Pamoussa Ouédraogo: Vers une nouvelle vision de gestion des forêts classées p...
D Sanogo: Sauver les réserves sylvo-pastorales inter villageoises dans le bassin arachidier au Sénégal : quelle stratégie durable ?
1. Atelier Régional Sahélien :
“Aller au-delà des lois
forestières” à travers
l’apprentissage collectif et
l’action
Bamako du 4 au 8 Mai 2009
2. COMMUNICATION
Sauver les réserves sylvo-pastorales
inter villageoises dans le bassin
arachidier au Sénégal : quelle stratégie
durable ?
Diaminatou SANOGO Innocent Butare et Sileymane BA
présenté par
Diaminatou SANOGO
3. Problématique
• Dans le bassin arachidier, les espaces sylvo-pastorales
inter villageois sont des réserves communautaires
situées en dehors des terroirs villageois. Elles
constituent une source de fourrage pour le bétail local
mais aussi pour celui des transhumants et de revenus
additionnels pour les populations rurales.
• Ils fournissent des avantages environnementaux tels que
l’atténuation des effets des changements climatiques,
l’amélioration de la fertilité des sols.
• Ces réserves communautaires constituent une
alternative viable et nécessaire pour une conservation
des espaces dégradés (MMFT 2004).
4. Problématique (suite)
• Cependant ces zones sont affectées
par la pression démographique, les
changements et la variabilité climatique
et la surexploitation des ressources
forestières.
• Cette situation engendre la perte de la
biodiversité et affecte les
communautés rurales les plus pauvres.
5. Problématique (suite)
• Dans ce contexte, l’état et ses partenaires au développement
ont mis en place des programmes de conservation et de
restauration de ces zones à travers la mise en place des
« forêts classées », des « aires protégées » et des « aires mises
en défens »;
• Le constat est que certaines communautés rurales ont réussi à
faire une gestion très productive de leurs espaces par contre
d’autres sont dans l’incapacité de gérer ces espaces de façon
durable;
• La gestion de ces espaces a engendré des conflits entre les
villageois eux-mêmes, les agriculteurs et les éleveurs, les
populations et services techniques (eaux et forêts) et parfois
ces derniers et les élus locaux (conseil rural).(R12, art48).
6. Problématique (Fin)
• Il s’avère important de comprendre pourquoi certaines
communautés arrivent à faire une bonne gestion des
ressources et d’autres ont plus de mal à y arriver ? C’est dans
ce cadre que le projet « Renforcement des stratégies locales de
gestion des zones Sylvo-pastorales inter-villageois dans le
bassin arachidier du Sénégal» a été initié. Il vise à travers cette
communication à :
• Mieux connaître les perceptions, les pratiques des différents
acteurs, leurs déterminants socio-économiques culturels et
politiques, leurs incidences dans la gestion des ressources
naturelles et explorer collectivement les voies alternatives ;
• Mettre en place une stratégie s’inscrivant dans un processus
Recherche - Action afin de susciter un dialogue politique au
niveau national autour des questions de gestion des réserves
forestières.
7. Méthodologie
• Zone de l’étude : les région de Thiès, Diourbel, Kaolack et Fatick
• Types de sites : «3 types de sites par région (une réserve à gestion réussie, une
réserve à gestion à améliorer et une autre en situation de début de gestion)
• Méthodes: revues documentaires, diagnostic participatif, enquêtes de perception,
restitutions régionales et locales,
• Outils utilisés : Assemblées villageoises, focus group, interviews
• Les cibles: populations, autorités locales et administratives, les techniciens et les
animateurs des ONG et projets.
• Cette démarche avait pour but d’avoir la situation de référence de la gestion
des zones sylvo-pastorales inter-villageois notamment l’identification des
principales contraintes de gestion, les perceptions des différents acteurs, les
pratiques organisationnelles, l’implication des différentes catégories sociales
utilisateurs de la forêt (hommes, femmes, sages, jeunes, enfants…..).
8. Résultats
Les différences perceptions
• Les différences de perception les plus visibles concernent les
techniciens et les populations. En effet, dans la plupart du temps
deux logiques opposent ces deux acteurs dans la GDRN.
• Les premiers sont dans une logique de conservation des ressources
forestières et les seconds veulent une gestion qui puisse prendre en
compte leurs besoins d’utilisation des ressources jugées vitales
telles que le bois, les racines, le gibier, les feuilles ou les divers
produits de cueillette qui sont nécessaires à la satisfaction des
besoins essentiels.
• Des conflits opposent aussi souvent les populations et les
exploitants individuels et engendrent des frustrations importantes de
la part des autochtones qui voient s’amenuiser leurs ressources
végétales et animales.
9. Résultats (suite)
• Au delà des conflits entre les populations autochtones et les acteurs
externes pour la GDRN, il existe d’autres types de conflits qui
opposent :
• les éleveurs sédentaires et les transhumants
• les agro-pasteurs et les transhumants.
• Discrimination à l’égard de certaines catégories comme les femmes et
les transhumants; à travers des propos du genre
«les femmes doivent toujours être derrière les hommes, elles ne doivent pas s’impliquer
au même titre que leurs époux, elles doivent toujours passer par eux pour obtenir ce
qu’elles veulent»
« les femmes n’auront jamais les mêmes pouvoirs que les hommes car les prises de
décisions sur les ressources foncières sont du domaine exclusif des hommes »
« La présence des transhumants dans la zone ne fait que contribuer a l’échec car la
protection de l’environnement est le cadet de leurs soucis».
10. Résultats (suite)
Nécessité de collaborer : une demande des acteurs
• Malgré l’opposition des deux logiques, les populations, les services des
eaux et forêts, les projets et programmes perçoivent la nécessité de
travailler ensemble pour une meilleure gestion des ESPIV tout en
impliquant tous les autres acteurs (CADL, Elus locaux, les Projets et
programmes).
• Les propos notés ci-dessous confirment cet état de fait.
Propos de Forestier
Chaque acteur a un rôle à jouer dans la gestion des ESPIV, les
autorités locales doivent s’investir dans l’environnement qui
est une compétence transférée. Les populations doivent
participer activement dans toutes les actions liées au
développement local, rester unies et solidaires. Le CADL joue
un rôle important dans la sensibilisation et à l’information.
11. Résultats (suite)
Propos des populations
« La préservation consensuelle des espaces sylvo-pastorales inter-
villageois est une méthode adéquate pour préserver les forêts et tirer
des revenus. Cependant sans encadrement, solution longtemps
recherchée, nous ne pouvons pas y parvenir ».
« La mise en défens seule ne suffit pas car certaines populations
respectent les règles et d’autres non. Il faut une surveillance
permanente et une gestion rigoureuse avec l’appui de partenaires tels
que les des Eaux et Forêts mais aussi la sensibilisation par des
visites d’échange dans les zones de réussite ou par les
démonstrations des résultats obtenus dans ces sites ».
« Nous aimons l’intervention de l’agent des eaux et forêts dans la
surveillance. Les tournées qu’il effectue contribuent à dissuader les
délinquants ».
12. Résultats (suite)
Des atouts institutionnels et juridiques pour réussir la gestion des ESPIV
• Le conseil rural est, selon les populations, l’un des facteurs institutionnels
qui contribue à la réussite de la gestion des ESPIV.
• La loi portant transfert de compétences en matière d’environnement et de
gestion des ressources naturelles, décret 96-1134 du 27 décembre 1996, loi
n° 96-07 du 22 mars 1996 ;
• L’élaboration de textes locaux ou convention locale pour la gestion des
ressources naturelles qui épousent parfaitement les contours du code
forestier, l’instrument national qui réglemente l’accès aux ressources
forestières ;
• La délibération du conseil rural sur les forêts communautaires.
• Le contrôle de légalité effectué par l’autorité administrative (Sous-préfet).
Cette démarche institutionnelle soutenue par les textes juridiques constitue un
ensemble de facteurs déterminants la réussite de les ESPIV
13. Résultats (fin)
Quelques faiblesses institutionnels et juridiques à corriger pour
réussir la gestion des ESPIV
• L’incohérence des politiques sectorielles : Par exemple, la délivrance des
autorisations de coupes d’arbres verts ( article 46 la loi sur la décentralisation et
l’article R 20 du code forestier de 1998 )
• Non maitrise des textes et lois relatifs à la gestion des ressources naturelles :
– niveau d’étude très bas des conseillers ruraux / ceux de la commission
environnementale.
– Les populations conçoivent mal par exemple le fait d’avertir au préalable le
conseil rural ou le service forestier pour couper un arbre, surtout, il s’agit d’un
arbre qu’on a planté soi même
• Non implication de tous les acteurs à l’élaboration des textes locaux
• L’illégalité des surveillants :
15. Recommandations des ateliers
régionaux de restitution et de
validation des données du
diagnostic et des enquêtes de
perception
Mise en place d’un
Comité d’Orientation
Stratégique dans
chaque région
Mise en place d’un
CONSORTIUM NATIONAL
20. recommandations
Fonctionnement du CN Orientations
stratégiques sur les
pour l’amélioration questions relatives à
des dispositifs la gestion des
réglementaires et CONSORTIUM réserves forestières
juridiques ; communautaires ;
NATIONAL
Equipe projet (équipe Comités
de Recherche et d’Orientation
partenaires limitrophes)
Stratégiques
régionales
Comité de gestion local
21. Quelques questions relevées de l’analyse
diagnostic pouvant alimenter les discussion du CN
• Quel niveau serait il approprié pour l’élaboration et
d’application de la convention locale (échelle inter-
villageois ? ou communauté rurale ?)
• Comment impliquer de manière effective les femmes
autochtones, les transhumants (hommes et femmes) ?
• Dans le cadre de la décentralisation, quelles doivent être
les nouvelles attributions du forestier dans le code
forestier ?
• Faudrait t-il transférer les titres d’amodiation du conseil
régional au conseil rural ?
22. Capitalisation des apprentissages et de la production de connaissances
Activités Populations Techniciens Elus locaux Equipe projet Observations
Diagnostic Apprentissag Apprentissag Apprentissage
villageois e - - e -Elaboration participatif de la carte
/enquêtes Connaissanc de terroir, -Diagnostic participatif
de es Connaissances produites
perception coproduites
-Les différences de perceptions,
-Les pratiques organisationnelles,
- Le niveau d’implication des
différentes catégories sociales,
- Les déterminants de la réussite et
d’échecs de la gestion des ESPIV
Réunion de Apprentissa Apprentissag Apprentissag Apprentissage
restitution - ge e e Ateliers participatifs
et de Connaissanc Connaissances coproduites
validation es
régionale -Pratiques et comportement actuels
coproduites
des acteurs
-Les changements de
comportement désirés des acteurs
23. Capitalisation des apprentissages et de la production de
connaissances (fin)
Activités Populations Techniciens Elus locaux Equipe Observations
projet
Réunion de Apprentissage Apprentissa Apprentissage
restitution et Production de
- - ge - Lecture des résultats
de validation connaissance Production Connaissances produites
villageoise de
-Identification des différentes
connaissanc
catégories sociales
e
(transhumants, femmes, jeunes
et leur niveau d’implication
Elaboration du Apprentissage Apprentissage Production Apprentissage
plan d’action - de -Processus d élaboration d’un
villageois connaissanc comité de gestion et d’un plan
es d’action
Connaissances produites
-Prise en compte du genre au
niveau local
Elaboration de Apprentissage Apprentissage Apprentissag Apprentissa Apprentissage
convention e ge et -Processus d’élaboration d’une
locale production convention locale
de
connaissanc
es
24. • Ces connaissances co - produites et les
questions soulevées seront utilisées pour
alimenter les discussions du consortium
afin d’aboutir à des recommandations
politiques qui seront diffusés à large
échelle(visite de terrain, notes politiques,
Films suivi de débats, émissions radio
etc….
25. Conclusion
Cette démarche mise en place (1 an ) permet
– aux populations de prendre conscience de l’importance de la
gestion collective des ressources naturelles, de l’implication
effective et la responsabilisation des groupes marginalisés
notamment les transhumants, les femmes, les jeunes et les
vieux, dans la protection et la gestion des ESPIV et leur
participation réelle aux activités de planification
– Aux techniciens et élus locaux, de prôner les principes de
l’implication, de participation, d’appuyer et de faciliter les
initiatives locales de gestion ressources naturelles.
26. Conclusion (Fin)
• au niveau local, ce processus de renforcement de capacités et
d’investigation continu et dynamique axé sur la connaissance du
milieu (diagnostic et enquêtes de perception), la valorisation des
connaissances (résultats des recherches) a été mis en œuvre pour
mieux prendre en compte les préoccupations de tous les acteurs
locaux.
Cette stratégie permet de tirer des leçons pertinentes des différentes
expériences et de les utiliser pour alimenter les débats stratégiques
nationaux et la formulation des politiques au niveau du consortium
national.