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LA FILIÈRE NUCLÉAIRE DANS LE COTENTIN
Janvier 2014

Sommaire
Périmètre de la filière nucléaire dans le Cotentin p2
50 ans de grands chantiers p6
Un tissu économique étroitement lié au nucléaire p16
13 000 salariés pour la filière nucléaire p20
D’importantes perspectives d’activité p29
Méthodologie p42
La
filière
nucléaire
occupe
une
place
prépondérante dans l’activité économique du
Cotentin. 50 ans de grands chantiers ont ainsi
fortement impacté le territoire ; des croissances
démographiques hors normes, des arrivées
massives d’actifs et un effet direct sur le
développement économique du Cotentin et de
ses infrastructures.
Au total, ce sont près de 13 000 personnes, soit
un salarié sur trois dans le Cotentin, qui travaillent
pour une entreprise de la filière nucléaire, répartis
à parts quasi égales entre les trois grands
donneurs d’ordre (AREVA, EDF et DCNS) et la
centaine d’entreprises sous-traitantes.
Un tissu économique étroitement lié à sa principale
filière, premier employeur du secteur privé, qui
dans un contexte de crise a permis au territoire de
résister. En 5 ans, de 2008 à 2012, les
entreprises sous-traitantes de la filière
nucléaire ont ainsi vu leurs effectifs augmenter
de 13%, observant pour la majorité d’entre elles
une activité en hausse sur cette période.

Et les perspectives à court et moyen terme
sont nombreuses : mise en service de l’EPR
attendue en 2016, lancement du programme grand
carénage d’EDF, démantèlement de l’usine
UP2-400 d’AREVA La Hague et des chaufferies
nucléaires des sous-marins lanceurs d’engins chez
DCNS. Autant de projets qui devraient voir
l’activité et les effectifs de la filière nucléaire
augmenter sur ces 3 prochaines années.
Au total, dans les 5 années à venir, plus de 4 000
personnes devraient être recrutées pour
répondre aux besoins de la filière nucléaire et de
l’arrivée des énergies marines renouvelables. Le
Cotentin s’apprête donc à relever de nouveaux
défis en termes de recrutement et de maintien des
compétences.
La filière nucléaire est plus que jamais présente
sur le territoire et reste l’acteur principal du
développement économique du Cotentin.
PÉRIMÈTRE DE LA FILIÈRE NUCLÉAIRE DANS LE COTENTIN

La filière nucléaire comprend l’ensemble des
activités liées à l’exploitation de réacteurs
nucléaires et à l’utilisation de rayonnements
ionisants. L’étude du Conseil Économique, Social
et Environnemental Régional (CESER) de BasseNormandie, Le nucléaire pour l'énergie et la santé :
vers un pôle en Basse-Normandie, recense les
différents domaines d’application du nucléaire ; de
la production d’énergie à la médecine nucléaire en
passant par le secteur militaire, industriel ou
encore la culture et le patrimoine…

CCI CHERBOURG COTENTIN – Janvier 2014

La présente étude se concentre sur les trois
applications les plus courantes et répandues
dans le Cotentin et en Basse-Normandie :





L’électronucléaire : production d’énergie,
recyclage des combustibles usés et
stockage des déchets
Le secteur militaire pour la propulsion des
sous-marins militaires
La médecine nucléaire avec notamment la
radiothérapie et l’hadronthérapie

2
NUCLÉAIRE CIVIL : L’ÉLECTRONUCLÉAIRE
Avec 58 réacteurs, l’électricité d’origine
nucléaire représente 74.8% de la production
électrique en France en 2012.
Selon l’étude de PriceWaterhouseCoopers (PWC)
en 2011, Le poids socio-économique de
l’électronucléaire en France, la France occupe
une place significative au niveau mondial avec
des parts de marché élevées dans chacune des
activités associées à l’électronucléaire.
Dans la phase amont qui regroupe les activités
d’exploration
de
mines,
d’enrichissement
d’uranium et de fabrication du combustible pour
alimenter les centrales, la France se positionne
ème
au 2
rang mondial en 2010 avec 19% de parts
de marché pour AREVA. Au niveau de la
construction qui comprend la conception des
réacteurs, l’ingénierie et l’installation de la centrale,
AREVA se classe en tête au niveau mondial avec
26% des parts de marché. EDF occupe
er
également le 1 rang pour l’exploitation et la
maintenance des centrales nucléaires. Enfin, la
France étant l’un des rares pays à posséder les
techniques
permettant
de
recycler
les
combustibles, la notion de parts de marché est peu
pertinente pour l’aval qui comprend le
retraitement des combustibles usés et la phase de
démantèlement des installations nucléaires.
Le
nombre
d’emplois
directs
liés
à
l’électronucléaire en France est évalué à
125 000 en 2011 selon l’étude de PWC. Un chiffre
qui représente 4% de l’emploi industriel national
et qui place l’électronucléaire au même rang que
l’aéronautique. Au total, ce sont 410 000 emplois
directs, indirects et induits soit 2% de l’emploi total
qui sont générés par ce secteur d’activité avec
12.3Mds€ de valeur ajoutée et une contribution de
0.71% au PIB.

CCI CHERBOURG COTENTIN – Janvier 2014

Dans le Cotentin, hormis la phase amont,
l’ensemble des activités du cycle nucléaire est
représenté : la construction avec l’EPR de
Flamanville, la production avec les tranches 1 & 2
de la centrale nucléaire de Flamanville et l’aval
avec l’usine de recyclage des combustibles usés
d’AREVA La Hague et le centre de stockage de
l’Andra.
DCNS Cherbourg s’est également diversifié dans
le nucléaire civil avec un ensemble de
prestations dans les domaines de la maîtrise
d’œuvre, la réalisation d’équipements classés de
sûreté, les services de maintenance et de
prolongation de la durée d’exploitation du parc
nucléaire
ainsi
que
les
opérations
de
déconstruction. L’entreprise participe à de
nombreux projets électronucléaires ; réalisation de
sas d’accès à l’enceinte de confinement du
réacteur EPR de Flamanville, fabrication de la
structure en acier sur laquelle sont maintenus les
assemblages de combustible nucléaire de l’EPR
de Flamanville, participation au montage de la
centrale EPR d’Olkiluoto en Finlande…

NUCLÉAIRE MILITAIRE : DCNS CHERBOURG
Dans le secteur militaire, DCNS Cherbourg
construit des sous-marins équipés d’une
propulsion nucléaire. Celle-ci est utilisée afin de
garantir à ces bâtiments une très grande
autonomie. L’intégration des chaufferies nucléaires
des sous-marins et leur démantèlement exigent
des
compétences
spécifiques
et
un
dimensionnement du vaisseau en fonction. Depuis
1899, 103 sous-marins ont été lancés à Cherbourg
dont 16 sous-marins à propulsion nucléaire.
Au total, ces trois entreprises (AREVA NC, EDF
et DCNS) intervenant dans l’électronucléaire et
le militaire totalisent plus de 6 500 emplois
dans le Cotentin.

3
NUCLÉAIRE

SANTÉ

:

UNE COMPÉTENCE BAS-

NORMANDE

La médecine nucléaire repose sur l’utilisation de
rayonnements à des fins diagnostiques ou
thérapeutiques. De nombreuses techniques
(radiothérapie, imagerie nucléaire, scintigraphie…)
sont ainsi employées pour le diagnostic et le
traitement des tumeurs cancéreuses.
Le pôle nucléaire santé est principalement
concentré sur l’agglomération caennaise avec
deux établissements de soins référents en
cancérologie, le CHU de Caen et le Centre de
Lutte Contre le Cancer François Baclesse.
A ces deux centres disposant d’équipements en
radiothérapie s’ajoute le Centre d'Imagerie
Cérébrale et de Recherches en Neurosciences
(CYCERON) qui constitue un ensemble unique de
laboratoires et d’instruments dans le domaine de la
médecine nucléaire : cyclotron (accélérateur de
particules), laboratoires de radiochimie, de biologie
moléculaire, appareils d’imagerie par résonance
magnétique à très haut champ…
Plusieurs projets d’envergure font de la BasseNormandie le pôle national en matière de nucléaire
santé. Le projet Archade vise ainsi à créer un
centre européen de recherche et développement
en hadronthérapie à Caen. Cette méthode de
radiothérapie,
très
prometteuse,
permet
notamment de soigner des cancers radiorésistants
et
inopérables.
Elle
améliore
également
l’irradiation des tumeurs sans toucher aux tissus
sains et aux organes. Le centre Archade devrait
être opérationnel en 2016 pour traiter des
patients par protonthérapie, grâce à l’installation
ème
d’un premier cyclotron de 2
génération, le
Proteus One, d’IBA. Parallèlement, un cyclotron
nouvelle génération, le C400, capable de générer
des protons et des ions carbone sera construit
pour une mise en service prévue en 2018.

CCI CHERBOURG COTENTIN – Janvier 2014

Si le Cotentin paraît directement moins concerné
par la médecine nucléaire, il faut néanmoins
souligner que certaines entreprises du territoire,
par leurs compétences, leurs équipements et leurs
savoir-faire, sont impliquées dans ce domaine. Les
trois grands donneurs d’ordre du Cotentin
participent ainsi au projet Archade. La Technopole
Cherbourg Normandie, la CCI Cherbourg Cotentin
et celle de Caen sont également associés pour
l’identification des sous-traitants.

RECHERCHE & FORMATION
En complément aux industries et services présents
sur le territoire dans le domaine nucléaire, des
structures de formation et des laboratoires de
recherche se sont développés en BasseNormandie.
Quelques formations phares proposées sur le
territoire peuvent notamment être mentionnées :
diplômes de sciences et technologies nucléaires à
l'ENSICAEN, école d’ingénieurs
(Esix) à
Cherbourg, École des Applications Militaires de
l'Énergie Atomique (EAMEA) de CherbourgOcteville, formations proposées par l'Institut
National des Sciences et Techniques Nucléaires
(INSTN), par l’AFPA, formations en radioprotection
à Caen…
Au niveau de la recherche, le Grand Accélérateur
National d’Ions Lourds (GANIL) est un
équipement commun au Centre National de la
Recherche
Scientifique
(CNRS)
et
au
Commissariat à l’Énergie Atomique (CEA). Cet
outil rare (3 accélérateurs de ce type dans le
monde)
fait
partie
des
Très
Grandes
Infrastructures de Recherche (TGIR) du CNRS. Il
est destiné à la recherche sur la physique
nucléaire et à la connaissance de la structure de
l’atome.

4
Il
existe
également
d’autres
laboratoires
spécialisés : le Laboratoire Universitaire de
Sciences Appliquées de Cherbourg-Octeville
(LUSAC), le Centre de Recherche sur les Ions, les
Matériaux et la Photonique (CIMAP) à Caen, le
Laboratoire d’Accueil en Radiobiologie avec les
Ions Accélérés (LARIA), le Laboratoire de
Physique Corpusculaire (LPC)…
Au travers de son tissu d’entreprises et de ses
formations, la Basse-Normandie et le Cotentin font
figure de place forte du nucléaire en France. La
filière s’est regroupée sous la bannière
Nucleopolis qui fédère les compétences
industrielles, de formation et de recherche dans les
domaines de l’énergie, de la santé et de la maîtrise
des risques.

Le nucléaire en Basse-Normandie :
Le nucléaire pour l'énergie et la santé : vers un
pôle en Basse-Normandie, CESER, 2009
L'avenir de l'industrie en Basse-Normandie,
CESER, 2013
http://www.nucleopolis.com/
L’électronucléaire en France :
Le poids socio-économique de l’électronucléaire
en France, PWC, 2011
Cartographie de la filière nucléaire, CSFN, 2010

Carte des installations nucléaires en Normandie de l’Autorité de sûreté Nucléaire (ASN)

Source : Autorité de sûreté nucléaire, 2012
La carte en grand format sur : http://www.asn.fr/L-ASN/ASN-en-region/Division-de-Caen

CCI CHERBOURG COTENTIN – Janvier 2014

5
50 ANS DE GRANDS CHANTIERS…
Depuis 50 ans, le Cotentin vit au rythme de grands
chantiers qui ont composé un tissu économique
local fortement industrialisé et particulièrement
corrélé à l’activité nucléaire.
L’histoire débute en 1961, année du décret
déclarant d'utilité publique les travaux de
construction d'un second centre de traitement de
combustibles usés pour l’extraction du plutonium.
Après Marcoule, ouvert en 1958, le site de La
Hague est choisi. Ses vents fréquents et ses
courants marins favorables à l’évacuation des
rejets ainsi que sa structure géologique stable en
font un site propice. Les travaux commencent en
1962 pour s’achever en 1966.

Année
(Début de
construction - Mise
en service)

1964-1969

1964-1967

1967-1970

1967-1969
1974-1976
1976-1983

Équipement

AT1
Atelier pilote destiné au
retraitement des
combustibles
UP2
Unité de production
ELAN IIB
Atelier destiné à la
fabrication de sources
radioactives
Centre de stockage
des déchets radioactifs
HAO
Atelier haute activité
oxyde
GANIL

En 1964, la construction du Redoutable, premier
sous-marin nucléaire lanceur d’engin débute. Son
baptême aura lieu 3 ans plus tard en 1967.
En 1969, le centre de stockage de la Manche
voit le jour, géré depuis 1994 par l’Andra.
À la fin des années 1970 et au début des années
1980, deux autres chantiers sont déclarés d’utilité
publique : la centrale nucléaire de Flamanville
dont les travaux commencent en 1978 et
l’extension de l’usine de La Hague en 1981.
Enfin, la construction du premier réacteur EPR
ème
de 3
génération démarre en 2007 sur le site de
Flamanville.

Site / Exploitant

Démantèlement / Grand carénage /
Travaux divers

La Hague /
AREVA

Démantèlement terminé en 2001

La Hague /
AREVA

Démantèlement prévu par décret du 8
novembre 2013

La Hague /
AREVA

Démantèlement prévu par décret du
8 novembre 2013

La Hague / Andra
La Hague /
AREVA

Démantèlement en cours prévu par
décret du 31 juillet 2009

Caen / GIE Ganil

1979-1986

Tranches 1 et 2 de la
centrale de Flamanville

1981-1990 UP3
1994 UP2-800
1987 STE-3

UP3 / UP2-800 / STE-3

La Hague /
AREVA

2007-2016

EPR de Flamanville

Flamanville / EDF

Flamanville / EDF Grand carénage prévu dès 2016

Sources : Nucleopolis / Sites Web des exploitants

CCI CHERBOURG COTENTIN – Janvier 2014

6
L’ORIGINE D’UNE
DÉMOGRAPHIQUE

À

Si sur cette même période, la population française
a augmenté de manière significative, c’est sans
commune mesure avec les taux affichés sur
ces 3 cantons. En France métropolitaine, entre
1962 et 2010, la population croît de 35.2%, 34.3%
en Province, 22% en Basse-Normandie et 11.6%
dans la Manche.

LARGE CROISSANCE

L’implantation des grandes installations nucléaires
sur les cantons de Beaumont-Hague et des Pieux
a eu un impact direct sur l’évolution du nombre
d’habitants dans ces deux zones. Entre 1962 et
2010, la population du canton de BeaumontHague a doublé passant de 5 431 habitants à
11 931. Celle du canton des Pieux affiche une
augmentation de plus de 60% ; 8 476 habitants en
1962 contre 13 645 en 2010. Le canton
d’Equeurdreville-Hainneville,
proche
des
installations de La Hague, enregistre une hausse
comparable à celle des Pieux, 63.6%.

Ces
chiffres
confrontés
au
phénomène
d’urbanisation (dépeuplement des communes
rurales au profit des villes) démontrent l’impact
considérable des grands chantiers
sur la
croissance démographique locale.

Evolution des populations de 1962 à 2010 comparée aux grands chantiers du nucléaire dans le
Cotentin
(Indice base 100 en 1962)
2007 : Début du chantier de l'EPR de
Flamanville
220

200

180

160

140

Canton de BeaumontHague
Canton des Pieux
Canton d'EqueurdrevilleHainneville
Arrondissement de
Cherbourg
France-Métropolitaine

1979 & 1981 :
- Début de la construction de la centrale
nucléaire de Flamanville
- Extension de l'usine de La Hague

1967 & 1969 :
- Mise en service de l'usine de la
Hague
- Création du centre de stockage de la
Manche

120

100

80
1962

1968

1975

1982

1990

1999

2010

Source : INSEE - Recensement de la population, Dénombrement.

CCI CHERBOURG COTENTIN – Janvier 2014

7
L’évolution de la population est portée par les
actifs, venus travailler en nombre sur les grands
chantiers nucléaires. Les taux de croissance sont
importants, marqués par les différentes phases de
chantier et d’exploitation des installations
nucléaires locales. Ainsi, le nombre d’actifs
augmente fortement de 1982 à 1990 lors de la
construction de la centrale de Flamanville et
l’extension de l’usine de La Hague.
Cette tendance est également observée au niveau
national mais de manière moins marquée que
dans le Cotentin.

En effet, de 1968 à 2010, la population active a
augmenté significativement en France avec
l’arrivée des générations du baby-boom et le
développement de l’activité féminine. Selon les
1
données harmonisées de l’Insee , la population
active des 25 à 54 ans représentait 25% de la
population totale en 1968 contre 35.7% en 2010.
Avec la tertiarisation de l’économie, la structure
par catégorie socioprofessionnelle a également
été modifiée ; le nombre d’agriculteurs a ainsi
nettement diminué. Dans le même temps les
cadres, professions intermédiaires et employés
affichent une forte hausse.

Evolution des populations actives de 1968 à 2010 comparée aux grands chantiers du nucléaire dans le
Cotentin
(Indice base 100 en 1968)
2007 : Début du chantier de l'EPR de
Flamanville
330

Canton de BeaumontHague
Canton des Pieux

280

1979 & 1981 :
- Début de la construction de la
centrale nucléaire de Flamanville
- Extension de l'usine de La Hague

Canton d'EqueurdrevilleHainneville
Arrondissement de
Cherbourg

230

France-Métropolitaine

180

130

80
1968

1975

1982

1990

1999

2010

Source : INSEE - Recensement de la population, Exploitation complémentaire
Données harmonisées : Population des 25 à 54 ans par catégorie socioprofessionnelle

1

Données harmonisées de l’Insee : dans le cadre de l'exploitation historique des recensements de la population, les variables qui

diffèrent d'un recensement à l'autre, ont été harmonisées pour pouvoir être comparées. La population active concerne ici le champ des
25 à 54 ans plutôt que celui des 15 à 64 ans habituellement utilisé. L’année 1962 n’est pas disponible pour cette donnée.

CCI CHERBOURG COTENTIN – Janvier 2014

8
Dans le Cotentin et plus particulièrement sur les
cantons de Beaumont-Hague, des Pieux et
d’Équeurdreville-Hainneville, la représentation
des
différentes
catégories
socioprofessionnelles est étroitement liée à l’activité
nucléaire. Très peu représentés en 1968, les
cadres et professions intellectuelles supérieures,
les professions intermédiaires et les employés
connaissent un essor remarquable.







Le tableau suivant présente les principales
évolutions de la population active par catégorie
socio-professionnelle,
selon
les
données
harmonisées de l’Insee pour la population active
de 25 à 54 ans. En fonction de chaque période du
recensement et des événements clés liés au
nucléaire, des indications permettent d’évaluer
l’impact de la filière nucléaire sur les actifs des
cantons de Beaumont-Hague, des Pieux et
d’Equeurdreville-Hainneville.
Les
évolutions
observées sur ces 3 cantons sont significatives
comparativement à celles enregistrées en France
Métropolitaine et traduisent l’influence du nucléaire
sur le territoire.
Période 1968-1975 : Mise en service de l’usine de
la Hague
 Le
canton
de
Beaumont-Hague
s’équipe (nouveaux
commerces
et
services) : il attire des cadres et des
techniciens pour l’exploitation de l’usine
Période 1975-1982 : Début de la construction de
la centrale de Flamanville
 Les ouvriers et les employés affluent sur le
canton des Pieux
 La Hague prépare son extension, le
nombre d’ouvriers est également en
hausse
Période 1982-1990 : Période faste pour le
nucléaire dans le Cotentin (2 grands chantiers en
cours et mise en service en 1986 de la centrale de
Flamanville)

CCI CHERBOURG COTENTIN – Janvier 2014



Les ouvriers sont mobilisés sur la Hague
Les
recrutements
de
cadres,
de
professions intermédiaires et d’employés
augmentent dans la Hague
Même constat avec une croissance plus
importante pour Les Pieux avec la mise en
service de la centrale en 1986. Les
commerces et services augmentent sur le
canton des Pieux
Le canton d’Équeurdreville-Hainneville voit
arriver en nombre des populations de
cadres, professions intermédiaires et
employés venus travailler sur La Hague ou
pour les entreprises sous-traitantes
installées sur le canton
Les augmentations observées sur ces 3
cantons sont manifestes : la population
active enregistre une hausse de 75% sur
les cantons de Beaumont-Hague et
d’Équeurdreville-Hainneville, de près de
40% sur les Pieux

Période 1990-1999 : Phase plus calme sur le plan
des chantiers
 Les cadres, professions intermédiaires et
employés affichent néanmoins une hausse
encore prononcée pour l’exploitation des
deux usines
Période 1999-2010 : Début de la construction de
l’EPR de Flamanville en 2007
 Hausse du nombre d’ouvriers sur le
canton des Pieux
 Le nombre de cadres double. Ils sont
notamment appelés pour la phase
d’ingénierie
 La population active des 25 à 54 ans
augmente de 25% sur ce canton, à
comparer aux 3% enregistrés en France
métropolitaine.
La part des actifs de 25 à 54 ans passe ainsi de
23.4% en 1968 à 41.3% en 2010 dans le canton
de Beaumont-Hague, de 23.6% à 39.6% sur le
canton des Pieux et de 20.4% à 37.4% sur
Équeurdreville-Hainneville.

9
Période

Contexte


1968-1975




1975-1982



Chiffres-clés

1967 : Mise en service de l'usine
AREVA La Hague
1969 : Mise en service du centre de
stockage des déchets de la Manche

Canton de Beaumont-Hague :

La population active des artisans commerçants et
chefs d’entreprise augmente de 50%. Les CSP
cadres et professions intermédiaires doublent

1979 : Début de la construction de la
centrale de Flamanville
1981 : Validation des travaux
d'extension de l'usine de la Hague

Canton des Pieux :

Le nombre d’ouvriers double

Le nombre d’employés triple
Canton de Beaumont-Hague :

Hausse de plus de 60% du nombre d’ouvriers

Période faste :
 Construction en cours de la centrale de
Flamanville et extension de l’usine de la
Hague

Canton de Beaumont-Hague :

Toujours un nombre important d’ouvriers : hausse de
60%

Montée en puissance des cadres, professions
intermédiaires et employés
Canton des Pieux :

Le nombre d’artisans, commerçants et chefs
d’entreprise double

Même constat que la Hague pour les autres CSP
Canton d’Equeurdreville-Hainneville :

Montée en puissance de la population active, +76%,
toutes CSP confondues. Seul le nombre d’agriculteur
baisse

1990-1999

1990 : Mise en service de l’UP3
1994 : Mise en service de l’UP2-800

Canton des Pieux et de Beaumont-Hague :

Hausse modérée des cadres, professions
intermédiaires et employés, augmentation plus
importante sur les Pieux

Baisse des ouvriers

1999-2010

2007 : Début de la construction de l’EPR de
Flamanville

1982-1990




Source : INSEE - Recensement de la population, Exploitation complémentaire
Données harmonisées : Population des 25 à 54 ans par catégorie socioprofessionnelle

Le nombre de cadres double
Hausse de 20% du nombre d’ouvriers

Données France




Légère hausse des artisans commerçants
Hausse comprise entre 40 et 60% pour les
cadres et professions intermédiaires




Stabilité du nombre d’ouvriers
Hausse de 20% des employés



Augmentation de 4,8% pour les artisans,
commerçants et chefs d’entreprise, 5,3%
pour les ouvriers et de 36 à 58% pour les
autres CSP hors agriculteurs



Constat similaire pour les cadres,
professions intermédiaires et employés.
Hausse néanmoins moins marquée




Hausse de 30% des cadres
Baisse des ouvriers
MOTEUR DE L’ACTIVITÉ ÉCONOMIQUE
Les grands chantiers de la Hague et de
Flamanville
ont
profondément
modifié
la
physionomie des territoires. Des terres vierges de
toute activité, agricoles ou rurales ont laissé place
à de vastes zones industrielles. Pour répondre à
une population en augmentation, une nouvelle
offre de commerces et de services s’est
développée dans les bourgs et les villages
environnants. Enfin, les infrastructures de
transport ont évolué pour faciliter les trajets
quotidiens de plusieurs milliers de salariés.
Le
graphique
ci-dessous
représente
les
évolutions du nombre d’inscrits aux élections
consulaires de la Chambre de Commerce et
d’Industrie Cherbourg Cotentin. La liste des
électeurs est calculée pour chaque catégorie
(industries, commerces et services) en fonction du
nombre d’établissements et de salariés ainsi que
du montant de la taxe professionnelle versée. Le
nombre d’inscrits est donc légèrement supérieur
(environ 10%) au nombre réel d’établissements.

À la lecture de ce graphique, le premier constat est
l’importante
augmentation
du
nombre
d’électeurs sur le canton de Beaumont-Hague
qui a plus que doublé entre 1970 et 2010, passant
de 122 à 310 inscrits. La courbe ascendante du
nombre d’entreprises installées depuis 40 ans sur
ce territoire illustre l’essor économique de cette
zone dû en majeure partie à l’implantation de
l’usine de La Hague.
Les hausses du nombre d’inscrits et de ce fait
d’entreprises sont constatées sur les autres
territoires. De 190 électeurs en 1970, le canton
des Pieux passe à 309 en 2010, soit une
ème
augmentation de 61%. C’est la 3
plus forte
hausse constatée sur cette période dans le
Cotentin derrière les cantons de Beaumont-Hague
et de Tourlaville qui a profité de l’essor de ses
zones d’entreprises.
Sur ces 3 cantons, l’augmentation du nombre
d’établissements a été principalement portée par
les secteurs de l’industrie et des services.

Evolution du nombre d'établissement inscrits aux élections consulaires de la
CCI Cherbourg Cotentin de 1970 à 2010
(Base 100 en 1970)

260
Canton Beaumont-Hague

240

Canton Les Pieux

220

Canton Equeurdreville

200

Cotentin

180
160
140
120
100
80
1970

1976

1982

1988

1994

2000

2005

2010

Source : Fichier consulaire – Entreprises inscrites au Registre du Commerce des Sociétés –
Nombre d’inscrits aux élections consulaires

CCI CHERBOURG COTENTIN – Janvier 2014

11
Le secteur nucléaire a ainsi participé de manière
indirecte à l’essor économique des territoires
touchés par les grands chantiers. Néanmoins, la
progression des commerces et des services aux
particuliers
dans
ces
zones
n’est
pas
proportionnelle à l’évolution du nombre d’habitants.
Le canton de Beaumont-Hague reste ainsi l’un
des moins fournis du Cotentin en nombre de
commerces et de services aux particuliers par
habitants, selon la Base Permanente des
Équipements (BPE) de l’Insee. Son taux
d’équipement dans ces deux domaines est
également en-deçà de la moyenne de
l’arrondissement de Cherbourg. Les raisons sont
difficilement identifiables mais il convient de noter
que le canton disposait d’un maillage commercial
très faible avant l’arrivée du nucléaire et que les
grandes entreprises implantées sur ce
territoire proposent un large panel de services
(restaurants d’entreprise, conciergerie, importants
comités d’entreprise…).

Le canton des Pieux semble moins affecté avec un
taux d’équipements proche de la moyenne de
l’arrondissement de Cherbourg.
La filière nucléaire a également profité aux
territoires en matière d’infrastructures et ce
particulièrement au niveau du transport. Les
aménagements pour faire transiter chaque jour
des milliers d’employés sont nombreux (voir
cartes pages suivantes). De la déviation de
Beaumont-Hague en passant par l’élargissement à
3 voies de la CD 901 à l’accès à l’EPR de
Flamanville, la carte routière a fortement évolué
sur ces zones. Les travaux ont également touché
d’autres secteurs tels que l’agglomération
cherbourgeoise,
avec
l’aménagement
du
boulevard de la mer sur la CD 901 entre
Cherbourg et Querqueville. Le contournement
Sud-Ouest de Cherbourg est toujours à l’étude et
doit notamment permettre de faciliter l’accès à
l’usine AREVA La Hague.

DE NOMBREUX ÉQUIPEMENTS DE SPORTS ET DE LOISIRS
Les taux d’équipement des cantons des Pieux et de Beaumont-Hague dans le domaine des sports et des
loisirs sont les plus élevés dans le Cotentin ; un taux de 5.1 pour 1 000 habitants sur Beaumont-Hague, 4.1
pour Les Pieux contre 2.5 pour l’ensemble du Cotentin, 3.1 pour la Manche et 2.6 pour la France
Métropolitaine.
Les taxes foncières et professionnelles reversées par les grandes industries du nucléaire ont ainsi permis aux
intercommunalités de développer un équipement rarement constaté sur des territoires de cette taille. Les deux
cantons possèdent chacun une piscine, une salle de spectacle (celle de Beaumont-Hague est en cours de
construction), une école de musique pour la communauté de commune des Pieux, des salles multisports,
courts de tennis…
Les infrastructures touristiques sont également nombreuses : le planétarium Ludiver à Tonneville, le Manoir du
Tourp à Omonville-La-Rogue, un circuit de karting, un office de tourisme intercommunal…

CCI CHERBOURG COTENTIN – Janvier 2014

12
Comparaison de deux vues aériennes du site d’AREVA La Hague en 1947 et 2007

Comparaison de deux vues aériennes de la commune de Beaumont-Hague en 1947 et 2007

Source : Institut national de l’information géographique et forestière

CCI CHERBOURG COTENTIN – Janvier 2014

13
Comparaison de deux vues aériennes du site de la centrale nucléaire de Flamanville en 1976 et 2007

Comparaison de deux vues aériennes de la commune des Pieux en 1978 et 2007

Source : Institut national de l’information géographique et forestière

CCI CHERBOURG COTENTIN – Janvier 2014

14
Principaux aménagements routiers réalisés en partie pour favoriser l’accès aux installations nucléaires du
Cotentin

CCI CHERBOURG COTENTIN – Janvier 2014

15
UN TISSU ÉCONOMIQUE ÉTROITEMENT LIÉ AU NUCLÉAIRE
Le secteur du nucléaire est difficile à
appréhender de manière statistique tant les
activités représentées dans cette filière sont
diverses et variées. Au sein d’un même secteur
d’activité un établissement peut être concerné ou
non par cette filière. Ainsi, deux entreprises de
chaudronnerie classées sous le même code par
l’Insee ne seront pas nécessairement affiliées au
secteur nucléaire. Il en est de même pour de
nombreuses branches : construction, mécanique,
électronique, ingénierie…
Néanmoins, quelques éléments de contexte
permettent d’établir la forte relation du
territoire avec l’activité nucléaire.

PLUS D’INDUSTRIE ICI QU’AILLEURS
Selon les chiffres de l’Urssaf en 2012, près de
28% des salariés du secteur privé du Cotentin
travaillent dans l’industrie. Une part nettement
supérieure au taux national qui affiche 18%. En y
ajoutant les effectifs du BTP et de l’intérim,
branches régulièrement sollicitées dans les
activités industrielles, ces trois secteurs totalisent
plus de 40% des emplois salariés du territoire.
La part de l’industrie est majorée sur les
cantons de Beaumont-Hague et des Pieux où
elle atteint les 2/3 des effectifs salariés pour le
premier et la moitié pour le second.

PLUS DE 20% DES SALARIÉS DU COTENTIN À
PROXIMITÉ DES INSTALLATIONS NUCLÉAIRES

Les cantons de Beaumont-Hague et des Pieux
représentent 23.2% des salariés du secteur
privé de l’arrondissement de Cherbourg. Avec
plus de 7 000 emplois, le canton de BeaumontHague se classe ainsi en deuxième position
derrière Cherbourg et son agglomération. En
comptant Équeurdreville-Hainneville, ces trois
cantons totalisent près de 15 000 emplois, soit le
tiers des effectifs salariés du Cotentin.
Le canton de Beaumont-Hague présente
également la singularité d’accueillir un nombre
de salariés particulièrement important comparé
à sa population : 7 000 salariés pour 11 931
habitants. En considérant que tous les salariés
résident sur le canton, ils représenteraient près de
60% de la population. Un taux considérable lié à la
densité du site d’AREVA la Hague qui représente
3km² sur les 7.9km² du canton.

Répartition des effectifs salariés par grands
secteurs d'activité
100%
90%
80%
70%
60%
50%
40%
30%
20%
10%
0%

Intérim
HCR
BTP

Industrie
Commerce
Autres services

Source : Urssaf, secteur marchand, effectifs à fin 2012

CCI CHERBOURG COTENTIN – Janvier 2014

16
Répartition des effectifs salariés du secteur marchand par cantons en 2012

Source : Urssaf

Aux côtés des activités industrielles, le secteur
des services est également concerné par la
filière. L’arrondissement de Cherbourg concentre
ainsi un nombre important d’emplois liés à
l’ingénierie, au nettoyage industriel et à la gestion
des déchets, des secteurs directement impliqués
dans la filière.

CCI CHERBOURG COTENTIN – Janvier 2014

De
même,
la
liste
des
principaux
établissements du BTP dans le Cotentin
confirme une sous-traitance marquée du secteur à
la filière nucléaire. Parmi les 15 principales
entreprises du BTP, dix ont été identifiées comme
ayant une part de leur activité dans le nucléaire.

17
Le graphique ci-dessous illustre bien les
spécificités locales. La part des effectifs salariés
dans le secteur de l’énergie est ainsi deux fois
plus importante dans le Cotentin que celle
observée en France Métropolitaine.
Même constat sur la fabrication de matériel de
transport portée par DCNS. L’indice de spécificité
est également supérieur sur la fabrication d’autres
produits industriels où l’on retrouve de nombreux
sous-traitants du nucléaire.

Enfin, sur les activités spécialisées, scientifiques et
techniques, les services administratifs et de
soutien, l’indice de spécificité sur le Cotentin est
trois fois plus élevé qu’en France en ne
conservant que la branche des activités
d’architecture, d’ingénierie, de contrôle et
d’analyses techniques très liée au nucléaire.

En savoir plus :
Le BTP dans le Cotentin, Octobre 2013
Les services aux entreprises dans le Cotentin,
Avril 2012
Les entreprises de la filière TIC dans le Cotentin,
Juin 2011

Indice de spécificité par activité de l'arrondissement de Cherbourg par rapport à la France métropolitaine
Agriculture, sylviculture et
pêche
Ind. Extract., energie, eau,
Autres activités de services
gestion déchets, dépollution
Administration publ.,
Fabric. denrées aliment.,
enseignemnt, santé humaine
boissons et prdts à base de
& action sociale
tabac
Act. spécial., scient. & techn.
& act. de svices admin. &
soutien

Cokéfaction et raffinage

Fabric. équipmnts élec.,
électroniq., informatiq. ; fab.
machines

Activités immobilières

Activités financières et
d'assurance

Fabrication de matériels de
transport
Fabrication d'autres produits
industriels

Information et communication
Hébergement et restauration
Transports et entreposage

Construction
Commerce ; réparation
d'autos. motos.

Base 100 : France métropolitaine

Cotentin

Source : Urssaf 2012, selon la nomenclature agrégée de l’Insee, NA 17
L’indice de spécificité permet d’apprécier la spécificité des activités économiques d’une zone en comparant une proportion sur le
territoire d’études (ici la part des effectifs salariés par secteur d’activité) à cette même proportion sur un territoire de référence.

CCI CHERBOURG COTENTIN – Janvier 2014

18


UN SECTEUR QUI RÉSISTE À LA CRISE
Dans une période 2007-2012 marquée par la crise
économique, le chômage a augmenté de manière
significative sur l’ensemble du territoire national.
èmes
Entre les 4
trimestres 2007 et 2012, le taux de
chômage est ainsi en hausse de 2.6 points sur la
France Métropolitaine, de 2.7 points en BasseNormandie et de 2 points dans la Manche. Le
Cotentin n’a pas été épargné mais affiche une
augmentation beaucoup plus modérée que les
autres zones avec 1.7 points.




Les activités de services aux entreprises :
plus de 600 emplois, principalement issus
de la branche ingénierie et études
techniques
La fabrication de matériels de transport
avec DCNS : environ 400 emplois
La fabrication d’autres produits industriels :
environ 200 emplois créés à mettre à l’actif
d’AREVA NC

Seule une autre activité enregistre une hausse
significative (supérieure à 200) de ses effectifs
salariés, le domaine de la santé soutenu par
l’hébergement médicalisé et social.

Cette résistance face à la conjoncture actuelle qui
a particulièrement touché le monde industriel
s’explique par la spécifié économique du territoire
qui repose en grande partie sur sa filière
nucléaire.

Les évolutions de population, la représentation des
différents secteurs d’activité et les indicateurs de
conjoncture attestent d’une certaine monoindustrialisation du Cotentin et de la
dépendance du territoire au nucléaire, son
principal secteur d’activité.

Selon les chiffres de l’Urssaf, les activités ayant
le plus contribué à la création d’emploi dans
l’arrondissement de Cherbourg entre 2007 et 2012
sont liées au secteur nucléaire :
 Le secteur de l’énergie porté par l’EPR :
près de 500 emplois créés entre fin 2007
et fin 2012

En savoir plus :
Notes de conjoncture sur ecotentin.fr

Evolution des effectifs salariés entre 2007 et 2012 par secteurs et par zones
géographiques
20%
10%
0%
-10%
Arrondissement Cherbourg
-20%

Manche
Basse-Normandie

-30%

France
-40%
Autres
services

BTP

Commerce

HCR

Industrie

Intérim

Tous
secteurs

Source : Urssaf 2012, secteur marchand
BTP = Bâtiment Travaux Publics / HCR = Hôtels Cafés Restaurants

CCI CHERBOURG COTENTIN – Janvier 2014

19
13 000 SALARIÉS POUR LA FILIÈRE NUCLÉAIRE

UNE ENQUÊTE POUR PRÉCISER LE POIDS DE LA FILIÈRE
La CCI Cherbourg Cotentin (CCICC) en partenariat avec la Maison de l’Emploi et de la Formation (MEF) du
Cotentin, de Nucleopolis et des 3 grands donneurs d’ordre sur le territoire (AREVA NC, DCNS et EDF) a
réalisé une enquête auprès de 270 entreprises du Cotentin reconnues comme pouvant intervenir dans la filière
nucléaire. Plusieurs critères ont été définis pour la réalisation du panel : type d’activité exercé, proximité des
installations nucléaires, participation à des réunions en lien avec le secteur concerné, recoupement avec les
listes de fournisseurs des trois grands donneurs d’ordre, connaissance terrain des conseillers CCICC, etc…
Parmi ce panel, environ 25% des entreprises ont été identifiées comme appartenant au cœur de la filière
nucléaire et réunissant les 3 conditions suivantes (voir partie méthodologie) :
 Pratiquant une activité industrielle ou de service relative à l’ingénierie, la fabrication, l’exploitation et la
maintenance des installations nucléaires
 Ayant une part de marché significative dans ce secteur
 Ayant un impact significatif sur l’économie du territoire en termes d’effectifs salariés
Au total, 111 réponses à cette enquête ont été enregistrées, soit plus de 40% des entreprises interrogées. Le
cœur de la filière nucléaire est massivement représenté puisque près de 80% des établissements
correspondant aux critères énoncés ci-dessus ont répondu. Au niveau des effectifs salariés, près de 90% des
établissements cœur de filière comptant plus de 100 salariés ont participé à cette enquête.
Le nombre de réponses et la représentativité du panel permettent ainsi de préciser le poids économique de la
filière nucléaire dans le Cotentin.
Enfin, cette enquête a porté sur trois thèmes majeurs (voir partie méthodologie) :
 L’identité de l’entreprise (chiffres-clés…)
 L’activité dans le nucléaire (domaine d’intervention, chiffre d’affaires local…)
 L’évolution de l’activité dans le nucléaire (évolution passée et future des effectifs et de l’activité)

CCI CHERBOURG COTENTIN – Janvier 2014

20
PREMIER EMPLOYEUR DU SECTEUR PRIVÉ
Les grands donneurs d’ordre (AREVA NC, DCNS
et EDF) ainsi que la centaine de sous-traitants
ayant répondu à l’enquête menée par la CCICC
représentent près de 13 000 salariés sur le
Cotentin. Un chiffre qui place la filière nucléaire
parmi les premiers secteurs d’activité en
termes d’effectifs en Basse-Normandie. À titre
de comparaison, la filière automobile pèse environ
19 000
emplois
en
Basse-Normandie,
l’agroalimentaire et l’aéronautique comptent
respectivement 25 000 et 11 400 salariés à
1
l’échelle de la Normandie . La filière nucléaire est
ainsi le premier employeur du secteur privé sur
le Cotentin. Près d’un salarié sur 3 travaille pour
une entreprise appartenant à ce secteur d’activité.
Les effectifs se répartissent de manière quasi
égale entre les trois grands donneurs d’ordre
(environ 6 500 emplois) et les sous-traitants
(environ 6 400 emplois).
L’enquête menée a également permis de préciser
la part des effectifs affectés à l’activité
nucléaire. Sur les 6 400 emplois des entreprises
sous-traitantes, environ 70% des effectifs sont
ainsi directement associés à cette activité, soit
4 300 emplois. Ce décompte permet une
localisation plus fine des salariés et des activités.
Néanmoins, l’implantation et le développement des
entreprises répondantes étant souvent étroitement
liés à la filière nucléaire, le chiffre global de 13 000
salariés apparaît plus pertinent. Enfin, il convient
de préciser que les entreprises n’ayant pas
répondu et identifiées comme appartenant au
cœur de la filière nucléaire totalisent environ un
millier de salariés.

1

INDUSTRIES DANS
CHERBOURG

LA

HAGUE,

SERVICES SUR

La filière nucléaire est concentrée sur deux
zones principales : La Hague et l’agglomération
cherbourgeoise.
Le canton de Beaumont-Hague représente plus
de 44% des effectifs de la filière avec une forte
densité d’entreprises industrielles. Le canton des
Pieux, environ 10% des effectifs principalement
chez EDF, compte moins de sous-traitants
directement implantés sur le territoire. Ces deux
cantons totalisent près des 2/3 des effectifs
industriels de la filière.
Les entreprises de services et particulièrement
celles d’ingénierie sont, quant à elles,
rassemblées
dans
l’agglomération
cherbourgeoise et plus particulièrement sur le
canton
d’Équeurdreville-Hainneville.
Celui-ci
regroupe ainsi plus de 60% des effectifs des
entreprises de services avec notamment AREVA
E&P (ancien SGN) ou encore Euriware. Hormis
DCNS, l’agglomération cherbourgeoise ne compte
que très peu d’entreprises industrielles affectées
aux
activités
nucléaires
et
concentre
principalement des services à l’industrie.
Enfin, le secteur de Valognes profite de ses zones
d’activité et du terminal ferroviaire AREVA pour
accueillir quelques filiales d’AREVA comme
AREVA Temis (Anciennement Mécagest et
Sogefibre) et AREVA TN (Anciennement TN
International, Lemaréchal Célestin et Mainco).
AREVA Temis dispose également d’un bâtiment
sur le canton de Saint-Sauveur Le Vicomte.

La filière automobile en Basse-Normandie, Miriade, 2013 / Les industries agroalimentaires en Normandie - Edition 2013, Chambre

d’agriculture de Normandie / La filière aéronautique en Normandie, Insee, 2013

CCI CHERBOURG COTENTIN – Janvier 2014

21
Répartition des effectifs salariés de la filière nucléaire par cantons en 2012

Source : Enquête sur les sous-traitants de la filière nucléaire, CCICC, 2013
Effectifs cumulés déclarés par les entreprises lors de l’enquête : Donneurs d’ordre (AREVA NC, DCNS et EDF) et sous-traitants

CCI CHERBOURG COTENTIN – Janvier 2014

22
GRANDES

ENTREPRISES

ET

Ce sont des entreprises qualifiées ; plus de 70%
possèdent
ainsi
une
certification
qualité,
environnementale ou sécurité et la grande majorité
dispose de personnels habilités à intervenir en
milieu nucléaire.

GRANDS

GROUPES

La présence d’installations nucléaires d’envergure
a entraîné l’implantation de grands groupes
nationaux et internationaux sur le territoire. La
typologie des entreprises de la sous-traitance
nucléaire est ainsi très différente de celle
habituellement observée sur le territoire. Plus de
80% comptent ainsi au moins 10 salariés et
près de 40% ont des effectifs égaux ou supérieurs
à 50.

Enfin, il convient de noter la part importante
(60%) d’entreprises dont l’implantation est
directement liée à l’activité nucléaire. Parmi
celles-ci, 80% appartiennent à un groupe, 90%
comptent au moins 10 salariés et près de la moitié
se sont installées dans le Cotentin avant les
années 1990, soit avant la fin des principaux
grands chantiers antérieurs à l’EPR.

Près de 70% appartiennent à un groupe. Les
grands noms du secteur de l’énergie sont présents
tels AREVA ou EDF mais aussi Vinci, Eiffage,
GDF Suez, Cofely Endel, Apave ou des groupes
locaux comme Efinor.

Enquête sur les entreprises de la filière nucléaire : pourcentage de "Oui" aux
questions suivantes

Votre implantation est-elle
principalement liée à l'activité
nucléaire ?
Votre établissement appartient-il
à un groupe ?
Le centre de décision de votre
établissement est-il situé
localement ?
Votre établissement est-il certifié
ou labellisé ?
0%

20%

40%

60%

80%

100%

Source : Enquête sur les sous-traitants de la filière nucléaire, CCICC, 2013

CCI CHERBOURG COTENTIN – Janvier 2014

23
650 MILLIONS DE CHIFFRE D’AFFAIRES
La structure des entreprises de la filière nucléaire
(entités importantes majoritairement affiliées à un
groupe) leur permet de proposer un panel
d’activités assez large. Ainsi, près de 70% des
répondants interviennent à plusieurs stades de
la filière : ingénierie, fabrication & installation,
exploitation & maintenance, démantèlement et
autres services (logistique, transport…).

A quel(s) stade(s) de la filière, intervenez-vous
principalement dans le nucléaire ?

Ingénierie
17%

18%
Fabrication &
Installation

15%
23%

Exploitation &
maintenance
Démantèlement

27%

Autres services

Sur ces 466M€, 92.8% du chiffre d’affaires est
réalisé dans le nucléaire civil, 6.8% dans le
nucléaire militaire et seulement 0.4% dans le
nucléaire santé. Près de 84.8% du chiffre d’affaires
des entreprises dans le nucléaire s’effectue dans
le Cotentin, 0.5% en Basse-Normandie, 12%
dans d‘autres régions françaises et 2.7% à
l’export.
Ces chiffres indiquent une concentration de
l’activité des sous-traitants dans le nucléaire civil et
sur le Cotentin. Si 13% des entreprises interrogées
expriment une activité à l’export, leur chiffre
d’affaires
sur
ce
secteur
reste
comparativement très limité (seulement 2.7%).
Enfin, environ 2/3 des sous-traitants déclarent une
part de leur chiffre d’affaires liée aux donneurs
d’ordre comprise entre 50 et 100%. Si ce chiffre
inclut les filiales d’AREVA, il marque néanmoins
une certaine dépendance des sous-traitants à
l’égard des donneurs d’ordre.
Quelle est la part de votre chiffre d'affaires liée
Quelle est la part de votre chiffre d'affaires liée
à l'activité des donneurs du nucléaire dans le
à l'activité des donneurs d'ordre du nucléaire
dans le Cotentin ?
45%
40%
35%

Source : Enquête sur les sous-traitants de la filière
nucléaire, CCICC, 2013

30%
25%
20%
15%

L’exploitation et la maintenance des installations
nucléaires est l’activité la plus représentée devant
la fabrication et l’installation.
L’ensemble des sous-traitants ayant répondu à
notre enquête a réalisé en 2012 un chiffre
d’affaires global de 650 millions d’euros. 71%
de ce chiffre d’affaires, soit 466M€, est imputable à
l’activité nucléaire.

CCI CHERBOURG COTENTIN – Janvier 2014

10%
5%
0%
Plus de Entre 50 Entre 25 Moins de Aucune
75%
et 75% et 50%
25%
Source : Enquête sur les sous-traitants de la filière
nucléaire, CCICC, 2013

24
UNE FILIÈRE QUI SE PORTE BIEN
Les statistiques sur l’emploi salarié présentés dans
la partie précédente ont permis de quantifier
l’influence de la filière nucléaire sur les évolutions
des effectifs. Les résultats de l’enquête auprès des
sous-traitants confirment ce constat ; si le
Cotentin résiste un peu plus qu’ailleurs à la
crise, il le doit en grande partie à sa filière
nucléaire.
Dans un contexte morose où de nombreux
secteurs ont vu leur activité diminuer, la filière
nucléaire est à contre-courant avec une majorité
d’entreprises déclarant une hausse de leur
activité sur ces 5 dernières années.

Les principales raisons de cette évolution
favorable de l’activité sont liées au marché local.
En effet, 72% des entreprises ayant signalé une
hausse de leur activité citent l’EPR et le marché
local hors EPR (activités liées à AREVA NC ou
DCNS)
comme
causes
principales
de
l’augmentation de leur chiffre d’affaires.

Quelles sont les raisons de la hausse de votre
Quelles sont les raisons de la hausse de votre
chiffre d'affaires dans le nucléaire ?
chiffre d'affaires dans le nucléaire ?
2
Hausse sur le marché
local hors EPR
Activité sur le chantier
EPR
Hausse sur le marché
français (hors local)

Sur ces 5 dernières années, diriez-vous que
votre chiffre d'affaires dans le nucléaire est ?

Autre
1

30%

Exportation

25%
20%
15%
10%
0

5%
0%
En forte
En
hausse hausse
>10%
de 1 à
10%

Stable

En
En forte
baisse de baisse >-1 à -10% 10%

Source : Enquête sur les sous-traitants de la filière
nucléaire, CCICC, 2013

56% des entreprises interrogées indiquent
ainsi un chiffre d’affaires en hausse entre 2008
et 2012, 26% une stabilité de leur activité et 18%
une baisse.

CCI CHERBOURG COTENTIN – Janvier 2014

Source : Enquête sur les sous-traitants de la filière
nucléaire, CCICC, 2013
Score d’importance : total des points obtenus en fonction
de l’ordre des réponses données

Après analyse des réponses, c’est la hausse de
l’activité sur le marché local hors EPR qui a le
plus stimulé les entreprises. Cette raison arrive en
tête devant l’activité liée à l’EPR et la hausse sur le
marché français (hors Cotentin).

25
Ces éléments corroborent les informations fournies
par les donneurs d’ordre qui indiquent une
augmentation de leur activité sur ces 5 dernières
années.
AREVA La Hague met ainsi en avant une
évolution positive du tonnage de combustibles
usés traité chaque année. Il a ainsi augmenté de
plus de 25% entre 2008 et 2013 passant de 937 à
1 172 tonnes traitées. En parallèle, AREVA pointe
un certain nombre d’événements ayant marqué
cette période :
 Signature d’un accord-cadre avec EDF
sur le recyclage des combustibles usés
jusqu’en 2040
 En 2009, premier retour des déchets
compactés vers les clients étrangers
 Mise en service en 2010 du creuset froid,
nouvelle technologie de vitrification
 Construction en 2013 du nouveau hall
d’entreposage des déchets vitrifiés
français

Ces visites entraînent des arrêts de tranche, un
rechargement fragmentaire du combustible, des
opérations de contrôle et de maintenance. Les
visites décennales durent une centaine de jours et
les visites partielles environ 60 jours. Enfin, en
2010, EDF a lancé un important programme
d’investissement dénommé OEEI (Obtenir un
État Exemplaire des Installations) qui vise une
amélioration de la sûreté de ses installations.
DCNS a affirmé son positionnement sur le
nucléaire civil au travers de 2 contrats sur
l’EPR : réalisation du sas d’accès du bâtiment
réacteur et des gaines du groupe turbo alternateur.
L’établissement de Cherbourg a également
contribué aux interventions du groupe DCNS sur
les chantiers de l’EPR d’Olkiluoto en Finlande et
de Taishan en Chine. Enfin, DCNS travaille à la
mise en œuvre d’une unité immergée de
production d’énergie nucléaire baptisée Flexblue.

CONFRONTÉE

À

DES

DIFFICULTÉS

DE

RECRUTEMENT

Enfin, le volume d’activité lié au démantèlement
est passé de 40M€ en 2008 à 133M€ en 2013.
Cette montée en puissance fait suite à l’obtention
en 2009 du décret autorisant le démantèlement de
l’INB 80 (Atelier HAO Haute Activité Oxyde). Trois
décrets sont également parus en 2013 pour le
démantèlement des INB (Installations Nucléaires
de Base) 33, 38 et 47. À noter pour les deux
activités de recyclage et de démantèlement, les
évaluations complémentaires de sûreté qui ont
été menées suite à l’accident de Fukushima.
Pour EDF (hors activité liée à l’EPR), la période
2008-2012 a été marquée par 2 visites
décennales (examens périodiques de sûreté) qui
impliquent de nombreuses interventions sur le
réacteur : arrêt du réacteur, rechargement du
combustible,
maintenance
et
modifications
matériels.
4 visites partielles (2009, 2010, 2012 et 2013) ont
également eu lieu.

CCI CHERBOURG COTENTIN – Janvier 2014

Conséquence de la hausse d’activité enregistrée
par la filière nucléaire ces 5 dernières années, les
effectifs
des
sous-traitants
sont
en
augmentation. 44% des répondants constatent
ainsi une hausse de leurs salariés entre 2008 et
2012, 45% une stabilité et seulement 11% une
baisse. Selon les informations fournies lors de
l’enquête, les effectifs « nucléaires » des soustraitants auraient augmenté de 13.8% passant de
3 832 salariés en 2008 à 4 362 en 2012. Une
évolution très significative dans une période de
crise économique où le nombre d’emplois a par
ailleurs
chuté
à
l’échelle
nationale
et
particulièrement dans le secteur industriel.
46% des entreprises indiquent avoir connu des
difficultés à recruter : une proportion importante
si l’on compare ce chiffre aux 30% de projets de
recrutement jugés difficiles lors de l’enquête des
besoins en main d’œuvre menée par Pôle Emploi
en 2013 dans le Nord-Cotentin.

26
La pénurie de candidats et le profil inadéquat
de ceux-ci sont les principales causes liées aux
difficultés de recrutement des entreprises
interrogées, auxquelles s‘ajoute le manque
d’attractivité et d’accessibilité du territoire.

Compte tenu des difficultés de recrutement
précitées, il n’est pas étonnant de trouver comme
premier poste d’investissement la formation des
salariés ou des candidats externes.
Il convient de noter que 93% des entreprises
interrogées ont procédé à un ou plusieurs
investissements entre 2008 et 2012.

Côté donneurs d’ordre, les effectifs sont restés
stables sur ces 5 années. Le maintien des
compétences est néanmoins une problématique
régulièrement soulevée par ces 3 entreprises.

Quelle est la nature particulière des difficultés liées au recrutement
Quelle est la nature particulière des difficultés liées au recrutement (période 2008-2012)
(Période 2008-2012)

Autre
Déficit d'image
Problèmes liés aux conditions générales de travail
Attractivité & accessibilité du territoire
Profil inadéquat du candidat
Pénurie de candidat
0

1

2

Pour développer ou maintenir votre activité dans le nucléaire, avez-vous procédé à des
investissements dans les domaines suivants ?

Autre
Recherche & Développement
Locaux
Capacités de production et équipements
Certification et qualification de l'entreprise
Formation des salariés ou des candidats
externes
0

1

2

Source : Enquête sur les sous-traitants de la filière nucléaire, CCICC, 2013
Score d’importance : total des points obtenus en fonction de l’ordre des réponses données

CCI CHERBOURG COTENTIN – Janvier 2014

27
Enfin, plus de la moitié des sous-traitants ont
engagé des démarches de diversification sur la
période 2008-2012.

L’écart entre chaque secteur de diversification est
faible : plus de 60% des répondants ont cité
plusieurs secteurs.

Les énergies marines renouvelables (EMR)
arrivent en tête et sont citées par 45% des
entreprises comme le principal secteur de
diversification. Viennent ensuite la défense et la
construction navale. L’activité « Oil & Gas »
(Pétrochimie) est mentionnée à trois reprises dans
les observations « Autre ».

Sur cette question, la représentativité du panel
initial est respectée et ne permet pas de définir un
profil type d’entreprises ayant engagé des
démarches de diversification.

Dans quel(s) secteur(s) avez-vous engagé ces démarches de diversification ?

Aéronautique
Agroalimentaire
Autre
Construction navale
Défense
Énergies Marines Renouvelables
0

1

Source : Enquête sur les sous-traitants de la filière nucléaire, CCICC, 2013
Score d’importance : total des points obtenus en fonction de l’ordre des réponses données

CCI CHERBOURG COTENTIN – Janvier 2014

28
D’IMPORTANTES PERSPECTIVES D’ACTIVITÉ
Certes, la prudence reste de mise dans un
contexte économique fluctuant. Cependant, les
indicateurs révélés par l’enquête auprès des soustraitants et les nombreux chantiers évoqués par les
trois donneurs d’ordre laissent augurer des
perspectives d’activité en hausse pour la filière
nucléaire.

EPR, DÉMANTÈLEMENT ET GRAND CARÉNAGE
Si de nombreux sous-traitants (près de 49%)
parlent d’une activité stable voire incertaine,
seulement 11% envisagent une baisse de leur
activité sur les trois prochaines années (20142016). Ce chiffre est à comparer aux 18% de
répondants ayant indiqué une diminution de leur
chiffre d’affaires sur la période passée de 2008 à
2012. 40% des entreprises prévoient une hausse
de leur activité, un chiffre également en retrait
compte tenu de l’augmentation des réponses
« stable » et « incertain ».
Sur les trois prochaines années (2014-2016),
anticipez-vous un chiffre d'affaires de votre
établissement dans l'activité nucléaire ?
45%
40%
35%
30%
25%
20%
15%
10%
5%
0%
En hausse

Stable

En baisse

Incertain

Source : Enquête sur les sous-traitants de la filière
nucléaire, CCICC, 2013

CCI CHERBOURG COTENTIN – Janvier 2014

Les perspectives d’activité dans le Cotentin sont
effectivement nombreuses pour la filière nucléaire.
Ces trois prochaines années s’annoncent ainsi
chargées pour EDF qui prévoit le début des
travaux liés au grand carénage. Ce programme
d’investissements doit permettre la prolongation de
la durée d’exploitation des centrales nucléaires du
parc EDF au-delà de 40 ans et l’intégration des
modifications post-Fukushima. À la centrale de
Flamanville, le grand carénage devrait monter en
puissance dès 2015 avec un pic en 2017 et 2018
où près d’1.4 millions d’heures de travail sont
programmées (à comparer aux 400 000 heures
nécessaires pour une visite partielle des
installations). Deux visites partielles seront
d’ailleurs réalisées en 2015. À cette période,
environ 2 400 personnes en cumulé sont
attendues sur le site de la centrale de Flamanville.
Enfin, le programme Partner, rénovation des
bâtiments tertiaires du groupe, devrait être
également lancé sur cette période.
Du côté de l’EPR, si 23.3 millions d’heures de
er
travail ont déjà été réalisées au 1 novembre
2013, il en reste encore une douzaine de
millions à accomplir. Les effectifs sur le chantier
(hors EDF) devraient grimper en 2014 pour
atteindre environ 2 900 salariés avant d’entamer
une baisse progressive à partir de mi-2015. À
l’heure actuelle, trois bâtiments sont achevés à
80% (salle des machines, station de pompage,
ouvrage de rejets), l'îlot nucléaire (hors bâtiment
réacteur) est réalisé entre 40 et 60%, le bâtiment
réacteur est à 20% d'avancement. La mise en
service industrielle de l’EPR de Flamanville est
prévue en 2016.
AREVA La Hague n’est pas en reste avec une
augmentation de l’activité recyclage des
combustibles usés et un plan de charge aux
alentours de 1150 à 1250 tonnes traitées chaque
année.

29
Sur la partie démantèlement, le volume d’activité
prévisionnel sera en 2014 de l’ordre de 169M€ et
aux alentours de 300M€ à la fois pour 2015 et
2016. Suite à l’obtention des 3 décrets INB 33, 38
et 47, le démantèlement de l’usine UP2-400
devrait monter en puissance. Ces trois années
verront également la mise en application des
mesures post-Fukushima et de la nouvelle
réglementation liée à « l’arrêté INB ».

Pour les sous-traitants, c’est ainsi le marché
local qui devrait être le principal vecteur de
hausse d’activité ; EPR, démantèlement et Grand
carénage en tête.
Malgré le récent contrat signé par EDF et AREVA
pour la construction de deux EPR au RoyaumeUni, le marché international n’arrive qu’en
neuvième position.

Enfin, DCNS prévoit à partir de 2016 la reprise du
démantèlement des chaufferies nucléaires des
SNLE (Sous-Marins Lanceurs d’Engins).

Quelles sont, selon vous, les principales perspectives de hausse d'activité dans la filière nucléaire sur
la période 2014-2016 ?

Nucléaire Santé (Marché national)
EPR & Centrales (Marché international)
Nucléaire Militaire (Marché national)
Nucléaire Militaire (Marché local)
EPR & Centrales (Marché National)
Démantèlement (Marché National)
Grand Carénage (Marché National)
Grand Carénage (Marché local)
Démantèlement ( Marché local)
EPR & centrales (Marché local)
0

1

2

Source : Enquête sur les sous-traitants de la filière nucléaire, CCICC, 2013
Score d’importance : total des points obtenus en fonction de l’ordre des réponses données
Seules les 10 principales perspectives de hausse d’activité sont présentées.

CCI CHERBOURG COTENTIN – Janvier 2014

30
DES

RECRUTEMENTS EN HAUSSE ET DES
DIFFICULTÉS À ANTICIPER

34.5% des sous-traitants interrogés envisagent
une augmentation des recrutements sur les 3
prochaines années, 37% une stabilité, 25% sont
incertains et seulement 3.5% une baisse. Selon les
réponses apportées, les sous-traitants prévoient
une fourchette comprise entre 475 et 1130
recrutements sur la période 2014-2016.

Sur ces 3 prochaines années, anticipez-vous
des recrutements de vos effectifs salariés
affectés à l'activité nucléaire ?
40%
35%
30%
25%
20%
15%

Les besoins en main d’œuvre sont nombreux et
des difficultés sur des métiers déjà en tension sont
à prévoir. En effet, plusieurs projets industriels
d’envergure sont attendus sur le Cotentin : la
poursuite de la construction de l’EPR, le grand
carénage, le démantèlement de l’usine UP2-400
d’AREVA La Hague ainsi que les énergies marines
renouvelables avec l’éolien offshore et à plus long
terme l’hydrolien.

10%
5%
0%
En hausse

Stables

En baisse

Incertain

Source : Enquête sur les sous-traitants de la filière
nucléaire, CCICC, 2013

Quel est le nombre de recrutements envisagés ?
50%
45%
40%
35%
30%
25%
20%
15%
10%
5%
0%

De 1 à 4 salariés
De 5 à 9
De 10 à 24
De 25 à 49
De 100 à 249

De 1 à 4 salariés

De 5 à 9

De 10 à 24

De 25 à 49

De 100 à 249

Source : Enquête sur les sous-traitants de la filière nucléaire, CCICC, 2013

CCI CHERBOURG COTENTIN – Janvier 2014

31
Au total, dans les 5 années à venir, plus de 4 000
personnes devraient être recrutées pour
répondre à ces différents besoins :
 2 000 emplois pour les besoins structurels
d’AREVA NC, DCNS et EDF
 1 000 emplois pour l’éolien en mer
 500 emplois pour les activités de l’EPR et
du grand carénage
 500 emplois pour le démantèlement de
l’usine UP2-400 d’AREVA La Hague
Dans ce cadre, les acteurs du développement
économique, de la formation et de l’emploi ont
décidé, sous le pilotage de la Chambre de
Commerce et d’Industrie Cherbourg Cotentin et de
la Maison de l’Emploi et de la Formation du
Cotentin, de concevoir et d’animer une
démarche de gestion prévisionnelle des
emplois
et
des
compétences
(GPEC)
territoriale.
Celle-ci se décline en trois volets :





Anticiper : évaluer et qualifier l’offre et la
demande de compétences
Communiquer : sensibiliser sur les
opportunités
d’emplois
et
renforcer
l’attractivité du territoire
Accompagner : appuyer les entreprises
dans leur GPEC, former les actifs et
sécuriser les parcours professionnels

Le premier volet de cette GPEC a permis en lien
avec les donneurs d’ordre de définir un
découpage des 4 000 emplois et compétences
nécessaires pour le territoire. Une démarche est
également en cours auprès des sous-traitants
pour préciser ces besoins et les quantifier. AREVA
NC, EDF et DCNS ont ainsi fait ressortir des
problématiques
liées
au
maintien
des
compétences et à la transmission du savoirfaire. Ils pointent également des difficultés pour le
recrutement de certains profils.

CCI CHERBOURG COTENTIN – Janvier 2014

Si les effectifs des trois donneurs d’ordre devraient
être stables, les informations fournies par la GPEC
(2 000 emplois sur 5 ans) indiquent de nombreux
projets d’embauche liés aux perspectives d’activité
et aux remplacements des départs en retraite.
L’enquête sur les sous-traitants de la filière
nucléaire fait également apparaître une large
majorité d’entreprises craignant des difficultés
de recrutement : plus de 60% des répondants sur
la période 2014-2016 contre 46% sur la
précédente (2008-2012).
Pour faire face à ces difficultés de recrutement, les
sous-traitants de la filière nucléaire misent
principalement sur la formation, celles des
candidats extérieurs et des salariés de l’entreprise.
Assez loin derrière ces deux items, le recours à
l’intérim et la sous-traitance sont citées. L’emploi
de personnes venant de l’étranger est évoqué
mais n’est pas une solution prioritaire pour les
entreprises interrogées.
C’est d’ailleurs dans la formation que se
concentre l’essentiel des investissements. Sur
les 83% des répondants prévoyant des
investissements (10% de non et 7% d’incertains),
la formation des salariés ou des candidats
externes arrive largement en tête avec un score
d’importance plus élevé que sur la période passée,
1.91 contre 1.68 sur 2008-2012.

110 000 recrutements d’ici 2020 en France
Le Comité Stratégique de la Filière Nucléaire
(CSFN) a fixé un objectif de 110 000
recrutements d’ici 2020 pour la filière nucléaire
française.
http://www.redressementproductif.gouv.fr/cni/filiere-nucleaire

32
Quelles solutions envisagez-vous pour résorber ces difficultés de recrutement ?

Autre
Différer l'embauche
Faire venir des personnes de l'étranger
Sous-traiter
Recourir à l'intérim
Former des salariés déjà présents dans
l'entreprise
Former des candidats venant de l'extérieur
0

1

2

Source : Enquête sur les sous-traitants de la filière nucléaire, CCICC, 2013
Score d’importance : total des points obtenus en fonction de l’ordre des réponses données

Enfin, 44% des entreprises envisagent des
démarches de diversification, 19% sont
incertaines et 37% ne devraient pas engager de
démarches. Sans surprise, les énergies marines
renouvelables sont citées par près de 80% des
entreprises comme le principal secteur de
diversification.

Le reste du classement est assez similaire à celui
observé en 2008-2012. Les secteurs de la défense
et
de
la
construction
navale
arrivent
respectivement en deuxième et troisième position,
très loin derrière les EMR.

Avec des échéances qui se rapprochent (dépôt
cette année des permis pour la construction des
usines sur le port de Cherbourg), le score
d’importance des EMR augmente très
nettement et atteint 2.02, à comparer au score de
1.05 obtenu sur la période 2008-2012.

En savoir plus :
Professionnels du Cotentin : 7 grands projets
industriels à votre porte..., CCI Cherbourg
Cotentin, Janvier 2014

CCI CHERBOURG COTENTIN – Janvier 2014

33
Sur ces trois prochaines années, pour développer ou maintenir votre activité dans le nucléaire,
prévoyez-vous des investissements dans les domaines suivants ?

Autre
Recherche & Développement
Locaux
Capacités de production et équipements
Certification et qualification de l'entreprise
Formation des salariés ou des candidats
externes
0

1

2

Dans quel(s) secteur(s) d'activité, pensez-vous engager ces démarches de diversification ?

Aéronautique
Agroalimentaire
Autre
Construction navale
Défense
Énergies Marines Renouvelables
0

1

2

Source : Enquête sur les sous-traitants de la filière nucléaire, CCICC, 2013
Score d’importance : total des points obtenus en fonction de l’ordre des réponses données

CCI CHERBOURG COTENTIN – Janvier 2014

34
À court et moyen termes, les chantiers qui
s’annoncent dans la filière nucléaire devraient offrir
au
tissu
économique
local d’importantes
perspectives d’activité.




Pour mieux comprendre les enjeux et les
retombées économiques pour les entreprises
locales, nous avons interrogé 5 acteurs de la filière
nucléaire.







M. Aubret, directeur – AREVA La Hague
M. Cairon, directeur des activités en
développement - DCNS Cherbourg
M. Moncomble, chargé de mission
insertion socio-économique – EDF
M. Nestar, sous-préfet, directeur de projet
auprès de la préfète de la Manche, en
charge des grands projets industriels
M. Quaranta, président de la commission
industrie à la CCI Cherbourg Cotentin ACE Endel

INTERVIEW DE M. AUBRET, DIRECTEUR – AREVA LA HAGUE
Quelles sont vos perspectives d’activité pour les prochaines années ?
Nos perspectives pour les prochaines années sont favorables. Pour l’activité de recyclage des combustibles
usés, notre plan de charge sur les trois années à venir s’établit aux alentours de 1 150 à 1 250 tonnes, en
augmentation par rapport aux dernières années. L’activité démantèlement va connaître de son côté une
montée en puissance sensible en 2014 mais surtout en 2015 et 2016 avec un niveau d’activité attendu de
l’ordre de 300 millions d’euros par an.
De manière transverse, les trois années à venir verront la poursuite de mise en place des mesures de sûreté
post-Fukushima et de celles liées à la nouvelle réglementation de l’arrêté INB, avec à la clé des
investissements de plusieurs dizaines de millions d’euros sur la période.
Quelles retombées peut-on en attendre sur l’économie locale et les entreprises sous-traitantes ?
AREVA la Hague est un acteur économique majeur du Cotentin : nous réaliserons en 2014 pour 460 millions
d’euros d’achats, dont 75% auprès des entreprises de la région.
Sur le plan humain, le fonctionnement de notre site, les projets de démantèlement et le plan d’investissement
en matière de sûreté et de pérennité vont générer des besoins de recrutement tant pour les besoins internes
d’AREVA (par mobilité interne ou recrutement d’une centaine de personnes à profil technique par an) que
pour les besoins externes chez nos sous-traitants, avec un risque de tension sur certains métiers spécifiques.
Comment vous prémunissez-vous contre ce risque de tensions sur des métiers clés ?
Sur ce sujet il est primordial d’anticiper et d’avoir des démarches structurées.
Nous avons lancé dès 2005 une démarche de Gestion Prévisionnelle des Emplois et Compétences. Cela
nous a permis d’identifier rapidement un besoin sur des métiers spécifiques à notre activité comme la téléopération ou le travail en boite à gants, dont la formation n’existe pas sur le marché.
Nous avons alors conçu une École des Métiers en interne pour nous assurer de la disponibilité de ces
compétences.
Notre analyse régulière de nos projets et des besoins que nous anticipons nous a plus récemment conduits à
travailler avec l’AISCO en 2009, puis dans un souci de mutualisation de nos ressources à nous associer aux
travaux conduits par la CCI et la MEF. Cette vision trans-filière est d’autant plus importante pour nous que
80% de nos recrutements se font à l’extérieur de la filière nucléaire.
AREVA Nord-Ouest recrute 250 personnes par an dont 100 sur le seul site de la Hague. Nous menons par
ailleurs une politique de formation volontariste. En 2013, nos salariés ont suivi près de 127 000 heures de
formation.

CCI CHERBOURG COTENTIN – Janvier 2014

35
INTERVIEW DE M. CAIRON, DIRECTEUR DES ACTIVITÉS EN DÉVELOPPEMENT - DCNS CHERBOURG
À moyen et long terme, quels sont les grands projets de votre entreprise pouvant impacter de manière
significative la filière nucléaire dans le Cotentin ?
DCNS est engagé dans les prestations historiques d’opérateur industriel de l’exploitation et de la
maintenance des INBS (Installation Nucléaire de Base Secrète) du Homet et Cachin. Certaines opérations de
maintenance, de type contrôle périodique de ces INBS sont en partie sous-traitée localement.
En ce qui concerne l’activité de démantèlement, l’ex sous-marin lanceur d’engins (SNLE) l’Indomptable,
dernier de la série Le Redoutable, doit subir les opérations nécessaires à son démantèlement de niveau 2 en
2014 et 2015. D’autre part, les études pour l’accueil du premier de la série des sous-marins d’attaque de type
Rubis sont également engagées cette année pour un démantèlement de niveau 1, c’est-à-dire le retrait des
combustibles et la vidange des circuits primaires, prévu à l’horizon 2017.
En ce qui concerne le programme Barracuda, le cœur nucléaire du premier de série Suffren sera chargé d’ici
2016. En conséquence, des équipes d’essais puis d’exploitation seront mises en place courant 2014 puis en
2015 pour le démarrage et l’exploitation du Suffren.
Pour le nucléaire civil, DCNS poursuit les activités de chantier à Flamanville 3 pour la pose des gaines GTA
qui entourent les turbines vapeur. DCNS est aussi présent à Olkiluoto en Finlande dans les phases de
chantier. DCNS répond également à des appels d’offre sur le projet EPR UK notamment sur les sas d’accès
aux bâtiments réacteur et ce en partenariat avec un acteur local. Enfin, DCNS se positionne sur ces marchés
en sous-traitant de premier rang ou en partenariat avec les donneurs d’ordre tel qu’AREVA et EDF. Il convient
également de mentionner le projet de DCNS « Flexblue » qui prévoit l’intégration d’un réacteur nucléaire de
petite puissance dans un module immergé. Sur ce projet, nous travaillons à un montage industriel et financier
avec des industriels de référence tels que le CEA, AREVA, EDF et l’ASN. DCNS assurant le pilotage industriel
de ce projet.
Enfin, sur le volet « nucléaire santé », DCNS a la volonté de s’inscrire dans la participation industrielle pour le
projet Archade notamment dans la phase de réalisation des équipements pour l’accélérateur C-400.
Existe-t-il des problématiques particulières liées à votre activité à moyen ou à long terme ?
La principale problématique posée est celle du maintien des compétences notamment dans des métiers très
spécifiques. Il est ainsi nécessaire de maintenir et de renforcer ces compétences et d’accroître nos savoirs
dans la culture de la sûreté indispensable dans notre activité et essentielle en vue de la montée en puissance
du programme Barracuda. Sur certains profils liés notamment à l’activité nucléaire, le recrutement peut
s’avérer compliqué avec un manque de candidats et de disponibilités. Il est ainsi essentiel d’anticiper et de
prévoir un plan de formation en adéquation avec les besoins des industriels du territoire.

CCI CHERBOURG COTENTIN – Janvier 2014

36
INTERVIEW DE M. MONCOMBLE – CHARGÉ DE MISSION INSERTION SOCIO-ÉCONOMIQUE – EDF
À court et moyen terme, quels sont les grands projets prévus par EDF sur le territoire ?
Je répondrai en tant que représentant de l'EDF industriel producteur d'énergie, puisqu'EDF a d'autres enjeux
sur le territoire, en tant que distributeur et commercialisateur. La feuille de route est claire :
 démarrer l'EPR, réussir l'exploitation de cette tête de série
 réaliser le programme de maintenance de Flamanville 1 & 2 devant garantir une production efficiente
en toute sûreté et créer les conditions techniques d'une durée d'exploitation au-delà de 40 ans (le
Grand Carénage)
 renforcer la place de leader d'EDF sur les énergies nouvelles renouvelables.
Avant son démarrage en 2016, l'EPR doit connaître deux années intenses encore de montages suivies d'une
importante phase d'essais. S'agissant d'une tête de série les premiers cycles de production connaîtront des
programmes de surveillance et de travaux générant une activité importante.
Le début des travaux du programme Grand Carénage sur Flamanville 1&2 doit être lancé dès 2015 ; il devrait
être réalisé sur environ 10 ans. Deux visites partielles sont prévues en 2015. Au total, près de 2400 personnes
en cumulé sont attendues sur Fla 1&2, dès 2015. En 2017 et 2018, les visites décennales n°3 des tranches 2
et 1 auront également lieu avec un flux de personnes pouvant dépasser 3000 à 3500 personnes en cumulé.
Le travail collaboratif engagé avec les entreprises locales depuis 2007 doit ainsi se poursuivre sur toute la
période, de nombreuses entreprises ayant un potentiel d'activités basculant progressivement de la
construction aux activités d'exploitation et de maintenance.
Quelles sont les problématiques générées par cette activité ?
L'importance du Projet industriel d'EDF sur le territoire soulève d'évidence de nombreux défis, dus sur le site
de Flamanville notamment, aux coactivités importantes et durables : il s'agit à la fois de construire, de produire
et de réaliser des opérations lourdes de maintenance.
 Gagner le défi de la sécurité et de la qualité qui nécessite la mobilisation des compétences de tous les
acteurs ;
 Adapter les organisations et informer et concerter, pour cela, toutes les parties prenantes ;
 Disposer de la logistique nécessaire pour faciliter un travail industriel de qualité et économiquement
performant, pour accueillir les salariés, les nourrir, les transporter, les héberger et offrir des conditions
de vie répondant aux attendus.
Pour ses besoins propres et pour accompagner ses prestataires, EDF entend maintenir et développer son
travail de partenariats avec les consulaires, le service public de l'emploi, les professions et bien sûr les élus.
À cet égard, le Grand Chantier en cours a permis la création d'un cadre de relations et la finalisation de
l'ensemble des équipements et opérations décidées dans ce cadre, doit faciliter grandement la satisfaction
des besoins.

CCI CHERBOURG COTENTIN – Janvier 2014

37
INTERVIEW DE M. NESTAR – SOUS-PRÉFET, DIRECTEUR DE PROJET
MANCHE, EN CHARGE DES GRANDS PROJETS INDUSTRIELS

AUPRÈS DE LA PRÉFÈTE DE LA

Des perspectives importantes en termes d’activité dans le nucléaire (EPR, grand carénage,
démantèlement de l’usine UP2-400) ont été mises en avant dans cette étude. Avec l’arrivée des
énergies marines renouvelables, quels sont les problèmes qui pourraient se poser en termes
d’emploi ?
Je dois dire en préambule que je me réjouis que le territoire bas-normand et plus singulièrement le Cotentin
puissent avoir de telles perspectives industrielles qui devraient avoir des retombées bénéfiques pour la
montée en qualification de la main d'œuvre et pour l'emploi. En fait, il faut que tous les partenaires en charge
des politiques de l'emploi et de la formation de notre territoire arrivent à bien identifier quantitativement et
qualitativement les besoins en emplois et en compétences des entreprises pour faciliter la mise en œuvre de
leurs projets industriels. Il est vrai que la quasi concomitance de ces projets et l'existence de métiers en
tension (chaudronniers, soudeurs, usineurs et quelques profils spécifiques dans les métiers de la
radioprotection ou de l’ingénierie) incitent à penser que les entreprises pourraient être confrontées à des
difficultés de recrutement dans les années qui viennent.
Quelle stratégie est mise en œuvre pour anticiper ces besoins en main d’œuvre ?
Les réponses à apporter aux besoins en main d’œuvre générés par ces perspectives d’activité s’articulent
autour de deux notions clés : l’anticipation et la coordination. L’anticipation repose sur un dialogue permanent
avec les industriels concernés, pour recenser et analyser leurs besoins en matière d’emplois et de
compétences, ainsi qu’avec l’ensemble des acteurs de la formation et de l’emploi pour y apporter des
réponses adaptées. La coordination entre ces différents acteurs joue également un rôle essentiel pour
favoriser l’accès aux offres d’emplois des entreprises, la mobilité des salariés ou encore prévoir leurs
reclassements éventuels.
En matière d'anticipation et de coordination des acteurs, le territoire du Cotentin dispose de sérieux atouts et
d’une expérience avérée.
En effet, depuis 2007, la mise en place d’un dispositif emploi-formation animé par la Maison de l’Emploi et de
la Formation du Cotentin (MEF) en partenariat avec l’AFPA, Pôle Emploi, EDF et sous l’égide du sous-préfet
coordonnateur Grand Chantier, a démontré son efficacité pour répondre aux besoins de main d’œuvre des
industriels dans le cadre de la construction de l’EPR. Ces partenaires ont acquis une solide expérience en
matière de travail en équipe intégrée et en mode projet. Tant et si bien que les instances de gouvernance
mises en place pour l'EPR afin d'assurer la coordination des acteurs et l'anticipation sont d'ores et déjà mises
en œuvre pour les projets d'énergies marines renouvelables. En effet, la MEF du Cotentin anime déjà les
travaux d'une équipe emploi formation pour les EMR qui regroupe non seulement les institutions publiques en
charge des politiques d'emploi et de formation mais également les industriels désignés pour équiper et gérer
le parc d'éoliennes en mer de Courseulles-Sur-Mer. Le travail d'identification des besoins des industriels se
poursuit dans le cadre cette instance opérationnelle. En outre pour augmenter nos chances de réussir
l'accompagnement RH de ces projets industriels d'énergie marines renouvelables nous avons, dans le cadre
des travaux de la SPL Ouest Normandie Énergies Marines, mis en place un comité technique RH/EMR qui
prépare un plan d'action emploi formation sur 5 ans. Ce plan d'action s’articule autour de 5 axes stratégiques :
l’identification des métiers, la formation (continue ou initiale), l’insertion, le recrutement et la sécurisation des
parcours professionnels.

CCI CHERBOURG COTENTIN – Janvier 2014

38
Il me paraît utile d'insister sur le fait que si l'EPR au regard de l'importance du chantier a bénéficié d'une
labellisation Grand Chantier, cette dernière n'est pas indispensable pour veiller à la coordination des acteurs
quelle que soit l'importance du projet.
Par ailleurs, Une GPEC territoriale, co-animée par la CCI Cherbourg Cotentin et la MEF du Cotentin en
partenariat avec AREVA, DCNS, EDF, Alstom et l’Association Interentreprises des Sous-traitants du Cotentin
(AISCO), est en cours pour assurer une articulation de l’ensemble des dispositifs emploi-formation précités et
les grands projets industriels. Une première phase a permis d’identifier les 4 000 compétences et emplois
nécessaires pour répondre aux besoins en main d’œuvre. Les phases suivantes vont permettre d’organiser un
plan d’action dont les principaux objectifs seront : l’analyse plus fine des besoins et des compétences,
l’identification du potentiel de ressources humaines disponibles sur le territoire, la sensibilisation du grand
public aux opportunités professionnelles du territoire, la valorisation des filières et métiers porteurs dans le
Cotentin ainsi que l’élaboration et la mise en œuvre d’un plan de formation et d’insertion.
La GPECT doit ainsi permettre de fournir des réponses adaptées tant aux demandeurs d’emploi qu’aux
entreprises.

CCI CHERBOURG COTENTIN – Janvier 2014

39
INTERVIEW DE M. QUARANTA – PRÉSIDENT DE LA COMMISSION INDUSTRIE À LA CCI CHERBOURG
COTENTIN - COFELY ENDEL-ACE
D’importantes perspectives d’activité sont annoncées pour les années à venir dans la filière nucléaire.
Qu’est-ce qui est mis en place au niveau local pour coordonner le tissu économique et informer les
entreprises sous-traitantes ?
La CCI a une mission d’information auprès des entreprises locales dans le but de favoriser et de faciliter
l’accès aux marchés pour les PME locales. Dans ce cadre, différentes actions ont été mises en place pour
sensibiliser les entreprises du Cotentin aux opportunités économiques du territoire et plus particulièrement
celles liées à la filière nucléaire. En 2013, une réunion d’information sur le Grand Carénage d’EDF en
partenariat avec Nucleopolis a permis de présenter cette opération et d’aborder les besoins en matière de
travaux et de métiers. En janvier 2014, un dossier détaillant les grands projets industriels du Cotentin a ainsi
été mis en ligne sur le site www.ecotentin.fr. Il permet de donner une vue globale et organisée des
perspectives d’activité et a été réalisé en coordination avec les maîtres d’ouvrage. Sur le démantèlement, des
échanges ont lieu régulièrement entre AREVA et l’Aisco pour mieux appréhender les contraintes et enjeux de
cette opération. Une Gestion Prévisionnelle des Emplois et des Compétences (GPEC), menée avec la MEF
du Cotentin, est également en cours pour anticiper les besoins en main d’œuvre et en compétences du
territoire.
La CCI CC est partie prenante de ces partenariats avec comme objectif principal une meilleure anticipation
des besoins industriels pour permettre à nos entreprises d’être en capacité de répondre et d’accéder à ces
marchés.
Pour répondre aux besoins des donneurs d’ordre en local ou sur les marchés internationaux, quels
éléments peuvent permettre de favoriser les entreprises sous-traitantes ?
Depuis 2005, le comité de coordination EPR Flamanville 3 a mis en place un extranet EPR piloté par la
CCICC. Cet outil permet aux entreprises de suivre l’état d’avancement du chantier et d’assurer une veille sur
les marchés. Des fiches descriptives sur certains lots spécifiques offrent également aux sous-traitants la
possibilité de lancer un appel à candidature. Bref, cet outil est une vraie plateforme d’organisation et de
transmission de l’information entre donneurs d’ordre et sous-traitants.
Nous réfléchissons actuellement à dupliquer ce modèle à d’autres projets industriels comme le Grand
Carénage d’EDF. Il est à noter que sur ce programme nous souhaitons agir pour faciliter l’accès des
entreprises locales aux activités qui vont concerner les CNPE de Paluel, Penly, et Flamanville. En effet, les
opérations à réaliser nécessiteront des effectifs bien supérieurs aux capacités industrielles locales disponibles
autour de ces trois sites. Ces grands arrêts démarrent en 2015 sur Paluel pour se finir en 2019 sur
Flamanville, puis reprendre de 2021 à 2023 sur Penly. Les entreprises de rang 1 sous-traiteront forcément
vers les PME qui peuvent ainsi avoir une visibilité de presque 10 ans sur une partie de leur plan de charge en
Haute et Basse-Normandie, voire plus de dix ans si elles sont prêtes à nouer des partenariats avec les
grandes entreprises et à les accompagner sur d’autres CNPE en France. Cette démarche serait donc
bénéfique à la fois pour EDF, pour les entreprises de rang 1 et pour les PME.
Enfin, sur le marché international, des rencontres entre des entreprises locales et les industriels anglais
concernés par la construction de deux EPR en Angleterre ont déjà eu lieu. Nous allons également proposer
prochainement une réunion d’information et de sensibilisation sur ce projet. Elle doit permettre de présenter
les opportunités de marché pour les entreprises locales et de les conseiller sur les actions à mettre en œuvre
pour pouvoir y accéder. Je pense notamment aux modes de contractualisation anglais, très différents de ceux
que nous connaissons en France, qui ont un fort impact tant sur les qualifications techniques que financiers.
Les aspects réglementaires et sûreté peuvent également être différents de ceux rencontrés en France.

CCI CHERBOURG COTENTIN – Janvier 2014

40
Enfin, il faut aussi rappeler le salon international « WNE » (World Nuclear Exhibition) qui se tiendra du 13 au
16 octobre prochain à Paris. Ce salon sera un outil de promotion important pour valoriser nos compétences
locales et l’ensemble de la filière nucléaire française à l’international.
Les sous-traitants ont-ils des attentes particulières vis-à-vis des grands donneurs d’ordre ?
Pour les sous-traitants, la visibilité est un élément essentiel pour anticiper et se préparer aux marchés. Les
PME ont également besoin de connaître les attentes des donneurs d’ordre en termes de qualifications
d’entreprises : quels sont les agréments et qualifications demandés par les donneurs d’ordre, comment sontils délivrés… Dans ce cadre, si la démarche est le fait des donneurs d’ordre, la CCI CC peut agir en relais et
facilitateur.

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MÉTHODOLOGIE
Démographie :
Pour les données sur les actifs, la source « données harmonisées du recensement » de l’Insee a été utilisée.
Dans le cadre de l'exploitation historique des recensements de la population, les variables qui diffèrent d'un
recensement à l'autre, ont été harmonisées pour pouvoir être comparées. La population active concerne ici le
champ des 25 à 54 ans plutôt que celui des 15 à 64 ans habituellement utilisé. L’année 1962 n’est pas disponible
pour cette donnée.
Établissements inscrits au fichier consulaire :
Les données de cette partie (« 50 ans de grands chantiers » – paragraphe « Moteur de l’activité économique »)
proviennent du fichier consulaire de la Chambre de Commerce et d’Industrie Cherbourg Cotentin. Le nombre
d’inscrits aux élections consulaires par canton de 1970 à 2010 est ainsi pris en compte. La liste des électeurs est
calculée pour chaque catégorie (industries, commerces et services) en fonction du nombre d’établissements et de
salariés ainsi que du montant de la taxe professionnelle versée. Le nombre d’inscrits est donc légèrement
supérieur (environ 10%) au nombre réel d’établissements.
Effectifs salariés Urssaf :
Le champ couvre l’ensemble des cotisants du secteur concurrentiel qui comprend tous les secteurs d’activité
économique sauf les administrations publiques, l’éducation non marchande (établissements d’enseignement
relevant de l’État ou des collectivités locales), la santé non marchande et l’emploi par les ménages de salariés à
domicile.
Pour pouvoir comparer les données sur les 5 grands secteurs (Industrie, Commerce, Autres services, Intérim et
HCR) entre les différents zonages choisis, la classe NAF 78 a été prise en compte pour calculer les effectifs
salariés du secteur de l’intérim.
Enquête auprès des entreprises de la filière nucléaire :
L’enquête a été réalisée par la CCI Cherbourg Cotentin du 18/10/2013 au 06/12/2013 sur support papier et
électronique auprès de 270 établissements pouvant intervenir dans la filière nucléaire. L’identification des
établissements ciblés s’est faite à partir de plusieurs sources : « Étude sectorielle de la filière nucléaire en BasseNormandie » par la Sofred et la DRIRE en 2008, fichier CCICC (type d’activité exercée, proximité des installations
nucléaires, participation à des réunions en lien avec la filière nucléaire, connaissance terrain des conseillers CCI),
liste des adhérents à Nucleopolis, recoupement avec les listes fournisseurs des trois grands donneurs d’ordre.
3 activités nucléaires considérées comme impactant l’économie du territoire, ont permis de définir le périmètre de
la filière :
 Le nucléaire civil, soit les activités en lien avec la production d’électricité d’origine nucléaire, le recyclage
et le stockage des combustibles. Tous les sous-traitants d’AREVA NC, EDF et l’ANDRA sont ainsi
intégrés à la filière nucléaire, de même que les sous-traitants de DCNS pour son activité dans le nucléaire
civil.

CCI CHERBOURG COTENTIN – Janvier 2014

42




Le nucléaire militaire, soit pour le Cotentin les activités liées aux sous-marins nucléaires fabriqués par
DCNS. Sont considérés comme acteurs de la filière nucléaire, les sous-traitants de DCNS travaillant sur
l’intégration et le démantèlement des chaufferies nucléaires des sous-marins.
Le nucléaire santé, soit les activités en lien avec la recherche thérapeutique, la radiothérapie et
l’hadronthérapie et les recherches menées notamment par le GANIL.

Le cœur de la filière nucléaire comprend les entreprises sous-traitantes réunissant les 3 conditions suivantes :
 Pratiquant une activité industrielle ou de service relative à l’ingénierie, la fabrication, l’exploitation et la
maintenance des installations nucléaires
 Ayant une part de marché significative dans ce secteur : sous-traitants supposés de rang 1 ou 2
 Ayant un impact significatif sur l’économie du territoire en termes d’effectifs salariés : au moins 10 salariés
Le questionnaire est découpé en 3 parties :
 L’identité de votre entreprise : pour identifier les acteurs actuels et potentiels de la filière nucléaire
 Votre activité dans le nucléaire : pour évaluer le poids du secteur en termes d’effectifs, de chiffre
d’affaires et d’activité
 L’évolution de votre activité dans le nucléaire : pour estimer les évolutions passées et futures, les
perspectives d’activité dans la filière nucléaire
Un autre questionnaire a été remis aux trois grands donneurs d’ordre (AREVA NC, DCNS et EDF) pour évaluer
leur activité passée (2008-2012) et future (2014-2016).

CCI CHERBOURG COTENTIN – Janvier 2014

43
Analyse réalisée par Pierric Hourçourigaray (CCI Cherbourg Cotentin) en collaboration avec Nucleopolis et la
Maison de l’Emploi et de la Formation (MEF) du Cotentin
Tous nos remerciements à messieurs Aubret, Cairon, Moncomble, Nestar et Quaranta pour leurs réponses à
notre interview, à AREVA NC, EDF et DCNS pour l’aide apportée à l’identification des sous-traitants et à
l’ensemble des entreprises ayant répondu à notre enquête.
Pour toutes informations complémentaires sur cette étude, contactez Pierric Hourçourigaray :
02-33-23-32-15
phourcourigaray@cherbourg-cotentin.cci.fr
Sources : Insee, CCI Cherbourg Cotentin, URSSAF, enquête sur les sous-traitants de la filière nucléaire dans
le Cotentin, enquête auprès des trois donneurs d’ordre de la filière nucléaire dans le Cotentin

Publication de la Chambre de commerce et d’industrie Cherbourg Cotentin, Hôtel Atlantique, boulevard Félix
Amiot, BP 839, 50108 Cherbourg-Octeville Cedex
Directeur de la publication : Jean-Claude Camus

Toutes nos études sont disponibles sur www.ecotentin.fr

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La filière nucléaire est plus que jamais présente sur le territoire et reste l’acteur principal du développement économique du Cotentin

  • 1. LA FILIÈRE NUCLÉAIRE DANS LE COTENTIN Janvier 2014 Sommaire Périmètre de la filière nucléaire dans le Cotentin p2 50 ans de grands chantiers p6 Un tissu économique étroitement lié au nucléaire p16 13 000 salariés pour la filière nucléaire p20 D’importantes perspectives d’activité p29 Méthodologie p42 La filière nucléaire occupe une place prépondérante dans l’activité économique du Cotentin. 50 ans de grands chantiers ont ainsi fortement impacté le territoire ; des croissances démographiques hors normes, des arrivées massives d’actifs et un effet direct sur le développement économique du Cotentin et de ses infrastructures. Au total, ce sont près de 13 000 personnes, soit un salarié sur trois dans le Cotentin, qui travaillent pour une entreprise de la filière nucléaire, répartis à parts quasi égales entre les trois grands donneurs d’ordre (AREVA, EDF et DCNS) et la centaine d’entreprises sous-traitantes. Un tissu économique étroitement lié à sa principale filière, premier employeur du secteur privé, qui dans un contexte de crise a permis au territoire de résister. En 5 ans, de 2008 à 2012, les entreprises sous-traitantes de la filière nucléaire ont ainsi vu leurs effectifs augmenter de 13%, observant pour la majorité d’entre elles une activité en hausse sur cette période. Et les perspectives à court et moyen terme sont nombreuses : mise en service de l’EPR attendue en 2016, lancement du programme grand carénage d’EDF, démantèlement de l’usine UP2-400 d’AREVA La Hague et des chaufferies nucléaires des sous-marins lanceurs d’engins chez DCNS. Autant de projets qui devraient voir l’activité et les effectifs de la filière nucléaire augmenter sur ces 3 prochaines années. Au total, dans les 5 années à venir, plus de 4 000 personnes devraient être recrutées pour répondre aux besoins de la filière nucléaire et de l’arrivée des énergies marines renouvelables. Le Cotentin s’apprête donc à relever de nouveaux défis en termes de recrutement et de maintien des compétences. La filière nucléaire est plus que jamais présente sur le territoire et reste l’acteur principal du développement économique du Cotentin.
  • 2. PÉRIMÈTRE DE LA FILIÈRE NUCLÉAIRE DANS LE COTENTIN La filière nucléaire comprend l’ensemble des activités liées à l’exploitation de réacteurs nucléaires et à l’utilisation de rayonnements ionisants. L’étude du Conseil Économique, Social et Environnemental Régional (CESER) de BasseNormandie, Le nucléaire pour l'énergie et la santé : vers un pôle en Basse-Normandie, recense les différents domaines d’application du nucléaire ; de la production d’énergie à la médecine nucléaire en passant par le secteur militaire, industriel ou encore la culture et le patrimoine… CCI CHERBOURG COTENTIN – Janvier 2014 La présente étude se concentre sur les trois applications les plus courantes et répandues dans le Cotentin et en Basse-Normandie :    L’électronucléaire : production d’énergie, recyclage des combustibles usés et stockage des déchets Le secteur militaire pour la propulsion des sous-marins militaires La médecine nucléaire avec notamment la radiothérapie et l’hadronthérapie 2
  • 3. NUCLÉAIRE CIVIL : L’ÉLECTRONUCLÉAIRE Avec 58 réacteurs, l’électricité d’origine nucléaire représente 74.8% de la production électrique en France en 2012. Selon l’étude de PriceWaterhouseCoopers (PWC) en 2011, Le poids socio-économique de l’électronucléaire en France, la France occupe une place significative au niveau mondial avec des parts de marché élevées dans chacune des activités associées à l’électronucléaire. Dans la phase amont qui regroupe les activités d’exploration de mines, d’enrichissement d’uranium et de fabrication du combustible pour alimenter les centrales, la France se positionne ème au 2 rang mondial en 2010 avec 19% de parts de marché pour AREVA. Au niveau de la construction qui comprend la conception des réacteurs, l’ingénierie et l’installation de la centrale, AREVA se classe en tête au niveau mondial avec 26% des parts de marché. EDF occupe er également le 1 rang pour l’exploitation et la maintenance des centrales nucléaires. Enfin, la France étant l’un des rares pays à posséder les techniques permettant de recycler les combustibles, la notion de parts de marché est peu pertinente pour l’aval qui comprend le retraitement des combustibles usés et la phase de démantèlement des installations nucléaires. Le nombre d’emplois directs liés à l’électronucléaire en France est évalué à 125 000 en 2011 selon l’étude de PWC. Un chiffre qui représente 4% de l’emploi industriel national et qui place l’électronucléaire au même rang que l’aéronautique. Au total, ce sont 410 000 emplois directs, indirects et induits soit 2% de l’emploi total qui sont générés par ce secteur d’activité avec 12.3Mds€ de valeur ajoutée et une contribution de 0.71% au PIB. CCI CHERBOURG COTENTIN – Janvier 2014 Dans le Cotentin, hormis la phase amont, l’ensemble des activités du cycle nucléaire est représenté : la construction avec l’EPR de Flamanville, la production avec les tranches 1 & 2 de la centrale nucléaire de Flamanville et l’aval avec l’usine de recyclage des combustibles usés d’AREVA La Hague et le centre de stockage de l’Andra. DCNS Cherbourg s’est également diversifié dans le nucléaire civil avec un ensemble de prestations dans les domaines de la maîtrise d’œuvre, la réalisation d’équipements classés de sûreté, les services de maintenance et de prolongation de la durée d’exploitation du parc nucléaire ainsi que les opérations de déconstruction. L’entreprise participe à de nombreux projets électronucléaires ; réalisation de sas d’accès à l’enceinte de confinement du réacteur EPR de Flamanville, fabrication de la structure en acier sur laquelle sont maintenus les assemblages de combustible nucléaire de l’EPR de Flamanville, participation au montage de la centrale EPR d’Olkiluoto en Finlande… NUCLÉAIRE MILITAIRE : DCNS CHERBOURG Dans le secteur militaire, DCNS Cherbourg construit des sous-marins équipés d’une propulsion nucléaire. Celle-ci est utilisée afin de garantir à ces bâtiments une très grande autonomie. L’intégration des chaufferies nucléaires des sous-marins et leur démantèlement exigent des compétences spécifiques et un dimensionnement du vaisseau en fonction. Depuis 1899, 103 sous-marins ont été lancés à Cherbourg dont 16 sous-marins à propulsion nucléaire. Au total, ces trois entreprises (AREVA NC, EDF et DCNS) intervenant dans l’électronucléaire et le militaire totalisent plus de 6 500 emplois dans le Cotentin. 3
  • 4. NUCLÉAIRE SANTÉ : UNE COMPÉTENCE BAS- NORMANDE La médecine nucléaire repose sur l’utilisation de rayonnements à des fins diagnostiques ou thérapeutiques. De nombreuses techniques (radiothérapie, imagerie nucléaire, scintigraphie…) sont ainsi employées pour le diagnostic et le traitement des tumeurs cancéreuses. Le pôle nucléaire santé est principalement concentré sur l’agglomération caennaise avec deux établissements de soins référents en cancérologie, le CHU de Caen et le Centre de Lutte Contre le Cancer François Baclesse. A ces deux centres disposant d’équipements en radiothérapie s’ajoute le Centre d'Imagerie Cérébrale et de Recherches en Neurosciences (CYCERON) qui constitue un ensemble unique de laboratoires et d’instruments dans le domaine de la médecine nucléaire : cyclotron (accélérateur de particules), laboratoires de radiochimie, de biologie moléculaire, appareils d’imagerie par résonance magnétique à très haut champ… Plusieurs projets d’envergure font de la BasseNormandie le pôle national en matière de nucléaire santé. Le projet Archade vise ainsi à créer un centre européen de recherche et développement en hadronthérapie à Caen. Cette méthode de radiothérapie, très prometteuse, permet notamment de soigner des cancers radiorésistants et inopérables. Elle améliore également l’irradiation des tumeurs sans toucher aux tissus sains et aux organes. Le centre Archade devrait être opérationnel en 2016 pour traiter des patients par protonthérapie, grâce à l’installation ème d’un premier cyclotron de 2 génération, le Proteus One, d’IBA. Parallèlement, un cyclotron nouvelle génération, le C400, capable de générer des protons et des ions carbone sera construit pour une mise en service prévue en 2018. CCI CHERBOURG COTENTIN – Janvier 2014 Si le Cotentin paraît directement moins concerné par la médecine nucléaire, il faut néanmoins souligner que certaines entreprises du territoire, par leurs compétences, leurs équipements et leurs savoir-faire, sont impliquées dans ce domaine. Les trois grands donneurs d’ordre du Cotentin participent ainsi au projet Archade. La Technopole Cherbourg Normandie, la CCI Cherbourg Cotentin et celle de Caen sont également associés pour l’identification des sous-traitants. RECHERCHE & FORMATION En complément aux industries et services présents sur le territoire dans le domaine nucléaire, des structures de formation et des laboratoires de recherche se sont développés en BasseNormandie. Quelques formations phares proposées sur le territoire peuvent notamment être mentionnées : diplômes de sciences et technologies nucléaires à l'ENSICAEN, école d’ingénieurs (Esix) à Cherbourg, École des Applications Militaires de l'Énergie Atomique (EAMEA) de CherbourgOcteville, formations proposées par l'Institut National des Sciences et Techniques Nucléaires (INSTN), par l’AFPA, formations en radioprotection à Caen… Au niveau de la recherche, le Grand Accélérateur National d’Ions Lourds (GANIL) est un équipement commun au Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS) et au Commissariat à l’Énergie Atomique (CEA). Cet outil rare (3 accélérateurs de ce type dans le monde) fait partie des Très Grandes Infrastructures de Recherche (TGIR) du CNRS. Il est destiné à la recherche sur la physique nucléaire et à la connaissance de la structure de l’atome. 4
  • 5. Il existe également d’autres laboratoires spécialisés : le Laboratoire Universitaire de Sciences Appliquées de Cherbourg-Octeville (LUSAC), le Centre de Recherche sur les Ions, les Matériaux et la Photonique (CIMAP) à Caen, le Laboratoire d’Accueil en Radiobiologie avec les Ions Accélérés (LARIA), le Laboratoire de Physique Corpusculaire (LPC)… Au travers de son tissu d’entreprises et de ses formations, la Basse-Normandie et le Cotentin font figure de place forte du nucléaire en France. La filière s’est regroupée sous la bannière Nucleopolis qui fédère les compétences industrielles, de formation et de recherche dans les domaines de l’énergie, de la santé et de la maîtrise des risques. Le nucléaire en Basse-Normandie : Le nucléaire pour l'énergie et la santé : vers un pôle en Basse-Normandie, CESER, 2009 L'avenir de l'industrie en Basse-Normandie, CESER, 2013 http://www.nucleopolis.com/ L’électronucléaire en France : Le poids socio-économique de l’électronucléaire en France, PWC, 2011 Cartographie de la filière nucléaire, CSFN, 2010 Carte des installations nucléaires en Normandie de l’Autorité de sûreté Nucléaire (ASN) Source : Autorité de sûreté nucléaire, 2012 La carte en grand format sur : http://www.asn.fr/L-ASN/ASN-en-region/Division-de-Caen CCI CHERBOURG COTENTIN – Janvier 2014 5
  • 6. 50 ANS DE GRANDS CHANTIERS… Depuis 50 ans, le Cotentin vit au rythme de grands chantiers qui ont composé un tissu économique local fortement industrialisé et particulièrement corrélé à l’activité nucléaire. L’histoire débute en 1961, année du décret déclarant d'utilité publique les travaux de construction d'un second centre de traitement de combustibles usés pour l’extraction du plutonium. Après Marcoule, ouvert en 1958, le site de La Hague est choisi. Ses vents fréquents et ses courants marins favorables à l’évacuation des rejets ainsi que sa structure géologique stable en font un site propice. Les travaux commencent en 1962 pour s’achever en 1966. Année (Début de construction - Mise en service) 1964-1969 1964-1967 1967-1970 1967-1969 1974-1976 1976-1983 Équipement AT1 Atelier pilote destiné au retraitement des combustibles UP2 Unité de production ELAN IIB Atelier destiné à la fabrication de sources radioactives Centre de stockage des déchets radioactifs HAO Atelier haute activité oxyde GANIL En 1964, la construction du Redoutable, premier sous-marin nucléaire lanceur d’engin débute. Son baptême aura lieu 3 ans plus tard en 1967. En 1969, le centre de stockage de la Manche voit le jour, géré depuis 1994 par l’Andra. À la fin des années 1970 et au début des années 1980, deux autres chantiers sont déclarés d’utilité publique : la centrale nucléaire de Flamanville dont les travaux commencent en 1978 et l’extension de l’usine de La Hague en 1981. Enfin, la construction du premier réacteur EPR ème de 3 génération démarre en 2007 sur le site de Flamanville. Site / Exploitant Démantèlement / Grand carénage / Travaux divers La Hague / AREVA Démantèlement terminé en 2001 La Hague / AREVA Démantèlement prévu par décret du 8 novembre 2013 La Hague / AREVA Démantèlement prévu par décret du 8 novembre 2013 La Hague / Andra La Hague / AREVA Démantèlement en cours prévu par décret du 31 juillet 2009 Caen / GIE Ganil 1979-1986 Tranches 1 et 2 de la centrale de Flamanville 1981-1990 UP3 1994 UP2-800 1987 STE-3 UP3 / UP2-800 / STE-3 La Hague / AREVA 2007-2016 EPR de Flamanville Flamanville / EDF Flamanville / EDF Grand carénage prévu dès 2016 Sources : Nucleopolis / Sites Web des exploitants CCI CHERBOURG COTENTIN – Janvier 2014 6
  • 7. L’ORIGINE D’UNE DÉMOGRAPHIQUE À Si sur cette même période, la population française a augmenté de manière significative, c’est sans commune mesure avec les taux affichés sur ces 3 cantons. En France métropolitaine, entre 1962 et 2010, la population croît de 35.2%, 34.3% en Province, 22% en Basse-Normandie et 11.6% dans la Manche. LARGE CROISSANCE L’implantation des grandes installations nucléaires sur les cantons de Beaumont-Hague et des Pieux a eu un impact direct sur l’évolution du nombre d’habitants dans ces deux zones. Entre 1962 et 2010, la population du canton de BeaumontHague a doublé passant de 5 431 habitants à 11 931. Celle du canton des Pieux affiche une augmentation de plus de 60% ; 8 476 habitants en 1962 contre 13 645 en 2010. Le canton d’Equeurdreville-Hainneville, proche des installations de La Hague, enregistre une hausse comparable à celle des Pieux, 63.6%. Ces chiffres confrontés au phénomène d’urbanisation (dépeuplement des communes rurales au profit des villes) démontrent l’impact considérable des grands chantiers sur la croissance démographique locale. Evolution des populations de 1962 à 2010 comparée aux grands chantiers du nucléaire dans le Cotentin (Indice base 100 en 1962) 2007 : Début du chantier de l'EPR de Flamanville 220 200 180 160 140 Canton de BeaumontHague Canton des Pieux Canton d'EqueurdrevilleHainneville Arrondissement de Cherbourg France-Métropolitaine 1979 & 1981 : - Début de la construction de la centrale nucléaire de Flamanville - Extension de l'usine de La Hague 1967 & 1969 : - Mise en service de l'usine de la Hague - Création du centre de stockage de la Manche 120 100 80 1962 1968 1975 1982 1990 1999 2010 Source : INSEE - Recensement de la population, Dénombrement. CCI CHERBOURG COTENTIN – Janvier 2014 7
  • 8. L’évolution de la population est portée par les actifs, venus travailler en nombre sur les grands chantiers nucléaires. Les taux de croissance sont importants, marqués par les différentes phases de chantier et d’exploitation des installations nucléaires locales. Ainsi, le nombre d’actifs augmente fortement de 1982 à 1990 lors de la construction de la centrale de Flamanville et l’extension de l’usine de La Hague. Cette tendance est également observée au niveau national mais de manière moins marquée que dans le Cotentin. En effet, de 1968 à 2010, la population active a augmenté significativement en France avec l’arrivée des générations du baby-boom et le développement de l’activité féminine. Selon les 1 données harmonisées de l’Insee , la population active des 25 à 54 ans représentait 25% de la population totale en 1968 contre 35.7% en 2010. Avec la tertiarisation de l’économie, la structure par catégorie socioprofessionnelle a également été modifiée ; le nombre d’agriculteurs a ainsi nettement diminué. Dans le même temps les cadres, professions intermédiaires et employés affichent une forte hausse. Evolution des populations actives de 1968 à 2010 comparée aux grands chantiers du nucléaire dans le Cotentin (Indice base 100 en 1968) 2007 : Début du chantier de l'EPR de Flamanville 330 Canton de BeaumontHague Canton des Pieux 280 1979 & 1981 : - Début de la construction de la centrale nucléaire de Flamanville - Extension de l'usine de La Hague Canton d'EqueurdrevilleHainneville Arrondissement de Cherbourg 230 France-Métropolitaine 180 130 80 1968 1975 1982 1990 1999 2010 Source : INSEE - Recensement de la population, Exploitation complémentaire Données harmonisées : Population des 25 à 54 ans par catégorie socioprofessionnelle 1 Données harmonisées de l’Insee : dans le cadre de l'exploitation historique des recensements de la population, les variables qui diffèrent d'un recensement à l'autre, ont été harmonisées pour pouvoir être comparées. La population active concerne ici le champ des 25 à 54 ans plutôt que celui des 15 à 64 ans habituellement utilisé. L’année 1962 n’est pas disponible pour cette donnée. CCI CHERBOURG COTENTIN – Janvier 2014 8
  • 9. Dans le Cotentin et plus particulièrement sur les cantons de Beaumont-Hague, des Pieux et d’Équeurdreville-Hainneville, la représentation des différentes catégories socioprofessionnelles est étroitement liée à l’activité nucléaire. Très peu représentés en 1968, les cadres et professions intellectuelles supérieures, les professions intermédiaires et les employés connaissent un essor remarquable.     Le tableau suivant présente les principales évolutions de la population active par catégorie socio-professionnelle, selon les données harmonisées de l’Insee pour la population active de 25 à 54 ans. En fonction de chaque période du recensement et des événements clés liés au nucléaire, des indications permettent d’évaluer l’impact de la filière nucléaire sur les actifs des cantons de Beaumont-Hague, des Pieux et d’Equeurdreville-Hainneville. Les évolutions observées sur ces 3 cantons sont significatives comparativement à celles enregistrées en France Métropolitaine et traduisent l’influence du nucléaire sur le territoire. Période 1968-1975 : Mise en service de l’usine de la Hague  Le canton de Beaumont-Hague s’équipe (nouveaux commerces et services) : il attire des cadres et des techniciens pour l’exploitation de l’usine Période 1975-1982 : Début de la construction de la centrale de Flamanville  Les ouvriers et les employés affluent sur le canton des Pieux  La Hague prépare son extension, le nombre d’ouvriers est également en hausse Période 1982-1990 : Période faste pour le nucléaire dans le Cotentin (2 grands chantiers en cours et mise en service en 1986 de la centrale de Flamanville) CCI CHERBOURG COTENTIN – Janvier 2014  Les ouvriers sont mobilisés sur la Hague Les recrutements de cadres, de professions intermédiaires et d’employés augmentent dans la Hague Même constat avec une croissance plus importante pour Les Pieux avec la mise en service de la centrale en 1986. Les commerces et services augmentent sur le canton des Pieux Le canton d’Équeurdreville-Hainneville voit arriver en nombre des populations de cadres, professions intermédiaires et employés venus travailler sur La Hague ou pour les entreprises sous-traitantes installées sur le canton Les augmentations observées sur ces 3 cantons sont manifestes : la population active enregistre une hausse de 75% sur les cantons de Beaumont-Hague et d’Équeurdreville-Hainneville, de près de 40% sur les Pieux Période 1990-1999 : Phase plus calme sur le plan des chantiers  Les cadres, professions intermédiaires et employés affichent néanmoins une hausse encore prononcée pour l’exploitation des deux usines Période 1999-2010 : Début de la construction de l’EPR de Flamanville en 2007  Hausse du nombre d’ouvriers sur le canton des Pieux  Le nombre de cadres double. Ils sont notamment appelés pour la phase d’ingénierie  La population active des 25 à 54 ans augmente de 25% sur ce canton, à comparer aux 3% enregistrés en France métropolitaine. La part des actifs de 25 à 54 ans passe ainsi de 23.4% en 1968 à 41.3% en 2010 dans le canton de Beaumont-Hague, de 23.6% à 39.6% sur le canton des Pieux et de 20.4% à 37.4% sur Équeurdreville-Hainneville. 9
  • 10. Période Contexte  1968-1975   1975-1982  Chiffres-clés 1967 : Mise en service de l'usine AREVA La Hague 1969 : Mise en service du centre de stockage des déchets de la Manche Canton de Beaumont-Hague :  La population active des artisans commerçants et chefs d’entreprise augmente de 50%. Les CSP cadres et professions intermédiaires doublent 1979 : Début de la construction de la centrale de Flamanville 1981 : Validation des travaux d'extension de l'usine de la Hague Canton des Pieux :  Le nombre d’ouvriers double  Le nombre d’employés triple Canton de Beaumont-Hague :  Hausse de plus de 60% du nombre d’ouvriers Période faste :  Construction en cours de la centrale de Flamanville et extension de l’usine de la Hague Canton de Beaumont-Hague :  Toujours un nombre important d’ouvriers : hausse de 60%  Montée en puissance des cadres, professions intermédiaires et employés Canton des Pieux :  Le nombre d’artisans, commerçants et chefs d’entreprise double  Même constat que la Hague pour les autres CSP Canton d’Equeurdreville-Hainneville :  Montée en puissance de la population active, +76%, toutes CSP confondues. Seul le nombre d’agriculteur baisse 1990-1999 1990 : Mise en service de l’UP3 1994 : Mise en service de l’UP2-800 Canton des Pieux et de Beaumont-Hague :  Hausse modérée des cadres, professions intermédiaires et employés, augmentation plus importante sur les Pieux  Baisse des ouvriers 1999-2010 2007 : Début de la construction de l’EPR de Flamanville 1982-1990   Source : INSEE - Recensement de la population, Exploitation complémentaire Données harmonisées : Population des 25 à 54 ans par catégorie socioprofessionnelle Le nombre de cadres double Hausse de 20% du nombre d’ouvriers Données France   Légère hausse des artisans commerçants Hausse comprise entre 40 et 60% pour les cadres et professions intermédiaires   Stabilité du nombre d’ouvriers Hausse de 20% des employés  Augmentation de 4,8% pour les artisans, commerçants et chefs d’entreprise, 5,3% pour les ouvriers et de 36 à 58% pour les autres CSP hors agriculteurs  Constat similaire pour les cadres, professions intermédiaires et employés. Hausse néanmoins moins marquée   Hausse de 30% des cadres Baisse des ouvriers
  • 11. MOTEUR DE L’ACTIVITÉ ÉCONOMIQUE Les grands chantiers de la Hague et de Flamanville ont profondément modifié la physionomie des territoires. Des terres vierges de toute activité, agricoles ou rurales ont laissé place à de vastes zones industrielles. Pour répondre à une population en augmentation, une nouvelle offre de commerces et de services s’est développée dans les bourgs et les villages environnants. Enfin, les infrastructures de transport ont évolué pour faciliter les trajets quotidiens de plusieurs milliers de salariés. Le graphique ci-dessous représente les évolutions du nombre d’inscrits aux élections consulaires de la Chambre de Commerce et d’Industrie Cherbourg Cotentin. La liste des électeurs est calculée pour chaque catégorie (industries, commerces et services) en fonction du nombre d’établissements et de salariés ainsi que du montant de la taxe professionnelle versée. Le nombre d’inscrits est donc légèrement supérieur (environ 10%) au nombre réel d’établissements. À la lecture de ce graphique, le premier constat est l’importante augmentation du nombre d’électeurs sur le canton de Beaumont-Hague qui a plus que doublé entre 1970 et 2010, passant de 122 à 310 inscrits. La courbe ascendante du nombre d’entreprises installées depuis 40 ans sur ce territoire illustre l’essor économique de cette zone dû en majeure partie à l’implantation de l’usine de La Hague. Les hausses du nombre d’inscrits et de ce fait d’entreprises sont constatées sur les autres territoires. De 190 électeurs en 1970, le canton des Pieux passe à 309 en 2010, soit une ème augmentation de 61%. C’est la 3 plus forte hausse constatée sur cette période dans le Cotentin derrière les cantons de Beaumont-Hague et de Tourlaville qui a profité de l’essor de ses zones d’entreprises. Sur ces 3 cantons, l’augmentation du nombre d’établissements a été principalement portée par les secteurs de l’industrie et des services. Evolution du nombre d'établissement inscrits aux élections consulaires de la CCI Cherbourg Cotentin de 1970 à 2010 (Base 100 en 1970) 260 Canton Beaumont-Hague 240 Canton Les Pieux 220 Canton Equeurdreville 200 Cotentin 180 160 140 120 100 80 1970 1976 1982 1988 1994 2000 2005 2010 Source : Fichier consulaire – Entreprises inscrites au Registre du Commerce des Sociétés – Nombre d’inscrits aux élections consulaires CCI CHERBOURG COTENTIN – Janvier 2014 11
  • 12. Le secteur nucléaire a ainsi participé de manière indirecte à l’essor économique des territoires touchés par les grands chantiers. Néanmoins, la progression des commerces et des services aux particuliers dans ces zones n’est pas proportionnelle à l’évolution du nombre d’habitants. Le canton de Beaumont-Hague reste ainsi l’un des moins fournis du Cotentin en nombre de commerces et de services aux particuliers par habitants, selon la Base Permanente des Équipements (BPE) de l’Insee. Son taux d’équipement dans ces deux domaines est également en-deçà de la moyenne de l’arrondissement de Cherbourg. Les raisons sont difficilement identifiables mais il convient de noter que le canton disposait d’un maillage commercial très faible avant l’arrivée du nucléaire et que les grandes entreprises implantées sur ce territoire proposent un large panel de services (restaurants d’entreprise, conciergerie, importants comités d’entreprise…). Le canton des Pieux semble moins affecté avec un taux d’équipements proche de la moyenne de l’arrondissement de Cherbourg. La filière nucléaire a également profité aux territoires en matière d’infrastructures et ce particulièrement au niveau du transport. Les aménagements pour faire transiter chaque jour des milliers d’employés sont nombreux (voir cartes pages suivantes). De la déviation de Beaumont-Hague en passant par l’élargissement à 3 voies de la CD 901 à l’accès à l’EPR de Flamanville, la carte routière a fortement évolué sur ces zones. Les travaux ont également touché d’autres secteurs tels que l’agglomération cherbourgeoise, avec l’aménagement du boulevard de la mer sur la CD 901 entre Cherbourg et Querqueville. Le contournement Sud-Ouest de Cherbourg est toujours à l’étude et doit notamment permettre de faciliter l’accès à l’usine AREVA La Hague. DE NOMBREUX ÉQUIPEMENTS DE SPORTS ET DE LOISIRS Les taux d’équipement des cantons des Pieux et de Beaumont-Hague dans le domaine des sports et des loisirs sont les plus élevés dans le Cotentin ; un taux de 5.1 pour 1 000 habitants sur Beaumont-Hague, 4.1 pour Les Pieux contre 2.5 pour l’ensemble du Cotentin, 3.1 pour la Manche et 2.6 pour la France Métropolitaine. Les taxes foncières et professionnelles reversées par les grandes industries du nucléaire ont ainsi permis aux intercommunalités de développer un équipement rarement constaté sur des territoires de cette taille. Les deux cantons possèdent chacun une piscine, une salle de spectacle (celle de Beaumont-Hague est en cours de construction), une école de musique pour la communauté de commune des Pieux, des salles multisports, courts de tennis… Les infrastructures touristiques sont également nombreuses : le planétarium Ludiver à Tonneville, le Manoir du Tourp à Omonville-La-Rogue, un circuit de karting, un office de tourisme intercommunal… CCI CHERBOURG COTENTIN – Janvier 2014 12
  • 13. Comparaison de deux vues aériennes du site d’AREVA La Hague en 1947 et 2007 Comparaison de deux vues aériennes de la commune de Beaumont-Hague en 1947 et 2007 Source : Institut national de l’information géographique et forestière CCI CHERBOURG COTENTIN – Janvier 2014 13
  • 14. Comparaison de deux vues aériennes du site de la centrale nucléaire de Flamanville en 1976 et 2007 Comparaison de deux vues aériennes de la commune des Pieux en 1978 et 2007 Source : Institut national de l’information géographique et forestière CCI CHERBOURG COTENTIN – Janvier 2014 14
  • 15. Principaux aménagements routiers réalisés en partie pour favoriser l’accès aux installations nucléaires du Cotentin CCI CHERBOURG COTENTIN – Janvier 2014 15
  • 16. UN TISSU ÉCONOMIQUE ÉTROITEMENT LIÉ AU NUCLÉAIRE Le secteur du nucléaire est difficile à appréhender de manière statistique tant les activités représentées dans cette filière sont diverses et variées. Au sein d’un même secteur d’activité un établissement peut être concerné ou non par cette filière. Ainsi, deux entreprises de chaudronnerie classées sous le même code par l’Insee ne seront pas nécessairement affiliées au secteur nucléaire. Il en est de même pour de nombreuses branches : construction, mécanique, électronique, ingénierie… Néanmoins, quelques éléments de contexte permettent d’établir la forte relation du territoire avec l’activité nucléaire. PLUS D’INDUSTRIE ICI QU’AILLEURS Selon les chiffres de l’Urssaf en 2012, près de 28% des salariés du secteur privé du Cotentin travaillent dans l’industrie. Une part nettement supérieure au taux national qui affiche 18%. En y ajoutant les effectifs du BTP et de l’intérim, branches régulièrement sollicitées dans les activités industrielles, ces trois secteurs totalisent plus de 40% des emplois salariés du territoire. La part de l’industrie est majorée sur les cantons de Beaumont-Hague et des Pieux où elle atteint les 2/3 des effectifs salariés pour le premier et la moitié pour le second. PLUS DE 20% DES SALARIÉS DU COTENTIN À PROXIMITÉ DES INSTALLATIONS NUCLÉAIRES Les cantons de Beaumont-Hague et des Pieux représentent 23.2% des salariés du secteur privé de l’arrondissement de Cherbourg. Avec plus de 7 000 emplois, le canton de BeaumontHague se classe ainsi en deuxième position derrière Cherbourg et son agglomération. En comptant Équeurdreville-Hainneville, ces trois cantons totalisent près de 15 000 emplois, soit le tiers des effectifs salariés du Cotentin. Le canton de Beaumont-Hague présente également la singularité d’accueillir un nombre de salariés particulièrement important comparé à sa population : 7 000 salariés pour 11 931 habitants. En considérant que tous les salariés résident sur le canton, ils représenteraient près de 60% de la population. Un taux considérable lié à la densité du site d’AREVA la Hague qui représente 3km² sur les 7.9km² du canton. Répartition des effectifs salariés par grands secteurs d'activité 100% 90% 80% 70% 60% 50% 40% 30% 20% 10% 0% Intérim HCR BTP Industrie Commerce Autres services Source : Urssaf, secteur marchand, effectifs à fin 2012 CCI CHERBOURG COTENTIN – Janvier 2014 16
  • 17. Répartition des effectifs salariés du secteur marchand par cantons en 2012 Source : Urssaf Aux côtés des activités industrielles, le secteur des services est également concerné par la filière. L’arrondissement de Cherbourg concentre ainsi un nombre important d’emplois liés à l’ingénierie, au nettoyage industriel et à la gestion des déchets, des secteurs directement impliqués dans la filière. CCI CHERBOURG COTENTIN – Janvier 2014 De même, la liste des principaux établissements du BTP dans le Cotentin confirme une sous-traitance marquée du secteur à la filière nucléaire. Parmi les 15 principales entreprises du BTP, dix ont été identifiées comme ayant une part de leur activité dans le nucléaire. 17
  • 18. Le graphique ci-dessous illustre bien les spécificités locales. La part des effectifs salariés dans le secteur de l’énergie est ainsi deux fois plus importante dans le Cotentin que celle observée en France Métropolitaine. Même constat sur la fabrication de matériel de transport portée par DCNS. L’indice de spécificité est également supérieur sur la fabrication d’autres produits industriels où l’on retrouve de nombreux sous-traitants du nucléaire. Enfin, sur les activités spécialisées, scientifiques et techniques, les services administratifs et de soutien, l’indice de spécificité sur le Cotentin est trois fois plus élevé qu’en France en ne conservant que la branche des activités d’architecture, d’ingénierie, de contrôle et d’analyses techniques très liée au nucléaire. En savoir plus : Le BTP dans le Cotentin, Octobre 2013 Les services aux entreprises dans le Cotentin, Avril 2012 Les entreprises de la filière TIC dans le Cotentin, Juin 2011 Indice de spécificité par activité de l'arrondissement de Cherbourg par rapport à la France métropolitaine Agriculture, sylviculture et pêche Ind. Extract., energie, eau, Autres activités de services gestion déchets, dépollution Administration publ., Fabric. denrées aliment., enseignemnt, santé humaine boissons et prdts à base de & action sociale tabac Act. spécial., scient. & techn. & act. de svices admin. & soutien Cokéfaction et raffinage Fabric. équipmnts élec., électroniq., informatiq. ; fab. machines Activités immobilières Activités financières et d'assurance Fabrication de matériels de transport Fabrication d'autres produits industriels Information et communication Hébergement et restauration Transports et entreposage Construction Commerce ; réparation d'autos. motos. Base 100 : France métropolitaine Cotentin Source : Urssaf 2012, selon la nomenclature agrégée de l’Insee, NA 17 L’indice de spécificité permet d’apprécier la spécificité des activités économiques d’une zone en comparant une proportion sur le territoire d’études (ici la part des effectifs salariés par secteur d’activité) à cette même proportion sur un territoire de référence. CCI CHERBOURG COTENTIN – Janvier 2014 18
  • 19.  UN SECTEUR QUI RÉSISTE À LA CRISE Dans une période 2007-2012 marquée par la crise économique, le chômage a augmenté de manière significative sur l’ensemble du territoire national. èmes Entre les 4 trimestres 2007 et 2012, le taux de chômage est ainsi en hausse de 2.6 points sur la France Métropolitaine, de 2.7 points en BasseNormandie et de 2 points dans la Manche. Le Cotentin n’a pas été épargné mais affiche une augmentation beaucoup plus modérée que les autres zones avec 1.7 points.   Les activités de services aux entreprises : plus de 600 emplois, principalement issus de la branche ingénierie et études techniques La fabrication de matériels de transport avec DCNS : environ 400 emplois La fabrication d’autres produits industriels : environ 200 emplois créés à mettre à l’actif d’AREVA NC Seule une autre activité enregistre une hausse significative (supérieure à 200) de ses effectifs salariés, le domaine de la santé soutenu par l’hébergement médicalisé et social. Cette résistance face à la conjoncture actuelle qui a particulièrement touché le monde industriel s’explique par la spécifié économique du territoire qui repose en grande partie sur sa filière nucléaire. Les évolutions de population, la représentation des différents secteurs d’activité et les indicateurs de conjoncture attestent d’une certaine monoindustrialisation du Cotentin et de la dépendance du territoire au nucléaire, son principal secteur d’activité. Selon les chiffres de l’Urssaf, les activités ayant le plus contribué à la création d’emploi dans l’arrondissement de Cherbourg entre 2007 et 2012 sont liées au secteur nucléaire :  Le secteur de l’énergie porté par l’EPR : près de 500 emplois créés entre fin 2007 et fin 2012 En savoir plus : Notes de conjoncture sur ecotentin.fr Evolution des effectifs salariés entre 2007 et 2012 par secteurs et par zones géographiques 20% 10% 0% -10% Arrondissement Cherbourg -20% Manche Basse-Normandie -30% France -40% Autres services BTP Commerce HCR Industrie Intérim Tous secteurs Source : Urssaf 2012, secteur marchand BTP = Bâtiment Travaux Publics / HCR = Hôtels Cafés Restaurants CCI CHERBOURG COTENTIN – Janvier 2014 19
  • 20. 13 000 SALARIÉS POUR LA FILIÈRE NUCLÉAIRE UNE ENQUÊTE POUR PRÉCISER LE POIDS DE LA FILIÈRE La CCI Cherbourg Cotentin (CCICC) en partenariat avec la Maison de l’Emploi et de la Formation (MEF) du Cotentin, de Nucleopolis et des 3 grands donneurs d’ordre sur le territoire (AREVA NC, DCNS et EDF) a réalisé une enquête auprès de 270 entreprises du Cotentin reconnues comme pouvant intervenir dans la filière nucléaire. Plusieurs critères ont été définis pour la réalisation du panel : type d’activité exercé, proximité des installations nucléaires, participation à des réunions en lien avec le secteur concerné, recoupement avec les listes de fournisseurs des trois grands donneurs d’ordre, connaissance terrain des conseillers CCICC, etc… Parmi ce panel, environ 25% des entreprises ont été identifiées comme appartenant au cœur de la filière nucléaire et réunissant les 3 conditions suivantes (voir partie méthodologie) :  Pratiquant une activité industrielle ou de service relative à l’ingénierie, la fabrication, l’exploitation et la maintenance des installations nucléaires  Ayant une part de marché significative dans ce secteur  Ayant un impact significatif sur l’économie du territoire en termes d’effectifs salariés Au total, 111 réponses à cette enquête ont été enregistrées, soit plus de 40% des entreprises interrogées. Le cœur de la filière nucléaire est massivement représenté puisque près de 80% des établissements correspondant aux critères énoncés ci-dessus ont répondu. Au niveau des effectifs salariés, près de 90% des établissements cœur de filière comptant plus de 100 salariés ont participé à cette enquête. Le nombre de réponses et la représentativité du panel permettent ainsi de préciser le poids économique de la filière nucléaire dans le Cotentin. Enfin, cette enquête a porté sur trois thèmes majeurs (voir partie méthodologie) :  L’identité de l’entreprise (chiffres-clés…)  L’activité dans le nucléaire (domaine d’intervention, chiffre d’affaires local…)  L’évolution de l’activité dans le nucléaire (évolution passée et future des effectifs et de l’activité) CCI CHERBOURG COTENTIN – Janvier 2014 20
  • 21. PREMIER EMPLOYEUR DU SECTEUR PRIVÉ Les grands donneurs d’ordre (AREVA NC, DCNS et EDF) ainsi que la centaine de sous-traitants ayant répondu à l’enquête menée par la CCICC représentent près de 13 000 salariés sur le Cotentin. Un chiffre qui place la filière nucléaire parmi les premiers secteurs d’activité en termes d’effectifs en Basse-Normandie. À titre de comparaison, la filière automobile pèse environ 19 000 emplois en Basse-Normandie, l’agroalimentaire et l’aéronautique comptent respectivement 25 000 et 11 400 salariés à 1 l’échelle de la Normandie . La filière nucléaire est ainsi le premier employeur du secteur privé sur le Cotentin. Près d’un salarié sur 3 travaille pour une entreprise appartenant à ce secteur d’activité. Les effectifs se répartissent de manière quasi égale entre les trois grands donneurs d’ordre (environ 6 500 emplois) et les sous-traitants (environ 6 400 emplois). L’enquête menée a également permis de préciser la part des effectifs affectés à l’activité nucléaire. Sur les 6 400 emplois des entreprises sous-traitantes, environ 70% des effectifs sont ainsi directement associés à cette activité, soit 4 300 emplois. Ce décompte permet une localisation plus fine des salariés et des activités. Néanmoins, l’implantation et le développement des entreprises répondantes étant souvent étroitement liés à la filière nucléaire, le chiffre global de 13 000 salariés apparaît plus pertinent. Enfin, il convient de préciser que les entreprises n’ayant pas répondu et identifiées comme appartenant au cœur de la filière nucléaire totalisent environ un millier de salariés. 1 INDUSTRIES DANS CHERBOURG LA HAGUE, SERVICES SUR La filière nucléaire est concentrée sur deux zones principales : La Hague et l’agglomération cherbourgeoise. Le canton de Beaumont-Hague représente plus de 44% des effectifs de la filière avec une forte densité d’entreprises industrielles. Le canton des Pieux, environ 10% des effectifs principalement chez EDF, compte moins de sous-traitants directement implantés sur le territoire. Ces deux cantons totalisent près des 2/3 des effectifs industriels de la filière. Les entreprises de services et particulièrement celles d’ingénierie sont, quant à elles, rassemblées dans l’agglomération cherbourgeoise et plus particulièrement sur le canton d’Équeurdreville-Hainneville. Celui-ci regroupe ainsi plus de 60% des effectifs des entreprises de services avec notamment AREVA E&P (ancien SGN) ou encore Euriware. Hormis DCNS, l’agglomération cherbourgeoise ne compte que très peu d’entreprises industrielles affectées aux activités nucléaires et concentre principalement des services à l’industrie. Enfin, le secteur de Valognes profite de ses zones d’activité et du terminal ferroviaire AREVA pour accueillir quelques filiales d’AREVA comme AREVA Temis (Anciennement Mécagest et Sogefibre) et AREVA TN (Anciennement TN International, Lemaréchal Célestin et Mainco). AREVA Temis dispose également d’un bâtiment sur le canton de Saint-Sauveur Le Vicomte. La filière automobile en Basse-Normandie, Miriade, 2013 / Les industries agroalimentaires en Normandie - Edition 2013, Chambre d’agriculture de Normandie / La filière aéronautique en Normandie, Insee, 2013 CCI CHERBOURG COTENTIN – Janvier 2014 21
  • 22. Répartition des effectifs salariés de la filière nucléaire par cantons en 2012 Source : Enquête sur les sous-traitants de la filière nucléaire, CCICC, 2013 Effectifs cumulés déclarés par les entreprises lors de l’enquête : Donneurs d’ordre (AREVA NC, DCNS et EDF) et sous-traitants CCI CHERBOURG COTENTIN – Janvier 2014 22
  • 23. GRANDES ENTREPRISES ET Ce sont des entreprises qualifiées ; plus de 70% possèdent ainsi une certification qualité, environnementale ou sécurité et la grande majorité dispose de personnels habilités à intervenir en milieu nucléaire. GRANDS GROUPES La présence d’installations nucléaires d’envergure a entraîné l’implantation de grands groupes nationaux et internationaux sur le territoire. La typologie des entreprises de la sous-traitance nucléaire est ainsi très différente de celle habituellement observée sur le territoire. Plus de 80% comptent ainsi au moins 10 salariés et près de 40% ont des effectifs égaux ou supérieurs à 50. Enfin, il convient de noter la part importante (60%) d’entreprises dont l’implantation est directement liée à l’activité nucléaire. Parmi celles-ci, 80% appartiennent à un groupe, 90% comptent au moins 10 salariés et près de la moitié se sont installées dans le Cotentin avant les années 1990, soit avant la fin des principaux grands chantiers antérieurs à l’EPR. Près de 70% appartiennent à un groupe. Les grands noms du secteur de l’énergie sont présents tels AREVA ou EDF mais aussi Vinci, Eiffage, GDF Suez, Cofely Endel, Apave ou des groupes locaux comme Efinor. Enquête sur les entreprises de la filière nucléaire : pourcentage de "Oui" aux questions suivantes Votre implantation est-elle principalement liée à l'activité nucléaire ? Votre établissement appartient-il à un groupe ? Le centre de décision de votre établissement est-il situé localement ? Votre établissement est-il certifié ou labellisé ? 0% 20% 40% 60% 80% 100% Source : Enquête sur les sous-traitants de la filière nucléaire, CCICC, 2013 CCI CHERBOURG COTENTIN – Janvier 2014 23
  • 24. 650 MILLIONS DE CHIFFRE D’AFFAIRES La structure des entreprises de la filière nucléaire (entités importantes majoritairement affiliées à un groupe) leur permet de proposer un panel d’activités assez large. Ainsi, près de 70% des répondants interviennent à plusieurs stades de la filière : ingénierie, fabrication & installation, exploitation & maintenance, démantèlement et autres services (logistique, transport…). A quel(s) stade(s) de la filière, intervenez-vous principalement dans le nucléaire ? Ingénierie 17% 18% Fabrication & Installation 15% 23% Exploitation & maintenance Démantèlement 27% Autres services Sur ces 466M€, 92.8% du chiffre d’affaires est réalisé dans le nucléaire civil, 6.8% dans le nucléaire militaire et seulement 0.4% dans le nucléaire santé. Près de 84.8% du chiffre d’affaires des entreprises dans le nucléaire s’effectue dans le Cotentin, 0.5% en Basse-Normandie, 12% dans d‘autres régions françaises et 2.7% à l’export. Ces chiffres indiquent une concentration de l’activité des sous-traitants dans le nucléaire civil et sur le Cotentin. Si 13% des entreprises interrogées expriment une activité à l’export, leur chiffre d’affaires sur ce secteur reste comparativement très limité (seulement 2.7%). Enfin, environ 2/3 des sous-traitants déclarent une part de leur chiffre d’affaires liée aux donneurs d’ordre comprise entre 50 et 100%. Si ce chiffre inclut les filiales d’AREVA, il marque néanmoins une certaine dépendance des sous-traitants à l’égard des donneurs d’ordre. Quelle est la part de votre chiffre d'affaires liée Quelle est la part de votre chiffre d'affaires liée à l'activité des donneurs du nucléaire dans le à l'activité des donneurs d'ordre du nucléaire dans le Cotentin ? 45% 40% 35% Source : Enquête sur les sous-traitants de la filière nucléaire, CCICC, 2013 30% 25% 20% 15% L’exploitation et la maintenance des installations nucléaires est l’activité la plus représentée devant la fabrication et l’installation. L’ensemble des sous-traitants ayant répondu à notre enquête a réalisé en 2012 un chiffre d’affaires global de 650 millions d’euros. 71% de ce chiffre d’affaires, soit 466M€, est imputable à l’activité nucléaire. CCI CHERBOURG COTENTIN – Janvier 2014 10% 5% 0% Plus de Entre 50 Entre 25 Moins de Aucune 75% et 75% et 50% 25% Source : Enquête sur les sous-traitants de la filière nucléaire, CCICC, 2013 24
  • 25. UNE FILIÈRE QUI SE PORTE BIEN Les statistiques sur l’emploi salarié présentés dans la partie précédente ont permis de quantifier l’influence de la filière nucléaire sur les évolutions des effectifs. Les résultats de l’enquête auprès des sous-traitants confirment ce constat ; si le Cotentin résiste un peu plus qu’ailleurs à la crise, il le doit en grande partie à sa filière nucléaire. Dans un contexte morose où de nombreux secteurs ont vu leur activité diminuer, la filière nucléaire est à contre-courant avec une majorité d’entreprises déclarant une hausse de leur activité sur ces 5 dernières années. Les principales raisons de cette évolution favorable de l’activité sont liées au marché local. En effet, 72% des entreprises ayant signalé une hausse de leur activité citent l’EPR et le marché local hors EPR (activités liées à AREVA NC ou DCNS) comme causes principales de l’augmentation de leur chiffre d’affaires. Quelles sont les raisons de la hausse de votre Quelles sont les raisons de la hausse de votre chiffre d'affaires dans le nucléaire ? chiffre d'affaires dans le nucléaire ? 2 Hausse sur le marché local hors EPR Activité sur le chantier EPR Hausse sur le marché français (hors local) Sur ces 5 dernières années, diriez-vous que votre chiffre d'affaires dans le nucléaire est ? Autre 1 30% Exportation 25% 20% 15% 10% 0 5% 0% En forte En hausse hausse >10% de 1 à 10% Stable En En forte baisse de baisse >-1 à -10% 10% Source : Enquête sur les sous-traitants de la filière nucléaire, CCICC, 2013 56% des entreprises interrogées indiquent ainsi un chiffre d’affaires en hausse entre 2008 et 2012, 26% une stabilité de leur activité et 18% une baisse. CCI CHERBOURG COTENTIN – Janvier 2014 Source : Enquête sur les sous-traitants de la filière nucléaire, CCICC, 2013 Score d’importance : total des points obtenus en fonction de l’ordre des réponses données Après analyse des réponses, c’est la hausse de l’activité sur le marché local hors EPR qui a le plus stimulé les entreprises. Cette raison arrive en tête devant l’activité liée à l’EPR et la hausse sur le marché français (hors Cotentin). 25
  • 26. Ces éléments corroborent les informations fournies par les donneurs d’ordre qui indiquent une augmentation de leur activité sur ces 5 dernières années. AREVA La Hague met ainsi en avant une évolution positive du tonnage de combustibles usés traité chaque année. Il a ainsi augmenté de plus de 25% entre 2008 et 2013 passant de 937 à 1 172 tonnes traitées. En parallèle, AREVA pointe un certain nombre d’événements ayant marqué cette période :  Signature d’un accord-cadre avec EDF sur le recyclage des combustibles usés jusqu’en 2040  En 2009, premier retour des déchets compactés vers les clients étrangers  Mise en service en 2010 du creuset froid, nouvelle technologie de vitrification  Construction en 2013 du nouveau hall d’entreposage des déchets vitrifiés français Ces visites entraînent des arrêts de tranche, un rechargement fragmentaire du combustible, des opérations de contrôle et de maintenance. Les visites décennales durent une centaine de jours et les visites partielles environ 60 jours. Enfin, en 2010, EDF a lancé un important programme d’investissement dénommé OEEI (Obtenir un État Exemplaire des Installations) qui vise une amélioration de la sûreté de ses installations. DCNS a affirmé son positionnement sur le nucléaire civil au travers de 2 contrats sur l’EPR : réalisation du sas d’accès du bâtiment réacteur et des gaines du groupe turbo alternateur. L’établissement de Cherbourg a également contribué aux interventions du groupe DCNS sur les chantiers de l’EPR d’Olkiluoto en Finlande et de Taishan en Chine. Enfin, DCNS travaille à la mise en œuvre d’une unité immergée de production d’énergie nucléaire baptisée Flexblue. CONFRONTÉE À DES DIFFICULTÉS DE RECRUTEMENT Enfin, le volume d’activité lié au démantèlement est passé de 40M€ en 2008 à 133M€ en 2013. Cette montée en puissance fait suite à l’obtention en 2009 du décret autorisant le démantèlement de l’INB 80 (Atelier HAO Haute Activité Oxyde). Trois décrets sont également parus en 2013 pour le démantèlement des INB (Installations Nucléaires de Base) 33, 38 et 47. À noter pour les deux activités de recyclage et de démantèlement, les évaluations complémentaires de sûreté qui ont été menées suite à l’accident de Fukushima. Pour EDF (hors activité liée à l’EPR), la période 2008-2012 a été marquée par 2 visites décennales (examens périodiques de sûreté) qui impliquent de nombreuses interventions sur le réacteur : arrêt du réacteur, rechargement du combustible, maintenance et modifications matériels. 4 visites partielles (2009, 2010, 2012 et 2013) ont également eu lieu. CCI CHERBOURG COTENTIN – Janvier 2014 Conséquence de la hausse d’activité enregistrée par la filière nucléaire ces 5 dernières années, les effectifs des sous-traitants sont en augmentation. 44% des répondants constatent ainsi une hausse de leurs salariés entre 2008 et 2012, 45% une stabilité et seulement 11% une baisse. Selon les informations fournies lors de l’enquête, les effectifs « nucléaires » des soustraitants auraient augmenté de 13.8% passant de 3 832 salariés en 2008 à 4 362 en 2012. Une évolution très significative dans une période de crise économique où le nombre d’emplois a par ailleurs chuté à l’échelle nationale et particulièrement dans le secteur industriel. 46% des entreprises indiquent avoir connu des difficultés à recruter : une proportion importante si l’on compare ce chiffre aux 30% de projets de recrutement jugés difficiles lors de l’enquête des besoins en main d’œuvre menée par Pôle Emploi en 2013 dans le Nord-Cotentin. 26
  • 27. La pénurie de candidats et le profil inadéquat de ceux-ci sont les principales causes liées aux difficultés de recrutement des entreprises interrogées, auxquelles s‘ajoute le manque d’attractivité et d’accessibilité du territoire. Compte tenu des difficultés de recrutement précitées, il n’est pas étonnant de trouver comme premier poste d’investissement la formation des salariés ou des candidats externes. Il convient de noter que 93% des entreprises interrogées ont procédé à un ou plusieurs investissements entre 2008 et 2012. Côté donneurs d’ordre, les effectifs sont restés stables sur ces 5 années. Le maintien des compétences est néanmoins une problématique régulièrement soulevée par ces 3 entreprises. Quelle est la nature particulière des difficultés liées au recrutement Quelle est la nature particulière des difficultés liées au recrutement (période 2008-2012) (Période 2008-2012) Autre Déficit d'image Problèmes liés aux conditions générales de travail Attractivité & accessibilité du territoire Profil inadéquat du candidat Pénurie de candidat 0 1 2 Pour développer ou maintenir votre activité dans le nucléaire, avez-vous procédé à des investissements dans les domaines suivants ? Autre Recherche & Développement Locaux Capacités de production et équipements Certification et qualification de l'entreprise Formation des salariés ou des candidats externes 0 1 2 Source : Enquête sur les sous-traitants de la filière nucléaire, CCICC, 2013 Score d’importance : total des points obtenus en fonction de l’ordre des réponses données CCI CHERBOURG COTENTIN – Janvier 2014 27
  • 28. Enfin, plus de la moitié des sous-traitants ont engagé des démarches de diversification sur la période 2008-2012. L’écart entre chaque secteur de diversification est faible : plus de 60% des répondants ont cité plusieurs secteurs. Les énergies marines renouvelables (EMR) arrivent en tête et sont citées par 45% des entreprises comme le principal secteur de diversification. Viennent ensuite la défense et la construction navale. L’activité « Oil & Gas » (Pétrochimie) est mentionnée à trois reprises dans les observations « Autre ». Sur cette question, la représentativité du panel initial est respectée et ne permet pas de définir un profil type d’entreprises ayant engagé des démarches de diversification. Dans quel(s) secteur(s) avez-vous engagé ces démarches de diversification ? Aéronautique Agroalimentaire Autre Construction navale Défense Énergies Marines Renouvelables 0 1 Source : Enquête sur les sous-traitants de la filière nucléaire, CCICC, 2013 Score d’importance : total des points obtenus en fonction de l’ordre des réponses données CCI CHERBOURG COTENTIN – Janvier 2014 28
  • 29. D’IMPORTANTES PERSPECTIVES D’ACTIVITÉ Certes, la prudence reste de mise dans un contexte économique fluctuant. Cependant, les indicateurs révélés par l’enquête auprès des soustraitants et les nombreux chantiers évoqués par les trois donneurs d’ordre laissent augurer des perspectives d’activité en hausse pour la filière nucléaire. EPR, DÉMANTÈLEMENT ET GRAND CARÉNAGE Si de nombreux sous-traitants (près de 49%) parlent d’une activité stable voire incertaine, seulement 11% envisagent une baisse de leur activité sur les trois prochaines années (20142016). Ce chiffre est à comparer aux 18% de répondants ayant indiqué une diminution de leur chiffre d’affaires sur la période passée de 2008 à 2012. 40% des entreprises prévoient une hausse de leur activité, un chiffre également en retrait compte tenu de l’augmentation des réponses « stable » et « incertain ». Sur les trois prochaines années (2014-2016), anticipez-vous un chiffre d'affaires de votre établissement dans l'activité nucléaire ? 45% 40% 35% 30% 25% 20% 15% 10% 5% 0% En hausse Stable En baisse Incertain Source : Enquête sur les sous-traitants de la filière nucléaire, CCICC, 2013 CCI CHERBOURG COTENTIN – Janvier 2014 Les perspectives d’activité dans le Cotentin sont effectivement nombreuses pour la filière nucléaire. Ces trois prochaines années s’annoncent ainsi chargées pour EDF qui prévoit le début des travaux liés au grand carénage. Ce programme d’investissements doit permettre la prolongation de la durée d’exploitation des centrales nucléaires du parc EDF au-delà de 40 ans et l’intégration des modifications post-Fukushima. À la centrale de Flamanville, le grand carénage devrait monter en puissance dès 2015 avec un pic en 2017 et 2018 où près d’1.4 millions d’heures de travail sont programmées (à comparer aux 400 000 heures nécessaires pour une visite partielle des installations). Deux visites partielles seront d’ailleurs réalisées en 2015. À cette période, environ 2 400 personnes en cumulé sont attendues sur le site de la centrale de Flamanville. Enfin, le programme Partner, rénovation des bâtiments tertiaires du groupe, devrait être également lancé sur cette période. Du côté de l’EPR, si 23.3 millions d’heures de er travail ont déjà été réalisées au 1 novembre 2013, il en reste encore une douzaine de millions à accomplir. Les effectifs sur le chantier (hors EDF) devraient grimper en 2014 pour atteindre environ 2 900 salariés avant d’entamer une baisse progressive à partir de mi-2015. À l’heure actuelle, trois bâtiments sont achevés à 80% (salle des machines, station de pompage, ouvrage de rejets), l'îlot nucléaire (hors bâtiment réacteur) est réalisé entre 40 et 60%, le bâtiment réacteur est à 20% d'avancement. La mise en service industrielle de l’EPR de Flamanville est prévue en 2016. AREVA La Hague n’est pas en reste avec une augmentation de l’activité recyclage des combustibles usés et un plan de charge aux alentours de 1150 à 1250 tonnes traitées chaque année. 29
  • 30. Sur la partie démantèlement, le volume d’activité prévisionnel sera en 2014 de l’ordre de 169M€ et aux alentours de 300M€ à la fois pour 2015 et 2016. Suite à l’obtention des 3 décrets INB 33, 38 et 47, le démantèlement de l’usine UP2-400 devrait monter en puissance. Ces trois années verront également la mise en application des mesures post-Fukushima et de la nouvelle réglementation liée à « l’arrêté INB ». Pour les sous-traitants, c’est ainsi le marché local qui devrait être le principal vecteur de hausse d’activité ; EPR, démantèlement et Grand carénage en tête. Malgré le récent contrat signé par EDF et AREVA pour la construction de deux EPR au RoyaumeUni, le marché international n’arrive qu’en neuvième position. Enfin, DCNS prévoit à partir de 2016 la reprise du démantèlement des chaufferies nucléaires des SNLE (Sous-Marins Lanceurs d’Engins). Quelles sont, selon vous, les principales perspectives de hausse d'activité dans la filière nucléaire sur la période 2014-2016 ? Nucléaire Santé (Marché national) EPR & Centrales (Marché international) Nucléaire Militaire (Marché national) Nucléaire Militaire (Marché local) EPR & Centrales (Marché National) Démantèlement (Marché National) Grand Carénage (Marché National) Grand Carénage (Marché local) Démantèlement ( Marché local) EPR & centrales (Marché local) 0 1 2 Source : Enquête sur les sous-traitants de la filière nucléaire, CCICC, 2013 Score d’importance : total des points obtenus en fonction de l’ordre des réponses données Seules les 10 principales perspectives de hausse d’activité sont présentées. CCI CHERBOURG COTENTIN – Janvier 2014 30
  • 31. DES RECRUTEMENTS EN HAUSSE ET DES DIFFICULTÉS À ANTICIPER 34.5% des sous-traitants interrogés envisagent une augmentation des recrutements sur les 3 prochaines années, 37% une stabilité, 25% sont incertains et seulement 3.5% une baisse. Selon les réponses apportées, les sous-traitants prévoient une fourchette comprise entre 475 et 1130 recrutements sur la période 2014-2016. Sur ces 3 prochaines années, anticipez-vous des recrutements de vos effectifs salariés affectés à l'activité nucléaire ? 40% 35% 30% 25% 20% 15% Les besoins en main d’œuvre sont nombreux et des difficultés sur des métiers déjà en tension sont à prévoir. En effet, plusieurs projets industriels d’envergure sont attendus sur le Cotentin : la poursuite de la construction de l’EPR, le grand carénage, le démantèlement de l’usine UP2-400 d’AREVA La Hague ainsi que les énergies marines renouvelables avec l’éolien offshore et à plus long terme l’hydrolien. 10% 5% 0% En hausse Stables En baisse Incertain Source : Enquête sur les sous-traitants de la filière nucléaire, CCICC, 2013 Quel est le nombre de recrutements envisagés ? 50% 45% 40% 35% 30% 25% 20% 15% 10% 5% 0% De 1 à 4 salariés De 5 à 9 De 10 à 24 De 25 à 49 De 100 à 249 De 1 à 4 salariés De 5 à 9 De 10 à 24 De 25 à 49 De 100 à 249 Source : Enquête sur les sous-traitants de la filière nucléaire, CCICC, 2013 CCI CHERBOURG COTENTIN – Janvier 2014 31
  • 32. Au total, dans les 5 années à venir, plus de 4 000 personnes devraient être recrutées pour répondre à ces différents besoins :  2 000 emplois pour les besoins structurels d’AREVA NC, DCNS et EDF  1 000 emplois pour l’éolien en mer  500 emplois pour les activités de l’EPR et du grand carénage  500 emplois pour le démantèlement de l’usine UP2-400 d’AREVA La Hague Dans ce cadre, les acteurs du développement économique, de la formation et de l’emploi ont décidé, sous le pilotage de la Chambre de Commerce et d’Industrie Cherbourg Cotentin et de la Maison de l’Emploi et de la Formation du Cotentin, de concevoir et d’animer une démarche de gestion prévisionnelle des emplois et des compétences (GPEC) territoriale. Celle-ci se décline en trois volets :    Anticiper : évaluer et qualifier l’offre et la demande de compétences Communiquer : sensibiliser sur les opportunités d’emplois et renforcer l’attractivité du territoire Accompagner : appuyer les entreprises dans leur GPEC, former les actifs et sécuriser les parcours professionnels Le premier volet de cette GPEC a permis en lien avec les donneurs d’ordre de définir un découpage des 4 000 emplois et compétences nécessaires pour le territoire. Une démarche est également en cours auprès des sous-traitants pour préciser ces besoins et les quantifier. AREVA NC, EDF et DCNS ont ainsi fait ressortir des problématiques liées au maintien des compétences et à la transmission du savoirfaire. Ils pointent également des difficultés pour le recrutement de certains profils. CCI CHERBOURG COTENTIN – Janvier 2014 Si les effectifs des trois donneurs d’ordre devraient être stables, les informations fournies par la GPEC (2 000 emplois sur 5 ans) indiquent de nombreux projets d’embauche liés aux perspectives d’activité et aux remplacements des départs en retraite. L’enquête sur les sous-traitants de la filière nucléaire fait également apparaître une large majorité d’entreprises craignant des difficultés de recrutement : plus de 60% des répondants sur la période 2014-2016 contre 46% sur la précédente (2008-2012). Pour faire face à ces difficultés de recrutement, les sous-traitants de la filière nucléaire misent principalement sur la formation, celles des candidats extérieurs et des salariés de l’entreprise. Assez loin derrière ces deux items, le recours à l’intérim et la sous-traitance sont citées. L’emploi de personnes venant de l’étranger est évoqué mais n’est pas une solution prioritaire pour les entreprises interrogées. C’est d’ailleurs dans la formation que se concentre l’essentiel des investissements. Sur les 83% des répondants prévoyant des investissements (10% de non et 7% d’incertains), la formation des salariés ou des candidats externes arrive largement en tête avec un score d’importance plus élevé que sur la période passée, 1.91 contre 1.68 sur 2008-2012. 110 000 recrutements d’ici 2020 en France Le Comité Stratégique de la Filière Nucléaire (CSFN) a fixé un objectif de 110 000 recrutements d’ici 2020 pour la filière nucléaire française. http://www.redressementproductif.gouv.fr/cni/filiere-nucleaire 32
  • 33. Quelles solutions envisagez-vous pour résorber ces difficultés de recrutement ? Autre Différer l'embauche Faire venir des personnes de l'étranger Sous-traiter Recourir à l'intérim Former des salariés déjà présents dans l'entreprise Former des candidats venant de l'extérieur 0 1 2 Source : Enquête sur les sous-traitants de la filière nucléaire, CCICC, 2013 Score d’importance : total des points obtenus en fonction de l’ordre des réponses données Enfin, 44% des entreprises envisagent des démarches de diversification, 19% sont incertaines et 37% ne devraient pas engager de démarches. Sans surprise, les énergies marines renouvelables sont citées par près de 80% des entreprises comme le principal secteur de diversification. Le reste du classement est assez similaire à celui observé en 2008-2012. Les secteurs de la défense et de la construction navale arrivent respectivement en deuxième et troisième position, très loin derrière les EMR. Avec des échéances qui se rapprochent (dépôt cette année des permis pour la construction des usines sur le port de Cherbourg), le score d’importance des EMR augmente très nettement et atteint 2.02, à comparer au score de 1.05 obtenu sur la période 2008-2012. En savoir plus : Professionnels du Cotentin : 7 grands projets industriels à votre porte..., CCI Cherbourg Cotentin, Janvier 2014 CCI CHERBOURG COTENTIN – Janvier 2014 33
  • 34. Sur ces trois prochaines années, pour développer ou maintenir votre activité dans le nucléaire, prévoyez-vous des investissements dans les domaines suivants ? Autre Recherche & Développement Locaux Capacités de production et équipements Certification et qualification de l'entreprise Formation des salariés ou des candidats externes 0 1 2 Dans quel(s) secteur(s) d'activité, pensez-vous engager ces démarches de diversification ? Aéronautique Agroalimentaire Autre Construction navale Défense Énergies Marines Renouvelables 0 1 2 Source : Enquête sur les sous-traitants de la filière nucléaire, CCICC, 2013 Score d’importance : total des points obtenus en fonction de l’ordre des réponses données CCI CHERBOURG COTENTIN – Janvier 2014 34
  • 35. À court et moyen termes, les chantiers qui s’annoncent dans la filière nucléaire devraient offrir au tissu économique local d’importantes perspectives d’activité.   Pour mieux comprendre les enjeux et les retombées économiques pour les entreprises locales, nous avons interrogé 5 acteurs de la filière nucléaire.    M. Aubret, directeur – AREVA La Hague M. Cairon, directeur des activités en développement - DCNS Cherbourg M. Moncomble, chargé de mission insertion socio-économique – EDF M. Nestar, sous-préfet, directeur de projet auprès de la préfète de la Manche, en charge des grands projets industriels M. Quaranta, président de la commission industrie à la CCI Cherbourg Cotentin ACE Endel INTERVIEW DE M. AUBRET, DIRECTEUR – AREVA LA HAGUE Quelles sont vos perspectives d’activité pour les prochaines années ? Nos perspectives pour les prochaines années sont favorables. Pour l’activité de recyclage des combustibles usés, notre plan de charge sur les trois années à venir s’établit aux alentours de 1 150 à 1 250 tonnes, en augmentation par rapport aux dernières années. L’activité démantèlement va connaître de son côté une montée en puissance sensible en 2014 mais surtout en 2015 et 2016 avec un niveau d’activité attendu de l’ordre de 300 millions d’euros par an. De manière transverse, les trois années à venir verront la poursuite de mise en place des mesures de sûreté post-Fukushima et de celles liées à la nouvelle réglementation de l’arrêté INB, avec à la clé des investissements de plusieurs dizaines de millions d’euros sur la période. Quelles retombées peut-on en attendre sur l’économie locale et les entreprises sous-traitantes ? AREVA la Hague est un acteur économique majeur du Cotentin : nous réaliserons en 2014 pour 460 millions d’euros d’achats, dont 75% auprès des entreprises de la région. Sur le plan humain, le fonctionnement de notre site, les projets de démantèlement et le plan d’investissement en matière de sûreté et de pérennité vont générer des besoins de recrutement tant pour les besoins internes d’AREVA (par mobilité interne ou recrutement d’une centaine de personnes à profil technique par an) que pour les besoins externes chez nos sous-traitants, avec un risque de tension sur certains métiers spécifiques. Comment vous prémunissez-vous contre ce risque de tensions sur des métiers clés ? Sur ce sujet il est primordial d’anticiper et d’avoir des démarches structurées. Nous avons lancé dès 2005 une démarche de Gestion Prévisionnelle des Emplois et Compétences. Cela nous a permis d’identifier rapidement un besoin sur des métiers spécifiques à notre activité comme la téléopération ou le travail en boite à gants, dont la formation n’existe pas sur le marché. Nous avons alors conçu une École des Métiers en interne pour nous assurer de la disponibilité de ces compétences. Notre analyse régulière de nos projets et des besoins que nous anticipons nous a plus récemment conduits à travailler avec l’AISCO en 2009, puis dans un souci de mutualisation de nos ressources à nous associer aux travaux conduits par la CCI et la MEF. Cette vision trans-filière est d’autant plus importante pour nous que 80% de nos recrutements se font à l’extérieur de la filière nucléaire. AREVA Nord-Ouest recrute 250 personnes par an dont 100 sur le seul site de la Hague. Nous menons par ailleurs une politique de formation volontariste. En 2013, nos salariés ont suivi près de 127 000 heures de formation. CCI CHERBOURG COTENTIN – Janvier 2014 35
  • 36. INTERVIEW DE M. CAIRON, DIRECTEUR DES ACTIVITÉS EN DÉVELOPPEMENT - DCNS CHERBOURG À moyen et long terme, quels sont les grands projets de votre entreprise pouvant impacter de manière significative la filière nucléaire dans le Cotentin ? DCNS est engagé dans les prestations historiques d’opérateur industriel de l’exploitation et de la maintenance des INBS (Installation Nucléaire de Base Secrète) du Homet et Cachin. Certaines opérations de maintenance, de type contrôle périodique de ces INBS sont en partie sous-traitée localement. En ce qui concerne l’activité de démantèlement, l’ex sous-marin lanceur d’engins (SNLE) l’Indomptable, dernier de la série Le Redoutable, doit subir les opérations nécessaires à son démantèlement de niveau 2 en 2014 et 2015. D’autre part, les études pour l’accueil du premier de la série des sous-marins d’attaque de type Rubis sont également engagées cette année pour un démantèlement de niveau 1, c’est-à-dire le retrait des combustibles et la vidange des circuits primaires, prévu à l’horizon 2017. En ce qui concerne le programme Barracuda, le cœur nucléaire du premier de série Suffren sera chargé d’ici 2016. En conséquence, des équipes d’essais puis d’exploitation seront mises en place courant 2014 puis en 2015 pour le démarrage et l’exploitation du Suffren. Pour le nucléaire civil, DCNS poursuit les activités de chantier à Flamanville 3 pour la pose des gaines GTA qui entourent les turbines vapeur. DCNS est aussi présent à Olkiluoto en Finlande dans les phases de chantier. DCNS répond également à des appels d’offre sur le projet EPR UK notamment sur les sas d’accès aux bâtiments réacteur et ce en partenariat avec un acteur local. Enfin, DCNS se positionne sur ces marchés en sous-traitant de premier rang ou en partenariat avec les donneurs d’ordre tel qu’AREVA et EDF. Il convient également de mentionner le projet de DCNS « Flexblue » qui prévoit l’intégration d’un réacteur nucléaire de petite puissance dans un module immergé. Sur ce projet, nous travaillons à un montage industriel et financier avec des industriels de référence tels que le CEA, AREVA, EDF et l’ASN. DCNS assurant le pilotage industriel de ce projet. Enfin, sur le volet « nucléaire santé », DCNS a la volonté de s’inscrire dans la participation industrielle pour le projet Archade notamment dans la phase de réalisation des équipements pour l’accélérateur C-400. Existe-t-il des problématiques particulières liées à votre activité à moyen ou à long terme ? La principale problématique posée est celle du maintien des compétences notamment dans des métiers très spécifiques. Il est ainsi nécessaire de maintenir et de renforcer ces compétences et d’accroître nos savoirs dans la culture de la sûreté indispensable dans notre activité et essentielle en vue de la montée en puissance du programme Barracuda. Sur certains profils liés notamment à l’activité nucléaire, le recrutement peut s’avérer compliqué avec un manque de candidats et de disponibilités. Il est ainsi essentiel d’anticiper et de prévoir un plan de formation en adéquation avec les besoins des industriels du territoire. CCI CHERBOURG COTENTIN – Janvier 2014 36
  • 37. INTERVIEW DE M. MONCOMBLE – CHARGÉ DE MISSION INSERTION SOCIO-ÉCONOMIQUE – EDF À court et moyen terme, quels sont les grands projets prévus par EDF sur le territoire ? Je répondrai en tant que représentant de l'EDF industriel producteur d'énergie, puisqu'EDF a d'autres enjeux sur le territoire, en tant que distributeur et commercialisateur. La feuille de route est claire :  démarrer l'EPR, réussir l'exploitation de cette tête de série  réaliser le programme de maintenance de Flamanville 1 & 2 devant garantir une production efficiente en toute sûreté et créer les conditions techniques d'une durée d'exploitation au-delà de 40 ans (le Grand Carénage)  renforcer la place de leader d'EDF sur les énergies nouvelles renouvelables. Avant son démarrage en 2016, l'EPR doit connaître deux années intenses encore de montages suivies d'une importante phase d'essais. S'agissant d'une tête de série les premiers cycles de production connaîtront des programmes de surveillance et de travaux générant une activité importante. Le début des travaux du programme Grand Carénage sur Flamanville 1&2 doit être lancé dès 2015 ; il devrait être réalisé sur environ 10 ans. Deux visites partielles sont prévues en 2015. Au total, près de 2400 personnes en cumulé sont attendues sur Fla 1&2, dès 2015. En 2017 et 2018, les visites décennales n°3 des tranches 2 et 1 auront également lieu avec un flux de personnes pouvant dépasser 3000 à 3500 personnes en cumulé. Le travail collaboratif engagé avec les entreprises locales depuis 2007 doit ainsi se poursuivre sur toute la période, de nombreuses entreprises ayant un potentiel d'activités basculant progressivement de la construction aux activités d'exploitation et de maintenance. Quelles sont les problématiques générées par cette activité ? L'importance du Projet industriel d'EDF sur le territoire soulève d'évidence de nombreux défis, dus sur le site de Flamanville notamment, aux coactivités importantes et durables : il s'agit à la fois de construire, de produire et de réaliser des opérations lourdes de maintenance.  Gagner le défi de la sécurité et de la qualité qui nécessite la mobilisation des compétences de tous les acteurs ;  Adapter les organisations et informer et concerter, pour cela, toutes les parties prenantes ;  Disposer de la logistique nécessaire pour faciliter un travail industriel de qualité et économiquement performant, pour accueillir les salariés, les nourrir, les transporter, les héberger et offrir des conditions de vie répondant aux attendus. Pour ses besoins propres et pour accompagner ses prestataires, EDF entend maintenir et développer son travail de partenariats avec les consulaires, le service public de l'emploi, les professions et bien sûr les élus. À cet égard, le Grand Chantier en cours a permis la création d'un cadre de relations et la finalisation de l'ensemble des équipements et opérations décidées dans ce cadre, doit faciliter grandement la satisfaction des besoins. CCI CHERBOURG COTENTIN – Janvier 2014 37
  • 38. INTERVIEW DE M. NESTAR – SOUS-PRÉFET, DIRECTEUR DE PROJET MANCHE, EN CHARGE DES GRANDS PROJETS INDUSTRIELS AUPRÈS DE LA PRÉFÈTE DE LA Des perspectives importantes en termes d’activité dans le nucléaire (EPR, grand carénage, démantèlement de l’usine UP2-400) ont été mises en avant dans cette étude. Avec l’arrivée des énergies marines renouvelables, quels sont les problèmes qui pourraient se poser en termes d’emploi ? Je dois dire en préambule que je me réjouis que le territoire bas-normand et plus singulièrement le Cotentin puissent avoir de telles perspectives industrielles qui devraient avoir des retombées bénéfiques pour la montée en qualification de la main d'œuvre et pour l'emploi. En fait, il faut que tous les partenaires en charge des politiques de l'emploi et de la formation de notre territoire arrivent à bien identifier quantitativement et qualitativement les besoins en emplois et en compétences des entreprises pour faciliter la mise en œuvre de leurs projets industriels. Il est vrai que la quasi concomitance de ces projets et l'existence de métiers en tension (chaudronniers, soudeurs, usineurs et quelques profils spécifiques dans les métiers de la radioprotection ou de l’ingénierie) incitent à penser que les entreprises pourraient être confrontées à des difficultés de recrutement dans les années qui viennent. Quelle stratégie est mise en œuvre pour anticiper ces besoins en main d’œuvre ? Les réponses à apporter aux besoins en main d’œuvre générés par ces perspectives d’activité s’articulent autour de deux notions clés : l’anticipation et la coordination. L’anticipation repose sur un dialogue permanent avec les industriels concernés, pour recenser et analyser leurs besoins en matière d’emplois et de compétences, ainsi qu’avec l’ensemble des acteurs de la formation et de l’emploi pour y apporter des réponses adaptées. La coordination entre ces différents acteurs joue également un rôle essentiel pour favoriser l’accès aux offres d’emplois des entreprises, la mobilité des salariés ou encore prévoir leurs reclassements éventuels. En matière d'anticipation et de coordination des acteurs, le territoire du Cotentin dispose de sérieux atouts et d’une expérience avérée. En effet, depuis 2007, la mise en place d’un dispositif emploi-formation animé par la Maison de l’Emploi et de la Formation du Cotentin (MEF) en partenariat avec l’AFPA, Pôle Emploi, EDF et sous l’égide du sous-préfet coordonnateur Grand Chantier, a démontré son efficacité pour répondre aux besoins de main d’œuvre des industriels dans le cadre de la construction de l’EPR. Ces partenaires ont acquis une solide expérience en matière de travail en équipe intégrée et en mode projet. Tant et si bien que les instances de gouvernance mises en place pour l'EPR afin d'assurer la coordination des acteurs et l'anticipation sont d'ores et déjà mises en œuvre pour les projets d'énergies marines renouvelables. En effet, la MEF du Cotentin anime déjà les travaux d'une équipe emploi formation pour les EMR qui regroupe non seulement les institutions publiques en charge des politiques d'emploi et de formation mais également les industriels désignés pour équiper et gérer le parc d'éoliennes en mer de Courseulles-Sur-Mer. Le travail d'identification des besoins des industriels se poursuit dans le cadre cette instance opérationnelle. En outre pour augmenter nos chances de réussir l'accompagnement RH de ces projets industriels d'énergie marines renouvelables nous avons, dans le cadre des travaux de la SPL Ouest Normandie Énergies Marines, mis en place un comité technique RH/EMR qui prépare un plan d'action emploi formation sur 5 ans. Ce plan d'action s’articule autour de 5 axes stratégiques : l’identification des métiers, la formation (continue ou initiale), l’insertion, le recrutement et la sécurisation des parcours professionnels. CCI CHERBOURG COTENTIN – Janvier 2014 38
  • 39. Il me paraît utile d'insister sur le fait que si l'EPR au regard de l'importance du chantier a bénéficié d'une labellisation Grand Chantier, cette dernière n'est pas indispensable pour veiller à la coordination des acteurs quelle que soit l'importance du projet. Par ailleurs, Une GPEC territoriale, co-animée par la CCI Cherbourg Cotentin et la MEF du Cotentin en partenariat avec AREVA, DCNS, EDF, Alstom et l’Association Interentreprises des Sous-traitants du Cotentin (AISCO), est en cours pour assurer une articulation de l’ensemble des dispositifs emploi-formation précités et les grands projets industriels. Une première phase a permis d’identifier les 4 000 compétences et emplois nécessaires pour répondre aux besoins en main d’œuvre. Les phases suivantes vont permettre d’organiser un plan d’action dont les principaux objectifs seront : l’analyse plus fine des besoins et des compétences, l’identification du potentiel de ressources humaines disponibles sur le territoire, la sensibilisation du grand public aux opportunités professionnelles du territoire, la valorisation des filières et métiers porteurs dans le Cotentin ainsi que l’élaboration et la mise en œuvre d’un plan de formation et d’insertion. La GPECT doit ainsi permettre de fournir des réponses adaptées tant aux demandeurs d’emploi qu’aux entreprises. CCI CHERBOURG COTENTIN – Janvier 2014 39
  • 40. INTERVIEW DE M. QUARANTA – PRÉSIDENT DE LA COMMISSION INDUSTRIE À LA CCI CHERBOURG COTENTIN - COFELY ENDEL-ACE D’importantes perspectives d’activité sont annoncées pour les années à venir dans la filière nucléaire. Qu’est-ce qui est mis en place au niveau local pour coordonner le tissu économique et informer les entreprises sous-traitantes ? La CCI a une mission d’information auprès des entreprises locales dans le but de favoriser et de faciliter l’accès aux marchés pour les PME locales. Dans ce cadre, différentes actions ont été mises en place pour sensibiliser les entreprises du Cotentin aux opportunités économiques du territoire et plus particulièrement celles liées à la filière nucléaire. En 2013, une réunion d’information sur le Grand Carénage d’EDF en partenariat avec Nucleopolis a permis de présenter cette opération et d’aborder les besoins en matière de travaux et de métiers. En janvier 2014, un dossier détaillant les grands projets industriels du Cotentin a ainsi été mis en ligne sur le site www.ecotentin.fr. Il permet de donner une vue globale et organisée des perspectives d’activité et a été réalisé en coordination avec les maîtres d’ouvrage. Sur le démantèlement, des échanges ont lieu régulièrement entre AREVA et l’Aisco pour mieux appréhender les contraintes et enjeux de cette opération. Une Gestion Prévisionnelle des Emplois et des Compétences (GPEC), menée avec la MEF du Cotentin, est également en cours pour anticiper les besoins en main d’œuvre et en compétences du territoire. La CCI CC est partie prenante de ces partenariats avec comme objectif principal une meilleure anticipation des besoins industriels pour permettre à nos entreprises d’être en capacité de répondre et d’accéder à ces marchés. Pour répondre aux besoins des donneurs d’ordre en local ou sur les marchés internationaux, quels éléments peuvent permettre de favoriser les entreprises sous-traitantes ? Depuis 2005, le comité de coordination EPR Flamanville 3 a mis en place un extranet EPR piloté par la CCICC. Cet outil permet aux entreprises de suivre l’état d’avancement du chantier et d’assurer une veille sur les marchés. Des fiches descriptives sur certains lots spécifiques offrent également aux sous-traitants la possibilité de lancer un appel à candidature. Bref, cet outil est une vraie plateforme d’organisation et de transmission de l’information entre donneurs d’ordre et sous-traitants. Nous réfléchissons actuellement à dupliquer ce modèle à d’autres projets industriels comme le Grand Carénage d’EDF. Il est à noter que sur ce programme nous souhaitons agir pour faciliter l’accès des entreprises locales aux activités qui vont concerner les CNPE de Paluel, Penly, et Flamanville. En effet, les opérations à réaliser nécessiteront des effectifs bien supérieurs aux capacités industrielles locales disponibles autour de ces trois sites. Ces grands arrêts démarrent en 2015 sur Paluel pour se finir en 2019 sur Flamanville, puis reprendre de 2021 à 2023 sur Penly. Les entreprises de rang 1 sous-traiteront forcément vers les PME qui peuvent ainsi avoir une visibilité de presque 10 ans sur une partie de leur plan de charge en Haute et Basse-Normandie, voire plus de dix ans si elles sont prêtes à nouer des partenariats avec les grandes entreprises et à les accompagner sur d’autres CNPE en France. Cette démarche serait donc bénéfique à la fois pour EDF, pour les entreprises de rang 1 et pour les PME. Enfin, sur le marché international, des rencontres entre des entreprises locales et les industriels anglais concernés par la construction de deux EPR en Angleterre ont déjà eu lieu. Nous allons également proposer prochainement une réunion d’information et de sensibilisation sur ce projet. Elle doit permettre de présenter les opportunités de marché pour les entreprises locales et de les conseiller sur les actions à mettre en œuvre pour pouvoir y accéder. Je pense notamment aux modes de contractualisation anglais, très différents de ceux que nous connaissons en France, qui ont un fort impact tant sur les qualifications techniques que financiers. Les aspects réglementaires et sûreté peuvent également être différents de ceux rencontrés en France. CCI CHERBOURG COTENTIN – Janvier 2014 40
  • 41. Enfin, il faut aussi rappeler le salon international « WNE » (World Nuclear Exhibition) qui se tiendra du 13 au 16 octobre prochain à Paris. Ce salon sera un outil de promotion important pour valoriser nos compétences locales et l’ensemble de la filière nucléaire française à l’international. Les sous-traitants ont-ils des attentes particulières vis-à-vis des grands donneurs d’ordre ? Pour les sous-traitants, la visibilité est un élément essentiel pour anticiper et se préparer aux marchés. Les PME ont également besoin de connaître les attentes des donneurs d’ordre en termes de qualifications d’entreprises : quels sont les agréments et qualifications demandés par les donneurs d’ordre, comment sontils délivrés… Dans ce cadre, si la démarche est le fait des donneurs d’ordre, la CCI CC peut agir en relais et facilitateur. CCI CHERBOURG COTENTIN – Janvier 2014 41
  • 42. MÉTHODOLOGIE Démographie : Pour les données sur les actifs, la source « données harmonisées du recensement » de l’Insee a été utilisée. Dans le cadre de l'exploitation historique des recensements de la population, les variables qui diffèrent d'un recensement à l'autre, ont été harmonisées pour pouvoir être comparées. La population active concerne ici le champ des 25 à 54 ans plutôt que celui des 15 à 64 ans habituellement utilisé. L’année 1962 n’est pas disponible pour cette donnée. Établissements inscrits au fichier consulaire : Les données de cette partie (« 50 ans de grands chantiers » – paragraphe « Moteur de l’activité économique ») proviennent du fichier consulaire de la Chambre de Commerce et d’Industrie Cherbourg Cotentin. Le nombre d’inscrits aux élections consulaires par canton de 1970 à 2010 est ainsi pris en compte. La liste des électeurs est calculée pour chaque catégorie (industries, commerces et services) en fonction du nombre d’établissements et de salariés ainsi que du montant de la taxe professionnelle versée. Le nombre d’inscrits est donc légèrement supérieur (environ 10%) au nombre réel d’établissements. Effectifs salariés Urssaf : Le champ couvre l’ensemble des cotisants du secteur concurrentiel qui comprend tous les secteurs d’activité économique sauf les administrations publiques, l’éducation non marchande (établissements d’enseignement relevant de l’État ou des collectivités locales), la santé non marchande et l’emploi par les ménages de salariés à domicile. Pour pouvoir comparer les données sur les 5 grands secteurs (Industrie, Commerce, Autres services, Intérim et HCR) entre les différents zonages choisis, la classe NAF 78 a été prise en compte pour calculer les effectifs salariés du secteur de l’intérim. Enquête auprès des entreprises de la filière nucléaire : L’enquête a été réalisée par la CCI Cherbourg Cotentin du 18/10/2013 au 06/12/2013 sur support papier et électronique auprès de 270 établissements pouvant intervenir dans la filière nucléaire. L’identification des établissements ciblés s’est faite à partir de plusieurs sources : « Étude sectorielle de la filière nucléaire en BasseNormandie » par la Sofred et la DRIRE en 2008, fichier CCICC (type d’activité exercée, proximité des installations nucléaires, participation à des réunions en lien avec la filière nucléaire, connaissance terrain des conseillers CCI), liste des adhérents à Nucleopolis, recoupement avec les listes fournisseurs des trois grands donneurs d’ordre. 3 activités nucléaires considérées comme impactant l’économie du territoire, ont permis de définir le périmètre de la filière :  Le nucléaire civil, soit les activités en lien avec la production d’électricité d’origine nucléaire, le recyclage et le stockage des combustibles. Tous les sous-traitants d’AREVA NC, EDF et l’ANDRA sont ainsi intégrés à la filière nucléaire, de même que les sous-traitants de DCNS pour son activité dans le nucléaire civil. CCI CHERBOURG COTENTIN – Janvier 2014 42
  • 43.   Le nucléaire militaire, soit pour le Cotentin les activités liées aux sous-marins nucléaires fabriqués par DCNS. Sont considérés comme acteurs de la filière nucléaire, les sous-traitants de DCNS travaillant sur l’intégration et le démantèlement des chaufferies nucléaires des sous-marins. Le nucléaire santé, soit les activités en lien avec la recherche thérapeutique, la radiothérapie et l’hadronthérapie et les recherches menées notamment par le GANIL. Le cœur de la filière nucléaire comprend les entreprises sous-traitantes réunissant les 3 conditions suivantes :  Pratiquant une activité industrielle ou de service relative à l’ingénierie, la fabrication, l’exploitation et la maintenance des installations nucléaires  Ayant une part de marché significative dans ce secteur : sous-traitants supposés de rang 1 ou 2  Ayant un impact significatif sur l’économie du territoire en termes d’effectifs salariés : au moins 10 salariés Le questionnaire est découpé en 3 parties :  L’identité de votre entreprise : pour identifier les acteurs actuels et potentiels de la filière nucléaire  Votre activité dans le nucléaire : pour évaluer le poids du secteur en termes d’effectifs, de chiffre d’affaires et d’activité  L’évolution de votre activité dans le nucléaire : pour estimer les évolutions passées et futures, les perspectives d’activité dans la filière nucléaire Un autre questionnaire a été remis aux trois grands donneurs d’ordre (AREVA NC, DCNS et EDF) pour évaluer leur activité passée (2008-2012) et future (2014-2016). CCI CHERBOURG COTENTIN – Janvier 2014 43
  • 44. Analyse réalisée par Pierric Hourçourigaray (CCI Cherbourg Cotentin) en collaboration avec Nucleopolis et la Maison de l’Emploi et de la Formation (MEF) du Cotentin Tous nos remerciements à messieurs Aubret, Cairon, Moncomble, Nestar et Quaranta pour leurs réponses à notre interview, à AREVA NC, EDF et DCNS pour l’aide apportée à l’identification des sous-traitants et à l’ensemble des entreprises ayant répondu à notre enquête. Pour toutes informations complémentaires sur cette étude, contactez Pierric Hourçourigaray : 02-33-23-32-15 phourcourigaray@cherbourg-cotentin.cci.fr Sources : Insee, CCI Cherbourg Cotentin, URSSAF, enquête sur les sous-traitants de la filière nucléaire dans le Cotentin, enquête auprès des trois donneurs d’ordre de la filière nucléaire dans le Cotentin Publication de la Chambre de commerce et d’industrie Cherbourg Cotentin, Hôtel Atlantique, boulevard Félix Amiot, BP 839, 50108 Cherbourg-Octeville Cedex Directeur de la publication : Jean-Claude Camus Toutes nos études sont disponibles sur www.ecotentin.fr