1. #FYI «J'ai 52 ans et j’ai 30 ans d'expérience professionnelle»
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https://about.me/annepineau
Adaptation de l’article de Benjamin Fabre, chroniqueur et écrivain du 11 septembre 2015 :
#FYI "J'ai 23 ans et je n'ai pas 10 ans d'expérience professionnelle"
Ce sont les grands sacrifiés du système : les + de 50 ans, c’est la catégorie qui
progresse le plus vite: +12,1% en un an. Les jeunes seniors sont les pestiférés du
marché de l’emploi. Alors, comment rassurer les recruteurs quand on a de
l’expérience et qu’on les associe à des « has been » du numérique, de
l’apprentissage, du travail avec les jeunes, des innovations, des ruptures ?
La réponse de d’Anne Pineau, sur le modèle du chroniqueur Benjamin Fabre ;o)
Merci Benjamin !
Description de la situation
- En dépit de l’intérêt de votre profil, nous ne donnerons pas suite, car nous souhaitons
impérativement une connaissance de l’environnement X et une expérience significative dans ce
secteur…
- Nous vous remercions de l'intérêt que vous avez manifesté pour X en déposant votre candidature
pour l'offre Y- Nous avons étudié votre dossier avec la plus grande attention. Cependant, d'autres
candidats nous ont paru avoir un profil plus adapté au poste proposé
Et pourtant… la description du poste, pile-poil « toi », tu sais faire ce qu’ils demandent, tu
as la personnalité recherchée, l’expérience requise…
Même pas un entretien… comme dirait l’autre « on ne laisse même pas une chance au
produit »…. Qu’est-ce qui pêche ma pêche ?
Des cas comme ceux-là, il s’en passe des centaines chaque jour. Le genre de réponse
étrange, paranormal, où l’on se dit qu’on aura bien du mal, avec la meilleure volonté du
monde, à être expert d’un secteur alors que notre expertise métier s’adapte à tous les
secteurs d’activité, à être un trentenaire alors qu’on est un cinquantenaire, un homme
quand on est une femme ou à être un chien quand on est un chat. Bienvenue dans le
monde frontalier et paradoxal de la recherche d’emploi.
Dites merci aux normes, aux dogmes, au « jeunisme », aux croyances diverses et variées
bien hostiles aux seniors. Et... je n’ajoute pas le « genre » par là-dessus qui en remet, il
faut l’avouer, une couche supplémentaire… LA senior est de facto plus Senior que LE
senior… aller savoir pourquoi
2. Les clés pour s’en sortir
Je préconiserais bien une révolution. Mais l’idée n’est pas simple à défendre. Alors, en
attendant l’insurrection, prenons les entreprises par la main et aidons-les à surmonter les
trois grandes peurs qui les séparent des jeunes seniors d’aujourd’hui.
Peur n°1 : « Ce vieux aura du mal à sortir du cadre et reproduira ce qu’il a vécu »
Ne laissez pas les recruteurs développer cette croyance idiote. Valorisez vos expériences
« nouvelles », votre capacité d’adaptation, les points positifs de reproduire aussi ce qui
marche. Ne sous-estimez pas ce que vous connaissez et ne surestimez pas ce que vous
ignorez. Si vous saviez le nombre de bras cassés qui, même à haut niveau, même jeune
dans les entreprises, sont empêtrés dans leur dogmes et ont bien du mal à sortir du
cadre… il n’y a qu’à les voir se cloner, par exemple ! « Diversité, où es-tu » ?
Peur n°2 : « Il va avoir du mal à apprendre… à partir d’un certain âge c’est bien
connu les connexions ne se font plus»
C’est vrai. Vous avez beau avoir vécu, l’apprentissage sera pour vous un passage obligé.
Apprentissage d’un secteur, d’une culture, de savoirs faire et être différents... et alors ?
Vos neurones, vous les entraînez depuis tellement d’années, vous êtes toujours Agile, plein
d’énergie et de dynamisme… même pas peur !
Pour désamorcer ce point, assumez-le et inscrivez-le au cœur de votre discours de
candidat. Dites « qu’apprendre de nouvelles choses vous motive, vous stimule » et que
surtout, vous en avez terriblement envie, c’est votre « moteur », c’est factuel, vous avez 30
ans derrière vous pour le prouver. Et puis, n’exagérons rien : dans neuf cas sur dix, vous
verrez, à moins de postuler au CNRS ou au Real Madrid, vous serez opérationnel dans
votre job en moins de trois mois … l’exercice de l’apprentissage est une habitude pour
vous... Ça fait 30 ans que vous vous y exercer...
Peur n°3 : « Issu de la génération X, ce crétin ne saura pas travailler avec la
génération Y… encore moins la Z … ces « mutants »… »
Là, un démenti musclé s’impose. Pour ce faire, sollicitez le regard critique de jeunes de
votre entourage (vos gosses) et demandez-leurs de pointer tout ce qui, chez vous, est
susceptible de nourrir ce cliché (votre allure, vos comportements, vos émotions, votre
dispo, votre rapport au numérique…). Et puis, n’hésitez pas à préparer quelques arguments
du genre « mes enfants sont grands, je suis parfaitement libre ! », « J’ai de l’expérience à
revendre ! Former les nouvelles générations fait aussi partie de ma mission », « Mon
expérience me permet d’aller plus vite ! », « mon salaire ? Pas un problème, mon
expérience me permet de faire le boulot de 2 pas si cher en fait » ….