Etude PwC sur l'intérêt des investisseurs pour l’Afrique (avril 2015)
Etude PwC sur les coopératives agricoles 2012
1. www.pwc.fr
Cartographie et grands
enjeux du monde
coopératif agricole à
l’échelle mondiale
Synthèse de l’étude
3e journée
européenne
des coopératives
agricoles
Septembre 2012
2. édito
PwC publie le premier Top 100 mondial des coopératives agricoles. Le monde coopératif fait face
aujourd’hui à de nouveaux défis. Uniques par leur modèle organisationnel et leur ancrage local,
les coopératives sont confrontées à des choix de développement stratégique.
Elles doivent s’internationaliser, s’allier, fusionner ou bien encore étendre leur périmètre d’action
en amont comme en aval, pour continuer à s’imposer face aux entreprises privées de droit
commun de l’agroalimentaire, dans un contexte de plus en plus compétitif. Un développement qui
les oblige à repenser leur financement et leur modèle de gouvernance pour accroitre leur
compétitivité tout en préservant leur spécificité.
Les 100 plus importantes coopératives agricoles
du monde se situent majoritairement en Europe
L’Europe domine le marché, classant 62 coopératives
dans le Top 100 mondial. Ce dynamisme économique
s’explique notamment par un ancrage historique en Europe.
L’Europe est composée de coopératives
plutôt spécialisées dans
le Nord et polyvalentes dans le Sud
Le leader en Amérique du
Nord est CHS Inc.,
coopérative polyvalente
62
24
Grands leaders nationaux
du secteur agricole
3
L’Amérique du Sud est
composée en majorité de
petites et moyennes
2
coopératives agricoles
5
4
L’Océanie est composée
d’acteurs consolidés
sur les différents secteurs
Légende :
Coopératives significatives (CA > 1 Mrd. €) identifiées
3. Cartographie et grands enjeux du monde coopératif agricole à l’échelle mondiale
En Europe et en Asie, les grandes coopératives
ont un poids significatif par rapport aux entreprises
non coopératives
La place du monde
CA* Top 40 IAA CA* Top 40 Ratio IAA** non
coopératif dans le secteur Zone
non coopératif coopératif coop/coop
Agroalimentaire est la plus
significative en Europe avec
un CA* Top 40 à 136Mrd€, Am. Sud 80 3 x 27
équivalent à plus de la Am. Nord 522 52 x 10
moitié de celui des groupes
non coopératifs alors qu’en Europe 225 136 x 1.7
Amérique du Nord, Asie 44 37 x 1.2
il est 10 fois inférieur.
Océanie n.a. 11 n.a.
En Asie, les coopératives
(*) CA : chiffres d’affaires en Mrd€IAA – Industries Agricoles et Alimentaires
occupent la place la plus forte (**) IAA : Industries Agricoles et Alimentaires
avec la présence de grands
leaders nationaux.
Une concurrence accrue des entreprises privées de droit
commun avec une forte dimension internationale
Avec un chiffre d’affaires en Les coopératives réalisent Les coopératives sont moins
hausse annuelle de plus de 10 % en moyenne des résultats actives sur la consolidation
entre 2007 et 2011, contre financiers inférieurs. du secteur : sur les 3 dernières
+8 % pour les 40 premières Les performances financière années, les plus importantes
coopératives agricoles du monde des coopératives agricoles opérations de fusions &
sur la même période, les entre- restent un frein pour acquisitions* dans le secteur
prises privées de droit communs dégager une capacité agricole ont été réalisées
du secteur agroalimentaire, d’autofinancement quasi exclusivement par des
fortement internationalisées, suffisante pour assurer des entreprises privées de droit
représentent une concurrence développements ambitieux. commun et notamment Cargill
forte. (cf. graphique 1 et 2) (cf. graphique 3) Inc. et Glencore. (cf. graphique 4)
1 2
Evolution du CA des 40 plus grandes coopératives 2007 vs. 2011 Evolution du CA des 40 plus grandes entreprises privées de droit commun de l’IAA 2007 vs. 2011
300,0
Total : 239,6 Mrd. €
1 000 Total : 871,6 Mrd. €
CAGR : + 8,1 % 3,4 900 CAGR : + 10,1% 44,4
250,0 800 80,4
Total : 175,2 Mrd. € 11,3 Total : 592,7 Mrd. €
200,0 36,8 700
1,7 20,1 224,8
600 20,6
28,9 7,4 52,3
150,0
1 32,0
Amérique du Sud
500
400
184,3
100,0 Océanie 300 Asie
135,8 Asie Amérique du sud
50,0 105,3 200 367,7 522,2
Amérique du Nord Europe
Europe 100
- Amérique du Nord
2007 2011 -
2007 2011
3 4
Taux d’EBITDA moyen des 5 plus importants acteurs coopératifs Sociétés à l’origine des 22 plus grosses acquisitions
et privés du secteur céréalier dans le secteur agricole entre 2009 et 2012 (en nombre d’acquisitions)
14,0% 16 14
11,8 %
12,0% 14
10,0% 12
10
8,0%
8
6,0% 5
4,1 % 6
4,0%
4
2,0% 2 4,1 %
2
0,0% -
Coopératives agricoles Entreprises privées de droit comun Cargill Inc. Glencore International AG Autres Limagrain
(*) Seuil minimum de 150 m€ CARG : Compound annual growth rate
2012 – 1
4. De fortes évolutions attendues du cadre réglementaire
Les coopératives agricoles Un secteur en pleine dérégulation
doivent défendre leur
modèle pour sécuriser leur
–– La réforme de la Politique Agricole
croissance dans le cadre
de politiques nationales ou Commune (PAC) en Europe en 2013
régionales de moins en moins –– La fin des quotas laitiers en Europe
protectionnistes. –– La fin du Canadian Wheat Board
au Canada
Les coopératives agricoles doivent aussi répondre
aux nouveaux défis sociétaux et économiques
1
La croissance de la La forte volatilité des cours Hectares de terre agricole cultivable par habitant dans le monde
population mondiale des matières premières 0,53
continue obligera le secteur à rend les évolutions de prix
Hectare/habitant
nourrir 9 milliards d’humains moins anticipables par les
dès 2050, avec des surfaces producteurs. La spéculation 0,25
cultivables par habitant sur les cours notamment, 0,18
en constante diminution : rend donc plus complexe le
0,53 hectare disponible par positionnement à la vente
habitant en 1950, 0,25 en 2000 et génère un risque marge pour
1950 2000 2050
et 0,18 en 2050. les coopératives de collecte
(cf. graphique 1) et de transformation. 2
(cf. graphique 3)
La baisse régulière du Evolution du nombre d’exploitants* agricoles en milliers en France
nombre d’exploitants Le changement climatique 1 200
agricoles est un phénomène et l’exigence d’un modèle
1 000
constaté dans la plupart des de développement durable
800
pays européens ainsi que rendent nécessaires les
dans de nombreux autres pays mutations des processus 600
développés. Cette évolution de production et de 400
contribue d’une part à réduire transformation pour préserver 200
la possibilité de faire appel à les cultures et les terres -
davantage de participation dans le monde. L’agriculture 1988 2000 2010
des membres sous forme consomme 70 % de l’eau douce
de parts sociales dans leur dans le monde et émet 13 % 3
organisation et d’autre part, des émissions mondiales de Exemple de l’évolution du cours du Maïs et du Blé entre septembre 2010 et septembre 2012
les agriculteurs davantage gaz à effet de serre. 1 000 964 $/bu
formés et informés, peuvent 900
- 34 %
questionner l’intermédiation
En $ / Bushels
Principaux défis 800
des coopératives agricoles 700
(via, par exemple, l’accès écologiques pour le 600
direct aux marchés de matières secteur agricole : 500
635 $/bu
400
premières agricoles).
(cf. graphique 2) –– es économies d’énergie
L
et d’eau dans le processus
de production Prix du Maïs Prix du Blé
et transformation.
–– La pollution et la (*) Exploitants et coexploitants
dégradation des sols
–– a préservation de la
L
biodiversité dans les
écosystèmes terrestres et
aquatiques
–– La déforestation
2 – PwC
5. Cartographie et grands enjeux du monde coopératif agricole à l’échelle mondiale
Des choix de développement stratégiques
pour rester compétitif
Consolidation La stratégie de fusion et acquisitions permet aux coopératives
Lait
d’atteindre une taille critique indispensable face à la
mondialisation des marchés et aux besoins d’investissements en
R D et innovation.
Intégration amont
Grâce à leur ancrage historique dans la maîtrise de la collecte
Approvisionnement
agricole, le développement en amont permet aux coopératives
d’accroître leur avantage concurrentiel en sécurisant leurs
approvisionnements grâce au contrôle de l’accès aux matières
premières.
Intégration aval Avec un développement en aval, les coopératives s’orientent
Sucre
vers la dernière transformation, la distribution et la vente.
L’objectif est surtout de capter toute la chaîne de valeur.
Internationalisation L’Internationalisation permet aux coopératives de diversifier
Viande
leurs débouchés dans un contexte mondialisé et d’anticiper les
évolutions du marché en préemptant de nouveaux territoires.
Des besoins en financement accrus
Les coopératives agricoles sont
confrontées à des besoins en
financement conséquents.
D’une part, en raison
de leurs besoins structurels :
investissements élevés,
BFR important (saisonnalité,
importance des stocks…)
– ntensité capitalistique
I
– BFR important D’autre part en lien
– Consolidation
– ociété aux moyens
S
– Développement avec leurs leurs choix de
financiers limités sur la chaîne développement stratégiques
– ésengagement des états
D de valeur
– Internationalisation
comme la concentration,
l’accès à de nouveaux marchés
et le développement sur la
chaîne de la valeur.
2012 – 3
6. Un recours à des nouvelles sources de financement
Une fois les priorités Sources de financement
d’investissement dans
des projets d’innovation
identifiées, les coopérateurs Abandon du statut de
peuvent prendre la décision de Apports intérieurs Apports extérieurs Apports extérieurs
coopérative
financer ces projets grâce aux – Apports en capital – Endettement – Prise de participation Transformation de
profits de la coopérative, mais – ise en réserve d’une
M – Subvention étatique – A ppel à l’épargne
la coopérative en
peuvent également envisager partie des profits publique par la entreprise privée
d’autres modes de financement cotation en bourse détenue par des
investisseurs
Sources de financement traditionnelles Nouvelles sources de financement
Une nécessité d’adapter la gouvernance
L’accès au financement
nécessaire pour assurer le Esprit coopératif Vision court-terme
long terme venant de l’entreprise
développement peut remettre
en question la structure, et – es producteurs
L – ’ouverture du capital
L
adhérents détiennent par les sociétaires à
donc la gouvernance, de la le capital de la d’autres investisseurs
coopérative. coopérative vs a pour effet de
– es décisions sont
L réduire l’influence
Si les adhérents le souhaitent prises sur la base de la des adhérents sur les
vision des adhérents, décisions stratégiques
et le décident en Assemblée, privilégiant donc les et de donner plus
l’ouverture du capital des choix long-terme pour de pouvoir au
coopératives agricoles peut préserver leur capital management
être envisagée. productif
– Certaines
coopératives font
Dans certains cas, cette face à des situations
décision peut aller jusqu’à la de gouvernance
cotation en bourse. complexes lorsqu’une
part conséquente de
leur chiffre d’affaires
Des aménagements de est générée par les
structure peuvent alors être activités gérées par
envisagés afin de maintenir les non-sociétaires
le modèle coopératif tout en
évoluant vers de nouvelles
formes d’accès au financement.
Pour pouvoir se développer, les coopératives sont de plus en plus
contraintes de s’ouvrir à des modèles économiques court-termistes
et en opposition avec leur esprit d’origine.
Cette ouverture doit donc se faire avec beaucoup de précautions et en
concertation de l’ensemble des parties prenantes.
4 – PwC
7. Cartographie et grands enjeux du monde coopératif agricole à l’échelle mondiale
Conclusion
Bien que confrontées aux mêmes défis que les
entreprises privées de droit commun, les coopératives
se distinguent par leur volonté de conserver un
modèle collégial et pérenne sur le long terme.
Elles doivent dans le même temps continuer
à se développer pour rester dans la course et financer
leurs projets d’expansion.
C’est un véritable changement de culture
qu’il faut alors opérer, en termes
de culture du risque, de rentabilité, de stratégie,
et de compétences notamment.
étude 2012, disponible sur demande (voir contacts)