2. Causes
Ils surviennent sur une paroi artérielle endommagée. La cause la plus fréquente semble être l’athérosclérose.
D’autres pathologies (congénitales : syndrome de Marfan, infectieuses : syphilis, salmonellose…,
inflammatoires : rhumatisme) peuvent moins fréquemment être à l’origine d’un anévrysme de l’aorte.
Facteurs de risque
L’anévrysme de l’aorte est plus fréquent chez l’homme que chez la femme, après 50 ans.
3. Des facteurs de risque d’athérosclérose sont généralement présents : tabagisme, hypertension artérielle,
hypercholestérolémie…
Symptômes et diagnostic
Au début, l’anévrysme est asymptomatique. Cela signifie qu’il grandit silencieusement sans que le patient ne
s’en aperçoive à un taux d’un demi-centimètre par an en moyenne. À ce stade, un bon examen clinique trouvera
une masse abdominale palpable pulsatile (qui bat avec les battements du coeur). L’échographie permet le
dépistage à ce stade.
Il peut être associé à des troubles circulatoires des membres inférieurs.
Lorsqu’il présente des symptômes, c’est qu’il est compliqué.
Les complications des anévrysmes aortiques peuvent être de deux types :
- Les accidents ischémiques:
Ils surviennent en général au niveau des membres inférieurs donnant des ischémies aiguës : la mauvaise
irrigation rend le membre inférieur froid et douloureux. Des troubles trophiques (mort des tissus jusqu’à la
gangrène) peuvent survenir si un traitement par héparine (anti-coagulant) ou une intervention chirurgicale
n’interviennent pas à temps.
- Les accidents hémorragiques (par fissuration ou par rupture de l’anévrysme).
La fissuration peut constituer le premier signe annonciateur d’une rupture. Elle se traduit par des douleurs
abdominales ou du dos accompagnées parfois d’une sensation de faiblesse due à l’anémie par hémorragie.
Mais la rupture peut survenir sans crier gare de façon brutale avec hémorragie cataclysmique dans
l’abdomen ou plus rarement dans un viscère (l’estomac, l’intestin). Les signes sont une hypotension subite
et grave (baisse de la tension artérielle) pouvant provoquer une syncope, avec une douleur brutale
abdominale ou dorsale, pâleur, sudoration froide, jusqu’à l’état de choc avec perte de connaissance. La
rupture peut entraîner la mort en quelques instants.
4. Examen
La radiographie de l’abdomen ou du thorax peut mettre en évidence une calcification du bord de l’anévrysme
mais n’est pas très utile au diagnostic.
L’examen le plus important pour le dépistage est l’échographie.
L’examen le plus performant est le scanner qui donne des renseignements plus précis en vue d’une intervention
chirurgicale.
L’artériographie (radiographie des artères) permet d’évaluer le terrain artériel en-dessous de l’anévrysme en
vue d’une intervention chirurgicale.
Évolution
En raison d’une loi physique (la loi de Laplace) l’anévrysme ne peut que croître inexorablement. D’où le risque
de rupture certaine à partir de 4,5 cm de diamètre en moyenne.
L’anévrysme peut se fissurer ou se rompre.
Il peut aussi emboliser : des caillots de sang se détachent du thrombus qui tapisse le sac anévrysmal provoquant
l’occlusion des artères en aval.
Sans complication, la mortalité par anévrysme de l’aorte est inférieure à 5%. Pour les anévrysmes rompus,
seule la moitié des patients qui arrivent vivants à l’hôpital (30% du total) survivent à l’intervention réalisée en
urgence.
Traitement
Les tout petits anévrysmes peuvent faire l’objet d’une surveillance par échographie.
Lorsque l’anévrysme atteint 4,5 cm de diamètre ou qu’il présente une croissance rapide (plus de 6 mm par an),
il y a une indication chirurgicale.
L’intervention se fait par chirurgie ouverte ou par voie endovasculaire.
La chirurgie ouverte ou classique consiste à la mise à plat de l’anévrysme et au remplacement de l’aorte par une
prothèse tubulaire ou bifurquée
5. Cette intervention se réalise le plus souvent par un abord abdominal (incision médiane ou laparotomie).
La technique endovasculaire consiste à la mise en place d’une endoprothèse par l’intérieur du vaisseau par un
abord des artères fémorales au pli de l’aine.
6. Les figures 4 à 9 montrent les étapes du déploiement d’une endoprothèse aorto-bi iliaque.
7.
8. En pratique :
L’anévrysme le plus fréquent est celui de l’aorte abdominale.
Le scanner est l’examen le plus performant.
Une échographie systématique au-delà des 50 ans permet le dépistage des anévrysmes de l’aorte, surtout en
présence de facteurs de risque : hypertension artérielle, hypercholestérolémie, tabagisme.
En cas de rupture la chirurgie d’extrême urgence doit se faire sans délai.
9. Glossaire :
Thrombose : occlusion d’un vaisseau sanguin par un caillot qui se forme à l’intérieur sur une lésion de sa paroi.
Le thrombus ainsi formé augmente de volume jusqu’à boucher complètement le vaisseau et empêcher le sang
d’y circuler.
Embolie : c’est lorsqu’un caillot venu d’ailleurs, par exemple par lâchage à partir d’une thrombose, vient
boucher un ou plutôt plusieurs vaisseaux de manière brutale.