuelles ou Ă©tendues, et leurs consĂ©quences fonctionnelles (arrĂȘt prĂ©maturĂ©
de la traduction, dĂ©calage du cadre de lecture
). La connaissance ainsi acquise du sĂ©quençage doit lui permettre de maĂźtriser les notions de discontinuitĂ© des gĂšnes, en distinguant
les exons et les introns, et de modifications post-transcriptionnelles, incluant pose de la
coiffe, épissage et polyadénylation.
L’étudiant doit savoir interprĂ©ter des rĂ©sultats expĂ©rimentaux obtenus par une technique
d’amplification gĂ©nique (PCR), qu’il s’agisse d’analyse du gĂ©nome, d’étude d’expression
de gÚne ou de préparation de matériel pour un clonage ultérieur.

1. Donner un exemple : choisir, décrire et expliquer une situation dans laquelle un concept ou un corps
défini joue le rÎle principal et met en évidence ses propriétés essentielles.
2. Savoir interpréter un examen : savoir les valeurs usuelles (95 % de la population adulte saine), savoir
les circonstances physiopathologiques des variations du paramĂštre, savoir faire la critique de la valeur
d’un rĂ©sultat en fonction des conditions de son prĂ©lĂšvement ou de sa mesure.

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Molécules simples

Chapitre 1
Molécules simples

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Molécules simples

1.1 Phosphates

BM 01
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Les molĂ©cules biologiques qui contiennent l’information gĂ©nĂ©tique sont les acides nuclĂ©iques.
Les acides nuclĂ©iques sont composĂ©s de molĂ©cules simples comme l’acide phosphorique
(PO4H3), des oses à 5 carbones (pentoses) et des bases azotées (purines ou pyrimidines).
Le phosphate inorganique est un ion stable formĂ© Ă  partir de l’acide phosphorique PO4H3. On
l’écrit souvent Pi.
Des esters de phosphate peuvent se former entre un phosphate et un groupement hydroxyle
libre (alcool, énol, phénol...).
La condensation d’un phosphate et d’un autre acide, par exemple un autre phosphate, donne
un anhydride. Il y a aussi des anhydrides mixtes avec les acides carboxyliques par exemple.
Le pyrophosphate est un ion dĂ©rivĂ© de l’acide pyrophosphorique (P2O7H4), qui est lui mĂȘme
un anhydride d’acide phosphorique.

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1.2 Ribose, désoxyribose

BM 01/1
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Le ribose est un pentose de la série D, dont tous les hydroxyles sont orientés à droite (représentation de Fisher). Dans les acides ribonucléiques (RNA), il est cyclisé en ribofuranose :
anomĂšre ÎČ spĂ©cifiquement.
Le désoxyribose, composant des acides désoxyribonucléiques (DNA) est dérivé du ribose par
une réduction de la fonction alcool secondaire du carbone n°2. Le désoxyribose confÚre à cet
acide nuclĂ©ique une plus grande stabilitĂ© propre Ă  sa fonction de conservation de l’information
génétique.

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1.3 Purine, Pyrimidine

BM 02
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Les bases azotées des acides nucléiques appartiennent à deux classes de molécules selon le
noyau aromatique qui en constitue le squelette.
Le noyau pyrimidine est le plus simple : c’est un noyau aromatique Ă  six atomes, quatre carbones et deux azotes ; les deux azotes en position mĂ©ta (n° 1 et 3).
Le noyau purine est constitué de deux noyaux hétérocycliques accolés, un de six atomes et
l’autre de cinq atomes, ayant deux carbones en commun au milieu. Par rapport à ces carbones
communs, les azotes occupent des positions symétriques (n° 1 et 3 à gauche, n° 7 et 9 à droite).
Les différentes bases rencontrées dans les acides nucléiques en dérivent selon les substituants
que portent les atomes de ces noyaux. De nombreux médicaments appartiennent aussi à ces
deux classes de bases azotées.

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1.4 Bases puriques

BM 02/1
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Les bases azotées sont des molécules aromatiques dont le noyau est soit une purine (bases puriques), soit une pyrimidine (bases pyrimidiques).
Les bases puriques sont au nombre de 2 : l’adĂ©nine et la guanine.
Les purines ont un double noyau aromatique comportant Ă  gauche un cycle hexagonal de
4 carbones et 2 azotes et Ă  droite un cycle pentagonal de 3 carbones (dont 2 communs avec le
précédent) et 2 azotes.
L’adĂ©nine est constituĂ©e d’un noyau purine dont le carbone 6 est substituĂ© par une fonction
amine. Elle est la seule des bases nuclĂ©iques dont la formule ne contient pas d’atome d’oxygĂšne.
La guanine est constituĂ©e d’un noyau purine dont le carbone 2 est substituĂ© par une fonction
amine et le carbone 6 par une fonction cétone.

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1.5 Bases pyrimidiques

BM 02/2
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Les bases pyrimidiques sont au nombre de 3 : la cytosine, l’uracile et la thymine.
Les pyrimidines ont un noyau aromatique hexagonal de 4 carbones et 2 azotes.
La cytosine est constituĂ©e d’un noyau pyrimidine dont le carbone 4 est substituĂ© par une fonction amine et le carbone 2 par une fonction cĂ©tone.
L’uracile est constituĂ©e d’un noyau pyrimidine dont les carbones 2 et 4 portent des fonctions
cétone.
La thymine est aussi constituĂ©e d’un noyau pyrimidine dont les carbones 2 et 4 portent des
fonctions cétone, mais dont le carbone 5 est substitué par un méthyl.

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1.6 Nucléosides et nucléotides

BM 03
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Les sucres (ribose ou désoxyribose) se lient aux bases azotées par des liaisons impliquant un
des azotes de la base (azote n°1 des pyrimidines ou azote n°9 des purines) et le carbone n°1
de l’ose (carbone rĂ©ducteur ou fonction semi-acĂ©talique). Ce sont des liaisons N-osidiques.
La liaison d’une base azotĂ©e avec un des sucres donne un nuclĂ©oside. Un nuclĂ©oside est donc
formĂ© d’une base et d’un sucre liĂ©s par une liaison N-osidique. Dans un nuclĂ©oside, on numĂ©rote les atomes de la base par des chiffres : 1, 2, 3, etc... et pour les distinguer, les carbones du
sucre sont numĂ©rotĂ©s 1’, 2’, 3’, etc...
La liaison d’un nuclĂ©oside avec un phosphate se fait par une estĂ©rification de la fonction alcool primaire (carbone n°5’) du sucre et une des trois fonctions acides du phosphate.
L’ester obtenu est un nuclĂ©otide. Un nuclĂ©otide est donc formĂ© d’une base azotĂ©e, liĂ©e par une
liaison osidique avec un sucre, lui-mĂȘme liĂ© par une liaison ester avec un phosphate.
Dans le métabolisme des acides nucléiques interviennent des substrats riches en énergie, les
nucléosides triphosphates. Un nucléoside triphosphate est un nucléotide dont le phosphate est
lui-mĂȘme liĂ© Ă  un ou deux autres phosphates par des liaisons anhydride d’acides.

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1.7 Nomenclature des unités nucléotidiques

BM 03/1
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Les bases azotées sont conventionnellement désignées par une initiale et par une couleur :
l’adĂ©nine par A et la couleur verte, la guanine par G et la couleur jaune, etc...
Chaque base peut entrer dans la structure de deux nucléosides, selon que le sucre est un ribose
ou un désoxyribose.
Chaque nuclĂ©oside peut ĂȘtre liĂ© Ă  un, deux ou trois phosphates. On les dĂ©signe par des sigles
conventionnels : GMP pour guanosine monophosphate, CDP pour cytidine diphosphate, ATP
pour adénosine triphosphate, etc...
On désigne par nucléotides les nucléosides monophosphates : AMP ou acide adénylique,
dTMP ou acide désoxythymidylique, etc...
Les nucléosides polyphosphates sont des diphosphates : ADP ou GDP... ou encore des triphosphates, les plus riches en énergie : ATP ou GTP ; etc...
Les acides nucléiques sont formés par une polycondensation de nucléotides AMP, CMP,
GMP et UMP pour les acides ribonucléiques, dAMP, dCMP, dGMP et dTMP pour les acides
désoxyribonucléiques.

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1.8 Adénosine

BM 04
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Un nuclĂ©oside est une molĂ©cule composĂ©e d’un pentose (ÎČ-D-ribose ou 2-dĂ©soxy-ÎČ-D-ribose)
lié par une liaison N-osidique à une base azotée.
Les nucléotides sont des esters phosphoriques des nucléosides.
Les autres ribonuclĂ©osides sont : la guanosine, la cytidine et l’uridine.

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1.9 DĂ©soxyguanosine

BM 04/5
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Un nuclĂ©oside est une molĂ©cule composĂ©e d’un pentose (ÎČ-D-ribose ou 2-dĂ©soxy-ÎČ-D-ribose)
lié par une liaison N-osidique à une base azotée.
Les nucléotides sont des esters phosphoriques des nucléosides.
Les autres désoxyribonucléosides sont : la désoxyadénosine, la désoxycytidine et la désoxythymidine, souvent appelée thymidine tout court.

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1.10 Uridine MonoPhosphate

BM 05/3
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Un nuclĂ©otide est une molĂ©cule composĂ©e d’un nuclĂ©oside liĂ© par une liaison ester Ă  un acide
phosphorique.
Les acides nucléiques sont des macromolécules résultant de la condensation de trÚs nombreux
nucléotides, liés par des liaisons phosphodiester.
L’uridine mono phosphate (UMP) ou acide uridylique est un exemple de nuclĂ©otide.
Les autres ribonuclĂ©otides sont : l’AMP, le GMP et le CMP.

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1.11 DĂ©soxythymidine MonoPhosphate

BM 05/7
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Un nuclĂ©otide est une molĂ©cule composĂ©e d’un nuclĂ©oside liĂ© par une liaison ester Ă  un acide
phosphorique.
Les acides nucléiques sont des macromolécules résultant de la condensation de trÚs nombreux
nucléotides, liés par des liaisons phosphodiester.
Le thymidine monophosphate (dTMP ou TMP) ou acide thymidylique est un exemple de nucléotide. La thymine étant toujours liée à un désoxyribose on néglige souvent de préciser désoxythymidine monophosphate ou dTMP.
Les autres désoxyribonucléotides sont : le dAMP, le dGMP et le dCMP.

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1.12 Adénosine Tri Phosphate

BM 06
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L’adĂ©nosine triphosphate est un nuclĂ©otide composĂ©. Sa structure comporte une base azotĂ©e,
l’adĂ©nine, liĂ©e par une liaison N-osidique au ÎČ-D-ribose et trois phosphates.
Les fonctions acides des acides phosphoriques distaux sont fortement ionisées au pH physiologique. Les liaisons anhydrides unissant les acides phosphoriques sont des liaisons riches en
Ă©nergie (ΔG ≄ 31 kJ/mol).
L’ATP est un des substrats des RNA-polymĂ©rases.
Le coenzyme ATP/ADP est un coenzyme transporteur d’énergie universel.
Les enzymes utilisant un nuclĂ©oside triphosphate comme substrat ou comme coenzyme, nĂ©cessitent en mĂȘme temps la prĂ©sence du cation MagnĂ©sium comme cofacteur.
Les autres nuclĂ©osides triphosphates sont en fonction du sucre ou de la base qu’ils
contiennent : le GTP, le CTP, l’UTP, le dATP, le dGTP, le dCTP (voir BM 06/6) et le dTTP.

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1.13 DĂ©soxycytidine Tri Phosphate

BM 06/6
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Le désoxycytidine-triphosphate est un nucléotide composé. Sa structure comporte une base
azotĂ©e, la cytosine, liĂ©e par une liaison N-osidique au ÎČ-D-ribose et trois phosphates.
Les fonctions acides des acides phosphoriques distaux sont fortement ionisées au pH physiologique. Les liaisons anhydrides unissant les acides phosphoriques sont des liaisons riches en
Ă©nergie (ΔG ≄ 31 kJ/mol).
Le dCTP est un des substrats des DNA-polymérases.
Les enzymes utilisant un nuclĂ©oside triphosphate comme substrat ou comme coenzyme, nĂ©cessitent en mĂȘme temps la prĂ©sence du cation MagnĂ©sium comme cofacteur.
Les autres nuclĂ©osides triphosphates sont en fonction du sucre ou de la base qu’ils
contiennent : l’ATP (voir BM 06), le GTP, le CTP, l’UTP, le dATP, le dGTP et le dTTP.

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Molécules simples

1.14 Liaisons hydrogĂšne

BM 07
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Une liaison hydrogĂšne est une liaison de faible Ă©nergie entre deux atomes attirĂ©s l’un vers
l’autre pour des raisons Ă©lectrostatiques l’un Ă©tant riche en Ă©lectrons donc nuclĂ©ophile et
l’autre n’ayant que les protons de son noyau donc Ă©lectrophile.
Ainsi l’atome d’hydrogĂšne, dont l’unique Ă©lectron est par nĂ©cessitĂ© dans l’orbitale qui unit cet
atome au reste de la molĂ©cule, ne peut qu’ĂȘtre Ă©lectrophile et comme tel attirĂ© par les atomes
ayant des doublets Ă©lectroniques libres.
Les atomes d’azote et surtout d’oxygĂšne possĂšdent respectivement deux et quatre Ă©lectrons
de leur couche périphérique qui ne participent pas aux orbitales des liaisons covalentes de la
molĂ©cule. Ceci leur confĂšre un caractĂšre nuclĂ©ophile qui leur permet d’exercer une attraction
sur les atomes Ă©lectrophiles voisins, en particulier les atomes d’hydrogĂšne : cette attraction
constitue une liaison hydrogĂšne.
Lorsque les orbitales qui unissent d’un cĂŽtĂ© l’atome d’hydrogĂšne Ă  la molĂ©cule de gauche et
de l’autre cĂŽtĂ© les doublets Ă©lectroniques libres avec l’atome nuclĂ©ophile sont dans le mĂȘme
axe, la liaison hydrogĂšne est plus forte.

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Molécules simples

1.15 Hybridation A - T

BM 07/1
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Lorsqu’un acide nuclĂ©ique est en solution les molĂ©cules forment des liaisons hydrogĂšnes associant les nuclĂ©otides deux par deux, de sorte qu’un nuclĂ©otide Ă  adĂ©nine se lie avec un nuclĂ©otide Ă  thymine (ou Ă  uracile dans un RNA) et un nuclĂ©otide Ă  guanine avec un nuclĂ©otide
Ă  cytosine.
On dĂ©signe cette liaison sous le terme d’hybridation.
L’hybridation adĂ©nine-thymine est moins stable (2 liaisons hydrogĂšne, -21 kJ) que celle entre
guanine et cytosine.

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Molécules simples

1.16 Hybridation G - C

BM 07/2
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Lorsqu’un acide nuclĂ©ique est en solution les molĂ©cules forment des liaisons hydrogĂšnes associant les nuclĂ©otides deux par deux, de sorte qu’un nuclĂ©otide Ă  adĂ©nine se lie avec un nuclĂ©otide Ă  thymine (ou Ă  uracile dans un RNA) et un nuclĂ©otide Ă  guanine avec un nuclĂ©otide
Ă  cytosine.
On dĂ©signe cette liaison sous le terme d’hybridation.
L’hybridation guanine-cytosine est plus stable (3 liaisons hydrogùne, -63 kJ) que celle entre
adénine et thymine.

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Molécules simples

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Les acides nucléiques

Chapitre 2
Les acides nucléiques

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Les acides nucléiques

2.1 Acide ribonucléique

BM 08
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Pour former un acide ribonuclĂ©ique les nuclĂ©otides (GMP, AMP, UMP, CMP), sont condensĂ©s les uns sur les autres avec des liaisons phosphodiester entre le carbone 3’ d’un premier nuclĂ©otide et le carbone 5’ du nuclĂ©otide suivant.
De sorte que ces liaisons définissent un sens à la molécule : le début étant le nucléotide dont
le phosphate en 5’ ne serait liĂ© Ă  aucun autre nuclĂ©otide et la fin correspond au nuclĂ©otide dont
la fonction alcool en 3’ n’est pas estĂ©rifiĂ©e.
Selon leurs fonctions, on distingue plusieurs espĂšces d’acides ribonuclĂ©iques :
— rRNA = acide ribonuclĂ©ique ribosomique, qui participe Ă  la structure des ribosomes ;
— tRNA = acide ribonuclĂ©ique de transfert, transporteur des acides aminĂ©s activĂ©s pour la
traduction ;
— mRNA = acide ribonuclĂ©ique messager, produit de la transcription d’un gĂšne qui porte
l’information à traduire.

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Les acides nucléiques

2.2 Les extrĂ©mitĂ©s 5’ et 3’ d’un acide
nucléique

BM 08/1
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Le premier nuclĂ©otide de la chaĂźne porte, par une liaison ester sur le carbone 5’ de son ribose
un phosphate dont les deux autres fonctions acides ne sont pas estĂ©rifiĂ©es. C’est l’extrĂ©mitĂ©
5’-phosphate terminale de l’acide nuclĂ©ique, qu’on dĂ©signe par convention comme le dĂ©but
de la sĂ©quence ou du fragment d’acide nuclĂ©ique.
Le dernier nuclĂ©otide de la chaĂźne porte une fonction alcool sur le carbone 3’ de son ribose.
Cette fonction alcool n’est pas pas estĂ©rifiĂ©e. C’est l’extrĂ©mitĂ© 3’-OH terminale de l’acide nuclĂ©ique, qu’on dĂ©signe par convention comme la fin de la sĂ©quence ou du fragment d’acide
nucléique.

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Les acides nucléiques

2.3 Structure secondaire du RNA

BM 09/1
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Le RNA diffĂšre du DNA par plusieurs caractĂšres :
1.
2.
3.
4.

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il est plus court (70 à 10 000 nucléotides)
le squelette de pentoses et de phosphates contient du ribose à la place du désoxyribose
parmi les bases azotĂ©es l’uracile (U) remplace la thymine (T)
Les RNA sont simple brin mais certaines régions sont appariées sur une courte distance
par leurs bases complémentaires selon un ajustement au hasard (épingles à cheveux).

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Les acides nucléiques

2.4 Acides ribonucléiques

BM 10
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Il existe de nombreuses molĂ©cules d’acides ribonuclĂ©iques dans presque tous les compartiments de la cellule et ayant des fonctions variĂ©es.
Certains (rRNA) font partie de la structure des ribonucléoprotéines du ribosome, particule responsable de la synthÚse des protéines.
D’autres sont des coenzymes transporteurs d’acides aminĂ©s pour la synthĂšse des protĂ©ines, ce
sont les tRNA.
Certains, beaucoup plus rares, participent Ă  la structure de ribonuclĂ©oprotĂ©ines diverses, responsable de l’excision-Ă©pissage des transcrits, de la sĂ©lection des polyribosomes liĂ©s pour
l’adressage des protĂ©ines ou encore d’autres activitĂ©s enzymatiques du mĂ©tabolisme (ex. : ΔALA synthĂ©tase).
Enfin les mRNA sont les produits de la transcription des gĂšnes, grĂące auxquels les ribosomes
reçoivent l’information nĂ©cessaire Ă  la synthĂšse des protĂ©ines.

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Les acides nucléiques

2.5 Acide désoxyribonucléique

BM 11
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Les molĂ©cules d’acide dĂ©soxyribonuclĂ©iques sont formĂ©es de deux chaĂźnes dont les nuclĂ©otides sont hybridĂ©s deux Ă  deux sur toute la longueur.
Les deux chaĂźnes sont antiparallĂšles, c’est Ă  dire que l’extrĂ©mitĂ© 5’ de l’une est du cĂŽtĂ© de l’extrĂ©mitĂ© 3’ de l’autre.
Pour que tous les nuclĂ©otides puissent s’hybrider ; il faut que l’ordre dans lequel ils sont liĂ©s
ensemble soit complémentaire de la chaßne opposée.
Les bases azotĂ©es liĂ©es par les liaisons hydrogĂšnes sont tournĂ©es vers l’intĂ©rieur, tandis que
les riboses et les acides phosphoriques, hydrophiles sont tournĂ©s vers l’extĂ©rieur.
La chaleur peut dissocier les deux chaünes : c’est la fusion du DNA. Cette fusion est
rĂ©versible : les deux chaĂźnes peuvent s’hybrider Ă  nouveau.

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Les acides nucléiques

2.6 La double hélice (modÚle rubans)

BM 11/1
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La structure secondaire du DNA est telle que les deux brins sont enroulĂ©s l’un autour de
l’autre. Chacun des deux brins est orientĂ© (5’→3’) dans le sens opposĂ© Ă  celui de l’autre brin
(3’→5’). On dit qu’ils sont antiparallùles.
Les bases azotĂ©es sont tournĂ©es vers l’intĂ©rieur de la double hĂ©lice de façon Ă  ce que chacune
s’hybride avec une base de l’autre brin (A avec T, C avec G, etc..). On dit que les bases successives de chacun des brins sont complĂ©mentaires.
La double hĂ©lice a un « pas » de 3,4 nm c’est Ă  dire qu’il y a environ 10 paires de nuclĂ©otides
pour chaque tour d’hĂ©lice.

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Les acides nucléiques

2.7 La double hélice (travers)

BM 11/2
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Une vue perspective de la double hélice montre bien comment les bases azotées sont parallÚles entre elles, leurs noyaux empilés comme des assiettes au centre de la double hélice.

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2.8 La double hélice (axe)

BM 11/3
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Lorsqu’on reprĂ©sente la double hĂ©lice selon son axe, on met en Ă©vidence deux particularitĂ©s.
L’ensemble des dĂ©soxyriboses et des phosphates se trouve Ă  l’extĂ©rieur de la molĂ©cule et les
fonctions acides des phosphates sont orientĂ©es vers l’extĂ©rieur.
Les bases azotĂ©es sont tournĂ©es vers l’intĂ©rieur de la double hĂ©lice et unies Ă  la base complĂ©mentaire par des liaisons hydrogĂšne. Les nuclĂ©otides complĂ©mentaires n’étant pas tout Ă  fait
diamĂ©tralement opposĂ©s, l’axe de l’hĂ©lice est vide.

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Les acides nucléiques

2.9 Surenroulement

BM 12
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Lors de la transcrition ou de la rĂ©plication, l’hĂ©lice du DNA est ouverte par une topoisomĂ©rase
(hĂ©licase) qui permet aux enzymes l’accĂšs au brin modĂšle.
Le fait de séparer les bases complémentaires et les deux brins de la double hélice sur plusieurs
dizaines de nuclĂ©otides se traduit par un resserrement des tours d’hĂ©lice de part et d’autre de
la boucle ainsi ouverte.
Ce surenroulement nĂ©cessite l’intervention d’une topoisomĂ©rase qui va desserrer les tours
d’hĂ©lice en coupant un brin ou les deux brins du DNA, puis en les faisant tourner l’un autour
de l’autre jusqu’à revenir Ă  10 nuclĂ©otides par tour d’hĂ©lice.
Des protéines de stabilisation du DNA simple brin viennent se fixer sur la partie déroulée pour
protéger la molécule.

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Les acides nucléiques

2.10 Nucléosome

BM 12/1
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Le DNA a besoin d’ĂȘtre protĂ©gĂ© par des protĂ©ines lorsqu’il n’est pas utilisĂ© comme modĂšle
pour l’expression des gĂšnes ou la rĂ©plication.
Cette protection se fait par enroulement autour de protéines basiques (cationiques) capables
de se lier avec le DNA qui est un polyanion. Des octamĂšres d’histones sont au centre de particules qu’on trouve tous les 200 nuclĂ©otides et autour desquels le DNA s’enroule. La structure Ă©voque un « collier de perles ».
Le DNA ainsi liĂ© aux histones est protĂ©gĂ© contre l’action des enzymes. Une endonuclĂ©ase peut
digérer le DNA entre les « perles » et détacher des particules de 11 nm de diamÚtre appelées
nucléosomes.
Chaque nuclĂ©osome est constituĂ© d’un fragment de DNA de 145 paires de nuclĂ©otides et de
huit molĂ©cules d’histones.

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Les acides nucléiques

2.11 Fibre de chromatine

BM 12/2
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Le DNA qui entoure chaque nucléosome et le relie en « collier de perles » aux nucléosomes
suivants, forme la trame d’une structure hĂ©licoĂŻdale qui enroule les colliers de perles sur euxmĂȘmes. On dĂ©crit aussi cette structure comme un solĂ©noĂŻde.
Le diamÚtre de cette hélice est de 30 nm et forme une grande partie de la chromatine dite
« compactĂ©e » oĂč le DNA n’est pas accessible.
Toutefois, des séquences reconnues spécifiquement par des protéines de liaison au DNA interrompent de place en place cette structure compacte.

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Les acides nucléiques

2.12 Condensation et hydrolyse des
nucléotides

BM 13
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La croissance des brins d’acides nuclĂ©iques se fait toujours par leur extrĂ©mitĂ© 3’-OH terminale.
La condensation se fait Ă  partir d’un substrat « activĂ© » : un des nuclĂ©osides triphosphates. La
rupture d’une liaison riche en Ă©nergie fournira l’énergie nĂ©cessaire Ă  la condensation. Le nuclĂ©oside monophosphate restant sera estĂ©rifiĂ© par une fonction acide de son phosphate sur la
fonction alcool libre du carbone 3’ du ribose qui constitue l’extrĂ©mitĂ© de l’acide nuclĂ©ique.
Inversement, en ajoutant une molĂ©cule d’eau sur cette liaison ester, on provoquera une rĂ©action d’hydrolyse qui dĂ©tachera le dernier nuclĂ©otide et libĂ©rera le carbone 3’ du nuclĂ©otide
précédent.

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Les acides nucléiques

2.13 Complémentarité des bases

BM 13/1
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L’hybridation des nuclĂ©otides complĂ©mentaires peut se faire sur toute la longueur d’un brin
d’acide nuclĂ©ique : par des liaisons hydrogĂšne, on associe systĂ©matiquement les C avec des
G et les G avec des C, les A avec des T et les T avec des A.
En réunissant tous les nucléotides ainsi associés par des liaisons phosphodiester on constitue
une sĂ©quence complĂ©mentaire de la sĂ©quence originale. Ces deux sĂ©quences sont obligatoirement orientĂ©es dans des sens opposĂ©s : on dit qu’elle sont antiparallĂšles.
De cette façon, grĂące Ă  des enzymes spĂ©cifiques, une sĂ©quence d’acide nuclĂ©ique dite
« originale » est capable de diriger la synthĂšse d’une sĂ©quence d’acide nuclĂ©ique complĂ©mentaire.
Dans un second temps, cette séquence complémentaire isolée, sera elle aussi capable de diriger la synthÚse de la séquence originale dont elle est le complément.

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BiosynthÚse des macromolécules

Partie II
BiosynthĂšse des
macromolécules
Rappel des objectifs
Transcription et rĂ©gulation de l’expression des gĂšnes
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DĂ©finir1 les termes : gĂšne, transcription, brin sens, promoteur, exon, intron, coiffe,
queue poly-A, excision-Ă©pissage.
Montrer le mĂ©canisme2 de la transcription d’un gĂšne, en distinguant les Ă©tapes d’initiation, d’élongation et de terminaison.
Montrer les mécanismes de la régulation de la transcription. Donner un exemple de
rĂ©gulation d’un gĂšne eucaryote sous le contrĂŽle d’une grande voie endocrinienne
(exemples : CREB, GlucocorticoidRE).
Enumérer et décrire les principales modifications post-transcriptionnelles : enzyme
coiffante, polyadĂ©nylation, Ă©dition, excision-Ă©pissage. Donner un exemple d’expression alternative d’un gĂšne eucaryote.

L’étudiant doit ĂȘtre capable de dĂ©finir un certain nombre de termes indispensables Ă  la comprĂ©hension de la transcription : brin sens et brin antisens, RNA polymĂ©rase, promoteur, initiation de la transcription, Ă©longation, terminaison. Il doit savoir dĂ©crire le mĂ©canisme
biochimique de la RNA polymérase et mentionner les rÎles spécifiques des trois types de
polymérases impliquées dans la transcription chez les eucaryotes.
Il doit savoir commenter un schĂ©ma rĂ©sumant de façon intĂ©grĂ©e la rĂ©gulation d’un gĂšne
dont la transcription est sous le contrĂŽle d’un messager agissant sur un rĂ©cepteur membranaire (exemple de CREB) ou d’un messager interagissant avec un rĂ©cepteur nuclĂ©aire (hormones stĂ©roĂŻdiennes).
En ce qui concerne les modifications post-transcriptionnelles, il doit simplement pouvoir
dĂ©finir ce qu’est une coiffe, une polyadĂ©nylation ou l’épissage (Ă©ventuellement alternatif)
en identifiant et en explicitant les mécanismes moléculaires mis en jeu.
Traduction
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DĂ©finir les termes : traduction, codon et anticodon, polyribosome, signal-peptide.

1. DĂ©finir : prĂ©ciser dans une phrase concise l’essence d’un objet ou les limites d’un concept en excluant
toute notion Ă©trangĂšre et en comprenant toutes les variations possibles de l’objet ou du concept cernĂ©.
2. Montrer le mĂ©canisme (d’une rĂ©action) ou
DĂ©crire les Ă©tapes (d’une voie mĂ©tabolique) : dĂ©finir les corps chimiques en prĂ©sence, Ă©crire et Ă©quilibrer
la (les) réaction(s) ; faire le bilan chimique et énergétique.

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BiosynthÚse des macromolécules

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Montrer le mĂ©canisme de la traduction d’un messager, en distinguant les Ă©tapes d’initiation, d’élongation et de terminaison.
Montrer les mĂ©canismes de la rĂ©gulation de la traduction. Donner un exemple1 d’antibiotique intervenant sur la rĂ©gulation de la traduction des procaryotes.
Enumérer et décrire les principales modifications post-traductionnelles (en complément de ce qui aura été traité dans le thÚme 2)

L’étudiant doit ĂȘtre capable de dĂ©finir un certain nombre de caractĂ©ristiques ou de termes
indispensables à la compréhension de la traduction : aminoacyl-tRNA synthétase, sens de
la traduction, codon, anticodon, codon d’initiation, code gĂ©nĂ©tique, ribosomes, polyribosomes.
Sur un schĂ©ma synthĂ©tique dĂ©crivant le mĂ©canisme de la traduction, il doit ĂȘtre capable
d’identifier et d’expliciter les grandes Ă©tapes mises en jeu.
Il doit avoir la notion que chacune des Ă©tapes de la traduction chez les procaryotes peut ĂȘtre
la cible d’antibiotiques, mais aucune connaissance spĂ©cifique ne peut lui ĂȘtre demandĂ©e,
sauf des exercices de rĂ©flexion oĂč ces donnĂ©es lui seraient rappelĂ©es.
Il doit pouvoir expliquer en termes simples la différence entre les protéines à localisation
cytoplasmique et celles qui empruntent la voie de sécrétion, en précisant les notions de peptide-signal et de modifications post-traductionnelles.
Réplication et réparation du DNA
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Définir les termes : réplication, réparation.
Montrer le mĂ©canisme enzymatique d’une fourche de rĂ©plication.
Décrire les différentes réactions catalysées par les DNA polymérases.
Décrire un exemple de mécanisme de réparation des mésappariements.
DĂ©crire la rĂ©plication du DNA linĂ©aire et le rĂŽle d’une tĂ©lomĂ©rase.
DĂ©crire l’activitĂ© de la transcriptase inverse et donner un exemple de ses consĂ©quences physiopathologiques.

L’étudiant doit pouvoir citer et expliciter les grandes caractĂ©ristiques de la rĂ©plication :
semi-conservative, continue/discontinue selon le brin, dĂ©butant Ă  une mĂȘme origine. Il doit
pouvoir citer les principales protéines impliquées successivement dans la réplication chez
les eucaryotes et préciser leur rÎle : hélicases, protéines de liaison au DNA simple brin, topoisomérases, primase, DNA polymérases, ligase.
L’étudiant doit savoir illustrer la notion de fidĂ©litĂ© de la rĂ©plication en explicitant les principaux mĂ©canismes mis en jeu (activitĂ© 3’-exonuclĂ©asique des DNA polymĂ©rases, rĂ©paration des mĂ©sappariements).
Il doit ĂȘtre capable de rĂ©soudre le problĂšme posĂ© par la rĂ©plication des DNA linĂ©aires en
expliquant le rÎle des télomérases.
Il doit savoir décrire les propriétés de la transcriptase inverse sans entrer dans les détails de
la réplication des rétrovirus.
‱

Donner un exemple de réparation du DNA lésé.

En appliquant ses connaissances acquises des principales enzymes agissant sur le DNA,
1. Donner un exemple : choisir, décrire et expliquer une situation dans laquelle un concept ou un corps
défini joue le rÎle principal et met en évidence ses propriétés essentielles.

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BiosynthÚse des macromolécules

auxquelles seront ajoutĂ©es Ă  l’occasion les glycosylases, l’étudiant doit savoir reconnaĂźtre
sur un schéma les interventions successives des enzymes impliquées dans la réparation par
excision de nucléotides.
Recombinaison
Sans avoir Ă  reproduire le modĂšle de Holliday qui lui aura Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©, l’étudiant doit ĂȘtre
capable de dĂ©finir le processus d’échange de segments de DNA homologues sur des schĂ©mas simples et de mentionner l’implication de la recombinaison dans des phĂ©nomĂšnes fondamentaux tels que le « crossing-over ».

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BiosynthÚse des macromolécules

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DNA DĂ©finitions

Chapitre 3
DNA DĂ©finitions

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DNA DĂ©finitions

3.1 La double hélice

BM 21
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L’acide dĂ©soxyribonuclĂ©ique (ADN ou DNA) est constituĂ© de deux chaĂźnes de nuclĂ©osides
monophosphates liĂ©s chacun par une liaison ester entre son carbone 3’ (alcool secondaire) et
le carbone 5’ (alcool primaire) du nuclĂ©otide suivant.
Ces deux chaßnes de nucléotides sont unies entre elles par des liaisons hydrogÚnes pour former
un hybride en forme de double hélice (modÚle de J.D. Watson et F.H.C. Crick, 1953) dont les
deux brins sont :
—
—

‱

antiparallĂšles : l’un est constituĂ© d’un enchaĂźnement commençant Ă  gauche et se poursuivant vers la droite, l’autre commençant Ă  droite et se poursuivant vers la gauche ;
complĂ©mentaires : chaque adĂ©nine (A) d’un des deux brins est liĂ©e par deux liaisons hydrogĂšne avec une thymine (T) de l’autre brin, et chaque guanine (G) d’un brin est liĂ©e
par trois liaisons hydrogùne avec une cytosine (C) de l’autre brin.

De sorte que si on désigne les nucléotides par les lettres A, C, G et T en fonction des bases
azotĂ©es qu’ils contiennent, on peut lire sur cette figure le texte suivant :

...AGAGTCGTCTCGAGTCA...
...TCTCAGCAGAGCTCAGT...

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DNA DĂ©finitions

3.2 SĂ©quence d’un gĂšne (apoA-II)

BM 22
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Ecrire Ă  la suite les lettres A, C, G et T dans l’ordre oĂč on rencontre les nuclĂ©otides sur l’un
des brins du DNA de l’extrĂ©mitĂ© 5’ Ă  l’extrĂ©mitĂ© 3’ aboutit Ă  un texte indĂ©chiffrable (voir
l’image).
Pourtant sur cette diapositive le texte ainsi transcrit contient toute l’information nĂ©cessaire
pour la synthĂšse d’une protĂ©ine (l’apolipoprotĂ©ine A-II). C’est pourquoi on appelle ce brin de
DNA le brin « sens ». L’autre brin est le brin complĂ©mentaire ou brin « antisens ».
L’ensemble de l’information gĂ©nĂ©tique transmise par chacun des parents Ă  un enfant (gĂ©nome
haploĂŻde) peut s’écrire ainsi en 3 milliards de lettres (une bibliothĂšque de 7000 livres de
300 pages chacun !)
Les protéines du noyau savent chercher sur les brins de la double hélice du DNA des suites
de lettres (séquences) sur lesquelles elles se fixent spécifiquement. Les effets de cette fixation
de protĂ©ines sur le DNA vont permettre l’expression de l’information contenue dans le DNA
pour faire vivre un individu.

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DNA DĂ©finitions

3.3 GĂšne

BM 23
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Pour permettre la biosynthĂšse d’une protĂ©ine, il doit y avoir dans la structure du DNA d’un
sujet, une séquence de nucléotides qui constitue le gÚne de cette protéine.
Dans la sĂ©quence du gĂšne on distingue des sĂ©quences en amont (Ă©lĂ©ments rĂ©gulateurs, promoteur), un site d’initiation de la transcription, une suite variable d’exons et d’introns : exons
non-traduits ou traduits, introns comportant Ă©ventuellement d’autres sĂ©quences rĂ©gulatrices,
et enfin la fin de la transcription Ă  la fin du dernier exon.
L’ensemble des mĂ©canismes qui Ă  partir de la sĂ©quence du gĂšne conduisent Ă  la production
d’un acide ribonuclĂ©ique ou d’une protĂ©ine est dĂ©signĂ© sous le terme d’expression de ce gĂšne.

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DNA DĂ©finitions

3.4 Expression d’un gùne

BM 23/1
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L’expression d’un gĂšne est une suite de synthĂšses chimiques et de rĂ©actions aboutissant Ă  la
production d’un acide ribonuclĂ©ique ou d’une protĂ©ine.
Dans un premier temps a lieu la synthĂšse d’un acide ribonuclĂ©ique, dont la sĂ©quence est complĂ©mentaire d’un des deux brins du gĂšne donc identique Ă  celle de l’autre brin : c’est la transcription.
La sĂ©quence de l’acide ribonuclĂ©ique est identique Ă  celle du brin sens et orientĂ©e dans le
mĂȘme sens. Elle se construit de 5’ vers 3’ en complĂ©mentaritĂ© de celle qui est « lue » sur le
brin antisens.
AprÚs des réactions de maturation le transcrit primaire (RNA) devient RNA messager (mRNA) et sort du noyau vers le cytoplasme.
Dans le second temps, le RNA messager est « lu » par groupe de trois nucléotides (lettres)
grĂące Ă  un RNA complĂ©mentaire qui porte l’acide aminĂ© correspondant.
La « lecture » du mRNA se fait de 5’ vers 3’ et la synthĂšse de la protĂ©ine se fait en mĂȘme
temps de l’extrĂ©mitĂ© NH2 terminale vers l’extrĂ©mitĂ© COOH terminale.
AprĂšs des rĂ©actions de maturation, la protĂ©ine « mature » est prĂȘte Ă  remplir sa fonction dans
la cellule.

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DNA DĂ©finitions

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La transcription

Chapitre 4
La transcription

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La transcription

4.1 Transcription

BM 24
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L’expression du gĂ©nome aboutit Ă  la synthĂšse dans les cellules de macromolĂ©cules acides nuclĂ©iques et protĂ©ines, dont la structure primaire est dĂ©terminĂ©e par celle du DNA.
Cette expression se fait par deux mécanismes principaux :
—

la structure primaire du DNA s’exprime d’abord par la synthĂšse d’acides ribonuclĂ©iques
dont la structure primaire est parallùle à celle du DNA. C’est la transcription.
— la structure transcrite sur certains RNA, dits « messagers », s’exprime enfin par la synthĂšse de protĂ©ines dont la structure primaire traduit en acides aminĂ©s l’information portĂ©e par la structure primaire du DNA. C’est la traduction.

‱

La transcription est conduite par plusieurs enzymes :
—

RNA-polymérase I qui synthétise les RNA cytoplasmiques : RNA ribosomiques (18 S5,8 S- 28 S)
— RNA-polymĂ©rase II qui synthĂ©tise les RNA messagers qui contiennent l’information
destinée à la traduction et certains des snRNA
— RNA-polymĂ©rase III qui synthĂ©tise les petits RNA (tRNA, rRNA 5 S, snRNA, 7SLRNA).

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La transcription

4.2 Promoteur

BM 25
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La derniÚre ligne de cette image (en bleu) est la séquence du premier exon du gÚne de
l’apolipoprotĂ©ine A-II.
Les 900 nucléotides qui précÚdent contiennent de nombreuses séquences reconnues par des
protéines nucléaires qui permettent le début de la transcription ou la régulation de cette étape.
On distingue en particulier :
—

vers -20 -30 (20 Ă  30 nuclĂ©otides en amont de l’exon 1 en direction de l’extrĂ©mitĂ© 5’ du
brin sens) une séquence TATATA appelée « boßte TATA », qui est spécifiquement reconnue par la protéine TFIID, cofacteur de la RNA-polymérase II ;
— vers -80 une sĂ©quence GGCCCATCCAT Ă  la fois « boĂźte CAT ou CAAT » et « boĂźte
GC », sur laquelle viennent se fixer d’autres protĂ©ines de la transcription (CTF et Sp-1) ;
— de nombreuses autres sĂ©quences (en jaune) oĂč se fixent des protĂ©ines rĂ©gulatrices de la
transcription. Par exemple, une séquence TRE (TGACTCA) au début de la troisiÚme
ligne de cette image, sur laquelle vont se fixer des protéines de la famille AP-1 pour activer la transcription.

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La transcription

4.3 Brins sens et antisens

BM 25/1
‱

‱

‱

Les gÚnes sont situés sur les deux brins du DNA, de gauche à droite ou de droite à gauche,
indiffĂ©remment. Ainsi les gĂšnes des apolipoprotĂ©ines A-I et C-III qui sont voisins sont orientĂ©s en sens opposĂ©s. Le dĂ©but du message (exon 1) est Ă  gauche pour l’apoA-I et Ă  droite pour
l’apoC-III. Le message codĂ© doit ĂȘtre lu en commençant par le dĂ©but donc dans un sens diffĂ©rent pour ces deux gĂšnes.
Pour servir de modĂšle la transcription doit faire la copie de la sĂ©quence d’un brin de DNA,
qualifiĂ© de brin « sens » ; l’autre brin en est le complĂ©mentaire on le dit « antisens ». La transcription se fait en synthĂ©tisant un RNA complĂ©mentaire de la sĂ©quence du brin antisens, donc
identique Ă  celle du brin sens.
Lors de la formation du complexe d’initiation de la transcription la fixation de TFIID sur la
boßte TATA se fait en premier et sur les deux brins de façon symétrique. Lors de la fixation
des autres protéines du complexe (NF-I ou NF-Y sur la boßte CAAT) il y a un brin sur lequel
la boĂźte TATA est en aval (cĂŽtĂ© 3’) de la boĂźte CAAT, c’est le brin « sens » qui contient le
message et un brin sur lequel la boĂźte CAAT est en aval (cĂŽtĂ© 3’) de la boÎte TATA, c’est le
brin « antisens » qui doit servir de modÚle pour la transcription.

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La transcription

4.4 RĂ©gulation de l’expression

BM 26
‱
‱

La régulation de toute voie métabolique se fait principalement à la premiÚre réaction pour ne
pas synthĂ©tiser d’intermĂ©diaires inutiles.
Pour l’expression d’un gĂšne, la rĂ©gulation Ă  lieu Ă  quatre niveaux :
1.
2.
3.
4.

‱

lors de la transcription
lors de la maturation du transcrit
lors de la traduction
lors de l’activation de la protĂ©ine mature.

Le point de contrĂŽle principal est la transcription : la RNA polymĂ©rase est l’enzyme-clĂ© de
l’expression d’un gùne.

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La transcription

4.5 Cis et trans régulateurs

BM 26/1
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Les séquences de nucléotides du promoteur (facteurs cis-régulateurs) sont reconnues par une
classe de protéines spécifiques (facteurs trans-régulateurs) dont la structure permet une liaison
avec le DNA (DNA binding proteins).
Les facteurs trans-régulateurs ont des effets sur la vitesse de la transcription : activateurs (séquences enhancer) ou inhibiteurs (séquences silencer). Leur liaison avec le DNA dépend le
plus souvent de circonstances physiologiques qui induisent ou rĂ©priment l’expression du
gĂšne.
Il existe des éléments essentiels et présents dans la plupart des gÚnes :
—
—

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élément principal comme la boßte TATA,
Ă©lĂ©ments de base comme l’octamĂšre reconnu par le facteur OCT-1 prĂ©sent dans presque
toutes les cellules.

Il existe des éléments qui répondent à des facteurs dont la présence dépend des signaux qui
parviennent à la cellules, principalement les hormones comme l’insuline ou les second messagers comme l’AMP cyclique.
Il y a encore des Ă©lĂ©ments spĂ©cifiques d’un type cellulaire permettant l’expression diffĂ©rente
des gĂšnes dans chaque tissu.
Ainsi, le promoteur de la lipoprotĂ©ine lipase contient la boĂźte TATA, des Ă©lĂ©ments du promoteur de base, des Ă©lĂ©ments de rĂ©ponse aux hormones et des Ă©lĂ©ments d’expression tissulaire
spécifique. Dans le promoteur des gÚnes il y a souvent 20 ou 30 sites de fixation pour des fac-

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teurs trans-rĂ©gulateurs dont beaucoup ont un effet inducteur ou rĂ©presseur sur l’expression du
gĂšne.

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4.6 DNA binding proteins

BM 26/2
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Les protéines qui reconnaissent et se lient au DNA (DNA binding proteins) sont des enzymes,
des protéines de structure, des facteurs de transcription et des éléments trans-régulateurs.
Dans la structure spatiale de ces protéines, on reconnaßt des domaines propres à cette liaison
spécifique :
Le domaine hélice-boucle-hélice permet le lien spécifique des hélices α avec les nucléotides
dans le grand sillon sur une longueur de 10 paires de bases environ.
Les doigts de Zinc sont des domaines formĂ©s d’un ion Zn++ tĂ©tracoordonnĂ© avec deux histidines (H) et deux cystĂ©ines (C) de la protĂ©ine. Chaque doigt de Zinc se lie Ă  cinq nuclĂ©otides
dans le grand sillon du DNA. Il y a souvent plusieurs doigts de Zinc Ă  la suite dans la mĂȘme
protéine.
Certaines protéines ont un domaine riche en acides aminés basiques (K,R) qui se lie aux phosphates des nucléotides. Ces protéines se lient à des séquences répétées inverses sur le DNA,
lorsqu’elles sont associĂ©es en dimĂšres par la liaison hydrophobe de deux domaines riches en
leucine (fermeture « Eclair » à leucines).

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4.7 Interaction Protéine DNA

BM 26/21
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Les protĂ©ines rĂ©gulatrices (facteurs trans-rĂ©gulateurs) ont la capacitĂ© de se lier de façon spĂ©cifique Ă  de courtes sĂ©quences de DNA et de rĂ©guler de façon positive ou nĂ©gative la transcription d’un gĂšne.
Dans la plupart des cas la protĂ©ine s’insĂšre dans le grand sillon de l’hĂ©lice et rĂ©alise une sĂ©rie
de contacts molĂ©culaires avec les paires de bases. La liaison avec le DNA se fait par l’intermĂ©diaire de plusieurs types interactions (liaisons hydrogĂšne, liaisons ioniques ou interactions
hydrophobes).
Ici on a reprĂ©sentĂ© un point de contact entre un rĂ©sidu asparagine d’une protĂ©ine rĂ©gulatrice
et une adĂ©nine d’un brin du DNA.
L’interaction DNA-protĂ©ine comporte 10 Ă  20 de ces points de contact, impliquant chacun un
acide aminé.

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4.8 Récepteurs nucléaires

BM 26/22
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Les hormones stĂ©roĂŻdes, thyroĂŻdiennes et les rĂ©tinoĂŻdes se lient Ă  des protĂ©ines qu’on appelle
récepteurs nucléaires. Ces récepteurs nucléaires forment une famille de protéines homologues
se liant au DNA.
L’ensemble hormone-rĂ©cepteur constitue un facteur trans-rĂ©gulateur.
Les sĂ©quences de DNA qu’ils reconnaissent (Ă©lĂ©ments cis-rĂ©gulateurs) sont des rĂ©pĂ©titions de
six nuclĂ©otides directes (dans le mĂȘme sens) ou inversĂ©es, sĂ©parĂ©es par quelques nuclĂ©otides.

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4.9 Régulation du jeûne

BM 26/3
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Au cours du jeûne le taux de glucose dans le sang diminue (hypoglycémie). Le cerveau dont
le nutriment majeur est le glucose rĂ©agit en faisant sĂ©crĂ©ter par l’hypophyse une stimuline : la
corticotrophine (ou ACTH). Celle-ci provoque la sĂ©crĂ©tion d’une hormone par les surrĂ©nales :
le cortisol.
Le cortisol agit dans le foie en se liant avec une protéine spécifique : le récepteur du cortisol.
Cette protĂ©ine liĂ©e Ă  l’hormone constitue un facteur trans-rĂ©gulateur.
Le facteur transrégulateur va dans le noyau des hépatocytes se lier au DNA au niveau du promoteur de certains gÚnes qui ont un élément cis-régulateur spécifique : le GRE (glucocorticoid responsive element).
La liaison du facteur trans-rĂ©gulateur (protĂ©ine + hormone) sur la sĂ©quence de l’élĂ©ment cisrĂ©gulateur (sĂ©quence AGAACA) va activer la transcription du gĂšne en aval de ce promoteur,
d’oĂč une synthĂšse accrue de messager.
Les messagers ainsi produits vont induire la synthùse d’enzymes appartenant à la voie de la
gluconĂ©ogĂ©nĂšse. L’augmentation du taux de ces enzymes dans les hĂ©patocytes va permettre
la transformation des acides aminés en glucose qui sera sécrété dans la circulation et gagnera
le cerveau : la glycémie va remonter.

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4.10 RĂ©gulation de l’effort

BM 26/4
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Les stress provoquent la mise en Ă©veil de l’organisme et sa prĂ©paration Ă  l’effort physique qui
nĂ©cessite l’utilisation du glycogĂšne pour la contraction musculaire. Le cerveau active les mĂ©dullosurrĂ©nales par voie nerveuse pour produire de l’adrĂ©naline. Si le taux de glucose dans le
sang est bas (hypoglycémie), le pancréas sécrÚte du glucagon.
Ces deux hormones agissent sur les muscles et sur le foie en activant la synthùse de l’AMP
cyclique. Ce dernier est un activateur de la protéine kinase A qui est capable de phosphoryler
la CREB (cyclic AMP responsive element binding protein). La CREB phosphorylée constitue
un facteur trans-régulateur.
Le facteur trans-régulateur (CREB-P) va dans le noyau des cellules se lier au DNA au niveau
du promoteur de certains gÚnes qui ont un élément cis-régulateur spécifique : le CRE (cyclic
AMP responsive element).
La liaison du facteur trans-rĂ©gulateur (CREB phosphorylĂ©e) sur la sĂ©quence de l’élĂ©ment cisrĂ©gulateur (sĂ©quence TGACGTCA) va activer la transcription du gĂšne en aval de ce promoteur, d’oĂč une synthĂšse accrue de messager.
Les messagers ainsi produits vont induire la synthùse d’enzymes appartenant à la voie de la
glycogùnolyse. L’augmentation du taux de ces enzymes dans les muscles va permettre la
transformation du glycogÚne en énergie qui sera utilisée pour la contraction musculaire.

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4.11 RNA polymérase II

BM 27
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La RNA polymĂ©rase II est l’enzyme de la transcription des gĂšnes exprimĂ©s sous forme de protĂ©ines. Elle est inhibĂ©e spĂ©cifiquement par un poison extrait de l’Amanite phalloĂŻde, l’α-amanitine.
Elle est présente dans tous les noyaux cellulaires. Sa masse moléculaire est de 500000 daltons
pour 10 sous-unités.
La transcription qu’elle catalyse nĂ©cessite des ribonuclĂ©osides triphosphates comme substrats
(ATP, CTP, GTP et UTP), plusieurs cofacteurs protéiniques (transcription factors TFIIA à
TFIIJ). L’énergie de la rĂ©action est fournie par l’hydrolyse des liaisons riches en Ă©nergie des
nucléosides triphosphates.

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4.12 Initiation de la transcription

BM 28
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L’initiation de la transcription sur un promoteur humain implique plusieurs facteurs de transcription, connus sous les noms de TFIIA, TFIIB, TFIID, TFIIE, TFIIF, TFIIH et TFIIJ en plus
de la RNA polymĂ©rase II elle-mĂȘme.
Au centre de ce mĂ©canisme initial, il y a l’association de TBP, la sous-unitĂ© reconnaissant le
DNA du facteur TFIID, avec la boüte TATA du promoteur. L’adjonction successive de TFIIB
et de RAP30, petite sous-unité de TFIIF, sont ensuite nécessaires pour la fixation de la polymérase et déterminent à la fois le brin transcrit et le sens de la transcription. A ce complexe
DNA-TFIID-TFIIB-RAP30-polymĂ©rase II, s’ajoutent encore successivement la grand sousunitĂ© de TFIIF (RAP74), TFIIE et TFIIH. Alors la transcription peut commencer si les ribonuclĂ©osides substrats sont prĂ©sents.
Le complexe d’initiation de la transcription recouvre une sĂ©quence d’environ 100 nuclĂ©otides
du brin antisens du DNA. TFIIH provoque l’ouverture et le dĂ©roulement partiel de la double
hélice à cet endroit.
La transcription commence à environ 22 nucléotides de la boßte TATA en direction opposée
à celle des éléments GC-CAAT et se poursuit en remontant le brin antisens en direction de
son extrĂ©mitĂ© 5’.
La formation de ce complexe est activée ou inhibée par les facteurs trans-régulateurs liés aux
sĂ©quences cis-rĂ©gulatrices du mĂȘme promoteur.

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4.13 Liaison TFIID sur le DNA

BM 28/1
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La fixation du facteur TFII D sur la boĂźte TATA est la premiĂšre Ă©tape de la constitution du
complexe d’initiation de la transcription.
La boĂźte TATA est symĂ©trique, c’est Ă  dire qu’elle est identique sur les deux brins antiparallĂšles et complĂ©mentaires du DNA.
La protĂ©ine TFII D se fixe sur le DNA, en reconnaissant l’élĂ©ment TATA et dĂ©forme la double
hélice de façon importante en se fixant.
Cet ensemble va servir de point d’ancrage pour les autres facteurs d’initiation de la transcription.

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4.14 Régulation de la RNA polymérase

BM 28/2
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Les activateurs ou inhibiteurs de la transcription (facteurs trans-rĂ©gulateurs) sont des protĂ©ines produites par d’autres gĂšnes qui interviennent pour activer ou pour inhiber la RNA polymĂ©rase II et par suite induire ou rĂ©primer l’expression du gĂšne Ă  transcrire.
Ces facteurs trans-régulateurs se lient au DNA (DNA binding proteins) dans la région du gÚne
située en amont de la partie transcrite. Les sites de fixation de ces facteurs trans-régulateurs
sur le DNA sont des séquences spécifiques appelées éléments cis-régulateurs.
Le couple élément cis-régulateur plus facteur trans-régulateur lié entre en contact avec le
complexe d’initiation de la RNA polymĂ©rase par l’intermĂ©diaire d’un ensemble de protĂ©ines
appelé médiateur.
La RNA polymĂ©rase peut donc dĂ©marrer la transcription lorsqu’elle est activĂ©e par les facteurs de transcription dont certains sont liĂ©s Ă  ces Ă©lĂ©ments comme les boĂźtes TATA ou CAAT
et lorsque par l’intermĂ©diaire du mĂ©diateur elle reçoit un signal d’activation ou d’inhibition.
Ce signal dĂ©pend de la prĂ©sence d’un facteur trans-rĂ©gulateur liĂ© Ă  un autre Ă©lĂ©ment du promoteur. La liaison du rĂ©gulateur et du mĂ©diateur nĂ©cessite un repliement du DNA du promoteur pour permettre la liaison de ces protĂ©ines.

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4.15 Elongation de la transcription

BM 29
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Chaque nuclĂ©oside triphosphate est choisi spĂ©cifiquement pour ĂȘtre complĂ©mentaire de la
base du brin antisens qui va lui faire face. La liaison riche en Ă©nergie entre le premier phosphate estĂ©rifiant le carbone 5’ du ribose et les deux autres phosphates est hydrolysĂ©e, libĂ©rant
un pyrophosphate qui sera hydrolysé ensuite par une pyrophosphatase. Le phosphate restant
est liĂ© par une liaison ester au carbone 3’ libre du dernier nuclĂ©otide du transcrit en cours de
synthĂšse.
La RNA polymĂ©rase construit un RNA hybridĂ© avec le brin antisens du DNA, dont la sĂ©quence primaire est la copie du brin sens mais composĂ©e de ribonuclĂ©otides au lieu des dĂ©soxyribonuclĂ©otides et d’uracile Ă  la place des thymines.
Au cours de cette Ă©longation la RNA polymĂ©rase II est accompagnĂ© d’une sĂ©rie de facteurs
d’élongation qui modifient la chromatine pour permettre l’avancĂ©e de l’enzyme, empĂȘchent
la formation d’obstacles comme des Ă©pingles Ă  cheveux ou facilitent l’avancĂ©e de la polycondensation.

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4.16 Elongation de la transcription

BM 29/1
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La transcription commence au point d’initiation (environ 25 nuclĂ©otides avant la boĂźte TATA
sur le brin antisens) par l’hybridation et la condensation des premiers ribonuclĂ©otides du
transcrit primaire (futur mRNA).
La double hĂ©lice est ouverte en une boucle oĂč se place la RNA polymĂ©rase II.
Le transcrit primaire reste hybridĂ© sur quelques nuclĂ©otides avec le brin antisens puis s’en dĂ©tache pour permettre Ă  la double hĂ©lice de se reformer aprĂšs le passage de la polymĂ©rase. L’extrĂ©mitĂ© 5’ du transcrit primaire libĂ©rĂ©e se condense en diverses structures secondaires
(Ă©pingles Ă  cheveux).
Les substrats de la RNA polymérase sont les quatre ribonucléosides triphosphates.
La polymĂ©rase lit le brin antisens en allant dans le sens 3’ → 5’. Elle poursuit la synthĂšse du
transcrit primaire en condensant les ribonuclĂ©otides jusqu’à ce qu’elle rencontre les signaux
de terminaison.
A la rencontre des signaux de terminaison, la polymérase se détache du DNA, libÚre le transcrit primaire et la double hélice se referme.

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4.17 Discontinuité des gÚnes

BM 30
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Les molĂ©cules de DNA de chaque chromosome sont trĂšs longues : jusqu’à plusieurs centaines
de millions de paires de nuclĂ©otides et contiennent plusieurs milliers de gĂšnes. Chez l’homme,
les gÚnes sont trÚs dispersés et ne représentent que 10 % du DNA génomique total.
Chaque gÚne comprend des régions qui contiennent les séquences codées qui seront traduites,
les exons ; mais aussi, des rĂ©gions de rĂ©gulation comme le promoteur et des rĂ©gions non traduites appelĂ©es introns qui sĂ©parent les exons. Un gĂšne peut ne contenir qu’un seul exon et
pas d’intron, mais il y a des gùnes de plus de cent exons.
AprÚs la transcription le RNA produit de la RNA polymérase ou transcrit primaire contient
encore les introns et les exons, mais pas le promoteur.
AprĂšs l’excision des introns et l’épissage des exons, le messager ne contient plus que les
exons réunis en une seule séquence codante.

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4.18 Exon

BM 30/1
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Les exons sont des fragments de sĂ©quence primaire d’un gĂšne qui seront recopiĂ©s dans la
structure primaire du RNA messager, aprĂšs l’épissage.
Il existe des exons de longueur trĂšs variable : courts (34 nuclĂ©otides pour l’exon 1 de l’apoAII) longs (7572 nuclĂ©otides pour l’exon 26 de l’apoB).
Un exon code le plus souvent pour un domaine fonctionnel de la protĂ©ine ou une partie d’un
tel domaine, de sorte que les protĂ©ines des eucaryotes formĂ©es de plusieurs domaines, sont codĂ©es par des gĂšnes possĂ©dant au moins autant d’exons.
Au cours de l’évolution le gĂšne peut ĂȘtre modifiĂ© par la substitution, l’insertion ou la dĂ©lĂ©tion
d’un exon entier (conversion de gĂšnes) ce qui modifie, apporte ou retire Ă  la protĂ©ine un domaine fonctionnel en entier.

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4.19 Exon 1

BM 31
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AprĂšs la fixation de la RNA-polymĂ©rase sur la boĂźte TATA par l’intermĂ©diaire du facteur
TFIID, la transcription va commencer 23 nucléotides au delà de cette boßte.
A ce point, la sĂ©quence du brin sens est 5’AGGCACAGA...3’, celle du brin antisens est donc
3’TCCGTGTCT...5’ (complĂ©mentaire et antiparallĂ©le).
En choisissant comme substrats les ribonucléotides complémentaires de ce brin antisens, la
RNA-polymĂ©rase va composer 5’AGGCACAGA...3’ qui sera le dĂ©but de la sĂ©quence du
RNA transcrit. Lorsque la polymérase rencontre un A sur le brin antisens, elle incorpore un
nuclĂ©otide Ă  Uracile dans le mRNA : 5’...GCUGGCUAG...3’.
La séquence du RNA transcrit recopie donc celle du brin sens du DNA.
La transcription se poursuit alors tout au long du brin antisens en incorporant 1329 nucléotides
dans le RNA transcrit de l’apoA-II.

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4.20 Fin de la transcription

BM 32
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La transcription du gĂšne de l’apoA-II se poursuit donc durant 1329 nuclĂ©otides.
Vers la fin du gÚne des facteurs liés à la RNA-polymérase reconnaissent sur le brin antisens
une sĂ©quence 3’-TTATTT-5’ suivie dans la plupart des gĂšnes d’un autre signal 3’-ATACAAAC-5’ qui libĂšrent la RNA polymĂ©rase. La transcription s’arrĂȘte en effet peu aprĂšs le
premier signal et la fin du transcrit s’écrit 5’-AAUAAAUGCUGAAUGAAUCC-3’OH.
La RNA-polymĂ©rase ayant libĂ©rĂ© le DNA et le transcrit primaire qui contient la copie de l’information gĂ©nĂ©tique qui va permettre l’expression du gĂšne sous forme de protĂ©ine.

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4.21 Modifications du transcrit

BM 33
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Chapeau : une enzyme ajoute un nuclĂ©otide Ă  Guanine sur les phosphates du Carbone 5’ du
premier nucléotide du transcrit et transfÚre des radicaux méthyl sur les premiers nucléotides.
Ces modifications font un début commun à tous les transcrits primaires, précurseurs des RNA
messagers.
Queue poly-A : une enzyme coupe le transcrit environ 10 Ă  20 nuclĂ©otides au delĂ  de la sĂ©quence AAUAAA et synthĂ©tise sur le Carbone 3’ libre du dernier nuclĂ©otide du transcrit restant une longue chaĂźne de 500 Ă  2000 nuclĂ©otides Ă  AdĂ©nine polycondensĂ©s.
Edition : Des enzymes peuvent « éditer » (au sens anglais du terme) la structure primaire du
transcrit en modifiant certaines bases (exemple : C→U par une cytosine dĂ©saminase spĂ©cifique dans les apolipoprotĂ©ines B).
Excision - épissage : les parties non codantes de la structure primaire du transcrit sont coupées
et les parties codantes réassemblées.

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4.22 Enzyme coiffante

BM 33/1
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Lorsque l’élongation du transcrit primaire commence, l’extrĂ©mitĂ© COOH terminale de la polymĂ©rase est phosphorylĂ©e. Cette phosphorylation permet de libĂ©rer les protĂ©ines du complexe d’initiation et de commencer aussitĂŽt les modifications sur la partie du RNA qui est dĂ©jĂ 
transcrite.
Pour ajouter la coiffe, un complexe multienzymatique exerce trois activités :
1.
2.
3.

‱

l’hydrolyse du phosphate Îł du nuclĂ©otide 5’ terminal du transcrit primaire
le transfert sur le phosphate ÎČ restant d’un guanylate Ă  partir d’un GTP
la mĂ©thylation de ce guanylate sur l’azote n°7.

Les deux premiÚres activités sont catalysées par une protéine de 68 kDa et la méthylation par
une autre sous-unité de 57 kDa.

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4.23 Coiffe d’un messager

BM 33/2
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Les RNA messagers sont détruits par des ribonucléases dans le cytoplasme. Leur hydrolyse
libÚre des nucléotides qui seront réemployés à la synthÚse de nouveaux acides nucléiques.
Pour protĂ©ger les RNA messagers de ce catabolisme, une structure particuliĂšre dissimule l’extrĂ©mitĂ© 5’ terminale de ces RNA aux exonuclĂ©ases spĂ©cifiques de cette partie du RNA. Cette
structure est appelée coiffe du messager (cap).
Au minimum, il y a fixation d’un GMP sur le deuxiĂšme phosphate du nuclĂ©oside triphosphate
qui se trouve Ă  l’extrĂ©mitĂ© 5’ du transcrit. Ce GMP est mĂ©thylĂ© sur son azote n°7.
Si le nuclĂ©otide initial comprend une adĂ©nine celle-ci peut ĂȘtre mĂ©thylĂ©e sur l’azote n°6. Les
riboses des nuclĂ©otides initiaux sont quelquefois mĂ©thylĂ©s sur l’oxygĂšne de la fonction alcool
en 2’.

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4.24 Queue polyA

BM 33/3
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Des signaux de fin de transcription se retrouvent Ă  la fin de la plupart des gĂšnes des
MammifĂšres : TATGTTTC.
A la lecture de ces signaux la RNA polymĂ©rase II s’arrĂȘte de transcrire et quitte le DNA en
libérant le transcrit primaire.
AussitÎt une endonucléase coupe la fin du transcrit environ une quinzaine de nucléotides
aprÚs un autre signal : AAUAAA dit boßte de polyadénylation (ou boßte polyA).
Sur l’extrĂ©mitĂ© 3’OH de cette coupure, une polyA polymĂ©rase va condenser un grand nombre
de nuclĂ©otides, tous Ă  adĂ©nine. Le transcrit primaire se trouve allongĂ© d’une « queue
poly(A) » de plus de mille nucléotides.
Cette queue polyA est indispensable Ă  la maturation et Ă  l’activitĂ© du RNA messager qui la
porte. Elle sera lentement digérée par les exonucléases du cytoplasme lorsque le messager
sera actif. Lorsqu’elle sera rĂ©duite Ă  quelques centaines de nuclĂ©otides le messager vieilli sera
dĂ©truit totalement pour ĂȘtre remplacĂ© par un messager neuf.

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4.25 Le transcrit primaire

BM 34
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Le transcrit primaire de l’apoA-II contenait donc 1329 nuclĂ©otides.
Il a reçu une coiffe (cap), GMP mĂ©thylĂ© qui se fixe sur le phosphate ÎČ de l’ATP en 5’ du transcrit primaire.
Il reçoit une queue poly-A synthĂ©tisĂ©e en 3’ aprĂšs la fin du transcrit.
Trois introns vont ĂȘtre excisĂ©s : ils seront reconnus par
—
—

‱

un site donneur GU en 5’ de chaque intron, suivi d’une sĂ©quence riche en purines
un site receveur AG en 3’ de chaque intron, prĂ©cĂ©dĂ© d’une sĂ©quence riche en pyrimidines.

AprÚs cette maturation le transcrit primaire devenu RNA messager sera transporté vers le cytoplasme pour la traduction.

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4.26 Excision - Ă©pissage

BM 35
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Les introns, parties non codantes des gÚnes des eucaryotes, sont coupés (excision) de la structure primaire des RNA au cours de la maturation des messagers.
Les exons, parties codantes, sont ensuite liés entre eux bout à bout (épissage), pour établir la
séquence primaire du RNA messager.
L’excision et l’épissage reprĂ©sentent donc l’action d’enzymes et de ribozymes qui catalysent
la coupure du RNA (endoribonucléase) et la fermeture de la brÚche (RNA ligase).
L’épissage peut ĂȘtre alternatif, c’est Ă  dire peut conduire Ă  plusieurs structures de RNAm : les
RNAm alternatifs ont chacun en propre certains exons ainsi que des exons en commun.

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2009 - 2010
La transcription

4.27 Formation du lasso

BM 36
‱
‱

‱

‱

‱

L’excision des introns et l’épissage des exons est l’étape la plus importante de la maturation
du transcrit dans le noyau cellulaire.
Elle fait appel à des facteurs spécifiques : ribonucléoprotéines contenant des petits RNA (snRNP), ribozymes (RNA ayant des propriétés catalytiques), enzymes spécifiques (maturases)...
La structure secondaire du transcrit met en contact trois sĂ©quences de l’intron : la sĂ©quence du
dĂ©but de l’intron (extrĂ©mitĂ© 5’ ou site donneur), la sĂ©quence de la fin de l’intron (extrĂ©mitĂ© 3’
ou site accepteur) et un nucléotide à adénine (A du branchement) environ 40 nucléotides avant
le site receveur.
Le site donneur commence habituellement par un nucléotide à guanine dont le phosphate est
dĂ©tachĂ© de l’exon prĂ©cĂ©dent pour ĂȘtre transfĂ©rĂ© sur le carbone 2’ de l’A du branchement. Le
dernier nuclĂ©otide du site accepteur, aussi une guanine, est dĂ©tachĂ© de l’exon suivant, dont le
premier nuclĂ©otide est liĂ© par son phosphate 5’ au carbone 3’ du dernier nuclĂ©otide de l’exon
précédent.
L’intron, libĂ©rĂ© sous forme de lasso, est dĂ©truit par des nuclĂ©ases. Le transcrit perd successivement tous ses introns et les exons Ă©pissĂ©s constituent la sĂ©quence codante du messager.

2009 - 2010

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87/207
La transcription

4.28 Epissages alternatifs

BM 36/1
‱
‱

‱

‱

Du fait de la prĂ©sence de protĂ©ines rĂ©gulatrices sur le transcrit primaire, l’épissage peut quelquefois se faire de façon diffĂ©rente d’une cellule Ă  l’autre.
Il est possible de garder alternativement soit l’exon 3 soit l’exon 4 du gùne de la troponine T
(exemple n°2). Si l’exon 3 est conservĂ© on obtient l’α-troponine T et si l’exon 4 est conservĂ©
on obtient la ÎČ-troponine T. Cet Ă©pissage alternatif est Ă  l’origine de nombreuses protĂ©ines isoformes.
Il est aussi possible (exemple n°1) de faire dĂ©pendre l’expression d’un gĂšne de deux promoteurs diffĂ©rents, rĂ©pondant Ă  des rĂ©gulations diffĂ©rentes. Chacun de ces promoteurs est liĂ© Ă 
un exon 1 ou 1bis qui seront épissés alternativement avec la suite du transcrit.
On peut encore (exemple n°3) avoir plusieurs exons à la fin du gÚne contenant des codons
Stop en phase. Dans ce cas l’épissage alternatif donnera des protĂ©ines de longueurs diffĂ©rentes.

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2009 - 2010
La transcription

4.29 Maturation des RNA ribosomiques

BM 36/2
‱
‱
‱

Pour transcrire les RNA des ribosomes, la RNA polymérase I synthétise un transcrit primaire
de 13000 nucléotides (nt), et la RNA polymérase III synthétise le petit rRNA 5 S de 120 nt.
La maturation du transcrit primaire précurseur des rRNA se fait par excision de trois
fragments : le rRNA 28 S de 4718 nt, le 18 S de 1874 nt et le 5,8 S de 160 nt.
Les rRNA 28 S, 5,8 S et 5 S vont s’associer avec 49 protĂ©ines pour former la grande sous particule. Le rRNA 18 S formera la petite sous-particule avec 33 protĂ©ines.

2009 - 2010

Biologie Moléculaire - Prs C. Housset et A. Raisonnier

89/207
La transcription

4.30 Stabilité du messager

BM 36/3
‱
‱
‱

‱
‱

‱

L’acide ribonuclĂ©ique messager est une copie de travail du gĂšne destinĂ© Ă  diriger la traduction
catalysée par les ribosomes.
Son extrĂ©mitĂ© 5’-phosphate est protĂ©gĂ©e par la coiffe sans laquelle le RNA est dĂ©gradĂ© dĂšs la
transcription par des 5’ exonuclĂ©ases.
Son extrĂ©mitĂ© 3’-OH est constituĂ©e d’une longue queue poly(A) qui est lentement digĂ©rĂ©e par
des 3’ exonuclĂ©ases. Lorsque cette hydrolyse est avancĂ©e, le messager est alors inapte Ă  la traduction et sera dĂ©truit par les endonuclĂ©ases.
Les messagers qui portent peu de ribosomes (parce que l’initiation de la traduction est ralentie
ou inhibée) sont détruits directement par les endonucléases.
Certains messagers ont une durée de vie courte : beaucoup de ceux qui interviennent dans les
mĂ©canismes post-prandiaux (aprĂšs les repas) ont une durĂ©e de vie de l’ordre de 2 heures et
doivent ĂȘtre entiĂšrement resynthĂ©tisĂ©s Ă  chaque repas.
D’autres messagers, dans le systùme nerveux central par exemple, sont complùtement stables
durant des années.

90/207

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2009 - 2010
La transcription

4.31 Messager

BM 37
‱

Le RNA messager comprend plusieurs séquences :
—
—
—
—
—
—

‱

une sĂ©quence 5’ non-codante, qui ne sera pas traduite, qui correspond Ă  l’exon 1 et Ă  une
partie de l’exon 2 dans le gùne de l’apoA-II ;
un codon AUG qui fixe le tRNA de la méthionine initiale ;
des séquences de codons pour incorporer les acides aminés du signal-peptide (en vert) et
du propeptide (soulignée) ;
la séquence des codons dont les acides aminés formeront la séquence primaire de la
protéine ;
le codon de terminaison (ici, UGA) ;
une sĂ©quence 3’ non-traduite qui s’achĂšve par la queue poly-A.

Sur la sĂ©quence 5’ non-traduite, va se construire le complexe d’initiation de la traduction oĂč
les ribosomes vont s’assembler successivement pour commencer la traduction.

2009 - 2010

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91/207
La transcription

92/207

Biologie Moléculaire - Prs C. Housset et A. Raisonnier

2009 - 2010
La traduction

Chapitre 5
La traduction

2009 - 2010

Biologie Moléculaire - Prs C. Housset et A. Raisonnier

93/207
La traduction

5.1 Traduction

BM 38
‱
‱

L’expression du gĂ©nome aboutit Ă  la synthĂšse dans les cellules de macromolĂ©cules acides nuclĂ©iques et protĂ©ines, dont la structure primaire est dĂ©terminĂ©e par celle du DNA.
Cette expression se fait par deux mécanismes principaux :
—

la structure primaire du DNA s’exprime d’abord par la synthĂšse d’acides ribonuclĂ©iques
dont la structure primaire est parallùle à celle du DNA. C’est la transcription.
— la structure transcrite sur certains RNA, dits « messagers », s’exprime enfin par la synthĂšse de protĂ©ines dont la structure primaire traduit en acides aminĂ©s l’information portĂ©e par la structure primaire du DNA. C’est la traduction.

‱

La traduction est faite dans le cytoplasme des cellules :
—
—

—

94/207

soit pour libérer des protéines cytoplasmiques,
soit pour conduire ces protéines dans les membranes ou les organites de la cellule (reticulum endoplasmique, appareil de Golgi, membrane plasmique, lysosomes, mitochondries, noyau, etc...),
soit pour excrĂ©ter ces protĂ©ines Ă  travers les membranes vers l’extĂ©rieur de la cellule.

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  • 1. UniversitĂ© Pierre et Marie Curie Biologie MolĂ©culaire Objectifs au cours de Biochimie PAES 2009 - 2010 Pr. C. Housset (Chantal.Housset@st-antoine.inserm.fr) Pr. A. Raisonnier (alain.raisonnier@upmc.fr) Mise Ă  jour : 18 novembre 2009 Relecture : Pr. A. Raisonnier
  • 2. 2/207 Biologie MolĂ©culaire - Prs C. Housset et A. Raisonnier 2009 - 2010
  • 3. Plan du cours Plan du cours 3 Plan du cours 9 Objectifs PAES commun DHU Paris-Est 15 Partie I : La structure des acides nuclĂ©iques 17 Chapitre 1 : MolĂ©cules simples 1.1 1.2 1.3 1.4 1.5 1.6 1.7 1.8 1.9 1.10 1.11 1.12 1.13 1.14 1.15 1.16 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 35 Phosphates Ribose, dĂ©soxyribose Purine, Pyrimidine Bases puriques Bases pyrimidiques NuclĂ©osides et nuclĂ©otides Nomenclature des unitĂ©s nuclĂ©otidiques AdĂ©nosine DĂ©soxyguanosine Uridine MonoPhosphate DĂ©soxythymidine MonoPhosphate AdĂ©nosine Tri Phosphate DĂ©soxycytidine Tri Phosphate Liaisons hydrogĂšne Hybridation A - T Hybridation G - C Chapitre 2 : 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 2009 - 2010 2.1 2.2 2.3 2.4 2.5 2.6 2.7 2.8 2.9 2.10 2.11 2.12 2.13 Les acides nuclĂ©iques Acide ribonuclĂ©ique Les extrĂ©mitĂ©s 5’ et 3’ d’un acide nuclĂ©ique Structure secondaire du RNA Acides ribonuclĂ©iques Acide dĂ©soxyribonuclĂ©ique La double hĂ©lice (modĂšle rubans) La double hĂ©lice (travers) La double hĂ©lice (axe) Surenroulement NuclĂ©osome Fibre de chromatine Condensation et hydrolyse des nuclĂ©otides ComplĂ©mentaritĂ© des bases Biologie MolĂ©culaire - Prs C. Housset et A. Raisonnier 3/207
  • 4. Plan du cours 49 Partie II : BiosynthĂšse des macromolĂ©cules 53 Chapitre 3 : DNA DĂ©finitions 54 55 56 57 59 60 61 62 63 64 66 67 68 69 70 71 72 73 74 75 76 77 78 79 80 81 82 83 84 85 86 87 88 89 90 91 4/207 3.1 3.2 3.3 3.4 La double hĂ©lice SĂ©quence d’un gĂšne (apoA-II) GĂšne Expression d’un gĂšne Chapitre 4 : 4.1 4.2 4.3 4.4 4.5 4.6 4.7 4.8 4.9 4.10 4.11 4.12 4.13 4.14 4.15 4.16 4.17 4.18 4.19 4.20 4.21 4.22 4.23 4.24 4.25 4.26 4.27 4.28 4.29 4.30 4.31 La transcription Transcription Promoteur Brins sens et antisens RĂ©gulation de l’expression Cis et trans rĂ©gulateurs DNA binding proteins Interaction ProtĂ©ine DNA RĂ©cepteurs nuclĂ©aires RĂ©gulation du jeĂ»ne RĂ©gulation de l’effort RNA polymĂ©rase II Initiation de la transcription Liaison TFIID sur le DNA RĂ©gulation de la RNA polymĂ©rase Elongation de la transcription Elongation de la transcription DiscontinuitĂ© des gĂšnes Exon Exon 1 Fin de la transcription Modifications du transcrit Enzyme coiffante Coiffe d’un messager Queue polyA Le transcrit primaire Excision - Ă©pissage Formation du lasso Epissages alternatifs Maturation des RNA ribosomiques StabilitĂ© du messager Messager Biologie MolĂ©culaire - Prs C. Housset et A. Raisonnier 2009 - 2010
  • 5. Plan du cours 93 Chapitre 5 : 5.1 5.2 5.3 5.4 5.5 5.6 5.7 5.8 5.9 5.10 5.11 5.12 5.13 5.14 5.15 5.16 5.17 5.18 5.19 5.20 5.21 5.22 5.23 5.24 5.25 5.26 94 95 96 97 98 99 100 101 102 103 104 105 106 107 108 109 110 111 112 113 114 115 116 117 118 119 121 Traduction Expression d’un gĂšne Signifiants Codon Code gĂ©nĂ©tique Code gĂ©nĂ©tique Code dĂ©gĂ©nĂ©rĂ© Ribosome eucaryote Polyribosome RNA de transfert (trĂšfle) RNA de transfert (ruban) Activation d’un acide aminĂ© SĂ©rine tRNA synthĂ©tase CystĂ©ine tRNA synthĂ©tase Initiation de la traduction Cadre de lecture Elongation de la traduction Incorporation d’un acide aminĂ© Transfert du peptide Translocation des codons Liaisons riches en Ă©nergie Terminaison de la traduction Signal-peptide Polyribosomes liĂ©s Carboxylation de l’acide glutamique Modifications post-traductionnelles Chapitre 6 : 122 123 124 125 126 127 128 129 130 131 132 133 134 135 2009 - 2010 6.1 6.2 6.3 6.4 6.5 6.6 6.7 6.8 6.9 6.10 6.11 6.12 6.13 6.14 La traduction La rĂ©plication RĂ©plication Le cycle cellulaire Chromatine et ADN RĂ©plication semi-conservative SynthĂšse et hydrolyse du DNA DNA polymĂ©rase DNA polymĂ©rase (exonuclĂ©ase 3’→5’) DNA polymĂ©rase : fonction d’édition Boucle de rĂ©plication Fourche de rĂ©plication TopoisomĂ©rase I Primase DNA ligase TĂ©lomĂ©rase Biologie MolĂ©culaire - Prs C. Housset et A. Raisonnier 5/207
  • 6. Plan du cours 137 138 139 140 141 142 143 144 145 146 147 Chapitre 7 : 7.1 7.2 7.3 7.4 7.5 7.6 7.7 7.8 7.9 7.10 La rĂ©paration RĂ©paration SystĂšmes de rĂ©paration du DNA Bases endommagĂ©es Excision de base MĂ©sappariements Transmission du mĂ©sappariement Excision de fragment long ModĂšle Holliday Coupure du double brin Crossing-over 149 Partie III : Les Ă©vĂ©nements gĂ©nĂ©tiques 151 Chapitre 8 : Substitutions 152 153 154 155 156 157 158 159 161 162 163 164 165 166 167 169 170 171 172 173 6/207 8.1 8.2 8.3 8.4 8.5 Substitution Somatique, germinale Faux-sens, non-sens Polymorphisme Xba I de l’apoB Marqueur gĂ©nĂ©tique Chapitre 9 : 9.1 9.2 Mutations Mutation Mutation Arg3500→Gln de l’apoB-100 Chapitre 10 : Insertions - dĂ©lĂ©tions 10.1 10.2 10.3 10.4 10.5 10.6 DĂ©lĂ©tion DĂ©calage du cadre de lecture DĂ©lĂ©tion Phe 508 de CFTR DĂ©lĂ©tion de l’exon 9 de la lipoprotĂ©ine-lipase Mutation d’un site d’épissage Insertion Chapitre 11 : Transpositions 11.1 11.2 11.3 11.4 Transposition SĂ©quence Alu Virus Cycle d’un rĂ©trovirus Biologie MolĂ©culaire - Prs C. Housset et A. Raisonnier 2009 - 2010
  • 7. Plan du cours 11.5 11.6 11.7 174 175 176 Duplication de gĂšne PseudogĂšne Conversion de gĂšne 177 Partie IV : 179 Chapitre 12 : Divergence 12.1 180 181 L’évolution Divergence Chapitre 13 : Familles de gĂšnes 13.1 13.2 13.3 182 183 184 Famille de gĂšnes GĂšnes des ÎČ-globines Famille des ÎČ-globines 185 Partie V : 187 Chapitre 14 : MĂ©thodes d’étude 188 189 190 191 192 193 194 195 196 197 198 199 200 202 203 204 206 207 2009 - 2010 14.1 14.2 14.3 14.4 14.5 14.6 14.7 14.8 14.9 14.10 14.11 14.12 14.13 14.14 14.15 14.16 14.17 14.18 Le DNA au laboratoire Extraction et purification du DNA SynthĂšse d’un cDNA ElectrophorĂšse de DNA Hae III (enzyme de restriction) EcoR I Polymorphisme de restriction Polymorphisme Msp I de l’apoA-II Cartes de restriction Hybridation d’une sonde Calcul de la Tm Sonde hybridĂ©e Sonde spĂ©cifique d’allĂšle (ASO) Southern blot PCR DidĂ©soxyadĂ©nosine triphosphate RĂ©action de sĂ©quence SĂ©quençage d’ADN Gel de sĂ©quence Biologie MolĂ©culaire - Prs C. Housset et A. Raisonnier 7/207
  • 8. Plan du cours 8/207 Biologie MolĂ©culaire - Prs C. Housset et A. Raisonnier 2009 - 2010
  • 9. Objectifs PAES commun DHU Paris-Est Objectifs PAES commun DHU Paris-Est Biologie molĂ©culaire : Ă©tude des acides nuclĂ©iques Objectifs GĂ©nĂ©raux 1. 2. Sur la base d’une bonne connaissance de la structure et des propriĂ©tĂ©s des acides nuclĂ©iques, l’étudiant doit avoir assimilĂ© les grands principes de base impliquĂ©s dans la transmission et la rĂ©paration du matĂ©riel gĂ©nĂ©tique, ainsi que l’expression des gĂšnes et sa rĂ©gulation. L’étudiant doit ĂȘtre capable d’interprĂ©ter des rĂ©sultats expĂ©rimentaux obtenus par les techniques les plus courantes de biologie molĂ©culaire appliquĂ©es Ă  la recherche biomĂ©dicale ou Ă  l’exploration de matĂ©riel gĂ©nĂ©tique par les laboratoires de biologie mĂ©dicale. L’étudiant doit ainsi avoir acquis les bases nĂ©cessaires Ă  la comprĂ©hension ultĂ©rieure des mĂ©canismes molĂ©culaires de la physiopathologie ou de l’action des mĂ©dicaments. Structure et fonction des acides nuclĂ©iques ‱ ConnaĂźtre la structure des acides nuclĂ©iques, savoir reconnaĂźtre1 les molĂ©cules simples dont ils sont constituĂ©s, les classer d’aprĂšs leurs propriĂ©tĂ©s ou leurs fonctions. Cette partie nĂ©cessite la reconnaissance des structures de l’acide phosphorique, du ribose et du dĂ©soxy-ribose, des bases puriques et pyrimidiques. L’étudiant doit savoir reconnaĂźtre n’importe quelle base, nuclĂ©oside, nuclĂ©otide ou nuclĂ©oside polyphosphate. Il doit savoir identifier les liaisons riches en Ă©nergie des nuclĂ©osides polyphosphates et distinguer les groupements phosphates (α, ÎČ, Îł) prĂ©sents dans ces molĂ©cules. Il doit savoir interprĂ©ter et manipuler les diffĂ©rentes reprĂ©sentations de la structure primaire du DNA et du RNA, prĂ©ciser la nature des liaisons impliquĂ©es dans l’enchaĂźnement des nuclĂ©otides, distinguer une extrĂ©mitĂ© 5’ d’une extrĂ©mitĂ© 3’ et manipuler les unitĂ©s de taille (kb, kpb, Mpb...). Sur des schĂ©mas qui lui seront prĂ©sentĂ©s, il doit savoir reconnaĂźtre les liaisons impliquĂ©es dans la complĂ©mentaritĂ© des bases ainsi que les Ă©lĂ©ments structuraux essentiels d’une double hĂ©lice de DNA, de la chromatine ou des diffĂ©rentes espĂšces de RNA. Connaissant la composition en bases de deux DNA de mĂȘme taille, il doit savoir prĂ©dire les diffĂ©rences de tempĂ©rature de fusion et expliciter les raisons de leur choix. 1. Savoir reconnaĂźtre corps chimique : nommer un corps dont on voit la formule dĂ©veloppĂ©e ; rĂ©action : dĂ©signer l’enzyme au vu de l’équation chimique ; voie mĂ©tabolique : dĂ©signer la voie mĂ©tabolique au vu de son bilan chimique. 2009 - 2010 Biologie MolĂ©culaire - Prs C. Housset et A. Raisonnier 9/207
  • 10. Objectifs PAES commun DHU Paris-Est MĂ©thode d’étude des acides nuclĂ©iques ‱ ‱ ‱ ConnaĂźtre les mĂ©thodes permettant d’étudier le DNA des malades (obtention, purification, conservation) y compris dans leur aspect Ă©thique. DĂ©crire l’activitĂ© de quelques enzymes qui permettent l’étude des acides nuclĂ©iques et ĂȘtre capable de montrer l’effet de ces enzymes sur un exemple dĂ©taillĂ© (sĂ©quence d’acide nuclĂ©ique). Cet objectif comprend au moins les activitĂ©s des endonuclĂ©ases de restriction, les polymĂ©rases, les ligases et les topoisomĂ©rases. Expliquer le mĂ©canisme de l’amplification du DNA par PCR (il ne s’agit pas des mĂ©thodes ou des techniques, seulement du principe qui est utilisĂ©). — Expliquer le principe de la PCR et de la RT-PCR — EnumĂ©rer les principaux constituants du milieu de rĂ©action d’une PCR — Citer un exemple d’application de la PCR en diagnostic mĂ©dical ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ Donner un exemple1 de diagnostic fondĂ© sur une variation de longueur de fragments d’acides nuclĂ©iques (RFLP). EnumĂ©rer les facteurs qui permettent l’hybridation de deux brins d’acides nuclĂ©iques. Savoir interprĂ©ter2 les rĂ©sultats d’une technique d’hybridation avec une sonde (Southern ou Northern blots, puces Ă  DNA) et son application Ă  un diagnostic. Expliquer le mĂ©canisme d’un sĂ©quençage d’acide nuclĂ©ique. Donner un exemple de prĂ©paration et d’utilisation d’un DNA complĂ©mentaire. Sans avoir Ă  mĂ©moriser les dĂ©tails des modes opĂ©ratoires, l’étudiant doit avoir acquis la notion que des mĂ©thodes simples permettent d’extraire et de purifier, Ă  partir de cellules eucaryotes, les diffĂ©rentes formes de DNA et de RNA qu’elles renferment. Il doit avoir acquis la notion des problĂšmes Ă©thiques soulevĂ©s par la constitution d’une banque de DNA gĂ©nomique humain. Il doit savoir reconnaĂźtre/reprĂ©senter le mode d’action des principales enzymes impliquĂ©es dans la manipulation du DNA : endonuclĂ©ases, incluant les endonuclĂ©ases de restriction, ligases, DNA polymĂ©rases. Il doit ĂȘtre capable d’interprĂ©ter des donnĂ©es expĂ©rimentales obtenues par les mĂ©thodes couplant Ă©lectrophorĂšse et hybridation sur filtre (Southern blots). Ayant acquis la notion d’oligonuclĂ©otides de synthĂšse (sans aucun dĂ©tail sur les mĂ©thodes mises en Ɠuvre), de cDNA, de vecteurs plasmidiques ou phagiques, il doit savoir expliquer les grands principes de l’étude du DNA gĂ©nomique, en maĂźtrisant la notion de clonage. Il doit savoir lire un gel de sĂ©quence et, Ă  l’aide de la table de code gĂ©nĂ©tique, convertir une sĂ©quence nuclĂ©ique en sĂ©quence peptidique, manipulant ainsi les notions de brin sens et non-sens et de cadre de lecture. Sur des sĂ©quences comparĂ©es, il doit savoir identifier des mutations, ponctuelles ou Ă©tendues, et leurs consĂ©quences fonctionnelles (arrĂȘt prĂ©maturĂ© de la traduction, dĂ©calage du cadre de lecture
). La connaissance ainsi acquise du sĂ©quençage doit lui permettre de maĂźtriser les notions de discontinuitĂ© des gĂšnes, en distinguant 1. Donner un exemple : choisir, dĂ©crire et expliquer une situation dans laquelle un concept ou un corps dĂ©fini joue le rĂŽle principal et met en Ă©vidence ses propriĂ©tĂ©s essentielles. 2. Savoir interprĂ©ter un examen : savoir les valeurs usuelles (95 % de la population adulte saine), savoir les circonstances physiopathologiques des variations du paramĂštre, savoir faire la critique de la valeur d’un rĂ©sultat en fonction des conditions de son prĂ©lĂšvement ou de sa mesure. 10/207 Biologie MolĂ©culaire - Prs C. Housset et A. Raisonnier 2009 - 2010
  • 11. Objectifs PAES commun DHU Paris-Est les exons et les introns, et de modifications post-transcriptionnelles, incluant pose de la coiffe, Ă©pissage et polyadĂ©nylation. L’étudiant doit savoir interprĂ©ter des rĂ©sultats expĂ©rimentaux obtenus par une technique d’amplification gĂ©nique (PCR), qu’il s’agisse d’analyse du gĂ©nome, d’étude d’expression de gĂšne ou de prĂ©paration de matĂ©riel pour un clonage ultĂ©rieur. Transcription et rĂ©gulation de l’expression des gĂšnes ‱ ‱ ‱ ‱ DĂ©finir1 les termes : gĂšne, transcription, brin sens, promoteur, exon, intron, coiffe, queue poly-A, excision-Ă©pissage. Montrer le mĂ©canisme2 de la transcription d’un gĂšne, en distinguant les Ă©tapes d’initiation, d’élongation et de terminaison. Montrer les mĂ©canismes de la rĂ©gulation de la transcription. Donner un exemple de rĂ©gulation d’un gĂšne eucaryote sous le contrĂŽle d’une grande voie endocrinienne (exemples : CREB, GlucocorticoidRE). EnumĂ©rer et dĂ©crire les principales modifications post-transcriptionnelles : enzyme coiffante, polyadĂ©nylation, Ă©dition, excision-Ă©pissage. Donner un exemple d’expression alternative d’un gĂšne eucaryote. L’étudiant doit ĂȘtre capable de dĂ©finir un certain nombre de termes indispensables Ă  la comprĂ©hension de la transcription : brin sens et brin antisens, RNA polymĂ©rase, promoteur, initiation de la transcription, Ă©longation, terminaison. Il doit savoir dĂ©crire le mĂ©canisme biochimique de la RNA polymĂ©rase et mentionner les rĂŽles spĂ©cifiques des trois types de polymĂ©rases impliquĂ©es dans la transcription chez les eucaryotes. Il doit savoir commenter un schĂ©ma rĂ©sumant de façon intĂ©grĂ©e la rĂ©gulation d’un gĂšne dont la transcription est sous le contrĂŽle d’un messager agissant sur un rĂ©cepteur membranaire (exemple de CREB) ou d’un messager interagissant avec un rĂ©cepteur nuclĂ©aire (hormones stĂ©roĂŻdiennes). En ce qui concerne les modifications post-transcriptionnelles, il doit simplement pouvoir dĂ©finir ce qu’est une coiffe, une polyadĂ©nylation ou l’épissage (Ă©ventuellement alternatif) en identifiant et en explicitant les mĂ©canismes molĂ©culaires mis en jeu. Traduction ‱ ‱ ‱ ‱ DĂ©finir les termes : traduction, codon et anticodon, polyribosome, signal-peptide. Montrer le mĂ©canisme de la traduction d’un messager, en distinguant les Ă©tapes d’initiation, d’élongation et de terminaison. Montrer les mĂ©canismes de la rĂ©gulation de la traduction. Donner un exemple d’antibiotique intervenant sur la rĂ©gulation de la traduction des procaryotes. EnumĂ©rer et dĂ©crire les principales modifications post-traductionnelles (en complĂ©ment de ce qui aura Ă©tĂ© traitĂ© dans le thĂšme 2) L’étudiant doit ĂȘtre capable de dĂ©finir un certain nombre de caractĂ©ristiques ou de termes indispensables Ă  la comprĂ©hension de la traduction : aminoacyl-tRNA synthĂ©tase, sens de 1. DĂ©finir : prĂ©ciser dans une phrase concise l’essence d’un objet ou les limites d’un concept en excluant toute notion Ă©trangĂšre et en comprenant toutes les variations possibles de l’objet ou du concept cernĂ©. 2. Montrer le mĂ©canisme (d’une rĂ©action) ou DĂ©crire les Ă©tapes (d’une voie mĂ©tabolique) : dĂ©finir les corps chimiques en prĂ©sence, Ă©crire et Ă©quilibrer la (les) rĂ©action(s) ; faire le bilan chimique et Ă©nergĂ©tique. 2009 - 2010 Biologie MolĂ©culaire - Prs C. Housset et A. Raisonnier 11/207
  • 12. Objectifs PAES commun DHU Paris-Est la traduction, codon, anticodon, codon d’initiation, code gĂ©nĂ©tique, ribosomes, polyribosomes. Sur un schĂ©ma synthĂ©tique dĂ©crivant le mĂ©canisme de la traduction, il doit ĂȘtre capable d’identifier et d’expliciter les grandes Ă©tapes mises en jeu. Il doit avoir la notion que chacune des Ă©tapes de la traduction chez les procaryotes peut ĂȘtre la cible d’antibiotiques, mais aucune connaissance spĂ©cifique ne peut lui ĂȘtre demandĂ©e, sauf des exercices de rĂ©flexion oĂč ces donnĂ©es lui seraient rappelĂ©es. Il doit pouvoir expliquer en termes simples la diffĂ©rence entre les protĂ©ines Ă  localisation cytoplasmique et celles qui empruntent la voie de sĂ©crĂ©tion, en prĂ©cisant les notions de peptide-signal et de modifications post-traductionnelles. RĂ©plication et rĂ©paration du DNA ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ DĂ©finir les termes : rĂ©plication, rĂ©paration. Montrer le mĂ©canisme enzymatique d’une fourche de rĂ©plication. DĂ©crire les diffĂ©rentes rĂ©actions catalysĂ©es par les DNA polymĂ©rases. DĂ©crire un exemple de mĂ©canisme de rĂ©paration des mĂ©sappariements. DĂ©crire la rĂ©plication du DNA linĂ©aire et le rĂŽle d’une tĂ©lomĂ©rase. DĂ©crire l’activitĂ© de la transcriptase inverse et donner un exemple de ses consĂ©quences physiopathologiques. L’étudiant doit pouvoir citer et expliciter les grandes caractĂ©ristiques de la rĂ©plication : semi-conservative, continue/discontinue selon le brin, dĂ©butant Ă  une mĂȘme origine. Il doit pouvoir citer les principales protĂ©ines impliquĂ©es successivement dans la rĂ©plication chez les eucaryotes et prĂ©ciser leur rĂŽle : hĂ©licases, protĂ©ines de liaison au DNA simple brin, topoisomĂ©rases, primase, DNA polymĂ©rases, ligase. L’étudiant doit savoir illustrer la notion de fidĂ©litĂ© de la rĂ©plication en explicitant les principaux mĂ©canismes mis en jeu (activitĂ© 3’-exonuclĂ©asique des DNA polymĂ©rases, rĂ©paration des mĂ©sappariements). Il doit ĂȘtre capable de rĂ©soudre le problĂšme posĂ© par la rĂ©plication des DNA linĂ©aires en expliquant le rĂŽle des tĂ©lomĂ©rases. Il doit savoir dĂ©crire les propriĂ©tĂ©s de la transcriptase inverse sans entrer dans les dĂ©tails de la rĂ©plication des rĂ©trovirus. ‱ Donner un exemple de rĂ©paration du DNA lĂ©sĂ©. En appliquant ses connaissances acquises des principales enzymes agissant sur le DNA, auxquelles seront ajoutĂ©es Ă  l’occasion les glycosylases, l’étudiant doit savoir reconnaĂźtre sur un schĂ©ma les interventions successives des enzymes impliquĂ©es dans la rĂ©paration par excision de nuclĂ©otides. Recombinaison Sans avoir Ă  reproduire le modĂšle de Holliday qui lui aura Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©, l’étudiant doit ĂȘtre capable de dĂ©finir le processus d’échange de segments de DNA homologues sur des schĂ©mas simples et de mentionner l’implication de la recombinaison dans des phĂ©nomĂšnes fondamentaux tels que le « crossing-over ». Les Ă©vĂ©nements gĂ©nĂ©tiques ‱ 12/207 DĂ©finir les termes : variation (= substitution ou mutation silencieuse), mutation (= exprimĂ©e), dĂ©lĂ©tion/insertion, rĂ©pĂ©tition. Biologie MolĂ©culaire - Prs C. Housset et A. Raisonnier 2009 - 2010
  • 13. Objectifs PAES commun DHU Paris-Est ‱ ‱ ‱ Donner des exemples parmi les Ă©vĂ©nements gĂ©nĂ©tiques suivants qui aboutissent Ă  une pathologie : mutation ponctuelle, dĂ©lĂ©tion (avec ou sans dĂ©calage du cadre de lecture), Ă©pissage dĂ©fectueux, rĂ©pĂ©titions de triplet. DĂ©finir les termes : transposition, pseudogĂšne, conversion de gĂšne, famille ou superfamille de gĂšnes. Donner un exemple de l’évolution d’une famille de gĂšnes. GrĂące Ă  des exemples de famille de gĂšnes et de leur Ă©volution ; l’étudiant devra expliciter le rĂŽle des Ă©vĂšnements gĂ©nĂ©tiques (duplications, conversions de gĂšnes, inactivations de gĂšnes) dans la diversification du patrimoine gĂ©nĂ©tique des espĂšces, et montrer quels avantages sĂ©lectifs les espĂšces acquiĂšrent avec ces changements pour l’adaptation Ă  leur environnement. 2009 - 2010 Biologie MolĂ©culaire - Prs C. Housset et A. Raisonnier 13/207
  • 14. Objectifs PAES commun DHU Paris-Est 14/207 Biologie MolĂ©culaire - Prs C. Housset et A. Raisonnier 2009 - 2010
  • 15. La structure des acides nuclĂ©iques Partie I La structure des acides nuclĂ©iques Rappel des objectifs Structure et fonction des acides nuclĂ©iques ‱ ConnaĂźtre la structure des acides nuclĂ©iques, savoir reconnaĂźtre1 les molĂ©cules simples dont ils sont constituĂ©s, les classer d’aprĂšs leurs propriĂ©tĂ©s ou leurs fonctions. Cette partie nĂ©cessite la reconnaissance des structures de l’acide phosphorique, du ribose et du dĂ©soxy-ribose, des bases puriques et pyrimidiques. L’étudiant doit savoir reconnaĂźtre n’importe quelle base, nuclĂ©oside, nuclĂ©otide ou nuclĂ©oside polyphosphate. Il doit savoir identifier les liaisons riches en Ă©nergie des nuclĂ©osides polyphosphates et distinguer les groupements phosphates (α, ÎČ, Îł) prĂ©sents dans ces molĂ©cules. Il doit savoir interprĂ©ter et manipuler les diffĂ©rentes reprĂ©sentations de la structure primaire du DNA et du RNA, prĂ©ciser la nature des liaisons impliquĂ©es dans l’enchaĂźnement des nuclĂ©otides, distinguer une extrĂ©mitĂ© 5’ d’une extrĂ©mitĂ© 3’ et manipuler les unitĂ©s de taille (kb, kpb, Mpb...). Sur des schĂ©mas qui lui seront prĂ©sentĂ©s, il doit savoir reconnaĂźtre les liaisons impliquĂ©es dans la complĂ©mentaritĂ© des bases ainsi que les Ă©lĂ©ments structuraux essentiels d’une double hĂ©lice de DNA, de la chromatine ou des diffĂ©rentes espĂšces de RNA. Connaissant la composition en bases de deux DNA de mĂȘme taille, il doit savoir prĂ©dire les diffĂ©rences de tempĂ©rature de fusion et expliciter les raisons de leur choix. MĂ©thode d’étude des acides nuclĂ©iques ‱ ‱ ‱ ConnaĂźtre les mĂ©thodes permettant d’étudier le DNA des malades (obtention, purification, conservation) y compris dans leur aspect Ă©thique. DĂ©crire l’activitĂ© de quelques enzymes qui permettent l’étude des acides nuclĂ©iques et ĂȘtre capable de montrer l’effet de ces enzymes sur un exemple dĂ©taillĂ© (sĂ©quence d’acide nuclĂ©ique). Cet objectif comprend au moins les activitĂ©s des endonuclĂ©ases de restriction, les polymĂ©rases, les ligases et les topoisomĂ©rases. Expliquer le mĂ©canisme de l’amplification du DNA par PCR (il ne s’agit pas des mĂ©- 1. Savoir reconnaĂźtre corps chimique : nommer un corps dont on voit la formule dĂ©veloppĂ©e ; rĂ©action : dĂ©signer l’enzyme au vu de l’équation chimique ; voie mĂ©tabolique : dĂ©signer la voie mĂ©tabolique au vu de son bilan chimique. 2009 - 2010 Biologie MolĂ©culaire - Prs C. Housset et A. Raisonnier 15/207
  • 16. La structure des acides nuclĂ©iques thodes ou des techniques, seulement du principe qui est utilisĂ©). — Expliquer le principe de la PCR et de la RT-PCR — EnumĂ©rer les principaux constituants du milieu de rĂ©action d’une PCR — Citer un exemple d’application de la PCR en diagnostic mĂ©dical ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ Donner un exemple1 de diagnostic fondĂ© sur une variation de longueur de fragments d’acides nuclĂ©iques (RFLP). EnumĂ©rer les facteurs qui permettent l’hybridation de deux brins d’acides nuclĂ©iques. Savoir interprĂ©ter2 les rĂ©sultats d’une technique d’hybridation avec une sonde (Southern ou Northern blots, puces Ă  DNA) et son application Ă  un diagnostic. Expliquer le mĂ©canisme d’un sĂ©quençage d’acide nuclĂ©ique. Donner un exemple de prĂ©paration et d’utilisation d’un DNA complĂ©mentaire. Sans avoir Ă  mĂ©moriser les dĂ©tails des modes opĂ©ratoires, l’étudiant doit avoir acquis la notion que des mĂ©thodes simples permettent d’extraire et de purifier, Ă  partir de cellules eucaryotes, les diffĂ©rentes formes de DNA et de RNA qu’elles renferment. Il doit avoir acquis la notion des problĂšmes Ă©thiques soulevĂ©s par la constitution d’une banque de DNA gĂ©nomique humain. Il doit savoir reconnaĂźtre/reprĂ©senter le mode d’action des principales enzymes impliquĂ©es dans la manipulation du DNA : endonuclĂ©ases, incluant les endonuclĂ©ases de restriction, ligases, DNA polymĂ©rases. Il doit ĂȘtre capable d’interprĂ©ter des donnĂ©es expĂ©rimentales obtenues par les mĂ©thodes couplant Ă©lectrophorĂšse et hybridation sur filtre (Southern blots). Ayant acquis la notion d’oligonuclĂ©otides de synthĂšse (sans aucun dĂ©tail sur les mĂ©thodes mises en Ɠuvre), de cDNA, de vecteurs plasmidiques ou phagiques, il doit savoir expliquer les grands principes de l’étude du DNA gĂ©nomique, en maĂźtrisant la notion de clonage. Il doit savoir lire un gel de sĂ©quence et, Ă  l’aide de la table de code gĂ©nĂ©tique, convertir une sĂ©quence nuclĂ©ique en sĂ©quence peptidique, manipulant ainsi les notions de brin sens et non-sens et de cadre de lecture. Sur des sĂ©quences comparĂ©es, il doit savoir identifier des mutations, ponctuelles ou Ă©tendues, et leurs consĂ©quences fonctionnelles (arrĂȘt prĂ©maturĂ© de la traduction, dĂ©calage du cadre de lecture
). La connaissance ainsi acquise du sĂ©quençage doit lui permettre de maĂźtriser les notions de discontinuitĂ© des gĂšnes, en distinguant les exons et les introns, et de modifications post-transcriptionnelles, incluant pose de la coiffe, Ă©pissage et polyadĂ©nylation. L’étudiant doit savoir interprĂ©ter des rĂ©sultats expĂ©rimentaux obtenus par une technique d’amplification gĂ©nique (PCR), qu’il s’agisse d’analyse du gĂ©nome, d’étude d’expression de gĂšne ou de prĂ©paration de matĂ©riel pour un clonage ultĂ©rieur. 1. Donner un exemple : choisir, dĂ©crire et expliquer une situation dans laquelle un concept ou un corps dĂ©fini joue le rĂŽle principal et met en Ă©vidence ses propriĂ©tĂ©s essentielles. 2. Savoir interprĂ©ter un examen : savoir les valeurs usuelles (95 % de la population adulte saine), savoir les circonstances physiopathologiques des variations du paramĂštre, savoir faire la critique de la valeur d’un rĂ©sultat en fonction des conditions de son prĂ©lĂšvement ou de sa mesure. 16/207 Biologie MolĂ©culaire - Prs C. Housset et A. Raisonnier 2009 - 2010
  • 17. MolĂ©cules simples Chapitre 1 MolĂ©cules simples 2009 - 2010 Biologie MolĂ©culaire - Prs C. Housset et A. Raisonnier 17/207
  • 18. MolĂ©cules simples 1.1 Phosphates BM 01 ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ Les molĂ©cules biologiques qui contiennent l’information gĂ©nĂ©tique sont les acides nuclĂ©iques. Les acides nuclĂ©iques sont composĂ©s de molĂ©cules simples comme l’acide phosphorique (PO4H3), des oses Ă  5 carbones (pentoses) et des bases azotĂ©es (purines ou pyrimidines). Le phosphate inorganique est un ion stable formĂ© Ă  partir de l’acide phosphorique PO4H3. On l’écrit souvent Pi. Des esters de phosphate peuvent se former entre un phosphate et un groupement hydroxyle libre (alcool, Ă©nol, phĂ©nol...). La condensation d’un phosphate et d’un autre acide, par exemple un autre phosphate, donne un anhydride. Il y a aussi des anhydrides mixtes avec les acides carboxyliques par exemple. Le pyrophosphate est un ion dĂ©rivĂ© de l’acide pyrophosphorique (P2O7H4), qui est lui mĂȘme un anhydride d’acide phosphorique. 18/207 Biologie MolĂ©culaire - Prs C. Housset et A. Raisonnier 2009 - 2010
  • 19. MolĂ©cules simples 1.2 Ribose, dĂ©soxyribose BM 01/1 ‱ ‱ Le ribose est un pentose de la sĂ©rie D, dont tous les hydroxyles sont orientĂ©s Ă  droite (reprĂ©sentation de Fisher). Dans les acides ribonuclĂ©iques (RNA), il est cyclisĂ© en ribofuranose : anomĂšre ÎČ spĂ©cifiquement. Le dĂ©soxyribose, composant des acides dĂ©soxyribonuclĂ©iques (DNA) est dĂ©rivĂ© du ribose par une rĂ©duction de la fonction alcool secondaire du carbone n°2. Le dĂ©soxyribose confĂšre Ă  cet acide nuclĂ©ique une plus grande stabilitĂ© propre Ă  sa fonction de conservation de l’information gĂ©nĂ©tique. 2009 - 2010 Biologie MolĂ©culaire - Prs C. Housset et A. Raisonnier 19/207
  • 20. MolĂ©cules simples 1.3 Purine, Pyrimidine BM 02 ‱ ‱ ‱ ‱ Les bases azotĂ©es des acides nuclĂ©iques appartiennent Ă  deux classes de molĂ©cules selon le noyau aromatique qui en constitue le squelette. Le noyau pyrimidine est le plus simple : c’est un noyau aromatique Ă  six atomes, quatre carbones et deux azotes ; les deux azotes en position mĂ©ta (n° 1 et 3). Le noyau purine est constituĂ© de deux noyaux hĂ©tĂ©rocycliques accolĂ©s, un de six atomes et l’autre de cinq atomes, ayant deux carbones en commun au milieu. Par rapport Ă  ces carbones communs, les azotes occupent des positions symĂ©triques (n° 1 et 3 Ă  gauche, n° 7 et 9 Ă  droite). Les diffĂ©rentes bases rencontrĂ©es dans les acides nuclĂ©iques en dĂ©rivent selon les substituants que portent les atomes de ces noyaux. De nombreux mĂ©dicaments appartiennent aussi Ă  ces deux classes de bases azotĂ©es. 20/207 Biologie MolĂ©culaire - Prs C. Housset et A. Raisonnier 2009 - 2010
  • 21. MolĂ©cules simples 1.4 Bases puriques BM 02/1 ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ Les bases azotĂ©es sont des molĂ©cules aromatiques dont le noyau est soit une purine (bases puriques), soit une pyrimidine (bases pyrimidiques). Les bases puriques sont au nombre de 2 : l’adĂ©nine et la guanine. Les purines ont un double noyau aromatique comportant Ă  gauche un cycle hexagonal de 4 carbones et 2 azotes et Ă  droite un cycle pentagonal de 3 carbones (dont 2 communs avec le prĂ©cĂ©dent) et 2 azotes. L’adĂ©nine est constituĂ©e d’un noyau purine dont le carbone 6 est substituĂ© par une fonction amine. Elle est la seule des bases nuclĂ©iques dont la formule ne contient pas d’atome d’oxygĂšne. La guanine est constituĂ©e d’un noyau purine dont le carbone 2 est substituĂ© par une fonction amine et le carbone 6 par une fonction cĂ©tone. 2009 - 2010 Biologie MolĂ©culaire - Prs C. Housset et A. Raisonnier 21/207
  • 22. MolĂ©cules simples 1.5 Bases pyrimidiques BM 02/2 ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ Les bases pyrimidiques sont au nombre de 3 : la cytosine, l’uracile et la thymine. Les pyrimidines ont un noyau aromatique hexagonal de 4 carbones et 2 azotes. La cytosine est constituĂ©e d’un noyau pyrimidine dont le carbone 4 est substituĂ© par une fonction amine et le carbone 2 par une fonction cĂ©tone. L’uracile est constituĂ©e d’un noyau pyrimidine dont les carbones 2 et 4 portent des fonctions cĂ©tone. La thymine est aussi constituĂ©e d’un noyau pyrimidine dont les carbones 2 et 4 portent des fonctions cĂ©tone, mais dont le carbone 5 est substituĂ© par un mĂ©thyl. 22/207 Biologie MolĂ©culaire - Prs C. Housset et A. Raisonnier 2009 - 2010
  • 23. MolĂ©cules simples 1.6 NuclĂ©osides et nuclĂ©otides BM 03 ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ Les sucres (ribose ou dĂ©soxyribose) se lient aux bases azotĂ©es par des liaisons impliquant un des azotes de la base (azote n°1 des pyrimidines ou azote n°9 des purines) et le carbone n°1 de l’ose (carbone rĂ©ducteur ou fonction semi-acĂ©talique). Ce sont des liaisons N-osidiques. La liaison d’une base azotĂ©e avec un des sucres donne un nuclĂ©oside. Un nuclĂ©oside est donc formĂ© d’une base et d’un sucre liĂ©s par une liaison N-osidique. Dans un nuclĂ©oside, on numĂ©rote les atomes de la base par des chiffres : 1, 2, 3, etc... et pour les distinguer, les carbones du sucre sont numĂ©rotĂ©s 1’, 2’, 3’, etc... La liaison d’un nuclĂ©oside avec un phosphate se fait par une estĂ©rification de la fonction alcool primaire (carbone n°5’) du sucre et une des trois fonctions acides du phosphate. L’ester obtenu est un nuclĂ©otide. Un nuclĂ©otide est donc formĂ© d’une base azotĂ©e, liĂ©e par une liaison osidique avec un sucre, lui-mĂȘme liĂ© par une liaison ester avec un phosphate. Dans le mĂ©tabolisme des acides nuclĂ©iques interviennent des substrats riches en Ă©nergie, les nuclĂ©osides triphosphates. Un nuclĂ©oside triphosphate est un nuclĂ©otide dont le phosphate est lui-mĂȘme liĂ© Ă  un ou deux autres phosphates par des liaisons anhydride d’acides. 2009 - 2010 Biologie MolĂ©culaire - Prs C. Housset et A. Raisonnier 23/207
  • 24. MolĂ©cules simples 1.7 Nomenclature des unitĂ©s nuclĂ©otidiques BM 03/1 ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ Les bases azotĂ©es sont conventionnellement dĂ©signĂ©es par une initiale et par une couleur : l’adĂ©nine par A et la couleur verte, la guanine par G et la couleur jaune, etc... Chaque base peut entrer dans la structure de deux nuclĂ©osides, selon que le sucre est un ribose ou un dĂ©soxyribose. Chaque nuclĂ©oside peut ĂȘtre liĂ© Ă  un, deux ou trois phosphates. On les dĂ©signe par des sigles conventionnels : GMP pour guanosine monophosphate, CDP pour cytidine diphosphate, ATP pour adĂ©nosine triphosphate, etc... On dĂ©signe par nuclĂ©otides les nuclĂ©osides monophosphates : AMP ou acide adĂ©nylique, dTMP ou acide dĂ©soxythymidylique, etc... Les nuclĂ©osides polyphosphates sont des diphosphates : ADP ou GDP... ou encore des triphosphates, les plus riches en Ă©nergie : ATP ou GTP ; etc... Les acides nuclĂ©iques sont formĂ©s par une polycondensation de nuclĂ©otides AMP, CMP, GMP et UMP pour les acides ribonuclĂ©iques, dAMP, dCMP, dGMP et dTMP pour les acides dĂ©soxyribonuclĂ©iques. 24/207 Biologie MolĂ©culaire - Prs C. Housset et A. Raisonnier 2009 - 2010
  • 25. MolĂ©cules simples 1.8 AdĂ©nosine BM 04 ‱ ‱ ‱ Un nuclĂ©oside est une molĂ©cule composĂ©e d’un pentose (ÎČ-D-ribose ou 2-dĂ©soxy-ÎČ-D-ribose) liĂ© par une liaison N-osidique Ă  une base azotĂ©e. Les nuclĂ©otides sont des esters phosphoriques des nuclĂ©osides. Les autres ribonuclĂ©osides sont : la guanosine, la cytidine et l’uridine. 2009 - 2010 Biologie MolĂ©culaire - Prs C. Housset et A. Raisonnier 25/207
  • 26. MolĂ©cules simples 1.9 DĂ©soxyguanosine BM 04/5 ‱ ‱ ‱ Un nuclĂ©oside est une molĂ©cule composĂ©e d’un pentose (ÎČ-D-ribose ou 2-dĂ©soxy-ÎČ-D-ribose) liĂ© par une liaison N-osidique Ă  une base azotĂ©e. Les nuclĂ©otides sont des esters phosphoriques des nuclĂ©osides. Les autres dĂ©soxyribonuclĂ©osides sont : la dĂ©soxyadĂ©nosine, la dĂ©soxycytidine et la dĂ©soxythymidine, souvent appelĂ©e thymidine tout court. 26/207 Biologie MolĂ©culaire - Prs C. Housset et A. Raisonnier 2009 - 2010
  • 27. MolĂ©cules simples 1.10 Uridine MonoPhosphate BM 05/3 ‱ ‱ ‱ ‱ Un nuclĂ©otide est une molĂ©cule composĂ©e d’un nuclĂ©oside liĂ© par une liaison ester Ă  un acide phosphorique. Les acides nuclĂ©iques sont des macromolĂ©cules rĂ©sultant de la condensation de trĂšs nombreux nuclĂ©otides, liĂ©s par des liaisons phosphodiester. L’uridine mono phosphate (UMP) ou acide uridylique est un exemple de nuclĂ©otide. Les autres ribonuclĂ©otides sont : l’AMP, le GMP et le CMP. 2009 - 2010 Biologie MolĂ©culaire - Prs C. Housset et A. Raisonnier 27/207
  • 28. MolĂ©cules simples 1.11 DĂ©soxythymidine MonoPhosphate BM 05/7 ‱ ‱ ‱ ‱ Un nuclĂ©otide est une molĂ©cule composĂ©e d’un nuclĂ©oside liĂ© par une liaison ester Ă  un acide phosphorique. Les acides nuclĂ©iques sont des macromolĂ©cules rĂ©sultant de la condensation de trĂšs nombreux nuclĂ©otides, liĂ©s par des liaisons phosphodiester. Le thymidine monophosphate (dTMP ou TMP) ou acide thymidylique est un exemple de nuclĂ©otide. La thymine Ă©tant toujours liĂ©e Ă  un dĂ©soxyribose on nĂ©glige souvent de prĂ©ciser dĂ©soxythymidine monophosphate ou dTMP. Les autres dĂ©soxyribonuclĂ©otides sont : le dAMP, le dGMP et le dCMP. 28/207 Biologie MolĂ©culaire - Prs C. Housset et A. Raisonnier 2009 - 2010
  • 29. MolĂ©cules simples 1.12 AdĂ©nosine Tri Phosphate BM 06 ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ L’adĂ©nosine triphosphate est un nuclĂ©otide composĂ©. Sa structure comporte une base azotĂ©e, l’adĂ©nine, liĂ©e par une liaison N-osidique au ÎČ-D-ribose et trois phosphates. Les fonctions acides des acides phosphoriques distaux sont fortement ionisĂ©es au pH physiologique. Les liaisons anhydrides unissant les acides phosphoriques sont des liaisons riches en Ă©nergie (ΔG ≄ 31 kJ/mol). L’ATP est un des substrats des RNA-polymĂ©rases. Le coenzyme ATP/ADP est un coenzyme transporteur d’énergie universel. Les enzymes utilisant un nuclĂ©oside triphosphate comme substrat ou comme coenzyme, nĂ©cessitent en mĂȘme temps la prĂ©sence du cation MagnĂ©sium comme cofacteur. Les autres nuclĂ©osides triphosphates sont en fonction du sucre ou de la base qu’ils contiennent : le GTP, le CTP, l’UTP, le dATP, le dGTP, le dCTP (voir BM 06/6) et le dTTP. 2009 - 2010 Biologie MolĂ©culaire - Prs C. Housset et A. Raisonnier 29/207
  • 30. MolĂ©cules simples 1.13 DĂ©soxycytidine Tri Phosphate BM 06/6 ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ Le dĂ©soxycytidine-triphosphate est un nuclĂ©otide composĂ©. Sa structure comporte une base azotĂ©e, la cytosine, liĂ©e par une liaison N-osidique au ÎČ-D-ribose et trois phosphates. Les fonctions acides des acides phosphoriques distaux sont fortement ionisĂ©es au pH physiologique. Les liaisons anhydrides unissant les acides phosphoriques sont des liaisons riches en Ă©nergie (ΔG ≄ 31 kJ/mol). Le dCTP est un des substrats des DNA-polymĂ©rases. Les enzymes utilisant un nuclĂ©oside triphosphate comme substrat ou comme coenzyme, nĂ©cessitent en mĂȘme temps la prĂ©sence du cation MagnĂ©sium comme cofacteur. Les autres nuclĂ©osides triphosphates sont en fonction du sucre ou de la base qu’ils contiennent : l’ATP (voir BM 06), le GTP, le CTP, l’UTP, le dATP, le dGTP et le dTTP. 30/207 Biologie MolĂ©culaire - Prs C. Housset et A. Raisonnier 2009 - 2010
  • 31. MolĂ©cules simples 1.14 Liaisons hydrogĂšne BM 07 ‱ ‱ ‱ ‱ Une liaison hydrogĂšne est une liaison de faible Ă©nergie entre deux atomes attirĂ©s l’un vers l’autre pour des raisons Ă©lectrostatiques l’un Ă©tant riche en Ă©lectrons donc nuclĂ©ophile et l’autre n’ayant que les protons de son noyau donc Ă©lectrophile. Ainsi l’atome d’hydrogĂšne, dont l’unique Ă©lectron est par nĂ©cessitĂ© dans l’orbitale qui unit cet atome au reste de la molĂ©cule, ne peut qu’ĂȘtre Ă©lectrophile et comme tel attirĂ© par les atomes ayant des doublets Ă©lectroniques libres. Les atomes d’azote et surtout d’oxygĂšne possĂšdent respectivement deux et quatre Ă©lectrons de leur couche pĂ©riphĂ©rique qui ne participent pas aux orbitales des liaisons covalentes de la molĂ©cule. Ceci leur confĂšre un caractĂšre nuclĂ©ophile qui leur permet d’exercer une attraction sur les atomes Ă©lectrophiles voisins, en particulier les atomes d’hydrogĂšne : cette attraction constitue une liaison hydrogĂšne. Lorsque les orbitales qui unissent d’un cĂŽtĂ© l’atome d’hydrogĂšne Ă  la molĂ©cule de gauche et de l’autre cĂŽtĂ© les doublets Ă©lectroniques libres avec l’atome nuclĂ©ophile sont dans le mĂȘme axe, la liaison hydrogĂšne est plus forte. 2009 - 2010 Biologie MolĂ©culaire - Prs C. Housset et A. Raisonnier 31/207
  • 32. MolĂ©cules simples 1.15 Hybridation A - T BM 07/1 ‱ ‱ ‱ Lorsqu’un acide nuclĂ©ique est en solution les molĂ©cules forment des liaisons hydrogĂšnes associant les nuclĂ©otides deux par deux, de sorte qu’un nuclĂ©otide Ă  adĂ©nine se lie avec un nuclĂ©otide Ă  thymine (ou Ă  uracile dans un RNA) et un nuclĂ©otide Ă  guanine avec un nuclĂ©otide Ă  cytosine. On dĂ©signe cette liaison sous le terme d’hybridation. L’hybridation adĂ©nine-thymine est moins stable (2 liaisons hydrogĂšne, -21 kJ) que celle entre guanine et cytosine. 32/207 Biologie MolĂ©culaire - Prs C. Housset et A. Raisonnier 2009 - 2010
  • 33. MolĂ©cules simples 1.16 Hybridation G - C BM 07/2 ‱ ‱ ‱ Lorsqu’un acide nuclĂ©ique est en solution les molĂ©cules forment des liaisons hydrogĂšnes associant les nuclĂ©otides deux par deux, de sorte qu’un nuclĂ©otide Ă  adĂ©nine se lie avec un nuclĂ©otide Ă  thymine (ou Ă  uracile dans un RNA) et un nuclĂ©otide Ă  guanine avec un nuclĂ©otide Ă  cytosine. On dĂ©signe cette liaison sous le terme d’hybridation. L’hybridation guanine-cytosine est plus stable (3 liaisons hydrogĂšne, -63 kJ) que celle entre adĂ©nine et thymine. 2009 - 2010 Biologie MolĂ©culaire - Prs C. Housset et A. Raisonnier 33/207
  • 34. MolĂ©cules simples 34/207 Biologie MolĂ©culaire - Prs C. Housset et A. Raisonnier 2009 - 2010
  • 35. Les acides nuclĂ©iques Chapitre 2 Les acides nuclĂ©iques 2009 - 2010 Biologie MolĂ©culaire - Prs C. Housset et A. Raisonnier 35/207
  • 36. Les acides nuclĂ©iques 2.1 Acide ribonuclĂ©ique BM 08 ‱ ‱ ‱ Pour former un acide ribonuclĂ©ique les nuclĂ©otides (GMP, AMP, UMP, CMP), sont condensĂ©s les uns sur les autres avec des liaisons phosphodiester entre le carbone 3’ d’un premier nuclĂ©otide et le carbone 5’ du nuclĂ©otide suivant. De sorte que ces liaisons dĂ©finissent un sens Ă  la molĂ©cule : le dĂ©but Ă©tant le nuclĂ©otide dont le phosphate en 5’ ne serait liĂ© Ă  aucun autre nuclĂ©otide et la fin correspond au nuclĂ©otide dont la fonction alcool en 3’ n’est pas estĂ©rifiĂ©e. Selon leurs fonctions, on distingue plusieurs espĂšces d’acides ribonuclĂ©iques : — rRNA = acide ribonuclĂ©ique ribosomique, qui participe Ă  la structure des ribosomes ; — tRNA = acide ribonuclĂ©ique de transfert, transporteur des acides aminĂ©s activĂ©s pour la traduction ; — mRNA = acide ribonuclĂ©ique messager, produit de la transcription d’un gĂšne qui porte l’information Ă  traduire. 36/207 Biologie MolĂ©culaire - Prs C. Housset et A. Raisonnier 2009 - 2010
  • 37. Les acides nuclĂ©iques 2.2 Les extrĂ©mitĂ©s 5’ et 3’ d’un acide nuclĂ©ique BM 08/1 ‱ ‱ Le premier nuclĂ©otide de la chaĂźne porte, par une liaison ester sur le carbone 5’ de son ribose un phosphate dont les deux autres fonctions acides ne sont pas estĂ©rifiĂ©es. C’est l’extrĂ©mitĂ© 5’-phosphate terminale de l’acide nuclĂ©ique, qu’on dĂ©signe par convention comme le dĂ©but de la sĂ©quence ou du fragment d’acide nuclĂ©ique. Le dernier nuclĂ©otide de la chaĂźne porte une fonction alcool sur le carbone 3’ de son ribose. Cette fonction alcool n’est pas pas estĂ©rifiĂ©e. C’est l’extrĂ©mitĂ© 3’-OH terminale de l’acide nuclĂ©ique, qu’on dĂ©signe par convention comme la fin de la sĂ©quence ou du fragment d’acide nuclĂ©ique. 2009 - 2010 Biologie MolĂ©culaire - Prs C. Housset et A. Raisonnier 37/207
  • 38. Les acides nuclĂ©iques 2.3 Structure secondaire du RNA BM 09/1 ‱ Le RNA diffĂšre du DNA par plusieurs caractĂšres : 1. 2. 3. 4. 38/207 il est plus court (70 Ă  10 000 nuclĂ©otides) le squelette de pentoses et de phosphates contient du ribose Ă  la place du dĂ©soxyribose parmi les bases azotĂ©es l’uracile (U) remplace la thymine (T) Les RNA sont simple brin mais certaines rĂ©gions sont appariĂ©es sur une courte distance par leurs bases complĂ©mentaires selon un ajustement au hasard (Ă©pingles Ă  cheveux). Biologie MolĂ©culaire - Prs C. Housset et A. Raisonnier 2009 - 2010
  • 39. Les acides nuclĂ©iques 2.4 Acides ribonuclĂ©iques BM 10 ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ Il existe de nombreuses molĂ©cules d’acides ribonuclĂ©iques dans presque tous les compartiments de la cellule et ayant des fonctions variĂ©es. Certains (rRNA) font partie de la structure des ribonuclĂ©oprotĂ©ines du ribosome, particule responsable de la synthĂšse des protĂ©ines. D’autres sont des coenzymes transporteurs d’acides aminĂ©s pour la synthĂšse des protĂ©ines, ce sont les tRNA. Certains, beaucoup plus rares, participent Ă  la structure de ribonuclĂ©oprotĂ©ines diverses, responsable de l’excision-Ă©pissage des transcrits, de la sĂ©lection des polyribosomes liĂ©s pour l’adressage des protĂ©ines ou encore d’autres activitĂ©s enzymatiques du mĂ©tabolisme (ex. : ΔALA synthĂ©tase). Enfin les mRNA sont les produits de la transcription des gĂšnes, grĂące auxquels les ribosomes reçoivent l’information nĂ©cessaire Ă  la synthĂšse des protĂ©ines. 2009 - 2010 Biologie MolĂ©culaire - Prs C. Housset et A. Raisonnier 39/207
  • 40. Les acides nuclĂ©iques 2.5 Acide dĂ©soxyribonuclĂ©ique BM 11 ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ Les molĂ©cules d’acide dĂ©soxyribonuclĂ©iques sont formĂ©es de deux chaĂźnes dont les nuclĂ©otides sont hybridĂ©s deux Ă  deux sur toute la longueur. Les deux chaĂźnes sont antiparallĂšles, c’est Ă  dire que l’extrĂ©mitĂ© 5’ de l’une est du cĂŽtĂ© de l’extrĂ©mitĂ© 3’ de l’autre. Pour que tous les nuclĂ©otides puissent s’hybrider ; il faut que l’ordre dans lequel ils sont liĂ©s ensemble soit complĂ©mentaire de la chaĂźne opposĂ©e. Les bases azotĂ©es liĂ©es par les liaisons hydrogĂšnes sont tournĂ©es vers l’intĂ©rieur, tandis que les riboses et les acides phosphoriques, hydrophiles sont tournĂ©s vers l’extĂ©rieur. La chaleur peut dissocier les deux chaĂźnes : c’est la fusion du DNA. Cette fusion est rĂ©versible : les deux chaĂźnes peuvent s’hybrider Ă  nouveau. 40/207 Biologie MolĂ©culaire - Prs C. Housset et A. Raisonnier 2009 - 2010
  • 41. Les acides nuclĂ©iques 2.6 La double hĂ©lice (modĂšle rubans) BM 11/1 ‱ ‱ ‱ La structure secondaire du DNA est telle que les deux brins sont enroulĂ©s l’un autour de l’autre. Chacun des deux brins est orientĂ© (5’→3’) dans le sens opposĂ© Ă  celui de l’autre brin (3’→5’). On dit qu’ils sont antiparallĂšles. Les bases azotĂ©es sont tournĂ©es vers l’intĂ©rieur de la double hĂ©lice de façon Ă  ce que chacune s’hybride avec une base de l’autre brin (A avec T, C avec G, etc..). On dit que les bases successives de chacun des brins sont complĂ©mentaires. La double hĂ©lice a un « pas » de 3,4 nm c’est Ă  dire qu’il y a environ 10 paires de nuclĂ©otides pour chaque tour d’hĂ©lice. 2009 - 2010 Biologie MolĂ©culaire - Prs C. Housset et A. Raisonnier 41/207
  • 42. Les acides nuclĂ©iques 2.7 La double hĂ©lice (travers) BM 11/2 ‱ Une vue perspective de la double hĂ©lice montre bien comment les bases azotĂ©es sont parallĂšles entre elles, leurs noyaux empilĂ©s comme des assiettes au centre de la double hĂ©lice. 42/207 Biologie MolĂ©culaire - Prs C. Housset et A. Raisonnier 2009 - 2010
  • 43. Les acides nuclĂ©iques 2.8 La double hĂ©lice (axe) BM 11/3 ‱ ‱ ‱ Lorsqu’on reprĂ©sente la double hĂ©lice selon son axe, on met en Ă©vidence deux particularitĂ©s. L’ensemble des dĂ©soxyriboses et des phosphates se trouve Ă  l’extĂ©rieur de la molĂ©cule et les fonctions acides des phosphates sont orientĂ©es vers l’extĂ©rieur. Les bases azotĂ©es sont tournĂ©es vers l’intĂ©rieur de la double hĂ©lice et unies Ă  la base complĂ©mentaire par des liaisons hydrogĂšne. Les nuclĂ©otides complĂ©mentaires n’étant pas tout Ă  fait diamĂ©tralement opposĂ©s, l’axe de l’hĂ©lice est vide. 2009 - 2010 Biologie MolĂ©culaire - Prs C. Housset et A. Raisonnier 43/207
  • 44. Les acides nuclĂ©iques 2.9 Surenroulement BM 12 ‱ ‱ ‱ ‱ Lors de la transcrition ou de la rĂ©plication, l’hĂ©lice du DNA est ouverte par une topoisomĂ©rase (hĂ©licase) qui permet aux enzymes l’accĂšs au brin modĂšle. Le fait de sĂ©parer les bases complĂ©mentaires et les deux brins de la double hĂ©lice sur plusieurs dizaines de nuclĂ©otides se traduit par un resserrement des tours d’hĂ©lice de part et d’autre de la boucle ainsi ouverte. Ce surenroulement nĂ©cessite l’intervention d’une topoisomĂ©rase qui va desserrer les tours d’hĂ©lice en coupant un brin ou les deux brins du DNA, puis en les faisant tourner l’un autour de l’autre jusqu’à revenir Ă  10 nuclĂ©otides par tour d’hĂ©lice. Des protĂ©ines de stabilisation du DNA simple brin viennent se fixer sur la partie dĂ©roulĂ©e pour protĂ©ger la molĂ©cule. 44/207 Biologie MolĂ©culaire - Prs C. Housset et A. Raisonnier 2009 - 2010
  • 45. Les acides nuclĂ©iques 2.10 NuclĂ©osome BM 12/1 ‱ ‱ ‱ ‱ Le DNA a besoin d’ĂȘtre protĂ©gĂ© par des protĂ©ines lorsqu’il n’est pas utilisĂ© comme modĂšle pour l’expression des gĂšnes ou la rĂ©plication. Cette protection se fait par enroulement autour de protĂ©ines basiques (cationiques) capables de se lier avec le DNA qui est un polyanion. Des octamĂšres d’histones sont au centre de particules qu’on trouve tous les 200 nuclĂ©otides et autour desquels le DNA s’enroule. La structure Ă©voque un « collier de perles ». Le DNA ainsi liĂ© aux histones est protĂ©gĂ© contre l’action des enzymes. Une endonuclĂ©ase peut digĂ©rer le DNA entre les « perles » et dĂ©tacher des particules de 11 nm de diamĂštre appelĂ©es nuclĂ©osomes. Chaque nuclĂ©osome est constituĂ© d’un fragment de DNA de 145 paires de nuclĂ©otides et de huit molĂ©cules d’histones. 2009 - 2010 Biologie MolĂ©culaire - Prs C. Housset et A. Raisonnier 45/207
  • 46. Les acides nuclĂ©iques 2.11 Fibre de chromatine BM 12/2 ‱ ‱ ‱ Le DNA qui entoure chaque nuclĂ©osome et le relie en « collier de perles » aux nuclĂ©osomes suivants, forme la trame d’une structure hĂ©licoĂŻdale qui enroule les colliers de perles sur euxmĂȘmes. On dĂ©crit aussi cette structure comme un solĂ©noĂŻde. Le diamĂštre de cette hĂ©lice est de 30 nm et forme une grande partie de la chromatine dite « compactĂ©e » oĂč le DNA n’est pas accessible. Toutefois, des sĂ©quences reconnues spĂ©cifiquement par des protĂ©ines de liaison au DNA interrompent de place en place cette structure compacte. 46/207 Biologie MolĂ©culaire - Prs C. Housset et A. Raisonnier 2009 - 2010
  • 47. Les acides nuclĂ©iques 2.12 Condensation et hydrolyse des nuclĂ©otides BM 13 ‱ ‱ ‱ La croissance des brins d’acides nuclĂ©iques se fait toujours par leur extrĂ©mitĂ© 3’-OH terminale. La condensation se fait Ă  partir d’un substrat « activĂ© » : un des nuclĂ©osides triphosphates. La rupture d’une liaison riche en Ă©nergie fournira l’énergie nĂ©cessaire Ă  la condensation. Le nuclĂ©oside monophosphate restant sera estĂ©rifiĂ© par une fonction acide de son phosphate sur la fonction alcool libre du carbone 3’ du ribose qui constitue l’extrĂ©mitĂ© de l’acide nuclĂ©ique. Inversement, en ajoutant une molĂ©cule d’eau sur cette liaison ester, on provoquera une rĂ©action d’hydrolyse qui dĂ©tachera le dernier nuclĂ©otide et libĂ©rera le carbone 3’ du nuclĂ©otide prĂ©cĂ©dent. 2009 - 2010 Biologie MolĂ©culaire - Prs C. Housset et A. Raisonnier 47/207
  • 48. Les acides nuclĂ©iques 2.13 ComplĂ©mentaritĂ© des bases BM 13/1 ‱ ‱ ‱ ‱ L’hybridation des nuclĂ©otides complĂ©mentaires peut se faire sur toute la longueur d’un brin d’acide nuclĂ©ique : par des liaisons hydrogĂšne, on associe systĂ©matiquement les C avec des G et les G avec des C, les A avec des T et les T avec des A. En rĂ©unissant tous les nuclĂ©otides ainsi associĂ©s par des liaisons phosphodiester on constitue une sĂ©quence complĂ©mentaire de la sĂ©quence originale. Ces deux sĂ©quences sont obligatoirement orientĂ©es dans des sens opposĂ©s : on dit qu’elle sont antiparallĂšles. De cette façon, grĂące Ă  des enzymes spĂ©cifiques, une sĂ©quence d’acide nuclĂ©ique dite « originale » est capable de diriger la synthĂšse d’une sĂ©quence d’acide nuclĂ©ique complĂ©mentaire. Dans un second temps, cette sĂ©quence complĂ©mentaire isolĂ©e, sera elle aussi capable de diriger la synthĂšse de la sĂ©quence originale dont elle est le complĂ©ment. 48/207 Biologie MolĂ©culaire - Prs C. Housset et A. Raisonnier 2009 - 2010
  • 49. BiosynthĂšse des macromolĂ©cules Partie II BiosynthĂšse des macromolĂ©cules Rappel des objectifs Transcription et rĂ©gulation de l’expression des gĂšnes ‱ ‱ ‱ ‱ DĂ©finir1 les termes : gĂšne, transcription, brin sens, promoteur, exon, intron, coiffe, queue poly-A, excision-Ă©pissage. Montrer le mĂ©canisme2 de la transcription d’un gĂšne, en distinguant les Ă©tapes d’initiation, d’élongation et de terminaison. Montrer les mĂ©canismes de la rĂ©gulation de la transcription. Donner un exemple de rĂ©gulation d’un gĂšne eucaryote sous le contrĂŽle d’une grande voie endocrinienne (exemples : CREB, GlucocorticoidRE). EnumĂ©rer et dĂ©crire les principales modifications post-transcriptionnelles : enzyme coiffante, polyadĂ©nylation, Ă©dition, excision-Ă©pissage. Donner un exemple d’expression alternative d’un gĂšne eucaryote. L’étudiant doit ĂȘtre capable de dĂ©finir un certain nombre de termes indispensables Ă  la comprĂ©hension de la transcription : brin sens et brin antisens, RNA polymĂ©rase, promoteur, initiation de la transcription, Ă©longation, terminaison. Il doit savoir dĂ©crire le mĂ©canisme biochimique de la RNA polymĂ©rase et mentionner les rĂŽles spĂ©cifiques des trois types de polymĂ©rases impliquĂ©es dans la transcription chez les eucaryotes. Il doit savoir commenter un schĂ©ma rĂ©sumant de façon intĂ©grĂ©e la rĂ©gulation d’un gĂšne dont la transcription est sous le contrĂŽle d’un messager agissant sur un rĂ©cepteur membranaire (exemple de CREB) ou d’un messager interagissant avec un rĂ©cepteur nuclĂ©aire (hormones stĂ©roĂŻdiennes). En ce qui concerne les modifications post-transcriptionnelles, il doit simplement pouvoir dĂ©finir ce qu’est une coiffe, une polyadĂ©nylation ou l’épissage (Ă©ventuellement alternatif) en identifiant et en explicitant les mĂ©canismes molĂ©culaires mis en jeu. Traduction ‱ DĂ©finir les termes : traduction, codon et anticodon, polyribosome, signal-peptide. 1. DĂ©finir : prĂ©ciser dans une phrase concise l’essence d’un objet ou les limites d’un concept en excluant toute notion Ă©trangĂšre et en comprenant toutes les variations possibles de l’objet ou du concept cernĂ©. 2. Montrer le mĂ©canisme (d’une rĂ©action) ou DĂ©crire les Ă©tapes (d’une voie mĂ©tabolique) : dĂ©finir les corps chimiques en prĂ©sence, Ă©crire et Ă©quilibrer la (les) rĂ©action(s) ; faire le bilan chimique et Ă©nergĂ©tique. 2009 - 2010 Biologie MolĂ©culaire - Prs C. Housset et A. Raisonnier 49/207
  • 50. BiosynthĂšse des macromolĂ©cules ‱ ‱ ‱ Montrer le mĂ©canisme de la traduction d’un messager, en distinguant les Ă©tapes d’initiation, d’élongation et de terminaison. Montrer les mĂ©canismes de la rĂ©gulation de la traduction. Donner un exemple1 d’antibiotique intervenant sur la rĂ©gulation de la traduction des procaryotes. EnumĂ©rer et dĂ©crire les principales modifications post-traductionnelles (en complĂ©ment de ce qui aura Ă©tĂ© traitĂ© dans le thĂšme 2) L’étudiant doit ĂȘtre capable de dĂ©finir un certain nombre de caractĂ©ristiques ou de termes indispensables Ă  la comprĂ©hension de la traduction : aminoacyl-tRNA synthĂ©tase, sens de la traduction, codon, anticodon, codon d’initiation, code gĂ©nĂ©tique, ribosomes, polyribosomes. Sur un schĂ©ma synthĂ©tique dĂ©crivant le mĂ©canisme de la traduction, il doit ĂȘtre capable d’identifier et d’expliciter les grandes Ă©tapes mises en jeu. Il doit avoir la notion que chacune des Ă©tapes de la traduction chez les procaryotes peut ĂȘtre la cible d’antibiotiques, mais aucune connaissance spĂ©cifique ne peut lui ĂȘtre demandĂ©e, sauf des exercices de rĂ©flexion oĂč ces donnĂ©es lui seraient rappelĂ©es. Il doit pouvoir expliquer en termes simples la diffĂ©rence entre les protĂ©ines Ă  localisation cytoplasmique et celles qui empruntent la voie de sĂ©crĂ©tion, en prĂ©cisant les notions de peptide-signal et de modifications post-traductionnelles. RĂ©plication et rĂ©paration du DNA ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ DĂ©finir les termes : rĂ©plication, rĂ©paration. Montrer le mĂ©canisme enzymatique d’une fourche de rĂ©plication. DĂ©crire les diffĂ©rentes rĂ©actions catalysĂ©es par les DNA polymĂ©rases. DĂ©crire un exemple de mĂ©canisme de rĂ©paration des mĂ©sappariements. DĂ©crire la rĂ©plication du DNA linĂ©aire et le rĂŽle d’une tĂ©lomĂ©rase. DĂ©crire l’activitĂ© de la transcriptase inverse et donner un exemple de ses consĂ©quences physiopathologiques. L’étudiant doit pouvoir citer et expliciter les grandes caractĂ©ristiques de la rĂ©plication : semi-conservative, continue/discontinue selon le brin, dĂ©butant Ă  une mĂȘme origine. Il doit pouvoir citer les principales protĂ©ines impliquĂ©es successivement dans la rĂ©plication chez les eucaryotes et prĂ©ciser leur rĂŽle : hĂ©licases, protĂ©ines de liaison au DNA simple brin, topoisomĂ©rases, primase, DNA polymĂ©rases, ligase. L’étudiant doit savoir illustrer la notion de fidĂ©litĂ© de la rĂ©plication en explicitant les principaux mĂ©canismes mis en jeu (activitĂ© 3’-exonuclĂ©asique des DNA polymĂ©rases, rĂ©paration des mĂ©sappariements). Il doit ĂȘtre capable de rĂ©soudre le problĂšme posĂ© par la rĂ©plication des DNA linĂ©aires en expliquant le rĂŽle des tĂ©lomĂ©rases. Il doit savoir dĂ©crire les propriĂ©tĂ©s de la transcriptase inverse sans entrer dans les dĂ©tails de la rĂ©plication des rĂ©trovirus. ‱ Donner un exemple de rĂ©paration du DNA lĂ©sĂ©. En appliquant ses connaissances acquises des principales enzymes agissant sur le DNA, 1. Donner un exemple : choisir, dĂ©crire et expliquer une situation dans laquelle un concept ou un corps dĂ©fini joue le rĂŽle principal et met en Ă©vidence ses propriĂ©tĂ©s essentielles. 50/207 Biologie MolĂ©culaire - Prs C. Housset et A. Raisonnier 2009 - 2010
  • 51. BiosynthĂšse des macromolĂ©cules auxquelles seront ajoutĂ©es Ă  l’occasion les glycosylases, l’étudiant doit savoir reconnaĂźtre sur un schĂ©ma les interventions successives des enzymes impliquĂ©es dans la rĂ©paration par excision de nuclĂ©otides. Recombinaison Sans avoir Ă  reproduire le modĂšle de Holliday qui lui aura Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©, l’étudiant doit ĂȘtre capable de dĂ©finir le processus d’échange de segments de DNA homologues sur des schĂ©mas simples et de mentionner l’implication de la recombinaison dans des phĂ©nomĂšnes fondamentaux tels que le « crossing-over ». 2009 - 2010 Biologie MolĂ©culaire - Prs C. Housset et A. Raisonnier 51/207
  • 52. BiosynthĂšse des macromolĂ©cules 52/207 Biologie MolĂ©culaire - Prs C. Housset et A. Raisonnier 2009 - 2010
  • 53. DNA DĂ©finitions Chapitre 3 DNA DĂ©finitions 2009 - 2010 Biologie MolĂ©culaire - Prs C. Housset et A. Raisonnier 53/207
  • 54. DNA DĂ©finitions 3.1 La double hĂ©lice BM 21 ‱ ‱ L’acide dĂ©soxyribonuclĂ©ique (ADN ou DNA) est constituĂ© de deux chaĂźnes de nuclĂ©osides monophosphates liĂ©s chacun par une liaison ester entre son carbone 3’ (alcool secondaire) et le carbone 5’ (alcool primaire) du nuclĂ©otide suivant. Ces deux chaĂźnes de nuclĂ©otides sont unies entre elles par des liaisons hydrogĂšnes pour former un hybride en forme de double hĂ©lice (modĂšle de J.D. Watson et F.H.C. Crick, 1953) dont les deux brins sont : — — ‱ antiparallĂšles : l’un est constituĂ© d’un enchaĂźnement commençant Ă  gauche et se poursuivant vers la droite, l’autre commençant Ă  droite et se poursuivant vers la gauche ; complĂ©mentaires : chaque adĂ©nine (A) d’un des deux brins est liĂ©e par deux liaisons hydrogĂšne avec une thymine (T) de l’autre brin, et chaque guanine (G) d’un brin est liĂ©e par trois liaisons hydrogĂšne avec une cytosine (C) de l’autre brin. De sorte que si on dĂ©signe les nuclĂ©otides par les lettres A, C, G et T en fonction des bases azotĂ©es qu’ils contiennent, on peut lire sur cette figure le texte suivant : ...AGAGTCGTCTCGAGTCA... ...TCTCAGCAGAGCTCAGT... 54/207 Biologie MolĂ©culaire - Prs C. Housset et A. Raisonnier 2009 - 2010
  • 55. DNA DĂ©finitions 3.2 SĂ©quence d’un gĂšne (apoA-II) BM 22 ‱ ‱ ‱ ‱ Ecrire Ă  la suite les lettres A, C, G et T dans l’ordre oĂč on rencontre les nuclĂ©otides sur l’un des brins du DNA de l’extrĂ©mitĂ© 5’ Ă  l’extrĂ©mitĂ© 3’ aboutit Ă  un texte indĂ©chiffrable (voir l’image). Pourtant sur cette diapositive le texte ainsi transcrit contient toute l’information nĂ©cessaire pour la synthĂšse d’une protĂ©ine (l’apolipoprotĂ©ine A-II). C’est pourquoi on appelle ce brin de DNA le brin « sens ». L’autre brin est le brin complĂ©mentaire ou brin « antisens ». L’ensemble de l’information gĂ©nĂ©tique transmise par chacun des parents Ă  un enfant (gĂ©nome haploĂŻde) peut s’écrire ainsi en 3 milliards de lettres (une bibliothĂšque de 7000 livres de 300 pages chacun !) Les protĂ©ines du noyau savent chercher sur les brins de la double hĂ©lice du DNA des suites de lettres (sĂ©quences) sur lesquelles elles se fixent spĂ©cifiquement. Les effets de cette fixation de protĂ©ines sur le DNA vont permettre l’expression de l’information contenue dans le DNA pour faire vivre un individu. 2009 - 2010 Biologie MolĂ©culaire - Prs C. Housset et A. Raisonnier 55/207
  • 56. DNA DĂ©finitions 3.3 GĂšne BM 23 ‱ ‱ ‱ Pour permettre la biosynthĂšse d’une protĂ©ine, il doit y avoir dans la structure du DNA d’un sujet, une sĂ©quence de nuclĂ©otides qui constitue le gĂšne de cette protĂ©ine. Dans la sĂ©quence du gĂšne on distingue des sĂ©quences en amont (Ă©lĂ©ments rĂ©gulateurs, promoteur), un site d’initiation de la transcription, une suite variable d’exons et d’introns : exons non-traduits ou traduits, introns comportant Ă©ventuellement d’autres sĂ©quences rĂ©gulatrices, et enfin la fin de la transcription Ă  la fin du dernier exon. L’ensemble des mĂ©canismes qui Ă  partir de la sĂ©quence du gĂšne conduisent Ă  la production d’un acide ribonuclĂ©ique ou d’une protĂ©ine est dĂ©signĂ© sous le terme d’expression de ce gĂšne. 56/207 Biologie MolĂ©culaire - Prs C. Housset et A. Raisonnier 2009 - 2010
  • 57. DNA DĂ©finitions 3.4 Expression d’un gĂšne BM 23/1 ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ L’expression d’un gĂšne est une suite de synthĂšses chimiques et de rĂ©actions aboutissant Ă  la production d’un acide ribonuclĂ©ique ou d’une protĂ©ine. Dans un premier temps a lieu la synthĂšse d’un acide ribonuclĂ©ique, dont la sĂ©quence est complĂ©mentaire d’un des deux brins du gĂšne donc identique Ă  celle de l’autre brin : c’est la transcription. La sĂ©quence de l’acide ribonuclĂ©ique est identique Ă  celle du brin sens et orientĂ©e dans le mĂȘme sens. Elle se construit de 5’ vers 3’ en complĂ©mentaritĂ© de celle qui est « lue » sur le brin antisens. AprĂšs des rĂ©actions de maturation le transcrit primaire (RNA) devient RNA messager (mRNA) et sort du noyau vers le cytoplasme. Dans le second temps, le RNA messager est « lu » par groupe de trois nuclĂ©otides (lettres) grĂące Ă  un RNA complĂ©mentaire qui porte l’acide aminĂ© correspondant. La « lecture » du mRNA se fait de 5’ vers 3’ et la synthĂšse de la protĂ©ine se fait en mĂȘme temps de l’extrĂ©mitĂ© NH2 terminale vers l’extrĂ©mitĂ© COOH terminale. AprĂšs des rĂ©actions de maturation, la protĂ©ine « mature » est prĂȘte Ă  remplir sa fonction dans la cellule. 2009 - 2010 Biologie MolĂ©culaire - Prs C. Housset et A. Raisonnier 57/207
  • 58. DNA DĂ©finitions 58/207 Biologie MolĂ©culaire - Prs C. Housset et A. Raisonnier 2009 - 2010
  • 59. La transcription Chapitre 4 La transcription 2009 - 2010 Biologie MolĂ©culaire - Prs C. Housset et A. Raisonnier 59/207
  • 60. La transcription 4.1 Transcription BM 24 ‱ ‱ L’expression du gĂ©nome aboutit Ă  la synthĂšse dans les cellules de macromolĂ©cules acides nuclĂ©iques et protĂ©ines, dont la structure primaire est dĂ©terminĂ©e par celle du DNA. Cette expression se fait par deux mĂ©canismes principaux : — la structure primaire du DNA s’exprime d’abord par la synthĂšse d’acides ribonuclĂ©iques dont la structure primaire est parallĂšle Ă  celle du DNA. C’est la transcription. — la structure transcrite sur certains RNA, dits « messagers », s’exprime enfin par la synthĂšse de protĂ©ines dont la structure primaire traduit en acides aminĂ©s l’information portĂ©e par la structure primaire du DNA. C’est la traduction. ‱ La transcription est conduite par plusieurs enzymes : — RNA-polymĂ©rase I qui synthĂ©tise les RNA cytoplasmiques : RNA ribosomiques (18 S5,8 S- 28 S) — RNA-polymĂ©rase II qui synthĂ©tise les RNA messagers qui contiennent l’information destinĂ©e Ă  la traduction et certains des snRNA — RNA-polymĂ©rase III qui synthĂ©tise les petits RNA (tRNA, rRNA 5 S, snRNA, 7SLRNA). 60/207 Biologie MolĂ©culaire - Prs C. Housset et A. Raisonnier 2009 - 2010
  • 61. La transcription 4.2 Promoteur BM 25 ‱ ‱ ‱ La derniĂšre ligne de cette image (en bleu) est la sĂ©quence du premier exon du gĂšne de l’apolipoprotĂ©ine A-II. Les 900 nuclĂ©otides qui prĂ©cĂšdent contiennent de nombreuses sĂ©quences reconnues par des protĂ©ines nuclĂ©aires qui permettent le dĂ©but de la transcription ou la rĂ©gulation de cette Ă©tape. On distingue en particulier : — vers -20 -30 (20 Ă  30 nuclĂ©otides en amont de l’exon 1 en direction de l’extrĂ©mitĂ© 5’ du brin sens) une sĂ©quence TATATA appelĂ©e « boĂźte TATA », qui est spĂ©cifiquement reconnue par la protĂ©ine TFIID, cofacteur de la RNA-polymĂ©rase II ; — vers -80 une sĂ©quence GGCCCATCCAT Ă  la fois « boĂźte CAT ou CAAT » et « boĂźte GC », sur laquelle viennent se fixer d’autres protĂ©ines de la transcription (CTF et Sp-1) ; — de nombreuses autres sĂ©quences (en jaune) oĂč se fixent des protĂ©ines rĂ©gulatrices de la transcription. Par exemple, une sĂ©quence TRE (TGACTCA) au dĂ©but de la troisiĂšme ligne de cette image, sur laquelle vont se fixer des protĂ©ines de la famille AP-1 pour activer la transcription. 2009 - 2010 Biologie MolĂ©culaire - Prs C. Housset et A. Raisonnier 61/207
  • 62. La transcription 4.3 Brins sens et antisens BM 25/1 ‱ ‱ ‱ Les gĂšnes sont situĂ©s sur les deux brins du DNA, de gauche Ă  droite ou de droite Ă  gauche, indiffĂ©remment. Ainsi les gĂšnes des apolipoprotĂ©ines A-I et C-III qui sont voisins sont orientĂ©s en sens opposĂ©s. Le dĂ©but du message (exon 1) est Ă  gauche pour l’apoA-I et Ă  droite pour l’apoC-III. Le message codĂ© doit ĂȘtre lu en commençant par le dĂ©but donc dans un sens diffĂ©rent pour ces deux gĂšnes. Pour servir de modĂšle la transcription doit faire la copie de la sĂ©quence d’un brin de DNA, qualifiĂ© de brin « sens » ; l’autre brin en est le complĂ©mentaire on le dit « antisens ». La transcription se fait en synthĂ©tisant un RNA complĂ©mentaire de la sĂ©quence du brin antisens, donc identique Ă  celle du brin sens. Lors de la formation du complexe d’initiation de la transcription la fixation de TFIID sur la boĂźte TATA se fait en premier et sur les deux brins de façon symĂ©trique. Lors de la fixation des autres protĂ©ines du complexe (NF-I ou NF-Y sur la boĂźte CAAT) il y a un brin sur lequel la boĂźte TATA est en aval (cĂŽtĂ© 3’) de la boĂźte CAAT, c’est le brin « sens » qui contient le message et un brin sur lequel la boĂźte CAAT est en aval (cĂŽtĂ© 3’) de la boÎte TATA, c’est le brin « antisens » qui doit servir de modĂšle pour la transcription. 62/207 Biologie MolĂ©culaire - Prs C. Housset et A. Raisonnier 2009 - 2010
  • 63. La transcription 4.4 RĂ©gulation de l’expression BM 26 ‱ ‱ La rĂ©gulation de toute voie mĂ©tabolique se fait principalement Ă  la premiĂšre rĂ©action pour ne pas synthĂ©tiser d’intermĂ©diaires inutiles. Pour l’expression d’un gĂšne, la rĂ©gulation Ă  lieu Ă  quatre niveaux : 1. 2. 3. 4. ‱ lors de la transcription lors de la maturation du transcrit lors de la traduction lors de l’activation de la protĂ©ine mature. Le point de contrĂŽle principal est la transcription : la RNA polymĂ©rase est l’enzyme-clĂ© de l’expression d’un gĂšne. 2009 - 2010 Biologie MolĂ©culaire - Prs C. Housset et A. Raisonnier 63/207
  • 64. La transcription 4.5 Cis et trans rĂ©gulateurs BM 26/1 ‱ ‱ ‱ Les sĂ©quences de nuclĂ©otides du promoteur (facteurs cis-rĂ©gulateurs) sont reconnues par une classe de protĂ©ines spĂ©cifiques (facteurs trans-rĂ©gulateurs) dont la structure permet une liaison avec le DNA (DNA binding proteins). Les facteurs trans-rĂ©gulateurs ont des effets sur la vitesse de la transcription : activateurs (sĂ©quences enhancer) ou inhibiteurs (sĂ©quences silencer). Leur liaison avec le DNA dĂ©pend le plus souvent de circonstances physiologiques qui induisent ou rĂ©priment l’expression du gĂšne. Il existe des Ă©lĂ©ments essentiels et prĂ©sents dans la plupart des gĂšnes : — — ‱ ‱ ‱ Ă©lĂ©ment principal comme la boĂźte TATA, Ă©lĂ©ments de base comme l’octamĂšre reconnu par le facteur OCT-1 prĂ©sent dans presque toutes les cellules. Il existe des Ă©lĂ©ments qui rĂ©pondent Ă  des facteurs dont la prĂ©sence dĂ©pend des signaux qui parviennent Ă  la cellules, principalement les hormones comme l’insuline ou les second messagers comme l’AMP cyclique. Il y a encore des Ă©lĂ©ments spĂ©cifiques d’un type cellulaire permettant l’expression diffĂ©rente des gĂšnes dans chaque tissu. Ainsi, le promoteur de la lipoprotĂ©ine lipase contient la boĂźte TATA, des Ă©lĂ©ments du promoteur de base, des Ă©lĂ©ments de rĂ©ponse aux hormones et des Ă©lĂ©ments d’expression tissulaire spĂ©cifique. Dans le promoteur des gĂšnes il y a souvent 20 ou 30 sites de fixation pour des fac- 64/207 Biologie MolĂ©culaire - Prs C. Housset et A. Raisonnier 2009 - 2010
  • 65. La transcription teurs trans-rĂ©gulateurs dont beaucoup ont un effet inducteur ou rĂ©presseur sur l’expression du gĂšne. 2009 - 2010 Biologie MolĂ©culaire - Prs C. Housset et A. Raisonnier 65/207
  • 66. La transcription 4.6 DNA binding proteins BM 26/2 ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ Les protĂ©ines qui reconnaissent et se lient au DNA (DNA binding proteins) sont des enzymes, des protĂ©ines de structure, des facteurs de transcription et des Ă©lĂ©ments trans-rĂ©gulateurs. Dans la structure spatiale de ces protĂ©ines, on reconnaĂźt des domaines propres Ă  cette liaison spĂ©cifique : Le domaine hĂ©lice-boucle-hĂ©lice permet le lien spĂ©cifique des hĂ©lices α avec les nuclĂ©otides dans le grand sillon sur une longueur de 10 paires de bases environ. Les doigts de Zinc sont des domaines formĂ©s d’un ion Zn++ tĂ©tracoordonnĂ© avec deux histidines (H) et deux cystĂ©ines (C) de la protĂ©ine. Chaque doigt de Zinc se lie Ă  cinq nuclĂ©otides dans le grand sillon du DNA. Il y a souvent plusieurs doigts de Zinc Ă  la suite dans la mĂȘme protĂ©ine. Certaines protĂ©ines ont un domaine riche en acides aminĂ©s basiques (K,R) qui se lie aux phosphates des nuclĂ©otides. Ces protĂ©ines se lient Ă  des sĂ©quences rĂ©pĂ©tĂ©es inverses sur le DNA, lorsqu’elles sont associĂ©es en dimĂšres par la liaison hydrophobe de deux domaines riches en leucine (fermeture « Eclair » Ă  leucines). 66/207 Biologie MolĂ©culaire - Prs C. Housset et A. Raisonnier 2009 - 2010
  • 67. La transcription 4.7 Interaction ProtĂ©ine DNA BM 26/21 ‱ ‱ ‱ ‱ Les protĂ©ines rĂ©gulatrices (facteurs trans-rĂ©gulateurs) ont la capacitĂ© de se lier de façon spĂ©cifique Ă  de courtes sĂ©quences de DNA et de rĂ©guler de façon positive ou nĂ©gative la transcription d’un gĂšne. Dans la plupart des cas la protĂ©ine s’insĂšre dans le grand sillon de l’hĂ©lice et rĂ©alise une sĂ©rie de contacts molĂ©culaires avec les paires de bases. La liaison avec le DNA se fait par l’intermĂ©diaire de plusieurs types interactions (liaisons hydrogĂšne, liaisons ioniques ou interactions hydrophobes). Ici on a reprĂ©sentĂ© un point de contact entre un rĂ©sidu asparagine d’une protĂ©ine rĂ©gulatrice et une adĂ©nine d’un brin du DNA. L’interaction DNA-protĂ©ine comporte 10 Ă  20 de ces points de contact, impliquant chacun un acide aminĂ©. 2009 - 2010 Biologie MolĂ©culaire - Prs C. Housset et A. Raisonnier 67/207
  • 68. La transcription 4.8 RĂ©cepteurs nuclĂ©aires BM 26/22 ‱ ‱ ‱ Les hormones stĂ©roĂŻdes, thyroĂŻdiennes et les rĂ©tinoĂŻdes se lient Ă  des protĂ©ines qu’on appelle rĂ©cepteurs nuclĂ©aires. Ces rĂ©cepteurs nuclĂ©aires forment une famille de protĂ©ines homologues se liant au DNA. L’ensemble hormone-rĂ©cepteur constitue un facteur trans-rĂ©gulateur. Les sĂ©quences de DNA qu’ils reconnaissent (Ă©lĂ©ments cis-rĂ©gulateurs) sont des rĂ©pĂ©titions de six nuclĂ©otides directes (dans le mĂȘme sens) ou inversĂ©es, sĂ©parĂ©es par quelques nuclĂ©otides. 68/207 Biologie MolĂ©culaire - Prs C. Housset et A. Raisonnier 2009 - 2010
  • 69. La transcription 4.9 RĂ©gulation du jeĂ»ne BM 26/3 ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ Au cours du jeĂ»ne le taux de glucose dans le sang diminue (hypoglycĂ©mie). Le cerveau dont le nutriment majeur est le glucose rĂ©agit en faisant sĂ©crĂ©ter par l’hypophyse une stimuline : la corticotrophine (ou ACTH). Celle-ci provoque la sĂ©crĂ©tion d’une hormone par les surrĂ©nales : le cortisol. Le cortisol agit dans le foie en se liant avec une protĂ©ine spĂ©cifique : le rĂ©cepteur du cortisol. Cette protĂ©ine liĂ©e Ă  l’hormone constitue un facteur trans-rĂ©gulateur. Le facteur transrĂ©gulateur va dans le noyau des hĂ©patocytes se lier au DNA au niveau du promoteur de certains gĂšnes qui ont un Ă©lĂ©ment cis-rĂ©gulateur spĂ©cifique : le GRE (glucocorticoid responsive element). La liaison du facteur trans-rĂ©gulateur (protĂ©ine + hormone) sur la sĂ©quence de l’élĂ©ment cisrĂ©gulateur (sĂ©quence AGAACA) va activer la transcription du gĂšne en aval de ce promoteur, d’oĂč une synthĂšse accrue de messager. Les messagers ainsi produits vont induire la synthĂšse d’enzymes appartenant Ă  la voie de la gluconĂ©ogĂ©nĂšse. L’augmentation du taux de ces enzymes dans les hĂ©patocytes va permettre la transformation des acides aminĂ©s en glucose qui sera sĂ©crĂ©tĂ© dans la circulation et gagnera le cerveau : la glycĂ©mie va remonter. 2009 - 2010 Biologie MolĂ©culaire - Prs C. Housset et A. Raisonnier 69/207
  • 70. La transcription 4.10 RĂ©gulation de l’effort BM 26/4 ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ Les stress provoquent la mise en Ă©veil de l’organisme et sa prĂ©paration Ă  l’effort physique qui nĂ©cessite l’utilisation du glycogĂšne pour la contraction musculaire. Le cerveau active les mĂ©dullosurrĂ©nales par voie nerveuse pour produire de l’adrĂ©naline. Si le taux de glucose dans le sang est bas (hypoglycĂ©mie), le pancrĂ©as sĂ©crĂšte du glucagon. Ces deux hormones agissent sur les muscles et sur le foie en activant la synthĂšse de l’AMP cyclique. Ce dernier est un activateur de la protĂ©ine kinase A qui est capable de phosphoryler la CREB (cyclic AMP responsive element binding protein). La CREB phosphorylĂ©e constitue un facteur trans-rĂ©gulateur. Le facteur trans-rĂ©gulateur (CREB-P) va dans le noyau des cellules se lier au DNA au niveau du promoteur de certains gĂšnes qui ont un Ă©lĂ©ment cis-rĂ©gulateur spĂ©cifique : le CRE (cyclic AMP responsive element). La liaison du facteur trans-rĂ©gulateur (CREB phosphorylĂ©e) sur la sĂ©quence de l’élĂ©ment cisrĂ©gulateur (sĂ©quence TGACGTCA) va activer la transcription du gĂšne en aval de ce promoteur, d’oĂč une synthĂšse accrue de messager. Les messagers ainsi produits vont induire la synthĂšse d’enzymes appartenant Ă  la voie de la glycogĂšnolyse. L’augmentation du taux de ces enzymes dans les muscles va permettre la transformation du glycogĂšne en Ă©nergie qui sera utilisĂ©e pour la contraction musculaire. 70/207 Biologie MolĂ©culaire - Prs C. Housset et A. Raisonnier 2009 - 2010
  • 71. La transcription 4.11 RNA polymĂ©rase II BM 27 ‱ ‱ ‱ La RNA polymĂ©rase II est l’enzyme de la transcription des gĂšnes exprimĂ©s sous forme de protĂ©ines. Elle est inhibĂ©e spĂ©cifiquement par un poison extrait de l’Amanite phalloĂŻde, l’α-amanitine. Elle est prĂ©sente dans tous les noyaux cellulaires. Sa masse molĂ©culaire est de 500000 daltons pour 10 sous-unitĂ©s. La transcription qu’elle catalyse nĂ©cessite des ribonuclĂ©osides triphosphates comme substrats (ATP, CTP, GTP et UTP), plusieurs cofacteurs protĂ©iniques (transcription factors TFIIA Ă  TFIIJ). L’énergie de la rĂ©action est fournie par l’hydrolyse des liaisons riches en Ă©nergie des nuclĂ©osides triphosphates. 2009 - 2010 Biologie MolĂ©culaire - Prs C. Housset et A. Raisonnier 71/207
  • 72. La transcription 4.12 Initiation de la transcription BM 28 ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ L’initiation de la transcription sur un promoteur humain implique plusieurs facteurs de transcription, connus sous les noms de TFIIA, TFIIB, TFIID, TFIIE, TFIIF, TFIIH et TFIIJ en plus de la RNA polymĂ©rase II elle-mĂȘme. Au centre de ce mĂ©canisme initial, il y a l’association de TBP, la sous-unitĂ© reconnaissant le DNA du facteur TFIID, avec la boĂźte TATA du promoteur. L’adjonction successive de TFIIB et de RAP30, petite sous-unitĂ© de TFIIF, sont ensuite nĂ©cessaires pour la fixation de la polymĂ©rase et dĂ©terminent Ă  la fois le brin transcrit et le sens de la transcription. A ce complexe DNA-TFIID-TFIIB-RAP30-polymĂ©rase II, s’ajoutent encore successivement la grand sousunitĂ© de TFIIF (RAP74), TFIIE et TFIIH. Alors la transcription peut commencer si les ribonuclĂ©osides substrats sont prĂ©sents. Le complexe d’initiation de la transcription recouvre une sĂ©quence d’environ 100 nuclĂ©otides du brin antisens du DNA. TFIIH provoque l’ouverture et le dĂ©roulement partiel de la double hĂ©lice Ă  cet endroit. La transcription commence Ă  environ 22 nuclĂ©otides de la boĂźte TATA en direction opposĂ©e Ă  celle des Ă©lĂ©ments GC-CAAT et se poursuit en remontant le brin antisens en direction de son extrĂ©mitĂ© 5’. La formation de ce complexe est activĂ©e ou inhibĂ©e par les facteurs trans-rĂ©gulateurs liĂ©s aux sĂ©quences cis-rĂ©gulatrices du mĂȘme promoteur. 72/207 Biologie MolĂ©culaire - Prs C. Housset et A. Raisonnier 2009 - 2010
  • 73. La transcription 4.13 Liaison TFIID sur le DNA BM 28/1 ‱ ‱ ‱ ‱ La fixation du facteur TFII D sur la boĂźte TATA est la premiĂšre Ă©tape de la constitution du complexe d’initiation de la transcription. La boĂźte TATA est symĂ©trique, c’est Ă  dire qu’elle est identique sur les deux brins antiparallĂšles et complĂ©mentaires du DNA. La protĂ©ine TFII D se fixe sur le DNA, en reconnaissant l’élĂ©ment TATA et dĂ©forme la double hĂ©lice de façon importante en se fixant. Cet ensemble va servir de point d’ancrage pour les autres facteurs d’initiation de la transcription. 2009 - 2010 Biologie MolĂ©culaire - Prs C. Housset et A. Raisonnier 73/207
  • 74. La transcription 4.14 RĂ©gulation de la RNA polymĂ©rase BM 28/2 ‱ ‱ ‱ ‱ Les activateurs ou inhibiteurs de la transcription (facteurs trans-rĂ©gulateurs) sont des protĂ©ines produites par d’autres gĂšnes qui interviennent pour activer ou pour inhiber la RNA polymĂ©rase II et par suite induire ou rĂ©primer l’expression du gĂšne Ă  transcrire. Ces facteurs trans-rĂ©gulateurs se lient au DNA (DNA binding proteins) dans la rĂ©gion du gĂšne situĂ©e en amont de la partie transcrite. Les sites de fixation de ces facteurs trans-rĂ©gulateurs sur le DNA sont des sĂ©quences spĂ©cifiques appelĂ©es Ă©lĂ©ments cis-rĂ©gulateurs. Le couple Ă©lĂ©ment cis-rĂ©gulateur plus facteur trans-rĂ©gulateur liĂ© entre en contact avec le complexe d’initiation de la RNA polymĂ©rase par l’intermĂ©diaire d’un ensemble de protĂ©ines appelĂ© mĂ©diateur. La RNA polymĂ©rase peut donc dĂ©marrer la transcription lorsqu’elle est activĂ©e par les facteurs de transcription dont certains sont liĂ©s Ă  ces Ă©lĂ©ments comme les boĂźtes TATA ou CAAT et lorsque par l’intermĂ©diaire du mĂ©diateur elle reçoit un signal d’activation ou d’inhibition. Ce signal dĂ©pend de la prĂ©sence d’un facteur trans-rĂ©gulateur liĂ© Ă  un autre Ă©lĂ©ment du promoteur. La liaison du rĂ©gulateur et du mĂ©diateur nĂ©cessite un repliement du DNA du promoteur pour permettre la liaison de ces protĂ©ines. 74/207 Biologie MolĂ©culaire - Prs C. Housset et A. Raisonnier 2009 - 2010
  • 75. La transcription 4.15 Elongation de la transcription BM 29 ‱ ‱ ‱ Chaque nuclĂ©oside triphosphate est choisi spĂ©cifiquement pour ĂȘtre complĂ©mentaire de la base du brin antisens qui va lui faire face. La liaison riche en Ă©nergie entre le premier phosphate estĂ©rifiant le carbone 5’ du ribose et les deux autres phosphates est hydrolysĂ©e, libĂ©rant un pyrophosphate qui sera hydrolysĂ© ensuite par une pyrophosphatase. Le phosphate restant est liĂ© par une liaison ester au carbone 3’ libre du dernier nuclĂ©otide du transcrit en cours de synthĂšse. La RNA polymĂ©rase construit un RNA hybridĂ© avec le brin antisens du DNA, dont la sĂ©quence primaire est la copie du brin sens mais composĂ©e de ribonuclĂ©otides au lieu des dĂ©soxyribonuclĂ©otides et d’uracile Ă  la place des thymines. Au cours de cette Ă©longation la RNA polymĂ©rase II est accompagnĂ© d’une sĂ©rie de facteurs d’élongation qui modifient la chromatine pour permettre l’avancĂ©e de l’enzyme, empĂȘchent la formation d’obstacles comme des Ă©pingles Ă  cheveux ou facilitent l’avancĂ©e de la polycondensation. 2009 - 2010 Biologie MolĂ©culaire - Prs C. Housset et A. Raisonnier 75/207
  • 76. La transcription 4.16 Elongation de la transcription BM 29/1 ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ La transcription commence au point d’initiation (environ 25 nuclĂ©otides avant la boĂźte TATA sur le brin antisens) par l’hybridation et la condensation des premiers ribonuclĂ©otides du transcrit primaire (futur mRNA). La double hĂ©lice est ouverte en une boucle oĂč se place la RNA polymĂ©rase II. Le transcrit primaire reste hybridĂ© sur quelques nuclĂ©otides avec le brin antisens puis s’en dĂ©tache pour permettre Ă  la double hĂ©lice de se reformer aprĂšs le passage de la polymĂ©rase. L’extrĂ©mitĂ© 5’ du transcrit primaire libĂ©rĂ©e se condense en diverses structures secondaires (Ă©pingles Ă  cheveux). Les substrats de la RNA polymĂ©rase sont les quatre ribonuclĂ©osides triphosphates. La polymĂ©rase lit le brin antisens en allant dans le sens 3’ → 5’. Elle poursuit la synthĂšse du transcrit primaire en condensant les ribonuclĂ©otides jusqu’à ce qu’elle rencontre les signaux de terminaison. A la rencontre des signaux de terminaison, la polymĂ©rase se dĂ©tache du DNA, libĂšre le transcrit primaire et la double hĂ©lice se referme. 76/207 Biologie MolĂ©culaire - Prs C. Housset et A. Raisonnier 2009 - 2010
  • 77. La transcription 4.17 DiscontinuitĂ© des gĂšnes BM 30 ‱ ‱ ‱ ‱ Les molĂ©cules de DNA de chaque chromosome sont trĂšs longues : jusqu’à plusieurs centaines de millions de paires de nuclĂ©otides et contiennent plusieurs milliers de gĂšnes. Chez l’homme, les gĂšnes sont trĂšs dispersĂ©s et ne reprĂ©sentent que 10 % du DNA gĂ©nomique total. Chaque gĂšne comprend des rĂ©gions qui contiennent les sĂ©quences codĂ©es qui seront traduites, les exons ; mais aussi, des rĂ©gions de rĂ©gulation comme le promoteur et des rĂ©gions non traduites appelĂ©es introns qui sĂ©parent les exons. Un gĂšne peut ne contenir qu’un seul exon et pas d’intron, mais il y a des gĂšnes de plus de cent exons. AprĂšs la transcription le RNA produit de la RNA polymĂ©rase ou transcrit primaire contient encore les introns et les exons, mais pas le promoteur. AprĂšs l’excision des introns et l’épissage des exons, le messager ne contient plus que les exons rĂ©unis en une seule sĂ©quence codante. 2009 - 2010 Biologie MolĂ©culaire - Prs C. Housset et A. Raisonnier 77/207
  • 78. La transcription 4.18 Exon BM 30/1 ‱ ‱ ‱ ‱ Les exons sont des fragments de sĂ©quence primaire d’un gĂšne qui seront recopiĂ©s dans la structure primaire du RNA messager, aprĂšs l’épissage. Il existe des exons de longueur trĂšs variable : courts (34 nuclĂ©otides pour l’exon 1 de l’apoAII) longs (7572 nuclĂ©otides pour l’exon 26 de l’apoB). Un exon code le plus souvent pour un domaine fonctionnel de la protĂ©ine ou une partie d’un tel domaine, de sorte que les protĂ©ines des eucaryotes formĂ©es de plusieurs domaines, sont codĂ©es par des gĂšnes possĂ©dant au moins autant d’exons. Au cours de l’évolution le gĂšne peut ĂȘtre modifiĂ© par la substitution, l’insertion ou la dĂ©lĂ©tion d’un exon entier (conversion de gĂšnes) ce qui modifie, apporte ou retire Ă  la protĂ©ine un domaine fonctionnel en entier. 78/207 Biologie MolĂ©culaire - Prs C. Housset et A. Raisonnier 2009 - 2010
  • 79. La transcription 4.19 Exon 1 BM 31 ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ AprĂšs la fixation de la RNA-polymĂ©rase sur la boĂźte TATA par l’intermĂ©diaire du facteur TFIID, la transcription va commencer 23 nuclĂ©otides au delĂ  de cette boĂźte. A ce point, la sĂ©quence du brin sens est 5’AGGCACAGA...3’, celle du brin antisens est donc 3’TCCGTGTCT...5’ (complĂ©mentaire et antiparallĂ©le). En choisissant comme substrats les ribonuclĂ©otides complĂ©mentaires de ce brin antisens, la RNA-polymĂ©rase va composer 5’AGGCACAGA...3’ qui sera le dĂ©but de la sĂ©quence du RNA transcrit. Lorsque la polymĂ©rase rencontre un A sur le brin antisens, elle incorpore un nuclĂ©otide Ă  Uracile dans le mRNA : 5’...GCUGGCUAG...3’. La sĂ©quence du RNA transcrit recopie donc celle du brin sens du DNA. La transcription se poursuit alors tout au long du brin antisens en incorporant 1329 nuclĂ©otides dans le RNA transcrit de l’apoA-II. 2009 - 2010 Biologie MolĂ©culaire - Prs C. Housset et A. Raisonnier 79/207
  • 80. La transcription 4.20 Fin de la transcription BM 32 ‱ ‱ ‱ La transcription du gĂšne de l’apoA-II se poursuit donc durant 1329 nuclĂ©otides. Vers la fin du gĂšne des facteurs liĂ©s Ă  la RNA-polymĂ©rase reconnaissent sur le brin antisens une sĂ©quence 3’-TTATTT-5’ suivie dans la plupart des gĂšnes d’un autre signal 3’-ATACAAAC-5’ qui libĂšrent la RNA polymĂ©rase. La transcription s’arrĂȘte en effet peu aprĂšs le premier signal et la fin du transcrit s’écrit 5’-AAUAAAUGCUGAAUGAAUCC-3’OH. La RNA-polymĂ©rase ayant libĂ©rĂ© le DNA et le transcrit primaire qui contient la copie de l’information gĂ©nĂ©tique qui va permettre l’expression du gĂšne sous forme de protĂ©ine. 80/207 Biologie MolĂ©culaire - Prs C. Housset et A. Raisonnier 2009 - 2010
  • 81. La transcription 4.21 Modifications du transcrit BM 33 ‱ ‱ ‱ ‱ Chapeau : une enzyme ajoute un nuclĂ©otide Ă  Guanine sur les phosphates du Carbone 5’ du premier nuclĂ©otide du transcrit et transfĂšre des radicaux mĂ©thyl sur les premiers nuclĂ©otides. Ces modifications font un dĂ©but commun Ă  tous les transcrits primaires, prĂ©curseurs des RNA messagers. Queue poly-A : une enzyme coupe le transcrit environ 10 Ă  20 nuclĂ©otides au delĂ  de la sĂ©quence AAUAAA et synthĂ©tise sur le Carbone 3’ libre du dernier nuclĂ©otide du transcrit restant une longue chaĂźne de 500 Ă  2000 nuclĂ©otides Ă  AdĂ©nine polycondensĂ©s. Edition : Des enzymes peuvent « Ă©diter » (au sens anglais du terme) la structure primaire du transcrit en modifiant certaines bases (exemple : C→U par une cytosine dĂ©saminase spĂ©cifique dans les apolipoprotĂ©ines B). Excision - Ă©pissage : les parties non codantes de la structure primaire du transcrit sont coupĂ©es et les parties codantes rĂ©assemblĂ©es. 2009 - 2010 Biologie MolĂ©culaire - Prs C. Housset et A. Raisonnier 81/207
  • 82. La transcription 4.22 Enzyme coiffante BM 33/1 ‱ ‱ Lorsque l’élongation du transcrit primaire commence, l’extrĂ©mitĂ© COOH terminale de la polymĂ©rase est phosphorylĂ©e. Cette phosphorylation permet de libĂ©rer les protĂ©ines du complexe d’initiation et de commencer aussitĂŽt les modifications sur la partie du RNA qui est dĂ©jĂ  transcrite. Pour ajouter la coiffe, un complexe multienzymatique exerce trois activitĂ©s : 1. 2. 3. ‱ l’hydrolyse du phosphate Îł du nuclĂ©otide 5’ terminal du transcrit primaire le transfert sur le phosphate ÎČ restant d’un guanylate Ă  partir d’un GTP la mĂ©thylation de ce guanylate sur l’azote n°7. Les deux premiĂšres activitĂ©s sont catalysĂ©es par une protĂ©ine de 68 kDa et la mĂ©thylation par une autre sous-unitĂ© de 57 kDa. 82/207 Biologie MolĂ©culaire - Prs C. Housset et A. Raisonnier 2009 - 2010
  • 83. La transcription 4.23 Coiffe d’un messager BM 33/2 ‱ ‱ ‱ ‱ Les RNA messagers sont dĂ©truits par des ribonuclĂ©ases dans le cytoplasme. Leur hydrolyse libĂšre des nuclĂ©otides qui seront rĂ©employĂ©s Ă  la synthĂšse de nouveaux acides nuclĂ©iques. Pour protĂ©ger les RNA messagers de ce catabolisme, une structure particuliĂšre dissimule l’extrĂ©mitĂ© 5’ terminale de ces RNA aux exonuclĂ©ases spĂ©cifiques de cette partie du RNA. Cette structure est appelĂ©e coiffe du messager (cap). Au minimum, il y a fixation d’un GMP sur le deuxiĂšme phosphate du nuclĂ©oside triphosphate qui se trouve Ă  l’extrĂ©mitĂ© 5’ du transcrit. Ce GMP est mĂ©thylĂ© sur son azote n°7. Si le nuclĂ©otide initial comprend une adĂ©nine celle-ci peut ĂȘtre mĂ©thylĂ©e sur l’azote n°6. Les riboses des nuclĂ©otides initiaux sont quelquefois mĂ©thylĂ©s sur l’oxygĂšne de la fonction alcool en 2’. 2009 - 2010 Biologie MolĂ©culaire - Prs C. Housset et A. Raisonnier 83/207
  • 84. La transcription 4.24 Queue polyA BM 33/3 ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ Des signaux de fin de transcription se retrouvent Ă  la fin de la plupart des gĂšnes des MammifĂšres : TATGTTTC. A la lecture de ces signaux la RNA polymĂ©rase II s’arrĂȘte de transcrire et quitte le DNA en libĂ©rant le transcrit primaire. AussitĂŽt une endonuclĂ©ase coupe la fin du transcrit environ une quinzaine de nuclĂ©otides aprĂšs un autre signal : AAUAAA dit boĂźte de polyadĂ©nylation (ou boĂźte polyA). Sur l’extrĂ©mitĂ© 3’OH de cette coupure, une polyA polymĂ©rase va condenser un grand nombre de nuclĂ©otides, tous Ă  adĂ©nine. Le transcrit primaire se trouve allongĂ© d’une « queue poly(A) » de plus de mille nuclĂ©otides. Cette queue polyA est indispensable Ă  la maturation et Ă  l’activitĂ© du RNA messager qui la porte. Elle sera lentement digĂ©rĂ©e par les exonuclĂ©ases du cytoplasme lorsque le messager sera actif. Lorsqu’elle sera rĂ©duite Ă  quelques centaines de nuclĂ©otides le messager vieilli sera dĂ©truit totalement pour ĂȘtre remplacĂ© par un messager neuf. 84/207 Biologie MolĂ©culaire - Prs C. Housset et A. Raisonnier 2009 - 2010
  • 85. La transcription 4.25 Le transcrit primaire BM 34 ‱ ‱ ‱ ‱ Le transcrit primaire de l’apoA-II contenait donc 1329 nuclĂ©otides. Il a reçu une coiffe (cap), GMP mĂ©thylĂ© qui se fixe sur le phosphate ÎČ de l’ATP en 5’ du transcrit primaire. Il reçoit une queue poly-A synthĂ©tisĂ©e en 3’ aprĂšs la fin du transcrit. Trois introns vont ĂȘtre excisĂ©s : ils seront reconnus par — — ‱ un site donneur GU en 5’ de chaque intron, suivi d’une sĂ©quence riche en purines un site receveur AG en 3’ de chaque intron, prĂ©cĂ©dĂ© d’une sĂ©quence riche en pyrimidines. AprĂšs cette maturation le transcrit primaire devenu RNA messager sera transportĂ© vers le cytoplasme pour la traduction. 2009 - 2010 Biologie MolĂ©culaire - Prs C. Housset et A. Raisonnier 85/207
  • 86. La transcription 4.26 Excision - Ă©pissage BM 35 ‱ ‱ ‱ ‱ Les introns, parties non codantes des gĂšnes des eucaryotes, sont coupĂ©s (excision) de la structure primaire des RNA au cours de la maturation des messagers. Les exons, parties codantes, sont ensuite liĂ©s entre eux bout Ă  bout (Ă©pissage), pour Ă©tablir la sĂ©quence primaire du RNA messager. L’excision et l’épissage reprĂ©sentent donc l’action d’enzymes et de ribozymes qui catalysent la coupure du RNA (endoribonuclĂ©ase) et la fermeture de la brĂšche (RNA ligase). L’épissage peut ĂȘtre alternatif, c’est Ă  dire peut conduire Ă  plusieurs structures de RNAm : les RNAm alternatifs ont chacun en propre certains exons ainsi que des exons en commun. 86/207 Biologie MolĂ©culaire - Prs C. Housset et A. Raisonnier 2009 - 2010
  • 87. La transcription 4.27 Formation du lasso BM 36 ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ L’excision des introns et l’épissage des exons est l’étape la plus importante de la maturation du transcrit dans le noyau cellulaire. Elle fait appel Ă  des facteurs spĂ©cifiques : ribonuclĂ©oprotĂ©ines contenant des petits RNA (snRNP), ribozymes (RNA ayant des propriĂ©tĂ©s catalytiques), enzymes spĂ©cifiques (maturases)... La structure secondaire du transcrit met en contact trois sĂ©quences de l’intron : la sĂ©quence du dĂ©but de l’intron (extrĂ©mitĂ© 5’ ou site donneur), la sĂ©quence de la fin de l’intron (extrĂ©mitĂ© 3’ ou site accepteur) et un nuclĂ©otide Ă  adĂ©nine (A du branchement) environ 40 nuclĂ©otides avant le site receveur. Le site donneur commence habituellement par un nuclĂ©otide Ă  guanine dont le phosphate est dĂ©tachĂ© de l’exon prĂ©cĂ©dent pour ĂȘtre transfĂ©rĂ© sur le carbone 2’ de l’A du branchement. Le dernier nuclĂ©otide du site accepteur, aussi une guanine, est dĂ©tachĂ© de l’exon suivant, dont le premier nuclĂ©otide est liĂ© par son phosphate 5’ au carbone 3’ du dernier nuclĂ©otide de l’exon prĂ©cĂ©dent. L’intron, libĂ©rĂ© sous forme de lasso, est dĂ©truit par des nuclĂ©ases. Le transcrit perd successivement tous ses introns et les exons Ă©pissĂ©s constituent la sĂ©quence codante du messager. 2009 - 2010 Biologie MolĂ©culaire - Prs C. Housset et A. Raisonnier 87/207
  • 88. La transcription 4.28 Epissages alternatifs BM 36/1 ‱ ‱ ‱ ‱ Du fait de la prĂ©sence de protĂ©ines rĂ©gulatrices sur le transcrit primaire, l’épissage peut quelquefois se faire de façon diffĂ©rente d’une cellule Ă  l’autre. Il est possible de garder alternativement soit l’exon 3 soit l’exon 4 du gĂšne de la troponine T (exemple n°2). Si l’exon 3 est conservĂ© on obtient l’α-troponine T et si l’exon 4 est conservĂ© on obtient la ÎČ-troponine T. Cet Ă©pissage alternatif est Ă  l’origine de nombreuses protĂ©ines isoformes. Il est aussi possible (exemple n°1) de faire dĂ©pendre l’expression d’un gĂšne de deux promoteurs diffĂ©rents, rĂ©pondant Ă  des rĂ©gulations diffĂ©rentes. Chacun de ces promoteurs est liĂ© Ă  un exon 1 ou 1bis qui seront Ă©pissĂ©s alternativement avec la suite du transcrit. On peut encore (exemple n°3) avoir plusieurs exons Ă  la fin du gĂšne contenant des codons Stop en phase. Dans ce cas l’épissage alternatif donnera des protĂ©ines de longueurs diffĂ©rentes. 88/207 Biologie MolĂ©culaire - Prs C. Housset et A. Raisonnier 2009 - 2010
  • 89. La transcription 4.29 Maturation des RNA ribosomiques BM 36/2 ‱ ‱ ‱ Pour transcrire les RNA des ribosomes, la RNA polymĂ©rase I synthĂ©tise un transcrit primaire de 13000 nuclĂ©otides (nt), et la RNA polymĂ©rase III synthĂ©tise le petit rRNA 5 S de 120 nt. La maturation du transcrit primaire prĂ©curseur des rRNA se fait par excision de trois fragments : le rRNA 28 S de 4718 nt, le 18 S de 1874 nt et le 5,8 S de 160 nt. Les rRNA 28 S, 5,8 S et 5 S vont s’associer avec 49 protĂ©ines pour former la grande sous particule. Le rRNA 18 S formera la petite sous-particule avec 33 protĂ©ines. 2009 - 2010 Biologie MolĂ©culaire - Prs C. Housset et A. Raisonnier 89/207
  • 90. La transcription 4.30 StabilitĂ© du messager BM 36/3 ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ L’acide ribonuclĂ©ique messager est une copie de travail du gĂšne destinĂ© Ă  diriger la traduction catalysĂ©e par les ribosomes. Son extrĂ©mitĂ© 5’-phosphate est protĂ©gĂ©e par la coiffe sans laquelle le RNA est dĂ©gradĂ© dĂšs la transcription par des 5’ exonuclĂ©ases. Son extrĂ©mitĂ© 3’-OH est constituĂ©e d’une longue queue poly(A) qui est lentement digĂ©rĂ©e par des 3’ exonuclĂ©ases. Lorsque cette hydrolyse est avancĂ©e, le messager est alors inapte Ă  la traduction et sera dĂ©truit par les endonuclĂ©ases. Les messagers qui portent peu de ribosomes (parce que l’initiation de la traduction est ralentie ou inhibĂ©e) sont dĂ©truits directement par les endonuclĂ©ases. Certains messagers ont une durĂ©e de vie courte : beaucoup de ceux qui interviennent dans les mĂ©canismes post-prandiaux (aprĂšs les repas) ont une durĂ©e de vie de l’ordre de 2 heures et doivent ĂȘtre entiĂšrement resynthĂ©tisĂ©s Ă  chaque repas. D’autres messagers, dans le systĂšme nerveux central par exemple, sont complĂštement stables durant des annĂ©es. 90/207 Biologie MolĂ©culaire - Prs C. Housset et A. Raisonnier 2009 - 2010
  • 91. La transcription 4.31 Messager BM 37 ‱ Le RNA messager comprend plusieurs sĂ©quences : — — — — — — ‱ une sĂ©quence 5’ non-codante, qui ne sera pas traduite, qui correspond Ă  l’exon 1 et Ă  une partie de l’exon 2 dans le gĂšne de l’apoA-II ; un codon AUG qui fixe le tRNA de la mĂ©thionine initiale ; des sĂ©quences de codons pour incorporer les acides aminĂ©s du signal-peptide (en vert) et du propeptide (soulignĂ©e) ; la sĂ©quence des codons dont les acides aminĂ©s formeront la sĂ©quence primaire de la protĂ©ine ; le codon de terminaison (ici, UGA) ; une sĂ©quence 3’ non-traduite qui s’achĂšve par la queue poly-A. Sur la sĂ©quence 5’ non-traduite, va se construire le complexe d’initiation de la traduction oĂč les ribosomes vont s’assembler successivement pour commencer la traduction. 2009 - 2010 Biologie MolĂ©culaire - Prs C. Housset et A. Raisonnier 91/207
  • 92. La transcription 92/207 Biologie MolĂ©culaire - Prs C. Housset et A. Raisonnier 2009 - 2010
  • 93. La traduction Chapitre 5 La traduction 2009 - 2010 Biologie MolĂ©culaire - Prs C. Housset et A. Raisonnier 93/207
  • 94. La traduction 5.1 Traduction BM 38 ‱ ‱ L’expression du gĂ©nome aboutit Ă  la synthĂšse dans les cellules de macromolĂ©cules acides nuclĂ©iques et protĂ©ines, dont la structure primaire est dĂ©terminĂ©e par celle du DNA. Cette expression se fait par deux mĂ©canismes principaux : — la structure primaire du DNA s’exprime d’abord par la synthĂšse d’acides ribonuclĂ©iques dont la structure primaire est parallĂšle Ă  celle du DNA. C’est la transcription. — la structure transcrite sur certains RNA, dits « messagers », s’exprime enfin par la synthĂšse de protĂ©ines dont la structure primaire traduit en acides aminĂ©s l’information portĂ©e par la structure primaire du DNA. C’est la traduction. ‱ La traduction est faite dans le cytoplasme des cellules : — — — 94/207 soit pour libĂ©rer des protĂ©ines cytoplasmiques, soit pour conduire ces protĂ©ines dans les membranes ou les organites de la cellule (reticulum endoplasmique, appareil de Golgi, membrane plasmique, lysosomes, mitochondries, noyau, etc...), soit pour excrĂ©ter ces protĂ©ines Ă  travers les membranes vers l’extĂ©rieur de la cellule. Biologie MolĂ©culaire - Prs C. Housset et A. Raisonnier 2009 - 2010