SlideShare uma empresa Scribd logo
1 de 8
Baixar para ler offline
Dossier de validation de l’Unité de valeur ETN 204
                                 Culture de l’Innovation

                        Conservatoire National des Arts et Métiers
             Professeur Marc Giget, en charge de la Gestion l’Innovation
                             Année universitaire 2010-2011


       Sujet : Les micro-ordinateurs Apricot, à la recherche d’une troisième voie
                      Auteur : Pierre Métivier, pierremetivier@gmail.com
                                     Date : 1er Mars 2011.


Résumé :

                               Au milieu des années 1980, le marché encore
                               fragmenté des ordinateurs personnels se scinde en
                               deux – le monde IBM PC, un monde qui voit la
                               naissance du couple Intel et Microsoft, et l’avènement
d’un écosystème d’ordinateurs compatibles, et puis un monde de constructeurs
indépendants plutôt grand public symbolisé par Apple. Entre ces deux mondes,
l’entreprise britannique Apricot (anciennement ACT) va développer une gamme
d’ordinateurs grand public et entreprise très « innovants » de part leur design et leur
technologie.

Ce document retrace cette aventure et en tire un certain nombre de leçons dans ses
dimensions technologiques, industrielles et financières ainsi que dans le cadre d’un
nouveau marché particulièrement compétitif.

Naissance du projet :

Pour comprendre la naissance d’Apricot, il est nécessaire de rappeler succinctement
l’histoire de la micro-informatique.

Le Micral, premier micro-ordinateur officiellement reconnu comme tel, est créé par
deux français de la société R2E, André Truong Trong Thi et François Gernelle pour
l’Inra. En 1975, l’Altaïr 8800 est le premier ordinateur « personnel », vendu à des
particuliers. Le décollage du marché grand public commence en 1977 avec les Tandy
TRS-80 vendus dans les chaines de magasins d’électronique Radio Shack, les PET
(Personal Electronic Transactor) de Commodore, l’Apple 2 d’Apple et peu après les
ZX-81 de Sinclair. Ces premières machines possèdent la plupart des éléments
constitutifs des micro-ordinateurs actuels - un processeur, de la mémoire vive / RAM
(4 ou 8 K octets), de la ROM, un OS - Operating System, un clavier, une unité de
stockage de données (lecteur de cassette audio), un écran (40 colonnes et 25 lignes
de texte) et des ports de communication comme le port parallèle pour brancher les
premières imprimantes « matricielles ». Des logiciels se créent pour ces machines ;
traitement de texte, tableur, gestion de fichiers ainsi que des jeux. Les concepts de
disquettes, de disques durs, d’interface graphique, de couleur, de souris, de


	
                                        -­‐	
  1	
  -­‐	
  
standards, de réseau, de modem, de clé USB, de CD, de DVD, ou d’Internet ne sont
pas encore présents. A titre de comparaison, la mémoire de base des ordinateurs
personnels de 2010 est cinq cent mille fois supérieure à leurs premiers ancêtres (4K
vs. 2 Giga octets).

En 1981, IBM, la société phare de l’informatique traditionnelle de l’époque, se lance
dans l’aventure avec l’IBM PC, pour Personal Computer. C’est une date importante
pour quatre raisons.

       1. Cette introduction légitime le marché. Ce n’est plus uniquement un marché de
          « nerds » ou électroniciens aventuriers, mais c’est également celui de
          l’entreprise et du cadre.

       2. IBM fait le choix d’assembler des technologies en provenance de fournisseurs
          extérieurs plutôt que de créer lui-même les composants de son micro-
          ordinateur. Cette décision impacte l’industrie naissante et se retrouvera dans
          les écosystèmes de produits technologiques.

       3. Ce choix d’assembler des composants va associer pour la première fois les
          sociétés Intel et Microsoft. Même si il est possible, à l’époque, de choisir son
          OS, MS-DOS, l’Operating system de base de l’IBM PC, a été conçu par
          Microsoft et le processeur, un 8088 est un processeur de la société Intel. Ce
          couple, parfois appelé « Wintel », règne encore, 30 ans après, sur la micro-
          informatique.

       4. IBM autorise la création de clones ou de compatibles, des micro-ordinateurs
          fonctionnant avec les mêmes processeurs Intel et le même système
          d’exploitation MS-DOS. Les logiciels créés pour l’IBM PC fonctionnent sur ces
          autres machines. Ce dernier point est important car de nombreux fabricants
          se lancent dans l’aventure (Compaq, Osborne (premier « portable »), Tandon,
          Tulip, Dell, HP, Packard Bell,… )

L’IBM PC, malgré son retard de quatre ans dans la commercialisation d’un ordinateur
personnel, prend rapidement des parts de marchés et devient le standard des micro-
ordinateurs par rapport aux constructeurs «indépendants » d’ordinateurs personnels
(Commodore, Apple, Tandy, rejoints par Amstrad, Thomson (TO-7, MO-5), Atari).

En 1983, Apple commercialise Lisa, le premier ordinateur avec interface graphique et
souris, suivit en 1984 du premier Macintosh, le premier ordinateur avec interface
graphique et souris grand public.

Nous sommes de nouveau en 1982. Le marché des micro-ordinateurs est récent. Une
société anglaise, créée en 1965 sous le nom de ACT pour Applied Computer
Techniques se lance dans l’aventure de la micro-informatique et commercialise ses
premiers produits : des ordinateurs personnels non compatibles avec les PC d’IBM,
fabriqués par la société Victor et vendus sous la marque ACT Sirius 1.




	
                                          -­‐	
  2	
  -­‐	
  
Début 1983, ACT est le premier fabricant de micro-ordinateurs en Grande Bretagne.
Dans son centre de R&D de Birmingham, les ingénieurs préparent leur premier
produit original, l’Apricot PC.


Pitch du projet (caractéristiques et objectifs clés).

                                                                                                                                 L’Apricot PC, comme les ordinateurs suivants de la
                                                                                                                                 société, a comme contrainte principale la qualité, en
                                                                                                                                 reprenant le triptyque QCD (Qualité / Coût / Délai)
                                                                                                                                 cher aux professeurs de gestion de projet. De part la
                                                                                                                                 qualité de ses composants, son design, son
                                                                                                                                 originalité, c’est un appareil unique. En 1983, à
                                                                                                                                 l’heure où les compatibles IBM PC se battent surtout
                                                                                                                                 sur le prix, ACT décide de créer un PC qui soit le
                                                                                                                                 meilleur de sa catégorie et fait le choix de ne pas
                                                                                                                                 être compatible avec IBM.
Figure	
  1	
  -­	
  Apricot	
  PC	
  


L’Apricot PC est le premier PC utilisant des lecteurs de disquettes 3 ‘1/2, avant
même Apple, des lecteurs protégés par un astucieux capot amovible. Il a une
résolution graphique nouvelle pour l’époque – 800 * 400. Son clavier est équipé d’un
écran LCD intégré et de touches programmables permettant, par exemple, d’utiliser
ces touches comme calculette (les résultats pouvant être intégrés dans l’application
en cours) ou pour des fonctions programmables spécifiques à des logiciels. Son
écran est équipé de filtres spécifiques pour améliorer la qualité visuelle. Une poignée
intégrée facilite son transport.

Son design et ses caractéristiques (hors l’absence de souris et d’interface graphique)
le rapprochent plus d’un Macintosh (qui ne sortira que l’année suivante) que d’un
compatible PC de l’époque. C’est donc une troisième voie, située entre le monde IBM
PC et celui qui deviendra le monde Mac, qu’explore la société ACT/Apricot1.


Personnes clés impliquées (dream team), rôles dans le projet.

L’homme clé derrière les ordinateurs Apricot est le Docteur Peter Horne. Il entre
dans la société début 1983 en tant que Directeur technique et développe le Centre
de R&D de la société à Birmingham. Ingénieur électricien et électronicien, le Dr.
Horne possède aussi un PhD en reconnaissance statistique de forme « statistical
pattern recognition » et a collaboré avec le CERN et la société Cambridge Scientific
Instruments. Son centre de R&D conçoit entièrement les ordinateurs, hors les puces
elles-mêmes2. Le BIOS (le logiciel le plus central de l’ordinateur), la carte mère, le
châssis, des technologies spécifiques pour améliorer les écrans jusqu’aux tests les


	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  
1	
  La société ACT change son nom en Apricot Computers en 1985.	
  
2	
  Un modèle proche de celui de Samsung actuellement.	
  




	
                                                                                                                                                                    -­‐	
  3	
  -­‐	
  
plus pointus liés aux interférences de fréquence, tout est réalisé en interne chez
Apricot.

L’ambiance au Centre de R&D est plus proche de celles des campus américains ou
des startups de l’internet que celles des sociétés traditionnelles du nord de
l’Angleterre de l’époque. Il existe une vraie dynamique derrière ce projet porté par la
passion de ses ingénieurs.

Par la suite, Peter Horne deviendra Managing Director d’Apricot en 1989, un an avant
le rachat par Mitsubishi.


Dynamique du projet

En 1984, trois nouveaux ordinateurs s’ajoutent à la gamme.

       1. L’Apricot PC Xi, un Apricot PC équipé d’un disque
          dur de 10 méga octets, plutôt dédié au marché
          entreprise

       2. L’Apricot F1, un ordinateur grand public, sans
          disque dur, avec un logiciel « graphique » plus
          facile à utiliser que les commandes DOS de
          l’époque, et un certain nombre de logiciels et de
          jeux. Sa forme verticale, originale, le rapproche plus
          du Macintosh (qui vient juste d’être lancé) que des
          ordinateurs grand public de 1984                             Figure	
  2	
  Apricot	
  F1	
  


       3. L’Apricot Portable, un premier ordinateur portable
          comprenant de nouvelles technologies étonnantes pour l’époque comme :

             a. Une souris / trackball permet de déplacer le curseur. Ce n’est pas la
                souris que l’on déplace mais la boule intégrée au châssis de la souris.
                Une version plus avancée permettra au même « device » d’être utilisé
                indifféremment dans les deux modes.
             b. La « souris » et le clavier sont sans fil, fonctionnant par infra-rouge
                (comme les iMac récents)
             c. La reconnaissance vocale permet de commander l’ordinateur de la voix.
                Encore balbutiante, cette technologie
                oblige à passer par une période
                d’apprentissage pour que le système
                comprenne les commandes utilisées.
             d. Un inconvénient majeur de ce
                portable (comme un grand nombre de
                ses concurrents de l’époque) est qu’il
                ne comporte pas de batterie et donc
                qu’il a besoin d’être branché pour
                fonctionner.                            Figure	
  3	
  -­	
  Apricot	
  Portable	
  



	
                                              -­‐	
  4	
  -­‐	
  
Tous ces modèles ne sont toujours pas compatibles IBM PC par design. Les choix
technologiques d’Apricot comme la possibilité d’étendre la mémoire RAM au-dessus
des 640 K qu’impose le couple Intel et MS-DOS, permettant ainsi aux applications et
aux données d’avoir plus d’espace pour fonctionner, sont aussi les raisons de ces
problèmes de compatibilité avec les PC d’IBM.

Une autre différence notable est l’identification du disque dur qui est (et est toujours)
C: pour le disque dur principal des IBM PC, mais qui est A: pour les micro-
ordinateurs Apricot, et qui entrainent le formatage intempestif de nombreux disques
durs de clients et d’appels mécontents aux services de support technique.

La pression pour rendre compatible les ordinateurs Apricot s’accentue. L’Apricot F10
est livré avec un « Emulateur PC » permettant de faire fonctionner certaines
applications PC (mais pas toutes) et en particulier ne permet pas de faire fonctionner
les premières versions de Windows.

1985 voit la sortie de l’Apricot XEN, un design magnifique, un nouveau processeur
plus puissant, le 80286, pour concurrencer les IBM AT, la génération remplaçant les
IBM PC. 1985, c’est aussi l’avènement des interfaces graphiques. Après le lancement
du Macintosh d’Apple, Microsoft a lancé Windows 1.0 et Digital Research, le pionnier
des Operating Systems avec CP/M commercialise GEM. Apricot fait le choix de GEM
sur ses machines grand public, la série F. L’application de Digital Research perdra la
bataille commerciale des interfaces graphiques face à Windows de Microsoft.

En 1986, le Xen-I, le premier
ordinateur Apricot 100% compatible
avec IBM est lancé. Même les lecteurs
de disquettes redeviennent des 5’1/2
car IBM a gardé ce format et ne le
changera qu’avec une autre gamme
de produit, les PS/2. Nous arrêterons
là l’histoire d’Apricot Computers3 pour
les besoins du sujet.
                                                                                                              Figure	
  4	
  Apricot	
  XEN-­i	
  




	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  
3	
  Après	
  1986,	
  Apricot	
  continue	
  à	
  développer	
  des	
  PC	
  hauts	
  de	
  gamme,	
  et	
  en	
  particulier	
  

des	
  serveurs	
  puissants.	
  La	
  société	
  sera	
  rachetée	
  par	
  Mitsubishi	
  au	
  début	
  des	
  années	
  
1990	
  et	
  y	
  perdra	
  sa	
  liberté	
  d’innovation.	
  Mitsubishi	
  arrêtera	
  le	
  développement	
  et	
  	
  
commercialisation	
  d’ordinateurs	
  personnels	
  en	
  1998.	
  

	
                                                                                                            -­‐	
  5	
  -­‐	
  
Analyse multi - dimensionnelle :

Dimensions scientifiques et technologiques

D’un point de vue technologique, Apricot semble être une « dream team »
d’ingénieurs passionnés de solutions innovantes, au service des utilisateurs. Les
clients adhérant aux choix technologiques de la société sont totalement séduits par
les micro-ordinateurs produits. Il y a une véritable osmose entre les concepteurs et
les clients comprenant l’approche d’Apricot.

Par contre, les clients sensibles au prix n’achètent pas d’ordinateurs Apricot, et ceux
qui pensent acheter un ordinateur compatible PC de qualité sont rapidement déçus.

Apricot n’a pas su / pas pu de part sa taille et son implantation principalement
britannique dans un marché mondial, imposer des choix technologiques pourtant
souvent meilleurs que ceux des concurrents. Un exemple flagrant est l’adoption par
Apricot des disquettes 3 ’1/2 des années avant IBM (et les compatibles PC) des
disquettes plus petites, plus fiables, plus performantes.

Dimensions industrielles, production, supply chain,..

Le choix d’Apricot de tout intégrer, de la conception à la fabrication hors les puces et
processeurs est un choix risqué. Il permet une intégration, une homogénéité et
l’ajout de technologies innovantes que peu de sociétés fabricant des compatibles à
partir de composants standard peuvent obtenir.

Le revers est, bien sûr, des coûts de conception et de fabrication bien plus élevés et
cette approche manque de souplesse. Elle ne permet pas d’obtenir et intégrer de
nouveaux composants ou technologies développés par d’autres aussi facilement.

La fabrication en Ecosse, proche de Birmingham, a permis de fortes relations en le
R&D et la production, au détriment des économies de coûts que pouvaient réaliser
les concurrents fabricant en Asie.

Contrairement à des Compaq ou des HP, Apricot a tardé à utiliser des OEM (Original
Equipment Manufacturer) pour certains composants et des ODM (Original Design
Manufacturer) pour la conception et le design.

Développement durable

En 1983, le sujet était moins d’actualité que maintenant. Dr Peter Horne était très
conscient de ce sujet et souhaitait donner une longue vie à ces ordinateurs.

       « Horne has problems with an even more basic tenet of IT marketing: the idea
       that people throw out computers every couple of years and buy new ones.

       "You go in to a corporate customer and see computers that are eight or nine
       years old. Nobody throws computers away. None of them upgrade them,


	
                                        -­‐	
  6	
  -­‐	
  
either, and they won't, because you can't upgrade part of a PC if you're going
                    to use the whole thing." When people talk to him about upgrading every two
                    years, he says, he asks them, "Look at that chair. Do you throw it away every
                    two years?" »4

Dimensions financières, création de valeur.

La conséquence des choix précédents a engendré des coûts de conception et de
fabrication plus élevés, des prix de ventes également largement supérieurs aux
concurrents pour une différence de qualité pas suffisamment perçue par les
consommateurs comme déterminants dans leur choix.

Eléments constitutifs de la synthèse créative et conclusion

Forces                                                                                                                                 Faiblesses

          •         Un centre de R&D performant                                                                                                   •      Un choix marketing risqué (la troisième
          •         Conception interne en totalité                                                                                                       voie)
          •         La position de constructeur d’ordinateur                                                                                      •      Des problèmes liés aux choix
                    britannique #1 en 1982                                                                                                               technologiques (logiciels standards ne
          •         Un design de première qualité                                                                                                        fonctionnant pas, identification des
          •         Une qualité de construction reconnue                                                                                                 disques durs entrainant des pertes de
                    (fabrication en Ecosse)                                                                                                              données)
          •         Des solutions innovantes (infra-rouge,                                                                                        •      Implantation principalement britannique
                    reconnaissance vocale, disquettes 3 ‘1/2)

Opportunités                                                                                                                           Menaces

          •         Le développement d’une troisième voie                                                                                         •      Des coûts et des prix élevés dans un
                    (entre PC et Mac), un troisième marché,                                                                                              marché sensible au prix
                    celui des ordinateurs Wintel innovants et                                                                                     •      La standardisation des plateformes
                    de qualité.                                                                                                                          entrainant une désaffectation des clients
                                                                                                                                                         pour une solution perçue comme
                                                                                                                                                         propriétaire
                                                                                                                                                  •      Un manque réel de souplesse et de
                                                                                                                                                         réactivité (conception et construction
                                                                                                                                                         intégrées vs. outsourcing)




Entre 1982 et 1986, Apricot a certainement été l’un des fabricants de micro-
ordinateurs les plus innovants avec Apple (Macintosh) et Commodore (Commodore
64 / Amiga). Ces ordinateurs au design moderne et aux technologies innovantes
n’ont pas su attirer un public suffisamment nombreux pour permettre à la société de
créer cette troisième catégorie d’ordinateurs, haut de gamme, de qualité, basés sur
le couple Intel / Microsoft. Le plus petit commun dénominateur imposé par IBM/Intel
et Microsoft a créé un standard de fait, standard entériné par Apricot beaucoup trop
tard dans le cadre du cycle de développement de ses produits.



	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  
4	
  Extrait	
  d’une	
  interview	
  du	
  Dr	
  Peter	
  Horne	
  (Référence	
  en	
  fin	
  de	
  document)	
  



	
                                                                                                                          -­‐	
  7	
  -­‐	
  
L’imagination, l’invention, le design ne peuvent suffire pour développer une
entreprise industrielle dans le temps. Apricot n’a pas réussi. Apple est certainement
la seule entreprise à avoir à développer un écosystème performant face à ce monde
standardisé.5


Note sur l’auteur

J’ai personnellement travaillé deux ans chez Apricot en qualité de Responsable
technique pour Apricot France en 1985 et 1986 (ainsi que Commodore en 1979 et
1980, autre société citée dans ce texte). Je me suis rendu plusieurs fois au Centre de
R&D de Birmingham et eu l’occasion de rencontrer Dr. Peter Horne. J’ai eu la chance
de tester certaines de ces technologies avant leur mise sur le marché comme la
reconnaissance vocale.

J’ai également le souvenir des problèmes créés par la non compatibilité des
applications, et les longues heures de développement de l’équipe support France
pour faire fonctionner certaines applications dont Windows sur certains modèles.

Les informations de ce document sont donc basées sur mon expérience personnelle
et sur un certain nombre d’articles dont les références sont indiquées ci-dessous et
en particulier une interview du Dr Peter Horne qui parle des ordinateurs compatibles
et des conséquences en terme d’innovation.


Références

        •        Le site ACT/Apricot - http://actapricot.org/home/

        •        Interview with Peter Horne – Managing Director, Apricot
                 http://actapricot.org/history/book_extract_peter_horne.html

        •        L’article de Wikipedia en anglais sur Apricot – très complet et bien documenté
                 - http://en.wikipedia.org/wiki/Apricot_Computers

        •        Le site Old-Computers.com http://www.old-computers.com/news/default.asp
                 (taper APRICOT dans la boite Recherche)




	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  
5	
  Les	
  raisons	
  du	
  succès	
  d’Apple	
  (ténacité,	
  Steve	
  Jobs,	
  ouverture	
  vers	
  d’autres	
  marchés,	
  

écosystème	
  fermé	
  voir	
  verrouillé)	
  sont	
  bien	
  sûr	
  un	
  autre	
  sujet	
  de	
  réflexion	
  indépendant	
  
de	
  ce	
  texte.	
  

	
                                                                                                         -­‐	
  8	
  -­‐	
  

Mais conteúdo relacionado

Destaque

5 secretos de_una_mujer_feliz
5 secretos de_una_mujer_feliz5 secretos de_una_mujer_feliz
5 secretos de_una_mujer_felizHJTandil66
 
Resolución de Conflictos
Resolución de ConflictosResolución de Conflictos
Resolución de ConflictosManuel Mujica
 
Curcuma vs fluor
Curcuma vs fluorCurcuma vs fluor
Curcuma vs fluorTocup
 
Compras para tí
Compras para tíCompras para tí
Compras para tídjcani
 
Dossier de production sustainable GROUPE 21
Dossier de production sustainable GROUPE 21Dossier de production sustainable GROUPE 21
Dossier de production sustainable GROUPE 21jardinierwiki21
 
St-Exupery & Le Petit Prince Intro
St-Exupery & Le Petit Prince IntroSt-Exupery & Le Petit Prince Intro
St-Exupery & Le Petit Prince Introjpageau
 
VersióN Para Exponer En 1ras Jornadas En Chubut Inicadoresd
VersióN Para Exponer En 1ras Jornadas En  Chubut  InicadoresdVersióN Para Exponer En 1ras Jornadas En  Chubut  Inicadoresd
VersióN Para Exponer En 1ras Jornadas En Chubut Inicadoresdhildaberon
 
Scribus projet perso.sla 2 copie
Scribus projet perso.sla 2   copieScribus projet perso.sla 2   copie
Scribus projet perso.sla 2 copiecamilllou
 
Cápsulas Regionales 1
Cápsulas Regionales 1Cápsulas Regionales 1
Cápsulas Regionales 1labtalca
 
Propuesta De Beneficios UESIGLO 21 - +METROS2
Propuesta De Beneficios UESIGLO 21 - +METROS2Propuesta De Beneficios UESIGLO 21 - +METROS2
Propuesta De Beneficios UESIGLO 21 - +METROS2masm2
 
Mesa de pingpong cornilleau, mesa one indoor
Mesa de pingpong cornilleau, mesa one indoorMesa de pingpong cornilleau, mesa one indoor
Mesa de pingpong cornilleau, mesa one indoorCornilleau España
 
Dossier de presse Le Palais royal saison 14-15
Dossier de presse Le Palais royal saison 14-15Dossier de presse Le Palais royal saison 14-15
Dossier de presse Le Palais royal saison 14-15Jean-Philippe Sarcos
 

Destaque (20)

BDS no16 elevage : Le paradoxe de l’élevage au Sahel : forts enjeux, faibles ...
BDS no16 elevage : Le paradoxe de l’élevage au Sahel : forts enjeux, faibles ...BDS no16 elevage : Le paradoxe de l’élevage au Sahel : forts enjeux, faibles ...
BDS no16 elevage : Le paradoxe de l’élevage au Sahel : forts enjeux, faibles ...
 
5 secretos de_una_mujer_feliz
5 secretos de_una_mujer_feliz5 secretos de_una_mujer_feliz
5 secretos de_una_mujer_feliz
 
Resolución de Conflictos
Resolución de ConflictosResolución de Conflictos
Resolución de Conflictos
 
2014 Trade Survey Results
2014 Trade Survey Results2014 Trade Survey Results
2014 Trade Survey Results
 
Curcuma vs fluor
Curcuma vs fluorCurcuma vs fluor
Curcuma vs fluor
 
Compras para tí
Compras para tíCompras para tí
Compras para tí
 
Dossier de production sustainable GROUPE 21
Dossier de production sustainable GROUPE 21Dossier de production sustainable GROUPE 21
Dossier de production sustainable GROUPE 21
 
Foiegras
FoiegrasFoiegras
Foiegras
 
St-Exupery & Le Petit Prince Intro
St-Exupery & Le Petit Prince IntroSt-Exupery & Le Petit Prince Intro
St-Exupery & Le Petit Prince Intro
 
VersióN Para Exponer En 1ras Jornadas En Chubut Inicadoresd
VersióN Para Exponer En 1ras Jornadas En  Chubut  InicadoresdVersióN Para Exponer En 1ras Jornadas En  Chubut  Inicadoresd
VersióN Para Exponer En 1ras Jornadas En Chubut Inicadoresd
 
Scribus projet perso.sla 2 copie
Scribus projet perso.sla 2   copieScribus projet perso.sla 2   copie
Scribus projet perso.sla 2 copie
 
Cápsulas Regionales 1
Cápsulas Regionales 1Cápsulas Regionales 1
Cápsulas Regionales 1
 
Propuesta De Beneficios UESIGLO 21 - +METROS2
Propuesta De Beneficios UESIGLO 21 - +METROS2Propuesta De Beneficios UESIGLO 21 - +METROS2
Propuesta De Beneficios UESIGLO 21 - +METROS2
 
Mesa de pingpong cornilleau, mesa one indoor
Mesa de pingpong cornilleau, mesa one indoorMesa de pingpong cornilleau, mesa one indoor
Mesa de pingpong cornilleau, mesa one indoor
 
Présentation de la COFENABVI AO
Présentation de la COFENABVI AOPrésentation de la COFENABVI AO
Présentation de la COFENABVI AO
 
#25ansAPESS. Réglementations Sanitaires et Vétérinaires en Afrique de l’Ouest...
#25ansAPESS. Réglementations Sanitaires et Vétérinaires en Afrique de l’Ouest...#25ansAPESS. Réglementations Sanitaires et Vétérinaires en Afrique de l’Ouest...
#25ansAPESS. Réglementations Sanitaires et Vétérinaires en Afrique de l’Ouest...
 
12 noviembre
12 noviembre12 noviembre
12 noviembre
 
Mon avenir
Mon avenirMon avenir
Mon avenir
 
Installation open erp-sous-windows1
Installation open erp-sous-windows1Installation open erp-sous-windows1
Installation open erp-sous-windows1
 
Dossier de presse Le Palais royal saison 14-15
Dossier de presse Le Palais royal saison 14-15Dossier de presse Le Palais royal saison 14-15
Dossier de presse Le Palais royal saison 14-15
 

Semelhante a Les micro-ordinateurs Apricot, à la recherche d’une troisième voie

The supply chain is susceptible to market volatility, driven by changing cons...
The supply chain is susceptible to market volatility, driven by changing cons...The supply chain is susceptible to market volatility, driven by changing cons...
The supply chain is susceptible to market volatility, driven by changing cons...DanielMohamed4
 
Siwar Haddad
Siwar HaddadSiwar Haddad
Siwar HaddadNET-INFO
 
recherche info
recherche inforecherche info
recherche infoNET-INFO
 
TD Grappes d'innovation
TD Grappes d'innovationTD Grappes d'innovation
TD Grappes d'innovationBoris Adam
 
Historique de l'informatique et d'Internet
Historique de l'informatique et d'InternetHistorique de l'informatique et d'Internet
Historique de l'informatique et d'InternetD1clic
 
Embedded intro 2006
Embedded intro 2006Embedded intro 2006
Embedded intro 2006mcbinene
 
Histoire Dassault Systemes
Histoire Dassault SystemesHistoire Dassault Systemes
Histoire Dassault SystemesFernando Petre
 
Cours en maintenance pc
Cours  en maintenance pcCours  en maintenance pc
Cours en maintenance pcmohamednacim
 
Etude PwC sur la sécurité de l'information (2013)
Etude PwC sur la sécurité de l'information (2013)Etude PwC sur la sécurité de l'information (2013)
Etude PwC sur la sécurité de l'information (2013)PwC France
 
HELLO Wkkkkkkuuukuuioki’okokORLD (1).pptx
HELLO Wkkkkkkuuukuuioki’okokORLD (1).pptxHELLO Wkkkkkkuuukuuioki’okokORLD (1).pptx
HELLO Wkkkkkkuuukuuioki’okokORLD (1).pptxTARIQBICHAR
 
Saga des ordis
Saga des ordisSaga des ordis
Saga des ordisjack51110
 
Power point slide share Laura Boué
Power point slide share Laura BouéPower point slide share Laura Boué
Power point slide share Laura BouéBouelaura
 

Semelhante a Les micro-ordinateurs Apricot, à la recherche d’une troisième voie (20)

The supply chain is susceptible to market volatility, driven by changing cons...
The supply chain is susceptible to market volatility, driven by changing cons...The supply chain is susceptible to market volatility, driven by changing cons...
The supply chain is susceptible to market volatility, driven by changing cons...
 
Chap9 extrait
Chap9 extraitChap9 extrait
Chap9 extrait
 
Siwar Haddad
Siwar HaddadSiwar Haddad
Siwar Haddad
 
recherche info
recherche inforecherche info
recherche info
 
TD Grappes d'innovation
TD Grappes d'innovationTD Grappes d'innovation
TD Grappes d'innovation
 
Historique de l'informatique et d'Internet
Historique de l'informatique et d'InternetHistorique de l'informatique et d'Internet
Historique de l'informatique et d'Internet
 
Bases informatiques 2
Bases informatiques 2Bases informatiques 2
Bases informatiques 2
 
Chap5 extrait
Chap5 extraitChap5 extrait
Chap5 extrait
 
Notions IHM
Notions IHMNotions IHM
Notions IHM
 
Embedded intro 2006
Embedded intro 2006Embedded intro 2006
Embedded intro 2006
 
Notions ihm
Notions ihmNotions ihm
Notions ihm
 
Histoire Dassault Systemes
Histoire Dassault SystemesHistoire Dassault Systemes
Histoire Dassault Systemes
 
historique de l'informatique
historique de l'informatiquehistorique de l'informatique
historique de l'informatique
 
Cours en maintenance pc
Cours  en maintenance pcCours  en maintenance pc
Cours en maintenance pc
 
M Forum
M ForumM Forum
M Forum
 
Etude PwC sur la sécurité de l'information (2013)
Etude PwC sur la sécurité de l'information (2013)Etude PwC sur la sécurité de l'information (2013)
Etude PwC sur la sécurité de l'information (2013)
 
HELLO Wkkkkkkuuukuuioki’okokORLD (1).pptx
HELLO Wkkkkkkuuukuuioki’okokORLD (1).pptxHELLO Wkkkkkkuuukuuioki’okokORLD (1).pptx
HELLO Wkkkkkkuuukuuioki’okokORLD (1).pptx
 
Saga des ordis
Saga des ordisSaga des ordis
Saga des ordis
 
Power point slide share Laura Boué
Power point slide share Laura BouéPower point slide share Laura Boué
Power point slide share Laura Boué
 
Cours_Info_G1_Droit-
Cours_Info_G1_Droit-Cours_Info_G1_Droit-
Cours_Info_G1_Droit-
 

Mais de Pierre Metivier

IOT et risques industriels
IOT et risques industrielsIOT et risques industriels
IOT et risques industrielsPierre Metivier
 
CONNECTED OBJECTS - how NFC technology enables a more environmentally-friendl...
CONNECTED OBJECTS - how NFC technology enables a more environmentally-friendl...CONNECTED OBJECTS - how NFC technology enables a more environmentally-friendl...
CONNECTED OBJECTS - how NFC technology enables a more environmentally-friendl...Pierre Metivier
 
Le NFC est-il compatible avec le ecommerce ?
Le NFC est-il compatible avec le ecommerce ?Le NFC est-il compatible avec le ecommerce ?
Le NFC est-il compatible avec le ecommerce ?Pierre Metivier
 
Internet des objets et santé aux Mardis de l'Innovation
Internet des objets et santé aux Mardis de l'InnovationInternet des objets et santé aux Mardis de l'Innovation
Internet des objets et santé aux Mardis de l'InnovationPierre Metivier
 
Is there such a thing as smart retail
Is there such a thing as smart retailIs there such a thing as smart retail
Is there such a thing as smart retailPierre Metivier
 
French hitech - Looking at the past to understand the present
French hitech - Looking at the past to understand the presentFrench hitech - Looking at the past to understand the present
French hitech - Looking at the past to understand the presentPierre Metivier
 
Le Mobile NFC, Télécommande de notre quotidien
Le Mobile NFC, Télécommande de notre quotidienLe Mobile NFC, Télécommande de notre quotidien
Le Mobile NFC, Télécommande de notre quotidienPierre Metivier
 
Le mobile NFC, Télécommande de notre quotidien - Sommaire
Le mobile NFC, Télécommande de notre quotidien - SommaireLe mobile NFC, Télécommande de notre quotidien - Sommaire
Le mobile NFC, Télécommande de notre quotidien - SommairePierre Metivier
 
Technologies RF (ou pas) et Commerce - QR Code, RFID, BLE, NFC, …
Technologies RF (ou pas) et Commerce - QR Code, RFID, BLE, NFC, …Technologies RF (ou pas) et Commerce - QR Code, RFID, BLE, NFC, …
Technologies RF (ou pas) et Commerce - QR Code, RFID, BLE, NFC, …Pierre Metivier
 
Is there such a thing as the internet of things !
Is there such a thing as the internet of things !Is there such a thing as the internet of things !
Is there such a thing as the internet of things !Pierre Metivier
 
The road ahead for Mobile NFC services
The road ahead for Mobile NFC servicesThe road ahead for Mobile NFC services
The road ahead for Mobile NFC servicesPierre Metivier
 
Séminaire de la Controverse - RFID - Mythes et réalités
Séminaire de la Controverse - RFID - Mythes et réalitésSéminaire de la Controverse - RFID - Mythes et réalités
Séminaire de la Controverse - RFID - Mythes et réalitésPierre Metivier
 
L'internet des objets sera multiple ou ne sera pas.
L'internet des objets sera multiple ou ne sera pas.L'internet des objets sera multiple ou ne sera pas.
L'internet des objets sera multiple ou ne sera pas.Pierre Metivier
 
Demain les objets sont connectés
Demain les objets sont connectésDemain les objets sont connectés
Demain les objets sont connectésPierre Metivier
 
Tour du Monde des nouveaux moyens de paiement en quelques images
Tour du Monde des nouveaux moyens de paiement en quelques images Tour du Monde des nouveaux moyens de paiement en quelques images
Tour du Monde des nouveaux moyens de paiement en quelques images Pierre Metivier
 
L'impact des technologies sans contact RFID NFC pour les distributeurs
L'impact des technologies sans contact RFID NFC pour les distributeursL'impact des technologies sans contact RFID NFC pour les distributeurs
L'impact des technologies sans contact RFID NFC pour les distributeursPierre Metivier
 
Evaluation de la gestion de l’innovation de ST Microelectronics entre 2001 et...
Evaluation de la gestion de l’innovation de ST Microelectronics entre 2001 et...Evaluation de la gestion de l’innovation de ST Microelectronics entre 2001 et...
Evaluation de la gestion de l’innovation de ST Microelectronics entre 2001 et...Pierre Metivier
 
Spilog 2010 supply chain de demain pierre metivier
Spilog 2010 supply chain de demain pierre metivierSpilog 2010 supply chain de demain pierre metivier
Spilog 2010 supply chain de demain pierre metivierPierre Metivier
 
Introduction aux Technologies de la Tracabilite
Introduction aux Technologies de la TracabiliteIntroduction aux Technologies de la Tracabilite
Introduction aux Technologies de la TracabilitePierre Metivier
 
Emploi et Reseaux Sociaux
Emploi et Reseaux SociauxEmploi et Reseaux Sociaux
Emploi et Reseaux SociauxPierre Metivier
 

Mais de Pierre Metivier (20)

IOT et risques industriels
IOT et risques industrielsIOT et risques industriels
IOT et risques industriels
 
CONNECTED OBJECTS - how NFC technology enables a more environmentally-friendl...
CONNECTED OBJECTS - how NFC technology enables a more environmentally-friendl...CONNECTED OBJECTS - how NFC technology enables a more environmentally-friendl...
CONNECTED OBJECTS - how NFC technology enables a more environmentally-friendl...
 
Le NFC est-il compatible avec le ecommerce ?
Le NFC est-il compatible avec le ecommerce ?Le NFC est-il compatible avec le ecommerce ?
Le NFC est-il compatible avec le ecommerce ?
 
Internet des objets et santé aux Mardis de l'Innovation
Internet des objets et santé aux Mardis de l'InnovationInternet des objets et santé aux Mardis de l'Innovation
Internet des objets et santé aux Mardis de l'Innovation
 
Is there such a thing as smart retail
Is there such a thing as smart retailIs there such a thing as smart retail
Is there such a thing as smart retail
 
French hitech - Looking at the past to understand the present
French hitech - Looking at the past to understand the presentFrench hitech - Looking at the past to understand the present
French hitech - Looking at the past to understand the present
 
Le Mobile NFC, Télécommande de notre quotidien
Le Mobile NFC, Télécommande de notre quotidienLe Mobile NFC, Télécommande de notre quotidien
Le Mobile NFC, Télécommande de notre quotidien
 
Le mobile NFC, Télécommande de notre quotidien - Sommaire
Le mobile NFC, Télécommande de notre quotidien - SommaireLe mobile NFC, Télécommande de notre quotidien - Sommaire
Le mobile NFC, Télécommande de notre quotidien - Sommaire
 
Technologies RF (ou pas) et Commerce - QR Code, RFID, BLE, NFC, …
Technologies RF (ou pas) et Commerce - QR Code, RFID, BLE, NFC, …Technologies RF (ou pas) et Commerce - QR Code, RFID, BLE, NFC, …
Technologies RF (ou pas) et Commerce - QR Code, RFID, BLE, NFC, …
 
Is there such a thing as the internet of things !
Is there such a thing as the internet of things !Is there such a thing as the internet of things !
Is there such a thing as the internet of things !
 
The road ahead for Mobile NFC services
The road ahead for Mobile NFC servicesThe road ahead for Mobile NFC services
The road ahead for Mobile NFC services
 
Séminaire de la Controverse - RFID - Mythes et réalités
Séminaire de la Controverse - RFID - Mythes et réalitésSéminaire de la Controverse - RFID - Mythes et réalités
Séminaire de la Controverse - RFID - Mythes et réalités
 
L'internet des objets sera multiple ou ne sera pas.
L'internet des objets sera multiple ou ne sera pas.L'internet des objets sera multiple ou ne sera pas.
L'internet des objets sera multiple ou ne sera pas.
 
Demain les objets sont connectés
Demain les objets sont connectésDemain les objets sont connectés
Demain les objets sont connectés
 
Tour du Monde des nouveaux moyens de paiement en quelques images
Tour du Monde des nouveaux moyens de paiement en quelques images Tour du Monde des nouveaux moyens de paiement en quelques images
Tour du Monde des nouveaux moyens de paiement en quelques images
 
L'impact des technologies sans contact RFID NFC pour les distributeurs
L'impact des technologies sans contact RFID NFC pour les distributeursL'impact des technologies sans contact RFID NFC pour les distributeurs
L'impact des technologies sans contact RFID NFC pour les distributeurs
 
Evaluation de la gestion de l’innovation de ST Microelectronics entre 2001 et...
Evaluation de la gestion de l’innovation de ST Microelectronics entre 2001 et...Evaluation de la gestion de l’innovation de ST Microelectronics entre 2001 et...
Evaluation de la gestion de l’innovation de ST Microelectronics entre 2001 et...
 
Spilog 2010 supply chain de demain pierre metivier
Spilog 2010 supply chain de demain pierre metivierSpilog 2010 supply chain de demain pierre metivier
Spilog 2010 supply chain de demain pierre metivier
 
Introduction aux Technologies de la Tracabilite
Introduction aux Technologies de la TracabiliteIntroduction aux Technologies de la Tracabilite
Introduction aux Technologies de la Tracabilite
 
Emploi et Reseaux Sociaux
Emploi et Reseaux SociauxEmploi et Reseaux Sociaux
Emploi et Reseaux Sociaux
 

Les micro-ordinateurs Apricot, à la recherche d’une troisième voie

  • 1. Dossier de validation de l’Unité de valeur ETN 204 Culture de l’Innovation Conservatoire National des Arts et Métiers Professeur Marc Giget, en charge de la Gestion l’Innovation Année universitaire 2010-2011 Sujet : Les micro-ordinateurs Apricot, à la recherche d’une troisième voie Auteur : Pierre Métivier, pierremetivier@gmail.com Date : 1er Mars 2011. Résumé : Au milieu des années 1980, le marché encore fragmenté des ordinateurs personnels se scinde en deux – le monde IBM PC, un monde qui voit la naissance du couple Intel et Microsoft, et l’avènement d’un écosystème d’ordinateurs compatibles, et puis un monde de constructeurs indépendants plutôt grand public symbolisé par Apple. Entre ces deux mondes, l’entreprise britannique Apricot (anciennement ACT) va développer une gamme d’ordinateurs grand public et entreprise très « innovants » de part leur design et leur technologie. Ce document retrace cette aventure et en tire un certain nombre de leçons dans ses dimensions technologiques, industrielles et financières ainsi que dans le cadre d’un nouveau marché particulièrement compétitif. Naissance du projet : Pour comprendre la naissance d’Apricot, il est nécessaire de rappeler succinctement l’histoire de la micro-informatique. Le Micral, premier micro-ordinateur officiellement reconnu comme tel, est créé par deux français de la société R2E, André Truong Trong Thi et François Gernelle pour l’Inra. En 1975, l’Altaïr 8800 est le premier ordinateur « personnel », vendu à des particuliers. Le décollage du marché grand public commence en 1977 avec les Tandy TRS-80 vendus dans les chaines de magasins d’électronique Radio Shack, les PET (Personal Electronic Transactor) de Commodore, l’Apple 2 d’Apple et peu après les ZX-81 de Sinclair. Ces premières machines possèdent la plupart des éléments constitutifs des micro-ordinateurs actuels - un processeur, de la mémoire vive / RAM (4 ou 8 K octets), de la ROM, un OS - Operating System, un clavier, une unité de stockage de données (lecteur de cassette audio), un écran (40 colonnes et 25 lignes de texte) et des ports de communication comme le port parallèle pour brancher les premières imprimantes « matricielles ». Des logiciels se créent pour ces machines ; traitement de texte, tableur, gestion de fichiers ainsi que des jeux. Les concepts de disquettes, de disques durs, d’interface graphique, de couleur, de souris, de   -­‐  1  -­‐  
  • 2. standards, de réseau, de modem, de clé USB, de CD, de DVD, ou d’Internet ne sont pas encore présents. A titre de comparaison, la mémoire de base des ordinateurs personnels de 2010 est cinq cent mille fois supérieure à leurs premiers ancêtres (4K vs. 2 Giga octets). En 1981, IBM, la société phare de l’informatique traditionnelle de l’époque, se lance dans l’aventure avec l’IBM PC, pour Personal Computer. C’est une date importante pour quatre raisons. 1. Cette introduction légitime le marché. Ce n’est plus uniquement un marché de « nerds » ou électroniciens aventuriers, mais c’est également celui de l’entreprise et du cadre. 2. IBM fait le choix d’assembler des technologies en provenance de fournisseurs extérieurs plutôt que de créer lui-même les composants de son micro- ordinateur. Cette décision impacte l’industrie naissante et se retrouvera dans les écosystèmes de produits technologiques. 3. Ce choix d’assembler des composants va associer pour la première fois les sociétés Intel et Microsoft. Même si il est possible, à l’époque, de choisir son OS, MS-DOS, l’Operating system de base de l’IBM PC, a été conçu par Microsoft et le processeur, un 8088 est un processeur de la société Intel. Ce couple, parfois appelé « Wintel », règne encore, 30 ans après, sur la micro- informatique. 4. IBM autorise la création de clones ou de compatibles, des micro-ordinateurs fonctionnant avec les mêmes processeurs Intel et le même système d’exploitation MS-DOS. Les logiciels créés pour l’IBM PC fonctionnent sur ces autres machines. Ce dernier point est important car de nombreux fabricants se lancent dans l’aventure (Compaq, Osborne (premier « portable »), Tandon, Tulip, Dell, HP, Packard Bell,… ) L’IBM PC, malgré son retard de quatre ans dans la commercialisation d’un ordinateur personnel, prend rapidement des parts de marchés et devient le standard des micro- ordinateurs par rapport aux constructeurs «indépendants » d’ordinateurs personnels (Commodore, Apple, Tandy, rejoints par Amstrad, Thomson (TO-7, MO-5), Atari). En 1983, Apple commercialise Lisa, le premier ordinateur avec interface graphique et souris, suivit en 1984 du premier Macintosh, le premier ordinateur avec interface graphique et souris grand public. Nous sommes de nouveau en 1982. Le marché des micro-ordinateurs est récent. Une société anglaise, créée en 1965 sous le nom de ACT pour Applied Computer Techniques se lance dans l’aventure de la micro-informatique et commercialise ses premiers produits : des ordinateurs personnels non compatibles avec les PC d’IBM, fabriqués par la société Victor et vendus sous la marque ACT Sirius 1.   -­‐  2  -­‐  
  • 3. Début 1983, ACT est le premier fabricant de micro-ordinateurs en Grande Bretagne. Dans son centre de R&D de Birmingham, les ingénieurs préparent leur premier produit original, l’Apricot PC. Pitch du projet (caractéristiques et objectifs clés). L’Apricot PC, comme les ordinateurs suivants de la société, a comme contrainte principale la qualité, en reprenant le triptyque QCD (Qualité / Coût / Délai) cher aux professeurs de gestion de projet. De part la qualité de ses composants, son design, son originalité, c’est un appareil unique. En 1983, à l’heure où les compatibles IBM PC se battent surtout sur le prix, ACT décide de créer un PC qui soit le meilleur de sa catégorie et fait le choix de ne pas être compatible avec IBM. Figure  1  -­  Apricot  PC   L’Apricot PC est le premier PC utilisant des lecteurs de disquettes 3 ‘1/2, avant même Apple, des lecteurs protégés par un astucieux capot amovible. Il a une résolution graphique nouvelle pour l’époque – 800 * 400. Son clavier est équipé d’un écran LCD intégré et de touches programmables permettant, par exemple, d’utiliser ces touches comme calculette (les résultats pouvant être intégrés dans l’application en cours) ou pour des fonctions programmables spécifiques à des logiciels. Son écran est équipé de filtres spécifiques pour améliorer la qualité visuelle. Une poignée intégrée facilite son transport. Son design et ses caractéristiques (hors l’absence de souris et d’interface graphique) le rapprochent plus d’un Macintosh (qui ne sortira que l’année suivante) que d’un compatible PC de l’époque. C’est donc une troisième voie, située entre le monde IBM PC et celui qui deviendra le monde Mac, qu’explore la société ACT/Apricot1. Personnes clés impliquées (dream team), rôles dans le projet. L’homme clé derrière les ordinateurs Apricot est le Docteur Peter Horne. Il entre dans la société début 1983 en tant que Directeur technique et développe le Centre de R&D de la société à Birmingham. Ingénieur électricien et électronicien, le Dr. Horne possède aussi un PhD en reconnaissance statistique de forme « statistical pattern recognition » et a collaboré avec le CERN et la société Cambridge Scientific Instruments. Son centre de R&D conçoit entièrement les ordinateurs, hors les puces elles-mêmes2. Le BIOS (le logiciel le plus central de l’ordinateur), la carte mère, le châssis, des technologies spécifiques pour améliorer les écrans jusqu’aux tests les                                                                                                                 1  La société ACT change son nom en Apricot Computers en 1985.   2  Un modèle proche de celui de Samsung actuellement.     -­‐  3  -­‐  
  • 4. plus pointus liés aux interférences de fréquence, tout est réalisé en interne chez Apricot. L’ambiance au Centre de R&D est plus proche de celles des campus américains ou des startups de l’internet que celles des sociétés traditionnelles du nord de l’Angleterre de l’époque. Il existe une vraie dynamique derrière ce projet porté par la passion de ses ingénieurs. Par la suite, Peter Horne deviendra Managing Director d’Apricot en 1989, un an avant le rachat par Mitsubishi. Dynamique du projet En 1984, trois nouveaux ordinateurs s’ajoutent à la gamme. 1. L’Apricot PC Xi, un Apricot PC équipé d’un disque dur de 10 méga octets, plutôt dédié au marché entreprise 2. L’Apricot F1, un ordinateur grand public, sans disque dur, avec un logiciel « graphique » plus facile à utiliser que les commandes DOS de l’époque, et un certain nombre de logiciels et de jeux. Sa forme verticale, originale, le rapproche plus du Macintosh (qui vient juste d’être lancé) que des ordinateurs grand public de 1984 Figure  2  Apricot  F1   3. L’Apricot Portable, un premier ordinateur portable comprenant de nouvelles technologies étonnantes pour l’époque comme : a. Une souris / trackball permet de déplacer le curseur. Ce n’est pas la souris que l’on déplace mais la boule intégrée au châssis de la souris. Une version plus avancée permettra au même « device » d’être utilisé indifféremment dans les deux modes. b. La « souris » et le clavier sont sans fil, fonctionnant par infra-rouge (comme les iMac récents) c. La reconnaissance vocale permet de commander l’ordinateur de la voix. Encore balbutiante, cette technologie oblige à passer par une période d’apprentissage pour que le système comprenne les commandes utilisées. d. Un inconvénient majeur de ce portable (comme un grand nombre de ses concurrents de l’époque) est qu’il ne comporte pas de batterie et donc qu’il a besoin d’être branché pour fonctionner. Figure  3  -­  Apricot  Portable     -­‐  4  -­‐  
  • 5. Tous ces modèles ne sont toujours pas compatibles IBM PC par design. Les choix technologiques d’Apricot comme la possibilité d’étendre la mémoire RAM au-dessus des 640 K qu’impose le couple Intel et MS-DOS, permettant ainsi aux applications et aux données d’avoir plus d’espace pour fonctionner, sont aussi les raisons de ces problèmes de compatibilité avec les PC d’IBM. Une autre différence notable est l’identification du disque dur qui est (et est toujours) C: pour le disque dur principal des IBM PC, mais qui est A: pour les micro- ordinateurs Apricot, et qui entrainent le formatage intempestif de nombreux disques durs de clients et d’appels mécontents aux services de support technique. La pression pour rendre compatible les ordinateurs Apricot s’accentue. L’Apricot F10 est livré avec un « Emulateur PC » permettant de faire fonctionner certaines applications PC (mais pas toutes) et en particulier ne permet pas de faire fonctionner les premières versions de Windows. 1985 voit la sortie de l’Apricot XEN, un design magnifique, un nouveau processeur plus puissant, le 80286, pour concurrencer les IBM AT, la génération remplaçant les IBM PC. 1985, c’est aussi l’avènement des interfaces graphiques. Après le lancement du Macintosh d’Apple, Microsoft a lancé Windows 1.0 et Digital Research, le pionnier des Operating Systems avec CP/M commercialise GEM. Apricot fait le choix de GEM sur ses machines grand public, la série F. L’application de Digital Research perdra la bataille commerciale des interfaces graphiques face à Windows de Microsoft. En 1986, le Xen-I, le premier ordinateur Apricot 100% compatible avec IBM est lancé. Même les lecteurs de disquettes redeviennent des 5’1/2 car IBM a gardé ce format et ne le changera qu’avec une autre gamme de produit, les PS/2. Nous arrêterons là l’histoire d’Apricot Computers3 pour les besoins du sujet. Figure  4  Apricot  XEN-­i                                                                                                                   3  Après  1986,  Apricot  continue  à  développer  des  PC  hauts  de  gamme,  et  en  particulier   des  serveurs  puissants.  La  société  sera  rachetée  par  Mitsubishi  au  début  des  années   1990  et  y  perdra  sa  liberté  d’innovation.  Mitsubishi  arrêtera  le  développement  et     commercialisation  d’ordinateurs  personnels  en  1998.     -­‐  5  -­‐  
  • 6. Analyse multi - dimensionnelle : Dimensions scientifiques et technologiques D’un point de vue technologique, Apricot semble être une « dream team » d’ingénieurs passionnés de solutions innovantes, au service des utilisateurs. Les clients adhérant aux choix technologiques de la société sont totalement séduits par les micro-ordinateurs produits. Il y a une véritable osmose entre les concepteurs et les clients comprenant l’approche d’Apricot. Par contre, les clients sensibles au prix n’achètent pas d’ordinateurs Apricot, et ceux qui pensent acheter un ordinateur compatible PC de qualité sont rapidement déçus. Apricot n’a pas su / pas pu de part sa taille et son implantation principalement britannique dans un marché mondial, imposer des choix technologiques pourtant souvent meilleurs que ceux des concurrents. Un exemple flagrant est l’adoption par Apricot des disquettes 3 ’1/2 des années avant IBM (et les compatibles PC) des disquettes plus petites, plus fiables, plus performantes. Dimensions industrielles, production, supply chain,.. Le choix d’Apricot de tout intégrer, de la conception à la fabrication hors les puces et processeurs est un choix risqué. Il permet une intégration, une homogénéité et l’ajout de technologies innovantes que peu de sociétés fabricant des compatibles à partir de composants standard peuvent obtenir. Le revers est, bien sûr, des coûts de conception et de fabrication bien plus élevés et cette approche manque de souplesse. Elle ne permet pas d’obtenir et intégrer de nouveaux composants ou technologies développés par d’autres aussi facilement. La fabrication en Ecosse, proche de Birmingham, a permis de fortes relations en le R&D et la production, au détriment des économies de coûts que pouvaient réaliser les concurrents fabricant en Asie. Contrairement à des Compaq ou des HP, Apricot a tardé à utiliser des OEM (Original Equipment Manufacturer) pour certains composants et des ODM (Original Design Manufacturer) pour la conception et le design. Développement durable En 1983, le sujet était moins d’actualité que maintenant. Dr Peter Horne était très conscient de ce sujet et souhaitait donner une longue vie à ces ordinateurs. « Horne has problems with an even more basic tenet of IT marketing: the idea that people throw out computers every couple of years and buy new ones. "You go in to a corporate customer and see computers that are eight or nine years old. Nobody throws computers away. None of them upgrade them,   -­‐  6  -­‐  
  • 7. either, and they won't, because you can't upgrade part of a PC if you're going to use the whole thing." When people talk to him about upgrading every two years, he says, he asks them, "Look at that chair. Do you throw it away every two years?" »4 Dimensions financières, création de valeur. La conséquence des choix précédents a engendré des coûts de conception et de fabrication plus élevés, des prix de ventes également largement supérieurs aux concurrents pour une différence de qualité pas suffisamment perçue par les consommateurs comme déterminants dans leur choix. Eléments constitutifs de la synthèse créative et conclusion Forces Faiblesses • Un centre de R&D performant • Un choix marketing risqué (la troisième • Conception interne en totalité voie) • La position de constructeur d’ordinateur • Des problèmes liés aux choix britannique #1 en 1982 technologiques (logiciels standards ne • Un design de première qualité fonctionnant pas, identification des • Une qualité de construction reconnue disques durs entrainant des pertes de (fabrication en Ecosse) données) • Des solutions innovantes (infra-rouge, • Implantation principalement britannique reconnaissance vocale, disquettes 3 ‘1/2) Opportunités Menaces • Le développement d’une troisième voie • Des coûts et des prix élevés dans un (entre PC et Mac), un troisième marché, marché sensible au prix celui des ordinateurs Wintel innovants et • La standardisation des plateformes de qualité. entrainant une désaffectation des clients pour une solution perçue comme propriétaire • Un manque réel de souplesse et de réactivité (conception et construction intégrées vs. outsourcing) Entre 1982 et 1986, Apricot a certainement été l’un des fabricants de micro- ordinateurs les plus innovants avec Apple (Macintosh) et Commodore (Commodore 64 / Amiga). Ces ordinateurs au design moderne et aux technologies innovantes n’ont pas su attirer un public suffisamment nombreux pour permettre à la société de créer cette troisième catégorie d’ordinateurs, haut de gamme, de qualité, basés sur le couple Intel / Microsoft. Le plus petit commun dénominateur imposé par IBM/Intel et Microsoft a créé un standard de fait, standard entériné par Apricot beaucoup trop tard dans le cadre du cycle de développement de ses produits.                                                                                                                 4  Extrait  d’une  interview  du  Dr  Peter  Horne  (Référence  en  fin  de  document)     -­‐  7  -­‐  
  • 8. L’imagination, l’invention, le design ne peuvent suffire pour développer une entreprise industrielle dans le temps. Apricot n’a pas réussi. Apple est certainement la seule entreprise à avoir à développer un écosystème performant face à ce monde standardisé.5 Note sur l’auteur J’ai personnellement travaillé deux ans chez Apricot en qualité de Responsable technique pour Apricot France en 1985 et 1986 (ainsi que Commodore en 1979 et 1980, autre société citée dans ce texte). Je me suis rendu plusieurs fois au Centre de R&D de Birmingham et eu l’occasion de rencontrer Dr. Peter Horne. J’ai eu la chance de tester certaines de ces technologies avant leur mise sur le marché comme la reconnaissance vocale. J’ai également le souvenir des problèmes créés par la non compatibilité des applications, et les longues heures de développement de l’équipe support France pour faire fonctionner certaines applications dont Windows sur certains modèles. Les informations de ce document sont donc basées sur mon expérience personnelle et sur un certain nombre d’articles dont les références sont indiquées ci-dessous et en particulier une interview du Dr Peter Horne qui parle des ordinateurs compatibles et des conséquences en terme d’innovation. Références • Le site ACT/Apricot - http://actapricot.org/home/ • Interview with Peter Horne – Managing Director, Apricot http://actapricot.org/history/book_extract_peter_horne.html • L’article de Wikipedia en anglais sur Apricot – très complet et bien documenté - http://en.wikipedia.org/wiki/Apricot_Computers • Le site Old-Computers.com http://www.old-computers.com/news/default.asp (taper APRICOT dans la boite Recherche)                                                                                                                 5  Les  raisons  du  succès  d’Apple  (ténacité,  Steve  Jobs,  ouverture  vers  d’autres  marchés,   écosystème  fermé  voir  verrouillé)  sont  bien  sûr  un  autre  sujet  de  réflexion  indépendant   de  ce  texte.     -­‐  8  -­‐