2. J’avais une maison dont la cour
arrière était tranquille,
sereine, juste agrémentée de
quelques cris d’oiseaux.
Il manquait un peu
d’animation, un peu de vie.
3. Alors j’ai eu une idée. Pour attirer
plus d’oiseaux, j'ai acheté une
mangeoire, je l'ai suspendue
derrière la maison et je l’ai remplie
de graines.
4. En une semaine nous avions
des centaines d'oiseaux qui
venaient se nourrir dans cette
cabane où ils avaient accès à
cette nourriture si facilement
accessible, sans effort.
5. Les oiseaux ont ensuite
commencé à faire leurs nids
sous la véranda, au dessus de
la table et près du barbecue.
C’était adorable.
6. Cette multitude de chants, tous différents,
ces cris, ces piaillements, avaient transformé
ma cour en une mosaïque de couleurs, toutes
différentes.
7. Et puis il y a eu les
excréments, partout, sur les
tuiles du patio, les chaises, la
table…partout.
Après quelque temps je ne
pouvais même plus m'asseoir
dans mon propre patio.
8. Certains des oiseaux sont
devenus menaçants, les uns
envers les autres.
La nourriture n’arrivait pas assez
vite, alors ils plongeaient sur moi
et essayaient de me piquer avec
leur bec, alors même que je les
avais nourris.
9. Certains autres oiseaux
étaient très bruyants.
Ils restaient près de la
mangeoire à hurler et
caqueter à toute heure
du jour et de la nuit
en demandant que je
remplisse la mangeoire
aussitôt que les graines
commençaient à
diminuer.
10. Je leur avais donné la
nourriture gratuite,
subventionné les loyers, les
frais médicaux gratuits,
l’éducation gratuite… et donné
le droit à quiconque qui était
né ici d'être automatiquement
citoyen de ma cour.
11. Lorsqu’ils avaient besoin de
soins en urgence il devaient
attendre des heures pour être
vus par un vétérinaire, les
classes de leur école étaient
en retard sur les autres écoles
parce que la moitié de la
classe ne piaillait pas en
Français…
12. Des oiseaux étrangers, de plus en plus
nombreux, et de plus en plus exigeants,
sont venus brandir des drapeaux d’autres
couleurs que le notre, crier et hurler dans
le patio pour demander plus de droits et
de libertés gratuites.
13. Toute cette nourriture, ces
avantages, ces services gratuits,
commençaient à me coûter fort
cher.
Mes oiseaux Français ne trouvaient
plus de nid libre car ils étaient tous
réservés ou occupés par les
nouveaux arrivants…
16. J'ai nettoyé les dégâts et enlevé
les nids qu'ils avaient bâtis un peu
partout sous la véranda.
En peu de temps la cour arrière
est redevenue comme avant,
tranquille, sereine et personne
n'exigeait le droit à un repas.
17. Et si notre gouvernement
enlevait la mangeoire à
oiseaux?