2. Introduction
Entrer au 67, rue du Faubourg Saint-Martin, à Paris, c’est pénétrer dans un lieu chargé d’histoire et
témoin de plus de deux siècles de frénésie parisienne. Pas étonnant que l’on soit saisi d’une
impression de déjà-vu en le découvrant, c’est dans cet ancien grand magasin que Zola a puisé
son inspiration pour écrire son Bonheur des Dames. Faisons un bond dans le temps et découvrons
ensemble le passé du Tapis Rouge…
3. La genèse des grands magasins
Parisiens
Quelques années avant de prendre la Bastille,
les Parisiens avaient déjà pris d’assaut le rayons
de l’un des premiers grands magasins de la
capitale : Au Tapis Rouge.
« Quand on entre, on ne sait trop si l’on est dans
un magasin ou dans l’un de ces vastes marchés
de l’Orient qui offrent aux yeux des amateurs les
produits de toutes nations du globe. » Le Monde
Illustré.
Le succès est immédiat, les clientes raffolent de
ces articles de qualité à bas coût.
4. La semaine sanglante
Au cours du printemps 1871, la capitale est le
théâtre d’affrontements sanglants opposant
soldats du gouvernement provisoire et
communards. La violence des affrontements
a conduit à l’incendie du Tapis Rouge.
Suite à cet incendie, les propriétaires
décidèrent de rénover leur établissement. Le
grand magasin s’étend désormais sur trois
immeubles et accueille de nombreux
artisans. C’est une période bénie pour ces
commerçants audacieux qui étendent la
renommée de leur enseigne en proposant un
catalogue de vente par correspondance.
« C’était la cathédrale du commerce
moderne, solide et légère, faite pour un
peuple de clientes. » Emile Zola Au bonheur
des Dames
5. Le XXème siècle
Le XIXe siècle s’achève, le préfet Haussman creuse de larges
artères, Paris s’habille d’une Tour Eiffel et Tapis Rouge doit
faire face à la concurrence d’autres grands magasins. En
1910, il change d’activité et se spécialise dans le commerce
de meubles. Durant quatre ans, au 67, rue du Faubourg Saint-
Martin, résidera La Compagnie Générale de l’Ameublement.
En 1915, les frères Pathé prennent possession des lieux. Leur
activité principale se concentre sur la vente et la location
d’appareils de prise de vue et de son. C’est ici que seront
vendus, entretenus et réparés les appareils de projection et
les phonographes de la marque jusqu’en 1942.
A la fin de la 2ème guerre mondiale, le bâtiment est investi par
le ministère du Travail pour l’industrie du BTP. Plus tard, il sera
remplacé par les jouets et bibelots de la boutique Berne.
En 1975, Aram Garabedian, actuel propriétaire, acquiert le
bâtiment et le transforme en usine de fabrication de maille.
La Chaumière aux Tricots occupera les lieux jusqu’en 1985,
date à laquelle débutent de vastes travaux de rénovation.
6. Actuellement
En1990, l’ancienne manufacture est transformée en un centre de
congrès (location de salles de réception et centre de congrès), baptisé
Espace Tapis Rouge en mémoire de son passé glorieux. La réhabilitation
permet de tirer parti des volumes et des puits de lumière, de le
découper en salons modulables et de mettre en valeur toute
l’élégance de l’architecture.
Le raffinement et la fonctionnalité du site séduisent le candidat à la
présidentielle Jacques Chirac, qui en fait son QG de campagne en
2002. Placé sous les feux de la rampe à cette occasion, l’Espace Tapis
Rouge loue ses salons aux grandes entreprises qui souhaitent en faire le
cadre de leurs événements importants.
Depuis, Aram Garabedian et son équipe n’ont de cesse d’accueillir
séminaires, soirées de gala et défilés de mode, cultivant avec passion
l’histoire de ce lieu, devenu la salle de réception à louer incontournable
de Paris...