4. Tableau I. – Principales étiologies des douleurs pelviennes d’origine extragynécologique.
Pathologie
Appendicite
Gastroentérite
Colique néphrétique
Pyélonéphrite
Signes digestifs
Localisation
de la douleur
Signes
d’accompagnement
Anorexie
Nausée
Vomissement
FID
Périombilicale
Défense localisée
Fièvre
Hyperleucocytose
Nausée
Vomissement
Diarrhée
Tout l’abdomen
Costovertébrale
Aiguë
Chronique
Signes
extragynécologiques
Signes gynécologiques +
examens complémentaires
Déshydratation
Fièvre
Aucun ou rare
Douleur pelvienne
Rare
Fosse lombaire
Pollakiurie
Hématurie
Fièvre
Brûlures mictionnelles
Orientation Pas d'orientation
étiologique
étiologique
Traitement chirurgical
Microcœlioscopie
Traitement médical
Réévaluation clinique,
biologique et échographique
FID : fosse iliaque droite.
Échec
‚ Douleurs pelviennes d’étiologies
gynécologiques
Douleurs pelviennes aiguës
Il est difficile de faire un catalogue des différentes
étiologies gynécologiques pouvant générer des
douleurs pelviennes. Toutefois, il convient d’insister
sur les principales étiologies que sont la grossesse
extra-utérine (GEU), les infections génitales hautes et
les syndromes abdominaux aigus relevant de
diverses pathologies gynécologiques.
¶ Grossesse extra-utérine
Elle doit être systématiquement éliminée chez
toute femme en âge de procréer. Un faisceau
d’arguments permet le diagnostic dont les
antécédents de maladies sexuellement transmissibles (infection à Chlamydiae), de salpingites, de
plastie tubaire et d’infertilité. L’interrogatoire
recherche la notion de retard des règles. La douleur
est le plus souvent d’apparition soudaine, mais
d’évolution variable pouvant s’atténuer, voire
disparaître temporairement. Dans la forme classique,
les algies pelviennes sont latéralisées, associées à
des métrorragies et à une masse annexielle. Le
diagnostic de grossesse doit être confirmé, et dans ce
contexte spécifique il est possible de demander de
première intention un dosage quantitatif des hCG
(human chorionic gonadotrophin). Le diagnostic doit
être confirmé par une échographie pelvienne qui
associe systématiquement un abord sus-pubien et
transvaginal. À l’échographie, le plus souvent
coexistent une vacuité utérine et une masse
annexielle en cocarde. Un sac gestationnel
extra-utérin est parfois visualisé avec un écho
embryonnaire présentant rarement une activité
cardiaque. L’épanchement intra-abdominal n’est pas
systématique. Le diagnostic de GEU peut être évoqué
en échographie pour un dosage de hCG supérieur
ou égal à 1 000 UI/mL. En effet, pour une valeur
égale ou supérieure à ce taux, il est possible par voie
transvaginale d’affirmer l’existence d’une grossesse
intra-utérine. Le diagnostic de GEU impose une prise
en charge urgente dans un service spécialisé.
¶ Infections génitales hautes
Elles représentent la deuxième cause d’algies
pelviennes aiguës. Le début est parfois brutal mais le
plus souvent d’aggravation progressive. La douleur
est pelvienne, bilatérale, parfois généralisée à
l’ensemble du pelvis lorsqu’il s’agit de formes
évoluées (pyosalpinx, pelvipéritonite). Dans ces
formes compliquées, des signes digestifs peuvent
coexister, notamment à type de diarrhées. Les signes
d’accompagnement, dont la fièvre et les leucorrhées,
orientent vers une origine infectieuse. Les touchers
pelviens retrouvent une douleur des culs-de-sac, une
mobilité douloureuse de l’utérus et parfois une
masse nettement individualisable uni- ou bilatérale.
Les examens complémentaires nécessaires sont la
CRP et la numération formule sanguine qui, outre
leur valeur diagnostique, permettent d’apprécier
l’évolution sous traitement. Les prélèvements
bactériologiques, notamment l’examen au direct,
orientent la thérapeutique. L’échographie pelvienne
peut être normale ou retrouver une image
annexielle hétérogène plurilobée évoquant des
trompes dilatées. Le passage de la sonde vaginale
reproduit la douleur. L’épanchement du Douglas est
rare. La sensibilité du diagnostic clinique permet
d’identifier 40 à 65 % des infections génitales hautes
avec une valeur prédictive positive d’environ 60 %.
En fonction de l’âge de la patiente, du désir de
grossesse et du tableau clinique est discuté soit un
traitement antibiotique d’épreuve, soit une
exploration microcœlioscopique ou cœlioscopique à
visée diagnostique et thérapeutique.
À l’inverse de ce tableau clinique, il convient
d’insister sur la fréquence des formes paucisymptomatiques, trompeuses (formes pseudoabortives,
digestives), voire tronquées par une antibiothérapie
préalable. C’est dans ces contextes que peuvent se
justifier une microcœlioscopie et/ou une cœlioscopie
à visée diagnostique.
¶ Syndromes pelviens aigus d’autres origines
Ce chapitre recouvre un ensemble de pathologies
gynécologiques pouvant être associées ou non à
une grossesse (fig 1). Dans le contexte de la
grossesse, il peut s’agir d’une complication liée à son
évolution (fausse couche spontanée) ou d’une
pathologie associée à la grossesse, notamment à la
rupture d’un corps jaune gravidique qui
échographiquement associe une grossesse
normalement évolutive, une masse annexielle
électivement douloureuse au passage de la sonde, et
parfois un épanchement du Douglas. Toutefois, il est
à noter, notamment dans le cadre de l’aide médicale
à la procréation, la possibilité d’une grossesse
2
Succès
Continuer
1 Arbre décisionnel devant une douleur pelvienne.
hétérotopique, associant à la fois une GEU et une
grossesse intra-utérine. En dehors du contexte de
grossesse, l’existence d’une masse annexielle
associée à une douleur fera évoquer en premier lieu
une torsion d’annexe et en deuxième lieu un kyste
hémorragique. L’échographie pelvienne trouve dans
ces circonstances une place privilégiée dans le
diagnostic étiologique.
Douleurs pelviennes chroniques
Elles sont définies comme des douleurs existant
depuis plus de 6 mois. Toutefois, il semble plus
légitime de parler de douleurs chroniques en
présence d’algies persistant depuis plusieurs
semaines et/ou résistant aux antalgiques usuels.
Parmi les différentes causes, on individualise les
syndromes prémenstruels, les dysménorrhées et
l’endométriose. Par ailleurs, diverses pathologies
gynécologiques peuvent être responsables de
douleurs pelviennes chroniques que nous
résumerons dans un paragraphe spécifique (fig 2).
¶ Syndromes prémenstruels
Ils sont une cause fréquente de consultation. En
effet, plus de 25 % des patientes présentent à des
degrés divers des signes évocateurs. Cependant, ces
syndromes sont considérés importants dans 2 à
15 % des cas. Le diagnostic repose sur un cortège de
signes qui, outre la douleur pelvienne, associe une
sensation de tension mammaire, une prise de poids,
une impression de gonflement, des céphalées et des
troubles de l’humeur. Plus inconstamment peuvent
être notés des signes digestifs, cutanés, voire
ostéoarticulaires. Le diagnostic est exclusivement
clinique reposant sur l’interrogatoire, l’examen
clinique et l’utilisation d’un calendrier d’autoévaluation. Les examens complémentaires sont peu
contributifs à l’établissement du diagnostic. Le
traitement est basé sur des règles hygiénodiététiques
en limitant les causes de stress et en évitant le
tabagisme, la consommation d’alcool et de café. Les
thérapeutiques médicamenteuses préconisées sont
la progestérone micronisée à la dose de 300 mg/j
ou la dydrogestérone (20 mg/j du 12e au 26e jour
du cycle) et le nomégestrol acétate (5 mg/j). Parfois,
le recours à une contraception à climat progestatif et
à des psychotropes est nécessaire.
5. La pathologie veineuse pelvienne est également
souvent sous-estimée. Le diagnostic clinique est
difficile et les explorations complémentaires peu
contributives en dehors de la visualisation de varices
pelviennes à l’échographie. Le traitement repose sur
l’utilisation des veinotoniques. Le traitement
chirurgical ne doit être réservé qu’aux échecs de ce
traitement.
Les anomalies de la statique pelvienne peuvent
également être source de douleurs chroniques et de
dyspareunie. Le diagnostic est clinique et la prise en
charge chirurgicale peut être préconisée après échec
de la rééducation.
2 Arbre décisionnel devant une douleur pelvienne
chronique.
Douleur pelvienne chronique
Orientation étiologique
OUI
Endométriose
Syndrome
prémenstruel
Cœlioscopie
± traitement
médical
NON
Pathologie
infectieuse
Pathologie
veineuse
Traitement d'épreuve
Échec
Succès
Traitement
symptomatique
Réévaluation
Échec
Douleurs pelviennes d’étiologie incertaine
Malgré une analyse sémiologique soigneuse, il est
possible que l’examen clinique ne puisse pas donner
suffisamment d’informations pour établir un
diagnostic étiologique, tant pour les douleurs aiguës
que chroniques. Dans ce contexte, les examens
biologiques doivent permettre dans un délai
minimal une orientation diagnostique. Les
principaux examens sont la numération formule
sanguine, la CRP, le dosage des hCG plasmatiques, la
bandelette urinaire, ainsi que l’étude bactériologique
des sécrétions vaginales. Ce bilan biologique est
complété par une exploration échographique. Nous
proposons un arbre décisionnel contribuant à
l’établissement d’une stratégie diagnostique et
thérapeutique (fig 3).
Traitement d'entretien
¶ Dysménorrhées
Elles sont définies par la survenue de douleurs
contemporaines des menstruations. On distingue la
dysménorrhée primaire survenant précocement
après la ménarche qui est le plus souvent essentielle,
de la dysménorrhée secondaire qui doit faire
rechercher une étiologie organique. La
dysménorrhée primaire impose, cependant,
notamment chez la jeune fille pubère, d’éliminer une
malformation de la filière génitale dont
l’imperforation hyménéale qui associe un
hématocolpos. En dehors du contexte malformatif,
le traitement de la dysménorrhée primaire repose
sur l’utilisation des associations de paracétamol et de
codéine (Efféralgant codéine, Dafalgant,
Codolipranet) et les anti-inflammatoires non
stéroïdiens, voire les œstroprogestatifs. La
dysménorrhée secondaire doit être traitée, après
élimination d’une pathologie organique (sténose
cervicale, adénomyose, synéchies, dispositifs
intra-utérins) par les anti-inflammatoires non
stéroïdiens.
¶ Endométriose
La dysménorrhée d’origine endométriosique a
pour caractéristique d’être secondaire, retardée
(deuxième jour des règles) et progressive. Elle est
associée à une dyspareunie profonde, une infertilité,
ainsi que parfois à un ténesme et des saignements.
L’examen clinique permet d’évoquer le diagnostic si
des lésions endométriosiques sont visibles au
spéculum dans le cul-de-sac postérieur ou si le
toucher vaginal identifie un nodule au niveau des
ligaments utérosacrés réveillant la douleur, une
rétroversion utérine fixée et/ou une masse
annexielle. Les explorations complémentaires
peuvent étayer la suspicion clinique si, à
l’échographie, une formation kystique finement
échogène à paroi épaisse est visible, évoquant un
endométriome. L’hystérographie décèle les signes
évocateurs d’une adénomyose (angulation en
baïonnette de l’isthme, tuba erecta des cornes
utérines). L’imagerie par résonance magnétique
permet de révéler les implants endométriosiques
sous la forme de lésions hyperintenses en T1 et T2.
Le dosage plasmatique du CA 125 est inconstamment élevé. Cependant, les examens
complémentaires peuvent ne pas orienter vers une
endométriose et dans ce cas il est licite devant une
forte suspicion clinique de faire appel à une
cœlioscopie diagnostique et thérapeutique
permettant le traitement des implants péritonéaux
et/ou l’exérèse de nodules endométriosiques. Le
traitement médical repose sur l’utilisation
d’analogues de la LH-RH (luteinizing hormonereleasing hormone), mais également sur l’utilisation
du danazol et les progestatifs type promégestone.
¶ Autres causes gynécologiques
Les étiologies de douleurs chroniques sont
particulièrement nombreuses. Nous ne ferons que
rappeler les principales. Parmi celles-ci, il convient de
souligner l’importance des séquelles d’infection
pelvienne, dont le diagnostic est facile quand il
existe des antécédents de salpingite ou d’infection à
Chlamydiae. Le diagnostic peut être évoqué par une
hystérosalpingographie retrouvant des lésions
évocatrices d’adhérences, ainsi que par l’étude
bactériologique des sécrétions vaginales complétée
par l’analyse des sérologies à Chlamydiae, dont
l’appréciation des immunoglobulines A. Parfois le
diagnostic reste plus incertain, imposant une
exploration microcœlioscopique ou cœlioscopique.
s
Traitement
La prise en charge de la douleur aiguë d’origine
gynécologique impose la reconnaissance de
l’étiologie qui repose sur des critères anamnestiques,
cliniques et des examens complémentaires de
routine. Les principales étiologies retrouvées sont
avant tout la GEU, la fausse couche spontanée, la
torsion d’annexe, la rupture de kyste et les infections
pelviennes aiguës. Une fois le diagnostic établi, le
plus souvent une thérapeutique adaptée est
Douleur pelvienne
NFS + CRP + hCG
hCG positifs
Échographie pelvienne
Vacuité utérine
Masse annexielle
± épanchement
Sac ovulaire
intra-utérin
Sac ovulaire
extra-utérin
± embryon
GEU
Corps jaune rompu
GIU précoce
hCG négatifs
Échographie pelvienne
GEU
Fausse
couche
Masse annexielle
CRP et GB
normaux
Torsion d'annexe
Kyste hémorragique
normale
CRP et GB Antalgique
élevés
Infection
génitale
haute
Réévaluation ±
Microcœlioscopie
ou cœlioscopie
Traitement
3
3 Arbre décisionnel devant une douleur pelvienne
sans orientation clinique.
NFS : numération formule
sanguine ; CRP : C reactive protein ; GEU : grossesse extra-utérine ; GIU :
grossesse intra-utérine ;
GB : globules blancs ;
hCG : human chorionic gonadotrophin.
6. envisagée, soit chirurgicale d’emblée imposant dans
le contexte gynécologique une prise en charge le
plus souvent endoscopique, soit médicale qui sera
associée à une réévaluation secondaire.
Le traitement médical doit être étiologique, c’est le
cas des antibiotiques dans le cadre des infections
génitales hautes, mais aussi symptomatique,
reposant sur l’utilisation des antalgiques. Le choix de
la thérapeutique antalgique est fonction de
l’intensité de la douleur ainsi que de sa résistance
aux médications.
Pour les douleurs légères, on privilégie l’utilisation
de médicaments non opiacés par voie orale ou
sublinguale tels que le paracétamol et les
anti-inflammatoires non stéroïdiens à doses
antalgiques. Pour obtenir cet effet antalgique, il
convient de donner des doses suffisantes de produits
actifs. L’action antalgique du paracétamol est dose
dépendante : une posologie de 3 g/24 h est
recommandée. Des doses équivalentes sont
nécessaires si l’on préconise l’utilisation de l’aspirine.
Des associations de paracétamol et codéine peuvent
également être prescrites (Efféralgant codéine,
Dafalgant, Codolipranet). Les anti-inflammatoires
non stéroïdiens à visée antalgique sont représentés
par les dérivés des acides propionique et
méfénamique. L’acide méfénamique peut être
préconisé à des doses maximales de 1 500 mg/j pour
une durée au plus de 5 jours (Ponstylt, Antadyst). Les
dérivés de l’acide propionique sont nombreux tels
que l’ibuprofène (Advilt, Algifènet, Nurofent).
Pour les douleurs légères à modérées, les opiacés
faibles agonistes associés éventuellement aux non
opiacés permettent la résolution de la majorité des
douleurs pelviennes aiguës. Parmi les opiacés
faibles, le chlorhydrate de dextropropoxyphène est
l’un des plus usités. Une forme galénique associant
du paracétamol est disponible (Di-Antalvict). La
persistance de la symptomatologie après élimination
formelle d’une urgence chirurgicale justifie le recours
à des opiacés agonistes-antagonistes tels que le
buprénorphine (Temgésict). Il est exceptionnel, en
dehors du contexte cancérologique, qu’il faille faire
appel à des opiacés puissants agonistes.
s
Conclusion
La douleur pelvienne est le signe d’appel le plus
fréquemment rencontré en pathologie gynécologique. Un examen clinique soigneux et des examens
complémentaires de routine permettent le plus
souvent un diagnostic étiologique et une prise en
charge spécifique. Dans le doute, le recours à une
exploration microcœlioscopique et/ou cœlioscopique à visée diagnostique peut être nécessaire. La
douleur, outre le traitement étiologique, ne doit pas
être sous-estimée et justifie le recours à des
thérapeutiques médicamenteuses antalgiques à
doses efficaces.
Références
[1] Chapron C, Benhamou D, Belaisch-Allart J, Dubuisson JB. La douleur en
gynécologie. Paris : Arnette-Blackwell, 1997
[4] Melone C, Erny R. Le point sur le traitement des dysménorrhées primaires
essentielles. Contracept Fertil Sex 1993 ; 21 : 463-465
[2] Conférence de consensus en thérapeutique anti-infectieuse. Maladies sexuellement transmissibles (MST) chez la femme, la mère, la mineure. Grenoble 3
novembre 1993. J Gynecol Obstet Biol Reprod 1994 ; 23 : 210-216
[5] Tamborini A, Taurelle R. Syndromes prémenstruels. Encycl Med Chir (Elsevier, Paris) Gynécologie, 161-C-10, 1994 : 1-11
[3] Henry-Suchet J, Dahan M, Tannous W, Askienazy-Elbhar M. Salpingites
aiguës non spécifiques. Conduite à tenir. Encycl Med Chir (Elsevier, Paris), Gynécologie, 470-A-10, 1995 : 1-18
4
8. ¶
être résistant aux thérapeutiques habituelles. On le retrouve plus
fréquemment chez les patientes diabétiques [14].
Le Candida albicans peut être porté de manière asymptomatique [15]. La pathogénie viendrait d’un changement de phénotype du Candida albicans pour une forme virulente [12] et par la
germination. Même si on le retrouve fréquemment chez le
partenaire, il ne s’agit pas à proprement parler d’une infection
sexuellement transmissible (IST) [12].
Les candidoses semblent être favorisées par la fréquence des
rapports [16], les rapports orogénitaux ou anaux [17], le diabète [14] , l’immunodéficience (virus de l’immunodéficience
humaine [VIH], etc.), le port de protections hygiéniques ou de
collants [18]. L’impact de la contraception et de son mode est
très controversé [12]. Une prise récente d’antibiotique augmente
le risque de candidose chez les patientes préalablement
colonisées [19].
Vaginoses bactériennes
Les vaginoses bactériennes sont des infections génitales basses
à germe anaérobie, dont l’un des plus représentatifs est Gardnerella vaginalis. De nombreux autres agents sont retrouvés
(mycoplasmes, etc.), si bien qu’il convient mieux de parler de
vaginose que d’infection à Gardnerella qui, par ailleurs, n’est pas
toujours présent. De nombreux arguments laissent penser qu’il
s’agit plus d’un déséquilibre de la flore vaginale que d’une
IST [20].
Ces germes anaérobies larguent des amines volatiles (putrescine, cadavérine, histamine, triméthylamine), expliquant les
odeurs associées à la vaginose bactérienne.
La vaginose bactérienne semble favorisée par les douches
vaginales et les changements récents de partenaire [21] ou une
contraception par dispositif intra-utérin au cuivre [22].
Figure 1. Vulve mycosique typique : érythémateuse, vernissée, inflammatoire.
Trichomonas vaginalis
Ce protozoaire flagellé est responsable d’une IST. La symptomatologie qu’il engendre peut mimer tout type d’infection
vaginale. Il peut aussi infecter l’endocol, l’urètre, les glandes de
Bartholin et de Skene.
Les facteurs de risque sont le tabagisme et les partenaires
multiples, facteurs de risque associés à toutes les IST.
Histoire clinique
Elle est d’autant plus utile que les symptômes peuvent varier
en fonction du niveau d’hygiène de la femme et des produits
utilisés pour cette hygiène. Par ailleurs, le port de vêtements
serrés ou de protège-slip peut être responsable d’une irritation
mécanique, d’une xérose cutanée, d’un eczéma de contact à la
colle des protèges-slip. La toilette, sa fréquence, des savons ou
des applications agressifs, l’absence d’émollients si la peau
vulvaire est glabre sont des points qu’il faut aborder, car ils
permettent de replacer la pathologie dans son contexte.
L’autodiagnostic de mycose à répétition est un piège d’autant
plus délicat que la patiente est sûre d’elle. Il ne peut s’agir que
de l’expression de la patiente d’une dyspareunie à type de
vulvodynie, dont la prise en charge est spécifique. On retrouve
parfois des herpès récurrents, voire de primo-infection automédiquée, ou encore des condylomes.
Le nomadisme médical, les traitements multiples biens
menés, le surinvestissement de la patiente sur sa symptomatologie invite à une réflexion plus globale sexologique et
psychosomatique.
L’apparition de la symptomatologie ou son aspect rythmé
avec les rapports doit faire évoquer la possibilité d’une allergie
au latex pour celles ayant des rapports avec des préservatifs [23],
et à l’allergie au sperme pour les autres [24].
Symptômes
La corrélation entre la qualité des symptômes et le type de
pathologie n’est pas bonne et les schémas classiques « couleur,
consistance, abondance, odeur » sont des aides imparfaites dans
la recherche de la pathologie.
Figure 2. Près du col utérin, leucorrhées caillebottées d’une mycose
postantibiothérapie.
Examen clinique
En dehors de la symptomatologie typique [25] , l’examen
clinique seul ne permet pas de faire le diagnostic [10, 26] .
L’élément le plus fiable semble être l’aspect caillé qui est en
faveur d’une mycose [25, 27] (Fig. 1).
Un aspect jaune ou verdâtre, signe d’altération leucocytaire,
des ulcérations [28] sont plus en faveur d’une infection à
Trichomonas. La classique colpite ponctuée ne touche que 2 %
des infections à Trichomonas. Son aide diagnostique est donc
faible.
Un aspect malodorant (odeur de « poisson ») est plus en
faveur d’une vaginose bactérienne (Fig. 2).
Un prurit est plus en faveur d’une mycose, car elle est très
fréquemment associée à une vulvite rouge vernissée qui peut
parfois présenter des fissures. La présence de ces signes inflammatoires vulvaires et de leucorrhées caillebottées est suffisamment spécifique d’une mycose [25] (Fig. 3).
Examens complémentaires au cabinet
L’étude du pH vaginal au microscope avec du sérum physiologique et le Sniff test sont historiquement conseillés avant tout
autre examen. Cependant, leur réalisation est contraignante et
très peu de praticiens réalisent l’ensemble des examens [29, 30].
On peut cependant retrouver sur Internet une excellente
formation à ces méthodes.
9. ¶
Tableau 1.
Frottis cervicovaginal et infection génitale basse.
Infection
à Trichomonas
Elle peut être confondue avec des koïlocytes
(HPV), voire mimer une dysplasie légère
Vaginose bactérienne
Peut créer une inflammation et donner des
ASCUS. Son aspect pourrait être lié à des CIN
Candida albicans
Il ne semble pas utile de traiter une mycose sur
la seule présence d’un Candida albicans
asymptomatique sur un frottis cervicovaginal
ASCUS : atypical squamous cells of indetermined significance ; CIN : cervical
intraepithelial neoplasia ; HPV : human papilloma virus.
Figure 3. Leucorrhées du fond vaginal épaisses et adhérentes et vulve
saine, typiques d’une vaginose bactérienne chez une patiente pratiquant
des douches vaginales.
Le pH vaginal est une aide complémentaire facile à mettre en
œuvre, mais sa sensibilité et sa spécificité ne sont pas satisfaisantes pour s’en servir comme examen discriminant entre les
mycoses (pH < 4,5) et les autres pathologies [31]. Son analyse ne
nécessite pas une dextérité importante, mais n’est pas valide en
cas de rapport récent, de douche vaginale, de glaire abondante
ou en présence de sang. Si le praticien utilise du gel ou autre
dispositif facilitant la pose du spéculum, il doit faire attention
à ce que celui-ci ne contamine pas le prélèvement [26].
Le Sniff test, sensé faire le diagnostic d’une vaginose, est un
examen trompeur et peu sensible [3, 10, 32] . Après mise en
contact sur lame de leucorrhées avec une goutte de potasse à
10 %, il doit se dégager une odeur forte de fromage ou de
poisson. Cependant, il n’est pas rare qu’une infection à Trichomonas vaginalis donne un test positif. Aussi les traditionnels
critères d’Amsel sont-ils controversés.
“
Point fort
Critères d’Amsel pour le diagnostic de la vaginose
bactérienne [33]
Trois éléments sur quatre :
• leucorrhée homogène, blanche, adhérente
• pH vaginal > 4,5
• Sniff test positif
• clue cells à l’examen sur lame
s’agit d’une suspicion de vaginose, le traitement d’épreuve est
lui aussi préférable. L’examen sur lame avec coloration de Gram
(score de Nugent) a la préférence des auteurs pour le dépistage
d’une vaginose bactérienne, mais les critères ont du mal à être
homogénéisés entre laboratoires [36].
Ne reste alors comme indication que les suspicions de
mycoses vaginales résistantes au traitement ou la suspicion
d’infection à Trichomonas vaginalis du fait des conséquences liées
à la découverte d’une infection sexuellement transmissible.
La relation entre leucorrhée et infection à Chlamydia ou à
gonocoque n’est pas établie [37]. Cependant en cas de suspicion
d’infection sexuellement transmissible, il est nécessaire de
pratiquer une recherche spécifique par PCR sur prélèvement
d’endocol pour le Chlamydia et par culture spécifique pour le
gonocoque.
■ Évolution
Générale
La récurrence peut entraîner des irritations chroniques, des
excoriations, voire des cicatrices. On peut observer un retentissement sexuel, émotionnel ou psychosocial en conséquence.
La vaginose peut favoriser la transmission d’IST comme le
VIH, entraîner en postopératoire des endométrites [38] ou des
infections de cicatrices. On parle de vaginose à répétition si plus
de trois épisodes par an [39] sont observés.
La mycose à répétition est définie par la présence de quatre
épisodes ou plus par an [40]. Si la pathologie prédomine sur la
région vulvaire et qu’un traitement antimycotique semble
inefficace, il ne faut alors pas hésiter à demander un avis
spécialisé. En effet, la pathologie dermatologique vulvaire est
très riche, avec de nombreuses causes non infectieuses (maladie
de Paget, eczéma de contact, lichen scléroatrophique, tumeur
basocellulaire, etc.).
Cas de la grossesse
Les mycoses sont plus fréquentes pendant la grossesse, mais
ne semblent pas la compliquer [41].
La vaginose bactérienne, elle aussi plus fréquente, et l’infection à Trichomonas augmentent le risque pendant la grossesse de
rupture précoce des membranes, de menace et d’accouchement
prématurés. Le dépistage et le traitement des vaginoses bactériennes au premier trimestre pourraient améliorer l’issue de la
grossesse [42-44].
L’examen sur lame en milieu salin au grossissement × 400 est
plus un examen de spécificité qui nécessite lui aussi un apprentissage. La présence de signes peut affirmer un diagnostic, mais
leur absence n’est d’aucune aide. La présence de leucocytes plus
nombreux que les cellules épithéliales est en faveur d’une
infection à Trichomonas vaginalis [34], tout comme la visualisation du protozoaire flagellé mobile et ondulatoire [10, 34]. Des
clue-cells et une flore vaginale pauvre ne sont pas assez spécifiques de la vaginose bactérienne [10, 32, 35]. Les filaments mycéliens s’observent lors d’une mycose [32] (Tableau 1).
■ Stratégie thérapeutique
Doit-on faire un prélèvement vaginal ?
Thérapeutique habituelle
L’aide diagnostique du prélèvement vaginal n’est pas aussi
importante qu’elle semble paraître, ce d’autant que l’examen est
plus coûteux que le traitement (B60 : environ 16,20 euros).
S’il s’agit d’une forte suspicion de mycose à l’issue de
l’examen clinique, un traitement d’épreuve est plus efficace. S’il
Mycoses
Il est possible de s’aider de la classification de Sobel
(Tableau 2). Le portage asymptomatique touchant jusqu’à 15 %
des patientes [45], il ne semble pas souhaitable de le traiter.
10. ¶
Tableau 2.
Classification des candidoses selon Sobel
Le classique port de vêtements amples ou de sous-vêtements
en cotons ne semble pas avoir d’impact sur l’amélioration de la
symptomatologie mycosique [16].
Les probiotiques (lactobacilles, etc.) n’ont probablement pas
d’action et sont inutiles pour prévenir une candidose à la suite
d’un traitement antibiotique [51].
Les patientes ayant des mycoses à répétition authentiques
doivent avoir une mise au point importante sur leur hygiène.
Un traitement suspensif par fluconazole 150 mg/semaine est
possible [52], mais plus de la moitié des patientes connaissent
une récidive rapide après son arrêt.
Les Candida albicans résistant aux traitements azolés et les
Candida non albicans peuvent poser un problème thérapeutique
plus complexe, mieux pris en charge par des spécialistes. Il est
alors possible de proposer des traitements locaux à base
d’amphotéricine B [53], d’acide borique ou de flucytosine [54].
[12].
Non compliquées
L’ensemble des conditions doit être réuni :
- symptomatologie légère à modérée
- moins de 4 épisodes par an
- filaments ou pseudofilaments à la microscopie
- patiente en bonne santé, non enceinte
- traitée avec succès par des cures courtes
Compliquées
Si présence d’un de ces items :
- symptomatologie modérée à sévère
- 4 épisodes ou plus par an
- bourgeonnement à la microscopie
- patiente enceinte, diabétique ou immunodéprimée
- ayant nécessité un traitement intensif (éviter les cures courtes)
Chez les patientes symptomatiques, elle consiste en un
traitement par un ovule d’azolé en prise unique, vespérale
idéalement, mais pouvant aussi être diurne [46], associé à un
traitement topique de la vulvite par une crème pendant 7 à
14 jours. Aucun azolé (Tableau 3) n’a fait la preuve évidente de
sa supériorité, tant dans la molécule [47] que dans la voie
d’administration [48] . La femme enceinte semblerait tirer
bénéfice d’un traitement plus long sur 7 jours [49].
Même si la recherche de diabète n’est pas rentable en cas de
mycoses à répétition, une diminution des apports sucrés
pourrait diminuer la fréquence des infections [50].
Vaginose bactérienne
Un traitement anaérobie est logiquement efficace à court
terme. Le tinidazole semble mieux supporté que le métronidazole et possède une meilleure pharmacocinétique [55]. À
30 jours, 36,8 % seulement des patientes ne présentent pas de
récidive sous tinidazole 1 g/j pendant 5 jours [56]. Le traitement
minute (2 g tinidazole) ne semble pas être plus mauvais qu’un
traitement classique [57] . Le traitement du partenaire n’est
d’aucune aide [20] . Un autre traitement de référence est la
clindamycine. C’est également le traitement de référence au
cours de la grossesse. La clindamycine est cependant accusée
d’être responsable de colites pseudomembraneuses, raisons pour
laquelle son utilisation reste controversée.
Tableau 3.
Azolés disponibles.
DCI
Éconazole
Nom commercial
®
Présentation
Posologie
SS
Gynopevaryl
150 mg (ovule × 3)
1 ovule par jour pendant 3 jours
35 %
Gynopevaryl LP®
150 mg (1 ovule)
Unique (renouvelé à 12 heures)
35 % (base 3,34 Q)
Éconazole LP®
150 mg (1 ovule)
Unique (renouvelé à 12 heures)
35 %
Myleugyn®
150 mg (ovule × 3)
Unique (renouvelé à 12 heures)
Pevaryl®
Crème 1 %
35 % (base 2,49 Q)
Dermazol®
Crème 1 %
35 % (base 2,49 Q)
Éconazole®
Crème 1 %
35 %
Fongeryl®
Crème 1 %
NR
NR
Fongileine®
Mycoapaisyl®
Lomexin®
2 % tube 15 g
Lomexin®
600 mg caps vaginale
Unique (renouvelé à 3 jours)
Terlomexin®
200 mg (caps vaginale × 3)
1 caps par jour pendant 3 jours
35 %
Fazol®
300 mg (ovule × 3)
1 ovule par jour pendant 3 jours
35 %
Fazol®
Crème 2 %
Gyno Daktarin®
400 mg (caps vaginale × 3)
Daktarin®
Poudre 2 %
Fongarex®
900 mg (1 ovule)
Fongamil®
Crème 1 %
Oxiconazole
Fonx®
Crème 1 %
35 %
Sertaconazole
Monazol®
2% tube 15g
35 %
Fenticonazole
Isoconazole
Miconazole
Omoconazole
35 %
35 %
35 %
1 ovule par jour pendant 3 jours
35 %
35 %
Unique (renouvellement non précisé) 35 %
35 %
Monazol®
300 mg (1 ovule)
Sulconazole
Myk®
Crème 1 %
Tioconazole
Gyno-Trosyd®
300 mg (1 ovule)
Trosyd®
Crème 1 %
Triflucan®
100 ou 200 mg (gélule × 7)
Hors AMM
65 %
Éconazole®
200 mg (gélule × 7)
Hors AMM
65 %
Béagyne®
150 mg (1 gel)
Unique
NR
Fluconazole
Unique (renouvelé à 7 jours)
35 %
35 %
Unique (renouvellement non précisé) 35 %
35 %
Fluconazole®
Kétoconazole
Nizoral®
200 m (cp × 10)
Si étendu
35 %
Itraconazole
Sporanox®
100 mg (gel × 30)
Hors AMM
65 %
AMM : autorisation de mise sur le marché ; NR : non remboursé ; SS : Sécurité sociale ; cp : comprimé ; caps : capsule.
11. ¶
Suspicion/Possibilité
d'IST
Prélèvement vaginal
Recherche Chlamydia endocol
Culture spécifique gonocoque
Sérologies hépatite B, VIH, syphilis
Oui
Non
Type de présentation
clinique
Dépistages et traitements éventuels
du (des) partenaire(s)
Typique mycosique
(Fig. 1, 3)
Typique de vaginose
(Fig. 2)
Atypique
Prurit vulvovaginal
Érythème vulvaire vernissé
Leucorrhées caillebottées
Sniff test négatif
pH < 4,5
Spores (++) et filaments
à l'examen sur lame
Pertes malodorantes
Vulve saine
Leucorrhées adhérentes
Sniff test positif
pH > 4,5
Clue cells à l'examen sur lame
Traitement mixte
Tinidazole ou secnidazole
minute ou sur 5 jours
Azolé monodose LP
(sauf compliqué)
Azolé crème pendant 14 jours
Type d'infection
(classification de Sobel)
Tinidazole ou secnidazole
2 g/min ou 1 g/j sur 5 jours
Non compliquée
Compliquée
Symptomatologie légère à modérée
≤ 4 épisodes par an
Filaments ou pseudofilaments
Patiente en bonne santé,
non enceinte
Symptomatologie modérée à sévère
≥ 4 épisodes par an
Spores à la microscopie
Patiente enceinte, diabétique
ou immunodéprimée
Azolé monodose LP +
azolé crème pendant 14 jours
Agir sur les facteurs de risque :
douches vaginales,
dispositif intra-utérin au cuivre
Azolé > 7 jours +
azolé crème pendant 14 jours
Agir sur les facteurs de risque : rapports orogénitaux ou anaux,
port de protège-slip ou de collants, limiter les apports en sucres rapides
Figure 4. Arbre décisionnel. Conduite à tenir en cas de suspicion d’infection génitale basse. IST : infection sexuellement transmissible ; LP : à libération
prolongée ; VIH : virus de l’immunodéficience humaine.
Les traitements probiotiques sont très nombreux et peuvent
être prescrits par voie orale ou par voie vaginale. Le recul est
encore insuffisant pour pouvoir déterminer s’ils peuvent
améliorer l’efficacité du traitement à long terme [58].
Trichomonas vaginalis
Le traitement de l’infection proprement dite suit les mêmes
lignes que pour la vaginose bactérienne. Sa présence possible
dans d’autres sites que le site vaginal doit faire préférer la voie
orale.
Cependant, s’agissant d’une IST, un traitement minute du ou
des partenaires est souhaitable. Il est par ailleurs nécessaire de
faire la recherche d’autres IST par voie sérologique (VIH,
hépatite B, hépatite C, syphilis) ou locale (Chlamydia).
Organigramme pour la pratique
Certains ont proposé un traitement minute d’épreuve,
comprenant à la fois une thérapeutique à visée antimycosique
et à la fois une thérapeutique contre les vaginoses et le Trichomonas vaginalis [57] (Fig. 4).
■ Conclusion
En dehors d’une symptomatologie typique, pour laquelle un
traitement spécifique peut être apporté, il convient de faire
attention de ne pas attribuer trop hâtivement la symptomatologie à une cause infectieuse. La prise en charge passe par le
dépistage des facteurs de risque et leur prévention, un traitement adapté, parfois mixte, et la recherche d’IST au moindre
doute.
12. ¶
“
Points importants
Le prélèvement vaginal doit rester un examen ciblé sur les
récidives ou une suspicion d’IST.
Il ne faut pas céder au piège du « tout infectieux » et
replacer la symptomatologie dans son contexte pour ne
pas passer à côté d’une pathologie non infectieuse.
L’anamnèse doit rechercher les facteurs de risque pour
pouvoir faire de l’éducation et mieux prévenir les
récidives.
Une femme enceinte ou immunodéprimée doit pouvoir
bénéficier d’un traitement long pour une symptomatologie mycotique.
Un traitement mixte comprenant azolé (ovule à libération
prolongée et crème) et du tinidazole ou secnidazole est
souhaitable pour toute symptomatologie atypique
d’allure infectieuse.
.
■ Références
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15. ‚ Passage à la chronicité
Tableau III. – Pathogènes le plus fréquemment isolés dans les infections génitales hautes.
Fréquence
Chlamydia trachomatis
Entérobactéries (Escherichia coli, Proteus...)
Anaérobies
Autres aérobies (staphylocoques, streptocoques...)
Gonocoques
5 à 25 %
20 à 30 %
5 à 50 %
10 à 35 %
<5%
Tableau IV. – Prélèvements bactériologiques en cas de suspicion d’infections génitales hautes.
Prélèvements endocervicaux
Recherche germes banals
Recherche Chlamydia trachomatis
Recherche gonocoque
Sérologie
IgG anti-Chlamydia trachomatis
VHC
HBs
VIH
VHC : virus de l’hépatite C ; VIH : virus de l’immunodéficience humaine.
fréquemment en cause dans les IGH, bien qu’ils
soient très difficiles à mettre en évidence. En
revanche, la fréquence du gonocoque a très
fortement régressé. Quant aux mycoplasmes
(Ureaplasma urealyticum et Mycoplasma hominis),
transmissibles par voie sexuelle, leur rôle pathogène
direct est toujours discuté. En cas de suspicion de
MST, des prélèvements vulvo-urétraux pourront
être effectués, ainsi que des prélèvements chez le ou
les partenaires.
Les études sérologiques ont un intérêt limité pour
affirmer le caractère actuel de l’infection. Le dosage
des immunoglobulines (Ig)G anti-Chlamydia
trachomatis, s’il trouve un taux moyen (entre le 1/64
et 1/128) traduit une cicatrice sérologique qui peut
être ancienne. Les IgG peuvent être en revanche
négatifs en cas d’infection très récente. Leur
positivation à deux prélèvements à 15 jours
d’intervalle, permet seule d’affirmer le caractère
actuel de l’infection. La présence simultanée de
plusieurs MST n’étant pas exceptionnelle, il est
d’autre part logique de proposer que soient réalisées
les sérologies du virus de l’hépatite C, de l’antigène
HBs et du virus de l’immunodéficience humaine.
Le bilan sanguin inflammatoire n’a, pour sa part,
que très peu d’intérêt, car les anomalies sont
inconstantes.
L’échographie pelvienne ne fait habituellement
pas le diagnostic direct de l’infection. Elle n’est
éventuellement utile que pour éliminer une autre
pathologie pelvienne ou rechercher un abcès
pelvien compliquant une IGH.
‚ Cœlioscopie
Elle est souvent indispensable pour confirmer le
diagnostic d’IGH. Il s’agit cependant d’une
exploration chirurgicale qui n’est pas dénuée de
risques opératoires et anesthésiques. Elle confirmera
l’existence d’une salpingite (remaniements tubaires :
trompes inflammatoires, congestives, œdématiées
et éventuellement obturées ; lésions pelviennes :
adhérences annexielles, pseudokystes péritonéaux...) mais pourra être normale en cas
d’endométrite isolée. Elle permet, en outre,
d’effectuer des prélèvements bactériologiques
intrapelviens et si nécessaire de réaliser un geste
chirurgical à minima (salpingo-ovariolysis
atraumatique). Elle peut éventuellement être
effectuée en ambulatoire, surtout si l’on a recours
aux nouvelles techniques de microlaparoscopie. À
chaque fois que le diagnostic d’IGH n’est pas évident,
la cœlioscopie est indispensable, préalablement à
tout traitement, comme le résume l’arbre décisionnel
(fig 1).
s
Évolution
‚ Complications aiguës [5]
Des complications peuvent apparaître, soit
apparemment d’emblée, soit après quelques
semaines d’évolution. Les principales sont les abcès
pelviens (pyosalpinx et abcès ovarien principalement) et la pelvipéritonite. Le traitement sera alors
médicochirurgical, combinant une antibiothérapie
prolongée par voie parentérale à un traitement
cœliochirurgical destiné à mettre à plat l’abcès
pelvien.
Dans un nombre limité de cas, l’infection tubaire
va persister, avec ou sans manifestation clinique. Le
risque de séquelles pelviennes irréversibles est alors
particulièrement élevé.
‚ Séquelles pelviennes
Générées par des phénomènes immunoallergiques déclenchés lors de l’infestation tubaire, ces
lésions pelviennes sont irréversibles. La réaction
immunitaire locale va en effet entraîner une
destruction cellulaire et une transformation
sclérofibrineuse définitive des tissus [2]. Cela se traduit
au niveau tubaire par des obstructions, mais surtout
par des destructions pariétales plus ou moins
complètes, et au niveau pelvien par des adhérences.
L’ensemble de ces lésions peut avoir comme
conséquences : une grossesse extra-utérine, une
stérilité et des douleurs pelviennes chroniques.
s
Prise en charge thérapeutique
‚ Principes thérapeutiques
Le traitement peut être réalisé en ambulatoire, à
domicile, mais le repos est indispensable. Compte
tenu des difficultés à isoler tous les pathogènes, il est
nécessaire d’avoir recours à un traitement
probabiliste actif vis-à-vis des principaux pathogènes
attendus. Le traitement doit être assez long
(3 semaines en moyenne), accompagné d’une
surveillance clinicobiologique qui devra se
poursuivre plusieurs mois après la fin du traitement.
‚ Protocoles antibiotiques [4]
D’innombrables protocoles antibiotiques ont été
proposés. Nous n’en retiendrons qu’un certain
nombre (tableau V) qui paraissent adaptés au
traitement actuel en ambulatoire, tous associés à un
anti-Chlamydia efficace (cycline, macrolide,
fluoroquinolone de type ofloxacine [Oflocett] ou un
1 Arbre décisionnel de
prise en charge des infections génitales hautes.
IGH : infections génitales
hautes.
Suspicion clinique d'IGH
Prélèvement bactériologique endocrinien
Diagnostic certain
Diagnostic incertain ou forme compliquée
Cœlioscopie
Diagnostic négatif
Antibiothérapie
Diagnostic confirmé
Antibiothérapie
2
16. Tableau V. – Protocoles antibiotiques utilisables pour le traitement ambulatoire des infections génitales hautes non compliquées.
Anti-Chlamydia
– Cycline (par exemple : Doxyt
2 x 100 mg/j
– Ofloxacine (Oflocett 2 x 100 mg/j)
Autres antibiotiques
trachomatis, l’azithromycine (Zithromaxt : 2 g/j en
une prise unique) s’avère particulièrement adaptée à
cette indication. On conseillera de plus les rapports
sexuels protégés pendant plusieurs mois.
– Amoxicilline - acide clavulanique (Augmentint ou Ciblort 2 g/j)
– Céfotétan (Apaceft 2 x 1 g/j IM) ou céfoxitine (Méfoxint
3-6 g/j IM)
– Pristinamycine (Pyostacinet 500 2 g/j)
– Clindamycine (Dalacinet 1,2 g/j)
Tous les traitements sont, sauf précision, par voie orale. IM : intramusculaire.
autre antibiotique qui peut être soit un dérivé
pénicilline [amoxicilline-acide clavulanique,
Augmentint ou Ciblort : 2 g/j], soit une
céphalosporine à large spectre injectable [céfotétan,
Apaceft : 2 x 1 g/j en intramusculaire]), ou à la
pristinamycine (Pyostacinet : 2 g/j) ou à la
clindamycine (Dalacinet : 1,2 g/j).
‚ Autres mesures thérapeutiques
Anti-inflammatoires : compte tenu du caractère
inflammatoire des lésions pelviennes, en particulier
en cas de Chlamydia trachomatis, il est logique
d’associer à l’antibiothérapie un anti-inflammatoire
non stéroïdien en début de traitement.
Traitement cœliochirurgical des lésions
pelviennes : un traitement limité des lésions
pelviennes peut être effectué immédiatement dès la
cœlioscopie diagnostique. Cependant, en cas de
lésions tubopelviennes responsables d’une infertilité,
le traitement chirurgical complet ne peut
raisonnablement s’envisager que plusieurs mois
après la fin complète du traitement médical.
Traitement du ou des partenaires : un traitement
sera systématique en cas d’infection à Chlamydia
s
Conclusion et prévention
Les IGH actuelles sont volontiers paucisymptomatiques, ce qui rend leur diagnostic particulièrement
difficile, légitimant souvent la réalisation d’une
cœlioscopie. Compte tenu du caractère volontiers
polymicrobien de ces infections, une antibiothérapie
à spectre large, prescrite de façon prolongée, sera
nécessaire pour limiter au maximum le risque de
séquelles pelviennes irréversibles, sources de stérilité
et de grossesses extra-utérines. Les IGH concernent
particulièrement les jeunes filles et les très jeunes
femmes et il serait nécessaire de mettre en place une
véritable politique de dépistage de Chlamydia
trachomatis, en milieu scolaire notamment, grâce
aux nouvelles méthodes de screening urinaire.
Références
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3
18. ¶
Les œstrogènes stimulent la croissance des tissus épithéliaux,
par leur effet mitogène. Cet effet est commun à tout épithélium
glandulaire sexuel féminin. Les œstrogènes accroissent la
vascularisation, et surtout la perméabilité vasculaire, d’où un
effet de congestion mammaire. Ils sensibilisent le tissu épithélial
à l’action de la prolactine.
La progestérone a pour action principale de moduler ou
d’inhiber les effets des œstrogènes. Elle s’oppose ainsi à l’augmentation de la perméabilité vasculaire. Elle possède une double
action paradoxale au niveau épithélial : elle bloque la croissance
des canaux galactophores par son effet antiœstrogénique, mais
participe au développement des acini en synergie avec les
œstrogènes.
La prolactine est l’hormone de la lactation. Elle a un effet
mitogène et participe à la différenciation cellulaire en synergie
avec les stéroïdes sexuels ; elle augmente par ailleurs les
récepteurs à l’œstradiol.
La compréhension des variations hormonales au cours du
cycle menstruel et leur impact au niveau mammaire est importante afin de proposer un traitement ciblé au moins de façon
empirique en première intention.
Au cours de la phase folliculaire tardive (fin de la première
moitié du cycle), le sein est sous influence œstrogénique pure,
ce qui favorise la croissance des canaux galactophores. Le pic
œstrogénique préovulatoire peut être responsable de phénomènes de tension mammaire en milieu de cycle (du fait des
phénomènes œdémateux liés à l’augmentation de la perméabilité capillaire). Au cours de la phase lutéale (seconde moitié du
cycle), la progestérone équilibre l’action des œstrogènes : la
croissance galactophorique s’arrête et les acini se développent.
Au cours des règles et en tout début de cycle, les taux œstrogéniques sont faibles et la progestérone a disparu, il y a régression
des structures épithéliales et le sein se prête mieux aux investigations cliniques et paracliniques. On conçoit donc qu’un
simple déséquilibre hormonal aux dépens de la progestérone
puisse être responsable de mastodynies par phénomène congestif. Le mécanisme le plus fréquent est probablement une
insuffisance lutéale du corps jaune (insuffisance en progestérone
en seconde moitié de cycle), qui est en général secondaire à une
perturbation centrale de la sécrétion des gonadotrophines.
Néanmoins, aucun profil hormonal n’est caractéristique des
mastodynies et le déséquilibre œstroprogestatif peut seulement
s’exprimer au niveau tissulaire mammaire. Les dosages hormonaux sont donc inutiles [5-7].
La répétition cyclique de phénomènes pathologiques peut
entraîner une mastopathie bénigne qui correspond en réalité à
une sénescence dystrophique par opposition à la répétition de
phénomènes cycliques normaux qui entraînent une involution
fibroadipeuse par diminution progressive du tissu glandulaire.
La mastopathie bénigne peut porter sur les tissus constituant le
sein : hyperplasie épithéliale pour le tissu épithélial (adénome,
adénofibrome par stimulation mitotique mal équilibrée),
sclérose conjonctive pour le tissu conjonctif (réactionnelle à la
répétition des phénomènes œdémateux) ou liposclérose pour le
tissu adipeux. La physiopathologie des mastopathies bénignes
permet de comprendre la base de la progestéronothérapie dans
le traitement des mastodynies. La mastopathie fibrokystique fait
partie des facteurs de risque de cancer du sein (risque multiplié
par 3 à 4) lorsqu’elle est proliférative et avec atypies : il est donc
essentiel d’en prévenir le développement.
■ Contexte
Il ne faut pas méconnaître un contexte psychogène. Ces
consultations où la femme se plaint de douleurs mammaires
sont chargées symboliquement : la crainte du cancer, formulée
ou non, est toujours présente. Le contexte psychosocial doit être
évalué lors de l’interrogatoire. Une étude portant sur 25 patientes se plaignant de mastodynie sévère a révélé que 84 % d’entre
elles présentaient des troubles psychiatriques, souvent associés
(anxiété, trouble panique, somatisation, dépression sévère) [8].
Néanmoins, il semble que ceux-ci soient plus consécutifs à la
douleur chronique qu’à l’origine de celle-ci [9].
■ Interrogatoire
Les antécédents médicochirurgicaux sont précisés, en particulier ceux, familiaux et personnels, de cancer du sein.
Les traitements reçus, notamment hormonaux (contraception
orale ou traitement hormonal substitutif), sont notés.
Les caractéristiques des mastodynies sont évaluées : douleurs
cycliques ou permanentes, uni- ou bilatérales, à type de tension
ou de brûlure localisée, durée d’évolution, facteurs influençants.
L’interrogatoire précise également la régularité des cycles,
l’association éventuelle d’autres phénomènes prémenstruels
(prise pondérale) et l’existence d’autres phénomènes douloureux
génitaux cycliques.
■ Examen clinique
Inspection
La patiente étant assise bras levés puis penchée en avant,
l’inspection évalue le volume des seins, leur place sur le
thorax et la forme de ceux-ci, la position du cou et des épaules.
Une asymétrie, une anomalie des aréoles et des mamelons, des
glandes apocrines turgescentes (syndrome de Fordyce), un
cordon veineux induré, une zone inflammatoire ou des vésicules (zona) sont recherchés.
Palpation
La palpation comprend l’examen comparatif des deux seins
en position assise puis couchée, quadrant par quadrant, les
mains bien à plat en faisant rouler la glande sur le thorax, à la
recherche d’une asymétrie, d’une anomalie. Une mastopathie
fibrokystique peut être associée aux mastodynies, sans que son
importance ne soit corrélée à l’intensité de la douleur. Il faut
aussi vérifier le siège exact du phénomène douloureux : en
déplaçant le sein, la douleur peut rester localisée (par exemple
à l’articulation chondrosternale). Les aires ganglionnaires
axillaires et sus-claviculaires sont aussi évaluées.
Synthèse clinique
Devant toute douleur mammaire, il faut aboutir à un diagnostic à la suite de l’interrogatoire et de l’examen clinique.
Sinon, il faut recourir aux examens complémentaires.
Examens complémentaires
Les examens complémentaires comprennent essentiellement
la mammographie et l’échographie mammaire. En cas de
mastopathie fibrokystique, la mammographie met en évidence
des seins hétérogènes en involution adipeuse par endroits, avec
des noyaux de mastose plus dense, parfois kystiques. L’échographie mammaire permet le diagnostic des structures liquidiennes.
La cytoponction apporte une aide diagnostique essentielle en
cas de doute. Elle peut permettre l’évacuation d’un kyste
douloureux.
■ Étiologies
Douleurs aiguës
Pathologies mammaires
Mastopathies bénignes inflammatoires
Elles surviennent souvent après une ectasie galactophorique.
Sur le plan clinique sont associées une douleur aiguë et une
inflammation cutanée ; à la palpation, un secteur du sein
est tuméfié et douloureux. Les antibiotiques et les antiinflammatoires sont la base du traitement et sont rapidement
efficaces. L’abcès du sein se présente sous la forme d’une collection intraglandulaire inflammatoire très douloureuse associée à
un écoulement mamelonnaire purulent et à de la fièvre ; son
19. ¶
traitement est chirurgical. Il ne faut pas méconnaître un cancer
inflammatoire et, si les signes ne se résorbent pas avec le
traitement, une mammographie et une biopsie sont nécessaires.
Kyste à croissance rapide
Un kyste à croissance rapide survenant sur une mastopathie
chronique peut être responsable d’une douleur aiguë. Il se
traduit par une tuméfaction douloureuse, arrondie et régulière.
L’échographie est très rassurante en montrant une lésion
anéchogène à paroi régulière. La ponction confirme le diagnostic et peut assurer le traitement.
Pathologie extramammaire
La maladie de Mondor thoracique constitue l’essentiel des
douleurs extramammaire aiguës. Elle est due à une thrombophlébite aiguë thoracique superficielle. La douleur est vive et de
survenue brutale. À la palpation, on retrouve un cordon
douloureux. Une échographie révélerait une absence de flux
circulatoire et, parfois, le thrombus dans la veine thoracique
latérale ou dans une de ses collatérales.
Douleurs chroniques
Douleurs d’origine mammaire
Mastopathies cycliques
C’est la forme la plus fréquente. Ces douleurs sont physiologiques les quelques jours qui précèdent les règles. Elles peuvent
devenir invalidantes si elles durent tout le cycle. Dans ce cas, la
douleur est le plus souvent continue avec une recrudescence
prémenstruelle. Le phénomène douloureux est dû à l’œdème,
lui-même résultant de l’augmentation de la perméabilité
capillaire liée à la stimulation œstrogénique. Les douleurs sont
plus volontiers bilatérales et marquées dans le quadrant supéroexterne car c’est dans ce quadrant que se situe l’essentiel de
la glande mammaire. Qualifiées assez souvent de fonctionnelles,
ces mastodynies s’expliquent plus par des réactions tissulaires
locales aux hormones qu’à la concentration plasmatique même
de ces hormones.
En cas de mastopathie fibrokystique, les mastodynies sont
rythmées par les règles, mais il existe aussi des manifestations
plus capricieuses avec persistance des douleurs pendant plusieurs semaines, ou au contraire disparition de la symptomatologie pendant quelques mois. L’examen met en évidence la
présence uni- ou bilatérale de placards irréguliers de mastose, de
volume variable dans le temps. Un écoulement mamelonnaire
doit toujours être recherché et prélevé. À la ménopause, les
mastodynies et les mastopathies bénignes disparaissent du fait
de l’arrêt des sécrétions ovariennes. Néanmoins, une aggravation au cours de la préménopause précède souvent cette
disparition, du fait de l’existence quasi constante à cette époque
de la vie génitale d’une insuffisance lutéale avérée. Il arrive aussi
que la pathologie mammaire persiste pendant des mois, voire
des années après la ménopause. Ces patientes doivent être
particulièrement suivies.
Galactophorite ectasiante
Les douleurs sont peu rythmées par le cycle. Leur siège est
plus central, intéressant spécialement le mamelon. Un écoulement pluricanalaire est possible.
Ptose des seins volumineux
La ptose des seins volumineux est essentiellement à l’origine
de douleurs d’origine mécanique.
Cancer
Les cancers du sein sont exceptionnellement révélés par un
phénomène douloureux chronique mais le risque relatif d’une
femme avec mastodynie a été calculé à 2,12 [10].
Pathologie extramammaire
Syndrome de Tietze
Il s’agit d’une inflammation chondrosternale affectant le plus
souvent les 2e, 3e et 4e jonctions chondrosternales. La douleur
est exacerbée par la mobilisation de l’épaule, et la pression de
la jonction chondrosternale. Une tuméfaction douloureuse
d’une ou de plusieurs articulations chondrosternales est parfois
retrouvée à l’examen clinique.
Autres pathologies pariétales
Des douleurs thoraciques antérieures peuvent être :
• des douleurs myofasciales ou myalgie pectorale : le phénomène douloureux est déclenché électivement par la pression
de certaines zones ;
• le syndrome de Cyriax par subluxation de l’articulation
antérieure des 8e, 9e et 10e côtes (souvent post-traumatique) ;
• une irradiation mammaire d’une névralgie cervicobrachiale
d’origine arthrosique.
■ Traitement des mastopathies
cycliques
La majorité (85 %) des patientes ne nécessite pas de traitement médicamenteux, la douleur cédant après avoir tenu un
discours rassurant à la patiente [11]. Un changement d’œstroprogestatif peut améliorer la symptomatologie.
Le traitement utilise souvent les progestatifs, soit sous forme
percutanée du 16e au 25e jour du cycle (gel de progestérone),
soit associés à un traitement à visée générale (préférer une
séquence antigonadotrope en l’administrant du 6 e -10 e au
25e jour du cycle) [12].
D’autres traitements sont envisageables :
• les extraits de l’huile d’onagre sont souvent utilisés en
Grande-Bretagne ;
• les veinotoniques diminueraient l’œdème. Leur efficacité est
variable et ils ont l’avantage d’être dénués d’effets secondaires ;
• les antalgiques ;
• les anti-inflammatoires non stéroïdiens éventuellement par
voie locale.
Enfin d’autres produits ont une action, mais n’ont pas
l’autorisation de mise sur le marché (AMM) ou ont des effets
secondaires non négligeables ; ils sont donc utilisés en seconde
intention :
• la bromocriptine 1,25 à 2,5 mg/j pendant 3 mois [13-16] ;
• le danazol, 200 mg/j [17-19] ;
• les analogues de la luteinizing hormone-releasing hormone (LHRH) qui suppriment toute activité œstrogénique endogène,
sont susceptibles d’améliorer les signes fonctionnels des
mastopathies rebelles ; leur administration ne peut toutefois
pas s’envisager pour plus de 6 mois ;
• le tamoxifène à la dose de 20 mg pendant 5 jours, en début
de cycle, peut être utilisé [20, 21].
■ Cas particulier des mastodynies
survenant sous contraception
hormonale
L’apparition d’une mastodynie sous pilule est un événement
fréquent traduisant un déséquilibre œstroprogestatif au niveau
mammaire pour la patiente considérée. Il ne s’agit pas là d’un
argument péremptoire pour faire cesser la contraception
hormonale même si la mastodynie constitue l’une des manifestations les plus dissuasives pour les patientes vis-à-vis de la
poursuite des œstroprogestatifs. Il convient de changer de
composé, et le passage à un climat progestatif plus marqué fait
en général disparaître la mastodynie. Il est à noter que, parfois,
les œstroprogestatifs faiblement dosés et progestatifs microdosés
sont susceptibles d’entraîner un déséquilibre estroprogestatif
endogène et donc des mastodynies.
■ Conclusion
La physiopathologie des mastodynies avec ou sans mastopathie est le plus souvent liée à un déséquilibre œstroprogestatif
20. ¶
entraînant une hyperœstrogénie relative au niveau mammaire.
La thérapeutique est fondée sur la progestérone par voie locale
ou orale. Après 40 ans, un bilan par imagerie et une surveillance
sont impératives.
“
Points forts
Les douleurs mammaires sont le plus souvent la
manifestation clinique d’un déséquilibre œstroprogestatif,
dont le traitement à court terme est nécessaire pour
soulager la patiente, et à plus long terme pour éviter ou
retarder le développement d’une mastopathie bénigne.
Si l’examen clinique et l’interrogatoire sont insuffisants
pour faire un diagnostic, il faut avoir recours aux examens
radiologiques ; les dosages hormonaux sont inutiles.
Les cancers du sein sont exceptionnellement révélés par
des douleurs.
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