1. 4 NUMÉROS — JOURNAL BIMENSUEL — PARUTION DU JEUDI 16 FÉVRIER 2012
QUEL NOUVEAU CONTRAT SOCIAL POUR LA FRANCE ?
WWW.CROISSANCEPLUS.COM
2. 1
ce que nous croyons être le
chemin vertueux du remode-
lage du contrat social, basé
sur une entrée plus facile
des jeunes dans l’entreprise,
une régulation différenciée
Rénover le modèle social du temps de travail, une
réforme du financement de
la protection sociale, un toi-
Les p rop os it ion s d e s c a n d id at s à L’é Le c t ion lettage du droit du travail et
p résid en tieLLe c om m e n c e n t à s e p r é c is e r , l’instauration d’un dialogue
et j’y in c L u s c e LLe s fa it e s pa r Le p r é s id e n t social responsable au sein
d e L a rép u b Liqu e , n ic oLa s s a r k oz y. m on p r o- des entreprises. Ces propo-
p os n ’est pas ic i d e Le s d is c u t e r e n d é ta iLs , sitions de CroissancePlus ne
ma is d e reLe ve r Le s p oin t s d e c on ve r g e n c e sont pas idéologiques mais
qu i Les ra p pr oc h e n t. pragmatiques. Elles sont le
fruit de l’expérience et expri-
ment la volonté de nos entre-
Elles sont toutes dictées par deux considérations prises de faire le travail que la
majeures : répondre à l’urgence de la situation collectivité attend d’elles, à
économique dans laquelle se trouve la France, à savoir grandir en France et à
l’image d’un grand nombre de pays européens ; l’étranger, créer des emplois
mettre en œuvre des solutions structurelles et de stables, améliorer les com-
long terme pour retrouver la capacité à croître, à pétences de tous les sala-
créer des emplois, des entreprises, de la valeur. riés, bref, créer de la valeur
Certes, les voies proposées pour y parvenir sont durable pour l’ensemble des
très différentes, certaines sont même discutables parties prenantes. Ni plus, ni
ou inapplicables. Mais la nécessité de changer en moins…
profondeur le modèle social y est apparente, et
c’est le grand enjeu des années à venir. Olivier Duha,
Président de CroissancePlus
Chez CroissancePlus, nous ne sommes pas
des contempteurs obstinés du modèle social français.
Depuis des années, nous multiplions les pro-
positions pour le moderniser, le faire évoluer,
le rendre plus adapté aux nouvelles circons-
tances économiques, en faire un outil de progrès
économique et social et non une entrave au déve-
loppement et à la souplesse de fonctionnement
des entreprises. Dans ce 3ème numéro du Petit
Journal de Campagne, nous revenons en détail sur
02. 2012
3. 2 3
LE PETIT JOURNAL DE CAMPAGNE EST ÉDITÉ PAR CROISSANCEPLUS
Quelques mots sur CroissancePlus DANS L’ACTUALITÉ 4
PREMIÈRE ASSOCIATION FRANÇAISE DES ENTREPRENEURS Présidentielle 2012 — Un grand choc fiscal pour la France ?
DE CROISSANCE, CroissancePlus réunit une nouvelle génération de 350 entre- Nicolas Sarkozy : TVA sociale et taxe boursière
preneurs innovants afin de réformer l’environnement économique, social, juridique François Hollande : impôt sur les sociétés différencié
et fiscal, et favoriser la création d’entreprises et d’emplois en France. Présidée par et fusion entre l’impôt sur le revenu et la CSG
Olivier DUHA , CroissancePlus agit au quotidien comme force de propositions et François Bayrou : augmentation de la TVA,
de lobbying en formulant de nombreuses recommandations auprès des pouvoirs deux nouvelles tranches fiscales
publics et des leaders d’opinion. Lieu d’échanges et de networking, CroissancePlus Eva Joly : libérer l’économie de la finance
s’impose également dans le débat public à travers l’organisation de nombreux évé-
nements autour de personnalités politiques et économiques de tout premier plan. VU DANS LA PRESSE 8
PORTER TOUJOURS PLUS HAUT L’ESPRIT D’ENTREPRISE ET Encore tout faux… (International Herald Tribune)
FAIRE ENTENDRE LA VOIX DES ENTREPRENEURS DANS LES MÉDIAS, Les prosélytes du libéralisme se préparent un destin bien triste…
telle est la volonté de CroissancePlus qui accompagne les dirigeants d’entreprise (Financial Times)
dans leur développement en France et à l’international. Industriels cherchent soudeurs désespérément (Les Échos)
Les biotechs françaises imaginent la médecine de demain (Le Parisien Economie)
Nos missions DOSSIER — Quel nouveau contrat social pour la France ? 12
ÊTRE UNE FORCE DE PROPOSITIONS RECONNUE DES 1 / Tout faire pour favoriser l’entrée des jeunes dans l’entreprise
POUVOIRS PUBLICS. Les propositions de CroissancePlus émanent d’hommes 2 / Augmenter le temps de travail pour favoriser la croissance
et de femmes de terrain, de commissions et groupes de travail qui se réunissent 3 / Révolutionner le droit du travail
régulièrement dans les domaines suivants : création et financement d’entreprise / 4 / Trouver de nouveaux modes de financement de la protection sociale
juridique et fiscal / social et emploi / recherche et innovation / relations grands 5 / Adapter les modes de représentativité du personnel
groupes-PME / international / croissance responsable. Propositions consultables sur
www.croissanceplus.com. Les chiffres-clé du modèle social 22
CONSTITUER UN RÉSEAU PERFORMANT D’ENTREPRENEURS LE GRAND ENTRETIEN —
CroissancePlus est également un lieu reconnu d’échanges et de rencontres per- François Dupuy, sociologue des organisations 24
mettant de développer des synergies entrepreneuriales, des compétences tech-
niques ou tout simplement partager expérience et bonnes pratiques. Les nombreux IDÉES 30
événements : déjeuners et dîners-débats, petits-déjeuners thématiques, Be to Be,
déjeuners mensuels business, etc… sont autant d’occasions d’accueillir des per- Lu pour vous
sonnalités de tout premier plan et contribuer à la notoriété de CroissancePlus et de Verbatim
ses membres. Livres
Débats
Management
RÉDACTION ET DOCUMENTATION : Antoine Bayle • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • •
DIRECTION ARTISTIQUE – GRAPHISME : Alexandra Roucheray, Olivia Grandperrin • • • • • • • • • • • • • PETITES HISTOIRES DE GUERRE ÉCONOMIQUE 36
COMITÉ ÉDITORIAL : Florence Dépret, Clothilde Hervouet, Gwennaelle Pierre, Emmanuelle Skowron • •
UN JOURNAL RÉALISÉ PAR Les Rois Mages - www.lesroismages.fr - téléphone : 01 41 10 08 08 • • • • Les 36 S t ratagèmes
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4. 4 5
Présidentielle 2012 obligatoires. C’est dans le choix des points, à 21,2% le 1er octobre prochain
“cibles” que les responsables politiques et en une hausse de 2 points de la CSG François Hollande :
Un grand choc se différencient et s’opposent, qu’il sur les revenus du patrimoine. Ces deux
s’agisse de la fiscalité des particuliers, mesures doivent permettre de com- impôt sur les
fiscal pour des entreprises ou de l’épargne. Cela penser la suppression des cotisations
créera-t-il pour autant le grand choc patronales finançant la branche famille sociétés différen-
la France ? fiscal qui serait nécessaire pour relan- de la Sécurité Sociale sur les salaires
cer la croissance économique, inci- allant jusqu’à 2,1 SMIC et leur dégressi- cié et fusion entre
ter à l’investissement “fertile” dans les vité jusqu’à 2,4 SMIC (ce qui représente
Les principaux candidats à l’élection entreprises en développement, assurer environ 13,6 milliards d’euros, soit 40% l’impôt sur le
présidentielle ont élaboré, ces dernières l’équité et l’efficacité de l’impôt ? Nous des cotisations de la branche famille).
semaines, l’essentiel de leurs propo- n’en sommes pour l’heure qu’aux pro- revenu et la CSG
sitions en matière de politique écono- positions, aux pistes de réflexion, aux À noter que l’augmentation de la CSG
mique et fiscale, même si le chef de galops d’essai. Il est donc encore trop sur les revenus du capital représente
l’Etat, à l’heure où nous écrivons ces tôt pour en juger. Mais voici un rapide un surcroît de charges de 2,6 milliards Le programme de François Hollande
lignes, n’a pas encore fait acte de candi- tour d’horizon des propositions et pistes d’euros pour les épargnants. Au total, comprend de nombreuses dispositions
dature officielle. Il ressort, de l’ensemble de réflexion des quatre principaux can- avec cette nouvelle augmentation, les d’ordre fiscal, dont nous ne retiendrons
de ces déclarations, un certain nombre didats. Et le rappel des réflexions de prélèvements sociaux sur les revenus que les plus significatives. En matière
de constats. Tout d’abord, l’exercice CroissancePlus en la matière. du capital s’élèveraient à 15,5%. Si de fiscalité d’entreprise, le candidat
est complexe puisqu’il s’inscrit dans l’on y ajoute le prélèvement obligatoire socialiste souhaite distinguer les béné-
un cadre contraint, celui du retour à de 24%, les revenus de l’épargne en fices réinvestis et ceux distribués aux
l’équilibre de nos finances publiques, Nicolas Sarkozy : France (hors Livret A) seraient taxés à actionnaires et envisage de mettre en
conformément aux engagements euro- près de 40%. place trois taux d’imposition différents :
péens de la France et aux conclusions TVA sociale et 35% pour les grandes entreprises,
du sommet européen du 30 janvier L’autre mesure importante annoncée 30% pour les petites et moyennes,
dernier, prévoyant l’instauration de « la taxe boursière par Nicolas Sarkozy est l’instauration 15% pour les très petites. Il annonce
règle d’or » dans la plupart des pays de d’une taxe boursière à compter du 1er un redéploiement des financements,
la zone euro. Compte tenu du faible taux août prochain, dont le champ d’appli- des aides publiques et des allègements
de croissance anticipé en 2012 et 2013, Lors de son intervention télévisée du 29 cation fait encore l’objet de discussions fiscaux vers les entreprises qui investi-
cette marche forcée vers l’équilibre des janvier 2012, le chef de l’Etat a dressé entre le gouvernement et les représen- ront en France. En matière de fiscalité
comptes publics ne peut s’accomplir les grandes lignes des réformes fis- tants des banques. Cette taxe s’élèvera des particuliers, François Hollande a
avec succès que si des recettes nou- cales qu’il compte mettre en œuvre. à 0,1% et devrait rapporter environ 1 officialisé le projet de fusion de l’im-
velles sont trouvées, ce qui se traduit Les mesures phares consistent en une milliard d’euros chaque année, qui serait pôt sur le revenu et de la CSG dans le
donc par une hausse des prélèvements augmentation du taux de TVA de 1,6 affecté à la réduction du déficit. cadre d’un prélèvement simplifié sur
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Les réflexions
de CroissancePlus
en matière
l’impôt par rapport au risque ; favori- Eva Joly :
le revenu (PSR). Il entend également de réforme fiscale ser le réemploi productif.
créer une tranche supplémentaire de / Favoriser la stabilité du cadre fiscal. libérer l’économie
45% pour les revenus supérieurs à / Orienter l’épargne “stérile” vers
150 000 euros par an. Il souhaite imposer Consciente que la réforme de la l’épargne “fertile”, privilégier une de la finance
aux dirigeants des entreprises publiques fiscalité est un axe essentiel de taxation des revenus du patrimoine
un écart maximum de rémunérations de toute politique de redynamisation peu productif différemment des
1 à 20. Concernant l’épargne, il indique de la croissance et du développe- revenus du patrimoine productif et La candidate du mouvement écologique
aussi vouloir supprimer les produits ment des entreprises, Croissance- ouvrir ce principe à l’ensemble des (EELV) a choisi trois axes principaux
financiers toxiques et les stock options Plus a élaboré sa propre réflexion acteurs économiques ; inciter les pour l’élaboration de son programme
(sauf dans les entreprises naissantes), en matière de réforme fiscale, dans grands groupes français à investir économique : la réorientation de la fis-
aligner la fiscalité des plus-values en un contexte de crise économique dans les PME/ETI de manière mino- calité vers l’environnement, l’augmen-
capital sur les taux de l’IRPP et annonce et d’harmonisation européenne ritaire, à travers des fonds d’inves- tation des dépenses d'investissements
l’instauration d’une taxe sur les tran- de la fiscalité. Ces réflexions ont tissement ; exonérer au maximum publics, le relèvement des prélèvements
sactions financières, sans en préci- été largement présentées aux res- les actifs professionnels ; favoriser obligatoires sur les hauts salaires et les
ser les modalités. Enfin, il propose la ponsables politiques. L’objectif la transmission de l’entreprise aux revenus du capital. Le mot d’ordre de
création d’un livret d’épargne industrie de CroissancePlus est d’abord de collaborateurs. son programme est de “libérer” l’écono-
dont le produit serait entièrement dédié favoriser la création de richesse et mie de la finance, en réduisant la taille
au financement des PME et des entre- de valeur en France en sécurisant L’objectif de CroissancePlus est des banques, en limitant les activités
prises innovantes. la fiscalité des entrepreneurs et le même depuis sa création en des fonds spéculatifs et en développant
des Business Angels. Il s’agit avant 1997 : favoriser l’entrepreneuriat, le l’investissement socialement respon-
tout d’encourager la création, le développement des entreprises et sable. Sur le plan de la fiscalité, Eva
François Bayrou : développement et le financement l’épargne productive. Joly entend privilégier les TPE/PME et
des entreprises par la création et les entreprises locales et écologiques
augmentation l’amélioration de dispositifs fiscaux en créant notamment un “bonus déve-
adaptés et de favoriser l’implanta- loppement durable”. Elle propose en
de la TVA, deux tion et le retour en France d’entre- procurerait environ 20 milliards d’euros outre une progressivité réelle de l’impôt
preneurs. Voici quelques-unes des de recettes supplémentaires pour l’Etat. sur les sociétés en fonction du niveau
nouvelles tranches principales réflexions de Crois- La seconde mesure est l’instauration de des bénéfices et des mesures de sou-
sancePlus : deux nouvelles tranches d’imposition, tien à la recherche et à l’innovation au
fiscales l’une à 45%, l’autre à 50% pour les reve- bénéfice des petites et moyennes entre-
/ Le maintien intégral du dispositif nus au-dessus de 250 000 euros par an. prises, ainsi que l’extension des socié-
ISF-PME qui permet d’orienter une Enfin, François Bayrou annonce un dis- tés régionales de capital-risque.
François Bayrou a précisé, le 1er février partie de l’épargne des Français positif nouveau concernant la fiscalité
dernier, son programme économique, vers le financement des PME, ainsi des entreprises, comprenant la création Concernant la fiscalité des particuliers,
axé sur un strict encadrement des bud- que le doublement de “l’avantage d’un crédit d’impôt innovation, parallèle EELV propose un impôt sur le revenu
gets de l’Etat, de la sécurité sociale et Madelin” qui favorise l’investisse- au crédit d’impôt recherche, et surtout rénové, reposant sur le prélèvement à la
des collectivités territoriales dont les ment direct ou via un fonds dans l’exemption de charges sociales pen- source, la fusion CSG/IRPP, l’intégration
dotations resteraient au même montant des PME françaises. dant deux ans des entreprises de moins des revenus du capital dans l’impôt sur
pendant trois ans quelle que soit l’infla- / Le respect de trois principes-clés de 50 salariés qui embauchent un jeune le revenu, un impôt sur le patrimoine,
tion. Le volet fiscal de son programme pour favoriser l’investissement ou un chômeur. Il propose aussi la créa- l’élargissement de la base de l’ISF,
s’articule autour de trois mesures dans les PME/ETI : faire participer tion d’un statut fiscal particulier pour les notamment par la révision de l’exonéra-
essentielles. La première est une hausse l’ensemble des acteurs écono- Business Angels, calqué sur celui des tion des biens professionnels et la mise
de la TVA de 1 point en 2012 et de 1 miques à l’investissement produc- fonds de private equity ainsi que la créa- en place d’une contribution climat-éner-
point supplémentaire en 2014, ce qui tif ; veiller à la proportionnalité de tion d’un livret d’épargne industrie. gie de 36 euros la tonne de CO2.
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croire que ce fut un succès. « Compte
« Encore tenu du calendrier, c’est un vrai chef
d’œuvre », a même déclaré Angela
tout faux… » Merkel, parlant du pacte budgétaire et
fiscal conclut par les pays européens.
(…) En tant que plus gros contributeur
« Les leaders de 25 pays de l’Union du fonds de soutien européen, l’Alle-
Européenne sur 27, se sont mis d’ac- magne continue à déterminer la façon
cord pour conclure un nouveau pacte de gérer la crise. Les autres n’ont guère
fiscal qui les empêchera, légalement, de choix que de suivre, qu’ils soient
de combattre les récessions au moyen convaincus ou non du fait que l’aus-
de robustes incitations financières. La térité dictée par les Allemands, aidera
plupart des économistes, en dehors leurs économies affaiblies. Un dirigeant
de la zone euro, considère que cette mieux avisé qu’Angela Merkel bâtirait une
approche est dangereuse. Ces pays Union Européenne plus solide en aidant
représentent plus de 20% de l’économie ses voisins à sortir de leur endettement
mondiale. Les condamner à des réces- plutôt qu’en leur serrant le cou. Un lea-
sions plus longues et plus profondes der plus sage rappellerait aussi aux
aura un impact négatif sur les écono- électeurs allemands que la prospérité
mies hors d’Europe qui dépendent du de leur propre économie repose sur une
commerce international, comme les demande soutenue des pays voisins. »
Etats-Unis et la Chine. Sans un fonds de
soutien plus important, les investisseurs International Herald Tribune, 2 février 2012
vont continuer à parier contre les éco-
nomies les plus faibles comme l’Italie ou
l’Espagne, poussant leurs taux d’intérêt « Les prosélytes
à la hausse, et creusant leurs déficits. Et
malgré cela, les gouvernements européens du libéralisme se
ont repoussé toute décision à mars.
préparent un des-
Les spéculateurs pourraient fort bien
ne pas être d’accord pour attendre. tin bien triste… »
Le monde s’est habitué aux sommets
européens ratés. Ce qui est particuliè-
rement perturbant avec celui qui vient
de se tenir le 30 janvier, c’est que cer- « On a fait grand cas du fait que, lors
tains responsables européens semblent du dernier forum de Davos, les grands
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titude, c’est que la vision anglo-amé- femmes, l’Institut de Soudure avait lar-
ricaine va perdre de son influence et gement médiatisé la médaille d’or aux
qu’un consensus global va émerger sur Olympiades des Métiers remportée en
capitaines d’industrie de la planète ont le rôle plus important que l’Etat va jouer 2009 par une de ses élèves, Marine
été obligés par les évènements récents sur le marché. Il semble probable, et Bregeon (aujourd’hui, elle soude des « Les biotechs
d’aborder des sujets comme les inéga- même heureux, compte tenu de notre coques de sous-marins chez DCNS à
lités ou le futur du capitalisme. Bien que récente expérience aux Etats-Unis, que Cherbourg). Mais pour la CFDT, il fau- françaises ima-
de tels actes d’introspection publique de le capitalisme du XXIème siècle ressem- drait aussi que le patronat de la métal-
ces élites participent du même cynisme blera de moins en moins au darwinisme lurgie relève les minima salariaux, notoi- ginent la méde-
que d’autres traditions de Davos économique tellement célébré à Wall rement peu attractifs.
comme les dîners privés pour parler de Street. » cine de demain »
la faim dans le monde, l’accent mis sur
le futur du capitalisme a quelque chose D a vi d R o t h k o p f
d’ironique. L’ironie c’est que l’avenir du F i n a n c i a l Ti me s, 1 e r f é vr i e r 2 0 1 2 « Selon l’association France Biotech, il
libre marché ne sera pas déterminé par y aurait en France environ “250 à 300
les capitalistes de Davos et ne prendra entreprises de biotech, orientées à 48%
pas la forme que l’on imagine dans les « Industriels dans la santé humaine et employant
sommets de ce genre. Après la fin de la près de 6 000 personnes, dont 70% de
guerre froide, beaucoup ont pensé que cherchent chercheurs”. 80% de ce marché sont
l’on avait résolu de façon définitive les accaparés par les Etats-Unis où le sec-
grandes questions sur la relation entre soudeurs déses- teur est déjà mature. (…) Même si le
le pouvoir privé et public. domaine en France est assez récent,
pérément » les biotech sont en train de s’imposer.
(DR)
La vision marxiste de l’économie centra- Le marché est déjà en transition. (…) À
lisée avait échoué. Les adeptes du « lais- court terme, le secteur est fragilisé par
sez donc le marché opérer », disciples « Au même titre que les robinettiers Plusieurs dirigeants de grandes entre- la conjoncture et un tarissement des
de Milton Friedman, avaient triomphé. et tuyauteurs, les soudeurs et chau- prises partagent son point de vue, financements pour des projets forcé-
Mais leur danse de victoire était pré- dronniers sont depuis deux décennies dénonçant une convention collective ment risqués et au long cours, qui ont
maturée. Non seulement nous n’avions catalogués dans la liste des “métiers dépassée. Mais la tâche s’annonce déli- été en partie désertés par les investis-
pas atteint la fin de l’histoire, mais nous en tension”, ces professions où l’offre cate : comme l’explique l’un d’eux, “nos seurs et les sociétés de capital-risque.
étions en train d’entrer dans une phase d’emplois est supérieure à la demande, sous-traitants ne pourraient pas se per- Mais les biotech sont devenues un des
nouvelle de la compétition séculaire quelle que soit la conjoncture. Certes, mettre des revalorisations salariales trop moteurs essentiels de l’innovation. »
pour le pouvoir du public et du privé. malgré la désindustrialisation globale fortes”. Un discours qui ne convainc pas
du pays et grâce aux besoins nouveaux ce sous-traitant, régulièrement mis en Thibaud Vadjoux,
Aujourd’hui, en plus du darwinisme éco- en main d’œuvre dans le nucléaire, la concurrence avec des PME étrangères Le Parisien Économie, 6 février 2012
nomique du modèle anglo-américain construction ferroviaire ou l’aéronau- par des grands donneurs d’ordre fran-
et du capitalisme “aux caractéristiques tique, le nombre d’ouvriers qualifiés çais, ayant externalisé une bonne par-
chinoises”, coexistent “l’Eurocapita- travaillant par “formage du métal” est tie de leur production pour baisser les
lisme ”, le “capitalisme démocratique du globalement resté stable en l’espace de coûts : “S’ils veulent que nous formions
développement” de l’Inde et du Brésil, vingt-cinq ans. Et pourtant, les besoins nous aussi des jeunes, que nous partici-
avec leurs importantes caractéristiques actuels et surtout futurs sont loin d’être pions à l’effort de ré-industrialisation, ils
sociales en parallèle avec leurs aspira- couverts. Pour inverser la tendance, doivent nous passer des commandes.
tions à la croissance, et le capitalisme le patronat de la métallurgie a multi- Le reste, c’est du vent… »
entrepreneurial des petits Etats comme plié depuis trois ans les campagnes (DR)
Singapour, les Emirats ou Israël. Et tout de communication. Dans cet univers Cl a ude B a r j one t
ce que nous pouvons prédire avec cer- encore très largement boudé par les L e s E c hos, 2 fé vr i e r 2012
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8. QUEL NOUVEAU CONTRAT SOCIAL
POUR LA FRANCE ?
La France vit dans une sorte de paradoxe : elle souffre d’un coût du travail et mettrait le pied à l’étrier de milliers
trop élevé, qui finance un modèle coûteux, mais ses salaires sont trop bas, de jeunes qui gagneraient en com-
ce qui provoque l’émergence d’une catégorie sociale nouvelle, les travail- pétence et en expérience en étant
leurs pauvres. Le contrat social à la française ne fonctionne donc plus. Il intégrés dans le monde de l’entre-
n’est pas adapté aux nouvelles conditions économiques. Il ne confère pas prise. Des systèmes équivalents
suffisamment de souplesse aux entreprises. Il ne joue plus le rôle de « filet ont été expérimentés dans d’autres
de sécurité » qu’il jouait voici quelques décennies. Il fait peser sur le travail, pays, comme en Grande-Bretagne
donc sur les entreprises mais aussi les salariés, un poids financier trop lourd. où existe une sorte de SMIC pro-
Il est donc urgent de le rénover, non dans une optique politicienne ou idéo- gressif en fonction de l’âge.
logique, mais simplement pour lui redonner le sens, l’efficacité et le rôle qui
doivent être les siens dans une société moderne, active, souple. Ces sujets Les entreprises de croissance inno- Caroline Mitanne, Dirigeante de Guidecaro (DR)
sont au cœur des débats qui se déroulent en ce moment dans le cadre de vantes doivent favoriser le recrutement
l’élection présidentielle. Mais ils sont aussi au centre des préoccupations et la formation des jeunes. C’est un L e ni ve a u de for m a ti on de s
de CroissancePlus. Voici donc quelques idées fortes qui ressortent de nos i nve sti sse m e nt fr uc tue ux e t r e nta bl e . j e une s c a ndi da ts e st pr obl é -
travaux et des expériences des entrepreneurs et autour desquelles il est pos- Dans le domaine du web, un déve- m a ti que . I l s m a nque nt se l on
sible de rénover le contrat social en France. loppeur junior doit abandonner à la sor- m oi d’un c a dr e , de r e pè r e s.
tie de l’école ses connaissances pure - L or s de s e ntr e ti e ns d’e m -
ment théoriques et devenir ba uc he , j ’a i pu r e m a rque r que
Tout faire pour faiblesse handicape notre com- o p é r a t i o n n e l . E t p o u r fa v o r i s e r c e t t e be a uc oup é ta i e nt tr op exi -
pétitivité et alourdit les dépenses montée en compétence, l’alternance, ge a nts, i m pa ti e nts a ussi , e t
favoriser l’entrée publiques. Parmi les solutions qu’il les stages et les contrats de profes- qu’i l s sont c onfr onté s e nsui te
serait possible de mettre en œuvre sionnalisation sont indispensables. à de s dé si l l usi ons. L e s j e une s
des jeunes dans figure le « SMIC Jeunes » destiné aux Mais il faut simplifier leur application doi ve nt ê tr e m i e ux pr é pa r é s a u
jeunes sans expérience ni diplôme, car pour le moment, une PME n’a pas m onde de l ’e ntr e pr i se , à se s
l’entreprise âgés de 17 à 21 ans. Il aurait pour encore d’intérêt économique à investir r é a l i té s é c onom i que s. E t c e
caractéristique d’être inférieur au s u r u n j e u n e e t s e t o u r n e p l u s fa c i l e - dè s l a pha se de r e c r ute m e nt,
Le taux d’emploi des jeunes est montant du salaire minimum brut m e n t v e r s d e s c a n d i d a t s p l u s ex p é r i - du c ôté de c he z Pôl e E m pl oi
insuffisant en France. Nous connais- mais une baisse des charges patro- mentés. » pa r exe m pl e . »
sons tous cette situation : 22% des nales permettrait de garder un — —
15-24 ans n’ont pas d’emploi, contre salaire net équivalent. Ce dispositif FABRICE METAYER, CA R O L I N E M I TA N N E ,
16% en moyenne en Europe. Cette ferait donc baisser le coût du travail, Dirigeant de KerniX Dirigeante de Guidecaro
9. 15
Quel nouveau contrat social
pour la France ? — Il faut remettre le temps de travail au
cœur de nos priorités. Depuis 15 ans,
notre pays a créé une “génération 35
heures”. On mesure désormais le travail
à la présence horaire. Pour faire face à
cet état de fait, je vois une solution pra-
tique. Les cadres ont largement profité
des 35 heures et des RTT. Or ce sont eux
qui concentrent le savoir-faire d’enca-
Le chômage des jeunes en France est drement dans les entreprises, qui est
symptomatique et mérite que les pou- indispensable et demande toujours plus
voirs publics s’emparent du sujet. L’ac- de compétences et de temps. C’est une
cès à l’emploi de notre jeunesse doit situation totalement paradoxale. Il faut
devenir une véritable cause nationale. donc supprimer les 35 heures, pour les
Cette mobilisation pourrait commencer cadres comme pour l’ensemble des
au niveau des branches profession- salariés d’ailleurs. C’est une décision
nelles qui devraient prendre en charge politique courageuse qu’il faut
les questions de formation ou de tuto- prendre. »
rat. Les entreprises doivent comprendre —
q u e l e t r a va i l e n a l t e r n a n c e e s t l ’ u n e LAURENT VRONSKI,
des solutions au problème de l’emploi Dirigeant d’Er vor et vice-président Caroline Young, Dirigeante d’Exper Connect (DR)
des jeunes en France. » de CroissancePlus
—
PHILIPPE ANDRILLAT, M a c onvi c ti on e st que pl us i l
Dirigeant de Kenseo y a d’a c ti vi té , pl us i l y a de
tr a va i l . L e m a r c hé du tr a va i l ,
te l que nous l e c onc e vons e n
F r a nc e , se r a i t un gâ te a u qu’i l
Philippe Andrillat, Dirigeant de Kenseo (DR) fa udr a i t pa r ta ge r en pa r ts
é ga l e s. J e ne c r oi s pa s à c e tte
vi si on. L e m a r c hé du tr a va i l
e st une e nti té exte nsi bl e . Pl us
Augmenter le temps de travail pour nous i nté gr e r ons de tr a va i l -
l e ur s, pl us i l y a ur a de tr a va i l .
favoriser la croissance C’e st un c e r cl e ve r tue ux. Pl us
nous tr a va i l l e r ons, pl us de s
Le débat sur le temps de travail en France montre que des solutions nou- e m pl oi s se r ont c r é é s. »
velles sont attendues pour sortir de la logique des 35 heures. C’est un sujet —
complexe mais sur lequel les entreprises de croissance sont unanimes : il CA R O L I N E YO U N G ,
faut revenir à une durée du travail plus élevée. De nombreuses adaptations Dirigeante d’Exper Connect
sont possibles. Pour CroissancePlus, le schéma le plus vertueux consisterait
à établir un référentiel de la durée légale du travail sur une base annuelle
avec un minimum et un maximum hebdomadaire afin de conserver une cer-
taine stabilité pour les salariés. Ce choix aurait un double avantage : stimu-
ler l’activité économique et l’emploi grâce à un aménagement intelligent du
temps de travail et dissuader les entreprises de ralentir leur activité pour Laurent Vronski, Dirigeant d’Ervor et vice-
éviter une surtaxation du travail. président de CroissancePlus (DR)
10. 17
Quel nouveau contrat social
pour la France ? —
Révolutionner
le droit du travail
Il n’est pas un chef d’entreprise qui aujourd’hui 38 formes de contrat de
ne dénonce l’extraordinaire com- travail différentes, 27 régimes déro-
plexité du droit du travail. Restaurer gatoires et une dizaine d’organisa- Geoffroy Roux de Bézieux, Dirigeant de Virgin Jean-René Boidron, Dirigeant de DL Santé
la compétitivité des entreprises tions du temps de travail. Mobile, ancien Président de CroissancePlus (DR) et co-président de la commission Sociale et
Emploi de CroissancePlus (DR)
passe par un droit du travail moins
rigide. Il devrait être possible notam-
ment de créer un contrat de tra- Il fa u d r a i t tendre ve r s un L e dr oi t du tr a va i l e st bi e n tr op c om pl exe e t c om pr e nd souve nt de s
vail unique qui entraînerait moins c o n t r a t d e t r a va i l u n i q u e , p o u r pr oc é dur e s tr op l ongue s. C’e st pa r ti c ul i è r e m e nt vr a i pour l e s PM E qui
de précarité pour les salariés et si mp l i f i e r l e s p r o c é d u r e s d e ne di spose nt pa s touj our s de l ’expe r ti se né c e ssa i r e . I l fa ut a bsol um e nt
plus de flexibilité pour les entre- d é p a r t d e s sa l a r i é s. D a n s u n e si m pl i fi e r c e tte l é gi sl a ti on. »
prises. CroissancePlus a travaillé P M E f r a n ç a i se , si l e c h e f d ’ e n - —
depuis longtemps sur ce sujet. Le t r e p r i se c h e r c h e à fa i r e d e s G E O F F R OY R O U X D E B É Z I E U X, D i r i ge a nt de Vi r gi n M obi l e ,
CDI présente en effet des rigidités é c o n o mi e s, e t q u e so n c a r n e t a nc i e n Pr é si de nt de Cr oi ssa nc e Pl us
anachroniques, qu’il s’agisse de la d e c o mma n d e s fa i t g r i se mi n e ,
modification du contenu du poste, i l d e vr a i t p o u vo i r ê t r e a i d é
du licenciement économique ou des p a r u n c o n t r a t d e t r a va i l q u i
procédures de plan social, autant a sso u p l i e t sé c u r i se j u r i d i q u e - Trouver de nouveaux modes de
de mécanismes qui ont été conçus me n t l a so r t i e d ’ u n e mp l o yé . E t
pour les grandes entreprises mais je ne parle pas ici des procé- financement de la protection sociale
qui constituent pour les PME des d u r e s l i é e s a u x P r u d ’ h o mme s.
freins importants à l’embauche. Le M a i s p o u r l e d r o i t d u t r a va i l , Le travail ne peut plus supporter le poids actuel du coût du financement de la
contrat unique serait un CDI, mais l e s mo t s d ’ o r d r e so n t se l o n protection sociale. Ce fardeau doit être allégé, faute de quoi, on ne résoudra
les exigences en cas de licenciement mo i : si mp l i f i c a t i o n , so u p l e sse pas de façon pérenne la question de la compétitivité des entreprises. Trouver
seraient donc allégées, moyennant e t sé c u r i t é . C e c o n t r a t u n i q u e d’autres modes de financement doit faire partie des options étudiées par les
une compensation financière ver- se r a i t u n e a va n c é e p o u r c e l l e s responsables politiques. La TVA dite sociale en est une. La TVA est un prélè-
sée aux salariés proportionnelle à e t c e u x q u i n e so n t p a s e n C D I. vement indirect sur les biens de consommation et les services, acquittée par
l’ensemble des salaires versés tout R a p p e l o n s q u e 4 0 % d e s sa l a - l’ensemble des consommateurs.
au long du contrat de travail. riés ont un contrat précaire.
C ’ e st d o n c u n e q u e st i o n d e Il existe aujourd’hui en France trois taux de TVA : normal à 19,6%, réduit, à
L’abandon du CDD et la création j u st i c e so c i a l e a va n t t o u t . » 7% et très réduit à 2,1%. Comme on le sait, l’idée de la TVA sociale est de
d’un nouveau contrat unique, allé- — transférer sur la consommation une partie des charges patronales au titre
geant pour les PME les obligations J E A N - R E N É B O ID R O N , de la protection sociale. L’augmentation des prix des produits de consom-
de reclassement, l’assouplisse- Dirigeant de DL Santé et mation et des services serait compensée par un abaissement du coût du
ment des plans de sauvegarde de co-président de la commission travail. Le gouvernement a décidé de mettre en vigueur un tel mécanisme
l’emploi, constitueraient un pro- Sociale et Emploi de dès l’automne prochain, en augmentant le taux de TVA normal de 1,6 points
grès important. Il existe en France CroissancePlus pour le porter à 21,2%, soit dans la moyenne des taux de TVA en Europe.
11. 19
Quel nouveau contrat social
Adapter
pour la France ? —
Il fa ut r e pose r l a que sti on de c e qui
doi t ê tr e fi na nc é pa r l ’e ntr e pr i se e t
l e tr a va i l d’un c ôté , e t pa r l a sol i da - les modes
r i té na ti ona l e de l ’a utr e . Se l on m oi ,
l e fi na nc e m e nt du c hôm a ge e t de s r e - de repré-
tr a i te s doi t ê tr e a ssur é pa r l e s e ntr e -
pr i se s. E n r e va nc he , l a pol i ti que fa m i - sentativité
l ia l e e t l a sa nté doi ve nt ê tr e pr i se s e n
cha r ge pa r l a sol i da r i té na ti ona l e . À du personnel
te r m e , i l fa udr a a r r ê te r de di sti ngue r
l es pr e sta ti ons sa l a r i a l e s e t pa tr o- Le taux de syndicalisation en France
Mais on peut aussi financer la pro- L a t o t a l i t é d e l a p o l i t i q u e fa - na l e s. L a TVA di te soc i a l e , qui fe r a l a a été divisé par trois en l’espace de
tection sociale par l’impôt, notam- mi l i a l e f r a n ç a i se n e p e u t ê t r e ba sc ul e de c e r ta i ne s c oti sa ti ons so- trente ans, et ne dépasse pas en
ment par le biais de la CSG. f i n a n c é e p a r l e se c t e u r p r i vé . ci a l e s ve r s l a TVA , de vr a i t pe r m e ttr e moyenne 7% des salariés. Un taux
C ’ e st u n e a b e r r a t i o n . L a T VA - d’a bol i r c e tte di sti nc ti on. » qui se réduit encore comme peau de
En tout état de cause, la France c o mp é t i t i vi t é e st u n p r e mi e r — chagrin dans le secteur privé pour
ne peut plus se permettre de faire p a s p o u r l e s e n t r e p r i se s q u i T H I E R RY M A G I N , plafonner à 5%.
l’économie de réformes profondes so n t e n c o n c u r r e n c e d i r e c t e Dirigeant de MCR Consultants
concernant le financement de son a ve c l e s p a ys é t r a n g e r s, ma i s À l’heure où le modèle écono-
modèle social. Force est de consta- a u ssi p o u r l e s P M E q u i œ u vr e n t L a TVA e m pl oi doi t de ve ni r une pr i or i - mique et social allemand semble
ter qu’une réflexion de ce type est u n i q u e me n t su r l e t e r r i t o i r e t é pour l a F r a nc e : ba i sse r l e s c ha r ge s devenir une référence européenne,
en cours dans la plupart des pays national. Ave c cette T VA - pa tr ona l e s pour a l l é ge r l e c oût du CroissancePlus affiche sa volonté
européens. c o mp é t i t i vi t é , j e d e vr a i s a vo i r t r a va i l e t di m i nue r l e s c ha r ge s sa l a - de réinventer le dialogue social au
l a p o ssi b i l i t é d ’ e mb a u c h e r. » r i a l e s pour a ugm e nte r l e sa l a i r e ne t sein des PME françaises, et de sor-
— de nos c ol l a bor a te ur s. C’ e st a ussi tir notre pays d’une singularité qui le
E M M A N U E L G R IM A U D, gr â c e à c e tte m e sur e que nous pour- distingue de ses voisins européens.
Dirigeant de Maximis Retraite r ons da va nta ge e m ba uc he r. » Pour les dirigeants d’entreprises
et co-président de la commis- — innovantes, la qualité du dialogue
sion Sociale et Emploi N I CO L A S B E R G E R A U LT, qui s’instaure entre un chef d’entre-
de CroissancePlus D i r i ge a nt de L ’a te l i e r de s Che fs prise et ses équipes sera la clé des
prochains changements dans le
monde du travail, voire de la nature
même des négociations entre les
partenaires sociaux, l’Etat et les
entreprises.
Comment permettre aux salariés
du secteur privé de renouer avec
l’idée même du syndicalisme ? Pour
certains chefs d’entreprise, l’une
des réponses pourrait être le « tous
syndiqués ». L’obligation d’adhé-
rer à un organisme syndical bou-
leverserait la donne et permettrait
d’atteindre un taux de syndicalisa-
tion qui, en Suède ou en Finlande,
se situe autour des 70%, d’après
Emmanuel Grimaud, Dirigeant de Maximis Thierry Magin, Dirigeant de MCR Consultants Nicolas Bergerault, Dirigeant de L’atelier des
Retraite et co-président de la commission Sociale (DR) Chefs (DR) les statistiques de l’OCDE. Une telle
et Emploi de CroissancePlus(DR) mesure, à l’image du vote obliga-
12. 21
Quel nouveau contrat social
pour la France ? —
toire belge, engendrerait des muta- sans que l’on casse les effets de Enfin, la participation de délégations
tions profondes. En augmentant la seuil et que l’on réforme le statut des uniques aux conseils d’administra-
représentativité syndicale en France, salariés protégés s’agissant notam- tion doit être systématisée et éten-
le dialogue social au sein des entre- ment des syndicalistes qui devraient due. Il est à noter que la 7ème édi-
prises montrerait un autre visage, et avoir le même statut, en cas de tion du baromètre CroissancePlus /
permettrait de responsabiliser les licenciement, que les autres salariés Astorg Partners, publiée en Janvier
salariés et leurs représentants. Par la de l’entreprise, comme c’est le cas 2012, montrait que, malgré une
suite, les syndicats, porteurs d’une en Allemagne, par exemple. période économique difficile, les
« volonté générale » des salariés, entrepreneurs estimaient dans leur
auraient à cœur de voir aboutir les C r é e r d e l a c r o i ssa n c e , g é n é r e r grande majorité que le climat social
négociations auprès des pouvoirs d e s e mp l o i s, p a sse p a r u n d r o i t ne s’était pas enlisé.
publics ou des organisations patro- d u t r a va i l p l u s so u p l e p o u r l e s
nales. Mais ce « grand soir » syndical e n t r e p r i se s. M a i s c e t t e so u - Au sein des PME françaises, ce cli-
et cette recherche d’un consensus p l e sse se r a i mp o ssi b l e à i n s- mat dépendra essentiellement du
à l’allemande, trop éloigné encore t a u r e r sa n s d e s syn d i c a t s p l u s dialogue entre dirigeants et colla-
de la culture française, prendra du r e p r é se n t a t i f s e t so u c i e u x d e borateurs, entre représentants des Hélène Saint-Loubert, Dirigeante de Grenade
temps. l ’ i n t é r ê t g é n é r a l . Il fa u d r a i t salariés et employeurs. & Sparks (DR)
p e u t - ê t r e p r o p o se r q u e l ’ e n -
À plus court terme, on pourrait faire se mb l e des sa l a r i é s so i e n t ,
en sorte que la relation avec les c o mme e n S u è d e , syn d i q u é s Dans sa forme actuelle, le syndicalisme D a ns c e r ta i ne s e ntr e pr i se s,
représentants du personnel relève d’office. » bloque le dialogue social dans les en- j ’a i r e m a rqué que bi e n sou-
d’abord du bon sens avant la fixation — treprises françaises. Pourtant, ces ve nt l e di a l ogue soc i a l é ta i t
de règles par la loi, car le besoin est S YLVA IN B IA N C H IN I, échanges sont vitaux. Une grande partie fa c i l i té pa r la pa r ti c i pa ti on
variable selon les entreprises. Dans Dirigeant de No valto de nos problèmes serait résolue si le de s r e pr é se nta nts du pe r son-
cet esprit, CroisssancePlus milite chef d’entreprise avait toujours la pos- ne l a ux c onse i l s d’a dm i ni s-
pour fixer à une par trimestre la fré- sibilité d’expliquer sereinement ses tr a ti on. L e ur pr é se nc e pe r m e t
quence des réunions avec les repré- choix et ses orientations à ses collabo- une vé r i ta bl e tr a nspa r e nc e , i n-
sentants du personnel, pour fusion- rateurs, pour les motiver et leur donner d i s p e n s a b l e dans notre société
ner le Comité d’entreprise avec le toujours plus envie de se mobiliser pour d’information. »
CHSCT, pour étendre à l’ensemble leur entreprise. En dehors du temps de —
des PME et des ETI la possibilité t r a va i l , l a q u e s t i o n c e n t r a l e p o u r u n e TH I E R RY TI M SI T,
de la Délégation unique du person- entreprise, c’est aussi l’intérêt que Dirigeant d’Astorg Partners
nel, pour limiter le nombre d’élus peut susciter un dirigeant auprès de ses
par rapport au nombre de salariés, équipes. »
et enfin, pour faire en sorte que les —
contestations soient encadrées au HÉLÈNE SAINT-LOUBERT,
sein de dispositifs plus clairs. Dirigeante de Grenade & Sparks
Enfin, il ne saurait y avoir de réforme
de la représentativité des salariés Sylvain Bianchini, Dirigeant de Novalto (DR)
13. 23
Les chiffres-clé du modèle social —
En France — Selon les derniers chiffres disponibles, En Europe — La proportion de ces populations fra-
la structure de la consommation des gilisées varie d’un pays de l’Union
ménages en France se répartit ainsi : Européenne à l’autre. Les taux de risque
La part des dépenses de santé dans le En milliards d’euros, source : INSEE, 2010 Selon la dernière étude publiée par de pauvreté les plus élevés se situent en
PIB, s’élève à 11,2% en France, contre Eurostat et rendue publique le 8 février Bulgarie (42%), Roumanie (41%), Lettonie
Logement,
10,5% en Allemagne, 9,9% aux Pays- électricité, chauffage 266 2012, 115 millions de personnes dans (38%), Lituanie (33%), Hongrie (30%). Les
Bas, 8,7% au Royaume-Uni. Produits alimentaires
l’Union Européenne, soit 23,4% de la plus faibles se trouvent en République
140
Source : OCDE, 2010 et boissons non population totale étaient menacées de Tchèque (14%), Suède et Pays-Bas (15%),
alcoolisées
Tabac, boissons pauvreté ou d’exclusion sociale, à la Autriche, Finlande et Luxembourg (17%).
30
12 alcoolisées fin 2010. Dans le langage d’Eurostat,
FR. cela signifie que ces personnes étaient
Articles d’habillement
AL. 40
10 NL. et chaussures confrontées à au moins l’une des trois
AUTRICHE, FINLANDE, LUXEMBOURG
BULGARIE
ROUMANIE
G.-B. Entretien et équipement formes d’exclusion suivantes : 50
63
LETTONIE
du logement
8
1 / Risque de pauvreté (c'est-à-dire
LITUANIE
Santé
36 40
HONGRIE
6 vivant dans un ménage disposant d’un
RÉPUBLIQUE TCHÈQUE
Transports revenu équivalent-adulte inférieur au seuil
SUÈDE, PAYS-BAS
Achats de véhicules (40) 153
4 Utilisation / entretien des véhicules (92) de pauvreté qui est fixé à 60% du revenu 30
Communications médian national) ;
29
2 20
Loisirs et culture 2 / Situation de privation matérielle
97
% grave (conditions de vie limitées par un
10
Education
8 manque de ressources et privées d’au
moins 4 des 9 éléments suivants : payer
Hôtels, cafés
65 un loyer, rembourser un prêt immobilier à %
et restaurants
temps, chauffer correctement leur domi-
cile, faire face à des dépenses imprévues, Taux de rique de pauvreté, fin 2010
La structure fiscale au sein des pays consommer de la viande, du poisson ou
de l’OCDE se répartit ainsi : un équivalent de protéines tous les deux Il est à noter que 21% des Espagnols sont
En pourcentage des prélèvements obligatoires jours, s’offrir une semaine de vacances menacés de pauvreté monétaire et que
Source : OCDE, 2010 en dehors de leur domicile, posséder une 13% des Britanniques et des Belges vivent
voiture personnelle, un lave-linge, un télé- dans des ménages à très faible intensité de
viseur couleur ou un téléphone fixe ou travail, contre 6% des Luxembourgeois,
26 21,5 17,4 portable) ; des Suédois et des Tchèques…
38
37,6 36,4 25,1
52,4 37,2
3 / Vivant dans des ménages à très Et selon Eurostat, ce sont 11,7 millions de
faible intensité de travail (ménages dans Français, soit 19,3% de la population qui
Allemagne Danemark Espagne Etats-Unis France lesquels les adultes ont utilisé moins de se trouvaient confrontés au risque de pau-
20% de leur potentiel de travail au cours vreté ou d’exclusion sociale à la fin 2010.
de l’année passée). (Sources : Eurostat, février 2012)
20 Impôts sur le revenu
17,7 27,9 24,8 29,8 Impôts sur les sociétés
38,6
Côtisations sociales
Impôts sur le patrimoine
Irlande Japon Suède
14. 26
Le grand entretien — François Dupuy :
« Moins de procédures, plus de confiance
et de simplicité. »
Le « contrat social » n’est pas le seul élément qui rend une
entreprise performante. Son organisation, ses procédures, sa
culture, sa capacité à faire travailler les hommes ensemble,
la façon dont s’exerce l’autorité sont des éléments-clefs de la
performance de l’entreprise. Ce sont des mécanismes difficiles
à démonter et encore plus difficiles à modifier. Pour le Petit
Journal de Campagne, François Dupuy partage sa réflexion,
ses obser vations et ses analyses sur le fonctionnement des
entreprises et sur la façon de le rendre plus souple et plus
adapté aux nouvelles règles de la compétition économique.
/ Le Petit Journal de Campagne : relâche. Dans de nombreuses entre-
Tout le monde est d’accord sur ce prises, le problème est plutôt de
constat : la compétitivité d’un pays reconstruire une maîtrise de la direc-
dépend de celle de ses entreprises. tion sur l’organisation.
Or, l’entreprise est un monde très
particulier. En théorie, elle serait le / LPJC : Les dirigeants disposent
François Dupuy lieu de l’autorité, du pouvoir vertical,
de la performance. Mais vous sem-
blez dire que la réalité est beaucoup
pourtant de nombreux outils, de
procédures de contrôle, de modes
d’organisation pour s’assurer de
Le fin connaisseur plus complexe… l’efficacité de l’entreprise…
des entreprises et / François Dupuy : En effet, lorsqu’on / F. D. : Parlons-en, justement.
l’observe sur le terrain, l’entreprise On a cru longtemps que le travail
des organisations d’aujourd’hui est très éloignée de séquentiel, segmenté, constituait
cette image un peu dictatoriale. La une réponse à l’efficacité d’une
compétition organisation. En réa-
François Dupuy, chercheur, professeur, consul- qui s’accentue, L’entreprise lité, cette forme de tra-
tant, est l’un des experts les plus reconnus, en la complexité d’aujourd’hui vail protège davantage
France et aux Etats-Unis (où il a beaucoup ensei- des process, est loin de cette l’organisation qu’elle ne
gné et travaillé) de l’organisation des entreprises. la multiplica- produit d’efficacité pour
image dictatoriale. »
Il a écrit de nombreux ouvrages, dont le dernier tion des infor- le client. Dans l’organi-
en date Lost in Management a connu un beau suc- mations dont il faut disposer pour sation « en silo », dont on parle tant
cès. Il y analyse avec une grande finesse les tra- prendre des décisions, les multiples aujourd’hui, surtout pour essayer de
vers des modes managériales et esquisse ce que procédures de « reporting », font que la remettre en cause, aucun membre
pourrait être l’entreprise de demain. l’autorité se dilue, que le contrôle se de l’organisation n’est comptable du
15. 27
Le grand entretien
résultat final. Si l’on pousse le para- cela revient à remplacer l’autonomie les uns avec les autres et laissent / LPJC : Ce que vous décrivez là colle
doxe jusqu’au bout, ce type d’orga- par la dépendance, à créer de la ainsi les acteurs libres de décider de davantage à des entreprises de taille
nisation vise non pas à mettre le confrontation là où il n’y avait que de ce qu’ils doivent appliquer ou non… moyenne qu’à de grandes organisa-
client au centre des préoccupations la neutralité. Ce qui ne manque pas de sel… tions…
de l’entreprise, mais à le repousser
aux marges, à se protéger de lui et C’est parce que la coopération n’est / LPJC : Quelle est l’alternative aux / F. D. : Je ne sais pas. Je vois des
de la pression qu’il peut exercer sur pas un comportement naturel qu’il a faiblesses que vous signalez ? Est-il PME fonctionner comme des admi-
l’entreprise, puisqu’en cas de pro- fallu la créer, l’imposer, en mettant possible de fonctionner autrement ? nistrations et certaines grandes
blèmes, personne, au sein de l’orga- en place des processus toujours entreprises conserver un esprit de
nisation ne peut être identifié comme plus nombreux et compliqués. / F. D. : Je le crois. La vie quotidienne « pionnier ». Ce que je crois, c’est
« responsable ». Mais ce n’est pas des entreprises n’est pas faite que que le moment de vérité d’une
tout : l’organisation traditionnelle C’est ce qui crée ce que j’appelle de de processus, de contrôles ou de entreprise est le passage d’un père
en « silo » offre une autre protection, la « paresse managériale », lorsque bureaucratie. Certaines organisa- fondateur ou d’un dirigeant charis-
encore plus précieuse, notamment les processus ou les procédures tions ont fait des choix différents, matique, ce qui est souvent le cas
pour les cadres. Protégés par des finissent par occulter la réalité du sans qu’il soit d’ailleurs toujours d’entreprises récentes, à un mana-
cloisons bien étanches, ils n’ont pas travail et lorsqu’on compte trop sur possible d’expliquer pourquoi. gement « normalisé ». Travailler dans
à « coopérer » avec les autres, leurs les individus, les fameux « leaders », une organisation « floue », et a fortiori
collègues, les services voisins. pour pallier les défaillances organisa- La confiance est la diriger, est quelque chose qui se
tionnelles. J’ajouterai l’opposé de « sent », et ceux qui le sentent ainsi
/ LPJC : Pourtant, que la persistance ne sont pas majoritaires, loin s’en
cette notion de La coopération des « silos » produit la bureaucratie faut. Les autres entendent mettre de
coopération est n’est pas un aussi des résultats procédurière. » l’ordre dès leur arrivée, reprendre les
présente dans la singuliers dans le choses en main, redéfinir les rôles,
plupart des livres
comportement processus de déci- Certaines entreprises ont du garder introduire de la clarté, et les consul-
de management… naturel ou sion : il est long et leur souplesse initiale et en font un tants sont là pour les y aider. On
spontané dans chaotique et l’appli- facteur clé de succès. Sans doute peut déjà anticiper les effets réels
/ F. D. : Je le sais, cation de ces déci- leurs dirigeants ont-ils joué un rôle produits par cette approche.
mais c’est un les situations sions est aléatoire. crucial dans la préservation de cette
leurre. Dans notre quotidiennes Les acteurs de la souplesse et de cette sagesse. / LPJC : Quelles conclusions tirez-
univers mental, la décision se surpro- Je mettrai volontiers de côté tous vous de l’observation des entre-
de travail. »
coopération véhi- tègent, ils consultent les discours sur le leader et le lea- prises qui ont su garder la souplesse
cule une connota- tout le monde dership, au profit de cette simple dont vous parlez ?
tion très positive : celui qui coopère, jusqu’au moment où ils pensent avoir observation : un dirigeant est d’au-
c’est celui qui est ouvert aux autres, obtenu un fragile consensus, ce qui tant plus fort qu’il fait confiance et il / F. D. : En la matière, il n’existe pas
qui n’a rien à cacher, qui accepte alourdit encore la prise de décision fait d’autant plus confiance qu’il est de modèle tout fait. Chaque culture
volontiers de se « découvrir » au car les cadres doivent se demander fort. La confiance est l’opposée de la d’entreprise est spécifique, et il
bénéfice du résultat obtenu et de en permanence s’ils ont bien informé bureaucratie procédurière. faut se garder des généralisations.
l’intérêt général. En fait, dans l’uni- et consulté tout le monde, s’ils ont Comment caractériser ces organisa-
vers de l’entreprise, cette notion a bien lu tous les courriels qui leur Il faut être sûr de soi, des hommes tions nouvelles qui paraissent plus
pris une dimension presque idéolo- ont été envoyés, (un exercice épui- que l’on a choisi, mais surtout des adaptées à l’évolution actuelle de la
gique, alimentée aussi bien par les sant mentalement si l’on veut bien règles du jeu que l’on a fait émerger compétition économique ? Le pre-
business schools que par les grands y penser), afin de bien « sécuriser » dans son organisation, et être per- mier point-clé est l’énergie qu’elles
cabinets de conseils. En réalité, la leur décision. Et paradoxalement, le suadé que cette double certitude mettent à rechercher les solutions
coopération n’est pas un compor- délire des processus, des reportings assurera un fonctionnement moins les plus intégrées pour le client. La
tement naturel ou spontané dans et des indicateurs finit par recréer rassurant peut-être, mais plus per- vente « sèche » de produits est à
les situations quotidiennes de tra- des zones de liberté pour les salariés formant que ce qui est écrit dans les son crépuscule, comme le montre
vail. Pour ceux qui sont concernés, tant ils deviennent contradictoires manuels de management. le passage du téléphone portable