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IN TITUT
NATI NAL DE
PEDO OGIE
IN TITUT
NATI NAL DE
PEDO OGIE
ETUDE SUR LA FAISABILITE DE
LA REGENERATION DE LA
MANGROVE DANS LA
COMMUNAUTE RURALE DE
NDIAFFATE : POTENTIALITES
ET CONTRAINTES.
REPUBLIQUE DU SENEGAL
Un Peuple – Un But – Une Foi
MINISTERE DE L’AGRICULTURE
ET DE L’EQUIPEMENT RURAL
---------
INSTITUT NATIONAL DE PEDOLOGIE
RAPPORT DE STAGE
AOUT-OCTOBRE 2013
Présenté par Youssoupha MBODJI
Etudiant en géographie à l’UGB de
Saint-Louis du Sénégal
Dirigé par Monsieur Babacar NGOM
Délégué de la zone Sine-Saloum de l’INP
2
SIGLES ET ACRONYMES ......................................................................................................................... 4
INTRODUCTION......................................................................................................................................... 5
PREMIÈRE PARTIE: CADRE THÉORIQUE ET CONCEPTUEL............................................................ 7
I. PROBLEMATIQUE ............................................................................................................................. 8
II. OBJECTIFS........................................................................................................................................... 8
III. STRUCTURE D’ACCUEIL ................................................................................................................. 9
IV. DEFINITION DES CONCEPTS .................................................................................................... 10
DEUXIÈME PARTIE: CADRE MÉTHODOLOGIQUE ET ANALYTIQUE .......................................... 12
V. PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE..................................................................................... 13
1. Climat.............................................................................................................................................. 13
2. Hydrologie....................................................................................................................................... 14
3. Les sols............................................................................................................................................ 15
4. Relief et végétation.......................................................................................................................... 18
5. Le milieu humain............................................................................................................................. 18
VI. METHODOLOGIE ET RESULTATS OBTENUS ........................................................................ 19
1. La collecte de l’information ............................................................................................................ 19
2. Dépouillement des questionnaires et interprétation......................................................................... 20
3. Traitement et interprétation des résultats d’analyse de sols et d’eaux............................................. 23
VII. TYPOLOGIE DES MANGROVES ET IDENTIFICATION DES POTENTIELLES ZONES
D’IMPLANTATION DE LA MANGROVE DANS LA C.R .................................................................... 24
1. Les potentialités des zones .............................................................................................................. 24
2. Les contraintes au développement de la mangrove......................................................................... 26
3. Typologie des mangroves................................................................................................................ 27
Différentes espèces de mangroves........................................................................................................... 27
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS ........................................................................................... 30
BIBLIOGRAPHIE ...................................................................................................................................... 32
WEBOGRAPHIE........................................................................................................................................ 33
ANNEXE .................................................................................................................................................... 35
TABLE DES MATIERES
4
SIGLES ET ACRONYMES
CE : conductivité électrique
C.R : communauté rurale
EPEEC : Equipe Pluridisciplinaire des Ecosystèmes Côtiers
INP : Institut National de Pédologie
pH : potentiel Hydrogène
PLD : Plan Local de Développement
RBDS : Réserve de Biodiversité du Delta du Saloum
UICN : Union Mondiale Pour la Nature
UNESCO : Organisation des Nations Unies pour l’Education et la Coopération Scientifique
WAAME: West African Association for Marine Environment
INTRODUCTION
Avec une superficie estimée à 196 722 km², le Sénégal se situe entre les latitudes 12°30 et 17°30
Nord et les longitudes 11°30 et 16°30 Ouest. Il se trouve en grande partie dans la zone sahélienne
et est marqué par un climat tropical semi-aride caractérisé par une saison sèche de novembre à
juin et une saison pluvieuse de juillet à octobre.
La pluviométrie suit un gradient Nord – Sud avec des précipitations variant de moins de 250 mm
au Nord à plus de 1 000 mm en moyenne au Sud, alimentant ainsi le grand réseau
hydrographique du Sénégal constitué essentiellement de bras de mers, de lacs et de fleuves très
ramifiés drainant l’intérieur du pays. Ces cours d’eau sont quasiment tous bordés de forêts de
mangroves en amont comme en aval.
C’est surtout sur le fleuve Casamance, dans l’estuaire du Saloum et à l’embouchure du fleuve
Sénégal qu’on localise les mangroves sénégalaises qui couvrent une superficie estimée à environ
2 000 hectares.
La mangrove est un écosystème forestier du bord des mers et des lagunes, longeant les rebords
des fleuves tant que l’eau est saumâtre. Elle est une forêt amphibie des côtes tropicales et
subtropicales, faisant la transition entre la mer et le continent.
C’est un milieu périodiquement soumis à l’inondation des eaux saumâtres des marées. La
végétation est en grande partie composée d’espèces ligneuses sempervirentes, des genres
Rhizophora, Avicennia, Laguncularia et Conocarpus.
La mangrove joue un rôle important dans la protection des côtes contre l’érosion et fournit des
substances nutritives indispensables à certaines espèces de crustacées et de poissons (crevettes,
huîtres, tilapia etc..), du bois de chauffe et d‘œuvre et de la matière première à la pharmacopée
traditionnelle.
Malgré ces multiples services, la mangrove reste un écosystème forestier soumis à la négligence
des populations qui réduisent de ce fait son niveau de protection. Ainsi outre les phénomènes
naturels qui l’affectent, elle reste aussi victime de l’action humaine ce qui, aujourd’hui la met
dans un processus de dégradation très avancée dans certains endroits et totalement en disparition
dans d’autres.
C’est dans ce contexte que l’Institut Nationale de Pédologie (INP) à travers sa délégation située à
Ndiaffate et couvrant la zone Sine-Saloum travaille sur cette thématique en rapport avec la
salinisation des terres.
6
Cette étude qui s’inscrit dans ce cadre est surtout tournée sur la faisabilité de la régénération de la
mangrove dans la communauté rurale en axant ses recherches sur les potentialités et les
contraintes que présente la zone tant du point de vue sociologique que biophysique.
PREMIÈRE PARTIE: CADRE THÉORIQUE ET CONCEPTUEL
8
I. PROBLEMATIQUE
L’économie dans le Sine-Saloum, si florissante qu’elle puisse être reste néanmoins basée sur
l’agriculture. En effet la région s’inscrit entièrement dans le bassin arachidier qui est une zone de
production d’arachides par excellence. Cependant les cultures céréalières aussi occupent une
bonne partie de la production agricole d’où l’importance de ce secteur dans la région.
Outre l’agriculture, base de l’économie, la zone est bien dotée par la nature avec un relief dans
l’ensemble plat dépassant rarement 20m d’altitude. Dans la zone deltaïque du Saloum, se
développent des mers peu profondes avec un débit faible mais le niveau d’eau monte après la
saison des pluies, elle reste aussi très arrosée avec principalement trois fleuves : le Saloum, le
Diomboss et le Bandiala. L’aire est drainée par l’important réseau estuarien du sine-Saloum qui
s’étale sur 234000ha. Cette importance du réseau permet de mettre en évidence le rôle joué par
les estuaires dans l’économie de la région avec 25% de leur surface peuplée par la mangrove.
La mangrove est un élément essentiel pour l’enrichissement trophique des estuaires et lutte contre
l’érosion des sols en stabilisant le substrat par la rétention des sédiments, elle participe aussi au
développement de la pêche, de l’apiculture, du tourisme, et de l’exploitation des coquilles et bois.
Cependant, avec tous ces services qu’en tire l’homme, la mangrove fait face à une multitude de
problèmes qui a causé aujourd’hui sa dégradation très avancée dans le Sine-Saloum et une
disparition totale dans la communauté rurale de Ndiaffate.
Ndiaffate à l’instar de tout le bassin arachidier, a une économie essentiellement agricole mais la
pêche et l’exploitation des marais salant y sont plus ou moins pratiquées. La saliculture gagnant
de l’ampleur provoque une forte salinisation des terres, réduisant ainsi leur fertilité et affectant les
eaux de l’estuaire ; ce qui a conduit à une raréfaction des ressources halieutiques.
C’est ainsi que, dans un souci de restauration des sols, s’impose nécessairement une étude pour la
régénération de la mangrove dans la C.R, vu son fort potentiel bioécologique.
Ainsi compte tenu des exigences physicochimiques et climatiques de la mangrove il faudra
d’abord procéder à l’identification des milieux favorables à son développement, pour essayer
trouver des solutions aux contraintes qui gêneraient son existence.
II. OBJECTIFS
1. OBJECTIFS GENERAL
L’objectif général de cette étude est de contribuer à la régénération des écosystèmes du Sénégal.
2. OBJECTIFS SPECIFIQUES
Pour atteindre l’objectif global, les objectifs spécifiques suivants sont à atteindre d’abord:
 Identifier les zones potentielles, adaptées au développement de la mangrove dans la
communauté rurale de Ndiaffate ;
 Evaluer les contraintes du développement de la mangrove dans les sites potentiellement
adaptées ;
 Et participer à la restauration des terres affectées par la salinisation dans la communauté
rurale de Ndiaffate.
III. STRUCTURE D’ACCUEIL
Face à l’ampleur de la dégradation des sols par la salinisation qui affecte les terres arables du
pays, surtout celles du bassin arachidier et participant activement au processus de déforestation,
l’INP s’est investi dans toute démarche allant dans le sens de restaurer ces terres en passant
d’abord par une bonne prise de connaissance des phénomènes et de leurs impacts pour mieux
planifier ses interventions. C’est à cette fin que « l’Etude sur la faisabilité de la régénération de la
mangrove dans la C.R de Ndiaffate : potentialités et contraintes» nous a été confiée dans le cadre
de notre stage pour disposer d’une base de données permettant de bâtir une stratégie de réponses
aux aléas des changements climatiques sur la mangrove.
Le stage a été réalisé à l’Institut National de Pédologie (INP) et a duré deux mois, période à
l’issue de laquelle ce présent document a été conçu.
L’INP a été créé par le décret n° 2004-802 du 28 juin 2004. C’est un établissement public à
caractère scientifique et technologique qui a pour objectif principal l’étude des sols.
C’est aussi un instrument de développement transversal au service de l’agriculture, de l’élevage,
de l’environnement, de la pêche continentale, de l’aménagement du territoire, de l’hydraulique et
du développement communautaire.
Sa mission est :
 d’identifier et de maîtriser les caractéristiques des ressources en sol ;
 de sauvegarder le patrimoine foncier ;
 de former et de sensibiliser les producteurs et autres opérateurs économiques sur le rôle de
la science du sol ;
 de mettre en œuvre des modules de formation sur l’exploitation et la gestion durable et
rentable ;
10
 de coordonner, de réglementer et de contrôler les travaux pédagogiques exécutés sur le
territoire national ;
 d’établir des normes en matière de sols et eaux pour l’agriculture ;
 de mettre en œuvre des centres polyvalents de formation des producteurs, vitrines des
techniques et méthodes d’exploitation agricole durable ;
 de dynamiser et de développer les coopérations sous régionale, régionale et internationale.
IV. DEFINITION DES CONCEPTS
- Biodiversité : Elle désigne la variabilité des organismes vivants de toute origine y compris
entre autres, les écosystèmes terrestres, marins et autres écosystèmes aquatiques, ainsi que les
complexes écologiques dont ils font partie. Elle englobe la diversité au sein des espèces (diversité
génétique), la diversité des espèces et la diversité des écosystèmes (Convention sur la diversité
biologique, 1992). Toutes les formes de vie sur terre sont concernées ainsi que leurs
caractéristiques naturelles.
- dégradation des terres : elle désigne la diminution ou la disparition, dans les zones arides,
semi-arides et subhumides sèches, de la productivité biologique ou économique et de la
complexité des terres cultivées non irriguées, des terres cultivées irriguées, des parcours, des
pâturages, des forêts ou des surfaces boisées du fait de l’utilisation des terres ou d’un ou de
plusieurs phénomènes, notamment de phénomènes dus à l’activité de l’homme et à ses modes de
peuplement, tels que : l’érosion des sols causée par le vent et/ou l’eau, la détérioration des
propriétés physiques, chimiques et biologiques ou économiques des sols, et la disparition à long
terme de la végétation naturelle (CLD, 1994).
- Ecosystème : c’est un complexe dynamique formé de communautés de plantes, d’animaux et de
micro-organismes et de leur environnement non vivante qui, par interaction, forment une unité
fonctionnelle (CDB, 1992). Ecosystème= biotope +biocénose ; c’est-à-dire le milieu de vie
(biotope) et les formes de vie et leurs relations (biocénose).
-mangrove : La mangrove est un écosystème incluant un groupement de végétaux
principalement ligneux spécifique, ne se développant que dans la zone de balancement des
marées appelée «estran» des côtes basses des régions tropicales. On trouve aussi des marais à
mangroves à l'embouchure de certains fleuves.
- Zones humides : les zones humides sont des étendues de marais, de fagnes, de tourbières ou
d'eaux naturelles ou artificielles, permanentes ou temporaires, où l'eau est stagnante ou courante,
douce, saumâtre ou salée, y compris des étendues d'eau marine dont la profondeur à marée basse
n'excède pas six mètres. Elles ont des fonctions écologiques fondamentales en tant que
régulateurs du régime des eaux et en tant qu’habitat d’une flore et d’une faune caractéristiques et
particulièrement des oiseaux d’eau. (Convention de RAM SAR, 1971). Les zones Humides
constituent des sources d’eau douces, de biodiversité animale et végétale, représentent des zones
privilégiées d’agriculture et constituent également des remparts contre le changement climatique,
notamment en raison du potentiel de séquestration de carbone des forêts marécageuses (forêts de
zones humides).
- Estuaire : Etendue d'eau en partie fermée, sur le bief intérieur d'une rivière raccordée librement
à la mer, et qui est alimentée en eau douce par des zones de drainage en amont. L’estuaire est une
forme de contact entre un cours d’eau et l’étendue d’eau dans laquelle il se jette, généralement le
lieu où le fleuve rejoint la mer (éventuellement le lac). En général, l'estuaire correspond à une
zone élargie du lit du fleuve qui se divise en nombreux bras et méandres.
-Restauration : action de restaurer, de replanter une forêt soumises à la dégradation. Ici la
restauration renvoie à la replantation de la mangrove disparue de la C.R.
- Régénération : c'est la capacité de reproduction naturelle d'une partie vivante qui a été détruite,
ici les populations de mangroves. C’est notamment à travers l'observation d'une bonne
régénération que l'on peut juger du bon état de santé d'un peuplement de palétuviers. Elle
s'exprime par une densité de plantules et de jeunes arbres dans le sous-bois.
Tanne herbacée: étendue de sol couverte d'halophytes de petite taille se développant aux dépens
de la mangrove. La surface des tannes herbeuses est moins salée que celle des tannes vives ce qui
explique la présence d'herbacées ou de tout petits ligneux.
Tanne vive : on appelle tanne vive une étendue de sol nu se développant aux dépens de la
mangrove. Il existe deux origines au phénomène de « tannification » : la salinisation et parfois
l'acidification. Une diminution de la salinité ou de l'acidité des nappes et des sols peut conduire à
une recolonisation partielle et souvent temporaire des tannes par les palétuviers.
12
DEUXIÈME PARTIE: CADRE MÉTHODOLOGIQUE ET ANALYTIQUE
Latmingué
NDIAFFATE
Tiombi
Tiaré
Ndiebel
Keur Baka
Dya
Keur Socé Sago
Ndiendieng
C.R DU DEPT DE KAOLACK
C.R DE NDIAFFATE
ESTUAIRE
RN 4 et 5
20 0 20 Kilomètres
N
350000
350000
360000
360000
370000
370000
380000
380000
390000
390000
400000
400000
410000
410000
420000
420000
1540000
1540000
1550000
1550000
1560000
1560000
1570000
1570000
1580000
1580000
MATAM
LOUGA
TAMB ACOUNDA
KOLDA
SAINT LOUIS
KE DOUGOU
KAFFRINE
THIE S
FATICK
SEDHIOU
ZIGUINCHOR
KAOLACK
DIOURBE LDAKAR
N
V. PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE
La communauté rurale de Ndiaffate se localise à environ 200km de Dakar, entre les latitudes 13°
57' 20.60" N et 14° 10' 50.49" N et les longitudes 16° 02' 53.37" W et 16° 16' 51.64" W et
s’inscrit administrativement dans le département de Kaolack, particulièrement dans
l’arrondissement de Ndiedieng. Elle couvre une superficie de 321.08km2
(soit 32108 Ha) et
compte à son actif 75 établissements humains.
Elle est limitée à l’Est par la C.R de Latmingué, à l’Ouest par l’arrondissement de Djilor, au
Nord par les C.R de Thiomby, Dya et la commune de Kaolack, au Sud par les communautés
rurales de Ndiedieng et Keur Socé Sago.
La C.R est traversée sur sa limite Est par la route nationale n°4 et à son centre par la route
nationale n°5.
1. Climat
Située au centre Ouest du Sénégal, la Communauté Rurale de Ndiaffate à l’image de toute la zone
sahélienne a connu une longue période de sécheresse ce qui a d’ailleurs contribué au recule des
isohyètes du Nord vers le Sud, inscrivant la zone entre les isohyètes 400 et 600 mm. Cependant
il faut noter une abondante pluviométrie durant l’an 2012 avec une moyenne pluviométrique
annuelle de 926.3mm.
Figure 1 Localisation de la C.R de Ndiaffate
14
Le climat de la C.R est de type soudano-sahélien avec des températures relativement hautes
d’Avril à Juin (15/18°C à 35-45°C). Il est marqué par trois types de vents :
 l’Alizé maritime (novembre – février) : avec des températures variant entre 12,5 et 14° C,
il apporte la fraîcheur et le froid ;
 l’Harmattan : agent très actif dans l’érosion de l’écosystème, il est marqué par des vents
de sable et des températures qui avoisinent parfois 45°C ;
 la Mousson (juillet – octobre) : elle traverse la Communauté Rurale ; facteur de pluie, elle
constitue un intérêt particulier pour les populations à forte potentialités agricoles.
A l’instar du reste du pays on y retrouve deux saisons que sont la saison des pluies qui s’étale de
juin à octobre avec de fortes pluies et la saison sèche pour le reste de l’année.
2. Hydrologie
La C.R a un vaste réseau hydrographique, elle est drainée dans toute son étendue par un ensemble
de cours d’eaux permanents et ou temporaires (rivières, marigots étangs, etc.) ; elle est traversée
dans toute sa partie Nord par un réseau hydrographique constituant un ensemble de bolongs et de
ramifications issus du bras de mer le Saloum. (cf. carte). Ainsi il pourrait être confondu avec une
ria sillonnée par de larges bolongs présentant de multiples ramifications.
Selon l’EPEEC, l’estuaire du Saloum présente une nette particularité reposant sur un
fonctionnement inverse de l’hydrodynamique estuarienne. En effet le régime hydrologique est
complètement inversé avec un écoulement des tannes vers le plateau. Les chenaux de marée et les
affluents se transforment en saumure après l’hivernage, Sokhna M., 1994-95, cité par Sanokho,
2008.
Au Saloum, les mers sont peu profondes avec un débit faible mais le niveau d’eau monte après la
saison des pluies. C’est ainsi que MARIUS (1979), nous dit que le Saloum n’est ni delta, ni
estuaire au sens véritable du terme. En effet, dans le Saloum le chenal est parcouru exclusivement
par les eaux marines. L’eau est plus transparente en saison sèche, les quantités d’eau douce
reçues par l’estuaire sont insuffisantes même pour compenser les pertes par évapotranspiration.
La salinité de l’eau du Saloum est partout supérieure à celle de l’eau de mer (33,3g/1) (Saos et
alii Pages 1982). Les phénomènes de marée dynamique et de marée de salinité sur l’ensemble du
réseau hydrographique sont déterminants.
I1 y a très peu d’apport de l’amont même en saison des pluies, le débit d’eau douce étant très
faible en hivernage.
3. Les sols
Au Quaternaire récent les différents épisodes géologiques engendrés par l'alternance de périodes
humides et sèches ont profondément façonné le milieu. Le réseau du Sine Saloum se serait mis en
place pendant la période humide ayant succédé à l'Ogolien entre 13 000 et 8 000 ans B.P.
(Michel, 1973). Au cours de cette période humide l'estuaire actuel, alors zone déprimée, recevrait
les épandages des fleuves du Sine, du Saloum et de Khombole (Diop, 1978, 1988).
Les sols de l’estuaire sont des sols sableux ou argileux. Selon SADIO (1991 cité par MANGA,
2012), les sols de mangrove du Saloum sont des vasières qui résultent des dépôts argileux
ceinturant les cours d’eau dans la zone intertidale. Ces sols hydromorphes sont de manière
temporaire ou permanente submergés.
Dans la C.R, globalement on rencontre sept types de sols :
Figure 2 Hydrographie de la C.R de Ndiaffate
16
 des sols hydromorphes à Gley salé ;
 des sols hydromorphes et sols vertiques ;
 des sols hydromorphes sur matériaux sableux ;
 des sols hydromorphes à gley salé et sols halomorphes salins hydromorphes
 des sols ferrugineux tropicaux non ou peu lessivés plus ou moins bien drainés ;
 des sols hydromorphes organiques plus ou moins tourbeux avec sols halomorphes ;
 des sols ferrugineux tropicaux lessivés plus ou moins remaniés sur matériaux dunaire
tronqués, indurés, sols peu évolués.
Sur chaque unité du modelé géomorphologique, les états de surface des sols ont été étudiés par
VALENTIN (1990), cité par MANGA (2012) et ils peuvent être regroupés en trois grands
ensembles. Il s’agit des vasières, de sols hydromorphes et des sols ferrugineux tropicaux.
Figure 3 Typologie des sols dans la C.R de Ndiaffate
Dans leur répartition spatiale, les vasières représentent 5% de la superficie de la CR (sols
hydromorphes à gley salé et sols halomorphes salins hydromorphes ; sols hydromorphes
organiques plus ou moins tourbeux avec sols halomorphes), elles sont rencontrées dans les
environs immédiats des cours d’eau. Cette position leur confère leur caractère halomorphe. Ces
sols correspondent en général aux sols salés ou tannes qui sont caractérisés par la présence d'une
structure dénaturée en surface, se traduisant par une faible capacité de rétention en eau, la
présence d'éléments nocifs au développement de la plante tels que Cl-
, SO4
--
, HCO3
-
, CO3
--
, Na+
,
Al++
et Fe++
et une absence presque totale de matière organique.
Les sols halomorphes sont classés, en fonction de la Conductivité Electrique (CE), en trois
grandes catégories : les tannes arbustives dont la CE est comprise entre 500 et 2 000 µs/cm ; les
tannes enherbées avec une CE comprise entre 2 000 et 4 000 µs/cm et les tannes pures ou sols
sursalés où la CE est supérieure à 4 000 µs/cm.
Les sols hydromorphes qui occupent 15% de la superficie de la CR (sols hydromorphes à gley
salé, sols hydromorphes et sols vertiques, sols hydromorphes sur matériaux sableux) sont
rencontrés dans les zones de dépression. Ces sols se sont développés sur alluvions récentes. Leur
profil est marqué par des taches d’hydromorphie dues à une nappe d’eau temporaire durant la
saison des pluies. Ce sont les terres potentiellement les plus fertiles mais leur difficulté de travail
et leur engorgement temporaire entraînent leur non-mise en culture pluviale. Actuellement, ces
sols sont utilisés pour le maraîchage et l’arboriculture fruitière.
Les sols ferrugineux tropicaux occupent 80% de la superficie de la CR (sols ferrugineux
tropicaux non ou peu lessivés plus ou moins bien drainés, des sols ferrugineux tropicaux lessivés
plus ou moins remaniés sur matériaux dunaire tronqués, indurés, sols peu évolués).
Les sols ferrugineux tropicaux cuirassés des plateaux se rencontrent essentiellement sur le
plateau cuirassé. Ils reposent sur un matériel clair et argileux en profondeur, contenant des tâches
ferrugineuses indurées sur cuirasse ferrugineuse. La teneur en matière organique est faible dès la
surface (0,l à 0,5%) (DIATTA et MATTY, 1993 cité par MANGA, 2012). Ces sols sont
actuellement soumis à des défrichements massifs agricoles qui les exposent à l’action mécanique
de la pluie : la formation d’une croûte de battance réduisant très fortement l‘infiltration de l’eau
dans cette zone.
18
Les sols ferrugineux tropicaux sur glacis de raccordement se localisent sur la toposéquence
entre le plateau résiduel et la vallée colluvo-alluviale. Ces sols présentent une forte hétérogénéité
morphologique, on les classe en deux groupes :
- Sols peu évolués, d’apport colluvial sur gravillons et cuirasse, appelés sols modaux et
possédant un horizon supérieur peu épais (70 cm de profondeur) à texture sablo-
limoneuse, à faible taux d’argile (8 à l0%). Ces sols présentent des propriétés
chimiques médiocres et hydriques limitées.
- Sols ferrugineux tropicaux lessivés à peu lessivés, relativement profonds, possèdent
un horizon supérieur à texture sableuse à sablo-limoneuse. Ces sols sont considérés
comme étant des terres agricoles par excellence malgré une capacité moyenne de
stockage de l’eau et des carences en phosphore et potassium (BERTRAND, 1971 cité
par MANGA, 2012).
Les problèmes rencontrés sur ces sols sont liés au fait qu’ils sont soumis à une culture continue
sans apport de fertilisant minéral ou organique. Sur ces sols apparaissent de nombreux signes
d’érosion : encroûtement en surface, rigoles et ravines (MANGA P., 2012).
4. Relief et végétation
Le relief de la C.R est dans son ensemble plat avec des altitudes dépassant rarement 4m et une
faible pente d’orientation général Nord-sud inférieure à 0,6m.
La végétation y est de type savaneux, constituée d’herbes, d’arbustes, et d’arbres. La C.R compte
aussi des forêts classées comme celle de Kousmar, de Koutal, de Vélor et de Keur Matar et des
forêts protégées où commence à apparaître une végétation pseudo steppique dominée par le genre
Acacia et d’autres épineux (acacia seyal, zizyphus mauritiana).
5. Le milieu humain
La population de la communauté rurale est estimée en 2007 à 29.102 habitants. Elle a évolué de
2000 à 2007 à l’ordre de 10755 habitants soit une progression de 55 %. Les jeunes représentent
16042 habitants de la population totale soit 55 % de la population alors que les femmes sont de
13246 habitants soit un peu plus de 46 % de la population totale.
La population est essentiellement constituée de wolof (17046 habitants, soit 59 %), peulh (6000
habitants soit 21 %), sérère (5301 habitants, soit 19 %). Le reste de la population est composée
des minorités de Socés, de bambaras et de toucouleurs.
Cette population est composée dans sa grande majorité de musulmans avec une bonne
coexistence entre les différentes sensibilités religieuses surtout dans les villages à majorité sérère
comme Ndiaffate escale Ndiaffate sérère Ndiaffate Beyrouth et Thioffior. La communauté
chrétienne représente un peu moins de 2 % de la population totale.
La texture socio professionnelle est composée de 97 % d’agricultures qui sont à 60 % des
éleveurs et le reste est fait de commerçants d’artisans et d’autres petits métiers. (PLD Ndiaffate,
2007-2012).
VI. METHODOLOGIE ET RESULTATS OBTENUS
La méthodologie employée dans ce travail s’articule sur trois axes principales que sont la collecte
de l’information, le traitement et l’analyse des données et enfin la rédaction du document final.
1. La collecte de l’information
C’est la première phase du travail consistant à la recherche documentaire, à des visites de
terrains, à l’administration de questionnaires et de guides d’entretien, à la collecte de données
d’analyse d’échantillons de sols et d’eaux et à la photographie.
 La documentation est le point de départ et le plus essentiel pour ce travail en ce qu’elle
permet une meilleure appréhension de l’objet de l’étude et une bonne compréhension de
la zone. Ainsi différents ouvrages et sites web traitant de la mangrove ou présentant la
zone ont été consultés.
 Les visites de terrains consistent à descendre sur le terrain, principalement sur les villages
bordant l’estuaire pour y repérer les sites concernés par l’étude. C’est aussi durant les
visites que des questionnaires ont été administrés dans 4 villages riverains.
 Les questionnaires visaient 40 chefs de familles établis depuis au moins 25 ans dans l’un
des 4 villages (Bill, Ndiaffate Peulh, Ndiaffate Sérère et Kado) et âgés au minimum de 25
ans. Ainsi avec 10 questionnaires par village, nous avons pu recueillir des informations
relatives à l’utilité de la mangrove, les causes et les conséquences de sa disparition.
 S’en est suivi l’introduction d’un guide d’entretien auprès du conseil rural et des
techniciens évoluant dans le domaine de l’environnement ou de l’agriculture. Les
20
informations obtenues par le biais de ce guide d’entretien nous ont permis de confronter et
d’interpréter les résultats de l’enquête.
 Avec un appareil photo numérique, des prises de vue ont été effectuées sur les sites
identifiés et dont les coordonnées géographiques ont été relevées avec le logiciel Google
earth
 Et enfin, la collecte de diverses données d’analyse d’échantillons de sol et d’eaux prélevés
sur différents sites de la zone d’étude.
2. Dépouillement des questionnaires et interprétation
Une étude sur la régénération de la mangrove ne pourrait se faire sans l’implication des
populations locales tout comme il est nécessaire de recueillir leurs avis sur l’existence
d’anciennes reliques de mangroves dans la zone. C’est en ce sens que des questionnaires ont été
administrés dans 4 villages (BILL, NDIAFFATE PEULH, NDIAFFATE SERER ET KADO)
bordant l’estuaire. Ces questionnaires visaient 40 chefs de familles qui sont probablement
contemporains à la mangrove de la C.R dont ils garderaient des souvenirs. Ainsi le dépouillement
des résultats de l’enquête fait apparaitre les informations suivantes :
o Caractéristique de l’échantillon
59% des personnes interrogées sont âgées de 45 à 60 ans alors celles qui sont âgées de plus de 60
ans représentent une proportion de 38.5% pendant que les 2.5% constituent la proportion
d’individus ayant un âge compris entre 35 et 45 ans. Malgré cette diversité des âges, l’ensemble
des individus interrogés a une ancienneté de plus de trente (30) ans dans les villages concernés ;
mieux encore ils y vivent depuis leur naissance.
L’activité principale de ces populations est l’agriculture, pratiquée par 61.9% des personnes
interrogées, alors que la pêche et l’élevage viennent en second plan avec respectivement 15.9 et
11.1% de l’échantillon défini.
o Historique de la mangrove dans la CR de Ndiaffate
L’analyse de ces résultats montre que les personnes interviewées ont une bonne connaissance de
la mangrove qui leur était contemporaine en peuplant jadis l’estuaire de leur localité. Elle indique
aussi que les populations vivent actuellement les conséquences résultant de sa disparition.
Ainsi il est confirmé que l’estuaire du Saloum, au niveau de la C.R Ndiaffate était bien peuplé de
mangroves et les anciennes reliques étaient globalement localisées sur toute l’étendue du bras, ce
qui fait une ligne quasiment droite de Bill à Bane Samane et même au-delà de la limite de la C.R
(Kamatane). D’après l’enquête les genres Avicennia et rhizophora étaient les plus représentés ;
cependant, suivant la division locale de l’estuaire le petit bras qui va de Bill à Keur Demba était
la zone des Avicennia qui sont plus représentatifs (66.75%), alors que le grand bras qui va de
Keur Demba à Bane Samane est une zone de peuplement de rhizophoras (33.3%). Néanmoins
une prédominance du Conocarpus est révélée non pas par le questionnaire, mais par les
entretiens avec certaines personnes ressources comme les chefs de village de Keur Yigo, de Keur
Samba Thiadji et de Keur Demba. Ces derniers affirment que l’estuaire était longé par une espèce
végétale nommée « niaraniara » en langue locale et désignée en français par le terme Conocarpus
erectus. Même si tous nos interlocuteurs confirment la disparition totale de la mangrove dans la
C.R, plus d’une dizaine de pieds de Conocarpus erectus restent localisés sur la tanne de Keur
Waly Ndiaye, au bord de la route nationale n°5.
La pêche constituait la principale activité pratiquée dans ces mangroves ; mais on y exploitait
aussi le bois pour la construction et le chauffage. Les feuilles et les racines des arbres étaient
utilisées dans la médecine traditionnelle. Du point de vue écologique la mangrove constituait un
frein anti sel et servait en plus de cela à réduire la force des vents dévastateurs.
o Processus de dégradation de la mangrove dans la CR de Ndiaffate
Ces reliques de mangroves ont enclenché un processus de dégradation relativement avancé entre
les années 1960/70 et ont entièrement disparu entre 1970 et 1980. Cette disparition est le résultat
d’un concours de plusieurs facteurs qu’ils soient naturels ou anthropiques comme l’attestent les
chefs de familles interrogés. Ainsi, il est claire que la sursalure de l’estuaire, accentuée par les
sècheresses des années 70 à 80 ont fortement contribué à la disparition des reliques de mangroves
dans la C.R. En effet en 1974, une sévère crise de sècheresse frappa le Sahel et les effets ont
subsisté jusqu’en1980. Cela a fortement impacté sur la pluviométrie de cette région qui s’est
considérablement réduite. Mais s’y est ajoutée une hausse des températures entrainant du fait une
forte évaporation des eaux du bras du Saloum. Ainsi, si on analyse les relevées thermiques de la
station météorologique de Kaolack, on constate une très grande variation d’amplitude thermique
(température diurne deux fois supérieure à la température nocturne) sur la période de 1951-2003.
La température diurne mensuelle la plus élevée est de 42,2° à la même période (Avril 1987) alors
que les températures diurnes moyennes annuelles ne varient qu’aux environs de 34°C à 37°C.
22
Ainsi la tendance généralement croissante des températures moyennes annuelles et leurs
anomalies des années 1951 à 2003 traduisent une augmentation nette des températures, donc des
effets de changement climatique sur la région du Saloum (NAMBONA, 2007). Face à
l’importance du processus évaporatoire de ces années au niveau de l’estuaire, la salinité a très
fortement augmenté car la dilution par les eaux de ruissellement n’est plus assurée. Ces données
viennent confirmer les affirmations de Marius selon qui « la disparition de la mangrove dans
l’estuaire du Saloum reste essentiellement liée aux variations climatiques des années 70-80. En
effet les végétations de mangroves sont particulièrement réactives aux variations du climat et en
particulier à son impact sur la salinité des eaux ». La dégradation importante de la mangrove de
l’estuaire entre 1972 et 1986 coïncide avec les périodes de déficit pluviométrique qui a installé la
sécheresse dans cette partie du Sénégal, y accentuant ainsi l’évaporation et la salinité des eaux de
mer.
Tableau 1 caractéristique climatique à la station de Kaolack 1971/81
Sur le plan anthropique, le facteur le plus visible demeure l’installation des Salins du Sine-
Saloum sur le bras. En effet cette usine exploite le sel contenu dans l’eau de l’estuaire déjà
sursalée mais après usage, rejette l’eau très concentrée en Chlorure Sodium (NaCl) dans le bras,
ce qui participe à la hausse de la salinité dans ce bras du Saloum. S’y ajoute aussi la coupe des
branches de rhizophoras utilisées dans la construction des cases et autres.
Cette dégradation de la mangrove dans la C.R de Ndiaffate a eu plusieurs conséquences mais la
plus manifeste reste la salinisation des terres associée à une intense tannification provocant ainsi
l’infertilité des sols. En outre, la forte salinité de l’estuaire a entrainé une rareté du poisson et la
disparition de certaines espèces. Parmi les conséquences aussi on peut citer la salinisation des
nappes et le colmatage de l’estuaire suite aux actions de l’érosion éolienne.
Pour confirmer ces résultats on peut observer sur le terrain la disparition du couvert végétal (et
même les arbres fruitiers dans certains villages comme Bill), le rétrécissement des aires de
culture, la baisse des rendements agricoles.
o Possibilités de régénération de la mangrove dans la CR de Ndiaffate
Malgré tous ces problèmes liés à la disparition de la mangrove, il s’avère possible de régénérer
cet écosystème vu l’abondance pluviométrique de ces dernières années et l’absence de sécheresse
depuis les années 1980. Ainsi la régénération de la mangrove reste fort possible avec une bonne
gestion du problème impliquant les populations locales et un bon choix des sites potentiels.
3. Traitement et interprétation des résultats d’analyse de sols et d’eaux
Dans cette partie nous utiliserons les résultats des mesures effectuées sur la salinité et le pH par
l’INP dans le cadre d’une étude menée pour le compte du PAPIL en 2012. Ces mesures ont été
réalisées sur un ensemble de sites localisés dans la zone Kaolack-Fatick, donc incluant la
communauté rurale de Ndiaffate (surtout au niveau des villages de Bill Peulh et de Bane
Soutoura). L’analyse des résultats de mesure montre une légère variation du pH entre les mois de
mars et de novembre encadrant la saison des pluies alors que la conductivité électrique subie une
forte variation dans les deux sens entre ces deux périodes.
En effet avant la tombée des premières pluies (Mars) la conductivité mesurée dans les eaux de
surface varie entre 30900 µs/cm à Bill Peul et 113300 µs/cm à Bane Soutoura alors que le pH est
respectivement de 7,72 et 7,96. Ces résultats révèlent ainsi un gradient de salinité très élevé qui se
reflète d’ailleurs au niveau des nappes de 5 à 10 m de profondeur qui présentent des valeurs de
conductivités variant entre 2640 µs /cm à Bill Peul et 3030 µs /cm à Bane Soutoura pour des
valeurs de pH comprises entre 5,54 et 4,72. Après la saison des pluies, par contre, les variations
du pH et surtout de la conductivité se font dans deux sens avec d’une part une chute importante à
Bane Soutoura où la conductivité mesurée est de 66600 µs/cm et le pH de 7,8 et d’autre part une
augmentation importante à Bill Peul où la conductivité mesurée est de 70900 µs/cm. La même
évolution est notée au niveau de la nappe phréatique avec une baisse de la conductivité à Bane
Soutoura (2012 µs /cm) et une augmentation à Bill Peul (4370 µs /cm).
Cette variation hétérogène de la concentration des eaux de surface de l’estuaire témoigne de la
complexité du phénomène de salinité dans la communauté rurale. Il apparait ainsi que la saison
des pluies n’entraine pas automatiquement de baisse de la concentration saline au niveau des
eaux de surface sur tous les sites de l’estuaire ; ou même si c’est le cas, cette baisse est très
éphémère. En effet, théoriquement une quantité importante de pluies permettrait de diluer l’eau
saline et transformer les tannes vives en saumure. Mais cela ne dure pas plus de 3 mois et on
revient à la situation de départ à cause des fortes évaporations en octobre qui font perdre leurs
24
qualités aux eaux saumâtres. En outre, le lessivage du sel des tannes vives peut contribuer à
l’augmentation de la conductivité électrique expliquant ainsi l’augmentation de celle-ci à Bill
Peul après la saison des pluies.
En 2012 donc, année la plus pluvieuse depuis 12 ans avec une moyenne de 926,3mm en 55 jours,
la salinité sur les tannes demeure élevée au mois de novembre malgré la dilution par les eaux
pluviales. Cette salinité demeure néanmoins dans la limite du tolérable pour la plupart des
variétés de mangroves de la zone qui sont localisées sur des sites où la conductivité varie entre
3000 et 100 000 µS/cm. Une tentative de reboisement de la mangrove aux mois d’août ou de
septembre pourrait donc être envisageable
VII. TYPOLOGIE DES MANGROVES ET IDENTIFICATION DES POTENTIELLES
ZONES D’IMPLANTATION DE LA MANGROVE DANS LA C.R
Les vasières se localisent dans la communauté rurale sur presque toute l’étendue de l’estuaire qui
constitue la limite Nord de la localité. Théoriquement la régénération de la mangrove pourrait
concerner les sites qui, jadis l’abritaient. Ainsi on retiendra l’axe Kaolack-Bill-Bane Samane qui
fut entièrement peuplé de rhizophoras et d’avicennias. La tanne de Keur Waly Ndiaye qui abrite
actuellement des reliques de conocarpus erectus constituerait également un potentiel site
d’accueil de la mangrove.
Cependant à considérer les activités de reboisement réalisées à l’aval du bras, dans la zone Keur
Demba, Keur Yigo, Kado, Bane Samane, il s’avère que cette zone est inhospitalière pour le
rhisophora. Mais vu les reliques trouvées à Keur Waly, on pourrait essayer d’y replanter le
conocarpus erectus.
1. Les potentialités des zones
La pluviométrie dans la C.R de Ndiaffate connaît dans son ensemble une évolution très positive
depuis 2000 bien qu’évoluant sur la courbe en dent de scies. En effet depuis cette année une
hausse des précipitations est notée dans cette région, comblant ainsi les déficits pluviométriques
occasionnés par les épisodes de sécheresse des années 70 à 80.
L’écart enregistré entre moyenne pluviométrique y est de 492,8mm alors la plus importante
quantité d’eau a été recueilli en 2012 avec 955,3mm en 55jours contre 438,33 mm en 38 jours en
2007.
Tableau 2 situation pluviométrique à la station de Ndiaffate
Années
hauteur total
(mm) écart nbre de jours
2000 727.3 39
2001 619.8 -107.5 37
2002 500.5 -119.3 30
2003 478.7 -21.8 32
2004 597.6 118.9 38
2005 834.1 236.5 43
2006 711 113.4 49
2007 433.5 -277.5 38
2008 801.8 368.3 59
2009 795 -6.8 51
2010 878.9 83.9 61
2011 648 -230.9 43
2012 926.3 278.3 55
2013 fin aout 558,7 33
Une analyse de ces résultats permettrait de considérer la pluviométrie de cette dernière décennie
comme facteur très important pour la restauration des écosystèmes mangroves dans la
communauté rurale de Ndiaffate. En effet les fortes quantités de pluies tombées dans cette zone
ces années-ci peuvent fortement influer sur la salinité des eaux de l’estuaire et compenser les
pertes d’eaux douces dues à l’évaporation. Ainsi à bien considérer cette relative baisse de la
salinité, la régénération de la mangrove reste fort possible.
En plus de cette importante pluviométrie, nous avons la présence de reliques de conocarpus
erectus dans certains endroits, ce qui constitue un atout encourageant pour toute entreprise en vue
de restaurer cet écosystème. En effet la présence de ces reliques montre une adaptation de cette
26
espèce aux conditions du milieu, ce qui aide à choisir les espèces à replanter dans chaque partie
considérée.
Outre ces facteurs, les diverses initiatives de gestion de l’île de Kousmar et des territoires qu’elle
polarise constituent autant de facteurs favorables à la régénération de la mangrove. Si on y ajoute
l’intérêt accordé par les populations à la restauration de cet écosystème, on peut donc affirmer
que les conditions pour une réussite de la régénération de la mangrove dans la communauté rurale
de Ndiaffate sont réunies. Cependant un certain nombre de contraintes doit être considéré.
2. Les contraintes au développement de la mangrove
Malgré ce fort potentiel que présentent les zones favorables à la régénération de la mangrove,
quelques obstacles sont à lever pour son développement. Ainsi il serait difficile de reboiser de
planter sur ces sites sans aménager préalablement le terrain en vue de le rendre hospitalier. En
outre, l’activité de saliculture aussi bien traditionnelle qu’industrielle (les salins du Sine-Saloum)
doit être d’avantage contrôlée pour réduire l’hyper salinité de l’estuaire.
Du point de vue institutionnel, la régénération de la mangrove dans la C.R fait face au manque
d’implication des autorités locales dont la politique environnementale est souvent orientée vers
les espaces et forêts classés continentaux. C’est ainsi qu’il faut noter qu’aucune étude, sous la
direction de ces autorités, n’a été préalablement effectuée sur la régénération de la mangrove
dans la C.R. les seules tentatives notées à cet effet furent celle du projet WAMEE qui a eu à
reboiser le rhisophora sur la rive Nord du bras, mais sans résultats.
Parmi les difficultés pour la régénération de la mangrove, nous notons aussi le manque de
sensibilisation. En effet la population de la C.R est à majorité jeune, ignorant ainsi tout sur les
anciennes reliques de mangroves qui peuplaient l’estuaire de Ndiaffate, il y a de cela plus de 30
ans. C’est d’ailleurs ce qui fait qu’ils ne se sentent pas trop intéressés par la régénération de ces
espèces forestières dont l’utilité leur est quasiment ignorée.
Enfin, l’existence d’un titre foncier1
couvrant la plus importante partie de la rive sud du bras de
mer constitue un facteur bloquant pour toute initiative environnementale dans cette zone. En
effet, même si les détenteurs de cette espace permettaient la réimplantation de la mangrove sur
leurs terres, la volonté et la motivation de certaines couches de la population manqueraient.
1
Titre foncier appartenant à la famille Turpin
3. Typologie des mangroves
Les forêts de mangroves ont une certaine spécificité et ne se développe sur n’importe quelle territoire.
Autrement dit pour qu’une population de mangroves se développe il faut nécessairement le concours de
certaines conditions :
- Elle peut évoluer dans un milieu tropical sec où les sols sont arrosés par une faible pluviométrie
et affectés par des températures élevées intensifiant ainsi les processus évaporatoires.
- La mangrove peut pousser sous un climat chaud et sec avec 8 mois de saison sèche et 4 mois de
saison pluvieuse à moyenne pluviométrique annuelle comprise entre 250 mm et 1800 mm, ce qui
fait de la pluviométrie un facteur déterminant dans l’évolution de cette espèce végétale.
-Sur le plan de la sédimentologie, le sol des mangroves est caractérisé par un substratum
essentiellement composé de sédiments sableux provenant des dépôts du continental terminal
(CT), d’argiles kaolinites et ou sumectites et de matières organiques.
-Au plan morphologique, la zone où pousse la mangrove est globalement plat avec une altitude
d’ensemble ne dépassant pas 4m IGN.
Ainsi au regard de ces conditions thermiques, pluviométriques et morphologiques, l’élimination
des sels solubles est difficile et complexe ce qui justifie alors salinité plus ou moins importante,
pouvant être supérieure à celle de l’eau mer dans les mangroves du Saloum.
En outre la position des écotones entre le milieu marin et terrestre des écosystèmes mangroves
fait qu’ils sont soumis à de nombreux facteur limitant tels que : la durée d’inondation et
d’exondation, la salinité des eaux et l’hydromorphie du substrat (Amara Singhe, 1992), cité par
Nambora, 2006.
o Différentes espèces de mangroves
Il existe près de 70 espèces de mangroves dont 40 sont retrouvées dans le Sud-est Asiatique.
L’Afrique compte à peu près 15 espèces et l’Amérique une bonne dizaine. Au delta du Saloum et
en Casamance la mangrove comporte 3 familles, 4 genres et six espèces. (Eco-Rurale pour la
Formation et le Développement Local, 2007).
Tableau 1 Typologie des mangroves du Saloum
Famille Genre Espèces
Rhizophoraceae
Rhizophora racemosa
Rhizophora mangle
Rhizophora harisonii
28
Avicenniaceae ou
Verbenaceae
Avicennia africana
Combretaceae Conocarpus erectus
Les rhizophoracées sont représentés au Saloum par le Rhisophora racemosa et mangle et
l’Avicennia africana représente la famille des verbénacées alors qu’avec une faible
représentativité, les Combrétacées sont représentés par le conocarpus erectus.
Chacune de ces espèces présente des caractéristiques morphologiques et physiologiques bien
spécifique :
 Le système racinaire
Les sols des mangroves deviennent anaérobiques (absence d’air) quand ils sont recouverts par
l’eau. Certaines espèces de mangroves présentent un système racinaire caractéristique appelé
racines aériennes adaptées à l’absence d’air. Il y a plusieurs types de racines aériennes : les
racines échasses, les pneumatophores, les racines coudées et les racines en planches.
Les Rhizophora ont des racines échasses. Leurs racines aériennes sont exposées à l’air libre
depuis le tronc et les premières branches pour s’étendre vers l’extérieur en descendant vers le sol.
Avicennia et Laguncularia ont quant à elles des pneumatophores. Ce sont des racines coniques en
forme de crayon évoluant vers le haut à partir racines horizontales. Les pneumatophores et les
jeunes racines échasses contiennent de la chlorophylle sous leurs écorces et sont ainsi capables de
faire la photosynthèse. Les racines aériennes permettent ainsi d’échanger des gaz et de stocker de
l’air pour la respiration pendant la submersion. (Eco-Rurale pour la Formation et le
Développement Local, 2007).
 Les fruits
Toutes les espèces de mangrove produisent des fruits de forme particulière qui sont
habituellement dispersées par l’eau. Rhizophora produit des fruits de forme cylindrique (forme de
bâtonnet) appelés fruits vivipares ou plus communément plantules vivipares. La raison est que les
graines de Rhizophora germent à l’intérieur du fruit et l’hypocotyle de la plantule se développe à
partir du fruit toujours accroché à la plantule mère.
Avicennia produit quant à elle de fruits en forme de haricot appelés crytovivipares, à l’intérieur
desquels les graines germent mais restent couvertes par leurs péricarpes (enveloppe du fruit)
pendant qu’ils sont accrochés à la plante mère. (Eco-Rurale pour la Formation et le
Développement Local, 2007).
 Système de contrôle du sel
Certaines espèces de mangrove développent des systèmes adaptés à des taux élevés de salinité.
Avicennia contrôle sa teneur en sel à travers un système de sécrétion par des organes appelés
glandes à sel. Les glandes à sel sont abondantes à la surface des feuilles. De temps en temps, nous
pouvons observer du sel cristallisé sur la surface des feuilles. Rhizophora contrôle sa teneur en
sel par d’autres moyens, soit par la perte des feuilles sénescentes ayant accumulées du sel, soit en
exerçant une pression osmotique sur les racines.
 Tolérance à la salinité
Pour parler du seuil de tolérance des mangroves à la salinité nous utiliserons les résultats de la
zonation faite par l’UNESCO et ceux des mesures effectuées par l’UICN ; ainsi :
 Le Rhisophora se retrouve au Delta du Saloum dans la zone 1 où la salinité est comprise
entre 13.75g/l et 18.75g/l ; la structure du fond est meuble avec de la vase sablonneuse.
D’après les tests de l’UICN :
- A 75mhos/cm tous les plants étaient morts dès la deuxième semaine de l’expérience
- A 65mhos/cm, la survie était de 89% à la troisième semaine, à la quatrième semaine elle
était de 33% et de 22% à la fin de l’expérience.
- A 55mhos/cm, le taux de survie était de 55% à la fin de l’expérience.
Pour cette espèce, la meilleure croissance était obtenue avec les traitements 25mhos/cm et
45mhos/cm qui n’étaient pas significativement différents entre eux au seuil de 5%.
Les pires performances étaient données par le traitement en eau douce et le traitement salé à plus
de 55mhos/cm sans différence entre eux.
A plus de 55mhos/cm tous les plants de Rhizophora étaient morts.
Ainsi on peut retenir que le seuil maximal salinité accepté par le Rhisophora se fixe à 55mhos/cm
ou 41,8g/l.
30
 L’Avicennia africana se localise sur la zone 3 située à la limite de la zone intertidale qui
subit moins l’influence de la marée dans son amplitude et sa fréquence, caractérisée par
une forte évaporation.
Les tests de l’UICN montrent que :
- A 75mhos/cm, 55% des plantes survivent à la troisième semaine et à la
quatrième semaine elles représentaient 33%.
- A 65mhos/cm, le taux de survie était de 89% à la fin de l’expérience.
En somme on remarque que le taux maximal de salinité admis par l’Avicennia ne peut pas
dépasser 75mhos/cm (60g/l) et trois gradients de salinité dans lesquels l’Avicennia présente
différentes performance :
- De 0 à 35mhos/cm, on a une croissance dynamique ;
- De 35 à 5mhos/cm, toutes les plantes survivent, aucune mortalité n’est
notée
- De 55 à 70mhos/cm, on remarque une décroissance du peuplement avec
une mortalité sommitale ;
- +70mhos/cm, la disparition de la mangrove est généralisée.
Vu ces résultats, on peut convenir que l’Avicennia est beaucoup plus résistant à la salinité que le
Rhisophora.
 Le Conocarpus erectus se localise sur la frange terrestre où les sols sont sableux
ou vaseux, le plus souvent sec.
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
La mangrove du Sénégal reste l’un des écosystèmes estuariens les plus remarquables en Afrique
l’Ouest. C’est aussi une importante source de biodiversités, faisant ainsi la richesse des fleuves,
bras et autres cours d’eaux. En cela elle revêt un grand intérêt pour les populations qui en
bénéficient non pas seulement par la pêche, mais aussi par l’utilisation des bois et feuilles dans la
construction et la médecine traditionnelle. Malheureusement la mangrove qui a disparu depuis
longtemps dans la C.R de Ndiaffate y est méconnue des jeunes d’aujourd’hui malgré les
multiples services qu’elle offrait. Ainsi il devient un impératif de régénérer cet écosystème
typique des zones estuariennes pour réussir la restauration de la biodiversité qu’il renferme. Mais
cela nécessite une parfaite implication des populations concernées et une intégration du volet
mangrove dans les politiques environnementales de la collectivité locale.
La régénération de la mangrove n’est pas une tâche simple, elle nécessite un certain nombre de
précautions et d’engagement de la part des populations concernées et des autorités locales tout
comme les institutions gouvernementales et ou non gouvernementales. Ainsi pour entreprendre
un quelconque travail sur la mangrove, il faut tout d’abord impliquer la population en les
imprégnant bien de la situation et demander leur contribution dans les études et les actes concrets
à effectuer en ce sens. En effet une population qui ne connaît pas l’intérêt que pourrait générer cet
écosystème, ne se donne pas de raison pour s’ingérer dans sa restauration. La collectivité locale
aussi, par ces autorités doit, au-delà du travail en synergie avec les institutions
environnementales, prévoir dans leurs politiques des études et des travaux de restauration. La
maîtrise des techniques de reboisement est capitale pour la restauration de cet écosystème
ultrasensible.
La salinité est aussi un facteur phare à considérer, donc il est nécessaire de choisir un site où l’eau
est peut être saumâtre. Souvent s’il ne reste plus du tout d’Avicennia, c’est un signe qu’il y’a trop
de sel. Plus on remonte vers Kaolack et plus l’eau est salée car elle s’évapore et seul le sel reste.
Alors mieux vaut reboiser les endroits où il reste encore quelques pieds de mangroves à l’instar
de la tanne de Keur Waly Ndiaye, abritant jusqu’à présent des individus de Conocarpus erectus.
Pour reboiser, la période en est également un facteur déterminant en ce qu’il est obligatoire de
tenir en considération l’effet des pluies sur la salinité. En général c’est fin août – début
septembre, lorsque les travaux champêtres sont moindres, que les reboisements sont effectués à
marée basse. Mais il serait préférable de débuter en juillet.
Il faut également penser à créer des pépinières d’Avicennia et de conocarpus car ces espèces ne
disposent pas de propagules comme le rhisophora.
32
BIBLIOGRAPHIE
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 NAMBONA R.M.D., 2007 : Contribution des reboisements de mangroves du delta du
Saloum à la séquestration du carbone atmosphérique : cas des villages de Djirnda et de
Sanghako, mémoire DEA sciences de l’environnement UCAD, 75p.
 NDOUR N. et al., 2011 : Rôle des mangroves, mode et perspectives de gestion dans le
Delta du Saloum (Sénégal), volume11, numéro 3.
 SANOKHO M., 2007 : La désertification des terres agricoles et baisse des rendements en
milieu sahélien: exemple du phénomène de salinisation dans les communautés rurales de
Latmingué et de Ndiaffate (bassin arachidier du Sénégal), DEA, Université Gaston Berger
de Saint-Louis.
 SARR M., 2009 : Etude de la contribution de l'écosystème mangrove à l'amélioration des
revenus des ménages de Palmarin, mémoire pour l’obtention du diplôme d’Ingénieur
agronome, Université polytechnique de Thiès, Sénégal.
 SY B et al., 2000 : Etude de la dynamique actuelle de la mangrove d’Oukout en Basse
Casamance.
 TOSTAIN S., 2010 : Espèces de palétuviers dans les mangroves de Toliara, FORMAD
Environnement Toliara, 105p
 UICN, 2006 : Les Mangroves du Sénégal : Situation actuelle des ressources, leur
exploitation et leur conservation RAPPORT FINAL p57
 UNESCO, 1993 : L’estuaire et la mangrove du Sine Saloum, Résultats d’un atelier
régional Unesco-COMAR tenu à Dakar (Sénégal) du 28 février au 5 mars 1983.
 VALENTIN C., 1990 : Les états de surface des bassins versants Thyssé -Kaymor
(Sénégal). ORSTOM, Dakar, 10 pages.
WEBOGRAPHIE
 www.bienvenuecasamance.com
 www.d1pierre10coups.be
 www.deltadusaloum.com
 www.duduf2.free.fr
 www.ideecasamance.org
 www.ird.fr
34
 www.ndiaffate.blogspot.com
 www.onf.fr
 www.peda.martinique.fr
 www.toubacouta.org
ANNEXE
ANNEXE 1 : Normes d’interprétation du pH et de la conductivité électrique
Tableau 2 norme d'interprétation du pH
pH Caractéristiques
≤ 4,5 Extrêmement acide
4,6 - 5,2 Très acide
5,3 - 5,5 Acide
5,6 - 6 Modérément acide
6,1 - 6,6 Légèrement acide
6,7 - 7,2 Neutre
7,3 -7,9 Légèrement alcalin
8 - 8,50 Alcalin
Source : BOCOUM M., 2004: Méthodes d’analyse des sols.
Tableau 3 norme d'interprétation de la conductivité
CE (µs/cm) Caractéristiques
≤ 250 Non salin
250 - 500 Légèrement salin
500 - 1000 Salin
1000 - 2000 Très salin
≥ 2000 Extrêmement salin
Source : J.H. Durand, 1983 : Les sols irrigables, étude pédologique.
36
QUELLES SONT LES CONSEQUENCES DE LA DISP
SURSALURE DE L'ESTUAIRE 1,9%
AVANCEE DES TANNES 23,1%
SALINISATION DES TERRES 25,0%
RETRECISSEMENT DES AIRES CULTIVABLES 4,8%
RARETE DU POISSON 24,0%
RARETE DU BOIS D'OEUVRE 1,9%
FREQUENCE DES VENT DESTRUCTEUR 2,9%
AUGMENTATION DES TEMPERATURES 1,9%
COLMATAGE DE L'ESTUAIRE 1,0%
SALINISATION DE LA NAPPE PHREATIQUE 2,9%
DISPARITION DE CERTAINES ESPECES DE CRUSTACES 2,9%
INFERTILITE DES SOLS 3,8%
RARETE DE LA PLUIE 1,9%
PAS DE REPONSES 1,0%
DISPARITION DE LA RIZICULTURE 1,0%
QUELLE(S) ACTIVITES) PRATIQUEZ-VOUS?
61,9%15,9%
11,1%
3,2%
7,9%
AGRICULTURE
PECHE
ELEVAGE
COMMERCE
AUTRE
ANNEXE 2 : Données d’enquête sur la mangrove auprès d’un échantillon de la population de Ndiaffate
Figure 1 : les causes de la disparition de la mangrove dans la C.R de Ndiaffate
Figure 2 : les conséquences de la disparition de la mangrove dans la C.R de Ndiaffate
Figure 3 : activités pratiquées dans la C.R
QU'EST-CEQUISERAITA L'ORIGINE DELAD
FORTE SALINITE DEL'ESTUAIRE 49,3%
FORTE SALINISATIONDUSOL 16,4%
LA SECHERESSE 16,4%
COUPE ABUSIVE 2,7%
REJETDES EAUX SURSALEES PARLESSSS DANSL'ESTUAIRE 13,7%
PAS DEREPONSE 0,0%
DEFORESTATION 1,4%
POURQUOI?
ABONDANCEPLUVIOMETRIQUE 44,0%
ABSENCEDESECHERESSE 12,0%
S'IL UNEBONNEGESTION DES PROBLEMES 16,0%
SI ON CHOISIT DESESPECES ADEQUATES 10,0%
SI LESSITESSONT BIEN CHOISIS 8,0%
SI LA SALINITE DEL'ESTUAIRE EST REDUITE 10,0%
Figure 4 : différentes espèces de mangroves rencontrées jadis dans la C.R
Figure 5 : potentialités pour la régénération de la mangrove dans la C.R
ANNEXE 3 : Evolution de la pluviométrie dans la communauté rurale de Ndiaffate
Figure 6 : variation de la pluviométrie à la station de Ndiaffate de 2000 à 2012
0
100
200
300
400
500
600
700
800
900
1000
hauteurtotale(mm)
Années
LES QUELLES?
33,3%
66,7%
RHISOPHORA
AVICENNIA
LAGUNCULARIA
CONOCARPUS
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ETUDE SUR LA FAISABILITE DE LA REGENERATION DE LA MANGROVE DANS LA COMMUNAUTE RURALE DE NDIAFFATE:POTENTIALITES ET CONTRAINTES

  • 1. IN TITUT NATI NAL DE PEDO OGIE IN TITUT NATI NAL DE PEDO OGIE ETUDE SUR LA FAISABILITE DE LA REGENERATION DE LA MANGROVE DANS LA COMMUNAUTE RURALE DE NDIAFFATE : POTENTIALITES ET CONTRAINTES. REPUBLIQUE DU SENEGAL Un Peuple – Un But – Une Foi MINISTERE DE L’AGRICULTURE ET DE L’EQUIPEMENT RURAL --------- INSTITUT NATIONAL DE PEDOLOGIE RAPPORT DE STAGE AOUT-OCTOBRE 2013 Présenté par Youssoupha MBODJI Etudiant en géographie à l’UGB de Saint-Louis du Sénégal Dirigé par Monsieur Babacar NGOM Délégué de la zone Sine-Saloum de l’INP
  • 2. 2
  • 3. SIGLES ET ACRONYMES ......................................................................................................................... 4 INTRODUCTION......................................................................................................................................... 5 PREMIÈRE PARTIE: CADRE THÉORIQUE ET CONCEPTUEL............................................................ 7 I. PROBLEMATIQUE ............................................................................................................................. 8 II. OBJECTIFS........................................................................................................................................... 8 III. STRUCTURE D’ACCUEIL ................................................................................................................. 9 IV. DEFINITION DES CONCEPTS .................................................................................................... 10 DEUXIÈME PARTIE: CADRE MÉTHODOLOGIQUE ET ANALYTIQUE .......................................... 12 V. PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE..................................................................................... 13 1. Climat.............................................................................................................................................. 13 2. Hydrologie....................................................................................................................................... 14 3. Les sols............................................................................................................................................ 15 4. Relief et végétation.......................................................................................................................... 18 5. Le milieu humain............................................................................................................................. 18 VI. METHODOLOGIE ET RESULTATS OBTENUS ........................................................................ 19 1. La collecte de l’information ............................................................................................................ 19 2. Dépouillement des questionnaires et interprétation......................................................................... 20 3. Traitement et interprétation des résultats d’analyse de sols et d’eaux............................................. 23 VII. TYPOLOGIE DES MANGROVES ET IDENTIFICATION DES POTENTIELLES ZONES D’IMPLANTATION DE LA MANGROVE DANS LA C.R .................................................................... 24 1. Les potentialités des zones .............................................................................................................. 24 2. Les contraintes au développement de la mangrove......................................................................... 26 3. Typologie des mangroves................................................................................................................ 27 Différentes espèces de mangroves........................................................................................................... 27 CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS ........................................................................................... 30 BIBLIOGRAPHIE ...................................................................................................................................... 32 WEBOGRAPHIE........................................................................................................................................ 33 ANNEXE .................................................................................................................................................... 35 TABLE DES MATIERES
  • 4. 4 SIGLES ET ACRONYMES CE : conductivité électrique C.R : communauté rurale EPEEC : Equipe Pluridisciplinaire des Ecosystèmes Côtiers INP : Institut National de Pédologie pH : potentiel Hydrogène PLD : Plan Local de Développement RBDS : Réserve de Biodiversité du Delta du Saloum UICN : Union Mondiale Pour la Nature UNESCO : Organisation des Nations Unies pour l’Education et la Coopération Scientifique WAAME: West African Association for Marine Environment
  • 5. INTRODUCTION Avec une superficie estimée à 196 722 km², le Sénégal se situe entre les latitudes 12°30 et 17°30 Nord et les longitudes 11°30 et 16°30 Ouest. Il se trouve en grande partie dans la zone sahélienne et est marqué par un climat tropical semi-aride caractérisé par une saison sèche de novembre à juin et une saison pluvieuse de juillet à octobre. La pluviométrie suit un gradient Nord – Sud avec des précipitations variant de moins de 250 mm au Nord à plus de 1 000 mm en moyenne au Sud, alimentant ainsi le grand réseau hydrographique du Sénégal constitué essentiellement de bras de mers, de lacs et de fleuves très ramifiés drainant l’intérieur du pays. Ces cours d’eau sont quasiment tous bordés de forêts de mangroves en amont comme en aval. C’est surtout sur le fleuve Casamance, dans l’estuaire du Saloum et à l’embouchure du fleuve Sénégal qu’on localise les mangroves sénégalaises qui couvrent une superficie estimée à environ 2 000 hectares. La mangrove est un écosystème forestier du bord des mers et des lagunes, longeant les rebords des fleuves tant que l’eau est saumâtre. Elle est une forêt amphibie des côtes tropicales et subtropicales, faisant la transition entre la mer et le continent. C’est un milieu périodiquement soumis à l’inondation des eaux saumâtres des marées. La végétation est en grande partie composée d’espèces ligneuses sempervirentes, des genres Rhizophora, Avicennia, Laguncularia et Conocarpus. La mangrove joue un rôle important dans la protection des côtes contre l’érosion et fournit des substances nutritives indispensables à certaines espèces de crustacées et de poissons (crevettes, huîtres, tilapia etc..), du bois de chauffe et d‘œuvre et de la matière première à la pharmacopée traditionnelle. Malgré ces multiples services, la mangrove reste un écosystème forestier soumis à la négligence des populations qui réduisent de ce fait son niveau de protection. Ainsi outre les phénomènes naturels qui l’affectent, elle reste aussi victime de l’action humaine ce qui, aujourd’hui la met dans un processus de dégradation très avancée dans certains endroits et totalement en disparition dans d’autres. C’est dans ce contexte que l’Institut Nationale de Pédologie (INP) à travers sa délégation située à Ndiaffate et couvrant la zone Sine-Saloum travaille sur cette thématique en rapport avec la salinisation des terres.
  • 6. 6 Cette étude qui s’inscrit dans ce cadre est surtout tournée sur la faisabilité de la régénération de la mangrove dans la communauté rurale en axant ses recherches sur les potentialités et les contraintes que présente la zone tant du point de vue sociologique que biophysique.
  • 7. PREMIÈRE PARTIE: CADRE THÉORIQUE ET CONCEPTUEL
  • 8. 8 I. PROBLEMATIQUE L’économie dans le Sine-Saloum, si florissante qu’elle puisse être reste néanmoins basée sur l’agriculture. En effet la région s’inscrit entièrement dans le bassin arachidier qui est une zone de production d’arachides par excellence. Cependant les cultures céréalières aussi occupent une bonne partie de la production agricole d’où l’importance de ce secteur dans la région. Outre l’agriculture, base de l’économie, la zone est bien dotée par la nature avec un relief dans l’ensemble plat dépassant rarement 20m d’altitude. Dans la zone deltaïque du Saloum, se développent des mers peu profondes avec un débit faible mais le niveau d’eau monte après la saison des pluies, elle reste aussi très arrosée avec principalement trois fleuves : le Saloum, le Diomboss et le Bandiala. L’aire est drainée par l’important réseau estuarien du sine-Saloum qui s’étale sur 234000ha. Cette importance du réseau permet de mettre en évidence le rôle joué par les estuaires dans l’économie de la région avec 25% de leur surface peuplée par la mangrove. La mangrove est un élément essentiel pour l’enrichissement trophique des estuaires et lutte contre l’érosion des sols en stabilisant le substrat par la rétention des sédiments, elle participe aussi au développement de la pêche, de l’apiculture, du tourisme, et de l’exploitation des coquilles et bois. Cependant, avec tous ces services qu’en tire l’homme, la mangrove fait face à une multitude de problèmes qui a causé aujourd’hui sa dégradation très avancée dans le Sine-Saloum et une disparition totale dans la communauté rurale de Ndiaffate. Ndiaffate à l’instar de tout le bassin arachidier, a une économie essentiellement agricole mais la pêche et l’exploitation des marais salant y sont plus ou moins pratiquées. La saliculture gagnant de l’ampleur provoque une forte salinisation des terres, réduisant ainsi leur fertilité et affectant les eaux de l’estuaire ; ce qui a conduit à une raréfaction des ressources halieutiques. C’est ainsi que, dans un souci de restauration des sols, s’impose nécessairement une étude pour la régénération de la mangrove dans la C.R, vu son fort potentiel bioécologique. Ainsi compte tenu des exigences physicochimiques et climatiques de la mangrove il faudra d’abord procéder à l’identification des milieux favorables à son développement, pour essayer trouver des solutions aux contraintes qui gêneraient son existence. II. OBJECTIFS 1. OBJECTIFS GENERAL L’objectif général de cette étude est de contribuer à la régénération des écosystèmes du Sénégal.
  • 9. 2. OBJECTIFS SPECIFIQUES Pour atteindre l’objectif global, les objectifs spécifiques suivants sont à atteindre d’abord:  Identifier les zones potentielles, adaptées au développement de la mangrove dans la communauté rurale de Ndiaffate ;  Evaluer les contraintes du développement de la mangrove dans les sites potentiellement adaptées ;  Et participer à la restauration des terres affectées par la salinisation dans la communauté rurale de Ndiaffate. III. STRUCTURE D’ACCUEIL Face à l’ampleur de la dégradation des sols par la salinisation qui affecte les terres arables du pays, surtout celles du bassin arachidier et participant activement au processus de déforestation, l’INP s’est investi dans toute démarche allant dans le sens de restaurer ces terres en passant d’abord par une bonne prise de connaissance des phénomènes et de leurs impacts pour mieux planifier ses interventions. C’est à cette fin que « l’Etude sur la faisabilité de la régénération de la mangrove dans la C.R de Ndiaffate : potentialités et contraintes» nous a été confiée dans le cadre de notre stage pour disposer d’une base de données permettant de bâtir une stratégie de réponses aux aléas des changements climatiques sur la mangrove. Le stage a été réalisé à l’Institut National de Pédologie (INP) et a duré deux mois, période à l’issue de laquelle ce présent document a été conçu. L’INP a été créé par le décret n° 2004-802 du 28 juin 2004. C’est un établissement public à caractère scientifique et technologique qui a pour objectif principal l’étude des sols. C’est aussi un instrument de développement transversal au service de l’agriculture, de l’élevage, de l’environnement, de la pêche continentale, de l’aménagement du territoire, de l’hydraulique et du développement communautaire. Sa mission est :  d’identifier et de maîtriser les caractéristiques des ressources en sol ;  de sauvegarder le patrimoine foncier ;  de former et de sensibiliser les producteurs et autres opérateurs économiques sur le rôle de la science du sol ;  de mettre en œuvre des modules de formation sur l’exploitation et la gestion durable et rentable ;
  • 10. 10  de coordonner, de réglementer et de contrôler les travaux pédagogiques exécutés sur le territoire national ;  d’établir des normes en matière de sols et eaux pour l’agriculture ;  de mettre en œuvre des centres polyvalents de formation des producteurs, vitrines des techniques et méthodes d’exploitation agricole durable ;  de dynamiser et de développer les coopérations sous régionale, régionale et internationale. IV. DEFINITION DES CONCEPTS - Biodiversité : Elle désigne la variabilité des organismes vivants de toute origine y compris entre autres, les écosystèmes terrestres, marins et autres écosystèmes aquatiques, ainsi que les complexes écologiques dont ils font partie. Elle englobe la diversité au sein des espèces (diversité génétique), la diversité des espèces et la diversité des écosystèmes (Convention sur la diversité biologique, 1992). Toutes les formes de vie sur terre sont concernées ainsi que leurs caractéristiques naturelles. - dégradation des terres : elle désigne la diminution ou la disparition, dans les zones arides, semi-arides et subhumides sèches, de la productivité biologique ou économique et de la complexité des terres cultivées non irriguées, des terres cultivées irriguées, des parcours, des pâturages, des forêts ou des surfaces boisées du fait de l’utilisation des terres ou d’un ou de plusieurs phénomènes, notamment de phénomènes dus à l’activité de l’homme et à ses modes de peuplement, tels que : l’érosion des sols causée par le vent et/ou l’eau, la détérioration des propriétés physiques, chimiques et biologiques ou économiques des sols, et la disparition à long terme de la végétation naturelle (CLD, 1994). - Ecosystème : c’est un complexe dynamique formé de communautés de plantes, d’animaux et de micro-organismes et de leur environnement non vivante qui, par interaction, forment une unité fonctionnelle (CDB, 1992). Ecosystème= biotope +biocénose ; c’est-à-dire le milieu de vie (biotope) et les formes de vie et leurs relations (biocénose). -mangrove : La mangrove est un écosystème incluant un groupement de végétaux principalement ligneux spécifique, ne se développant que dans la zone de balancement des
  • 11. marées appelée «estran» des côtes basses des régions tropicales. On trouve aussi des marais à mangroves à l'embouchure de certains fleuves. - Zones humides : les zones humides sont des étendues de marais, de fagnes, de tourbières ou d'eaux naturelles ou artificielles, permanentes ou temporaires, où l'eau est stagnante ou courante, douce, saumâtre ou salée, y compris des étendues d'eau marine dont la profondeur à marée basse n'excède pas six mètres. Elles ont des fonctions écologiques fondamentales en tant que régulateurs du régime des eaux et en tant qu’habitat d’une flore et d’une faune caractéristiques et particulièrement des oiseaux d’eau. (Convention de RAM SAR, 1971). Les zones Humides constituent des sources d’eau douces, de biodiversité animale et végétale, représentent des zones privilégiées d’agriculture et constituent également des remparts contre le changement climatique, notamment en raison du potentiel de séquestration de carbone des forêts marécageuses (forêts de zones humides). - Estuaire : Etendue d'eau en partie fermée, sur le bief intérieur d'une rivière raccordée librement à la mer, et qui est alimentée en eau douce par des zones de drainage en amont. L’estuaire est une forme de contact entre un cours d’eau et l’étendue d’eau dans laquelle il se jette, généralement le lieu où le fleuve rejoint la mer (éventuellement le lac). En général, l'estuaire correspond à une zone élargie du lit du fleuve qui se divise en nombreux bras et méandres. -Restauration : action de restaurer, de replanter une forêt soumises à la dégradation. Ici la restauration renvoie à la replantation de la mangrove disparue de la C.R. - Régénération : c'est la capacité de reproduction naturelle d'une partie vivante qui a été détruite, ici les populations de mangroves. C’est notamment à travers l'observation d'une bonne régénération que l'on peut juger du bon état de santé d'un peuplement de palétuviers. Elle s'exprime par une densité de plantules et de jeunes arbres dans le sous-bois. Tanne herbacée: étendue de sol couverte d'halophytes de petite taille se développant aux dépens de la mangrove. La surface des tannes herbeuses est moins salée que celle des tannes vives ce qui explique la présence d'herbacées ou de tout petits ligneux. Tanne vive : on appelle tanne vive une étendue de sol nu se développant aux dépens de la mangrove. Il existe deux origines au phénomène de « tannification » : la salinisation et parfois l'acidification. Une diminution de la salinité ou de l'acidité des nappes et des sols peut conduire à une recolonisation partielle et souvent temporaire des tannes par les palétuviers.
  • 12. 12 DEUXIÈME PARTIE: CADRE MÉTHODOLOGIQUE ET ANALYTIQUE
  • 13. Latmingué NDIAFFATE Tiombi Tiaré Ndiebel Keur Baka Dya Keur Socé Sago Ndiendieng C.R DU DEPT DE KAOLACK C.R DE NDIAFFATE ESTUAIRE RN 4 et 5 20 0 20 Kilomètres N 350000 350000 360000 360000 370000 370000 380000 380000 390000 390000 400000 400000 410000 410000 420000 420000 1540000 1540000 1550000 1550000 1560000 1560000 1570000 1570000 1580000 1580000 MATAM LOUGA TAMB ACOUNDA KOLDA SAINT LOUIS KE DOUGOU KAFFRINE THIE S FATICK SEDHIOU ZIGUINCHOR KAOLACK DIOURBE LDAKAR N V. PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE La communauté rurale de Ndiaffate se localise à environ 200km de Dakar, entre les latitudes 13° 57' 20.60" N et 14° 10' 50.49" N et les longitudes 16° 02' 53.37" W et 16° 16' 51.64" W et s’inscrit administrativement dans le département de Kaolack, particulièrement dans l’arrondissement de Ndiedieng. Elle couvre une superficie de 321.08km2 (soit 32108 Ha) et compte à son actif 75 établissements humains. Elle est limitée à l’Est par la C.R de Latmingué, à l’Ouest par l’arrondissement de Djilor, au Nord par les C.R de Thiomby, Dya et la commune de Kaolack, au Sud par les communautés rurales de Ndiedieng et Keur Socé Sago. La C.R est traversée sur sa limite Est par la route nationale n°4 et à son centre par la route nationale n°5. 1. Climat Située au centre Ouest du Sénégal, la Communauté Rurale de Ndiaffate à l’image de toute la zone sahélienne a connu une longue période de sécheresse ce qui a d’ailleurs contribué au recule des isohyètes du Nord vers le Sud, inscrivant la zone entre les isohyètes 400 et 600 mm. Cependant il faut noter une abondante pluviométrie durant l’an 2012 avec une moyenne pluviométrique annuelle de 926.3mm. Figure 1 Localisation de la C.R de Ndiaffate
  • 14. 14 Le climat de la C.R est de type soudano-sahélien avec des températures relativement hautes d’Avril à Juin (15/18°C à 35-45°C). Il est marqué par trois types de vents :  l’Alizé maritime (novembre – février) : avec des températures variant entre 12,5 et 14° C, il apporte la fraîcheur et le froid ;  l’Harmattan : agent très actif dans l’érosion de l’écosystème, il est marqué par des vents de sable et des températures qui avoisinent parfois 45°C ;  la Mousson (juillet – octobre) : elle traverse la Communauté Rurale ; facteur de pluie, elle constitue un intérêt particulier pour les populations à forte potentialités agricoles. A l’instar du reste du pays on y retrouve deux saisons que sont la saison des pluies qui s’étale de juin à octobre avec de fortes pluies et la saison sèche pour le reste de l’année. 2. Hydrologie La C.R a un vaste réseau hydrographique, elle est drainée dans toute son étendue par un ensemble de cours d’eaux permanents et ou temporaires (rivières, marigots étangs, etc.) ; elle est traversée dans toute sa partie Nord par un réseau hydrographique constituant un ensemble de bolongs et de ramifications issus du bras de mer le Saloum. (cf. carte). Ainsi il pourrait être confondu avec une ria sillonnée par de larges bolongs présentant de multiples ramifications. Selon l’EPEEC, l’estuaire du Saloum présente une nette particularité reposant sur un fonctionnement inverse de l’hydrodynamique estuarienne. En effet le régime hydrologique est complètement inversé avec un écoulement des tannes vers le plateau. Les chenaux de marée et les affluents se transforment en saumure après l’hivernage, Sokhna M., 1994-95, cité par Sanokho, 2008. Au Saloum, les mers sont peu profondes avec un débit faible mais le niveau d’eau monte après la saison des pluies. C’est ainsi que MARIUS (1979), nous dit que le Saloum n’est ni delta, ni estuaire au sens véritable du terme. En effet, dans le Saloum le chenal est parcouru exclusivement par les eaux marines. L’eau est plus transparente en saison sèche, les quantités d’eau douce reçues par l’estuaire sont insuffisantes même pour compenser les pertes par évapotranspiration. La salinité de l’eau du Saloum est partout supérieure à celle de l’eau de mer (33,3g/1) (Saos et alii Pages 1982). Les phénomènes de marée dynamique et de marée de salinité sur l’ensemble du réseau hydrographique sont déterminants.
  • 15. I1 y a très peu d’apport de l’amont même en saison des pluies, le débit d’eau douce étant très faible en hivernage. 3. Les sols Au Quaternaire récent les différents épisodes géologiques engendrés par l'alternance de périodes humides et sèches ont profondément façonné le milieu. Le réseau du Sine Saloum se serait mis en place pendant la période humide ayant succédé à l'Ogolien entre 13 000 et 8 000 ans B.P. (Michel, 1973). Au cours de cette période humide l'estuaire actuel, alors zone déprimée, recevrait les épandages des fleuves du Sine, du Saloum et de Khombole (Diop, 1978, 1988). Les sols de l’estuaire sont des sols sableux ou argileux. Selon SADIO (1991 cité par MANGA, 2012), les sols de mangrove du Saloum sont des vasières qui résultent des dépôts argileux ceinturant les cours d’eau dans la zone intertidale. Ces sols hydromorphes sont de manière temporaire ou permanente submergés. Dans la C.R, globalement on rencontre sept types de sols : Figure 2 Hydrographie de la C.R de Ndiaffate
  • 16. 16  des sols hydromorphes à Gley salé ;  des sols hydromorphes et sols vertiques ;  des sols hydromorphes sur matériaux sableux ;  des sols hydromorphes à gley salé et sols halomorphes salins hydromorphes  des sols ferrugineux tropicaux non ou peu lessivés plus ou moins bien drainés ;  des sols hydromorphes organiques plus ou moins tourbeux avec sols halomorphes ;  des sols ferrugineux tropicaux lessivés plus ou moins remaniés sur matériaux dunaire tronqués, indurés, sols peu évolués. Sur chaque unité du modelé géomorphologique, les états de surface des sols ont été étudiés par VALENTIN (1990), cité par MANGA (2012) et ils peuvent être regroupés en trois grands ensembles. Il s’agit des vasières, de sols hydromorphes et des sols ferrugineux tropicaux. Figure 3 Typologie des sols dans la C.R de Ndiaffate
  • 17. Dans leur répartition spatiale, les vasières représentent 5% de la superficie de la CR (sols hydromorphes à gley salé et sols halomorphes salins hydromorphes ; sols hydromorphes organiques plus ou moins tourbeux avec sols halomorphes), elles sont rencontrées dans les environs immédiats des cours d’eau. Cette position leur confère leur caractère halomorphe. Ces sols correspondent en général aux sols salés ou tannes qui sont caractérisés par la présence d'une structure dénaturée en surface, se traduisant par une faible capacité de rétention en eau, la présence d'éléments nocifs au développement de la plante tels que Cl- , SO4 -- , HCO3 - , CO3 -- , Na+ , Al++ et Fe++ et une absence presque totale de matière organique. Les sols halomorphes sont classés, en fonction de la Conductivité Electrique (CE), en trois grandes catégories : les tannes arbustives dont la CE est comprise entre 500 et 2 000 µs/cm ; les tannes enherbées avec une CE comprise entre 2 000 et 4 000 µs/cm et les tannes pures ou sols sursalés où la CE est supérieure à 4 000 µs/cm. Les sols hydromorphes qui occupent 15% de la superficie de la CR (sols hydromorphes à gley salé, sols hydromorphes et sols vertiques, sols hydromorphes sur matériaux sableux) sont rencontrés dans les zones de dépression. Ces sols se sont développés sur alluvions récentes. Leur profil est marqué par des taches d’hydromorphie dues à une nappe d’eau temporaire durant la saison des pluies. Ce sont les terres potentiellement les plus fertiles mais leur difficulté de travail et leur engorgement temporaire entraînent leur non-mise en culture pluviale. Actuellement, ces sols sont utilisés pour le maraîchage et l’arboriculture fruitière. Les sols ferrugineux tropicaux occupent 80% de la superficie de la CR (sols ferrugineux tropicaux non ou peu lessivés plus ou moins bien drainés, des sols ferrugineux tropicaux lessivés plus ou moins remaniés sur matériaux dunaire tronqués, indurés, sols peu évolués). Les sols ferrugineux tropicaux cuirassés des plateaux se rencontrent essentiellement sur le plateau cuirassé. Ils reposent sur un matériel clair et argileux en profondeur, contenant des tâches ferrugineuses indurées sur cuirasse ferrugineuse. La teneur en matière organique est faible dès la surface (0,l à 0,5%) (DIATTA et MATTY, 1993 cité par MANGA, 2012). Ces sols sont actuellement soumis à des défrichements massifs agricoles qui les exposent à l’action mécanique de la pluie : la formation d’une croûte de battance réduisant très fortement l‘infiltration de l’eau dans cette zone.
  • 18. 18 Les sols ferrugineux tropicaux sur glacis de raccordement se localisent sur la toposéquence entre le plateau résiduel et la vallée colluvo-alluviale. Ces sols présentent une forte hétérogénéité morphologique, on les classe en deux groupes : - Sols peu évolués, d’apport colluvial sur gravillons et cuirasse, appelés sols modaux et possédant un horizon supérieur peu épais (70 cm de profondeur) à texture sablo- limoneuse, à faible taux d’argile (8 à l0%). Ces sols présentent des propriétés chimiques médiocres et hydriques limitées. - Sols ferrugineux tropicaux lessivés à peu lessivés, relativement profonds, possèdent un horizon supérieur à texture sableuse à sablo-limoneuse. Ces sols sont considérés comme étant des terres agricoles par excellence malgré une capacité moyenne de stockage de l’eau et des carences en phosphore et potassium (BERTRAND, 1971 cité par MANGA, 2012). Les problèmes rencontrés sur ces sols sont liés au fait qu’ils sont soumis à une culture continue sans apport de fertilisant minéral ou organique. Sur ces sols apparaissent de nombreux signes d’érosion : encroûtement en surface, rigoles et ravines (MANGA P., 2012). 4. Relief et végétation Le relief de la C.R est dans son ensemble plat avec des altitudes dépassant rarement 4m et une faible pente d’orientation général Nord-sud inférieure à 0,6m. La végétation y est de type savaneux, constituée d’herbes, d’arbustes, et d’arbres. La C.R compte aussi des forêts classées comme celle de Kousmar, de Koutal, de Vélor et de Keur Matar et des forêts protégées où commence à apparaître une végétation pseudo steppique dominée par le genre Acacia et d’autres épineux (acacia seyal, zizyphus mauritiana). 5. Le milieu humain La population de la communauté rurale est estimée en 2007 à 29.102 habitants. Elle a évolué de 2000 à 2007 à l’ordre de 10755 habitants soit une progression de 55 %. Les jeunes représentent 16042 habitants de la population totale soit 55 % de la population alors que les femmes sont de 13246 habitants soit un peu plus de 46 % de la population totale.
  • 19. La population est essentiellement constituée de wolof (17046 habitants, soit 59 %), peulh (6000 habitants soit 21 %), sérère (5301 habitants, soit 19 %). Le reste de la population est composée des minorités de Socés, de bambaras et de toucouleurs. Cette population est composée dans sa grande majorité de musulmans avec une bonne coexistence entre les différentes sensibilités religieuses surtout dans les villages à majorité sérère comme Ndiaffate escale Ndiaffate sérère Ndiaffate Beyrouth et Thioffior. La communauté chrétienne représente un peu moins de 2 % de la population totale. La texture socio professionnelle est composée de 97 % d’agricultures qui sont à 60 % des éleveurs et le reste est fait de commerçants d’artisans et d’autres petits métiers. (PLD Ndiaffate, 2007-2012). VI. METHODOLOGIE ET RESULTATS OBTENUS La méthodologie employée dans ce travail s’articule sur trois axes principales que sont la collecte de l’information, le traitement et l’analyse des données et enfin la rédaction du document final. 1. La collecte de l’information C’est la première phase du travail consistant à la recherche documentaire, à des visites de terrains, à l’administration de questionnaires et de guides d’entretien, à la collecte de données d’analyse d’échantillons de sols et d’eaux et à la photographie.  La documentation est le point de départ et le plus essentiel pour ce travail en ce qu’elle permet une meilleure appréhension de l’objet de l’étude et une bonne compréhension de la zone. Ainsi différents ouvrages et sites web traitant de la mangrove ou présentant la zone ont été consultés.  Les visites de terrains consistent à descendre sur le terrain, principalement sur les villages bordant l’estuaire pour y repérer les sites concernés par l’étude. C’est aussi durant les visites que des questionnaires ont été administrés dans 4 villages riverains.  Les questionnaires visaient 40 chefs de familles établis depuis au moins 25 ans dans l’un des 4 villages (Bill, Ndiaffate Peulh, Ndiaffate Sérère et Kado) et âgés au minimum de 25 ans. Ainsi avec 10 questionnaires par village, nous avons pu recueillir des informations relatives à l’utilité de la mangrove, les causes et les conséquences de sa disparition.  S’en est suivi l’introduction d’un guide d’entretien auprès du conseil rural et des techniciens évoluant dans le domaine de l’environnement ou de l’agriculture. Les
  • 20. 20 informations obtenues par le biais de ce guide d’entretien nous ont permis de confronter et d’interpréter les résultats de l’enquête.  Avec un appareil photo numérique, des prises de vue ont été effectuées sur les sites identifiés et dont les coordonnées géographiques ont été relevées avec le logiciel Google earth  Et enfin, la collecte de diverses données d’analyse d’échantillons de sol et d’eaux prélevés sur différents sites de la zone d’étude. 2. Dépouillement des questionnaires et interprétation Une étude sur la régénération de la mangrove ne pourrait se faire sans l’implication des populations locales tout comme il est nécessaire de recueillir leurs avis sur l’existence d’anciennes reliques de mangroves dans la zone. C’est en ce sens que des questionnaires ont été administrés dans 4 villages (BILL, NDIAFFATE PEULH, NDIAFFATE SERER ET KADO) bordant l’estuaire. Ces questionnaires visaient 40 chefs de familles qui sont probablement contemporains à la mangrove de la C.R dont ils garderaient des souvenirs. Ainsi le dépouillement des résultats de l’enquête fait apparaitre les informations suivantes : o Caractéristique de l’échantillon 59% des personnes interrogées sont âgées de 45 à 60 ans alors celles qui sont âgées de plus de 60 ans représentent une proportion de 38.5% pendant que les 2.5% constituent la proportion d’individus ayant un âge compris entre 35 et 45 ans. Malgré cette diversité des âges, l’ensemble des individus interrogés a une ancienneté de plus de trente (30) ans dans les villages concernés ; mieux encore ils y vivent depuis leur naissance. L’activité principale de ces populations est l’agriculture, pratiquée par 61.9% des personnes interrogées, alors que la pêche et l’élevage viennent en second plan avec respectivement 15.9 et 11.1% de l’échantillon défini. o Historique de la mangrove dans la CR de Ndiaffate L’analyse de ces résultats montre que les personnes interviewées ont une bonne connaissance de la mangrove qui leur était contemporaine en peuplant jadis l’estuaire de leur localité. Elle indique aussi que les populations vivent actuellement les conséquences résultant de sa disparition.
  • 21. Ainsi il est confirmé que l’estuaire du Saloum, au niveau de la C.R Ndiaffate était bien peuplé de mangroves et les anciennes reliques étaient globalement localisées sur toute l’étendue du bras, ce qui fait une ligne quasiment droite de Bill à Bane Samane et même au-delà de la limite de la C.R (Kamatane). D’après l’enquête les genres Avicennia et rhizophora étaient les plus représentés ; cependant, suivant la division locale de l’estuaire le petit bras qui va de Bill à Keur Demba était la zone des Avicennia qui sont plus représentatifs (66.75%), alors que le grand bras qui va de Keur Demba à Bane Samane est une zone de peuplement de rhizophoras (33.3%). Néanmoins une prédominance du Conocarpus est révélée non pas par le questionnaire, mais par les entretiens avec certaines personnes ressources comme les chefs de village de Keur Yigo, de Keur Samba Thiadji et de Keur Demba. Ces derniers affirment que l’estuaire était longé par une espèce végétale nommée « niaraniara » en langue locale et désignée en français par le terme Conocarpus erectus. Même si tous nos interlocuteurs confirment la disparition totale de la mangrove dans la C.R, plus d’une dizaine de pieds de Conocarpus erectus restent localisés sur la tanne de Keur Waly Ndiaye, au bord de la route nationale n°5. La pêche constituait la principale activité pratiquée dans ces mangroves ; mais on y exploitait aussi le bois pour la construction et le chauffage. Les feuilles et les racines des arbres étaient utilisées dans la médecine traditionnelle. Du point de vue écologique la mangrove constituait un frein anti sel et servait en plus de cela à réduire la force des vents dévastateurs. o Processus de dégradation de la mangrove dans la CR de Ndiaffate Ces reliques de mangroves ont enclenché un processus de dégradation relativement avancé entre les années 1960/70 et ont entièrement disparu entre 1970 et 1980. Cette disparition est le résultat d’un concours de plusieurs facteurs qu’ils soient naturels ou anthropiques comme l’attestent les chefs de familles interrogés. Ainsi, il est claire que la sursalure de l’estuaire, accentuée par les sècheresses des années 70 à 80 ont fortement contribué à la disparition des reliques de mangroves dans la C.R. En effet en 1974, une sévère crise de sècheresse frappa le Sahel et les effets ont subsisté jusqu’en1980. Cela a fortement impacté sur la pluviométrie de cette région qui s’est considérablement réduite. Mais s’y est ajoutée une hausse des températures entrainant du fait une forte évaporation des eaux du bras du Saloum. Ainsi, si on analyse les relevées thermiques de la station météorologique de Kaolack, on constate une très grande variation d’amplitude thermique (température diurne deux fois supérieure à la température nocturne) sur la période de 1951-2003. La température diurne mensuelle la plus élevée est de 42,2° à la même période (Avril 1987) alors que les températures diurnes moyennes annuelles ne varient qu’aux environs de 34°C à 37°C.
  • 22. 22 Ainsi la tendance généralement croissante des températures moyennes annuelles et leurs anomalies des années 1951 à 2003 traduisent une augmentation nette des températures, donc des effets de changement climatique sur la région du Saloum (NAMBONA, 2007). Face à l’importance du processus évaporatoire de ces années au niveau de l’estuaire, la salinité a très fortement augmenté car la dilution par les eaux de ruissellement n’est plus assurée. Ces données viennent confirmer les affirmations de Marius selon qui « la disparition de la mangrove dans l’estuaire du Saloum reste essentiellement liée aux variations climatiques des années 70-80. En effet les végétations de mangroves sont particulièrement réactives aux variations du climat et en particulier à son impact sur la salinité des eaux ». La dégradation importante de la mangrove de l’estuaire entre 1972 et 1986 coïncide avec les périodes de déficit pluviométrique qui a installé la sécheresse dans cette partie du Sénégal, y accentuant ainsi l’évaporation et la salinité des eaux de mer. Tableau 1 caractéristique climatique à la station de Kaolack 1971/81 Sur le plan anthropique, le facteur le plus visible demeure l’installation des Salins du Sine- Saloum sur le bras. En effet cette usine exploite le sel contenu dans l’eau de l’estuaire déjà sursalée mais après usage, rejette l’eau très concentrée en Chlorure Sodium (NaCl) dans le bras, ce qui participe à la hausse de la salinité dans ce bras du Saloum. S’y ajoute aussi la coupe des branches de rhizophoras utilisées dans la construction des cases et autres. Cette dégradation de la mangrove dans la C.R de Ndiaffate a eu plusieurs conséquences mais la plus manifeste reste la salinisation des terres associée à une intense tannification provocant ainsi l’infertilité des sols. En outre, la forte salinité de l’estuaire a entrainé une rareté du poisson et la disparition de certaines espèces. Parmi les conséquences aussi on peut citer la salinisation des nappes et le colmatage de l’estuaire suite aux actions de l’érosion éolienne. Pour confirmer ces résultats on peut observer sur le terrain la disparition du couvert végétal (et même les arbres fruitiers dans certains villages comme Bill), le rétrécissement des aires de culture, la baisse des rendements agricoles.
  • 23. o Possibilités de régénération de la mangrove dans la CR de Ndiaffate Malgré tous ces problèmes liés à la disparition de la mangrove, il s’avère possible de régénérer cet écosystème vu l’abondance pluviométrique de ces dernières années et l’absence de sécheresse depuis les années 1980. Ainsi la régénération de la mangrove reste fort possible avec une bonne gestion du problème impliquant les populations locales et un bon choix des sites potentiels. 3. Traitement et interprétation des résultats d’analyse de sols et d’eaux Dans cette partie nous utiliserons les résultats des mesures effectuées sur la salinité et le pH par l’INP dans le cadre d’une étude menée pour le compte du PAPIL en 2012. Ces mesures ont été réalisées sur un ensemble de sites localisés dans la zone Kaolack-Fatick, donc incluant la communauté rurale de Ndiaffate (surtout au niveau des villages de Bill Peulh et de Bane Soutoura). L’analyse des résultats de mesure montre une légère variation du pH entre les mois de mars et de novembre encadrant la saison des pluies alors que la conductivité électrique subie une forte variation dans les deux sens entre ces deux périodes. En effet avant la tombée des premières pluies (Mars) la conductivité mesurée dans les eaux de surface varie entre 30900 µs/cm à Bill Peul et 113300 µs/cm à Bane Soutoura alors que le pH est respectivement de 7,72 et 7,96. Ces résultats révèlent ainsi un gradient de salinité très élevé qui se reflète d’ailleurs au niveau des nappes de 5 à 10 m de profondeur qui présentent des valeurs de conductivités variant entre 2640 µs /cm à Bill Peul et 3030 µs /cm à Bane Soutoura pour des valeurs de pH comprises entre 5,54 et 4,72. Après la saison des pluies, par contre, les variations du pH et surtout de la conductivité se font dans deux sens avec d’une part une chute importante à Bane Soutoura où la conductivité mesurée est de 66600 µs/cm et le pH de 7,8 et d’autre part une augmentation importante à Bill Peul où la conductivité mesurée est de 70900 µs/cm. La même évolution est notée au niveau de la nappe phréatique avec une baisse de la conductivité à Bane Soutoura (2012 µs /cm) et une augmentation à Bill Peul (4370 µs /cm). Cette variation hétérogène de la concentration des eaux de surface de l’estuaire témoigne de la complexité du phénomène de salinité dans la communauté rurale. Il apparait ainsi que la saison des pluies n’entraine pas automatiquement de baisse de la concentration saline au niveau des eaux de surface sur tous les sites de l’estuaire ; ou même si c’est le cas, cette baisse est très éphémère. En effet, théoriquement une quantité importante de pluies permettrait de diluer l’eau saline et transformer les tannes vives en saumure. Mais cela ne dure pas plus de 3 mois et on revient à la situation de départ à cause des fortes évaporations en octobre qui font perdre leurs
  • 24. 24 qualités aux eaux saumâtres. En outre, le lessivage du sel des tannes vives peut contribuer à l’augmentation de la conductivité électrique expliquant ainsi l’augmentation de celle-ci à Bill Peul après la saison des pluies. En 2012 donc, année la plus pluvieuse depuis 12 ans avec une moyenne de 926,3mm en 55 jours, la salinité sur les tannes demeure élevée au mois de novembre malgré la dilution par les eaux pluviales. Cette salinité demeure néanmoins dans la limite du tolérable pour la plupart des variétés de mangroves de la zone qui sont localisées sur des sites où la conductivité varie entre 3000 et 100 000 µS/cm. Une tentative de reboisement de la mangrove aux mois d’août ou de septembre pourrait donc être envisageable VII. TYPOLOGIE DES MANGROVES ET IDENTIFICATION DES POTENTIELLES ZONES D’IMPLANTATION DE LA MANGROVE DANS LA C.R Les vasières se localisent dans la communauté rurale sur presque toute l’étendue de l’estuaire qui constitue la limite Nord de la localité. Théoriquement la régénération de la mangrove pourrait concerner les sites qui, jadis l’abritaient. Ainsi on retiendra l’axe Kaolack-Bill-Bane Samane qui fut entièrement peuplé de rhizophoras et d’avicennias. La tanne de Keur Waly Ndiaye qui abrite actuellement des reliques de conocarpus erectus constituerait également un potentiel site d’accueil de la mangrove. Cependant à considérer les activités de reboisement réalisées à l’aval du bras, dans la zone Keur Demba, Keur Yigo, Kado, Bane Samane, il s’avère que cette zone est inhospitalière pour le rhisophora. Mais vu les reliques trouvées à Keur Waly, on pourrait essayer d’y replanter le conocarpus erectus. 1. Les potentialités des zones La pluviométrie dans la C.R de Ndiaffate connaît dans son ensemble une évolution très positive depuis 2000 bien qu’évoluant sur la courbe en dent de scies. En effet depuis cette année une hausse des précipitations est notée dans cette région, comblant ainsi les déficits pluviométriques occasionnés par les épisodes de sécheresse des années 70 à 80.
  • 25. L’écart enregistré entre moyenne pluviométrique y est de 492,8mm alors la plus importante quantité d’eau a été recueilli en 2012 avec 955,3mm en 55jours contre 438,33 mm en 38 jours en 2007. Tableau 2 situation pluviométrique à la station de Ndiaffate Années hauteur total (mm) écart nbre de jours 2000 727.3 39 2001 619.8 -107.5 37 2002 500.5 -119.3 30 2003 478.7 -21.8 32 2004 597.6 118.9 38 2005 834.1 236.5 43 2006 711 113.4 49 2007 433.5 -277.5 38 2008 801.8 368.3 59 2009 795 -6.8 51 2010 878.9 83.9 61 2011 648 -230.9 43 2012 926.3 278.3 55 2013 fin aout 558,7 33 Une analyse de ces résultats permettrait de considérer la pluviométrie de cette dernière décennie comme facteur très important pour la restauration des écosystèmes mangroves dans la communauté rurale de Ndiaffate. En effet les fortes quantités de pluies tombées dans cette zone ces années-ci peuvent fortement influer sur la salinité des eaux de l’estuaire et compenser les pertes d’eaux douces dues à l’évaporation. Ainsi à bien considérer cette relative baisse de la salinité, la régénération de la mangrove reste fort possible. En plus de cette importante pluviométrie, nous avons la présence de reliques de conocarpus erectus dans certains endroits, ce qui constitue un atout encourageant pour toute entreprise en vue de restaurer cet écosystème. En effet la présence de ces reliques montre une adaptation de cette
  • 26. 26 espèce aux conditions du milieu, ce qui aide à choisir les espèces à replanter dans chaque partie considérée. Outre ces facteurs, les diverses initiatives de gestion de l’île de Kousmar et des territoires qu’elle polarise constituent autant de facteurs favorables à la régénération de la mangrove. Si on y ajoute l’intérêt accordé par les populations à la restauration de cet écosystème, on peut donc affirmer que les conditions pour une réussite de la régénération de la mangrove dans la communauté rurale de Ndiaffate sont réunies. Cependant un certain nombre de contraintes doit être considéré. 2. Les contraintes au développement de la mangrove Malgré ce fort potentiel que présentent les zones favorables à la régénération de la mangrove, quelques obstacles sont à lever pour son développement. Ainsi il serait difficile de reboiser de planter sur ces sites sans aménager préalablement le terrain en vue de le rendre hospitalier. En outre, l’activité de saliculture aussi bien traditionnelle qu’industrielle (les salins du Sine-Saloum) doit être d’avantage contrôlée pour réduire l’hyper salinité de l’estuaire. Du point de vue institutionnel, la régénération de la mangrove dans la C.R fait face au manque d’implication des autorités locales dont la politique environnementale est souvent orientée vers les espaces et forêts classés continentaux. C’est ainsi qu’il faut noter qu’aucune étude, sous la direction de ces autorités, n’a été préalablement effectuée sur la régénération de la mangrove dans la C.R. les seules tentatives notées à cet effet furent celle du projet WAMEE qui a eu à reboiser le rhisophora sur la rive Nord du bras, mais sans résultats. Parmi les difficultés pour la régénération de la mangrove, nous notons aussi le manque de sensibilisation. En effet la population de la C.R est à majorité jeune, ignorant ainsi tout sur les anciennes reliques de mangroves qui peuplaient l’estuaire de Ndiaffate, il y a de cela plus de 30 ans. C’est d’ailleurs ce qui fait qu’ils ne se sentent pas trop intéressés par la régénération de ces espèces forestières dont l’utilité leur est quasiment ignorée. Enfin, l’existence d’un titre foncier1 couvrant la plus importante partie de la rive sud du bras de mer constitue un facteur bloquant pour toute initiative environnementale dans cette zone. En effet, même si les détenteurs de cette espace permettaient la réimplantation de la mangrove sur leurs terres, la volonté et la motivation de certaines couches de la population manqueraient. 1 Titre foncier appartenant à la famille Turpin
  • 27. 3. Typologie des mangroves Les forêts de mangroves ont une certaine spécificité et ne se développe sur n’importe quelle territoire. Autrement dit pour qu’une population de mangroves se développe il faut nécessairement le concours de certaines conditions : - Elle peut évoluer dans un milieu tropical sec où les sols sont arrosés par une faible pluviométrie et affectés par des températures élevées intensifiant ainsi les processus évaporatoires. - La mangrove peut pousser sous un climat chaud et sec avec 8 mois de saison sèche et 4 mois de saison pluvieuse à moyenne pluviométrique annuelle comprise entre 250 mm et 1800 mm, ce qui fait de la pluviométrie un facteur déterminant dans l’évolution de cette espèce végétale. -Sur le plan de la sédimentologie, le sol des mangroves est caractérisé par un substratum essentiellement composé de sédiments sableux provenant des dépôts du continental terminal (CT), d’argiles kaolinites et ou sumectites et de matières organiques. -Au plan morphologique, la zone où pousse la mangrove est globalement plat avec une altitude d’ensemble ne dépassant pas 4m IGN. Ainsi au regard de ces conditions thermiques, pluviométriques et morphologiques, l’élimination des sels solubles est difficile et complexe ce qui justifie alors salinité plus ou moins importante, pouvant être supérieure à celle de l’eau mer dans les mangroves du Saloum. En outre la position des écotones entre le milieu marin et terrestre des écosystèmes mangroves fait qu’ils sont soumis à de nombreux facteur limitant tels que : la durée d’inondation et d’exondation, la salinité des eaux et l’hydromorphie du substrat (Amara Singhe, 1992), cité par Nambora, 2006. o Différentes espèces de mangroves Il existe près de 70 espèces de mangroves dont 40 sont retrouvées dans le Sud-est Asiatique. L’Afrique compte à peu près 15 espèces et l’Amérique une bonne dizaine. Au delta du Saloum et en Casamance la mangrove comporte 3 familles, 4 genres et six espèces. (Eco-Rurale pour la Formation et le Développement Local, 2007). Tableau 1 Typologie des mangroves du Saloum Famille Genre Espèces Rhizophoraceae Rhizophora racemosa Rhizophora mangle Rhizophora harisonii
  • 28. 28 Avicenniaceae ou Verbenaceae Avicennia africana Combretaceae Conocarpus erectus Les rhizophoracées sont représentés au Saloum par le Rhisophora racemosa et mangle et l’Avicennia africana représente la famille des verbénacées alors qu’avec une faible représentativité, les Combrétacées sont représentés par le conocarpus erectus. Chacune de ces espèces présente des caractéristiques morphologiques et physiologiques bien spécifique :  Le système racinaire Les sols des mangroves deviennent anaérobiques (absence d’air) quand ils sont recouverts par l’eau. Certaines espèces de mangroves présentent un système racinaire caractéristique appelé racines aériennes adaptées à l’absence d’air. Il y a plusieurs types de racines aériennes : les racines échasses, les pneumatophores, les racines coudées et les racines en planches. Les Rhizophora ont des racines échasses. Leurs racines aériennes sont exposées à l’air libre depuis le tronc et les premières branches pour s’étendre vers l’extérieur en descendant vers le sol. Avicennia et Laguncularia ont quant à elles des pneumatophores. Ce sont des racines coniques en forme de crayon évoluant vers le haut à partir racines horizontales. Les pneumatophores et les jeunes racines échasses contiennent de la chlorophylle sous leurs écorces et sont ainsi capables de faire la photosynthèse. Les racines aériennes permettent ainsi d’échanger des gaz et de stocker de l’air pour la respiration pendant la submersion. (Eco-Rurale pour la Formation et le Développement Local, 2007).  Les fruits Toutes les espèces de mangrove produisent des fruits de forme particulière qui sont habituellement dispersées par l’eau. Rhizophora produit des fruits de forme cylindrique (forme de bâtonnet) appelés fruits vivipares ou plus communément plantules vivipares. La raison est que les graines de Rhizophora germent à l’intérieur du fruit et l’hypocotyle de la plantule se développe à partir du fruit toujours accroché à la plantule mère.
  • 29. Avicennia produit quant à elle de fruits en forme de haricot appelés crytovivipares, à l’intérieur desquels les graines germent mais restent couvertes par leurs péricarpes (enveloppe du fruit) pendant qu’ils sont accrochés à la plante mère. (Eco-Rurale pour la Formation et le Développement Local, 2007).  Système de contrôle du sel Certaines espèces de mangrove développent des systèmes adaptés à des taux élevés de salinité. Avicennia contrôle sa teneur en sel à travers un système de sécrétion par des organes appelés glandes à sel. Les glandes à sel sont abondantes à la surface des feuilles. De temps en temps, nous pouvons observer du sel cristallisé sur la surface des feuilles. Rhizophora contrôle sa teneur en sel par d’autres moyens, soit par la perte des feuilles sénescentes ayant accumulées du sel, soit en exerçant une pression osmotique sur les racines.  Tolérance à la salinité Pour parler du seuil de tolérance des mangroves à la salinité nous utiliserons les résultats de la zonation faite par l’UNESCO et ceux des mesures effectuées par l’UICN ; ainsi :  Le Rhisophora se retrouve au Delta du Saloum dans la zone 1 où la salinité est comprise entre 13.75g/l et 18.75g/l ; la structure du fond est meuble avec de la vase sablonneuse. D’après les tests de l’UICN : - A 75mhos/cm tous les plants étaient morts dès la deuxième semaine de l’expérience - A 65mhos/cm, la survie était de 89% à la troisième semaine, à la quatrième semaine elle était de 33% et de 22% à la fin de l’expérience. - A 55mhos/cm, le taux de survie était de 55% à la fin de l’expérience. Pour cette espèce, la meilleure croissance était obtenue avec les traitements 25mhos/cm et 45mhos/cm qui n’étaient pas significativement différents entre eux au seuil de 5%. Les pires performances étaient données par le traitement en eau douce et le traitement salé à plus de 55mhos/cm sans différence entre eux. A plus de 55mhos/cm tous les plants de Rhizophora étaient morts. Ainsi on peut retenir que le seuil maximal salinité accepté par le Rhisophora se fixe à 55mhos/cm ou 41,8g/l.
  • 30. 30  L’Avicennia africana se localise sur la zone 3 située à la limite de la zone intertidale qui subit moins l’influence de la marée dans son amplitude et sa fréquence, caractérisée par une forte évaporation. Les tests de l’UICN montrent que : - A 75mhos/cm, 55% des plantes survivent à la troisième semaine et à la quatrième semaine elles représentaient 33%. - A 65mhos/cm, le taux de survie était de 89% à la fin de l’expérience. En somme on remarque que le taux maximal de salinité admis par l’Avicennia ne peut pas dépasser 75mhos/cm (60g/l) et trois gradients de salinité dans lesquels l’Avicennia présente différentes performance : - De 0 à 35mhos/cm, on a une croissance dynamique ; - De 35 à 5mhos/cm, toutes les plantes survivent, aucune mortalité n’est notée - De 55 à 70mhos/cm, on remarque une décroissance du peuplement avec une mortalité sommitale ; - +70mhos/cm, la disparition de la mangrove est généralisée. Vu ces résultats, on peut convenir que l’Avicennia est beaucoup plus résistant à la salinité que le Rhisophora.  Le Conocarpus erectus se localise sur la frange terrestre où les sols sont sableux ou vaseux, le plus souvent sec. CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS La mangrove du Sénégal reste l’un des écosystèmes estuariens les plus remarquables en Afrique l’Ouest. C’est aussi une importante source de biodiversités, faisant ainsi la richesse des fleuves, bras et autres cours d’eaux. En cela elle revêt un grand intérêt pour les populations qui en bénéficient non pas seulement par la pêche, mais aussi par l’utilisation des bois et feuilles dans la construction et la médecine traditionnelle. Malheureusement la mangrove qui a disparu depuis
  • 31. longtemps dans la C.R de Ndiaffate y est méconnue des jeunes d’aujourd’hui malgré les multiples services qu’elle offrait. Ainsi il devient un impératif de régénérer cet écosystème typique des zones estuariennes pour réussir la restauration de la biodiversité qu’il renferme. Mais cela nécessite une parfaite implication des populations concernées et une intégration du volet mangrove dans les politiques environnementales de la collectivité locale. La régénération de la mangrove n’est pas une tâche simple, elle nécessite un certain nombre de précautions et d’engagement de la part des populations concernées et des autorités locales tout comme les institutions gouvernementales et ou non gouvernementales. Ainsi pour entreprendre un quelconque travail sur la mangrove, il faut tout d’abord impliquer la population en les imprégnant bien de la situation et demander leur contribution dans les études et les actes concrets à effectuer en ce sens. En effet une population qui ne connaît pas l’intérêt que pourrait générer cet écosystème, ne se donne pas de raison pour s’ingérer dans sa restauration. La collectivité locale aussi, par ces autorités doit, au-delà du travail en synergie avec les institutions environnementales, prévoir dans leurs politiques des études et des travaux de restauration. La maîtrise des techniques de reboisement est capitale pour la restauration de cet écosystème ultrasensible. La salinité est aussi un facteur phare à considérer, donc il est nécessaire de choisir un site où l’eau est peut être saumâtre. Souvent s’il ne reste plus du tout d’Avicennia, c’est un signe qu’il y’a trop de sel. Plus on remonte vers Kaolack et plus l’eau est salée car elle s’évapore et seul le sel reste. Alors mieux vaut reboiser les endroits où il reste encore quelques pieds de mangroves à l’instar de la tanne de Keur Waly Ndiaye, abritant jusqu’à présent des individus de Conocarpus erectus. Pour reboiser, la période en est également un facteur déterminant en ce qu’il est obligatoire de tenir en considération l’effet des pluies sur la salinité. En général c’est fin août – début septembre, lorsque les travaux champêtres sont moindres, que les reboisements sont effectués à marée basse. Mais il serait préférable de débuter en juillet. Il faut également penser à créer des pépinières d’Avicennia et de conocarpus car ces espèces ne disposent pas de propagules comme le rhisophora.
  • 32. 32 BIBLIOGRAPHIE  BALDE P., 2010 : Etude de l’état de référence des plantations de rhisophora sp du projet pilote dans le bassin du Saloum. Université de Thiès, Master de foresterie environnementale.  BOCOUM M., 2004 : Méthodes d’analyse des sols, 55pages.  Communauté rurale de Ndiaffate, 2007 : Plan local de développement (PLD) 2007-2012.  DEME O. et al. 2013 : Dégradation des sols et ses conséquences dans la communauté rurale de Ndiaffate, dossier de UE Géo3OO EC3 : Les environnements des milieux arides et humides, 8p.  DIOP E.S., 1978 : L'estuaire du Saloum et ses bordures (Sénégal). Etude géomorphologique. Thèse IIIème cycle. Univ. Louis Pasteur, Strasbourg., 247p, 54fig. 4pl. h.t. (1/50000).  DOYEN A., 1985 : La mangrove à usages multiples de l’estuaire du Saloum (Sénégal), Dakar, 145pEco-Rurale pour la Formation et le Développement Local, 1999, Reboisement de la Mangrove.  INSTITUT NATIONAL DE PEDOLOGIE, 2012 : Caractérisation et analyse de la salinité des sols et des eaux dans les régions de Fatick et Kaolack, Rapport final, 71p.  MANGA P., 2012 : Impacts de la saliculture dans les régions de Kaolack et Fatick : cas de Ndiaffate au Sénégal, Mémoire de Fin de Cycle pour l’obtention du Diplôme d’Ingénieur Agronome de l’IPR/IFRA de Katibougou, 41p.  MINISTERE DE L’ENVIRONNEMENT ET DE LA PROTECTION DE LA NATURE, 2005 : Déforestation de la mangrove et durabilité de l’exploitation des ressources malacologiques dans l’écosystème estuarien du delta et du fleuve Saloum, pp 23.  MARIUS C., 1985 : Mangrove du Sénégal et de la Gambie, thèse doctorale, Paris, ORSTOM, 357p.  MICHEL.P., 1969 : Les bassins des fleuves Sénégal et Gambie. Mémoire ORSTOM, N°63. 1169 p., 3 tomes. 170fig. 9pl.h.t.  MICHEL I., 1973 : Les basins des fleuves Sénégal et Gambie Etude géomorphologique (tome 1). Coll. Mémoires ORSTOM, no 63, 365 pages
  • 33.  NAMBONA R.M.D., 2007 : Contribution des reboisements de mangroves du delta du Saloum à la séquestration du carbone atmosphérique : cas des villages de Djirnda et de Sanghako, mémoire DEA sciences de l’environnement UCAD, 75p.  NDOUR N. et al., 2011 : Rôle des mangroves, mode et perspectives de gestion dans le Delta du Saloum (Sénégal), volume11, numéro 3.  SANOKHO M., 2007 : La désertification des terres agricoles et baisse des rendements en milieu sahélien: exemple du phénomène de salinisation dans les communautés rurales de Latmingué et de Ndiaffate (bassin arachidier du Sénégal), DEA, Université Gaston Berger de Saint-Louis.  SARR M., 2009 : Etude de la contribution de l'écosystème mangrove à l'amélioration des revenus des ménages de Palmarin, mémoire pour l’obtention du diplôme d’Ingénieur agronome, Université polytechnique de Thiès, Sénégal.  SY B et al., 2000 : Etude de la dynamique actuelle de la mangrove d’Oukout en Basse Casamance.  TOSTAIN S., 2010 : Espèces de palétuviers dans les mangroves de Toliara, FORMAD Environnement Toliara, 105p  UICN, 2006 : Les Mangroves du Sénégal : Situation actuelle des ressources, leur exploitation et leur conservation RAPPORT FINAL p57  UNESCO, 1993 : L’estuaire et la mangrove du Sine Saloum, Résultats d’un atelier régional Unesco-COMAR tenu à Dakar (Sénégal) du 28 février au 5 mars 1983.  VALENTIN C., 1990 : Les états de surface des bassins versants Thyssé -Kaymor (Sénégal). ORSTOM, Dakar, 10 pages. WEBOGRAPHIE  www.bienvenuecasamance.com  www.d1pierre10coups.be  www.deltadusaloum.com  www.duduf2.free.fr  www.ideecasamance.org  www.ird.fr
  • 34. 34  www.ndiaffate.blogspot.com  www.onf.fr  www.peda.martinique.fr  www.toubacouta.org
  • 35. ANNEXE ANNEXE 1 : Normes d’interprétation du pH et de la conductivité électrique Tableau 2 norme d'interprétation du pH pH Caractéristiques ≤ 4,5 Extrêmement acide 4,6 - 5,2 Très acide 5,3 - 5,5 Acide 5,6 - 6 Modérément acide 6,1 - 6,6 Légèrement acide 6,7 - 7,2 Neutre 7,3 -7,9 Légèrement alcalin 8 - 8,50 Alcalin Source : BOCOUM M., 2004: Méthodes d’analyse des sols. Tableau 3 norme d'interprétation de la conductivité CE (µs/cm) Caractéristiques ≤ 250 Non salin 250 - 500 Légèrement salin 500 - 1000 Salin 1000 - 2000 Très salin ≥ 2000 Extrêmement salin Source : J.H. Durand, 1983 : Les sols irrigables, étude pédologique.
  • 36. 36 QUELLES SONT LES CONSEQUENCES DE LA DISP SURSALURE DE L'ESTUAIRE 1,9% AVANCEE DES TANNES 23,1% SALINISATION DES TERRES 25,0% RETRECISSEMENT DES AIRES CULTIVABLES 4,8% RARETE DU POISSON 24,0% RARETE DU BOIS D'OEUVRE 1,9% FREQUENCE DES VENT DESTRUCTEUR 2,9% AUGMENTATION DES TEMPERATURES 1,9% COLMATAGE DE L'ESTUAIRE 1,0% SALINISATION DE LA NAPPE PHREATIQUE 2,9% DISPARITION DE CERTAINES ESPECES DE CRUSTACES 2,9% INFERTILITE DES SOLS 3,8% RARETE DE LA PLUIE 1,9% PAS DE REPONSES 1,0% DISPARITION DE LA RIZICULTURE 1,0% QUELLE(S) ACTIVITES) PRATIQUEZ-VOUS? 61,9%15,9% 11,1% 3,2% 7,9% AGRICULTURE PECHE ELEVAGE COMMERCE AUTRE ANNEXE 2 : Données d’enquête sur la mangrove auprès d’un échantillon de la population de Ndiaffate Figure 1 : les causes de la disparition de la mangrove dans la C.R de Ndiaffate Figure 2 : les conséquences de la disparition de la mangrove dans la C.R de Ndiaffate Figure 3 : activités pratiquées dans la C.R QU'EST-CEQUISERAITA L'ORIGINE DELAD FORTE SALINITE DEL'ESTUAIRE 49,3% FORTE SALINISATIONDUSOL 16,4% LA SECHERESSE 16,4% COUPE ABUSIVE 2,7% REJETDES EAUX SURSALEES PARLESSSS DANSL'ESTUAIRE 13,7% PAS DEREPONSE 0,0% DEFORESTATION 1,4%
  • 37. POURQUOI? ABONDANCEPLUVIOMETRIQUE 44,0% ABSENCEDESECHERESSE 12,0% S'IL UNEBONNEGESTION DES PROBLEMES 16,0% SI ON CHOISIT DESESPECES ADEQUATES 10,0% SI LESSITESSONT BIEN CHOISIS 8,0% SI LA SALINITE DEL'ESTUAIRE EST REDUITE 10,0% Figure 4 : différentes espèces de mangroves rencontrées jadis dans la C.R Figure 5 : potentialités pour la régénération de la mangrove dans la C.R ANNEXE 3 : Evolution de la pluviométrie dans la communauté rurale de Ndiaffate Figure 6 : variation de la pluviométrie à la station de Ndiaffate de 2000 à 2012 0 100 200 300 400 500 600 700 800 900 1000 hauteurtotale(mm) Années LES QUELLES? 33,3% 66,7% RHISOPHORA AVICENNIA LAGUNCULARIA CONOCARPUS AUTRES