1. Fiche de littérature
Environnement, culture et société réunionnaise
I- Introduction
C’est en me basant sur le chapitre « La marche sur le feu » de l’œuvre de Firmin Lacpatia
« Les Indiens de la Réunion ; La vie religieuse », paru en 1990,que je souhaite construire
ma fiche de littérature.
De même je me baserai sur Le Journal de l’île de La Réunion numéro 20 069, qui a fait
paraitre dans sa rubrique Société du lundi 2 janvier 2012, un article sur la cérémonie de
la marche sur le feu.
II- L’auteur
Firmin Lacpatiaest historien et romancier de double culture, réunionnaise et indienne.
Dans sa série d’étude en trois tomes « Les indiens de La Réunion », il nous expose la
culture tamoul de La Réunion. Il a été professeur à La Réunion en 1988.
III- La marche sur le feu
Danse ce chapitre (pp 43-49), l’auteur nous décrit la cérémonie de la marche sur le feu
via un extrait du texte « La danse sur le feu », écrit par J.Macquaries.
2. Grace à cet extrait, nous allons essayer de faire une courte présentation de cette
tradition sur l’île de La Réunion.
1- Histoire
La marche sur le feu est originaire des Tamoul et de Ceylan du sud de l’Inde. Cette
pratique fut introduite à La Réunion grâce aux immigrants indiens après l’abolition de
l’esclavage. Destinés à remplacer les esclaves noirs dans l’industrie de la canne à sucre
de l’île, ils furent engagés en masse à la suite d’un accord franco-britannique. Une
communauté indienne se créa donc rapidement sur l’île, entrainant avec elle religions et
coutumes de ce peuple.
Ainsi la cérémonie de la marche sur le feu, se pratiquant chaque année de la fin
décembre à début janvier, fut introduite à La Réunion.
Les origines de la cérémonie viennent de la version tamoule du Mahâbhârata, grand
poème épique et livre sacré en Inde, et retrace l’histoire de Pandiallée, née d’un feu
sacré. Lors de la marche sur le feu on célèbre cette déesse. Cette cérémonie est chargée
de significations, cependant au milieu du 19e siècle l’Eglise catholique y voyait le mal, de
la magie noire ainsi que de la sorcellerie, ce qui entraînait l’excommunication pour
participants et même spectateurs. Plus tard et comme nous le montre l’auteur Firmin
Lacpatia, les interdits se sont peu à peu atténués etcette pratique attira une foule de
curieux, tel J.Macquaries, spectateur d’une de ces cérémonies à la fin du 19e siècle.
2- Cérémonie
Dans cette deuxième partie nous allons procéder à l’analyse de la cérémonie grâce aux
dires de J.Macquaries, cités par l’auteur.
3. Tout d’abord il faut savoir que la marche est toujours précédée d’une période de carême
qui dure 18 jours ; durant le carême chaque soir est consacré à la prière, le régime
alimentaire devient végétarien et les relations sexuelles sont interdites, jusqu’à la
marche sur le feu.
Lors du jour de la marche sur le feu « on voyait au pied du mât, des offrandes destinées à
la Divinité ; elles se composaient uniquement de fruits de toutes sortes […] Il y avait en
outre une brebis »
Le mât dont parle J.Macquaries fait partie de la « cérémonie du mât et des cinq cousins
morts », à l’aube le Grand-Prêtre fait dresser un grand mât où un homme montera
échelon par échelon, au rythme des prières, en attendant que le jour soit levée et jettera
ensuite des fleurs sur l’assistance.
Les offrandes décrites sont destinées à la déesse célébrée, la brebis, comme les coqs ou
cabris, sont utilisés pour des sacrifices tout au long de la cérémonie
Puis « on descend dans un désordre tumultueux vers la mer », ici les pénitents doivent se
purifier avec de l’eau de rivière ou de la mer.
La cérémonie continue son déroulement et J.Macquaries nous fait une description très
précise de l’acte même : la marche sur le feu. La marche débute vers la fin d’après-midi
et consiste à traverser le foyer puis ensuite de se tremper les pieds dans une fosse
remplie d’eau et de lait de coco. Les marcheurs se suivent un à un et portent la tête de
lourd cône fleuri. Chaque marcheur passera trois fois par la braise et finalement tous les
marcheurs danseront autour du foyer en signe d’allégresse et de remerciements à la
déesse.
Comme conclusion il est important de signaler que l’accomplissement de cette
cérémonie nécessite des sacrifices importants et une foi absolue en son Dieu, cette
épreuve est une sorte de communication entre le commun des mortels et le monde des
Dieux.
3- La cérémonie de nos jours à La Réunion et approche critique du texte
4. A la suite de la lecture de ce chapitre, une critique importante reste à porter sur celui-ci.
Malgré quel’utilisation de la citation, comme moyen de narration, soit pour le lecteur
plus intéressant, car plus réel, l’auteur a ainsi uniquement présenté la cérémonie de
manière très furtive. En effet, J.Macquaries ne parle que du jour même de la cérémonie
de la marche sur le feu et surtout de l’acte en lui-même. Il me semble pourtant qu’il ait
été bien plus important de dire que cette cérémonie se base sur des semaines de
préparation physique et morale et se déroule durant toute une journée, avec la
succession de cérémonies religieuses différentes. La description même furtive de toutes
ces étapes permet au lecteur de mieux comprendre toute la cérémonie, ce qui n’est
malheureusement pas le cas ici.
D’une manière plus générale, grâce à l’article de Cynthia Ramalingompoullé « 75
marcheurs sur les traces de Pandialée au Colosse »,il nous ait possible de voir que la
pratique de cette cérémonie n’a pas été affectée par le temps, car son déroulement
reste toujours le même.
IV- Sources
- Les indiens de La Réunion ; la vie religieuse, Firmin Lacpatia, p°43-49,édition ADER
- Le journal de La Réunion, lundi 02 janvier 2012, n°20069, p°16-17
- La marche sur le feu ; approche ethnographique, Georges-Guy Lourdeaux
- Le monde hindou à La Réunion ; une approche anthropologique et psychanalytique,
Yolande Govindama