Congrès ABF 2017
Vendredi 16 juin - 10h
Rencontre avec Stéphane Tonnelat, architecte, chargé de recherche au CNRS au laboratoire CIRHUS, New York University
Semelhante a Congrès ABF 2017 - Rencontre avec Stéphane Tonnelat, architecte, chargé de recherche au CNRS au laboratoire CIRHUS, New York University (20)
Congrès ABF 2018 - La bibliothèque, outil de rénovation urbaine
Congrès ABF 2017 - Rencontre avec Stéphane Tonnelat, architecte, chargé de recherche au CNRS au laboratoire CIRHUS, New York University
1. Espaces publics urbains
Approches par l’art et la culture
Congrès de l’association des bibliothécaires de France 2017
Stéphane Tonnelat
Chargé de recherche au CNRS
Laboratoire UMR LAVUE
Université Paris Nanterre
Stephane.tonnelat@cnrs.fr
2. Ethnographie des espaces publics
urbains à Paris et New York
- Interstices urbains: friches et délaissés
- Parcs et jardins publics
- Places: place de la République
- Ferries et métros
- Chantiers
Observer les usages et les mettre en
relation avec la conception et
l’entretien des espaces urbains
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18. “FAIRE DE L’ART COMME LES
TRAVAILEURS”
Le travail d’un artiste dans les
chantiers d’Ivry-sur-Seine
Stéphane Tonnelat, CNRS
Avec Stefan Shankland, artiste
24/03/2017
36. Ouvriers lissant le marbre d’ici dans l’espace public de la nouvelle ZAC du plateau, 2015
37. Le “bon travail”: l’art et le
travail comme expérience
Montrer les dimensions esthétiques
du travail
38. Construire ses publics en même temps que
l'espace public: le concept de publicisation
- John Dewey, le public et ses problèmes, Trad. de l'anglais
[1927] (États-Unis) par Joëlle Zask, Collection Folio essais
(n° 533), Gallimard 2010.
- Sennett Richard, Ce que sait la main. La culture de l’artisanat,
traduit de l'américain par Pierre-Emmanuel Dauzat, Paris,
Albin Michel, 2010, 403 p.
- Stephane TONNELAT, Cedric TERZI, « Espace public », in
CASILLO I. avec BARBIER R., BLONDIAUX L.,
CHATEAURAYNAUD F., FOURNIAU J-M., LEFEBVRE R., NEVEU
C. et SALLES D. (dir.), Dictionnaire critique et interdisciplinaire
de la participation, Paris, GIS Démocratie et Participation,
2013, ISSN : 2268-5863. URL :
http://www.dicopart.fr/it/dico/espace-public-0.
Notas do Editor
Citation p. 50: L’avantage de Stefan, c’est qu’il cherche à comprendre les corps d’état. Il demande si c’est possible ou pas possible. Il est tres à notre ecoute. C’est pas évident avec les tetes brulées qu’on a parfois. Je vous dirais meme qu’on l’a baptisé Fanfan la tulipe.
pourquoi?
C’est « la Belette » qui l’a baptisé comme ca, parce qu’il lui ressemble. On a de très bonnes relations. Quelque chose de sympa s’est instauré.
Quote p. 51:
Il y a une chose bien avec Stefan, c’est qu’il a tres bien compris le systeme. Au début, ca a ete très compliqué. Nos gars ont des méthodes de travail particulières et Stefan ne connaissait pas trop la technicité. Mais Stefan s’est tres bien adapté à eux et les gars comprennent. Même si ca les embete, je les entend ronchonner de temps en temps, ils y vont quand meme, sans souci. À une époque c’était compliqué. Il faut savoir que c’est exceptionnel. Pour le déménagement au CREDAC [gallerie F. Leger], j’ai réussi à faire venir 25 à 30 personnes de la régie à aller visiter l’expo. Stefan les vait invité mais il y croyait pas. Ils ont été agréablement surpris. Il faut savoir que c’est les ateliers municipaux qui ont fait les salles du CREDAC en 82-83. À titre personnel j’y suis retourné avec ma gamine, mais c’est tout. Sinon on n’ye remetteit pas les pieds.
C’est l’histoire morale et physique de mon atelier, premiere partie. Ce sont les gens qui me servent, me soutiennent dans mon idee, qui participent à mon action. Ce sont les gens qui vivent de la vie, qui vivent de la mort. C’est la société dans son haut, dans son bas, dans son milieu. En un mot, c’est ma manière de voir la société dans ses intérêts et ses passions. C’est le monde qui vient se faire peindre chez moi. (Courbet, lettre a Champfleury, 1854)
Ingold p. 72
Montrer quelque chose à quelqu’un, c’est amener cette chose à être vue ou expérimentée par cette personne – que ce soit par le toucher, l’odorat le gout ou l’ouie. C’est pour ainsi dire révéler un aspect ou un element de l’environnement, de manière à ce qu’il puisse être appréhendé directement. Ainsi des vérités inhérentes au monde sont peu à peu divulguées au novice.
Alfredo p.76
Je suis un voisin. J’ai eu la chance de découvrir ce trésor où moi et ma progéniture, on vient s’exprimer ici à travers des matériaux qui me sont proches, parce que je suis du BTP. En 2008-2009, j’ai passé un an et demi sur l’EPR 3eme génération. Je suis chef ferrailleur et étant au chômage, je ne m’ennuie pas ici avec ces petits. C’est un chantier qui ne ressemble à aucun autre chantier. C’est un chantier où je m’amuse. Je joins l’utile à l’agréable. Je me suis retrouvé avec des artistes, des gens que je n’aurais jamais espéré rencontrer. Autant de génies, des gens sympathiques, je suis gâté. Tout simplement des êtres humains qui m’ont fait participer. Moi, Adam, mon fils ainé, Mohammed, mon deuxième fils, dans cette aventure. Je les remercie infiniment. Toi, Adam, pourquoi tu viens ici?
-Parce que c’est bien…
Bien dans quel sens?
- J’aime bien faire des choses avec les outils, le chantier. Faire du spam. On prend du plâtre, de l’eau…
On a décoffré tout à l’heure. On a vu. On a réalisé un petite maison
The experience brought by Shankland’s collective work is aesthetic not because it reveals hidden structure (Levy Strauss’s bricoleur), but because it builds or reinforces shared values about “good work”. It is aesthetic because it is a construction of process that seems harmonious. According to Dewey, harmony is not an idea of beauty, but rather the felling that each person had found a place in an artistic project by contributing their own work. As a result, this art blurs the boundaries with work and tends to highlight the sensible dimensions of labor. It is way to make art enter work that can be judged by its participants as “good work”. In fact, Shankland did not understand this at first. He was sometimes frustrated that the workers would not express aesthetic judgment such as “It is nice” or “I like this art”. But then, we both realized that the workers had their own way of showing appreciation, by saying that it was a “good job” or good work”, they did express an aesthetic judgment not so much about the final product but about the process. This appreciation, I believe is what Dewey was already lamenting had been lost at the beginning of the 20th century.
“Work is psychologically simply an activity which consciously includes regard for consequences as a part of itself; it becomes constrained labor when the consequences are outside of the activity as an end to which activity is merely a means. Work which remains permeated with the play attitude is art—in quality if not in conventional designation.”
Another way to look at this is to say that this art aims at a redistribution of the sensible, to borrow from Jacques Ranciere. This gives a more political twist to Shankland’s art as it points to the ability that workers have to distinguish between the not so good work, the instrumental labor that workers toil at in order to make a salary, and the good work, the labor that brings a satisfaction of accomplishment in the quality of the work itself. If I can judge by the interest that urban planners and workers have shown in this experimental art, this is distinction that they are well aware of and that they would very much like to tilt the scale towards good work. One direction highlighted in this book is to recycle as much as possible what is already there into new construction materials.
Anecdote of Holcim and the ICRC?