2. Il
est
tellement
difficile
de
rentrer
dans
Gaza
que,
forcément,
la
visite
d’étrangers
ne
passe
pas
inaperçue…
3. On
trouve
très
peu
d’animaux
de
compagnie
chez
les
Gazaouis.
Ni
chats,
ni
chiens.
Mais
des
oiseaux
en
cage,
oui.
Etrange
métaphore
de
la
vie
à
Gaza.
4. Gaza.
Symbole
de
l’enfermement.
Il
faut
s’imaginer
un
endroit
du
monde
où
les
vacances
sont
synonymes
d’ennui.
A
Gaza,
être
en
vacances,
c’est
ne
pas
pouvoir
aller
au
cinéma
depuis
que
les
islamistes
ont
décrété
le
7ème
art
contraire
aux
bonnes
moeurs
;
c’est
ne
pas
pouvoir
se
baigner
dans
une
mer
polluée
par
les
égouts
d’Israël
;
c’est
l’impossibilité
d’être
dépaysé,
ne
pas
pouvoir
sorQr
de
ce
territoire
de
40
kilomètres
sur
6
que
l’on
connaît
déjà
par
coeur.
Des
murs.
Partout,
des
murs.
AZendre
que
le
temps
passe,
et
les
fasse
s’écrouler.
5. La
mer.
Tout
à
la
fois
seul
lieu
de
loisirs
pour
les
Gazaouis
et
barrière
infranchissable
qui
nourrit
bien
des
fantasmes.
6. Parce
que
Gaza
n’a
pas
les
moyens
de
construire
une
usine
de
traitement
des
déchets,
nombreuses
sont
les
plages
qui
font
office
de
décharge
à
ciel
ouvert.
Coincée
entre
des
eaux
polluées
par
les
égouts
qu’Israël
y
déverse
et
des
tas
d’ordures
isalubres,
la
plage
reste,
faute
de
mieux,
le
lieu
de
loisirs
préféré
des
Gazaouis.
7. Les
pêcheurs
de
Gaza.
Une
acQvité
à
risques.
Malgré
une
zone
de
pêche
définie
par
les
accords
d'Oslo
à
20
milles
marins,
ceZe
distance
est
sans
cesse
changée,
de
manière
unilatérale
et
kabaïenne
par
Israël.
Lors
de
notre
séjour,
ceZe
distance
avait
été
ramenée
à
3
milles
marins.
Or
il
n'y
a
quasiment
rien
à
pêcher
à
3
milles
marins
des
côtes.
À
peine
quelques
sardines,
celles
qui
n'ont
pas
encore
compris
qu'un
peu
plus
loin
la
vie
est
belle.
Au
loin,
les
"gunships"
israéliens
marquent
matériellement
une
fronQère
mouvante
et
terrifiante.
Nombreux
sont
les
récits
de
pêcheurs
bombardés
pour
s'être
approchés
un
peu
trop
près
des
profondeurs
où
ils
avaient
encore
le
droit
de
pêcher
la
veille,
sur
leurs
peQtes
barques
qu'Israël
leur
confisque
après
les
avoir
fait
se
déshabiller
et
regagner
la
rive
à
la
nage.
Une
embarcaQon
qu'ils
devront
racheter
à
Israël
pour
espérer
conQnuer
à
travailler.
Jusqu'à
la
prochaine
fois.
Un
pêcheur
palesQnien
nous
racontait
ainsi
qu'il
avait
déjà
racheté
son
bateau
4
fois
et
ne
pourrait
pas
le
faire
une
cinquième.
8. En
arrivant
au
pouvoir,
le
Hamas
a
imposé
la
non-‐mixité
dans
les
écoles
dès
l’âge
de
9
ans.
Dans
quelques
années,
ces
jeunes
filles
seront
également
contraintes
à
porter
le
voile.
9. En
dépit
de
ça,
l’éducaQon
des
filles
reste
une
priorité
à
Gaza.
10. A
Gaza,
les
femmes
s’organisent
et
s’entraident
pour
pouvoir
travailler.
Nous
sommes
dans
les
locaux
d’une
coopéraQve
agricole
qui
n’accepte
que
les
femmes.
Sur
la
table,
un
tas
de
zaatar,
délicieuse
épice
du
Moyen-‐Orient.
Derrière
ceZe
femme,
au-‐dessus
de
son
épaule,
le
trou
dans
la
tôle
qu’une
balle
a
laissé
en
venant
se
figer
dans
le
mur
derrière
moi,
lors
de
l’opéraQon
Plomb
Durci
en
2008.
11. Contrairement
à
ce
que
l’on
pourrait
croire,
Gaza
est
une
terre
ferQle,
autrefois
surnommée
“grenier
à
grains
de
l’empire
romain”.
Malgré
le
nombre
croissant
de
ses
habitants
et
la
raréfacQon
des
terres
agricoles,
Gaza
produit
certains
aliments
en
quanQté
supérieure
à
ce
qu’elle
consomme.
Elle
gagnerait
à
exporter
ses
marchandises,
si
Israël
n’empêchait
pas
tout
commerce
avec
l’extérieur
qui
ne
passe
par
elle.
12. Le
jardin
familial.
On
y
culQve
un
peu
de
tout,
notamment
de
la
menthe
en
quanQtés
astronomiques
pour
parfumer
ce
thé
délicieux
que
l’on
boit
en
toutes
circonstances
et
à
toute
heure
de
la
journée.
13. Courir.
Le
sport
reste
pour
beaucoup
de
jeunes
Gazaouis
un
moyen
d’évasion.
Courir
et
se
senQr
pousser
des
ailes…
14. …
pourtant,
à
l’arrivée,
le
jeune
vainqueur
de
la
course
du
jour
est
incapable
de
se
réjouir
de
sa
victoire.
Il
se
laissera
photographier
avec
sa
médaille,
mais
sans
jamais
se
déparQr
de
ceZe
expression
grave.
Que
se
passe-‐t-‐il
dans
sa
tête
à
ce
moment-‐là
?
15. Certains
enfants,
traumaQsés
entre
autres
par
les
bombardements,
s'avèrent
incapables
de
sourire,
s'accrochant
à
leurs
jouets
comme
à
une
bouée
de
sauvetage.
16. Une
nouvelle
ludothèque
vient
d'ouvrir
à
Khan
Younes,
grâce
à
l’aide
d’Evry
PalesQne.
Une
vraie
bouffée
d'air
frais
pour
les
enfants.
Ici,
une
parQe
endiablée
de
chaises
musicales.
17. Les
rires
joyeux
qui
s’échappent
de
la
ludothèque
aurent
vite
d'autres
enfants.
21. Quelqu’un
me
dit
:
“les
Gazaouis
ont
vu
tellement
de
morts
qu’ils
connaissent
le
sens
de
la
vie.”
Saisissant
paradoxe
que
ceZe
irrépressible
joie
de
vivre
au
milieu
des
décombres.
22. Le
drapeau
palesQnien.
Le
V
de
la
victoire
de
Yasser
Arafat.
Et
des
chants
de
luZe
fesQfs.
L’enthousiasme
sans
faille
de
Gaza
la
résistante…
24. On
dit
qu’il
n’y
a
pas
une
famille
à
Gaza
qui
n’ait
perdu
un
ou
plusieurs
de
ses
membres
sous
une
bombe
ou
une
balle
israélienne.
Les
garçons
se
retrouvent
parfois
propulsés
chefs
de
famille
bien
avant
l’âge.
25. Mahmoud
me
raconte
qu'il
a
perdu
deux
frères.
En
2002,
son
grand
frère
Mohamed
est
mort
dans
un
bombardement
israélien.
Peu
après,
ses
parents
ont
eu
un
autre
enfant
à
qui
ils
donnèrent
le
même
nom.
Le
peQt
Mohamed
sera
tué
en
2009
lors
de
l'opéraQon
Plomb
Durci.
26. Lorsque
je
demande
à
ceZe
réfugiée
de
1948
si
je
peux
photographier
sa
maison,
elle
me
répond
:
“Prends
autant
de
photos
que
tu
veux.
Mais
souviens-‐toi
que
ce
n’est
pas
ma
maison.
Ma
maison
m’aZend
depuis
1948
de
l’autre
côté
du
mur.”
Et
me
montrant
l’enfant
qu’elle
Qent
dans
les
bras
:
“Un
jour,
il
retrouvera
notre
maison,
inch’allah.”
27. Dans
les
camps
de
réfugiés,
la
densité
est
telle
que
les
familles
s’entassent
dans
les
logements.
Pour
se
faire
une
idée,
le
camp
de
réfugiés
de
Khan
Younes
compte
plus
de
75.000
habitants
sur
2kms
carrés.
Ici,
ce
garçon
pose
à
côté
du
lit
de
ses
grands-‐parents,
installé
dehors
sous
un
préau
en
tôle
parce
que
toutes
les
chambres
à
l’intérieur
sont
occupées.
28. Difficile
retour.
C’est
la
gorge
serrée
que
nous
laissons
Gaza
derrière
nous.
Des
amiQés
se
sont
créées,
des
liens
qui
rendent
d’autant
plus
difficile
notre
retour
à
la
vie
quoQdienne.
Nos
nouveaux
amis
nous
envient
de
pouvoir
parQr
si
facilement,
eux
qui,
pour
la
plupart,
n’ont
jamais
pu
sorQr
de
la
bande
de
Gaza
et
de
ses
difficultés.