1. Comment analyser la
structure sociale ?
Chapitre 4 - TES 4. - 2017-2018 - PhW
Manuel Sciences Economiques et Sociales Tle ES éd. 2012 Hatier
pages 184 à 207 et pages 282 à 303
2.
3. Science
Économique
(80 heures)
Sociologie
(50 heures)
Regards
croisés
(40 heures)
1. Croissance, fluctuations et crises
2. Mondialisation finance
internationale
et intégration européenne
3. Économie du développement durable
1. Classe, stratification et mobilité sociales
2. Intégration, conflit, changement social
2. Travail, emploi et chômage
1. Justice sociale et inégalités
4. Sociologie
(50 heures)
1. Classe, stratification et mobilité sociale
2. Intégration, conflit, changement socia
1.1 Comment analyser la structure sociale ?
1.2 Comment rendre compte de la mobilité
sociale ?
2.1 Quels liens sociaux dans des sociétés où
s'affirme le primat de l'individu ?
2.2 La conflictualité sociale : pathologie, facteur
de cohésion ou moteur du changement social ?
(+ comment analyser et expliquer les inégalités ? )
5. Thèmes et questionnements Notions Indications complémentaires
1.1 Comment analyser la
structure sociale ?
Inégalités économiques.
inégalités sociales,
Classes sociales,
groupes de statut,
catégories socio-
professionnelles
------------
Acquis de première : groupe
social
On mettra en évidence le caractère
multiforme des inégalités économiques
et sociales ainsi que leur aspect parfois
cumulatif. On procédera a des
comparaisons en utilisant les principaux
indicateurs et outils statistiques
appropriés.
On présentera les théories des classes
et de la stratification sociale dans la
tradition sociologique (Marx, Weber)
ainsi que leurs prolongements
contemporains et on s"interrogera sur
leur pertinence pour rendre compte de
la dynamique de la structuration
sociale. On mettra en évidence la
multiplicité des critères de
différenciation sociale dans les sociétés
post-industrielles (statut professionnel,
age, sexe, style de vie).
1. Classes, stratification et mobilité sociales
6. •La France réalise-t-elle l'idéal d'égalité des chances
•Assiste t-on à une réduction ou une augmentation
des inégalités ?
•Pourquoi nos sociétés restent-elles inégales ?
•Comment les inégalités peuvent-elles se cumuler ?
•Comment classer les individus ?
•Les PCS sont-elles homogènes d’un point de vue
social ?
•Moyennisation ou polarisation ?
•Les classes sociales sont-elles toujours
pertinentes ?
•Est-ce la fin de la classe ouvrière ?
Problématiques
24. Toute différence devient inégalité à partir du moment
où elle est traduite en termes d'avantages par rapport à
une échelle d'appréciations.
Or, bien que ces différences soient le plus souvent
anodines, sans conséquences, elles ne le sont pas
toujours : les différences se transforment parfois en
inégalités.
25. Certaines différences deviennent alors des inégalités,
c'est-à-dire des différences qui se traduisent en termes
d'avantage et de désavantage et qui fondent donc une
hiérarchie.
Une différence se transforme en inégalité dès lors qu'elle
est ressentie comme tel par des individus – c'est une
notion subjective – et qu'elle engendre un avantage ou un
désavantage.
Les inégalités traduisent des différences d'accès aux
ressources rares et socialement prisées.
27. Article 1
« Tous les
Hommes naissent
et demeurent
libres et égaux en
droits »
Abolition de la
société d'ordres
Principe d'égalité
des chances
Idéal
méritocratique
30. Les classes sociales
Aujourd'hui les différences juridiques n'existent plus :
les hommes sont libres et égaux en droit.
La stratification sociale, qui décrit la manière dont la
société différencie et hiérarchise les fonctions des
différents groupes sociaux, existe pourtant toujours : il
existe des rapports inégaux entre les individus et les
groupes qui se maintiennent dans le temps.
La difficulté est alors de la justifier, de la rendre légitime
aux yeux des individus, surtout dans une société
ouverte caractérisée par une égalité des individus en
droit.
31. 1° Comment mesurer les inégalités ?
I- Décrire et expliquer les
inégalités
A- Identifier et mesurer les inégalités
34. Plusieurs outils pour
mesurer les inégalités
économiques
Lorsque l’on cherche à étudier l’importance
des inégalités (de salaires, de revenus, de
patrimoine…) dans une société, on peut
recourir à plusieurs instruments permettant de
mesurer la disparité (écart entre des
moyennes), la dispersion ou la concentration.
On utilise souvent la moyenne.
Seulement, le calcul de la moyenne ne
renseigne pas sur les écarts, c’est-à-dire sur la
manière dont se répartissent les variables. Une
même moyenne peut en effet cacher des
situations très diverses quant à la répartition
de la grandeur étudiée autour de la moyenne.
C’est pourquoi on est amené à se servir
d’autres indicateurs : quantiles, représentation
graphique par la courbe de Lorenz et l’indice
de Gini.
35. Les quantiles sont un outil permettant de partager une
population en parties égales. Il existe différentes sortes de
quantiles :
- les quartiles partagent les effectifs en 4 parties égales
(même effectif représentant 25% du total)
- les quintiles partagent les effectifs en 5 parties égales
(20% de l’effectif total)
- les déciles partagent les effectifs en 10 parties égales. Il
s’agit de prendre une population et de la « découper »
en tranches de 10%
- les centiles partagent les effectifs en 100 parties égales
de 1%
- les millimes partagent les effectifs en 1000 partie égales
Dans cette liste, Il manque un quantile bien connu,
lequel ?
36. La médiane !
1 458 euros, c'est, selon l'Insee, le revenu salarial
mensuel médian des Français en 2010 : la moitié des
salariés ont gagné moins, l'autre plus. Il s'agit d'une
rémunération nette qui tient compte du temps
effectivement travaillé par les salariés. C'est pourquoi il
est inférieur au salaire en équivalent temps plein médian
qui se situe lui à 1 726 euros mensuel.
40. On distingue deux types de décile (prenons le cas où on
s’intéresse au niveau de vie d’une population) :
Le décile pointé correspond au niveau de vie qui
délimite les tranches → il y en a 9
Le décile moyen correspond au niveau de vie moyen de
chaque tranche de 10% de la population → il y en a 10
seuil ≠ catégorie !
41. Les déciles d'une distribution permettent de calculer des
rapports interdéciles :
- le rapport D9/D1 met en évidence l'écart entre le haut
et le bas de la distribution ; c'est une des mesures de
l'inégalité de cette distribution ;
42. Le coefficient de Gini compare l’état de la répartition
des revenus et une situation théorique d’égalité
parfaite.
Plus il est proche de zéro, plus on s’approche de
l’égalité (tous les individus ont le même revenu).
Plus il est proche de un, plus on est proche de
l’inégalité totale (un seul individu reçoit tous les
revenus).
coefficient de Gini
43. Situez les valeurs suivantes sur les
courbes de Lorenz :
W : En 2002, les 20% les moins riches
représentaient 10% de l’ensemble des
revenus (exprimés en niveau de vie)
X : En 2008, les 30% les plus riches
représentaient 50% de l’ensemble des
revenus (exprimés en niveau de vie)
Y : En 2003, les 50% les moins dotés en
patrimoine, détenaient environ 7% du
patrimoine total.
Z : En 2003, les 50% les mieux dotés en
patrimoine, détenaient environ 93% du
patrimoine total.
72. Les inégalités de salaires sont relativement faibles
mais les inégalités de revenus sont plus élevées
car les revenus du capital aggravent les disparités
Les inégalités de patrimoine (ce qui est accumulé
par l’épargne et/ou transmis par l’héritage) sont
encore plus élevées
Les inégalités économiques
inégalités de salaires
inégalités de revenus
inégalités de patrimoine
inégalités
économiques
93. Socialisation
différentielle
Les normes et les valeurs évoluent à travers le
temps et la socialisation est donc variable selon
les époques. Mais cela varie aussi en fonction des
groupes sociaux, on parle alors de socialisation
différentielle. Au sein d’une même société, il y a
en effet des sous-cultures qui varient plus ou
moins par rapport à la culture dominante.
ne pas confondre sous-culture et insolence.
99. Castes Ordres Classes
Principe de
classement
Pureté Prestige Economique
Fermeture &
institutionnalisatio
n
Hérédité
endogamie
inégalité de
droit
Hérédité
endogamie
inégalité de
droit
égalité de
droit
mais
inégalités de
fait
Relations ? Hiérarchique
Complé-
mentaires
antagonistes
100. La société traditionnelle indienne est
organisée selon un système de castes.
Selon l’un des grands textes de
l’hindouisme, les quatre castes
traditionnelles seraient issues du corps de
Brahma, le dieu créateur :
•Les brahmanes (prêtres, enseignants)
sortiraient de sa bouche.
•Les kshatriya (guerriers, administrateurs,
princes, rois) de ses bras.
•Les vaishya (agriculteurs, commerçants,
hommes d'affaires) de ses cuisses.
•Les sudra (artisans, serviteurs, ouvriers)
de ses pieds.
Les castes
Les parias étaient considérés “hors caste"
101. Les castes
A la base de la hiérarchie des castes il y a l'idée magique
et religieuse de pureté et d'impureté, idée qui est à la
base de la séparation des castes entre elles.
Ce système trouve sa justification morale dans deux
principes philosophiques et religieux de karma et de
dharma.
Ce seraient en effet les actions (karma) accomplies dans
des vies antérieures qui conditionneraient la naissance
dans une caste donnée et c'est grâce à
l'accomplissement correct de ses devoirs (dharma) que
|'on peut espérer renaître dans une caste plus noble.
102. Les ordresLes trois ordres, ou
états selon la
formule médiévale
(clergé, noblesse,
tiers état), abolis par
la Révolution dès
1789, représentaient
une classification
idéale des rapports
socio-politiques,
traditionnelle en
Europe depuis la
stabilisation du
régime féodal (XIIe-
XIIIe s.).
104. Un peu d'histoire...
- 4 aout 1789 : abolition des privilèges
- 3 novembre 1789 : promulgation des 17
articles de la Déclaration des Droits de l'Homme
et du Citoyen
105. Article 1
« Tous les
Hommes naissent
et demeurent
libres et égaux en
droits »
Abolition de la
société d'ordres
Principe d'égalité
des chances
106. Les classes sociales
Aujourd'hui les différences juridiques n'existent plus :
les hommes sont libres et égaux en droit.
La stratification sociale, qui décrit la manière dont la
société différencie et hiérarchise les fonctions des
différents groupes sociaux, existe pourtant toujours : il
existe des rapports inégaux entre les individus et les
groupes qui se maintiennent dans le temps.
La difficulté est alors de la justifier, de la rendre légitime
aux yeux des individus, surtout dans une société
ouverte caractérisée par une égalité des individus en
droit.
107. II- Stratification et classes
sociales
A- Les théories des classes sociales et de la
stratification
2° Les théories des classes sociales
a) l'analyse marxiste
109. Karl Marx
Né le 5 mai 1818 à
Trèves en Rhénanie et
mort le 14 mars 1883 à
LondresPhilosophe de formation,
historien, économiste,
sociologue, journaliste,
révolutionnaire,...
110. 1848 Manifeste du Parti Communiste
1850 Les luttes de classes en France
1852 Le 18 Brumaire de Louis Napoléon
Bonaparte
1867 Le Capital
et beaucoup d'autres livres...!
Karl Marx
111. Karl Marx est initialement un philosophe qui
s’intéresse à l’histoire. Il développe une théorie du
matérialisme historique.
Pour lui les conditions matérielles de production
déterminent les rapports sociaux.
113. Selon Marx, les rapports de production répartissent les
agents économiques en deux classes qui diffèrent par
leur relation spécifique aux moyens de production et au
capital. L’une a la propriété des moyens de production,
l’autre les met en œuvre.
Avec la révolution industrielle, le progrès technique et le
passage d’une économie rurale à une économie
industrielle, les moyens techniques de production
(machines,…) sont devenues plus complexes et plus
coûteuses par rapport à la période précédente où ces
moyens de production étaient limités, reposant sur la
force humaine ou animale et donc accessibles à tous.
Cela aboutit à une séparation entre ceux qui ont les
capitaux pour accéder à ces nouveaux moyens de
production et ceux qui n’ont d’autre possibilité que
de louer leur force de travail.
114. Les capitalistes sont donc ceux qui possèdent les
moyens de production (machines, bâtiments, terrains),
tandis que les salariés, que Marx appelle les “
prolétaires ”, ne disposent que de leur force de travail.
Pour Marx, les rapports sociaux sont des rapports
d’exploitation
“Lutte des classes”
115. Le conflit est donc au cœur de la problématique
marxiste puisque c’est la prise de conscience de cette
exploitation qui est à la base de la lutte des classes. Les
conflits du travail structurent donc la société en groupes
adverses.
Il ne suffit pas d'un conflit d'intérêt pour que l'on puisse
parler de conflit social, il faut encore que les individus
partageant une même situation dans les rapports de
production, ici les salariés, aient conscience de leur
similitude et s'unissent pour revendiquer contre un
ennemi commun. Ils constituent alors ce que Marx
appelle une “ classe sociale ”.
Classe "en soi" Classe "pour soi"
117. II- Stratification et classes
sociales
A- Les théories des classes sociales et de la
stratification
2° Les théories des classes sociales
b) Les classes sociales chez Max Weber
118. Max Weber
(21 avril 1864-
14 juin 1920)
Ce penseur allemand est considéré
comme un des fondateurs de la
sociologie.
1904-1905 L'éthique protestante et l'esprit du capitalisme.
1919 Le savant et le politique
1921 Économie et société
121. Un groupe de statut est un groupe social dont les
membres disposent d’un même degré de prestige social
associé à leur statut social (condition statutaire) qui
dépend lui-même de plusieurs facteurs.
Weber en identifie quatre : la naissance, la profession,
l’instruction et le style de vie.
Parmi ces quatre facteurs, le style de vie est l’élément
le plus déterminant
Groupe de statut
L’échelle de prestige dans une société est variable et
elle évolue. Le prestige peut être en rapport avec le
diplôme, les capacités physiques, la profession, ... Il
dépend des valeurs que reconnaît la société.
122. L’échelle de prestige dans une société est variable et
elle évolue. Le prestige peut être en rapport avec le
diplôme, les capacités physiques, la profession, ... Il
dépend des valeurs que reconnaît la société.
124. Marx Weber
Holisme
Les structures sociales déterminent
les comportements individuels
Individualisme méthodologique
Approche qui consiste à étudier les
fonctionnements de la société en
analysant les actes et les motivations
des individus ainsi que leurs relations
Réaliste
Nominaliste (Explication : les classes ne sont
qu’une construction de l’observateur et non une
représentation de la réalité => elles sont le produit
de ce que le sociologue nomme (nominaliste) et
n’ont pas nécessairement une existence « réelle
») dans la société.
Unidimensionnelle Pluridimensionnelle
Individu soumis au poids des
déterminismes
Individu acteur qui se construit une
identité
Conscience de classe pas de conscience collective
125. Marx Weber
Analyse conflictuelle Analyse consensuelle
Définition de la classe sociale
Une classe sociale se définit par trois
critères :
* place dans le rapport de production
* conscience de classe
* conflictualité par rapport aux
autres classes (lutte des classes)
* Il distingue principalement 2 classes
sociales (prolétariat et bourgeoisie).
Classe ≠ Groupe de statut ≠ Partis
La classe se définit selon un critère
économique Les individus qui
partagent une situation de classe,
cad qui se trouvent dans une
situation économique semblable ou
proche :
- n’entretiennent pas nécessairement
des liens entre eux,
- - n’ont pas nécessairement
conscience de classe,
- - ne sont pas nécessairement
susceptibles de s’organiser
collectivement dans le cadre d’une
lutte des classes.
« Les classes ne sont pas des
126. I- Stratification et classes
sociales
A- Les théories des classes sociales et de la
stratification
2° Les théories des classes sociales
c) la synthèse de Pierre Bourdieu
127. Pierre Bourdieu (1930-2002)
1965 Les héritiers (avec JC Passeron)
1970 La reproduction, éléments d'une théorie du
système d'enseignement
1979 La distinction, critique sociale du jugement
2007 La misère du monde
130. Pierre Bourdieu distingue trois types de capitaux fondamentaux :
Le capital économique mesure l'ensemble des ressources
économiques d'un individu, à la fois ses revenus et son
patrimoine.
Le capital culturel mesure l'ensemble des ressources
culturelles dont dispose un individu. Elles peuvent être de
trois formes : incorporées (savoir et savoir-faire,
compétences, forme d'élocution, etc.), objectivées
(possession d'objets culturels) et institutionnalisée (titres et
diplômes scolaires).
Le capital social mesure l'ensemble des ressources qui sont
liées à la « possession d'un réseau durable de relations
d'interconnaissance et d'inter-reconnaissance ».
131. En quoi mon
approche des
classes est-elle une
tentative de
synthèse entre Marx
et Weber ?
Pierre Bourdieu souligne la permanence des
rapports de domination entre classes. (Marx)
Il reprend la notion de "capital” mais en lui donnant
une approche multidimensionnelle (Weber) et en
accordant une importance centrale aux inégalités
culturelles.
134. I- Stratification et classes
sociales
A- Les théories des classes sociales et de la
stratification
3° La stratification sociale
a)Strates et classes : deux approches distinctes
135. Strates et classes ?
Est-ce la même chose ?
L'humanité du 8 janvier 2013
136. Classe Strate
« Groupe fondamentaux opposés et
irréductibles les uns aux autres »
« Groupes hiérarchisés sur une
échelle selon le revenu, profession,
rapport au pouvoir et le prestige »
On ne peut pas appartenir d’abord à
une classe puis à l’autre. On
appartient à l’une ou à l’autre.
Inégalités
Absence de mobilité sociale. Mobilité sociale
Tension entre les groupes qui
entraînent des conflits sociaux.
De manière générale pas de conflits.
Importance des conflits pour
comprendre le changement social
Absence de conflits majeurs, on peut
passer d’une position à une autre.
137. I- Stratification et classes
sociales
A- Les théories des classes sociales et de la
stratification
3° La stratification sociale
b) La stratification sociale dans la sociologie
américaine
141. Warner aboutit à une stratification reposant sur une
succession de strates (lower-lower class/upper-lower
class … upper-upper class) comme des barreaux
d’une échelle qu’il serait possible de gravir : si on est
dans l’upper-lower class, on pourrait à force de
persévérance atteindre la lower-middle class, puis la
upper-middle class et ainsi de suite.
Cette vision rejoint la vision individualiste de la société
américaine où le statut de chacun dépend de nos
efforts (vision idéaliste de la méritocratie) : c’est l’idéal
du self-made man.
142. II- Stratification et classes
sociales
B- Comment la société française est-elle stratifiée ?
1° La nomenclature des PCS : intérêts et limites
143.
144.
145. Le classement se fait donc sur la base de plusieurs critères :
• le métier on distingue l’horloger et le cordonnier
• la position hiérarchique au sein de la profession exercée (ou de
l’ancienne profession en cas de retraite) on distingue cadre, intermédiaire,
exécution (employé et ouvrier)
• le niveau de diplôme requis pour exercer cette profession, cad la
qualification
• le statut on distingue salarié ou indépendant ou employeur
• la nature de l’activité on distingue l’ouvrier agricole, artisanal, industriel
• la taille de l’entreprise on distingue le salarié de la grande, moyenne,
petite entreprise
• le statut public ou privé de l’employeur (administration ou entreprise)
on distingue le cadre technique du public ou du privé
146.
147. La nomenclature se compose de 8 groupes
socioprofessionnels eux-mêmes subdivisés en 24 PCS
qui regroupent 489 professions.
•1. agriculteurs exploitants ;
•2. artisans, commerçants et chefs d’entreprises de plus
de 10 salariés ;
•3. cadres et professions intellectuelles supérieures ;
•4. professions intermédiaires ;
•5. employés ;
•6. ouvriers ;
•7. retraités ;
•8. autres personnes sans activité professionnelle.
152. - Le classement a une part d’arbitraire
- Une homogénéité sociale contestable :
Identifier des individus par leur situation professionnelle tend à regrouper des
personnes différentes à bien des égards (modes de vie, croyances, origines).
- Des critères de classement oubliés : chômage et
précarité de l’emploi :
- On ne peut pas les assimiler à des classes
sociales
Les limites de la
nomenclature des PCS
153. CSP Classes
Mode de
construction
Définition absolue Définition relationnelle
Objectifs Classer les
personnes pour que
toutes soient
classées
Saisir les évolutions de
la société et les
relations au sein de
celle ci
Usages Statistique
Outil
Théorique
Concept
156. II- Stratification et classes
sociales
B- Comment la société française est-elle stratifiée ?
2° La multiplicité des critères de différenciation
a) effet d’âge et de génération
158. Les effets de l’âge
sur la différenciation
• Revenu
• consommation
• Loisirs/pratiques culturelles
• Patrimoine (cycle de vie de l’épargne)
• Accès à l’emploi
159. I- Stratification et classes
sociales
B- Comment la société française est-elle stratifiée ?
2° La multiplicité des critères de différenciation
b) inégalités selon le sexe
161. Les effets du sexe
sur la différenciation
• Accès à l’emploi / Chômage
• Revenu
• consommation
• Loisirs/pratiques culturelles
162. L'âge et le sexe sont deux critères majeurs de
différenciation sociale. Les pratiques culturelles
varient fortement selon ces deux variables.
Du point de vue de l'âge, il existe des effets d'âge et
des effets de génération.
Du point de vue du sexe, on constate qu'il y a des
pratiques plutôt féminines et d'autres plutôt
masculines. C'est le résultat de la socialisation.
163. 1° Des individus “pluriels” ?
III- L’évolution des
structures sociales
A- Des frontières de classes moins nettes…?
168. L’analyse des statistiques produites par l'INSEE dans son
Enquête sur les pratiques culturelles peut conduire à associer
à certains groupes certaines pratiques culturelles (l’opéra pour
les cadres, le bal pour les ouvriers, etc.).
Cependant, une lecture minutieuse de ces données montre
que les individus ne sont pas uniformément façonnés par leur
milieu social d’origine: un cadre peut, par exemple, écouter du
rap et lire de la philosophie.
Il existe ainsi une multitude d'« individus pluriels» dont les
pratiques culturelles sont « empruntées» à des milieux
sociaux très différents.
169. Comment expliquer l’émergence de ces «
hommes pluriels », (comme les appelle
Bernard Lahire)?
Leur émergence peut tout d'abord être le résultat
d’ “un effet de théorie” on repère de tels individus
car on se donne la peine de les chercher.
170. Mais on peut également mettre en évidence des
explications historiques. ou structurelles.
En effet, la massification scolaire et la diffusion d'une
culture de masse (grâce aux médias) à partir des
années 1950 ont permis aux différents milieux sociaux
d'entrer en contact, ce qui a favorisé le partage de
pratiques culturelles.
Enfin, la pluralité des instances de socialisation (familles,
amis, collègues, etc.) met l'individu en contact avec
différentes cultures, ce qui favorise chez lui l’apparition
de dispositions culturelles très variées.
171. III- L’évolution des
structures sociales
2° Y a t-il une moyennisation de la société ?
A- Des frontières de classes moins nettes…?
172. La moyennisation : processus de constitution d'une
vaste classe moyenne, réduisant les positions extrêmes
dans la stratification sociale et rapprochant ainsi les
niveaux de vie et les modes de vie.
180. La thèse de la « moyennisation » de la société française est avancée par
des auteurs qui soulignent la perte d’emprise des milieux sociaux
traditionnels, dotés d’une forte identification, comme la paysannerie ou la
bourgeoisie au profit d’une classe moyenne de plus en plus étendue.
Ce phénomène, généralement daté à partir de 1945, aurait pour cause
principale la progression du pouvoir d’achat enregistré au cours des
« Trente glorieuses », l’essor considérable des emplois de service qui
conduirait à l’avènement d’une société postindustrielle, ainsi que
l’homogénéisation progressive des modes de vie et des pratiques
sociales.
Henri Mendras, principal défenseur de cette thèse, met en lumière dans
La seconde Révolution française (1988) l’apparition d’une constellation
centrale, dont le groupe des cadres constituerait le symbole : l’une des
nouveautés réside dans le fait que les normes sociales seraient
désormais véhiculées par ce groupe majoritaire et non plus, comme
traditionnellement, par les classes dirigeantes.
Moyennisation
186. 2° Y a t-il une polarisation de la société ?
III- L’évolution des
structures sociales
B-…ou une recomposition des classes ?
187. La polarisation : processus de constitution de pôles
principaux dans la stratification sociale, reflets d'inégalités
qui creusent des écarts entre ces positions sociales,
l'accent étant souvent mis sur l'existence de deux pôles
d'où une approche bipolaire de la société.
188. Depuis une vingtaine d'années environ, il est de plus
en plus difficile de parler de moyennisation de la
société. D'abord parce que les inégalités
traditionnelles ne se réduisent plus, ensuite parce
que se développent de nouvelles inégalités.
Beaucoup de sociologues parlent aujourd'hui plutôt
d'une "polarisation" de la société, c'est-à -dire d'une
fragmentation de la population en deux groupes
distincts, très éloignés, chacun à une extrémité de
l'échelle sociale.
Cependant, les classes sociales ne sont plus
vraiment des classes pour soi (au sens marxiste):
les individus n'ont plus vraiment conscience
d’appartenir à un collectif structuré, homogène et
cohérent.
193. • Depuis la fin du XXe siècle, les inégalités de patrimoine
sont en hausse. Cela s’explique notamment par une baisse
de la fiscalité sur le patrimoine : comme le patrimoine est
principalement concentré dans les mains des individus les
plus fortunés, toute baisse de la fiscalité facilite sa
transmission.
• Par ailleurs, certains économistes comme Camille
Landais ont mis en évidence que le salaire moyen mensuel
des 0,01 % les mieux payés a augmenté de 69 % en
France entre 1998 et 2006 alors que, dans le même temps,
les 90 % les moins bien payés ne voyaient leur salaire
moyen mensuel augmenter que de 0,9 %. Ces évolutions
s’expliquent par une compression des bas salaires liée à la
mondialisation. qui pousse les entreprises à comprimer
leurs coûts de production afin de pouvoir faire face à la
concurrence internationale. Ce sont les travailleurs peu
qualifiés des pays occidentaux qui voient leurs
rémunérations stagner, car ils sont directement en
194. « Il y a une lutte des classes,
évidemment, mais c'est ma
classe, la classe des riches qui
mène la lutte. Et nous sommes
en train de gagner. »
Warren Buffet (3eme fortune
mondiale)
(There’s class warfare, all right, but it’s my class, the rich
class, that’s making war, and we’re winning.)
dans une interview de CNN, le 25 mai 2005, cité par le New
York Times, le 26 novembre 2006
197. Arguments pour la
moyennisation
Arguments pour la
polarisation
• diminution de la classe
ouvrière et hausse des
catégories intermédiaires
•Uniformisation des modes
de vie et des
consommations
•Pratiques culturelles
homogènes
•massification de l’école et
hausse du niveau général
d’instruction
•perte de la conscience de
classe
•Baisse du syndicalisme
• développement de la
précarité et du
chômage
• creusement des
inégalités
• les inégalités se
transforment
• Ouvriers et employés
= classe populaire
• l’accès aux diplômes
reste inégal
• l’hérédité sociale
demeure forte
198. La vie est belle le destin s´en écarte...
Personne ne joue avec les mêmes cartes
Le berceau lève le voile, maudites sont les routes qu´il
dévoile...
Tant pis, on n´est pas nés sous la même étoile...
205. Arguments pour la
moyennisation
Arguments pour la
polarisation
• diminution de la classe
ouvrière et hausse des
catégories intermédiaires
•Uniformisation des modes
de vie et des
consommations
•Pratiques culturelles
homogènes
•massification de l’école et
hausse du niveau général
d’instruction
•perte de la conscience de
classe
•Baisse du syndicalisme
• développement de la
précarité et du
chômage
• creusement des
inégalités
• les inégalités se
transforment
• Ouvriers et employés =
nouvelle classe
populaire
• l’accès aux diplômes
reste inégal
• l’hérédité sociale
demeure forte