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Évolutions et perspectives  
des retraites en France 
 
Rapport annuel du COR – Juin 2015
© Conseil d’orientation des retraites, Paris 2015
Rapport annuel du COR – Juin 2015
3
Sommaire
Introduction p. 5
Partie 1. Le contexte : les évolutions démographiques et économiques
dont dépend le systÚme de retraite
p. 9
1. Le contexte démographique p. 11
a) La fécondité et le solde migratoire, en amont de la retraite
b) L’espĂ©rance de vie et l’état de santĂ©, juste avant et pendant la retraite
c) Le nombre de personnes ùgées de 60 ans et le rapport démographique
des 20-59 ans sur les 60 ans et plus
2. Le contexte Ă©conomique p. 19
a) Le taux de chĂŽmage
b) Les gains de productivitĂ© et la croissance des revenus d’activitĂ©
c) La part des primes dans la rĂ©munĂ©ration des fonctionnaires d’État
3. Les comportements d’activitĂ© et d’emploi Ă  tous les Ăąges de la vie p. 27
a) L'activitĂ© et l’emploi des jeunes et des personnes d'Ăąges intermĂ©diaires
b) L'activitĂ© et l’emploi des seniors, dont les Ăąges de cessation d'activitĂ©
Partie 2. Les résultats : les évolutions du systÚme de retraite au regard
de ses principaux objectifs
p. 35
1. La situation financiĂšre du systĂšme de retraite p. 37
a) Les déterminants démographiques, économiques et réglementaires
b) Les ressources, les dépenses et le solde financier année aprÚs année
c) Le solde financier en moyenne à l’horizon de 25 ans
d) Les conditions de l’équilibre financier selon les ajustements des trois
leviers
2. Le niveau de vie des retraités p. 55
a) Le montant des pensions et le niveau de vie des retraités
b) Le taux de pauvreté des retraités
3. Les dimensions de l’équitĂ© entre les gĂ©nĂ©rations au regard de la
retraite
p. 59
a) Le montant des pensions au fil des générations
b) La durée de la retraite au fil des générations
c) Le taux de prélÚvement et la durée de carriÚre au fil des générations
Rapport annuel du COR – Juin 2015
4
 
4. L’équitĂ© entre les femmes et les hommes au regard de la retraite p. 75
a) La situation relative des femmes au regard du montant des pensions et
du niveau de vie Ă  la retraite
b) La situation relative des femmes au regard de la durée de retraite
c) La situation relative des femmes au regard de la durée de carriÚre
Partie 3. Les données complémentaires : le suivi des dispositifs et des
disparités de situation en matiÚre de retraite
p. 89
1. Les structures de financement des régimes de retraite p. 91
a) Les différentes ressources des régimes de retraite
b) Les dettes et les réserves
2. La dispersion des montants de pension, de leurs déterminants et des
niveaux de vie des retraités
p. 97
a) La dispersion des montants de pension et de leurs déterminants
b) La dispersion des taux de remplacement nets
c) La dispersion des niveaux de vie des retraités
3. Les ùges de la retraite et les départs anticipés à la retraite p. 109
a) La dispersion des ùges de départ à la retraite et les écarts entre régimes
b) Les départs anticipés à la retraite
c) Les écarts de durée de retraite entre catégories sociales et entre secteurs
4. Les dispositifs de solidarité en matiÚre de retraite, dont les droits
familiaux
p. 117
a) La part des dispositifs de solidarité dans les pensions
b) L’apport des dispositifs de solidaritĂ© pour les femmes
Annexes p. 125
Annexe 1. Récapitulatif des indicateurs de résultats selon des approches
transversales
1. Les indicateurs définis par décret n° 2014-654 du 20 juin 2014
2. Les indicateurs relatifs Ă  l’équitĂ© pour le cas type n° 2 du COR
3. Les indicateurs relatifs Ă  l’équitĂ© en moyenne par gĂ©nĂ©ration
4. Les indicateurs relatifs au solde financier et à ses déterminants
Annexe 2. Liste des figures et tableaux relatifs aux indicateurs
Annexe 3. MĂ©thodologie : la construction des indicateurs
Annexe 4. ProcĂ©dures de suivi des systĂšmes de retraite Ă  l’étranger
Annexe 5. Liste des sigles utilisés
Annexe 6. Le dispositif de suivi du systÚme de retraite français, selon les
textes législatifs et réglementaires
Annexe 7. Le Conseil d’orientation des retraites
Rapport annuel du COR – Juin 2015
5
Introduction
Ce document constitue la deuxiĂšme Ă©dition du rapport annuel du Conseil d’orientation des
retraites (COR) sur les Ă©volutions et les perspectives des retraites en France, en application de
la loi n° 2014-40 du 20 janvier 2014 garantissant l’avenir et la justice du systùme de retraite,
qui confÚre au COR la mission « de produire, au plus tard le 15 juin, un document annuel et
public sur le systÚme de retraite, fondé sur des indicateurs de suivi définis par décret au
regard des objectifs énoncés [par la loi] ».
La loi inscrit explicitement le suivi des indicateurs dans une double finalitĂ© : d’une part,
mesurer l’adĂ©quation du systĂšme de retraite Ă  ses objectifs – ce qui est l’objet du « suivi »
stricto sensu –, d’autre part, servir de base le cas Ă©chĂ©ant Ă  des recommandations de
modification des paramĂštres de retraite – ce qui est l’objet du « pilotage » du systĂšme. Les
indicateurs doivent en effet ĂȘtre mobilisĂ©s par le ComitĂ© de suivi des retraites, dont la crĂ©ation
rĂ©sulte de la mĂȘme loi, pour lui permettre de dĂ©terminer « s’il considĂšre que le systĂšme de
retraite s’éloigne, de façon significative, de [se]s objectifs » et, Ă©ventuellement, de formuler
« des recommandations, rendues publiques, destinées à garantir le respect des objectifs ».
Les objectifs du systÚme de retraite structurent ainsi le rapport annuel du COR. Ils sont définis
au II de l’article L. 111-2-1 du code de la sĂ©curitĂ© sociale :
« La Nation rĂ©affirme solennellement le choix de la retraite par rĂ©partition au cƓur du pacte
social qui unit les générations. Le systÚme de retraite par répartition assure aux retraités le
versement de pensions en rapport avec les revenus qu’ils ont tirĂ©s de leur activitĂ©.
Les assurĂ©s bĂ©nĂ©ficient d’un traitement Ă©quitable au regard de la durĂ©e de la retraite comme
du montant de leur pension, quels que soient leur sexe, leurs activités et parcours
professionnels passés, leur espérance de vie en bonne santé, les régimes dont ils relÚvent et la
génération à laquelle ils appartiennent.
La Nation assigne également au systÚme de retraite par répartition un objectif de solidarité
entre les gĂ©nĂ©rations et au sein de chaque gĂ©nĂ©ration, notamment par l’égalitĂ© entre les
femmes et les hommes, par la prise en compte des périodes éventuelles de privation
involontaire d’emploi, totale ou partielle, et par la garantie d’un niveau de vie satisfaisant
pour tous les retraités.
La pérennité financiÚre du systÚme de retraite par répartition est assurée par des
contributions réparties équitablement entre les générations et, au sein de chaque génération,
entre les différents niveaux de revenus et entre les revenus tirés du travail et du capital. Elle
suppose de rechercher le plein emploi. »
MĂȘme si des marges d’interprĂ©tation subsistent, la loi fait ressortir trois objectifs principaux :
la pérennité financiÚre du systÚme de retraite, un niveau de vie satisfaisant pour tous les
retraitĂ©s, et l’équitĂ© entre les assurĂ©s de gĂ©nĂ©rations diffĂ©rentes ou appartenant Ă  la mĂȘme
génération (entre les femmes et les hommes notamment).
L’équitĂ© s’apprĂ©cie elle-mĂȘme au travers de quatre dimensions : le montant des pensions de
retraite et, plus largement, le niveau de vie des retraités, la durée de la retraite, la durée de la
carriÚre pendant laquelle sont prélevées les cotisations et, enfin, le taux de prélÚvement
Rapport annuel du COR – Juin 2015
6
finançant les retraites. Alors que ces deux derniĂšres dimensions permettent d’apprĂ©cier
l’effort de financement des assurĂ©s en activitĂ©, les autres dimensions permettent d’apprĂ©cier
ce que le systĂšme apporte aux assurĂ©s une fois retraitĂ©s. On notera que l’apprĂ©ciation du
montant des pensions et du niveau de vie des retraitĂ©s renvoie non seulement Ă  l’objectif
d’équitĂ© mais aussi, plus fondamentalement, Ă  la finalitĂ© mĂȘme du systĂšme de retraite qui,
comme le précisait le COR dans son septiÚme rapport1
, est « d’assurer aux retraitĂ©s actuels et
futurs un niveau de ressources satisfaisant, sécurisé et anticipé ».
Pour le suivi des objectifs du systÚme de retraite, le décret n° 2014-654 du 20 juin 2014 relatif
au ComitĂ© de suivi des retraites dĂ©finit un petit nombre d’indicateurs :
– le taux de remplacement dĂ©fini « pour un salariĂ© non cadre, Ă  carriĂšre ininterrompue,
relevant du régime général d'assurance vieillesse et d'une institution de retraite
complémentaire mentionnée à l'article L. 921-4 et dont la rémunération mensuelle est
égale au salaire moyen du tiers inférieur de la distribution des salaires » et projeté sur
dix ans ;
– la « durĂ©e moyenne de versement de la pension projetĂ©e sur vingt-cinq ans » ;
– le « taux de remplacement, projetĂ© sur dix ans, d'un assurĂ© ayant effectuĂ© toute sa
carriÚre comme agent sédentaire de la fonction publique de catégorie B [
] défini
comme le rapport entre la moyenne des avantages de vieillesse perçus l'année de la
liquidation et le salaire moyen d'activité, y compris les primes, perçu la derniÚre
année d'activité » ;
– le « rapport, par gĂ©nĂ©ration de retraitĂ©s, pour l'ensemble des rĂ©gimes de retraite
légalement obligatoires, entre la valeur de la pension en deçà de laquelle se situent
les 10 % de retraités les moins aisés, d'une part, et la valeur moyenne des pensions de
l'ensemble des retraités, d'autre part. Ce rapport est présenté selon le genre » ;
– le « niveau de vie des retraitĂ©s rapportĂ© Ă  celui de l’ensemble de la population, ce
rapport étant présenté selon le genre » ;
– et, enfin, les « soldes comptables annuels [
] des rĂ©gimes de retraite lĂ©galement
obligatoires pour l’annĂ©e en cours et projetĂ©s sur 25 ans ».
Le Conseil a jugĂ© utile de retenir d’autres indicateurs de rĂ©fĂ©rence pour suivre les Ă©volutions
du systÚme de retraite dans toutes ses dimensions. Il a en outre jugé nécessaire de les
compléter, en amont, par des indicateurs permettant de suivre les évolutions démographiques
et économiques, dont dépend le systÚme de retraite, et, en aval, par des données
complémentaires utiles au suivi du systÚme de retraite.
Le choix des indicateurs a par ailleurs été dicté par le souci de rechercher, autant que possible,
des indicateurs prospectifs et pas seulement rétrospectifs, pour répondre aux finalités de suivi
et de pilotage sur le long terme. En outre, des indicateurs calculés par génération plutÎt que
par année ont été privilégiés :
– ils permettent d’apprĂ©cier directement l’équitĂ© entre les gĂ©nĂ©rations ;
– les principaux paramĂštres de retraite sont eux-mĂȘmes dĂ©finis selon la gĂ©nĂ©ration ;
– et, enfin, leurs Ă©volutions ne sont pas perturbĂ©es par des effets de composition
démographique.
                                                            
1
« Retraites : annuités, points ou comptes notionnels ? Options et modalités techniques », septiÚme rapport du
COR, janvier 2010.
Rapport annuel du COR – Juin 2015
7
Ces indicateurs sont, pour la plupart, dĂ©clinĂ©s par sexe, compte tenu de l’attention accrue
portée aux différences de situation entre les femmes et les hommes. Cela répond en particulier
Ă  la mission du Conseil, dĂ©sormais formulĂ©e explicitement dans la loi, « de suivre l’évolution
des écarts et inégalités de pensions des femmes et des hommes ».
Tous les indicateurs rassemblĂ©s ici ont pour objet d’aider le ComitĂ© de suivi des retraites Ă 
remplir l’ensemble des missions que la loi lui confie, mais ils ne suffisent pas à eux seuls à
dresser un panorama complet du systÚme de retraite français et des problématiques qui lui
sont associĂ©es, ceci n’étant ni l’objet, ni l’enjeu du prĂ©sent rapport. À ce titre, ce rapport ne
constitue pas un Ă©tat des lieux du systĂšme de retraite, ni un annuaire statistique exhaustif. Il a
pour vocation d’illustrer les principales Ă©volutions du systĂšme de retraite au fil des
gĂ©nĂ©rations, en vue d’éclairer les Ă©ventuels ajustements des paramĂštres actuels2
.
En complément, il est utile de se reporter également aux autres publications du Conseil
(rapports, mais aussi dossiers mensuels, actes de colloque ou encore lettres) et aux travaux des
caisses de retraite et des administrations compétentes3
.
Pour cette deuxiÚme édition du rapport annuel du COR, il a été procédé à une actualisation
des projections Ă  court, moyen et long terme du systĂšme de retraite, prenant notamment en
compte la derniÚre loi de réforme des retraites du 20 janvier 2014 4
– ce qui n’avait pas pu ĂȘtre
fait pour la premiÚre édition. Les projections sont réalisées à législation inchangée : il est tenu
compte des Ă©volutions de la rĂ©glementation d’ores et dĂ©jĂ  actĂ©es, donc celles issues de la loi
du 20 janvier 2014 ou du dernier accord AGIRC-ARRCO du 13 mars 2013, mais pas des
négociations en cours entre les partenaires sociaux. Cette actualisation permet de projeter la
plupart des indicateurs retenus par le Conseil, ceux liés à la situation financiÚre du systÚme de
retraite et ceux liĂ©s Ă  la situation des assurĂ©s, que ce soit Ă  partir de carriĂšres types – comme
pour la premiĂšre Ă©dition – mais aussi en moyenne par gĂ©nĂ©ration – ce qui n’avait pu ĂȘtre fait
dans le rapport de l’annĂ©e prĂ©cĂ©dente.
Par rapport Ă  la premiĂšre Ă©dition du rapport annuel, on notera Ă©galement que tous les
indicateurs du dĂ©cret n° 2014-654 du 20 juin 2014 ont Ă©tĂ© calculĂ©s (ce n’était pas le cas l’an
dernier de l’indicateur correspondant au rapport entre le seuil de pension des 10 % les moins
aisĂ©s et la pension moyenne), que les indicateurs relatifs Ă  l’objectif de pĂ©rennitĂ© financiĂšre et
ceux relatifs aux transitions entre emploi et retraite ont été enrichis, et, enfin, que la DREES a
actualisé plusieurs indicateurs, notamment ceux relatifs aux taux de remplacement médians
observés.
                                                            
2
Il est accompagnĂ©, dans sa version en ligne sur le site Internet du COR (www.cor-retraites.fr), d’une base de
données sous Excel qui regroupe toutes les données présentées dans les figures et tableaux du rapport annuel,
ainsi que de donnĂ©es complĂ©mentaires qui ont servi d’intermĂ©diaires de calcul.
3
Notamment aux programmes de qualitĂ© et d’efficience « retraites » Ă©laborĂ©s par la direction de la SĂ©curitĂ©
sociale (DSS), en annexe des projets de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), au rapport sur les
pensions de retraite de la fonction publique (« jaune pensions ») publié en annexe au projet de loi de finances
(PLF), ainsi qu’à la publication annuelle « Les retraitĂ©s et les retraites » de la direction de la recherche, des
Ă©tudes, de l’évaluation et des statistiques (DREES).
4
Il n’a toutefois pas Ă©tĂ© tenu compte des effets du compte personnel de prĂ©vention de la pĂ©nibilitĂ©, mis en place
par la loi du 20 janvier 2014, faute de sa complĂšte entrĂ©e en vigueur et d’un recul suffisant.
Rapport annuel du COR – Juin 2015
8
Le présent rapport est organisé en trois parties.
La premiÚre partie (le contexte) présente les évolutions démographiques et économiques,
observĂ©es sur le passĂ© et prĂ©visibles Ă  l’avenir, dont dĂ©pend le systĂšme de retraite et qui
déterminent en partie les évolutions des indicateurs de suivi et de pilotage. Elle rappelle
d’abord le contexte dĂ©mographique, en matiĂšre de fĂ©conditĂ©, de solde migratoire et de
mortalitĂ©, avec une attention portĂ©e Ă  la question de l’état de santĂ© en fin de carriĂšre et
pendant la retraite ainsi qu’à la structure par Ăąge de la population. Puis elle prĂ©cise le contexte
économique, en matiÚre de chÎmage, de productivité et de salaires, à chaque fois selon
plusieurs scénarios et variantes qui permettent de prendre en compte les incertitudes pour le
futur. Les comportements d’activitĂ© sont ensuite dĂ©crits, que ce soit l’activitĂ© des jeunes, celle
des personnes d’ñges intermĂ©diaires ou celle des seniors, avec un focus sur les Ăąges de
cessation d’activitĂ©.
La deuxiÚme partie (les résultats) décrit les évolutions du systÚme de retraite au regard de ses
principaux objectifs, Ă  l’aune des indicateurs de suivi et de pilotage identifiĂ©s comme tels par
le Conseil d’orientation des retraites. Ces indicateurs, dont on retrace les Ă©volutions observĂ©es
par le passé et les évolutions projetées, sont classés par objectif. Dans un premier temps, sont
prĂ©sentĂ©es les Ă©volutions des indicateurs permettant d’apprĂ©cier l’objectif de pĂ©rennitĂ©
financiÚre du systÚme de retraite. Dans un deuxiÚme temps, sont retracées les évolutions
annuelles des indicateurs relatifs au niveau de vie des retraités. Dans un troisiÚme temps, sont
examinĂ©es les Ă©volutions des indicateurs associĂ©s aux quatre dimensions de l’équitĂ© :
indicateurs de montant des pensions et de niveau de vie des retraités, indicateurs de durée des
carriÚres et de taux de prélÚvement finançant les retraites et indicateurs de durée de la retraite.
Enfin, les Ă©volutions de ces indicateurs d’équitĂ© sont analysĂ©es en distinguant les femmes et
les hommes, afin d’apprĂ©cier la situation relative des femmes.
La troisiÚme partie (les données complémentaires) porte sur le suivi des dispositifs et des
disparités de situation en matiÚre de retraite, selon quatre grandes thématiques : les structures
de financement des régimes de retraite ; la dispersion des montants de pension, de leurs
déterminants et des niveaux de vie des retraités ; les ùges de la retraite et les départs anticipés
à la retraite ; enfin, les dispositifs de solidarité en matiÚre de retraite, dont les droits familiaux.
Ces données complÚtent celles relatives aux indicateurs de suivi et de pilotage présentées dans
la deuxiĂšme partie, en couvrant d’autres dimensions (par rĂ©gime de retraite, en dispersion et
pas seulement en moyenne, etc.). Ils permettent de répondre à des missions spécifiques
confĂ©rĂ©es par la loi au ComitĂ© de suivi des retraites, notamment celles d’examiner la situation
du systĂšme de retraite « au regard [
] des dispositifs de dĂ©part en retraite anticipĂ©e » et
d’analyser la situation comparĂ©e des femmes et des hommes en matiĂšre de retraite « en tenant
compte [
] de l’impact des avantages familiaux de vieillesse sur les Ă©carts de pensions ».
Rapport annuel du COR – Juin 2015
9
Partie 1. Le contexte : les évolutions démographiques et économiques dont
dépend le systÚme de retraite
Le systÚme de retraite dépend non seulement de la réglementation applicable en matiÚre de
retraite mais aussi du cadre dĂ©mographique et Ă©conomique dans lequel il s’inscrit. Ce cadre
inclut notamment les thĂ©matiques suivantes : la population – qui dĂ©termine le nombre de
personnes en Ăąge de travailler et celui des personnes en Ăąge d’ĂȘtre retraitĂ©es ; les
comportements d’activitĂ© et le chĂŽmage – qui dĂ©terminent le nombre de cotisants du systĂšme ;
et la productivitĂ© – qui dĂ©termine le niveau des salaires et, partant, les masses de cotisations.
Pour cette raison, le Conseil a jugé nécessaire de présenter, avant les indicateurs proprement
dits permettant d’apprĂ©cier l’adĂ©quation du systĂšme de retraite Ă  ses principaux objectifs, un
certain nombre d’indicateurs relatifs aux Ă©volutions dĂ©mographiques et Ă©conomiques dont
celui-ci dépend.
Ces indicateurs, présentés en évolution année aprÚs année, renvoient pour la plupart aux
dimensions qui constituent habituellement les hypothĂšses des exercices de projection du
COR. La problématique de cette premiÚre partie est en effet double. Les évolutions observées
sur le passĂ© permettent d’éclairer la situation financiĂšre actuelle du systĂšme de retraite, en
expliquant comment ont évolué ses principaux déterminants. Les évolutions projetées sur le
futur prĂ©sentent les hypothĂšses – selon plusieurs scĂ©narios alternatifs retenus par le Conseil –
sur lesquelles sont calculés les divers indicateurs prospectifs, qui permettent de suivre
l’adĂ©quation du systĂšme de retraite Ă  ses principaux objectifs.
A cet effet, le COR a actualisé ses hypothÚses économiques. Les hypothÚses de long terme
n’ont pas Ă©tĂ© rĂ©visĂ©es par rapport Ă  celles retenues dans le cadre de l’exercice de projection du
COR de décembre 20141
. Mais il a été tenu compte, à court terme, de la révision à la baisse
des prĂ©visions de croissance du Gouvernement, telles qu’elles figurent dans le programme de
stabilité transmis en avril dernier à la Commission européenne. Les hypothÚses à moyen
terme ont Ă©galement Ă©tĂ© revues afin d’assurer la cohĂ©rence avec les nouvelles hypothĂšses de
court terme.
                                                            
1
Voir le dossier de la séance du COR du 16 décembre 2014.
 
Rapport annuel du COR – Juin 2015
11
1. Le contexte démographique
En matiĂšre de dĂ©mographie et de comportements d’activitĂ©, le COR s’appuie sur les
projections de l’INSEE2
, actualisées tous les cinq ans environ. Comme aucune nouvelle
actualisation n’a Ă©tĂ© effectuĂ©e par l’INSEE depuis les projections de 2010-2011, sur lesquelles
se sont appuyés les deux derniers exercices de projection du COR (décembre 20123
et
décembre 20144
), on s’attache principalement, ci-aprĂšs, Ă  apprĂ©cier dans quelle mesure les
derniÚres évolutions observées sont en phase avec les projections 2010-20115
du scénario
dĂ©mographique central de l’INSEE, sur lesquelles s’appuient les projections prĂ©sentĂ©es dans
la seconde partie du rapport. Pour cela, on compare les derniÚres évolutions observées non
seulement aux Ă©volutions du scĂ©nario central de l’INSEE mais aussi aux Ă©volutions projetĂ©es
selon les deux autres hypothĂšses Ă©tudiĂ©es par l’INSEE pour les diffĂ©rents paramĂštres
dĂ©mographiques : l’hypothĂšse basse et l’hypothĂšse haute.
a) La fécondité et le solde migratoire, en amont de la retraite
L’évolution des naissances est habituellement suivie par l’INSEE Ă  travers l’indicateur
conjoncturel de fĂ©conditĂ© (ICF), qui donne le nombre moyen d’enfants qu’aurait une femme
tout au long de sa vie si les taux de fĂ©conditĂ© observĂ©s Ă  chaque Ăąge l’annĂ©e considĂ©rĂ©e
demeuraient inchangés. Cet indicateur a crû presque continûment entre 1995 et 2010,
entraßnant une augmentation du nombre annuel de naissances, et ce malgré la diminution
rĂ©guliĂšre, dans cette pĂ©riode, du nombre de femmes en Ăąge de procrĂ©er. À partir de 2010,
l’ICF commence Ă  dĂ©croĂźtre lĂ©gĂšrement et repasse sous la barre des 2 enfants par femme (1,98
en 2014). L’évolution observĂ©e sur la pĂ©riode rĂ©cente s’avĂšre trĂšs proche de celle postulĂ©e
dans le scĂ©nario central des derniĂšres projections dĂ©mographiques de l’INSEE, qui fait
l’hypothùse d’un ICF se stabilisant à 1,95 enfant par femme à partir de 2015.
                                                            
2
Pour la population, voir Chardon O. et Blanpain N. (2010), « Projections de population 2007-2060 pour la
France mĂ©tropolitaine », Insee RĂ©sultats, n° 117 SociĂ©tĂ©. Pour les taux d’activitĂ©, voir Filatriau O. (2011),
« Projections Ă  l'horizon 2060 – Des actifs plus nombreux et plus ĂągĂ©s », Insee PremiĂšre, n° 1345.
3
Voir Retraites : perspectives 2020, 2040 et 2060, onziÚme rapport du COR, adopté le 19 décembre 2012, La
Documentation française, ainsi que les dossiers des séances du Conseil du 26 février 2013 et du 26 mars 2013.
4
Voir le dossier de la séance du Conseil du 16 décembre 2014.
5
Les chiffres commentés dans cette sous-partie portent sur la seule France métropolitaine, car seules les données
sur ce champ sont disponibles sur longue pĂ©riode, ainsi qu’en projection. Les donnĂ©es sur la France entiĂšre ne
sont disponibles que sur un passé récent.
Rapport annuel du COR – Juin 2015
12
Figure 1.1 – Indice conjoncturel de fĂ©conditĂ© observĂ© puis projetĂ©
Note : l’indicateur est calculĂ© comme la moyenne sur 35 classes d’ñge (femmes de 15 Ă  49 ans) des rapports, au
sein de chaque classe d’ñge, entre le nombre d’enfants nĂ©s en France mĂ©tropolitaine et le nombre de femmes
rĂ©sidentes en France mĂ©tropolitaine. Les hypothĂšses en projection aprĂšs 2020 sont constantes jusqu’en 2060.
Champ : France métropolitaine.
Source : INSEE, bilan démographique 2014 et projections de population 2007-2060.
Le solde migratoire est la différence entre le nombre de personnes qui sont entrées sur le
territoire et le nombre de personnes qui en sont sorties au cours d’une annĂ©e. Ce solde, qui
Ă©tait de l’ordre de + 100 000 personnes par an jusqu’en 2006, a ensuite dĂ©cru progressivement
Ă  la fin des annĂ©es 2000 pour atteindre, d’aprĂšs les estimations de l’INSEE, environ + 45 000
personnes par an au cours des six derniÚres années.
Cette tendance récente apparaßt davantage en ligne avec la variante de migration basse
qu’avec le scĂ©nario central6
.
Figure 1.2 – Solde migratoire observĂ© puis projetĂ©
Note : les hypothùses de solde migratoire en projection aprùs 2020 sont constantes jusqu’en 2060.
Champ : France métropolitaine.
Source : INSEE, bilan démographique 2014 et projections de population 2007-2060.
                                                            
6
Voir la sous-partie 2.2 (section b) pour l’impact de cette variante sur la situation financiùre du systùme de
retraite.
1,75
1,85
1,95
2,05
2,15
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
2013
2014
2015
2016
2017
2018
2019
2020
année
Projections : scénario central Projections : fécondité basse
Projections : fécondité haute Observé (provisoire)
Observé (définitif)
0
25 000
50 000
75 000
100 000
125 000
150 000
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
2013
2014
2015
2016
2017
2018
2019
2020
solde migratoire
année
Projections : scénario central Projections : migration basse
Projections : migration haute Observé (provisoire)
Observé (définitif)
Rapport annuel du COR – Juin 2015
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Rappelons que la population et sa structure par ùge évoluent en fonction de la fécondité et du
solde migratoire rĂ©cents et futurs – reprĂ©sentĂ©s dans les figures prĂ©cĂ©dentes – mais aussi de
leurs évolutions passées, y compris dans un passé relativement lointain. En particulier, le
vieillissement actuel de la population française provient en grande partie du déséquilibre entre
les effectifs des générations du baby boom et ceux des générations plus anciennes, ce qui
traduit les évolutions de la fécondité au cours des années 1940.
b) L’espĂ©rance de vie et l’état de santĂ©, juste avant et pendant la retraite
L’espĂ©rance de vie instantanĂ©e Ă  60 ans7
progresse assez réguliÚrement en France
mĂ©tropolitaine depuis 1945. Au milieu des annĂ©es 2000, cette progression a mĂȘme connu une
accĂ©lĂ©ration soudaine, progressant d’un an en l’espace de quatre annĂ©es seulement, avant de
reprendre le rythme de progression tendanciel antĂ©rieur (un peu plus d’un an gagnĂ© par
décennie). La canicule de 2003 a en effet perturbé la mortalité des personnes trÚs ùgées
(hausse en 2003 puis baisse les années suivantes) : au-delà de ses effets immédiats, il se
pourrait que la canicule ait conduit à une diminution durable de la mortalité des personnes trÚs
ĂągĂ©es, compte tenu de l’attention plus grande qui leur est dĂ©sormais portĂ©e. Certes, la
progression de l’espĂ©rance de vie Ă  60 ans a marquĂ© le pas en 2012, mais cet inflĂ©chissement
doit ĂȘtre relativisĂ© par le fait que le point 2011 Ă©tait relativement Ă©levĂ© et que l’espĂ©rance de
vie est à nouveau en hausse en 2013 et davantage encore en 2014 (selon les données
provisoires).
Compte tenu du caractĂšre lĂ©gĂšrement « bruitĂ© » de l’indicateur (c’est-Ă -dire se traduisant par
des variations d’une annĂ©e Ă  l’autre qui ne sont pas toutes significatives), ainsi que de la faible
diffĂ©rence Ă  court terme entre les trois scĂ©narios de mortalitĂ© examinĂ©s par l’INSEE
(projection en 2010 Ă  partir des valeurs observĂ©es jusqu’en 2007), aucun scĂ©nario n’apparaĂźt
devoir ĂȘtre privilĂ©giĂ© par rapport aux autres, au vu des donnĂ©es observĂ©es et estimĂ©es sur le
passĂ© rĂ©cent, mĂȘme si, selon les donnĂ©es provisoires pour 2014, l’espĂ©rance de vie des
hommes est trÚs légÚrement supérieure au niveau correspondant au scénario de mortalité
basse.
                                                            
7
L’espĂ©rance de vie instantanĂ©e correspond Ă  l’espĂ©rance de vie conjoncturelle pour une annĂ©e donnĂ©e, qui est
l’indicateur habituellement publiĂ© par l’INSEE en la matiĂšre : il se calcule comme l’espĂ©rance de vie d’une
gĂ©nĂ©ration fictive dont les probabilitĂ©s de dĂ©cĂšs Ă  chaque Ăąge seraient celles de cette annĂ©e d’observation.
L’espĂ©rance de vie Ă  60 ans est un indicateur statistique usuel, s’apprĂ©ciant indĂ©pendamment de l’ñge minimal
légal de la retraite, lequel est porté à 62 ans à partir de la génération 1955.
Rapport annuel du COR – Juin 2015
14
Figure 1.3 – EspĂ©rance de vie instantanĂ©e Ă  60 ans observĂ©e puis projetĂ©e
Femmes Hommes
   
Note : la hausse de l’espĂ©rance de vie est supposĂ©e se prolonger jusqu’en 2060 ; Ă  cette date, les espĂ©rances de
vie instantanées à 60 ans atteignent 32,3 ans pour les femmes dans le scénario central (respectivement 34,3 ans
dans le scénario de mortalité basse et 30,3 dans le scénario de mortalité haute) et 28 ans pour les hommes
(respectivement 26,2 et 30,1 ans).
Champ : France métropolitaine.
Source : INSEE, bilan démographique 2014 et projections de population 2007-2060.
Les Ă©volutions de l’espĂ©rance de vie Ă  60 ans jouent Ă  double titre parmi les hypothĂšses de
calcul des indicateurs suivis par le COR : d’une part, pour les indicateurs de situation
financiÚre, en tant que déterminant du nombre de retraités, et donc des masses de prestations ;
d’autre part, pour les indicateurs de durĂ©e de retraite des assurĂ©s. Dans ce dernier cas, c’est
toutefois l’espĂ©rance de vie Ă  60 ans calculĂ©e par gĂ©nĂ©ration (non reprĂ©sentĂ©e ici) qui est
pertinente8
. Compte tenu de l’hypothùse en projection de poursuite de la diminution de la
mortalitĂ©, celle-ci est plus Ă©levĂ©e que l’espĂ©rance de vie instantanĂ©e observĂ©e lorsque la
gĂ©nĂ©ration a 60 ans : par exemple, l’espĂ©rance de vie de la gĂ©nĂ©ration 1950 serait de 26,9 ans
(hommes et femmes confondus) selon le scĂ©nario central de l’INSEE, soit deux ans de plus
que l’espĂ©rance de vie Ă  60 ans de l’annĂ©e 2010 (24,8 ans).
Il est pertinent de s’intĂ©resser Ă©galement – comme, d’ailleurs, la loi du 20 janvier 2014 nous y
invite – aux indicateurs d’espĂ©rance de vie « en bonne santĂ© » ou « sans incapacitĂ© ». Ces
derniÚres représentent un aspect de la qualité de la période de vie passée à la retraite et leurs
Ă©volutions peuvent constituer Ă  ce titre un Ă©lĂ©ment d’apprĂ©ciation de l’équitĂ© entre les
générations.
                                                            
8
L’espĂ©rance de vie d’une gĂ©nĂ©ration est calculĂ©e Ă  partir des probabilitĂ©s de dĂ©cĂšs observĂ©es puis projetĂ©es
annĂ©e aprĂšs annĂ©e pour cette gĂ©nĂ©ration. Pour projeter les indicateurs d’équitĂ© entre les gĂ©nĂ©rations (voir la sous-
partie 2.3), il convient de projeter l’espĂ©rance de vie des gĂ©nĂ©rations qui partiront Ă  la retraite autour de 2060, ce
qui nĂ©cessite d’aller au-delĂ  de l’horizon des projections dĂ©mographiques de l’INSEE. Trois scĂ©narios sont
retenus : le scĂ©nario central et celui de mortalitĂ© basse de l’INSEE sont prolongĂ©s par extrapolation des
Ă©volutions au-delĂ  de 2060 (donc sous l’hypothĂšse que la diminution de la mortalitĂ© projetĂ©e jusqu’en 2060 se
poursuive au mĂȘme rythme au-delĂ  de cette date), tandis que le scĂ©nario de mortalitĂ© haute (c’est-Ă -dire
d’espĂ©rance de vie basse) est prolongĂ© sous l’hypothĂšse alternative de stabilisation de la mortalitĂ©, et donc
d’arrĂȘt des gains d’espĂ©rance de vie, aprĂšs 2060. Voir le document n° 2 de la sĂ©ance du COR du 26 mars 2014.
25
26
27
28
29
2000 2005 2010 2015 2020
en année
année
Projections : scénario central
Projections : mortalité haute
Projections : mortalité basse
Observé (provisoire)
Observé (définitif)
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21
22
23
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2000 2005 2010 2015 2020
en année
année
Projections : scénario central
Projections : mortalité haute
Projections : mortalité basse
Observé (provisoire)
Observé (définitif)
Rapport annuel du COR – Juin 2015
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Parmi les nombreux indicateurs – correspondant Ă  diffĂ©rentes notions de vie « en bonne
santĂ© » ou « sans incapacitĂ© » – et les nombreuses sources statistiques qui coexistent, le
Conseil a choisi de s’appuyer sur l’indicateur mesurĂ© Ă  partir des limitations d’activitĂ© –
indicateur GALI (General activity limitation indicator) –, qui fait l’objet d’une actualisation
et d’une diffusion annuelle dans le cadre de l’action jointe europĂ©enne EHLEIS (European
Health and Life Expectancy Information System)9
. En pratique, seuls les indicateurs
conjoncturels d’espĂ©rance de vie sans incapacitĂ© (EVSI) sont disponibles, c’est-Ă -dire selon
une approche par année et non par génération.
Entre 2004 et 2013, l’EVSI Ă  65 ans a augmentĂ© de 0,7 an parmi les femmes et de 1,3 an
parmi les hommes. Elle reprĂ©sente une proportion de l’espĂ©rance de vie Ă  65 ans comprise
entre environ 40 % et 45 %pour les femmes. Cette proportion pour les hommes est plus élevée
(+ 5 points de pourcentage en 2013) et serait en légÚre hausse sur la période observée.
L’interprĂ©tation des Ă©volutions observĂ©es d’une annĂ©e sur l’autre est toutefois dĂ©licate, du fait
du caractĂšre relativement « bruitĂ© » de l’indicateur. MĂȘme sur une pĂ©riode plus longue, on
peut craindre que les évolutions soient affectées par un biais déclaratif, les générations du
baby boom étant davantage sensibles que les générations précédentes aux questions de santé.
Figure 1.4 – DurĂ©e de vie sans limitation d’activitĂ© aprĂšs 65 ans
En annĂ©es En proportion de l’espĂ©rance de vie Ă  65 ans
Note : la durĂ©e de vie sans limitation d’activitĂ© (ou espĂ©rance de vie « sans incapacitĂ© ») prĂ©sentĂ©e ici exclut les
pĂ©riodes avec des limitations d’activitĂ© sĂ©vĂšres ou modĂ©rĂ©es.
Source : action conjointe europĂ©enne EHLEIS (donnĂ©es de l’enquĂȘte SRCV de l’INSEE).
Le Conseil a choisi de suivre l’EVSI en distinguant deux tranches d’ñge, de 55 à 64 ans et à
partir 65 ans. En effet, si le suivi de l’EVSI aprùs 65 ans est en lien avec la question de la
qualitĂ© de la pĂ©riode de retraite (dans une optique, notamment, d’équitĂ© entre les gĂ©nĂ©rations),
sa valeur entre 55 et 64 ans renvoie plutÎt à la problématique de la capacité des seniors à
travailler plus longtemps, compte tenu des problĂšmes de santĂ© dont la frĂ©quence s’accroĂźt
avec l’ñge. Sur cette tranche d’ñge, il est d’ailleurs plus pertinent de suivre directement les
                                                            
9
Voir le document n° 8 de la séance du COR du 26 mars 2014. Pour la France, les données statistiques
proviennent de l’enquĂȘte Statistiques sur les revenus et conditions de vie (SRCV, SILC en anglais) de l’INSEE.
5
7
9
11
13
15
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013
en années
année
Femmes Hommes
30%
35%
40%
45%
50%
55%
60%
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013
en % de l'espérance de vie à 65 ans
année
Femmes Hommes
Rapport annuel du COR – Juin 2015
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proportions de personnes ayant des limitations d’activitĂ© (sĂ©vĂšres ou modĂ©rĂ©es10
) dans la
population.
Cette proportion est similaire parmi les femmes et parmi les hommes en ce qui concerne les
limitations d’activitĂ© sĂ©vĂšres (de l’ordre de 10 % depuis 2008). Pour l’ensemble des
limitations d’activitĂ©, la proportion est Ă©galement similaire parmi les femmes et parmi les
hommes en 2013 (30 % environ) ; elle était auparavant (2004-2012) légÚrement supérieure
parmi les femmes.
Figure 1.5 – Proportion de personnes ayant des limitations d’activitĂ© entre 55 et 64 ans
Femmes Hommes
 
Note : la proportion parmi les 55-64 ans est une proportion sous-jacente, neutralisant les Ă©carts de poids
démographique entre les 55-59 ans et les 60-64 ans.
Source : action conjointe europĂ©enne EHLEIS (donnĂ©es de l’enquĂȘte SRCV-SILC de l’INSEE).
c) Le nombre de personnes ùgées de 60 ans et le rapport démographique des 20-59 ans
sur les 60 ans et plus
Le nombre de personnes atteignant l’ñge de 60 ans au fil des gĂ©nĂ©rations, qui dĂ©pend des
effectifs à la naissance de chaque génération, des flux migratoires et de la mortalité avant
60 ans, illustre les conséquences à terme du baby boom sur le nombre de retraités. Il passerait
de 600 000 environ pour les gĂ©nĂ©rations nĂ©es au dĂ©but des annĂ©es 1930 et celle nĂ©e en 1945 –
avec un creux pour les gĂ©nĂ©rations nĂ©es juste avant et pendant la Seconde Guerre mondiale –
à environ 800 à 850 000 pour les générations du baby boom nées entre 1946 et le début des
annĂ©es 1970. Le nombre de personnes atteignant l’ñge de 60 ans augmente ainsi d’environ
200 000 entre les gĂ©nĂ©rations 1945 et 1946. A l’inverse, il diminuerait d’environ 120 000
entre les générations 1972 et 1976.
                                                            
10
Correspondant respectivement aux réponses « oui, fortement limité » et « oui, mais pas fortement limité » à la
question : « Êtes-vous limitĂ©(e), depuis au moins 6 mois, Ă  cause d’un problĂšme de santĂ©, dans les activitĂ©s que
les gens font habituellement ? ».
0%
5%
10%
15%
20%
25%
30%
35%
40%
2004200520062007200820092010201120122013
en % de la classe d'ùge
année
Limitations sĂ©vĂšres ou modĂ©rĂ©es, 55‐59 ans
Limitations sĂ©vĂšres ou modĂ©rĂ©es, 60‐64 ans
Limitations sĂ©vĂšres ou modĂ©rĂ©es, 55‐64 ans
Limitations sĂ©vĂšres, 55‐59 ans
Limitations sĂ©vĂšres, 60‐64 ans
Limitations sĂ©vĂšres, 55‐64 ans
0%
5%
10%
15%
20%
25%
30%
35%
40%
2004200520062007200820092010201120122013
en % de la classe d'ùge
année
Limitations sĂ©vĂšres ou modĂ©rĂ©es, 55‐59 ans
Limitations sĂ©vĂšres ou modĂ©rĂ©es, 60‐64 ans
Limitations sĂ©vĂšres ou modĂ©rĂ©es, 55‐64 ans
Limitations sĂ©vĂšres, 55‐59 ans
Limitations sĂ©vĂšres, 60‐64 ans
Limitations sĂ©vĂšres, 55‐64 ans
Rapport annuel du COR – Juin 2015
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Le nombre de personnes atteignant l’ñge de 60 ans se maintiendrait autour de 800 000 pour
les gĂ©nĂ©rations nĂ©es dans les annĂ©es 1980 et 1990, en particulier sous l’effet de la baisse de la
mortalité avant 60 ans au fil des générations. Il varierait de plus ou moins 50 000 pour les
générations nées à la fin des années 1990 selon les scénarios alternatifs de fécondité,
d’immigration et d’espĂ©rance de vie retenus par l’INSEE.
Figure 1.6 – Effectifs par gĂ©nĂ©ration Ă  l’ñge de 60 ans observĂ©s puis projetĂ©s
Note : scĂ©nario « bas » = hypothĂšses basses de fĂ©conditĂ©, de migration et d’espĂ©rance de vie, respectivement
hautes pour le scénario « haut ».
Champ : France métropolitaine.
Source : INSEE, bilan démographique 2014 et projections de population 2007-2060 réalisées en 2010.
Les Ă©volutions de la fĂ©conditĂ©, du solde migratoire et de l’espĂ©rance de vie dĂ©terminent
également celles du rapport démographique des 20-59 ans sur les 60 ans et plus, dont
dépendent en partie les évolutions du rapport entre le nombre de cotisants et le nombre de
retraités11
.
La baisse du rapport dĂ©mographique s’est accĂ©lĂ©rĂ©e Ă  partir de 2006 – annĂ©e oĂč l’on compte
2,5 personnes de 20 Ă  59 ans pour chaque personne de 60 ans et plus – et le phĂ©nomĂšne se
poursuivrait jusque vers le dĂ©but des annĂ©es 2030 en raison de l’arrivĂ©e Ă  l’ñge de 60 ans des
générations du baby boom. Au-delà, le rapport démographique continuerait à baisser mais à
un rythme moindre, puis aurait tendance à se stabiliser en fin de période de projection ; en
2060, on dénombrerait 1,4 personne de 20-59 ans par personne de 60 ans et plus, avec une
incertitude de +/- 0,2 selon les diffĂ©rents scĂ©narios dĂ©mographiques retenus par l’INSEE en
projection.
                                                            
11
Ce rapport est parfois appelé « rapport de dépendance démographique ». Il diffÚre du rapport entre le nombre
de cotisants et le nombre de retraitĂ©s (voir la figure 2.1) dans la mesure oĂč les cotisants ne correspondent pas
exactement aux effectifs ùgés de 20 à 59 ans et les retraités à ceux ùgés de plus de 60 ans.
400 000
500 000
600 000
700 000
800 000
900 000
1930 1940 1950 1960 1970 1980 1990
générations
projections 2010 ‐ scĂ©nario central projections 2010 ‐ scĂ©nario bas
projections 2010 ‐ scĂ©nario haut bilan dĂ©mographique 2014 ‐ observĂ©
bilan dĂ©mographique 2014 ‐ provisoire
Baby‐boom 
générations 1946 à 1972
Rapport annuel du COR – Juin 2015
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Figure 1.7 – Rapport dĂ©mographique des 20-59 ans sur les 60 ans et plus
observé puis projeté
 
Note : scĂ©nario « haut » = hypothĂšses hautes de fĂ©conditĂ© et de migration, hypothĂšse basse d’espĂ©rance de vie ;
scénario « bas » = hypothÚses inverses.
Champ : France métropolitaine, territoire courant.
Source : INSEE, bilan démographique 2014 et projections de population 2007-2060 réalisées en 2010.
1,0
1,5
2,0
2,5
3,0
1990 2000 2010 2020 2030 2040 2050 2060
années
projections 2010 ‐ scĂ©nario central projections 2010 ‐ scĂ©nario " bas"
projections 2010 ‐ scĂ©nario " haut " bilan dĂ©mographique 2014 ‐ observĂ©
bilan dĂ©mographique 2014 ‐ provisoire
Rapport annuel du COR – Juin 2015
19
2. Le contexte Ă©conomique
Les incertitudes sur les perspectives Ă©conomiques justifient d’envisager plusieurs scĂ©narios de
projection. À cet Ă©gard, l’élaboration des hypothĂšses macroĂ©conomiques par le COR ne
s’inscrit pas dans une dĂ©marche de prĂ©vision Ă©conomique, mais dans la constitution de
variantes suffisamment contrastĂ©es – et dont aucune n’est privilĂ©giĂ©e par rapport aux autres –
afin de balayer un large éventail des possibles et de porter un diagnostic nuancé des
perspectives financiĂšres du systĂšme de retraite.
À long terme, c’est-Ă -dire au-delĂ  de 2030 environ, l’économie est supposĂ©e suivre une
trajectoire stabilisée, caractérisée notamment par le taux de chÎmage et le rythme annuel de
croissance de la productivité du travail. Les hypothÚses à long terme pour ces deux grandeurs,
qui avaient été retenues par le Conseil en 2012 et en 2014, sont maintenues pour le présent
rapport, dĂ©finissant cinq scĂ©narios : scĂ©narios A’, A, B, C et C’. Trois variantes consistant en
des tests de sensibilité des résultats des projections par rapport aux hypothÚses de chÎmage,
incluant une hypothĂšse conventionnelle de maintien du taux de chĂŽmage au niveau de 10 %
jusqu’en 2060, sont Ă©galement Ă©tudiĂ©es comme en 2014.
Tableau 1.8 – HypothĂšses de long terme dans les scĂ©narios
et variantes Ă©conomiques du COR
Source : hypothĂšses COR 2015.
Depuis l’exercice de projection du COR de dĂ©cembre 2014, qui reposait pour le court terme
sur les prévisions économiques pluriannuelles de la loi de financement de la sécurité sociale
(LFSS) pour 2015, la croissance du PIB n’a pas Ă©tĂ© modifiĂ©e en 2015 (+ 1,0 %). Les
prévisions de croissance du gouvernement ont en revanche été revues12
Ă  la baisse pour 2016,
2017 et 2018 (respectivement + 1,5 %, + 1,5 % et + 1,75 %, au lieu de + 1,7 % et + 2,0 % les
deux années suivantes).
                                                            
12
Voir Programme de stabilité 2015-2018, 15 avril 2015.
ScĂ©nario A’
Variante A’
chĂŽmage
10%
Scénario A Scénario B
Variante B
chĂŽmage
10%
ScĂ©nario C ScĂ©nario C’
Variante C’
chĂŽmage
10%
Croissance annuelle de la productivité du travail 2 % 2 % 1,8 % 1,5 % 1,5 % 1,3 % 1 % 1 %
valeurs de long terme atteintes à partir de 
 2027 2027 2026 2024 2024 2023 2023 2023
Taux de chĂŽmage 4,5 % 10 % 4,5 % 4,5 % 10 % 7 % 7 % 10 %
valeurs de long terme atteintes à partir de 
 2027 2020 2027 2031 2020 2025 2025 2020
Rapport annuel du COR – Juin 2015
20
Tableau 1.9 – HypothĂšses de croissance du PIB en termes rĂ©els Ă  l’horizon 2018
 
Sources : COR 2014 ; LPFP 2014-2019 ; Programme de stabilité 2015-2018; comptes nationaux INSEE .
Ces évolutions ont conduit le COR à actualiser ses scénarios macroéconomiques à court et
moyen terme.
Sur le court terme, c’est-Ă -dire jusqu’en 2018, le principe, dans tous les scĂ©narios et variantes,
de retenir les mĂȘmes hypothĂšses que celles du gouvernement permet d’assurer une cohĂ©rence
sur les premiÚres années de projection entre les projections par le COR de la situation
financiÚre des régimes de retraite et les prévisions pluriannuelles officielles. Ce choix
s’impose aussi car, selon le dĂ©cret n° 2014-654 du 20 juin 2014, le ComitĂ© de suivi des
retraites doit suivre les « soldes comptables annuels [
] des rĂ©gimes de retraite lĂ©galement
obligatoires [
] déterminés sur la base des prévisions financiÚres des régimes de retraite
sous-jacentes aux prévisions de comptes publics présentés dans le programme de stabilité de
l’annĂ©e en cours ».
Les hypothÚses économiques de court terme du présent rapport sont donc celles présentées
dans le programme de stabilitĂ© 2015-2018. Ces hypothĂšses ont fait l’objet d’un avis du Haut
Conseil des finances publiques ; celui-ci « considÚre que, nonobstant les risques financiers,
les prévisions de croissance pour les années 2016 à 2018 sont prudentes »13
.
Enfin, les scĂ©narios d’évolution sur le moyen terme ont Ă©tĂ© rĂ©visĂ©s par la direction gĂ©nĂ©rale du
TrĂ©sor pour le compte du COR, afin d’assurer la cohĂ©rence avec les nouvelles hypothĂšses de
court terme. Les principaux paramĂštres de l’économie sont supposĂ©s converger
progressivement et réguliÚrement vers leurs valeurs de long terme, entre 2026 et 2031 selon
les scénarios économiques.
                                                            
13
Avis n° 2015-01 du Haut Conseil des finances publiques relatif aux prévisions macroéconomiques associées
au projet de programme de stabilité pour les années 2015 à 2018.
Taux, en % 2015 2016 2017 2018
Croissance effective 1,7 2,3 2,3
Croissance potentielle 1,5 1,6 1,6
Écart de production (% PIB) -3,1 -2,5 -1,8
Croissance effective 1 1,70 2 2
Croissance potentielle 1,1 1,3 1,2 1,1
Écart de production (% PIB) -3,4 -2,5 -1,7
Croissance effective 1 1,5 1,5 1,75
Croissance potentielle 1,1 1,5 1,5 1,4
Écart de production (% PIB) -3,5 -3,5 -3,5 -3,2
Programme de stabilité
2014-2017
(avril 2014) (Rapport annuel COR
juin 2014)
PLFSS 2015 (octobre 2014)
(projections décembre 2014)
Programme de stabilité
2015-2018
(avril 2015) (Rapport annuel COR
juin 2015)
Rapport annuel du COR – Juin 2015
21
a) Le taux de chĂŽmage
Le taux de chÎmage au sens du Bureau international du travail (BIT) en France métropolitaine
a augmentĂ© de 0,2 point entre 2013 et 2014 en moyenne annuelle. À un niveau infra-annuel, il
oscille, depuis le dernier trimestre de 2012, entre 9,7 % et 10,1 % de la population active
(10,1 % au dernier trimestre 201414
).
Par rapport aux projections du COR de décembre 2014, les évolutions observées conduisent à
réviser à la hausse les hypothÚses de taux de chÎmage sur les premiÚres années de projection.
La convergence vers les valeurs de long terme serait ensuite progressive, sachant que ces
valeurs seraient atteintes en 2027 dans les scĂ©narios A et A’, 2031 dans le scĂ©nario B et 2025
dans les scĂ©narios C et C’.
Figure 1.10 – Taux de chĂŽmage observĂ© puis projetĂ©
 
Note : moyenne des taux de chÎmage trimestriels (corrigés des variations saisonniÚres) de chaque année. AprÚs
2035, les taux de chĂŽmage sont supposĂ©s constants jusqu’en 2060 dans tous les scĂ©narios et variantes. Les taux
de chÎmage en projection correspondent au champ géographique de la France métropolitaine.
Sources : INSEE, enquĂȘte Emploi ; hypothĂšses COR 2015.
b) Les gains de productivitĂ© et la croissance des revenus d’activitĂ©
La productivité horaire apparente du travail rapporte la richesse créée, mesurée par le PIB, au
volume horaire de travail mis en Ɠuvre dans le processus de production. On suppose en
projection que le volume horaire de travail en moyenne par tĂȘte est stabilisĂ© et que le revenu
d’activitĂ© moyen (horaire ou par tĂȘte) Ă©volue comme la productivitĂ© apparente du travail, Ă 
l’exception des toutes premiĂšres annĂ©es de projection.
Avant la crise de 2008, la croissance de la productivité horaire apparente du travail a ralenti,
passant en moyenne de 1,9 % par an de 1990 Ă  1998 Ă  1,5 % par an de 1998 Ă  2008. Dans le
mĂȘme temps, le revenu d’activitĂ© brut15
par heure a augmenté de 1,2 % par an en moyenne
entre 1990 et 1998, et de 1,6 % par an entre 1998 et 2008. Le revenu d’activitĂ© brut par tĂȘte a
quant à lui augmenté plus faiblement (respectivement + 0,5 % et + 1,1 % par an en moyenne
                                                            
14
10,3 % de la population active pour la France, y compris DOM.
15
Somme des salaires bruts et des revenus mixtes des non-salariés dans les données de la comptabilité nationale.
Rapport annuel du COR – Juin 2015
22
sur chacune des deux sous-périodes), du fait de la hausse du temps partiel au cours des années
1990 et de la politique de réduction du temps de travail à la fin des années 1990 et au début
des années 2000.
Lorsque l’on tient compte de la crise de 2008, les rythmes tendanciels de croissance de la
productivitĂ© apparente du travail et des revenus d’activitĂ© par heure se sont plus fortement
ralentis : le rythme de hausse de la productivité horaire apparente du travail, qui était de 1,7 %
par an en moyenne entre le dĂ©but des annĂ©es 1990 et l’immĂ©diate avant-crise, s’établit Ă  1,4 %
par an en moyenne si l’on inclut les annĂ©es aprĂšs crise et jusqu’à aujourd’hui.
Tableau 1.11 – Taux de croissance annuels moyens de la productivitĂ© horaire du travail
et du revenu d’activitĂ© observĂ©s sur le passĂ©
Lecture : en moyenne entre 1990 et 1998, la productivité du travail par heure travaillée a augmenté de + 1,9 %
par an.
Note : la productivitĂ© apparente du travail est calculĂ©e en rapportant le PIB en volume au nombre total d’heures
travaillĂ©es ; les revenus d’activitĂ© sont dĂ©flatĂ©s des Ă©volutions de l’indice des prix Ă  la consommation.
Source : comptes nationaux INSEE .
Les cibles de long terme des scĂ©narios A, B et C – qui avaient Ă©tĂ© dĂ©finies par le COR en
amont de son onziĂšme rapport16
– reposent à l’origine sur les taux de croissance moyens
observés sur le passé (sur des périodes antérieures à la crise de 2008 pour les deux premiers),
tandis que les deux scĂ©narios A’ et C’ permettent d’étudier des hypothĂšses plus contrastĂ©es.
Ces hypothÚses de productivité du travail ont un impact sur la situation financiÚre du systÚme
de retraite nettement plus marquĂ© – car cumulatif – que l’hypothĂšse de taux de chĂŽmage.
Comme pour le taux de chÎmage, les hypothÚses de croissance de la productivité apparente du
travail du COR sont révisées sur les premiÚres années de projection, en cohérence avec le
programme de stabilité rendu public en avril dernier. Les taux de croissance annuels
convergeraient ensuite progressivement vers leurs valeurs de long terme, sachant que ces
valeurs seraient atteintes entre 2023 et 2027 selon les scénarios économiques.
                                                            
16
Voir le document n° 4 de la séance du COR du 11 juillet 2012.
1990-1998 1998-2008 2008-2014
Avant crise
(1990-2008)
Y. c. crise
(1990-2014)
Productivité apparente du travail, par heure travaillée 1,9% 1,5% 0,7% 1,7% 1,4%
Revenu d'activité bruts par heure 1,2% 1,6% 0,4% 1,4% 1,2%
Revenu d'activitĂ© bruts par tĂȘte 0,5% 1,1% 0,0% 0,9% 0,7%
Rythme annuel moyen
par sous-périodes
Rythme annuel moyen depuis
1990
Rapport annuel du COR – Juin 2015
23
Figure 1.12 – Taux de croissance annuels de la productivitĂ© horaire du travail
observés puis projetés
Sources : comptes nationaux INSEE ; hypothĂšses COR 2015.
La croissance du PIB correspond à la somme de la croissance de la productivité apparente du
travail par tĂȘte et de celle de l’emploi (ou de la population active, lorsque le taux de chĂŽmage
est stable). Sous les effets de la crise, le PIB est actuellement inférieur à son niveau potentiel,
c’est-Ă -dire celui qui pourrait ĂȘtre atteint compte tenu du stock de capital en place et de la
main d’Ɠuvre disponible, sans provoquer de poussĂ©e inflationniste. La diffĂ©rence entre le PIB
effectif et le PIB potentiel, ou « output gap » (écart de production), qui est donc négatif,
renseigne sur la capacité de rebond de la croissance économique17
.
A partir de 2020, l’output gap est supposĂ© se refermer au mĂȘme rythme que dans les
projections de décembre 2014 et deviendrait nul entre 2025 et 2027 (environ 4 à 5 ans plus
tard par rapport aux précédentes projections). Entre 2020 et 2030, le rythme annuel moyen de
croissance du PIB serait relativement élevé, compris entre 1,6 % et 2,6 % selon les scénarios
Ă©conomiques, sous l’effet conjuguĂ© de la baisse supposĂ©e du taux de chĂŽmage et de la
rĂ©duction de l’output gap. L’importance de ce rebond dĂ©pend donc entre autres de
l’estimation de l’output gap, sur laquelle le Haut Conseil des finances publiques a Ă©mis des
réserves18
. A plus long terme, le PIB augmenterait Ă  un rythme annuel moyen compris entre
1,1 % et 2,1 %, selon les scénarios économiques.
                                                            
17
Voir le tableau 1.9.
18
Selon son avis n° 2015-01, le Haut Conseil des finances publiques « s’interroge sur la pertinence d’un Ă©cart
de production (Ă©cart entre la production effective et la production potentielle) trĂšs creusĂ© pendant prĂšs d’une
dĂ©cennie et qui ne se rĂ©duirait pratiquement pas Ă  l’horizon 2018. ».
Rapport annuel du COR – Juin 2015
24
Tableau 1.13 – Taux de croissance annuels moyens de la population active et du PIB
par tranche décennale
Sources : comptes nationaux INSEE ; hypothĂšses COR 2015.
c) La part des primes dans la rĂ©munĂ©ration des fonctionnaires d’État
Si la croissance des revenus d’activitĂ© est un dĂ©terminant des taux de remplacement pour les
assurĂ©s du secteur privĂ©, ce n’est pas le cas pour les fonctionnaires. Leur pension est calculĂ©e
sur la base du dernier traitement perçu pendant au moins six mois et ne tient pas compte des
primes19
. De ce fait, le taux de remplacement des fonctionnaires est principalement déterminé
par la part des primes dans la rémunération totale en fin de carriÚre : plus cette part est grande,
plus le taux de remplacement est faible. Or, parmi les fonctionnaires d’État ĂągĂ©s de 55-59 ans,
la part des primes est passée en moyenne de 17,5 % en 2009 à 19,5 % en 2012. La hausse
s’observe parmi les hommes et parmi les femmes, ainsi que parmi les catĂ©gories de
fonctionnaire sur lesquelles reposent les cas types du COR.
Tableau 1.14 – Part de prime moyenne à 55-59 ans dans la fonction publique d’État
de 2009 Ă  2012
Lecture : en 2012, les primes et indemnités représentent en moyenne 19,5 % de la rémunération totale des
fonctionnaires d’État.
Note : parts de prime sur cas types estimés pour la génération née en 1950.
Champ : France mĂ©tropolitaine. Agents titulaires civils des ministĂšres de l'État travaillant Ă  temps complet.
Source : INSEE, SIASP ; traitement DGAFP-DES.
                                                            
19
Exclusion faite du régime additionnel de la fonction publique (RAFP) qui est assis sur une partie des primes
des fonctionnaires mais dont les montants de pension sont faibles par rapport au montant global de pension des
fonctionnaires.
Rythme annuel de
croissance moyen
2010-2020
Rythme annuel de
croissance moyen
2020-2030
Rythme annuel de
croissance moyen
2030-2040
Rythme annuel de
croissance moyen
2040-2050
Rythme annuel de
croissance moyen
2050-2060
PIB scénario A' 1,3% 2,6% 2,1% 2,1% 2,1%
PIB scénario A 1,3% 2,5% 1,9% 1,9% 1,9%
PIB scénario B 1,3% 2,3% 1,7% 1,6% 1,6%
PIB scénario C 1,3% 1,9% 1,4% 1,4% 1,4%
PIB scénario C' 1,2% 1,6% 1,1% 1,1% 1,1%
Population active 0,4% 0,3% 0,1% 0,1% 0,1%
2009 2010 2011 2012
Rappel :
hypothĂšse
cas types du
COR
Ensemble fonction publique
d'État
17,5 % 18,5 % 19,4 % 19,5 %
dont : femmes 15,3 % 16,0 % 16,9 % 16,9 %
dont : hommes 20,0 % 21,3 % 22,2 % 22,3 %
Catégorie B sédentaire 23,6 % 24,6 % 25,2 % 25,5 % 19,0 %
Enseignants catégorie A 11,2 % 11,2 % 11,9 % 11,7 % 9,6 %
Cadre A+ 38,9 % 40,3 % 41,7 % 41,4 % 33,0 %
Policier catégorie active (à 50-54
ans)
31,1 % 31,9 % 32,2 % 32,1 % 28,2 %
Rapport annuel du COR – Juin 2015
25
Dans le prĂ©sent rapport, les hypothĂšses retenues pour l’estimation des taux de remplacement
sur cas types20
consistent Ă  supposer les parts de prime constantes d’une gĂ©nĂ©ration Ă  l’autre –
ces parts ayant été estimées pour la génération née en 1950. Des travaux complémentaires
devront ĂȘtre menĂ©s afin d’affiner ces hypothĂšses et de construire des scĂ©narios d’évolutions de
part de prime en projection.
                                                            
20
Voir sous-partie 2.3.
 
Rapport annuel du COR – Juin 2015
27
3. Les comportements d’activitĂ© et d’emploi Ă  tous les Ăąges de la vie
On prĂ©sente successivement les comportements d’activitĂ© pour les tranches d’ñge 15-24 ans,
25-49 ans et 50-65 ans, qui sont celles habituellement retenues par l’INSEE dans ses
publications21
. Pour l’examen des transitions entre l’emploi et la retraite, une attention
particuliĂšre est Ă©galement portĂ©e sur deux catĂ©gories d’ñge : les 55-59 ans et les 60-64 ans.
a) L'activitĂ© et l’emploi des jeunes et des personnes d'Ăąges intermĂ©diaires
Les comportements d’activitĂ© et d’emploi dans les tranches d’ñge jeunes et intermĂ©diaires ont
un impact sur la situation du systÚme de retraite à court terme, car ils déterminent le nombre
de cotisants, mais aussi à plus long terme, car ils influent sur les durées validées par les
assurés pour leur retraite, et donc sur les montants futurs des pensions.
AprĂšs avoir diminuĂ© tout au long des annĂ©es 1980 et 1990, en lien avec l’allongement de la
durĂ©e d’étude, le taux d’activitĂ© des 15-24 ans est reparti Ă  la hausse Ă  la fin des annĂ©es 1990,
profitant de la bonne conjoncture Ă©conomique – hausse qui s’est poursuivie Ă  un rythme
moindre durant les annĂ©es 2000, alors que le taux d’emploi des jeunes s’est stabilisĂ© ; Ă 
compter de 2009, le taux d’activitĂ© (et d’emploi) des 15-24 ans a de nouveau diminuĂ©,
légÚrement, certains jeunes ayant pu ou dû retarder leur entrée sur le marché du travail du fait
de la crise économique. Cette baisse est ainsi supposée de nature conjoncturelle et, en
projection, le taux d’activitĂ© des jeunes est supposĂ© rester globalement stable par rapport Ă  son
niveau atteint dans la deuxiÚme moitié des années 2000, en phase avec les derniÚres
projections de population active publiĂ©es par l’INSEE22
, pour les femmes comme pour les
hommes.
Dans les cinq scénarios économiques du COR, qui supposent une diminution du taux de
chĂŽmage, la stabilitĂ© des taux d’activitĂ© impliquerait alors une augmentation progressive des
taux d’emploi d’ici au dĂ©but des annĂ©es 2030.
                                                            
21
Les taux d’activitĂ© par groupe d’ñge des projections de population active de l’INSEE ne sont pas directement
comparables avec les taux passĂ©s selon les derniĂšres donnĂ©es publiĂ©es, du fait d’une rupture de sĂ©rie liĂ©e Ă  la
rĂ©novation du questionnaire de l’enquĂȘte Emploi et d’un changement de concept d’ñge utilisĂ© (Ăąge courant au
lieu d’ñge au 31 dĂ©cembre de l’annĂ©e). Pour cette raison, seuls les taux d’activitĂ© et les taux d’emploi observĂ©s
sont présentés dans les graphiques ci-aprÚs.
22
 Filatriau O. (2011), op. cit. 
Rapport annuel du COR – Juin 2015
28
Figure 1.15 – Taux d’activitĂ© et taux d’emploi des 15-24 ans
Ensemble Par sexe
Note : activitĂ© et emploi au sens du BIT. DonnĂ©es jusqu’à 2013 corrigĂ©es pour les ruptures de sĂ©rie ; donnĂ©es
2014 (moyenne des quatre valeurs trimestrielles corrigées des variations saisonniÚres).
Source : INSEE, enquĂȘte Emploi.
Parmi les classes d’ñge intermĂ©diaires (25-49 ans), le taux d’activitĂ© des hommes a
légÚrement diminué au cours des quatre derniÚres décennies (- 3,8 points de pourcentage entre
1975 et 2014). Celui des femmes a en revanche nettement augmenté (+ 24,5 points entre 1975
et 2014) du fait de leur participation accrue au marché du travail.
Figure 1.16 – Taux d’activitĂ© et taux d’emploi des 25-49 ans
Ensemble Par sexe
Note : activitĂ© et emploi au sens du BIT. DonnĂ©es jusqu’à 2013 corrigĂ©es pour les ruptures de sĂ©rie ; donnĂ©es
2014 (moyenne des quatre valeurs trimestrielles corrigées des variations saisonniÚres).
Source : INSEE, enquĂȘte Emploi.
En projection, l’écart de taux d’activitĂ© des 25-49 ans entre les femmes et les hommes, de
presque 10 points de pourcentage en 2014, se rĂ©duirait encore d’environ 2 points d’ici au
dĂ©but des annĂ©es 2030, les taux d’activitĂ© des femmes Ă  partir de 40 ans continuant
d’augmenter lĂ©gĂšrement au fil des gĂ©nĂ©rations. L’écart se stabiliserait ensuite ; la participation
20
25
30
35
40
45
50 1990
1992
1994
1996
1998
2000
2002
2004
2006
2008
2010
2012
2014
en % des 15‐24 ans
année
Taux d'emploi observé Taux d'activité observé
20
25
30
35
40
45
50
1990
1992
1994
1996
1998
2000
2002
2004
2006
2008
2010
2012
2014
en % des 15‐24 ans
année
Taux d'activité (femmes) Taux d'activité (hommes)
Taux d'emploi (femmes) Taux d'emploi (hommes)
55
60
65
70
75
80
85
90
95
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1990
1992
1994
1996
1998
2000
2002
2004
2006
2008
2010
2012
2014
en % des 25‐49 ans
année
Taux d'emploi observé Taux d'activité observé
55
60
65
70
75
80
85
90
95
100
1990
1992
1994
1996
1998
2000
2002
2004
2006
2008
2010
2012
2014
en % des 25‐49 ans
année
Taux d'activité (femmes) Taux d'activité (hommes)
Taux d'emploi (femmes) Taux d'emploi (hommes)
Rapport annuel du COR – Juin 2015
29
des femmes au marchĂ© du travail, aux Ăąges de la maternitĂ© et de l’éducation des jeunes enfants
(25-39 ans), est supposĂ©e rester un peu moins frĂ©quente que celle des hommes jusqu’en 2060.
b) L'activitĂ© et l’emploi des seniors, dont les Ăąges de cessation d'activitĂ©
Afin de rendre compte des comportements d’activitĂ© Ă  tous les Ăąges entre 15 et 64 ans, les
taux d’emploi et d’activitĂ© des 50-64 ans sont d’abord prĂ©sentĂ©s. On s’intĂ©resse ensuite plus
prĂ©cisĂ©ment Ă  la tranche d’ñge des 55-64 ans habituellement suivie par le COR et par la
plupart des organisations internationales, en distinguant notamment les 55-59 ans et les 60-64
ans, pour lesquelles les taux d’activitĂ© et d’emploi sont trĂšs diffĂ©rents.
AprÚs avoir fortement diminué au cours des années 1970 et 1980, principalement du fait
d’une baisse rapide chez les hommes, le taux d’activitĂ© des 50-64 ans a recommencĂ© Ă 
augmenter à partir de la seconde moitié des années 1990 parmi les femmes et parmi les
hommes.  La hausse des taux d’activitĂ© et d’emploi des femmes de 50-64 ans est
particuliĂšrement marquĂ©e et a largement contribuĂ© Ă  celle des taux d’activitĂ© et d’emploi de
l’ensemble de la population.
Figure 1.17 – Taux d’activitĂ© et taux d’emploi des 50-64 ans
Ensemble Par sexe
Note : activitĂ© et emploi au sens du BIT. DonnĂ©es jusqu’à 2013 corrigĂ©es pour les ruptures de sĂ©rie ; donnĂ©es
2014 (moyenne des quatre valeurs trimestrielles corrigées des variations saisonniÚres).
Source : INSEE, enquĂȘte Emploi.
Les Ă©volutions des taux d’activitĂ© et d’emploi des 55-64 ans sont marquĂ©es par une double
accĂ©lĂ©ration, d’abord entre 2000 et 2004, puis depuis 2008, Ă©galement visible pour les 50-64
ans. En particulier, entre 2003 et 2014, le taux d’activitĂ© des 55-64 ans a cru de plus de
12 points de pourcentage ; sur la mĂȘme pĂ©riode, les taux d’activitĂ© ont progressĂ© Ă  chaque Ăąge
Ă  partir de 55 ans, mais c’est entre 57 et 60 ans que la progression a Ă©tĂ© la plus forte23
.
                                                            
23
DARES (2015), « Emploi et chĂŽmage des 55-64 ans en 2013. Tassement du taux d’activitĂ©, forte hausse du
taux de chĂŽmage », Dares Analyses, n° 12. L’analyse porte sur la pĂ©riode 2003-2013.
30
35
40
45
50
55
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65
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1990
1992
1994
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2000
2002
2004
2006
2008
2010
2012
2014
en % des 50‐64 ans
année
Taux d'emploi observé Taux d'activité observé
30
35
40
45
50
55
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65
70
1990
1992
1994
1996
1998
2000
2002
2004
2006
2008
2010
2012
2014
en % des 50‐64 ans
année
Taux d'activité (femmes) Taux d'activité (hommes)
Taux d'emploi (femmes) Taux d'emploi (hommes)
Rapport annuel du COR – Juin 2015
30
La hausse entre 2000 et 2004 est due avant tout à un effet de structure démographique, avec
l’arrivĂ©e des premiĂšres gĂ©nĂ©rations nombreuses du baby-boom dans la tranche d’ñge des 55-
59 ans – pour laquelle les taux d’activitĂ© et d’emploi sont trĂšs supĂ©rieurs Ă  ceux des 60-64
ans, comme on le verra ci-aprĂšs. La hausse des taux d’activitĂ© et d’emploi Ă  compter de 2008
traduit, quant Ă  elle, l’impact des derniĂšres rĂ©formes des retraites24
et de modifications de
dispositifs propres au marché du travail des seniors25
. Enfin, la hausse des taux d’activitĂ© et
d’emploi des 55-64 ans dĂ©cĂ©lĂšre en 2013 et 2014, notamment du fait de l’assouplissement des
conditions de départ à la retraite à 60 ans inscrit dans le décret du 2 juillet 2012 et du
cadencement du recul de l’ñge minimal lĂ©gal de dĂ©part Ă  la retraite issu de la rĂ©forme des
retraites de 201026
.
La hausse des taux d’activitĂ© et d’emploi depuis 2000 s’observe Ă  la fois pour les 55-59 ans et
pour les 60-64 ans : entre 2000 et 2014, le taux d’emploi a augmentĂ© de plus de 19 points de
pourcentage pour les 55-59 ans et de prĂšs de 15 points pour les 60-64 ans. Pour les 55-59 ans,
la hausse tendancielle résulte en particulier des modifications de dispositifs propres au marché
du travail des seniors. Dans cette tranche d’ñge, le taux d’emploi des femmes tend en outre à
augmenter continûment depuis le milieu des années 1980 et à rattraper celui des hommes.
Pour les 60-64 ans, il s’agit d’un net retournement de tendance, pour les femmes comme pour les
hommes, consécutif notamment aux derniÚres réformes des retraites.
Les Ă©carts de taux d’activitĂ© et d’emploi entre les deux tranches d’ñge restent toutefois trĂšs
importants : en 2014, le taux d’emploi atteint 68 % pour les 55-59 ans et 25 % pour les 60-64 ans.
Enfin, les taux d’activitĂ© et d’emploi des 65-69 ans demeurent trĂšs faibles, autour de 5-6 %.
                                                            
24
Notamment la restriction des conditions d’accĂšs au dispositif de retraite anticipĂ©e pour carriĂšres longues entre
2009 et 2012 et le décalage des ùges légaux de la retraite à partir de 2011.
25
Comme la suppression progressive de la dispense de recherche d’emploi (DRE) entre 2009 et 2012, la mise en
extinction de divers dispositifs de préretraites avec financement public au cours des années 2000, ou le report à
70 ans de l’ñge de mise à la retraite d’office.
26
Compte tenu du recul de l’ñge minimal lĂ©gal par palier de 4 puis 5 mois, le nombre de gĂ©nĂ©rations (une
génération correspondant ici à un mois de naissance) atteignant chaque année cet ùge fluctue : 12 au cours de
l’annĂ©e 2010, puis seulement 8 en 2011 et 6,5 en 2012, enfin 10,5 en 2013 et 8,5 en 2014.
Rapport annuel du COR – Juin 2015
31
Figure 1.18 – Taux d’emploi des 55-59 ans et des 60-64 ans
55-59 ans 60-64 ans
Note : emploi au sens du BIT. Données corrigées pour les ruptures de série.
Source : INSEE, enquĂȘte Emploi ; pour les donnĂ©es 1990-2013, calculs INSEE, et pour 2014, calculs DARES.
Si des progrĂšs ont ainsi Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©s ces derniĂšres annĂ©es en matiĂšre d’emploi des seniors, la
question des transitions vers la retraite reste posée, une proportion sensible des assurés
passant par des pĂ©riodes de chĂŽmage ou d’inactivitĂ© entre leur sortie dĂ©finitive du marchĂ© du
travail et leur dĂ©part Ă  la retraite (c’est-Ă -dire la liquidation de leurs droits). En moyenne sur
les annĂ©es 2013 et 2014, Ă  l’ñge de 59 ans – Ăąge oĂč la proportion de personnes qui ne sont ni
en emploi ni retraitĂ©es est la plus grande –, 7 % des personnes sont au chĂŽmage au sens du
BIT ou dans le halo du chîmage au sens de l’INSEE27
, 12 % sont inactives et passées en
inactivité aprÚs leurs 50 ans et, enfin, 10 % sont inactives mais sorties du marché du travail
avant 50 ans ou n’ayant jamais travaillĂ©.
La proportion d’inactifs au sens du BIT passĂ©s en inactivitĂ© avant 50 ans ou n’ayant jamais
travaillĂ© demeure stable jusqu’à 60 ans, Ăąge Ă  partir duquel une partie de ces assurĂ©s liquident
leurs droits ; en effet, pour les assurés en invalidité, la pension à taux plein est de droit, dÚs
l’ñge d’ouverture des droits. La proportion de chîmeurs au sens du BIT ou dans le halo du
chĂŽmage au sens de l’INSEE, reste aussi relativement stable entre 55 et 59 ans. L’évolution
notable par ùge détaillé est la hausse entre 55 et 60 ans du taux de personnes en inactivité et
sorties du marché du travail aprÚs 50 ans, qui passe de 4 à 12 %, avant de baisser fortement à
partir de 61 ans. Cette population peut recouvrir des personnes ne recherchant plus activement
un emploi, notamment des invalides, des bénéficiaires du RSA socle, voire des personnes qui
ont dĂ©cidĂ© de sortir du marchĂ© du travail et disposent d’autres ressources (Ă©pargne
personnelle, revenus du conjoint, etc.). La diminution entre 60 et 61 ans pourrait s’expliquer
alors par le fait qu’une partie de ces personnes (invalides et bĂ©nĂ©ficiaires d’allocations de
solidaritĂ©) sont tenues de liquider leur pension dĂšs l’ouverture de leur droits Ă  retraite (ou dĂšs
l’obtention du taux plein).
                                                            
27
Personnes souhaitant travailler mais qui ne sont pas disponibles rapidement pour travailler (deux semaines) ou
ne recherchent pas activement un emploi, et auraient été considérées comme inactives au sens du BIT.
35
40
45
50
55
60
65
70
75
1990
1992
1994
1996
1998
2000
2002
2004
2006
2008
2010
2012
2014
en % des 55‐59 ans
année
Ensemble Femmes Hommes
0
5
10
15
20
25
30
35
40
1990
1992
1994
1996
1998
2000
2002
2004
2006
2008
2010
2012
2014
en % des 60‐64 ans
année
Ensemble Femmes Hommes
Rapport annuel du COR – Juin 2015
32
Figure 1.19 – Ventilation des situations vis-Ă -vis du marchĂ© du travail
par ùge détaillé de 50 à 69 ans
Situation au regard de l'emploi et de la retraite
Focus : situations autres que l’emploi ou la retraite
Lecture : parmi les personnes résidant en France métropolitaine en 2013-2014 et ùgées de 59 ans, 45 % étaient
en emploi Ă  temps complet et 11 % en emploi Ă  temps partiel (graphique du haut) et 11 % Ă©taient des inactifs au
sens du BIT sorties du marchĂ© du travail avant 50 ans ou n’ayant jamais travaillĂ© (graphique du bas).
Note : le « halo autour du chĂŽmage » dĂ©signe, selon l’INSEE, les personnes inactives mais proches du marchĂ©
du travail (personnes déclarant souhaiter travailler, mais qui ne sont pas classées au chÎmage au sens du BIT,
soit parce qu’elles ne sont pas disponibles dans les deux semaines pour travailler, soit parce qu’elles n’ont pas
effectuĂ© de dĂ©marche active de recherche d’emploi dans le mois prĂ©cĂ©dent).
Champ : résidents en France métropolitaine, hors communauté ; moyenne 2013-2014.
Source : INSEE, EnquĂȘte Emploi ; calculs DARES.
0%
10%
20%
30%
40%
50%
60%
70%
80%
90%
100%
50 51 52 53 54 55 56 57 58 59 60 61 62 63 64 65 66 67 68 69
Retraite (hors cumul emploi‐retraite) Situations autres que la retraite ou l'emploi
Cumul emploi‐retraite Emploi à temps partiel
Emploi à temps complet
0%
5%
10%
15%
20%
25%
30%
35%
50 51 52 53 54 55 56 57 58 59 60 61 62 63 64 65 66 67 68 69
Inactifs BIT sortis du marché du travail aprÚs 50 ans
Halo du chÎmage
ChÎmage BIT
Pré‐retraite
Inactifs BIT sortis du marché du travail avant 50 ans ou n'ayant jamais travaillé
Rapport annuel du COR – Juin 2015
33
En 2013, dans les conditions d’activitĂ©, d’emploi et de retraite prĂ©valant cette annĂ©e-lĂ , une
personne restait en activité (cumul emploi-retraite compris), en moyenne, 9,4 années entre 50
et 70 ans, dont 0,6 année de chÎmage au sens du BIT, et devait attendre 11,2 années avant de
liquider ses droits à la retraite. Entre 2003 et 2013, le temps passé aprÚs 50 ans en dehors de
l’emploi et de la retraite s’est rĂ©duit.
Figure 1.20 – DurĂ©es moyennes en activitĂ©, en emploi et avant la retraite
entre 50 et 70 ans
Lecture : dans les conditions d’activitĂ©, d’emploi et de retraite prĂ©valant en 2013, 8,8 annĂ©es sont passĂ©es en
emploi en moyenne entre 50 et 70 ans (cumul emploi-retraite compris), 9,4 années en activité au sens du BIT
(c’est-Ă -dire en emploi ou au chĂŽmage au sens du BIT), et 11,2 annĂ©es avant de liquider ses droits Ă  la retraite.
Note : les durĂ©es en activitĂ© et en emploi correspondent Ă  la notion d’espĂ©rance apparente d’activitĂ© et
d’emploi, telle que dĂ©finie par l’INSEE. La durĂ©e avant la retraite est calculĂ©e Ă  partir de l’ñge conjoncturel de
départ à la retraite (voir sous-partie 2.1).
Champ : résidents en France métropolitaine, données au 4e
trimestre de l’annĂ©e (pour la durĂ©e moyenne en
emploi et en activité) ; résidents en France (pour la durée moyenne avant la retraite).
Sources : INSEE, enquĂȘte Emploi ; DREES, EACR, EIR et modĂšle ANCETRE ; calculs SG-COR.
6,0
7,0
8,0
9,0
10,0
11,0
12,0
2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014
années
année
En emploi En activité (emploi ou chÎmage BIT) Avant la retraite
 
Rapport annuel du COR – Juin 2015
35
Partie 2. Les résultats : les évolutions du systÚme de retraite au regard de
ses principaux objectifs
L’article L. 111-2-1 du code de la sĂ©curitĂ© sociale fait ressortir trois objectifs principaux pour
le systÚme de retraite : la pérennité financiÚre, un niveau de vie satisfaisant pour tous les
retraitĂ©s et l’équitĂ© entre les assurĂ©s. L’objectif d’équitĂ©, entre gĂ©nĂ©rations ou au sein de la
mĂȘme gĂ©nĂ©ration, entre les femmes et les hommes notamment, s’apprĂ©cie au travers de quatre
dimensions : le montant des pensions de retraite, la durée de la retraite, la durée de la carriÚre
pendant laquelle sont prélevées les cotisations et, enfin, le taux de prélÚvement finançant les
retraites.
Dans l’optique du suivi de ces objectifs, le dĂ©cret n° 2014-654 du 20 juin 2014 relatif au
ComitĂ© de suivi des retraites a dĂ©fini un petit nombre d’indicateurs1
. Ces indicateurs
apparaĂźtront en bleu dans les tableaux et graphiques de cette partie.
Pour les deux indicateurs de taux de remplacement, la définition des types de carriÚre renvoie
aux caractéristiques respectives des cas types n° 2 et n° 5 du COR2
, qui seront retenus en
conséquence pour calculer les indicateurs correspondants. En outre, si le décret ne définit pas
d’indicateurs qui permettent d’apprĂ©cier l’effort des assurĂ©s pour financer le systĂšme de
retraite selon ses deux dimensions (la durée de la carriÚre pendant laquelle sont prélevées les
cotisations et le taux de prélÚvement finançant les retraites), celles-ci ne sont pas absentes de
la procĂ©dure de pilotage. La premiĂšre renvoie Ă  la durĂ©e d’assurance requise pour le taux
plein, dĂ©finie selon la gĂ©nĂ©ration et dont la hausse progressive jusqu’à la gĂ©nĂ©ration nĂ©e en
1973 est inscrite dans la loi du 20 janvier 2014, et la seconde au fait que, selon cette loi, les
recommandations du Comité de suivi des retraites ne peuvent tendre à augmenter le taux de
cotisation d’assurance vieillesse, de base et complĂ©mentaire, au-delĂ  d’un seuil, fixĂ© Ă  28 %
pour une carriÚre type correspondant au cas type n° 2 du COR.
Le Conseil a jugĂ© utile de complĂ©ter les indicateurs dĂ©finis par le dĂ©cret par d’autres
indicateurs de référence, afin de suivre les évolutions du systÚme de retraite dans toutes ses
dimensions 3
. Deux approches sont systématiquement adoptées : une approche « du point de
vue des rĂ©gimes » – pertinente lorsqu’on examine l’objectif de pĂ©rennitĂ© financiĂšre – et une
approche « du point de vue des assurĂ©s » – davantage pertinente pour apprĂ©cier le vĂ©cu de la
retraite, et donc pour apprĂ©hender les objectifs d’équitĂ©. L’approche « du point de vue des
régimes » conduit à suivre des indicateurs calculés par année alors que celle « du point de vue
des assurés » mobilise des indicateurs calculés par génération.
Le choix des indicateurs a également été dicté par le souci de rechercher, autant que possible,
des indicateurs prospectifs et pas seulement rétrospectifs. Pour ces indicateurs prospectifs, la
projection est réalisée à législation inchangée4
, c’est-à-dire en supposant que les paramùtres
actuels de retraite resteront identiques à l’avenir – à l’exception des modifications d’ores et
dĂ©jĂ  actĂ©es (le compte pĂ©nibilitĂ© n’ayant toutefois pas pu ĂȘtre pris en compte Ă  ce stade, faute
de sa complĂšte entrĂ©e en vigueur et d’un recul suffisant) – et sur la base des hypothĂšses
démographiques et économiques présentées dans la premiÚre partie du rapport.
1
Voir l’annexe 6.
2
Voir l’annexe 3 pour la mĂ©thodologie.
3
Voir la Lettre du COR « Les indicateurs du COR pour le suivi et le pilotage du systĂšme de retraite », n° 9 –
septembre 2014.
4
Il n’est donc pas tenu compte des nĂ©gociations en cours dans les rĂ©gimes complĂ©mentaires AGIRC et ARRCO.
Rapport annuel du COR – Juin 2015
37
1. La situation financiĂšre du systĂšme de retraite
Un systÚme de retraite par répartition est équilibré chaque année si la masse de ses ressources
– la masse des prĂ©lĂšvements dont le produit est affectĂ© au financement des retraites –
correspond exactement Ă  la masse de ses dĂ©penses – pour simplifier, la masse des pensions
qu’il verse :
Masse des ressources = Masse des prestations
Partant de cette Ă©galitĂ©, on peut caractĂ©riser l’équilibre du systĂšme de retraite par une relation
simple liant les divers déterminants des ressources et des prestations de retraite, à savoir le
nombre de cotisants, le nombre de retraités, le taux de prélÚvement finançant les retraites5
, la
pension moyenne des retraitĂ©s et le revenu d’activitĂ© moyen :
Nombre de cotisants x Taux de prĂ©lĂšvement x Revenu d’activitĂ© moyen
=
Nombre de retraités x Pension moyenne
ou encore :
(Nombre de cotisants / Nombre de retraités) x Taux de prélÚvement
=
Pension moyenne / Revenu d’activitĂ© moyen
La situation financiÚre du systÚme de retraite dépend ainsi de trois facteurs :
– le rapport entre le nombre de cotisants et le nombre de retraitĂ©s, qui dĂ©pend lui-mĂȘme
de dĂ©terminants dĂ©mographiques et des comportements d’activitĂ© Ă  tous les Ăąges de la
vie, mais qui peut aussi ĂȘtre influencĂ© par les rĂšgles du systĂšme de retraite (notamment
celles qui jouent directement sur les ùges effectifs de départ à la retraite6
) ;
– le niveau des prĂ©lĂšvements, dont le produit est affectĂ© au financement des retraites,
rapportĂ© Ă  la masse des revenus d’activitĂ© (« taux de prĂ©lĂšvement global »), qui
dépend des rÚgles relatives aux cotisations et autres prélÚvements ;
– et le niveau moyen de pension de l’ensemble des retraitĂ©s rapportĂ© au revenu d’activitĂ©
moyen de l’ensemble des personnes en emploi, qui dĂ©pend du cadre Ă©conomique
général (notamment de la productivité du travail) mais aussi des rÚgles qui
déterminent les montants de pension (rÚgles de calcul des pensions à la liquidation,
rĂšgles de revalorisation, etc.)7
.
Ces trois facteurs sont les déterminants du systÚme de retraite. La premiÚre section ci-aprÚs
vise Ă  Ă©tudier leurs Ă©volutions, Ă  lĂ©gislation inchangĂ©e, jusqu’à l’horizon de 2060, selon les
5
Masse des prĂ©lĂšvements rapportĂ©e Ă  la masse des revenus d’activitĂ©.
6
La notion « d’ñge effectif de dĂ©part Ă  la retraite » est ambiguĂ«, car elle peut se rĂ©fĂ©rer Ă  divers indicateurs. On
retient, dans tout ce rapport, l’ñge moyen conjoncturel de dĂ©part Ă  la retraite, qui dĂ©pend des probabilitĂ©s d’ĂȘtre
retraitĂ© Ă  chaque Ăąge entre 50 et 70 ans. Cet indicateur ne doit pas ĂȘtre confondu avec l’ñge moyen Ă  la
liquidation des nouveaux retraités de chaque année (voir document n° 1 de la séance du COR du 27 mai 2015).
7
À ce terme doit ĂȘtre ajoutĂ© un terme rapportant au nombre de retraitĂ©s de droit direct l’ensemble des dĂ©penses
qui ne sont pas versées à ces retraités (les pensions de réversion versées à des personnes qui ne sont pas retraitées
de droit direct, les charges de gestion des régimes, etc.). Pour des raisons de lisibilité, et vu la faible ampleur de
ce terme (environ 3,5 points de pourcentage en 2015 et 1,5 points de pourcentage en 2060), il n’est pas
représenté dans les graphiques ci-aprÚs.
Rapport annuel du COR – Juin 2015
38
différents scénarios économiques du COR couplés, sauf exception, aux hypothÚses
dĂ©mographiques du scĂ©nario central de l’INSEE. La deuxiĂšme section prĂ©sente la rĂ©sultante
de ces déterminants pour ce qui concerne les ressources, les dépenses et les soldes financiers
du systÚme de retraite année aprÚs année. La troisiÚme analyse le solde financier en moyenne
sur les vingt-cinq prochaines annĂ©es, c’est-Ă -dire l’horizon, fixĂ© par dĂ©cret, sur lequel le
ComitĂ© de suivi des retraites doit apprĂ©cier l’objectif de pĂ©rennitĂ© financiĂšre. La quatriĂšme
section Ă©tudie enfin la contribution propre de chaque facteur Ă  l’amĂ©lioration du solde
financier, ainsi que les conditions de l’équilibre Ă  long terme du systĂšme de retraite.
a) Les déterminants démographiques, économiques et réglementaires
Pour apprécier dans une optique de pilotage les évolutions du solde financier du systÚme de
retraite, il est pertinent d’étudier, en premier lieu, comment Ă©voluent ses dĂ©terminants
économiques, démographiques et réglementaires.
Rappelons tout d’abord leurs Ă©volutions observĂ©es sur le passĂ© rĂ©cent.
Entre 2004 et 2013, la croissance des pensions de retraite a été plus forte que celle des
revenus d’activitĂ©, aussi bien dans sa dimensions physique (nombre de personnes) que
monétaire (montants moyens). Ainsi, le nombre de cotisants au systÚme rapporté au nombre
de retraités8
a diminuĂ© rapidement – ce qui traduit directement le vieillissement de la
population française – et la pension moyenne des retraitĂ©s a augmentĂ© plus vite que le revenu
d’activitĂ© moyen des actifs – sous l’effet de noria, c’est-Ă -dire l’arrivĂ©e Ă  la retraite de
générations dont le montant moyen de pension est plus élevé que celui des générations qui
décÚdent.
Le taux de prĂ©lĂšvement global, par convention, rapporte l’ensemble des ressources affectĂ©es
au systùme de retraite (cotisations sociales, versements de l’État ou d’autres organismes, etc.)
aux revenus d’activitĂ© bruts (c’est-Ă -dire hors cotisations de la part des employeurs). Il
s’élevait Ă  30,6 % en 2013, en augmentation de 3,2 points de pourcentage par rapport Ă  2004
(dont 2,5 points depuis 2010). Cette augmentation résulte de la hausse des taux légaux de
cotisation dans les régimes de base et complémentaires (pour un effet global de + 2 points de
masse des revenus d’activitĂ© bruts entre 2004 et 2013, dont + 1,1 point depuis 20109
), mais
aussi de l’apport de nouvelles ressources fiscales au rĂ©gime gĂ©nĂ©ral, au FSV et Ă  certains
régimes spéciaux (au total, + 1,2 point entre 2004 et 2013, essentiellement depuis 201010
).
Les Ă©volutions des trois facteurs, projetĂ©es jusqu’à 2060 dans les divers scĂ©narios
économiques, sont représentées dans les graphiques ci-aprÚs et discutées dans les sous-
sections qui suivent.
8
On retient ici l’emploi total, d’aprĂšs les donnĂ©es de la comptabilitĂ© nationale de l’INSEE.
9
Cette hausse inclut celle de la cotisation des employeurs de fonctionnaires d’État, dont le taux est ajustĂ© chaque
annĂ©e de maniĂšre Ă  Ă©quilibrer le rĂ©gime des fonctionnaires d’État (voir-ci-aprĂšs). Entre 2002 et 2013, des
hausses dans les régimes complémentaires de salariés et de non-salariés ont également eu lieu. Enfin, le taux de
cotisation Ă  la charge des fonctionnaires augmente depuis 2011 pour ĂȘtre progressivement alignĂ© sur celui des
salariés du secteur privé, et le taux de cotisation dans les régimes de base est rehaussé à partir de 2013 suite au
décret du 2 juillet 2012 qui élargit les possibilités de départ anticipé à partir de 60 ans.
10
L’affectation de nouvelles ressources a concernĂ© principalement les rĂ©gimes de base de salariĂ©s du privĂ©, ainsi
que le FSV. En outre, la subvention versĂ©e par l’État Ă  certains rĂ©gimes spĂ©ciaux, afin d’assurer leur Ă©quilibre
financier année aprÚs année, a également augmenté entre 2002 et 2013.
Rapport annuel du COR – Juin 2015
39
Figure 2.1– Les trois facteurs de la situation financiùre du systùme de retraite
(2.1.a)
Rapport entre le nombre de
cotisants et le nombre de retraités
(2.1.b)
Taux de prélÚvement global
(en % de la masse des revenus
d’activitĂ© bruts)
(2.1.c)
Pension moyenne de l’ensemble
des retraités, relative au revenu
d’activitĂ© moyen
(en % du revenu d’activitĂ©
moyen brut)
Lecture : en 2013, on compte 1,76 personne en emploi pour 1 retraité de droit direct (tous régimes confondus);
les ressources affectées au systÚme de retraite représentent 30,6 % de la masse des revenus d'activité bruts et le
montant brut moyen de pension de l'ensemble des retraités de droit direct vaut 51,3 % du revenu d'activité
moyen.
Champ : ensemble des régimes de retraite français légalement obligatoires, y compris FSV et SASPA, hors
RAFP et hors compte pénibilité. Retraités ayant au moins un droit direct de retraite.
Source : projections COR – juin 2015.
i) Perspectives d’évolution du rapport entre le nombre de cotisants et le nombre de retraitĂ©s
et de l’ñge moyen conjoncturel de dĂ©part Ă  la retraite (graphique 2.1.a)
Le rapport entre le nombre de cotisants et le nombre de retraitĂ©s dĂ©pend pour l’essentiel de
facteurs extĂ©rieurs au systĂšme de retraite – en premier lieu, de la pyramide des Ăąges de la
population française, marquée par les conséquences du baby boom et, dans une moindre
mesure, de l’allongement de l’espĂ©rance de vie Ă  60 ans. Il dĂ©pend Ă©galement de l’ñge moyen
conjoncturel de départ à la retraite, qui est directement lié à la réglementation en matiÚre de
retraite et mérite à ce titre une attention particuliÚre.
Cet Ăąge a relativement peu fluctuĂ© au cours des annĂ©es 2000, entre 60 ans et demi et 61 ans. À
l’intĂ©rieur de cette fourchette, il a lĂ©gĂšrement diminuĂ© Ă  partir de 2004, notamment Ă  la suite
de la mise en place des retraites anticipées pour carriÚre longue, avant de commencer à croßtre
Ă  partir de 200911
, et plus encore Ă  partir de 2011 sous l’effet de la rĂ©forme des retraites de
2010.
Entre 2013 et 2018, l’augmentation progressive de l’ñge moyen conjoncturel de dĂ©part Ă  la
retraite (de 61 ans en 2013 à 62,1 ans en 2018), combinée à la baisse du chÎmage prévue à
11
À la suite de plusieurs mesures de la LFSS pour 2009, notamment la restriction d’accĂšs aux retraites anticipĂ©es
pour carriĂšre longue et des possibilitĂ©s de mise Ă  la retraite d’office par les employeurs.
1,1
1,3
1,5
1,7
1,9
2,1
2,3
2,5
2000
2010
2020
2030
2040
2050
2060
Obs A' A
B C C'
A', A et B
C et C'
20%
25%
30%
35%
2000
2010
2020
2030
2040
2050
2060
Obs A' A
B C C'
C'
A'
30%
35%
40%
45%
50%
55%
60%
2000
2010
2020
2030
2040
2050
2060
Obs A' A
B C C'
C'
C
A'
B
A
Rapport annuel du COR – Juin 2015
40
partir de 2015, permettrait de ralentir la diminution tendancielle du rapport entre le nombre de
cotisants et le nombre de retraités de droit direct.
Ce rapport diminuerait ensuite à nouveau progressivement, passant de 1,7 cotisant par retraité
de droit direct en 2018 à environ 1,4 à partir de la fin des années 2040 ; il resterait ensuite
quasi-stable jusqu’à 2060. Il serait lĂ©gĂšrement supĂ©rieur Ă  1,4 dans les scĂ©narios de taux de
chĂŽmage de 4,5 % Ă  terme et lĂ©gĂšrement infĂ©rieur dans ceux oĂč le taux de chĂŽmage se
stabiliserait autour de 7 % de la population active.
Cette diminution, portĂ©e par l’effet du papy boom et de l’allongement de l’espĂ©rance de vie Ă 
60 ans, s’observerait alors que l’ñge moyen conjoncturel de dĂ©part Ă  la retraite (hors effets du
compte personnel de prévention de la pénibilité) passerait de 62,1 ans en 2018 à 64,1 ans à
partir de la fin des années 203012
.
Figure 2.2 – Âge moyen conjoncturel de dĂ©part Ă  la retraite
Champ : rĂ©sidents en France, retraitĂ©s de droit direct de l’ensemble des rĂ©gimes de retraite français lĂ©galement
obligatoires, projection hors compte pénibilité.
Source : projections COR – juin 2015.
ii) Perspectives d’évolution du taux de prĂ©lĂšvement global (graphique 2.1.b)
En ce qui concerne le taux de prélÚvement global, la hausse prévue sur les premiÚres années
de projection, liĂ©e Ă  l’augmentation des taux lĂ©gaux de cotisation et Ă  l’affectation de
nouvelles ressources, serait contrebalancée aprÚs 2017, notamment, par un effet de structure
liĂ© Ă  la baisse progressive du poids dans l’emploi total des rĂ©gimes pour lesquels les taux de
cotisation sont les plus Ă©levĂ©s (en particulier le rĂ©gime des fonctionnaires d’État13
). La
diminution s’amorcerait aprĂšs 2017 et se poursuivrait jusqu’en 2060, le taux de prĂ©lĂšvement
global passant d’environ 31,2 % en 2017 à des valeurs comprises entre 29,3 % et 29,9 % en
fin de pĂ©riode de projection. Cette baisse tiendrait toujours en grande partie Ă  l’effet de
structure, mais aussi, pour une part, à la moindre fréquence au fil du temps des périodes de
12
Le recul progressif de l’ñge effectif moyen de dĂ©part Ă  la retraite est liĂ© Ă  l’allongement progressif des Ă©tudes
au fil des gĂ©nĂ©rations (jusqu’à celles nĂ©es dans la deuxiĂšme moitiĂ© des annĂ©es 1970) et Ă  celui de la durĂ©e
requise pour le taux plein jusqu’à la gĂ©nĂ©ration 1973, qui atteindra l’ñge du taux plein de 67 ans en 2040.
PrĂ©cisons qu’une hausse de 1 an de cet Ăąge effectif moyen de dĂ©part relĂšve le rapport entre le nombre de
cotisants et le nombre de retraitĂ©s d’un peu moins de 0,1 ; la hausse de 2 ans environ entre 2018 et 2040 rĂ©duirait
alors de prÚs de la moitié la baisse du rapport démographique qui aurait été observée à ùge de départ à la retraite
inchangé.
13
Notamment du fait de la disparition progressive des fonctionnaires d’État employĂ©s par La Poste et Orange.
60
61
62
63
64
65
2000
2005
2010
2015
2020
2025
2030
2035
2040
2045
2050
2055
2060
Obs Tous scénarios
Rapport annuel du COR – Juin 2015
41
chîmage et d’AVPF – et donc à la diminution des versements de l’UNEDIC et de la CNAF
au titre de la prise en charge de ces périodes.
Comme la projection est réalisée à législation inchangée, les taux légaux de cotisation se
stabilisent au-delĂ  des premiĂšres annĂ©es de projection, pour lesquelles des hausses sont d’ores
et déjà actées. En particulier, le taux de cotisation légal sous le plafond de la sécurité sociale
pour un salarié du secteur privé (CNAV + ARRCO) est supposé égal à 27,5 % du salaire brut
Ă  partir de 2017. Ce taux est l’un des indicateurs dĂ©fini par dĂ©cret, que les recommandations
du Comité de suivi des retraites ne peuvent conduire à porter au-delà de 28 %.
Figure 2.3 – Taux de cotisation pour la retraite
du cas type de non-cadre du secteur privé (cas type n° 2 du COR)
Lecture : en 2015, le taux de cotisation pour la retraite (part salariale + part employeur, CNAV + ARRCO, y
compris AGFF) du cas type est de 27,2 % de son salaire brut.
Source : législation.
Le taux de prélÚvement global est calculé dans les graphiques ci-avant avec la convention
définie par le COR, consistant à faire évoluer au-delà de 2014 les contributions des
employeurs de fonctionnaire d’État et les subventions d’équilibre des rĂ©gimes spĂ©ciaux qui en
bĂ©nĂ©ficient comme l’assiette de cotisation de ces rĂ©gimes14
, Ă  l’instar des autres rĂ©gimes (au-
delĂ  des hausses de taux d’ores et dĂ©jĂ  actĂ©es).
Les résultats sur le solde financier seront également présentés en appliquant la convention
retenue par la Commission des comptes de la sécurité sociale (CCSS), qui consiste,
conformĂ©ment Ă  la rĂ©glementation actuelle, Ă  ajuster chaque annĂ©e jusqu’en 2060 le taux de
contribution des employeurs de fonctionnaires d’État et les subventions d’équilibre versĂ©es
aux rĂ©gimes spĂ©ciaux concernĂ©s de maniĂšre Ă  assurer l’équilibre financier de ces rĂ©gimes15
.
Selon cette convention, le taux de prélÚvement global pour le systÚme de retraite serait un peu
plus Ă©levĂ© Ă  court terme qu’avec la convention du COR (d’environ 0,3 point de la masse des
14
Pour les fonctionnaires d’État, parmi lesquels plusieurs taux de contribution employeur distincts sont
appliqués selon la catégorie de fonctionnaires, les données disponibles ne permettent pas de distinguer les
assiettes de cotisation respectives des militaires, des fonctionnaires civils et de ceux employés par La Poste et par
Orange. Le mĂȘme taux de contribution employeur moyen est donc affectĂ© Ă  tous les cotisants, sans tenir compte
de l’effet de structure liĂ© Ă  la variation du poids de ces diverses catĂ©gories parmi les fonctionnaires d’État en
activité.
15
Les rapports à la Commission des comptes de la sécurité sociale retiennent le montant de contribution des
employeurs des fonctionnaires d’État qui Ă©quilibrent exactement les dĂ©penses du rĂ©gime, constatĂ©es en fin
d’annĂ©e ; ce montant peut donc diffĂ©rer lĂ©gĂšrement du montant des contributions effectivement versĂ©es par les
employeurs de fonctionnaires d’État, retracĂ©es dans le Compte d’affectation spĂ©cial (CAS) « pensions », en
application de taux de contributions dĂ©finis en dĂ©but d’annĂ©e Ă  partir des dĂ©penses prĂ©visionnelles du rĂ©gime.
20%
22%
24%
26%
28%
30%
1990
1991
1992
1993
1994
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
2013
2014
2015
2016
2017
2018
2019
2020
en % du salaire brut
année
Avec taux légal ARRCO Avec taux moyen ARRCO
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Rapport annuel du COR 2015

  • 2. © Conseil d’orientation des retraites, Paris 2015
  • 3. Rapport annuel du COR – Juin 2015 3 Sommaire Introduction p. 5 Partie 1. Le contexte : les Ă©volutions dĂ©mographiques et Ă©conomiques dont dĂ©pend le systĂšme de retraite p. 9 1. Le contexte dĂ©mographique p. 11 a) La fĂ©conditĂ© et le solde migratoire, en amont de la retraite b) L’espĂ©rance de vie et l’état de santĂ©, juste avant et pendant la retraite c) Le nombre de personnes ĂągĂ©es de 60 ans et le rapport dĂ©mographique des 20-59 ans sur les 60 ans et plus 2. Le contexte Ă©conomique p. 19 a) Le taux de chĂŽmage b) Les gains de productivitĂ© et la croissance des revenus d’activitĂ© c) La part des primes dans la rĂ©munĂ©ration des fonctionnaires d’État 3. Les comportements d’activitĂ© et d’emploi Ă  tous les Ăąges de la vie p. 27 a) L'activitĂ© et l’emploi des jeunes et des personnes d'Ăąges intermĂ©diaires b) L'activitĂ© et l’emploi des seniors, dont les Ăąges de cessation d'activitĂ© Partie 2. Les rĂ©sultats : les Ă©volutions du systĂšme de retraite au regard de ses principaux objectifs p. 35 1. La situation financiĂšre du systĂšme de retraite p. 37 a) Les dĂ©terminants dĂ©mographiques, Ă©conomiques et rĂ©glementaires b) Les ressources, les dĂ©penses et le solde financier annĂ©e aprĂšs annĂ©e c) Le solde financier en moyenne Ă  l’horizon de 25 ans d) Les conditions de l’équilibre financier selon les ajustements des trois leviers 2. Le niveau de vie des retraitĂ©s p. 55 a) Le montant des pensions et le niveau de vie des retraitĂ©s b) Le taux de pauvretĂ© des retraitĂ©s 3. Les dimensions de l’équitĂ© entre les gĂ©nĂ©rations au regard de la retraite p. 59 a) Le montant des pensions au fil des gĂ©nĂ©rations b) La durĂ©e de la retraite au fil des gĂ©nĂ©rations c) Le taux de prĂ©lĂšvement et la durĂ©e de carriĂšre au fil des gĂ©nĂ©rations
  • 4. Rapport annuel du COR – Juin 2015 4   4. L’équitĂ© entre les femmes et les hommes au regard de la retraite p. 75 a) La situation relative des femmes au regard du montant des pensions et du niveau de vie Ă  la retraite b) La situation relative des femmes au regard de la durĂ©e de retraite c) La situation relative des femmes au regard de la durĂ©e de carriĂšre Partie 3. Les donnĂ©es complĂ©mentaires : le suivi des dispositifs et des disparitĂ©s de situation en matiĂšre de retraite p. 89 1. Les structures de financement des rĂ©gimes de retraite p. 91 a) Les diffĂ©rentes ressources des rĂ©gimes de retraite b) Les dettes et les rĂ©serves 2. La dispersion des montants de pension, de leurs dĂ©terminants et des niveaux de vie des retraitĂ©s p. 97 a) La dispersion des montants de pension et de leurs dĂ©terminants b) La dispersion des taux de remplacement nets c) La dispersion des niveaux de vie des retraitĂ©s 3. Les Ăąges de la retraite et les dĂ©parts anticipĂ©s Ă  la retraite p. 109 a) La dispersion des Ăąges de dĂ©part Ă  la retraite et les Ă©carts entre rĂ©gimes b) Les dĂ©parts anticipĂ©s Ă  la retraite c) Les Ă©carts de durĂ©e de retraite entre catĂ©gories sociales et entre secteurs 4. Les dispositifs de solidaritĂ© en matiĂšre de retraite, dont les droits familiaux p. 117 a) La part des dispositifs de solidaritĂ© dans les pensions b) L’apport des dispositifs de solidaritĂ© pour les femmes Annexes p. 125 Annexe 1. RĂ©capitulatif des indicateurs de rĂ©sultats selon des approches transversales 1. Les indicateurs dĂ©finis par dĂ©cret n° 2014-654 du 20 juin 2014 2. Les indicateurs relatifs Ă  l’équitĂ© pour le cas type n° 2 du COR 3. Les indicateurs relatifs Ă  l’équitĂ© en moyenne par gĂ©nĂ©ration 4. Les indicateurs relatifs au solde financier et Ă  ses dĂ©terminants Annexe 2. Liste des figures et tableaux relatifs aux indicateurs Annexe 3. MĂ©thodologie : la construction des indicateurs Annexe 4. ProcĂ©dures de suivi des systĂšmes de retraite Ă  l’étranger Annexe 5. Liste des sigles utilisĂ©s Annexe 6. Le dispositif de suivi du systĂšme de retraite français, selon les textes lĂ©gislatifs et rĂ©glementaires Annexe 7. Le Conseil d’orientation des retraites
  • 5. Rapport annuel du COR – Juin 2015 5 Introduction Ce document constitue la deuxiĂšme Ă©dition du rapport annuel du Conseil d’orientation des retraites (COR) sur les Ă©volutions et les perspectives des retraites en France, en application de la loi n° 2014-40 du 20 janvier 2014 garantissant l’avenir et la justice du systĂšme de retraite, qui confĂšre au COR la mission « de produire, au plus tard le 15 juin, un document annuel et public sur le systĂšme de retraite, fondĂ© sur des indicateurs de suivi dĂ©finis par dĂ©cret au regard des objectifs Ă©noncĂ©s [par la loi] ». La loi inscrit explicitement le suivi des indicateurs dans une double finalitĂ© : d’une part, mesurer l’adĂ©quation du systĂšme de retraite Ă  ses objectifs – ce qui est l’objet du « suivi » stricto sensu –, d’autre part, servir de base le cas Ă©chĂ©ant Ă  des recommandations de modification des paramĂštres de retraite – ce qui est l’objet du « pilotage » du systĂšme. Les indicateurs doivent en effet ĂȘtre mobilisĂ©s par le ComitĂ© de suivi des retraites, dont la crĂ©ation rĂ©sulte de la mĂȘme loi, pour lui permettre de dĂ©terminer « s’il considĂšre que le systĂšme de retraite s’éloigne, de façon significative, de [se]s objectifs » et, Ă©ventuellement, de formuler « des recommandations, rendues publiques, destinĂ©es Ă  garantir le respect des objectifs ». Les objectifs du systĂšme de retraite structurent ainsi le rapport annuel du COR. Ils sont dĂ©finis au II de l’article L. 111-2-1 du code de la sĂ©curitĂ© sociale : « La Nation rĂ©affirme solennellement le choix de la retraite par rĂ©partition au cƓur du pacte social qui unit les gĂ©nĂ©rations. Le systĂšme de retraite par rĂ©partition assure aux retraitĂ©s le versement de pensions en rapport avec les revenus qu’ils ont tirĂ©s de leur activitĂ©. Les assurĂ©s bĂ©nĂ©ficient d’un traitement Ă©quitable au regard de la durĂ©e de la retraite comme du montant de leur pension, quels que soient leur sexe, leurs activitĂ©s et parcours professionnels passĂ©s, leur espĂ©rance de vie en bonne santĂ©, les rĂ©gimes dont ils relĂšvent et la gĂ©nĂ©ration Ă  laquelle ils appartiennent. La Nation assigne Ă©galement au systĂšme de retraite par rĂ©partition un objectif de solidaritĂ© entre les gĂ©nĂ©rations et au sein de chaque gĂ©nĂ©ration, notamment par l’égalitĂ© entre les femmes et les hommes, par la prise en compte des pĂ©riodes Ă©ventuelles de privation involontaire d’emploi, totale ou partielle, et par la garantie d’un niveau de vie satisfaisant pour tous les retraitĂ©s. La pĂ©rennitĂ© financiĂšre du systĂšme de retraite par rĂ©partition est assurĂ©e par des contributions rĂ©parties Ă©quitablement entre les gĂ©nĂ©rations et, au sein de chaque gĂ©nĂ©ration, entre les diffĂ©rents niveaux de revenus et entre les revenus tirĂ©s du travail et du capital. Elle suppose de rechercher le plein emploi. » MĂȘme si des marges d’interprĂ©tation subsistent, la loi fait ressortir trois objectifs principaux : la pĂ©rennitĂ© financiĂšre du systĂšme de retraite, un niveau de vie satisfaisant pour tous les retraitĂ©s, et l’équitĂ© entre les assurĂ©s de gĂ©nĂ©rations diffĂ©rentes ou appartenant Ă  la mĂȘme gĂ©nĂ©ration (entre les femmes et les hommes notamment). L’équitĂ© s’apprĂ©cie elle-mĂȘme au travers de quatre dimensions : le montant des pensions de retraite et, plus largement, le niveau de vie des retraitĂ©s, la durĂ©e de la retraite, la durĂ©e de la carriĂšre pendant laquelle sont prĂ©levĂ©es les cotisations et, enfin, le taux de prĂ©lĂšvement
  • 6. Rapport annuel du COR – Juin 2015 6 finançant les retraites. Alors que ces deux derniĂšres dimensions permettent d’apprĂ©cier l’effort de financement des assurĂ©s en activitĂ©, les autres dimensions permettent d’apprĂ©cier ce que le systĂšme apporte aux assurĂ©s une fois retraitĂ©s. On notera que l’apprĂ©ciation du montant des pensions et du niveau de vie des retraitĂ©s renvoie non seulement Ă  l’objectif d’équitĂ© mais aussi, plus fondamentalement, Ă  la finalitĂ© mĂȘme du systĂšme de retraite qui, comme le prĂ©cisait le COR dans son septiĂšme rapport1 , est « d’assurer aux retraitĂ©s actuels et futurs un niveau de ressources satisfaisant, sĂ©curisĂ© et anticipĂ© ». Pour le suivi des objectifs du systĂšme de retraite, le dĂ©cret n° 2014-654 du 20 juin 2014 relatif au ComitĂ© de suivi des retraites dĂ©finit un petit nombre d’indicateurs : – le taux de remplacement dĂ©fini « pour un salariĂ© non cadre, Ă  carriĂšre ininterrompue, relevant du rĂ©gime gĂ©nĂ©ral d'assurance vieillesse et d'une institution de retraite complĂ©mentaire mentionnĂ©e Ă  l'article L. 921-4 et dont la rĂ©munĂ©ration mensuelle est Ă©gale au salaire moyen du tiers infĂ©rieur de la distribution des salaires » et projetĂ© sur dix ans ; – la « durĂ©e moyenne de versement de la pension projetĂ©e sur vingt-cinq ans » ; – le « taux de remplacement, projetĂ© sur dix ans, d'un assurĂ© ayant effectuĂ© toute sa carriĂšre comme agent sĂ©dentaire de la fonction publique de catĂ©gorie B [
] dĂ©fini comme le rapport entre la moyenne des avantages de vieillesse perçus l'annĂ©e de la liquidation et le salaire moyen d'activitĂ©, y compris les primes, perçu la derniĂšre annĂ©e d'activitĂ© » ; – le « rapport, par gĂ©nĂ©ration de retraitĂ©s, pour l'ensemble des rĂ©gimes de retraite lĂ©galement obligatoires, entre la valeur de la pension en deçà de laquelle se situent les 10 % de retraitĂ©s les moins aisĂ©s, d'une part, et la valeur moyenne des pensions de l'ensemble des retraitĂ©s, d'autre part. Ce rapport est prĂ©sentĂ© selon le genre » ; – le « niveau de vie des retraitĂ©s rapportĂ© Ă  celui de l’ensemble de la population, ce rapport Ă©tant prĂ©sentĂ© selon le genre » ; – et, enfin, les « soldes comptables annuels [
] des rĂ©gimes de retraite lĂ©galement obligatoires pour l’annĂ©e en cours et projetĂ©s sur 25 ans ». Le Conseil a jugĂ© utile de retenir d’autres indicateurs de rĂ©fĂ©rence pour suivre les Ă©volutions du systĂšme de retraite dans toutes ses dimensions. Il a en outre jugĂ© nĂ©cessaire de les complĂ©ter, en amont, par des indicateurs permettant de suivre les Ă©volutions dĂ©mographiques et Ă©conomiques, dont dĂ©pend le systĂšme de retraite, et, en aval, par des donnĂ©es complĂ©mentaires utiles au suivi du systĂšme de retraite. Le choix des indicateurs a par ailleurs Ă©tĂ© dictĂ© par le souci de rechercher, autant que possible, des indicateurs prospectifs et pas seulement rĂ©trospectifs, pour rĂ©pondre aux finalitĂ©s de suivi et de pilotage sur le long terme. En outre, des indicateurs calculĂ©s par gĂ©nĂ©ration plutĂŽt que par annĂ©e ont Ă©tĂ© privilĂ©giĂ©s : – ils permettent d’apprĂ©cier directement l’équitĂ© entre les gĂ©nĂ©rations ; – les principaux paramĂštres de retraite sont eux-mĂȘmes dĂ©finis selon la gĂ©nĂ©ration ; – et, enfin, leurs Ă©volutions ne sont pas perturbĂ©es par des effets de composition dĂ©mographique.                                                              1 « Retraites : annuitĂ©s, points ou comptes notionnels ? Options et modalitĂ©s techniques », septiĂšme rapport du COR, janvier 2010.
  • 7. Rapport annuel du COR – Juin 2015 7 Ces indicateurs sont, pour la plupart, dĂ©clinĂ©s par sexe, compte tenu de l’attention accrue portĂ©e aux diffĂ©rences de situation entre les femmes et les hommes. Cela rĂ©pond en particulier Ă  la mission du Conseil, dĂ©sormais formulĂ©e explicitement dans la loi, « de suivre l’évolution des Ă©carts et inĂ©galitĂ©s de pensions des femmes et des hommes ». Tous les indicateurs rassemblĂ©s ici ont pour objet d’aider le ComitĂ© de suivi des retraites Ă  remplir l’ensemble des missions que la loi lui confie, mais ils ne suffisent pas Ă  eux seuls Ă  dresser un panorama complet du systĂšme de retraite français et des problĂ©matiques qui lui sont associĂ©es, ceci n’étant ni l’objet, ni l’enjeu du prĂ©sent rapport. À ce titre, ce rapport ne constitue pas un Ă©tat des lieux du systĂšme de retraite, ni un annuaire statistique exhaustif. Il a pour vocation d’illustrer les principales Ă©volutions du systĂšme de retraite au fil des gĂ©nĂ©rations, en vue d’éclairer les Ă©ventuels ajustements des paramĂštres actuels2 . En complĂ©ment, il est utile de se reporter Ă©galement aux autres publications du Conseil (rapports, mais aussi dossiers mensuels, actes de colloque ou encore lettres) et aux travaux des caisses de retraite et des administrations compĂ©tentes3 . Pour cette deuxiĂšme Ă©dition du rapport annuel du COR, il a Ă©tĂ© procĂ©dĂ© Ă  une actualisation des projections Ă  court, moyen et long terme du systĂšme de retraite, prenant notamment en compte la derniĂšre loi de rĂ©forme des retraites du 20 janvier 2014 4 – ce qui n’avait pas pu ĂȘtre fait pour la premiĂšre Ă©dition. Les projections sont rĂ©alisĂ©es Ă  lĂ©gislation inchangĂ©e : il est tenu compte des Ă©volutions de la rĂ©glementation d’ores et dĂ©jĂ  actĂ©es, donc celles issues de la loi du 20 janvier 2014 ou du dernier accord AGIRC-ARRCO du 13 mars 2013, mais pas des nĂ©gociations en cours entre les partenaires sociaux. Cette actualisation permet de projeter la plupart des indicateurs retenus par le Conseil, ceux liĂ©s Ă  la situation financiĂšre du systĂšme de retraite et ceux liĂ©s Ă  la situation des assurĂ©s, que ce soit Ă  partir de carriĂšres types – comme pour la premiĂšre Ă©dition – mais aussi en moyenne par gĂ©nĂ©ration – ce qui n’avait pu ĂȘtre fait dans le rapport de l’annĂ©e prĂ©cĂ©dente. Par rapport Ă  la premiĂšre Ă©dition du rapport annuel, on notera Ă©galement que tous les indicateurs du dĂ©cret n° 2014-654 du 20 juin 2014 ont Ă©tĂ© calculĂ©s (ce n’était pas le cas l’an dernier de l’indicateur correspondant au rapport entre le seuil de pension des 10 % les moins aisĂ©s et la pension moyenne), que les indicateurs relatifs Ă  l’objectif de pĂ©rennitĂ© financiĂšre et ceux relatifs aux transitions entre emploi et retraite ont Ă©tĂ© enrichis, et, enfin, que la DREES a actualisĂ© plusieurs indicateurs, notamment ceux relatifs aux taux de remplacement mĂ©dians observĂ©s.                                                              2 Il est accompagnĂ©, dans sa version en ligne sur le site Internet du COR (www.cor-retraites.fr), d’une base de donnĂ©es sous Excel qui regroupe toutes les donnĂ©es prĂ©sentĂ©es dans les figures et tableaux du rapport annuel, ainsi que de donnĂ©es complĂ©mentaires qui ont servi d’intermĂ©diaires de calcul. 3 Notamment aux programmes de qualitĂ© et d’efficience « retraites » Ă©laborĂ©s par la direction de la SĂ©curitĂ© sociale (DSS), en annexe des projets de loi de financement de la SĂ©curitĂ© sociale (PLFSS), au rapport sur les pensions de retraite de la fonction publique (« jaune pensions ») publiĂ© en annexe au projet de loi de finances (PLF), ainsi qu’à la publication annuelle « Les retraitĂ©s et les retraites » de la direction de la recherche, des Ă©tudes, de l’évaluation et des statistiques (DREES). 4 Il n’a toutefois pas Ă©tĂ© tenu compte des effets du compte personnel de prĂ©vention de la pĂ©nibilitĂ©, mis en place par la loi du 20 janvier 2014, faute de sa complĂšte entrĂ©e en vigueur et d’un recul suffisant.
  • 8. Rapport annuel du COR – Juin 2015 8 Le prĂ©sent rapport est organisĂ© en trois parties. La premiĂšre partie (le contexte) prĂ©sente les Ă©volutions dĂ©mographiques et Ă©conomiques, observĂ©es sur le passĂ© et prĂ©visibles Ă  l’avenir, dont dĂ©pend le systĂšme de retraite et qui dĂ©terminent en partie les Ă©volutions des indicateurs de suivi et de pilotage. Elle rappelle d’abord le contexte dĂ©mographique, en matiĂšre de fĂ©conditĂ©, de solde migratoire et de mortalitĂ©, avec une attention portĂ©e Ă  la question de l’état de santĂ© en fin de carriĂšre et pendant la retraite ainsi qu’à la structure par Ăąge de la population. Puis elle prĂ©cise le contexte Ă©conomique, en matiĂšre de chĂŽmage, de productivitĂ© et de salaires, Ă  chaque fois selon plusieurs scĂ©narios et variantes qui permettent de prendre en compte les incertitudes pour le futur. Les comportements d’activitĂ© sont ensuite dĂ©crits, que ce soit l’activitĂ© des jeunes, celle des personnes d’ñges intermĂ©diaires ou celle des seniors, avec un focus sur les Ăąges de cessation d’activitĂ©. La deuxiĂšme partie (les rĂ©sultats) dĂ©crit les Ă©volutions du systĂšme de retraite au regard de ses principaux objectifs, Ă  l’aune des indicateurs de suivi et de pilotage identifiĂ©s comme tels par le Conseil d’orientation des retraites. Ces indicateurs, dont on retrace les Ă©volutions observĂ©es par le passĂ© et les Ă©volutions projetĂ©es, sont classĂ©s par objectif. Dans un premier temps, sont prĂ©sentĂ©es les Ă©volutions des indicateurs permettant d’apprĂ©cier l’objectif de pĂ©rennitĂ© financiĂšre du systĂšme de retraite. Dans un deuxiĂšme temps, sont retracĂ©es les Ă©volutions annuelles des indicateurs relatifs au niveau de vie des retraitĂ©s. Dans un troisiĂšme temps, sont examinĂ©es les Ă©volutions des indicateurs associĂ©s aux quatre dimensions de l’équitĂ© : indicateurs de montant des pensions et de niveau de vie des retraitĂ©s, indicateurs de durĂ©e des carriĂšres et de taux de prĂ©lĂšvement finançant les retraites et indicateurs de durĂ©e de la retraite. Enfin, les Ă©volutions de ces indicateurs d’équitĂ© sont analysĂ©es en distinguant les femmes et les hommes, afin d’apprĂ©cier la situation relative des femmes. La troisiĂšme partie (les donnĂ©es complĂ©mentaires) porte sur le suivi des dispositifs et des disparitĂ©s de situation en matiĂšre de retraite, selon quatre grandes thĂ©matiques : les structures de financement des rĂ©gimes de retraite ; la dispersion des montants de pension, de leurs dĂ©terminants et des niveaux de vie des retraitĂ©s ; les Ăąges de la retraite et les dĂ©parts anticipĂ©s Ă  la retraite ; enfin, les dispositifs de solidaritĂ© en matiĂšre de retraite, dont les droits familiaux. Ces donnĂ©es complĂštent celles relatives aux indicateurs de suivi et de pilotage prĂ©sentĂ©es dans la deuxiĂšme partie, en couvrant d’autres dimensions (par rĂ©gime de retraite, en dispersion et pas seulement en moyenne, etc.). Ils permettent de rĂ©pondre Ă  des missions spĂ©cifiques confĂ©rĂ©es par la loi au ComitĂ© de suivi des retraites, notamment celles d’examiner la situation du systĂšme de retraite « au regard [
] des dispositifs de dĂ©part en retraite anticipĂ©e » et d’analyser la situation comparĂ©e des femmes et des hommes en matiĂšre de retraite « en tenant compte [
] de l’impact des avantages familiaux de vieillesse sur les Ă©carts de pensions ».
  • 9. Rapport annuel du COR – Juin 2015 9 Partie 1. Le contexte : les Ă©volutions dĂ©mographiques et Ă©conomiques dont dĂ©pend le systĂšme de retraite Le systĂšme de retraite dĂ©pend non seulement de la rĂ©glementation applicable en matiĂšre de retraite mais aussi du cadre dĂ©mographique et Ă©conomique dans lequel il s’inscrit. Ce cadre inclut notamment les thĂ©matiques suivantes : la population – qui dĂ©termine le nombre de personnes en Ăąge de travailler et celui des personnes en Ăąge d’ĂȘtre retraitĂ©es ; les comportements d’activitĂ© et le chĂŽmage – qui dĂ©terminent le nombre de cotisants du systĂšme ; et la productivitĂ© – qui dĂ©termine le niveau des salaires et, partant, les masses de cotisations. Pour cette raison, le Conseil a jugĂ© nĂ©cessaire de prĂ©senter, avant les indicateurs proprement dits permettant d’apprĂ©cier l’adĂ©quation du systĂšme de retraite Ă  ses principaux objectifs, un certain nombre d’indicateurs relatifs aux Ă©volutions dĂ©mographiques et Ă©conomiques dont celui-ci dĂ©pend. Ces indicateurs, prĂ©sentĂ©s en Ă©volution annĂ©e aprĂšs annĂ©e, renvoient pour la plupart aux dimensions qui constituent habituellement les hypothĂšses des exercices de projection du COR. La problĂ©matique de cette premiĂšre partie est en effet double. Les Ă©volutions observĂ©es sur le passĂ© permettent d’éclairer la situation financiĂšre actuelle du systĂšme de retraite, en expliquant comment ont Ă©voluĂ© ses principaux dĂ©terminants. Les Ă©volutions projetĂ©es sur le futur prĂ©sentent les hypothĂšses – selon plusieurs scĂ©narios alternatifs retenus par le Conseil – sur lesquelles sont calculĂ©s les divers indicateurs prospectifs, qui permettent de suivre l’adĂ©quation du systĂšme de retraite Ă  ses principaux objectifs. A cet effet, le COR a actualisĂ© ses hypothĂšses Ă©conomiques. Les hypothĂšses de long terme n’ont pas Ă©tĂ© rĂ©visĂ©es par rapport Ă  celles retenues dans le cadre de l’exercice de projection du COR de dĂ©cembre 20141 . Mais il a Ă©tĂ© tenu compte, Ă  court terme, de la rĂ©vision Ă  la baisse des prĂ©visions de croissance du Gouvernement, telles qu’elles figurent dans le programme de stabilitĂ© transmis en avril dernier Ă  la Commission europĂ©enne. Les hypothĂšses Ă  moyen terme ont Ă©galement Ă©tĂ© revues afin d’assurer la cohĂ©rence avec les nouvelles hypothĂšses de court terme.                                                              1 Voir le dossier de la sĂ©ance du COR du 16 dĂ©cembre 2014.
  • 10.  
  • 11. Rapport annuel du COR – Juin 2015 11 1. Le contexte dĂ©mographique En matiĂšre de dĂ©mographie et de comportements d’activitĂ©, le COR s’appuie sur les projections de l’INSEE2 , actualisĂ©es tous les cinq ans environ. Comme aucune nouvelle actualisation n’a Ă©tĂ© effectuĂ©e par l’INSEE depuis les projections de 2010-2011, sur lesquelles se sont appuyĂ©s les deux derniers exercices de projection du COR (dĂ©cembre 20123 et dĂ©cembre 20144 ), on s’attache principalement, ci-aprĂšs, Ă  apprĂ©cier dans quelle mesure les derniĂšres Ă©volutions observĂ©es sont en phase avec les projections 2010-20115 du scĂ©nario dĂ©mographique central de l’INSEE, sur lesquelles s’appuient les projections prĂ©sentĂ©es dans la seconde partie du rapport. Pour cela, on compare les derniĂšres Ă©volutions observĂ©es non seulement aux Ă©volutions du scĂ©nario central de l’INSEE mais aussi aux Ă©volutions projetĂ©es selon les deux autres hypothĂšses Ă©tudiĂ©es par l’INSEE pour les diffĂ©rents paramĂštres dĂ©mographiques : l’hypothĂšse basse et l’hypothĂšse haute. a) La fĂ©conditĂ© et le solde migratoire, en amont de la retraite L’évolution des naissances est habituellement suivie par l’INSEE Ă  travers l’indicateur conjoncturel de fĂ©conditĂ© (ICF), qui donne le nombre moyen d’enfants qu’aurait une femme tout au long de sa vie si les taux de fĂ©conditĂ© observĂ©s Ă  chaque Ăąge l’annĂ©e considĂ©rĂ©e demeuraient inchangĂ©s. Cet indicateur a crĂ» presque continĂ»ment entre 1995 et 2010, entraĂźnant une augmentation du nombre annuel de naissances, et ce malgrĂ© la diminution rĂ©guliĂšre, dans cette pĂ©riode, du nombre de femmes en Ăąge de procrĂ©er. À partir de 2010, l’ICF commence Ă  dĂ©croĂźtre lĂ©gĂšrement et repasse sous la barre des 2 enfants par femme (1,98 en 2014). L’évolution observĂ©e sur la pĂ©riode rĂ©cente s’avĂšre trĂšs proche de celle postulĂ©e dans le scĂ©nario central des derniĂšres projections dĂ©mographiques de l’INSEE, qui fait l’hypothĂšse d’un ICF se stabilisant Ă  1,95 enfant par femme Ă  partir de 2015.                                                              2 Pour la population, voir Chardon O. et Blanpain N. (2010), « Projections de population 2007-2060 pour la France mĂ©tropolitaine », Insee RĂ©sultats, n° 117 SociĂ©tĂ©. Pour les taux d’activitĂ©, voir Filatriau O. (2011), « Projections Ă  l'horizon 2060 – Des actifs plus nombreux et plus ĂągĂ©s », Insee PremiĂšre, n° 1345. 3 Voir Retraites : perspectives 2020, 2040 et 2060, onziĂšme rapport du COR, adoptĂ© le 19 dĂ©cembre 2012, La Documentation française, ainsi que les dossiers des sĂ©ances du Conseil du 26 fĂ©vrier 2013 et du 26 mars 2013. 4 Voir le dossier de la sĂ©ance du Conseil du 16 dĂ©cembre 2014. 5 Les chiffres commentĂ©s dans cette sous-partie portent sur la seule France mĂ©tropolitaine, car seules les donnĂ©es sur ce champ sont disponibles sur longue pĂ©riode, ainsi qu’en projection. Les donnĂ©es sur la France entiĂšre ne sont disponibles que sur un passĂ© rĂ©cent.
  • 12. Rapport annuel du COR – Juin 2015 12 Figure 1.1 – Indice conjoncturel de fĂ©conditĂ© observĂ© puis projetĂ© Note : l’indicateur est calculĂ© comme la moyenne sur 35 classes d’ñge (femmes de 15 Ă  49 ans) des rapports, au sein de chaque classe d’ñge, entre le nombre d’enfants nĂ©s en France mĂ©tropolitaine et le nombre de femmes rĂ©sidentes en France mĂ©tropolitaine. Les hypothĂšses en projection aprĂšs 2020 sont constantes jusqu’en 2060. Champ : France mĂ©tropolitaine. Source : INSEE, bilan dĂ©mographique 2014 et projections de population 2007-2060. Le solde migratoire est la diffĂ©rence entre le nombre de personnes qui sont entrĂ©es sur le territoire et le nombre de personnes qui en sont sorties au cours d’une annĂ©e. Ce solde, qui Ă©tait de l’ordre de + 100 000 personnes par an jusqu’en 2006, a ensuite dĂ©cru progressivement Ă  la fin des annĂ©es 2000 pour atteindre, d’aprĂšs les estimations de l’INSEE, environ + 45 000 personnes par an au cours des six derniĂšres annĂ©es. Cette tendance rĂ©cente apparaĂźt davantage en ligne avec la variante de migration basse qu’avec le scĂ©nario central6 . Figure 1.2 – Solde migratoire observĂ© puis projetĂ© Note : les hypothĂšses de solde migratoire en projection aprĂšs 2020 sont constantes jusqu’en 2060. Champ : France mĂ©tropolitaine. Source : INSEE, bilan dĂ©mographique 2014 et projections de population 2007-2060.                                                              6 Voir la sous-partie 2.2 (section b) pour l’impact de cette variante sur la situation financiĂšre du systĂšme de retraite. 1,75 1,85 1,95 2,05 2,15 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 annĂ©e Projections : scĂ©nario central Projections : fĂ©condité basse Projections : fĂ©condité haute Observé (provisoire) Observé (dĂ©finitif) 0 25 000 50 000 75 000 100 000 125 000 150 000 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 solde migratoire annĂ©e Projections : scĂ©nario central Projections : migration basse Projections : migration haute Observé (provisoire) Observé (dĂ©finitif)
  • 13. Rapport annuel du COR – Juin 2015 13 Rappelons que la population et sa structure par Ăąge Ă©voluent en fonction de la fĂ©conditĂ© et du solde migratoire rĂ©cents et futurs – reprĂ©sentĂ©s dans les figures prĂ©cĂ©dentes – mais aussi de leurs Ă©volutions passĂ©es, y compris dans un passĂ© relativement lointain. En particulier, le vieillissement actuel de la population française provient en grande partie du dĂ©sĂ©quilibre entre les effectifs des gĂ©nĂ©rations du baby boom et ceux des gĂ©nĂ©rations plus anciennes, ce qui traduit les Ă©volutions de la fĂ©conditĂ© au cours des annĂ©es 1940. b) L’espĂ©rance de vie et l’état de santĂ©, juste avant et pendant la retraite L’espĂ©rance de vie instantanĂ©e Ă  60 ans7 progresse assez rĂ©guliĂšrement en France mĂ©tropolitaine depuis 1945. Au milieu des annĂ©es 2000, cette progression a mĂȘme connu une accĂ©lĂ©ration soudaine, progressant d’un an en l’espace de quatre annĂ©es seulement, avant de reprendre le rythme de progression tendanciel antĂ©rieur (un peu plus d’un an gagnĂ© par dĂ©cennie). La canicule de 2003 a en effet perturbĂ© la mortalitĂ© des personnes trĂšs ĂągĂ©es (hausse en 2003 puis baisse les annĂ©es suivantes) : au-delĂ  de ses effets immĂ©diats, il se pourrait que la canicule ait conduit Ă  une diminution durable de la mortalitĂ© des personnes trĂšs ĂągĂ©es, compte tenu de l’attention plus grande qui leur est dĂ©sormais portĂ©e. Certes, la progression de l’espĂ©rance de vie Ă  60 ans a marquĂ© le pas en 2012, mais cet inflĂ©chissement doit ĂȘtre relativisĂ© par le fait que le point 2011 Ă©tait relativement Ă©levĂ© et que l’espĂ©rance de vie est Ă  nouveau en hausse en 2013 et davantage encore en 2014 (selon les donnĂ©es provisoires). Compte tenu du caractĂšre lĂ©gĂšrement « bruitĂ© » de l’indicateur (c’est-Ă -dire se traduisant par des variations d’une annĂ©e Ă  l’autre qui ne sont pas toutes significatives), ainsi que de la faible diffĂ©rence Ă  court terme entre les trois scĂ©narios de mortalitĂ© examinĂ©s par l’INSEE (projection en 2010 Ă  partir des valeurs observĂ©es jusqu’en 2007), aucun scĂ©nario n’apparaĂźt devoir ĂȘtre privilĂ©giĂ© par rapport aux autres, au vu des donnĂ©es observĂ©es et estimĂ©es sur le passĂ© rĂ©cent, mĂȘme si, selon les donnĂ©es provisoires pour 2014, l’espĂ©rance de vie des hommes est trĂšs lĂ©gĂšrement supĂ©rieure au niveau correspondant au scĂ©nario de mortalitĂ© basse.                                                              7 L’espĂ©rance de vie instantanĂ©e correspond Ă  l’espĂ©rance de vie conjoncturelle pour une annĂ©e donnĂ©e, qui est l’indicateur habituellement publiĂ© par l’INSEE en la matiĂšre : il se calcule comme l’espĂ©rance de vie d’une gĂ©nĂ©ration fictive dont les probabilitĂ©s de dĂ©cĂšs Ă  chaque Ăąge seraient celles de cette annĂ©e d’observation. L’espĂ©rance de vie Ă  60 ans est un indicateur statistique usuel, s’apprĂ©ciant indĂ©pendamment de l’ñge minimal lĂ©gal de la retraite, lequel est portĂ© Ă  62 ans Ă  partir de la gĂ©nĂ©ration 1955.
  • 14. Rapport annuel du COR – Juin 2015 14 Figure 1.3 – EspĂ©rance de vie instantanĂ©e Ă  60 ans observĂ©e puis projetĂ©e Femmes Hommes     Note : la hausse de l’espĂ©rance de vie est supposĂ©e se prolonger jusqu’en 2060 ; Ă  cette date, les espĂ©rances de vie instantanĂ©es Ă  60 ans atteignent 32,3 ans pour les femmes dans le scĂ©nario central (respectivement 34,3 ans dans le scĂ©nario de mortalitĂ© basse et 30,3 dans le scĂ©nario de mortalitĂ© haute) et 28 ans pour les hommes (respectivement 26,2 et 30,1 ans). Champ : France mĂ©tropolitaine. Source : INSEE, bilan dĂ©mographique 2014 et projections de population 2007-2060. Les Ă©volutions de l’espĂ©rance de vie Ă  60 ans jouent Ă  double titre parmi les hypothĂšses de calcul des indicateurs suivis par le COR : d’une part, pour les indicateurs de situation financiĂšre, en tant que dĂ©terminant du nombre de retraitĂ©s, et donc des masses de prestations ; d’autre part, pour les indicateurs de durĂ©e de retraite des assurĂ©s. Dans ce dernier cas, c’est toutefois l’espĂ©rance de vie Ă  60 ans calculĂ©e par gĂ©nĂ©ration (non reprĂ©sentĂ©e ici) qui est pertinente8 . Compte tenu de l’hypothĂšse en projection de poursuite de la diminution de la mortalitĂ©, celle-ci est plus Ă©levĂ©e que l’espĂ©rance de vie instantanĂ©e observĂ©e lorsque la gĂ©nĂ©ration a 60 ans : par exemple, l’espĂ©rance de vie de la gĂ©nĂ©ration 1950 serait de 26,9 ans (hommes et femmes confondus) selon le scĂ©nario central de l’INSEE, soit deux ans de plus que l’espĂ©rance de vie Ă  60 ans de l’annĂ©e 2010 (24,8 ans). Il est pertinent de s’intĂ©resser Ă©galement – comme, d’ailleurs, la loi du 20 janvier 2014 nous y invite – aux indicateurs d’espĂ©rance de vie « en bonne santĂ© » ou « sans incapacitĂ© ». Ces derniĂšres reprĂ©sentent un aspect de la qualitĂ© de la pĂ©riode de vie passĂ©e Ă  la retraite et leurs Ă©volutions peuvent constituer Ă  ce titre un Ă©lĂ©ment d’apprĂ©ciation de l’équitĂ© entre les gĂ©nĂ©rations.                                                              8 L’espĂ©rance de vie d’une gĂ©nĂ©ration est calculĂ©e Ă  partir des probabilitĂ©s de dĂ©cĂšs observĂ©es puis projetĂ©es annĂ©e aprĂšs annĂ©e pour cette gĂ©nĂ©ration. Pour projeter les indicateurs d’équitĂ© entre les gĂ©nĂ©rations (voir la sous- partie 2.3), il convient de projeter l’espĂ©rance de vie des gĂ©nĂ©rations qui partiront Ă  la retraite autour de 2060, ce qui nĂ©cessite d’aller au-delĂ  de l’horizon des projections dĂ©mographiques de l’INSEE. Trois scĂ©narios sont retenus : le scĂ©nario central et celui de mortalitĂ© basse de l’INSEE sont prolongĂ©s par extrapolation des Ă©volutions au-delĂ  de 2060 (donc sous l’hypothĂšse que la diminution de la mortalitĂ© projetĂ©e jusqu’en 2060 se poursuive au mĂȘme rythme au-delĂ  de cette date), tandis que le scĂ©nario de mortalitĂ© haute (c’est-Ă -dire d’espĂ©rance de vie basse) est prolongĂ© sous l’hypothĂšse alternative de stabilisation de la mortalitĂ©, et donc d’arrĂȘt des gains d’espĂ©rance de vie, aprĂšs 2060. Voir le document n° 2 de la sĂ©ance du COR du 26 mars 2014. 25 26 27 28 29 2000 2005 2010 2015 2020 en annĂ©e annĂ©e Projections : scĂ©nario central Projections : mortalité haute Projections : mortalité basse Observé (provisoire) Observé (dĂ©finitif) 20 21 22 23 24 2000 2005 2010 2015 2020 en annĂ©e annĂ©e Projections : scĂ©nario central Projections : mortalité haute Projections : mortalité basse Observé (provisoire) Observé (dĂ©finitif)
  • 15. Rapport annuel du COR – Juin 2015 15 Parmi les nombreux indicateurs – correspondant Ă  diffĂ©rentes notions de vie « en bonne santĂ© » ou « sans incapacitĂ© » – et les nombreuses sources statistiques qui coexistent, le Conseil a choisi de s’appuyer sur l’indicateur mesurĂ© Ă  partir des limitations d’activitĂ© – indicateur GALI (General activity limitation indicator) –, qui fait l’objet d’une actualisation et d’une diffusion annuelle dans le cadre de l’action jointe europĂ©enne EHLEIS (European Health and Life Expectancy Information System)9 . En pratique, seuls les indicateurs conjoncturels d’espĂ©rance de vie sans incapacitĂ© (EVSI) sont disponibles, c’est-Ă -dire selon une approche par annĂ©e et non par gĂ©nĂ©ration. Entre 2004 et 2013, l’EVSI Ă  65 ans a augmentĂ© de 0,7 an parmi les femmes et de 1,3 an parmi les hommes. Elle reprĂ©sente une proportion de l’espĂ©rance de vie Ă  65 ans comprise entre environ 40 % et 45 %pour les femmes. Cette proportion pour les hommes est plus Ă©levĂ©e (+ 5 points de pourcentage en 2013) et serait en lĂ©gĂšre hausse sur la pĂ©riode observĂ©e. L’interprĂ©tation des Ă©volutions observĂ©es d’une annĂ©e sur l’autre est toutefois dĂ©licate, du fait du caractĂšre relativement « bruitĂ© » de l’indicateur. MĂȘme sur une pĂ©riode plus longue, on peut craindre que les Ă©volutions soient affectĂ©es par un biais dĂ©claratif, les gĂ©nĂ©rations du baby boom Ă©tant davantage sensibles que les gĂ©nĂ©rations prĂ©cĂ©dentes aux questions de santĂ©. Figure 1.4 – DurĂ©e de vie sans limitation d’activitĂ© aprĂšs 65 ans En annĂ©es En proportion de l’espĂ©rance de vie Ă  65 ans Note : la durĂ©e de vie sans limitation d’activitĂ© (ou espĂ©rance de vie « sans incapacitĂ© ») prĂ©sentĂ©e ici exclut les pĂ©riodes avec des limitations d’activitĂ© sĂ©vĂšres ou modĂ©rĂ©es. Source : action conjointe europĂ©enne EHLEIS (donnĂ©es de l’enquĂȘte SRCV de l’INSEE). Le Conseil a choisi de suivre l’EVSI en distinguant deux tranches d’ñge, de 55 Ă  64 ans et Ă  partir 65 ans. En effet, si le suivi de l’EVSI aprĂšs 65 ans est en lien avec la question de la qualitĂ© de la pĂ©riode de retraite (dans une optique, notamment, d’équitĂ© entre les gĂ©nĂ©rations), sa valeur entre 55 et 64 ans renvoie plutĂŽt Ă  la problĂ©matique de la capacitĂ© des seniors Ă  travailler plus longtemps, compte tenu des problĂšmes de santĂ© dont la frĂ©quence s’accroĂźt avec l’ñge. Sur cette tranche d’ñge, il est d’ailleurs plus pertinent de suivre directement les                                                              9 Voir le document n° 8 de la sĂ©ance du COR du 26 mars 2014. Pour la France, les donnĂ©es statistiques proviennent de l’enquĂȘte Statistiques sur les revenus et conditions de vie (SRCV, SILC en anglais) de l’INSEE. 5 7 9 11 13 15 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 en annĂ©es annĂ©e Femmes Hommes 30% 35% 40% 45% 50% 55% 60% 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 en % de l'espĂ©rance de vie à 65 ans annĂ©e Femmes Hommes
  • 16. Rapport annuel du COR – Juin 2015 16 proportions de personnes ayant des limitations d’activitĂ© (sĂ©vĂšres ou modĂ©rĂ©es10 ) dans la population. Cette proportion est similaire parmi les femmes et parmi les hommes en ce qui concerne les limitations d’activitĂ© sĂ©vĂšres (de l’ordre de 10 % depuis 2008). Pour l’ensemble des limitations d’activitĂ©, la proportion est Ă©galement similaire parmi les femmes et parmi les hommes en 2013 (30 % environ) ; elle Ă©tait auparavant (2004-2012) lĂ©gĂšrement supĂ©rieure parmi les femmes. Figure 1.5 – Proportion de personnes ayant des limitations d’activitĂ© entre 55 et 64 ans Femmes Hommes   Note : la proportion parmi les 55-64 ans est une proportion sous-jacente, neutralisant les Ă©carts de poids dĂ©mographique entre les 55-59 ans et les 60-64 ans. Source : action conjointe europĂ©enne EHLEIS (donnĂ©es de l’enquĂȘte SRCV-SILC de l’INSEE). c) Le nombre de personnes ĂągĂ©es de 60 ans et le rapport dĂ©mographique des 20-59 ans sur les 60 ans et plus Le nombre de personnes atteignant l’ñge de 60 ans au fil des gĂ©nĂ©rations, qui dĂ©pend des effectifs Ă  la naissance de chaque gĂ©nĂ©ration, des flux migratoires et de la mortalitĂ© avant 60 ans, illustre les consĂ©quences Ă  terme du baby boom sur le nombre de retraitĂ©s. Il passerait de 600 000 environ pour les gĂ©nĂ©rations nĂ©es au dĂ©but des annĂ©es 1930 et celle nĂ©e en 1945 – avec un creux pour les gĂ©nĂ©rations nĂ©es juste avant et pendant la Seconde Guerre mondiale – Ă  environ 800 Ă  850 000 pour les gĂ©nĂ©rations du baby boom nĂ©es entre 1946 et le dĂ©but des annĂ©es 1970. Le nombre de personnes atteignant l’ñge de 60 ans augmente ainsi d’environ 200 000 entre les gĂ©nĂ©rations 1945 et 1946. A l’inverse, il diminuerait d’environ 120 000 entre les gĂ©nĂ©rations 1972 et 1976.                                                              10 Correspondant respectivement aux rĂ©ponses « oui, fortement limitĂ© » et « oui, mais pas fortement limitĂ© » Ă  la question : « Êtes-vous limitĂ©(e), depuis au moins 6 mois, Ă  cause d’un problĂšme de santĂ©, dans les activitĂ©s que les gens font habituellement ? ». 0% 5% 10% 15% 20% 25% 30% 35% 40% 2004200520062007200820092010201120122013 en % de la classe d'Ăąge annĂ©e Limitations sĂ©vĂšres ou modĂ©rĂ©es, 55‐59 ans Limitations sĂ©vĂšres ou modĂ©rĂ©es, 60‐64 ans Limitations sĂ©vĂšres ou modĂ©rĂ©es, 55‐64 ans Limitations sĂ©vĂšres, 55‐59 ans Limitations sĂ©vĂšres, 60‐64 ans Limitations sĂ©vĂšres, 55‐64 ans 0% 5% 10% 15% 20% 25% 30% 35% 40% 2004200520062007200820092010201120122013 en % de la classe d'Ăąge annĂ©e Limitations sĂ©vĂšres ou modĂ©rĂ©es, 55‐59 ans Limitations sĂ©vĂšres ou modĂ©rĂ©es, 60‐64 ans Limitations sĂ©vĂšres ou modĂ©rĂ©es, 55‐64 ans Limitations sĂ©vĂšres, 55‐59 ans Limitations sĂ©vĂšres, 60‐64 ans Limitations sĂ©vĂšres, 55‐64 ans
  • 17. Rapport annuel du COR – Juin 2015 17 Le nombre de personnes atteignant l’ñge de 60 ans se maintiendrait autour de 800 000 pour les gĂ©nĂ©rations nĂ©es dans les annĂ©es 1980 et 1990, en particulier sous l’effet de la baisse de la mortalitĂ© avant 60 ans au fil des gĂ©nĂ©rations. Il varierait de plus ou moins 50 000 pour les gĂ©nĂ©rations nĂ©es Ă  la fin des annĂ©es 1990 selon les scĂ©narios alternatifs de fĂ©conditĂ©, d’immigration et d’espĂ©rance de vie retenus par l’INSEE. Figure 1.6 – Effectifs par gĂ©nĂ©ration Ă  l’ñge de 60 ans observĂ©s puis projetĂ©s Note : scĂ©nario « bas » = hypothĂšses basses de fĂ©conditĂ©, de migration et d’espĂ©rance de vie, respectivement hautes pour le scĂ©nario « haut ». Champ : France mĂ©tropolitaine. Source : INSEE, bilan dĂ©mographique 2014 et projections de population 2007-2060 rĂ©alisĂ©es en 2010. Les Ă©volutions de la fĂ©conditĂ©, du solde migratoire et de l’espĂ©rance de vie dĂ©terminent Ă©galement celles du rapport dĂ©mographique des 20-59 ans sur les 60 ans et plus, dont dĂ©pendent en partie les Ă©volutions du rapport entre le nombre de cotisants et le nombre de retraitĂ©s11 . La baisse du rapport dĂ©mographique s’est accĂ©lĂ©rĂ©e Ă  partir de 2006 – annĂ©e oĂč l’on compte 2,5 personnes de 20 Ă  59 ans pour chaque personne de 60 ans et plus – et le phĂ©nomĂšne se poursuivrait jusque vers le dĂ©but des annĂ©es 2030 en raison de l’arrivĂ©e Ă  l’ñge de 60 ans des gĂ©nĂ©rations du baby boom. Au-delĂ , le rapport dĂ©mographique continuerait Ă  baisser mais Ă  un rythme moindre, puis aurait tendance Ă  se stabiliser en fin de pĂ©riode de projection ; en 2060, on dĂ©nombrerait 1,4 personne de 20-59 ans par personne de 60 ans et plus, avec une incertitude de +/- 0,2 selon les diffĂ©rents scĂ©narios dĂ©mographiques retenus par l’INSEE en projection.                                                              11 Ce rapport est parfois appelĂ© « rapport de dĂ©pendance dĂ©mographique ». Il diffĂšre du rapport entre le nombre de cotisants et le nombre de retraitĂ©s (voir la figure 2.1) dans la mesure oĂč les cotisants ne correspondent pas exactement aux effectifs ĂągĂ©s de 20 Ă  59 ans et les retraitĂ©s Ă  ceux ĂągĂ©s de plus de 60 ans. 400 000 500 000 600 000 700 000 800 000 900 000 1930 1940 1950 1960 1970 1980 1990 gĂ©nĂ©rations projections 2010 ‐ scĂ©nario central projections 2010 ‐ scĂ©nario bas projections 2010 ‐ scĂ©nario haut bilan dĂ©mographique 2014 ‐ observĂ© bilan dĂ©mographique 2014 ‐ provisoire Baby‐boom  gĂ©nĂ©rations 1946 à 1972
  • 18. Rapport annuel du COR – Juin 2015 18 Figure 1.7 – Rapport dĂ©mographique des 20-59 ans sur les 60 ans et plus observĂ© puis projetĂ©   Note : scĂ©nario « haut » = hypothĂšses hautes de fĂ©conditĂ© et de migration, hypothĂšse basse d’espĂ©rance de vie ; scĂ©nario « bas » = hypothĂšses inverses. Champ : France mĂ©tropolitaine, territoire courant. Source : INSEE, bilan dĂ©mographique 2014 et projections de population 2007-2060 rĂ©alisĂ©es en 2010. 1,0 1,5 2,0 2,5 3,0 1990 2000 2010 2020 2030 2040 2050 2060 annĂ©es projections 2010 ‐ scĂ©nario central projections 2010 ‐ scĂ©nario " bas" projections 2010 ‐ scĂ©nario " haut " bilan dĂ©mographique 2014 ‐ observĂ© bilan dĂ©mographique 2014 ‐ provisoire
  • 19. Rapport annuel du COR – Juin 2015 19 2. Le contexte Ă©conomique Les incertitudes sur les perspectives Ă©conomiques justifient d’envisager plusieurs scĂ©narios de projection. À cet Ă©gard, l’élaboration des hypothĂšses macroĂ©conomiques par le COR ne s’inscrit pas dans une dĂ©marche de prĂ©vision Ă©conomique, mais dans la constitution de variantes suffisamment contrastĂ©es – et dont aucune n’est privilĂ©giĂ©e par rapport aux autres – afin de balayer un large Ă©ventail des possibles et de porter un diagnostic nuancĂ© des perspectives financiĂšres du systĂšme de retraite. À long terme, c’est-Ă -dire au-delĂ  de 2030 environ, l’économie est supposĂ©e suivre une trajectoire stabilisĂ©e, caractĂ©risĂ©e notamment par le taux de chĂŽmage et le rythme annuel de croissance de la productivitĂ© du travail. Les hypothĂšses Ă  long terme pour ces deux grandeurs, qui avaient Ă©tĂ© retenues par le Conseil en 2012 et en 2014, sont maintenues pour le prĂ©sent rapport, dĂ©finissant cinq scĂ©narios : scĂ©narios A’, A, B, C et C’. Trois variantes consistant en des tests de sensibilitĂ© des rĂ©sultats des projections par rapport aux hypothĂšses de chĂŽmage, incluant une hypothĂšse conventionnelle de maintien du taux de chĂŽmage au niveau de 10 % jusqu’en 2060, sont Ă©galement Ă©tudiĂ©es comme en 2014. Tableau 1.8 – HypothĂšses de long terme dans les scĂ©narios et variantes Ă©conomiques du COR Source : hypothĂšses COR 2015. Depuis l’exercice de projection du COR de dĂ©cembre 2014, qui reposait pour le court terme sur les prĂ©visions Ă©conomiques pluriannuelles de la loi de financement de la sĂ©curitĂ© sociale (LFSS) pour 2015, la croissance du PIB n’a pas Ă©tĂ© modifiĂ©e en 2015 (+ 1,0 %). Les prĂ©visions de croissance du gouvernement ont en revanche Ă©tĂ© revues12 Ă  la baisse pour 2016, 2017 et 2018 (respectivement + 1,5 %, + 1,5 % et + 1,75 %, au lieu de + 1,7 % et + 2,0 % les deux annĂ©es suivantes).                                                              12 Voir Programme de stabilitĂ© 2015-2018, 15 avril 2015. ScĂ©nario A’ Variante A’ chĂŽmage 10% ScĂ©nario A ScĂ©nario B Variante B chĂŽmage 10% ScĂ©nario C ScĂ©nario C’ Variante C’ chĂŽmage 10% Croissance annuelle de la productivitĂ© du travail 2 % 2 % 1,8 % 1,5 % 1,5 % 1,3 % 1 % 1 % valeurs de long terme atteintes Ă  partir de 
 2027 2027 2026 2024 2024 2023 2023 2023 Taux de chĂŽmage 4,5 % 10 % 4,5 % 4,5 % 10 % 7 % 7 % 10 % valeurs de long terme atteintes Ă  partir de 
 2027 2020 2027 2031 2020 2025 2025 2020
  • 20. Rapport annuel du COR – Juin 2015 20 Tableau 1.9 – HypothĂšses de croissance du PIB en termes rĂ©els Ă  l’horizon 2018   Sources : COR 2014 ; LPFP 2014-2019 ; Programme de stabilitĂ© 2015-2018; comptes nationaux INSEE . Ces Ă©volutions ont conduit le COR Ă  actualiser ses scĂ©narios macroĂ©conomiques Ă  court et moyen terme. Sur le court terme, c’est-Ă -dire jusqu’en 2018, le principe, dans tous les scĂ©narios et variantes, de retenir les mĂȘmes hypothĂšses que celles du gouvernement permet d’assurer une cohĂ©rence sur les premiĂšres annĂ©es de projection entre les projections par le COR de la situation financiĂšre des rĂ©gimes de retraite et les prĂ©visions pluriannuelles officielles. Ce choix s’impose aussi car, selon le dĂ©cret n° 2014-654 du 20 juin 2014, le ComitĂ© de suivi des retraites doit suivre les « soldes comptables annuels [
] des rĂ©gimes de retraite lĂ©galement obligatoires [
] dĂ©terminĂ©s sur la base des prĂ©visions financiĂšres des rĂ©gimes de retraite sous-jacentes aux prĂ©visions de comptes publics prĂ©sentĂ©s dans le programme de stabilitĂ© de l’annĂ©e en cours ». Les hypothĂšses Ă©conomiques de court terme du prĂ©sent rapport sont donc celles prĂ©sentĂ©es dans le programme de stabilitĂ© 2015-2018. Ces hypothĂšses ont fait l’objet d’un avis du Haut Conseil des finances publiques ; celui-ci « considĂšre que, nonobstant les risques financiers, les prĂ©visions de croissance pour les annĂ©es 2016 Ă  2018 sont prudentes »13 . Enfin, les scĂ©narios d’évolution sur le moyen terme ont Ă©tĂ© rĂ©visĂ©s par la direction gĂ©nĂ©rale du TrĂ©sor pour le compte du COR, afin d’assurer la cohĂ©rence avec les nouvelles hypothĂšses de court terme. Les principaux paramĂštres de l’économie sont supposĂ©s converger progressivement et rĂ©guliĂšrement vers leurs valeurs de long terme, entre 2026 et 2031 selon les scĂ©narios Ă©conomiques.                                                              13 Avis n° 2015-01 du Haut Conseil des finances publiques relatif aux prĂ©visions macroĂ©conomiques associĂ©es au projet de programme de stabilitĂ© pour les annĂ©es 2015 Ă  2018. Taux, en % 2015 2016 2017 2018 Croissance effective 1,7 2,3 2,3 Croissance potentielle 1,5 1,6 1,6 Écart de production (% PIB) -3,1 -2,5 -1,8 Croissance effective 1 1,70 2 2 Croissance potentielle 1,1 1,3 1,2 1,1 Écart de production (% PIB) -3,4 -2,5 -1,7 Croissance effective 1 1,5 1,5 1,75 Croissance potentielle 1,1 1,5 1,5 1,4 Écart de production (% PIB) -3,5 -3,5 -3,5 -3,2 Programme de stabilitĂ© 2014-2017 (avril 2014) (Rapport annuel COR juin 2014) PLFSS 2015 (octobre 2014) (projections dĂ©cembre 2014) Programme de stabilitĂ© 2015-2018 (avril 2015) (Rapport annuel COR juin 2015)
  • 21. Rapport annuel du COR – Juin 2015 21 a) Le taux de chĂŽmage Le taux de chĂŽmage au sens du Bureau international du travail (BIT) en France mĂ©tropolitaine a augmentĂ© de 0,2 point entre 2013 et 2014 en moyenne annuelle. À un niveau infra-annuel, il oscille, depuis le dernier trimestre de 2012, entre 9,7 % et 10,1 % de la population active (10,1 % au dernier trimestre 201414 ). Par rapport aux projections du COR de dĂ©cembre 2014, les Ă©volutions observĂ©es conduisent Ă  rĂ©viser Ă  la hausse les hypothĂšses de taux de chĂŽmage sur les premiĂšres annĂ©es de projection. La convergence vers les valeurs de long terme serait ensuite progressive, sachant que ces valeurs seraient atteintes en 2027 dans les scĂ©narios A et A’, 2031 dans le scĂ©nario B et 2025 dans les scĂ©narios C et C’. Figure 1.10 – Taux de chĂŽmage observĂ© puis projetĂ©   Note : moyenne des taux de chĂŽmage trimestriels (corrigĂ©s des variations saisonniĂšres) de chaque annĂ©e. AprĂšs 2035, les taux de chĂŽmage sont supposĂ©s constants jusqu’en 2060 dans tous les scĂ©narios et variantes. Les taux de chĂŽmage en projection correspondent au champ gĂ©ographique de la France mĂ©tropolitaine. Sources : INSEE, enquĂȘte Emploi ; hypothĂšses COR 2015. b) Les gains de productivitĂ© et la croissance des revenus d’activitĂ© La productivitĂ© horaire apparente du travail rapporte la richesse crĂ©Ă©e, mesurĂ©e par le PIB, au volume horaire de travail mis en Ɠuvre dans le processus de production. On suppose en projection que le volume horaire de travail en moyenne par tĂȘte est stabilisĂ© et que le revenu d’activitĂ© moyen (horaire ou par tĂȘte) Ă©volue comme la productivitĂ© apparente du travail, Ă  l’exception des toutes premiĂšres annĂ©es de projection. Avant la crise de 2008, la croissance de la productivitĂ© horaire apparente du travail a ralenti, passant en moyenne de 1,9 % par an de 1990 Ă  1998 Ă  1,5 % par an de 1998 Ă  2008. Dans le mĂȘme temps, le revenu d’activitĂ© brut15 par heure a augmentĂ© de 1,2 % par an en moyenne entre 1990 et 1998, et de 1,6 % par an entre 1998 et 2008. Le revenu d’activitĂ© brut par tĂȘte a quant Ă  lui augmentĂ© plus faiblement (respectivement + 0,5 % et + 1,1 % par an en moyenne                                                              14 10,3 % de la population active pour la France, y compris DOM. 15 Somme des salaires bruts et des revenus mixtes des non-salariĂ©s dans les donnĂ©es de la comptabilitĂ© nationale.
  • 22. Rapport annuel du COR – Juin 2015 22 sur chacune des deux sous-pĂ©riodes), du fait de la hausse du temps partiel au cours des annĂ©es 1990 et de la politique de rĂ©duction du temps de travail Ă  la fin des annĂ©es 1990 et au dĂ©but des annĂ©es 2000. Lorsque l’on tient compte de la crise de 2008, les rythmes tendanciels de croissance de la productivitĂ© apparente du travail et des revenus d’activitĂ© par heure se sont plus fortement ralentis : le rythme de hausse de la productivitĂ© horaire apparente du travail, qui Ă©tait de 1,7 % par an en moyenne entre le dĂ©but des annĂ©es 1990 et l’immĂ©diate avant-crise, s’établit Ă  1,4 % par an en moyenne si l’on inclut les annĂ©es aprĂšs crise et jusqu’à aujourd’hui. Tableau 1.11 – Taux de croissance annuels moyens de la productivitĂ© horaire du travail et du revenu d’activitĂ© observĂ©s sur le passĂ© Lecture : en moyenne entre 1990 et 1998, la productivitĂ© du travail par heure travaillĂ©e a augmentĂ© de + 1,9 % par an. Note : la productivitĂ© apparente du travail est calculĂ©e en rapportant le PIB en volume au nombre total d’heures travaillĂ©es ; les revenus d’activitĂ© sont dĂ©flatĂ©s des Ă©volutions de l’indice des prix Ă  la consommation. Source : comptes nationaux INSEE . Les cibles de long terme des scĂ©narios A, B et C – qui avaient Ă©tĂ© dĂ©finies par le COR en amont de son onziĂšme rapport16 – reposent Ă  l’origine sur les taux de croissance moyens observĂ©s sur le passĂ© (sur des pĂ©riodes antĂ©rieures Ă  la crise de 2008 pour les deux premiers), tandis que les deux scĂ©narios A’ et C’ permettent d’étudier des hypothĂšses plus contrastĂ©es. Ces hypothĂšses de productivitĂ© du travail ont un impact sur la situation financiĂšre du systĂšme de retraite nettement plus marquĂ© – car cumulatif – que l’hypothĂšse de taux de chĂŽmage. Comme pour le taux de chĂŽmage, les hypothĂšses de croissance de la productivitĂ© apparente du travail du COR sont rĂ©visĂ©es sur les premiĂšres annĂ©es de projection, en cohĂ©rence avec le programme de stabilitĂ© rendu public en avril dernier. Les taux de croissance annuels convergeraient ensuite progressivement vers leurs valeurs de long terme, sachant que ces valeurs seraient atteintes entre 2023 et 2027 selon les scĂ©narios Ă©conomiques.                                                              16 Voir le document n° 4 de la sĂ©ance du COR du 11 juillet 2012. 1990-1998 1998-2008 2008-2014 Avant crise (1990-2008) Y. c. crise (1990-2014) ProductivitĂ© apparente du travail, par heure travaillĂ©e 1,9% 1,5% 0,7% 1,7% 1,4% Revenu d'activitĂ© bruts par heure 1,2% 1,6% 0,4% 1,4% 1,2% Revenu d'activitĂ© bruts par tĂȘte 0,5% 1,1% 0,0% 0,9% 0,7% Rythme annuel moyen par sous-pĂ©riodes Rythme annuel moyen depuis 1990
  • 23. Rapport annuel du COR – Juin 2015 23 Figure 1.12 – Taux de croissance annuels de la productivitĂ© horaire du travail observĂ©s puis projetĂ©s Sources : comptes nationaux INSEE ; hypothĂšses COR 2015. La croissance du PIB correspond Ă  la somme de la croissance de la productivitĂ© apparente du travail par tĂȘte et de celle de l’emploi (ou de la population active, lorsque le taux de chĂŽmage est stable). Sous les effets de la crise, le PIB est actuellement infĂ©rieur Ă  son niveau potentiel, c’est-Ă -dire celui qui pourrait ĂȘtre atteint compte tenu du stock de capital en place et de la main d’Ɠuvre disponible, sans provoquer de poussĂ©e inflationniste. La diffĂ©rence entre le PIB effectif et le PIB potentiel, ou « output gap » (Ă©cart de production), qui est donc nĂ©gatif, renseigne sur la capacitĂ© de rebond de la croissance Ă©conomique17 . A partir de 2020, l’output gap est supposĂ© se refermer au mĂȘme rythme que dans les projections de dĂ©cembre 2014 et deviendrait nul entre 2025 et 2027 (environ 4 Ă  5 ans plus tard par rapport aux prĂ©cĂ©dentes projections). Entre 2020 et 2030, le rythme annuel moyen de croissance du PIB serait relativement Ă©levĂ©, compris entre 1,6 % et 2,6 % selon les scĂ©narios Ă©conomiques, sous l’effet conjuguĂ© de la baisse supposĂ©e du taux de chĂŽmage et de la rĂ©duction de l’output gap. L’importance de ce rebond dĂ©pend donc entre autres de l’estimation de l’output gap, sur laquelle le Haut Conseil des finances publiques a Ă©mis des rĂ©serves18 . A plus long terme, le PIB augmenterait Ă  un rythme annuel moyen compris entre 1,1 % et 2,1 %, selon les scĂ©narios Ă©conomiques.                                                              17 Voir le tableau 1.9. 18 Selon son avis n° 2015-01, le Haut Conseil des finances publiques « s’interroge sur la pertinence d’un Ă©cart de production (Ă©cart entre la production effective et la production potentielle) trĂšs creusĂ© pendant prĂšs d’une dĂ©cennie et qui ne se rĂ©duirait pratiquement pas Ă  l’horizon 2018. ».
  • 24. Rapport annuel du COR – Juin 2015 24 Tableau 1.13 – Taux de croissance annuels moyens de la population active et du PIB par tranche dĂ©cennale Sources : comptes nationaux INSEE ; hypothĂšses COR 2015. c) La part des primes dans la rĂ©munĂ©ration des fonctionnaires d’État Si la croissance des revenus d’activitĂ© est un dĂ©terminant des taux de remplacement pour les assurĂ©s du secteur privĂ©, ce n’est pas le cas pour les fonctionnaires. Leur pension est calculĂ©e sur la base du dernier traitement perçu pendant au moins six mois et ne tient pas compte des primes19 . De ce fait, le taux de remplacement des fonctionnaires est principalement dĂ©terminĂ© par la part des primes dans la rĂ©munĂ©ration totale en fin de carriĂšre : plus cette part est grande, plus le taux de remplacement est faible. Or, parmi les fonctionnaires d’État ĂągĂ©s de 55-59 ans, la part des primes est passĂ©e en moyenne de 17,5 % en 2009 Ă  19,5 % en 2012. La hausse s’observe parmi les hommes et parmi les femmes, ainsi que parmi les catĂ©gories de fonctionnaire sur lesquelles reposent les cas types du COR. Tableau 1.14 – Part de prime moyenne Ă  55-59 ans dans la fonction publique d’État de 2009 Ă  2012 Lecture : en 2012, les primes et indemnitĂ©s reprĂ©sentent en moyenne 19,5 % de la rĂ©munĂ©ration totale des fonctionnaires d’État. Note : parts de prime sur cas types estimĂ©s pour la gĂ©nĂ©ration nĂ©e en 1950. Champ : France mĂ©tropolitaine. Agents titulaires civils des ministĂšres de l'État travaillant Ă  temps complet. Source : INSEE, SIASP ; traitement DGAFP-DES.                                                              19 Exclusion faite du rĂ©gime additionnel de la fonction publique (RAFP) qui est assis sur une partie des primes des fonctionnaires mais dont les montants de pension sont faibles par rapport au montant global de pension des fonctionnaires. Rythme annuel de croissance moyen 2010-2020 Rythme annuel de croissance moyen 2020-2030 Rythme annuel de croissance moyen 2030-2040 Rythme annuel de croissance moyen 2040-2050 Rythme annuel de croissance moyen 2050-2060 PIB scĂ©nario A' 1,3% 2,6% 2,1% 2,1% 2,1% PIB scĂ©nario A 1,3% 2,5% 1,9% 1,9% 1,9% PIB scĂ©nario B 1,3% 2,3% 1,7% 1,6% 1,6% PIB scĂ©nario C 1,3% 1,9% 1,4% 1,4% 1,4% PIB scĂ©nario C' 1,2% 1,6% 1,1% 1,1% 1,1% Population active 0,4% 0,3% 0,1% 0,1% 0,1% 2009 2010 2011 2012 Rappel : hypothĂšse cas types du COR Ensemble fonction publique d'État 17,5 % 18,5 % 19,4 % 19,5 % dont : femmes 15,3 % 16,0 % 16,9 % 16,9 % dont : hommes 20,0 % 21,3 % 22,2 % 22,3 % CatĂ©gorie B sĂ©dentaire 23,6 % 24,6 % 25,2 % 25,5 % 19,0 % Enseignants catĂ©gorie A 11,2 % 11,2 % 11,9 % 11,7 % 9,6 % Cadre A+ 38,9 % 40,3 % 41,7 % 41,4 % 33,0 % Policier catĂ©gorie active (Ă  50-54 ans) 31,1 % 31,9 % 32,2 % 32,1 % 28,2 %
  • 25. Rapport annuel du COR – Juin 2015 25 Dans le prĂ©sent rapport, les hypothĂšses retenues pour l’estimation des taux de remplacement sur cas types20 consistent Ă  supposer les parts de prime constantes d’une gĂ©nĂ©ration Ă  l’autre – ces parts ayant Ă©tĂ© estimĂ©es pour la gĂ©nĂ©ration nĂ©e en 1950. Des travaux complĂ©mentaires devront ĂȘtre menĂ©s afin d’affiner ces hypothĂšses et de construire des scĂ©narios d’évolutions de part de prime en projection.                                                              20 Voir sous-partie 2.3.
  • 26.  
  • 27. Rapport annuel du COR – Juin 2015 27 3. Les comportements d’activitĂ© et d’emploi Ă  tous les Ăąges de la vie On prĂ©sente successivement les comportements d’activitĂ© pour les tranches d’ñge 15-24 ans, 25-49 ans et 50-65 ans, qui sont celles habituellement retenues par l’INSEE dans ses publications21 . Pour l’examen des transitions entre l’emploi et la retraite, une attention particuliĂšre est Ă©galement portĂ©e sur deux catĂ©gories d’ñge : les 55-59 ans et les 60-64 ans. a) L'activitĂ© et l’emploi des jeunes et des personnes d'Ăąges intermĂ©diaires Les comportements d’activitĂ© et d’emploi dans les tranches d’ñge jeunes et intermĂ©diaires ont un impact sur la situation du systĂšme de retraite Ă  court terme, car ils dĂ©terminent le nombre de cotisants, mais aussi Ă  plus long terme, car ils influent sur les durĂ©es validĂ©es par les assurĂ©s pour leur retraite, et donc sur les montants futurs des pensions. AprĂšs avoir diminuĂ© tout au long des annĂ©es 1980 et 1990, en lien avec l’allongement de la durĂ©e d’étude, le taux d’activitĂ© des 15-24 ans est reparti Ă  la hausse Ă  la fin des annĂ©es 1990, profitant de la bonne conjoncture Ă©conomique – hausse qui s’est poursuivie Ă  un rythme moindre durant les annĂ©es 2000, alors que le taux d’emploi des jeunes s’est stabilisĂ© ; Ă  compter de 2009, le taux d’activitĂ© (et d’emploi) des 15-24 ans a de nouveau diminuĂ©, lĂ©gĂšrement, certains jeunes ayant pu ou dĂ» retarder leur entrĂ©e sur le marchĂ© du travail du fait de la crise Ă©conomique. Cette baisse est ainsi supposĂ©e de nature conjoncturelle et, en projection, le taux d’activitĂ© des jeunes est supposĂ© rester globalement stable par rapport Ă  son niveau atteint dans la deuxiĂšme moitiĂ© des annĂ©es 2000, en phase avec les derniĂšres projections de population active publiĂ©es par l’INSEE22 , pour les femmes comme pour les hommes. Dans les cinq scĂ©narios Ă©conomiques du COR, qui supposent une diminution du taux de chĂŽmage, la stabilitĂ© des taux d’activitĂ© impliquerait alors une augmentation progressive des taux d’emploi d’ici au dĂ©but des annĂ©es 2030.                                                              21 Les taux d’activitĂ© par groupe d’ñge des projections de population active de l’INSEE ne sont pas directement comparables avec les taux passĂ©s selon les derniĂšres donnĂ©es publiĂ©es, du fait d’une rupture de sĂ©rie liĂ©e Ă  la rĂ©novation du questionnaire de l’enquĂȘte Emploi et d’un changement de concept d’ñge utilisĂ© (Ăąge courant au lieu d’ñge au 31 dĂ©cembre de l’annĂ©e). Pour cette raison, seuls les taux d’activitĂ© et les taux d’emploi observĂ©s sont prĂ©sentĂ©s dans les graphiques ci-aprĂšs. 22  Filatriau O. (2011), op. cit. 
  • 28. Rapport annuel du COR – Juin 2015 28 Figure 1.15 – Taux d’activitĂ© et taux d’emploi des 15-24 ans Ensemble Par sexe Note : activitĂ© et emploi au sens du BIT. DonnĂ©es jusqu’à 2013 corrigĂ©es pour les ruptures de sĂ©rie ; donnĂ©es 2014 (moyenne des quatre valeurs trimestrielles corrigĂ©es des variations saisonniĂšres). Source : INSEE, enquĂȘte Emploi. Parmi les classes d’ñge intermĂ©diaires (25-49 ans), le taux d’activitĂ© des hommes a lĂ©gĂšrement diminuĂ© au cours des quatre derniĂšres dĂ©cennies (- 3,8 points de pourcentage entre 1975 et 2014). Celui des femmes a en revanche nettement augmentĂ© (+ 24,5 points entre 1975 et 2014) du fait de leur participation accrue au marchĂ© du travail. Figure 1.16 – Taux d’activitĂ© et taux d’emploi des 25-49 ans Ensemble Par sexe Note : activitĂ© et emploi au sens du BIT. DonnĂ©es jusqu’à 2013 corrigĂ©es pour les ruptures de sĂ©rie ; donnĂ©es 2014 (moyenne des quatre valeurs trimestrielles corrigĂ©es des variations saisonniĂšres). Source : INSEE, enquĂȘte Emploi. En projection, l’écart de taux d’activitĂ© des 25-49 ans entre les femmes et les hommes, de presque 10 points de pourcentage en 2014, se rĂ©duirait encore d’environ 2 points d’ici au dĂ©but des annĂ©es 2030, les taux d’activitĂ© des femmes Ă  partir de 40 ans continuant d’augmenter lĂ©gĂšrement au fil des gĂ©nĂ©rations. L’écart se stabiliserait ensuite ; la participation 20 25 30 35 40 45 50 1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006 2008 2010 2012 2014 en % des 15‐24 ans annĂ©e Taux d'emploi observĂ© Taux d'activité observĂ© 20 25 30 35 40 45 50 1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006 2008 2010 2012 2014 en % des 15‐24 ans annĂ©e Taux d'activité (femmes) Taux d'activité (hommes) Taux d'emploi (femmes) Taux d'emploi (hommes) 55 60 65 70 75 80 85 90 95 100 1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006 2008 2010 2012 2014 en % des 25‐49 ans annĂ©e Taux d'emploi observĂ© Taux d'activité observĂ© 55 60 65 70 75 80 85 90 95 100 1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006 2008 2010 2012 2014 en % des 25‐49 ans annĂ©e Taux d'activité (femmes) Taux d'activité (hommes) Taux d'emploi (femmes) Taux d'emploi (hommes)
  • 29. Rapport annuel du COR – Juin 2015 29 des femmes au marchĂ© du travail, aux Ăąges de la maternitĂ© et de l’éducation des jeunes enfants (25-39 ans), est supposĂ©e rester un peu moins frĂ©quente que celle des hommes jusqu’en 2060. b) L'activitĂ© et l’emploi des seniors, dont les Ăąges de cessation d'activitĂ© Afin de rendre compte des comportements d’activitĂ© Ă  tous les Ăąges entre 15 et 64 ans, les taux d’emploi et d’activitĂ© des 50-64 ans sont d’abord prĂ©sentĂ©s. On s’intĂ©resse ensuite plus prĂ©cisĂ©ment Ă  la tranche d’ñge des 55-64 ans habituellement suivie par le COR et par la plupart des organisations internationales, en distinguant notamment les 55-59 ans et les 60-64 ans, pour lesquelles les taux d’activitĂ© et d’emploi sont trĂšs diffĂ©rents. AprĂšs avoir fortement diminuĂ© au cours des annĂ©es 1970 et 1980, principalement du fait d’une baisse rapide chez les hommes, le taux d’activitĂ© des 50-64 ans a recommencĂ© Ă  augmenter Ă  partir de la seconde moitiĂ© des annĂ©es 1990 parmi les femmes et parmi les hommes.  La hausse des taux d’activitĂ© et d’emploi des femmes de 50-64 ans est particuliĂšrement marquĂ©e et a largement contribuĂ© Ă  celle des taux d’activitĂ© et d’emploi de l’ensemble de la population. Figure 1.17 – Taux d’activitĂ© et taux d’emploi des 50-64 ans Ensemble Par sexe Note : activitĂ© et emploi au sens du BIT. DonnĂ©es jusqu’à 2013 corrigĂ©es pour les ruptures de sĂ©rie ; donnĂ©es 2014 (moyenne des quatre valeurs trimestrielles corrigĂ©es des variations saisonniĂšres). Source : INSEE, enquĂȘte Emploi. Les Ă©volutions des taux d’activitĂ© et d’emploi des 55-64 ans sont marquĂ©es par une double accĂ©lĂ©ration, d’abord entre 2000 et 2004, puis depuis 2008, Ă©galement visible pour les 50-64 ans. En particulier, entre 2003 et 2014, le taux d’activitĂ© des 55-64 ans a cru de plus de 12 points de pourcentage ; sur la mĂȘme pĂ©riode, les taux d’activitĂ© ont progressĂ© Ă  chaque Ăąge Ă  partir de 55 ans, mais c’est entre 57 et 60 ans que la progression a Ă©tĂ© la plus forte23 .                                                              23 DARES (2015), « Emploi et chĂŽmage des 55-64 ans en 2013. Tassement du taux d’activitĂ©, forte hausse du taux de chĂŽmage », Dares Analyses, n° 12. L’analyse porte sur la pĂ©riode 2003-2013. 30 35 40 45 50 55 60 65 70 1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006 2008 2010 2012 2014 en % des 50‐64 ans annĂ©e Taux d'emploi observĂ© Taux d'activité observĂ© 30 35 40 45 50 55 60 65 70 1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006 2008 2010 2012 2014 en % des 50‐64 ans annĂ©e Taux d'activité (femmes) Taux d'activité (hommes) Taux d'emploi (femmes) Taux d'emploi (hommes)
  • 30. Rapport annuel du COR – Juin 2015 30 La hausse entre 2000 et 2004 est due avant tout Ă  un effet de structure dĂ©mographique, avec l’arrivĂ©e des premiĂšres gĂ©nĂ©rations nombreuses du baby-boom dans la tranche d’ñge des 55- 59 ans – pour laquelle les taux d’activitĂ© et d’emploi sont trĂšs supĂ©rieurs Ă  ceux des 60-64 ans, comme on le verra ci-aprĂšs. La hausse des taux d’activitĂ© et d’emploi Ă  compter de 2008 traduit, quant Ă  elle, l’impact des derniĂšres rĂ©formes des retraites24 et de modifications de dispositifs propres au marchĂ© du travail des seniors25 . Enfin, la hausse des taux d’activitĂ© et d’emploi des 55-64 ans dĂ©cĂ©lĂšre en 2013 et 2014, notamment du fait de l’assouplissement des conditions de dĂ©part Ă  la retraite Ă  60 ans inscrit dans le dĂ©cret du 2 juillet 2012 et du cadencement du recul de l’ñge minimal lĂ©gal de dĂ©part Ă  la retraite issu de la rĂ©forme des retraites de 201026 . La hausse des taux d’activitĂ© et d’emploi depuis 2000 s’observe Ă  la fois pour les 55-59 ans et pour les 60-64 ans : entre 2000 et 2014, le taux d’emploi a augmentĂ© de plus de 19 points de pourcentage pour les 55-59 ans et de prĂšs de 15 points pour les 60-64 ans. Pour les 55-59 ans, la hausse tendancielle rĂ©sulte en particulier des modifications de dispositifs propres au marchĂ© du travail des seniors. Dans cette tranche d’ñge, le taux d’emploi des femmes tend en outre Ă  augmenter continĂ»ment depuis le milieu des annĂ©es 1980 et Ă  rattraper celui des hommes. Pour les 60-64 ans, il s’agit d’un net retournement de tendance, pour les femmes comme pour les hommes, consĂ©cutif notamment aux derniĂšres rĂ©formes des retraites. Les Ă©carts de taux d’activitĂ© et d’emploi entre les deux tranches d’ñge restent toutefois trĂšs importants : en 2014, le taux d’emploi atteint 68 % pour les 55-59 ans et 25 % pour les 60-64 ans. Enfin, les taux d’activitĂ© et d’emploi des 65-69 ans demeurent trĂšs faibles, autour de 5-6 %.                                                              24 Notamment la restriction des conditions d’accĂšs au dispositif de retraite anticipĂ©e pour carriĂšres longues entre 2009 et 2012 et le dĂ©calage des Ăąges lĂ©gaux de la retraite Ă  partir de 2011. 25 Comme la suppression progressive de la dispense de recherche d’emploi (DRE) entre 2009 et 2012, la mise en extinction de divers dispositifs de prĂ©retraites avec financement public au cours des annĂ©es 2000, ou le report Ă  70 ans de l’ñge de mise Ă  la retraite d’office. 26 Compte tenu du recul de l’ñge minimal lĂ©gal par palier de 4 puis 5 mois, le nombre de gĂ©nĂ©rations (une gĂ©nĂ©ration correspondant ici Ă  un mois de naissance) atteignant chaque annĂ©e cet Ăąge fluctue : 12 au cours de l’annĂ©e 2010, puis seulement 8 en 2011 et 6,5 en 2012, enfin 10,5 en 2013 et 8,5 en 2014.
  • 31. Rapport annuel du COR – Juin 2015 31 Figure 1.18 – Taux d’emploi des 55-59 ans et des 60-64 ans 55-59 ans 60-64 ans Note : emploi au sens du BIT. DonnĂ©es corrigĂ©es pour les ruptures de sĂ©rie. Source : INSEE, enquĂȘte Emploi ; pour les donnĂ©es 1990-2013, calculs INSEE, et pour 2014, calculs DARES. Si des progrĂšs ont ainsi Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©s ces derniĂšres annĂ©es en matiĂšre d’emploi des seniors, la question des transitions vers la retraite reste posĂ©e, une proportion sensible des assurĂ©s passant par des pĂ©riodes de chĂŽmage ou d’inactivitĂ© entre leur sortie dĂ©finitive du marchĂ© du travail et leur dĂ©part Ă  la retraite (c’est-Ă -dire la liquidation de leurs droits). En moyenne sur les annĂ©es 2013 et 2014, Ă  l’ñge de 59 ans – Ăąge oĂč la proportion de personnes qui ne sont ni en emploi ni retraitĂ©es est la plus grande –, 7 % des personnes sont au chĂŽmage au sens du BIT ou dans le halo du chĂŽmage au sens de l’INSEE27 , 12 % sont inactives et passĂ©es en inactivitĂ© aprĂšs leurs 50 ans et, enfin, 10 % sont inactives mais sorties du marchĂ© du travail avant 50 ans ou n’ayant jamais travaillĂ©. La proportion d’inactifs au sens du BIT passĂ©s en inactivitĂ© avant 50 ans ou n’ayant jamais travaillĂ© demeure stable jusqu’à 60 ans, Ăąge Ă  partir duquel une partie de ces assurĂ©s liquident leurs droits ; en effet, pour les assurĂ©s en invaliditĂ©, la pension Ă  taux plein est de droit, dĂšs l’ñge d’ouverture des droits. La proportion de chĂŽmeurs au sens du BIT ou dans le halo du chĂŽmage au sens de l’INSEE, reste aussi relativement stable entre 55 et 59 ans. L’évolution notable par Ăąge dĂ©taillĂ© est la hausse entre 55 et 60 ans du taux de personnes en inactivitĂ© et sorties du marchĂ© du travail aprĂšs 50 ans, qui passe de 4 Ă  12 %, avant de baisser fortement Ă  partir de 61 ans. Cette population peut recouvrir des personnes ne recherchant plus activement un emploi, notamment des invalides, des bĂ©nĂ©ficiaires du RSA socle, voire des personnes qui ont dĂ©cidĂ© de sortir du marchĂ© du travail et disposent d’autres ressources (Ă©pargne personnelle, revenus du conjoint, etc.). La diminution entre 60 et 61 ans pourrait s’expliquer alors par le fait qu’une partie de ces personnes (invalides et bĂ©nĂ©ficiaires d’allocations de solidaritĂ©) sont tenues de liquider leur pension dĂšs l’ouverture de leur droits Ă  retraite (ou dĂšs l’obtention du taux plein).                                                              27 Personnes souhaitant travailler mais qui ne sont pas disponibles rapidement pour travailler (deux semaines) ou ne recherchent pas activement un emploi, et auraient Ă©tĂ© considĂ©rĂ©es comme inactives au sens du BIT. 35 40 45 50 55 60 65 70 75 1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006 2008 2010 2012 2014 en % des 55‐59 ans annĂ©e Ensemble Femmes Hommes 0 5 10 15 20 25 30 35 40 1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006 2008 2010 2012 2014 en % des 60‐64 ans annĂ©e Ensemble Femmes Hommes
  • 32. Rapport annuel du COR – Juin 2015 32 Figure 1.19 – Ventilation des situations vis-Ă -vis du marchĂ© du travail par Ăąge dĂ©taillĂ© de 50 Ă  69 ans Situation au regard de l'emploi et de la retraite Focus : situations autres que l’emploi ou la retraite Lecture : parmi les personnes rĂ©sidant en France mĂ©tropolitaine en 2013-2014 et ĂągĂ©es de 59 ans, 45 % Ă©taient en emploi Ă  temps complet et 11 % en emploi Ă  temps partiel (graphique du haut) et 11 % Ă©taient des inactifs au sens du BIT sorties du marchĂ© du travail avant 50 ans ou n’ayant jamais travaillĂ© (graphique du bas). Note : le « halo autour du chĂŽmage » dĂ©signe, selon l’INSEE, les personnes inactives mais proches du marchĂ© du travail (personnes dĂ©clarant souhaiter travailler, mais qui ne sont pas classĂ©es au chĂŽmage au sens du BIT, soit parce qu’elles ne sont pas disponibles dans les deux semaines pour travailler, soit parce qu’elles n’ont pas effectuĂ© de dĂ©marche active de recherche d’emploi dans le mois prĂ©cĂ©dent). Champ : rĂ©sidents en France mĂ©tropolitaine, hors communautĂ© ; moyenne 2013-2014. Source : INSEE, EnquĂȘte Emploi ; calculs DARES. 0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100% 50 51 52 53 54 55 56 57 58 59 60 61 62 63 64 65 66 67 68 69 Retraite (hors cumul emploi‐retraite) Situations autres que la retraite ou l'emploi Cumul emploi‐retraite Emploi à temps partiel Emploi à temps complet 0% 5% 10% 15% 20% 25% 30% 35% 50 51 52 53 54 55 56 57 58 59 60 61 62 63 64 65 66 67 68 69 Inactifs BIT sortis du marché du travail aprĂšs 50 ans Halo du chĂŽmage ChĂŽmage BIT Pré‐retraite Inactifs BIT sortis du marché du travail avant 50 ans ou n'ayant jamais travaillĂ©
  • 33. Rapport annuel du COR – Juin 2015 33 En 2013, dans les conditions d’activitĂ©, d’emploi et de retraite prĂ©valant cette annĂ©e-lĂ , une personne restait en activitĂ© (cumul emploi-retraite compris), en moyenne, 9,4 annĂ©es entre 50 et 70 ans, dont 0,6 annĂ©e de chĂŽmage au sens du BIT, et devait attendre 11,2 annĂ©es avant de liquider ses droits Ă  la retraite. Entre 2003 et 2013, le temps passĂ© aprĂšs 50 ans en dehors de l’emploi et de la retraite s’est rĂ©duit. Figure 1.20 – DurĂ©es moyennes en activitĂ©, en emploi et avant la retraite entre 50 et 70 ans Lecture : dans les conditions d’activitĂ©, d’emploi et de retraite prĂ©valant en 2013, 8,8 annĂ©es sont passĂ©es en emploi en moyenne entre 50 et 70 ans (cumul emploi-retraite compris), 9,4 annĂ©es en activitĂ© au sens du BIT (c’est-Ă -dire en emploi ou au chĂŽmage au sens du BIT), et 11,2 annĂ©es avant de liquider ses droits Ă  la retraite. Note : les durĂ©es en activitĂ© et en emploi correspondent Ă  la notion d’espĂ©rance apparente d’activitĂ© et d’emploi, telle que dĂ©finie par l’INSEE. La durĂ©e avant la retraite est calculĂ©e Ă  partir de l’ñge conjoncturel de dĂ©part Ă  la retraite (voir sous-partie 2.1). Champ : rĂ©sidents en France mĂ©tropolitaine, donnĂ©es au 4e trimestre de l’annĂ©e (pour la durĂ©e moyenne en emploi et en activitĂ©) ; rĂ©sidents en France (pour la durĂ©e moyenne avant la retraite). Sources : INSEE, enquĂȘte Emploi ; DREES, EACR, EIR et modĂšle ANCETRE ; calculs SG-COR. 6,0 7,0 8,0 9,0 10,0 11,0 12,0 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 annĂ©es annĂ©e En emploi En activité (emploi ou chĂŽmage BIT) Avant la retraite
  • 34.  
  • 35. Rapport annuel du COR – Juin 2015 35 Partie 2. Les rĂ©sultats : les Ă©volutions du systĂšme de retraite au regard de ses principaux objectifs L’article L. 111-2-1 du code de la sĂ©curitĂ© sociale fait ressortir trois objectifs principaux pour le systĂšme de retraite : la pĂ©rennitĂ© financiĂšre, un niveau de vie satisfaisant pour tous les retraitĂ©s et l’équitĂ© entre les assurĂ©s. L’objectif d’équitĂ©, entre gĂ©nĂ©rations ou au sein de la mĂȘme gĂ©nĂ©ration, entre les femmes et les hommes notamment, s’apprĂ©cie au travers de quatre dimensions : le montant des pensions de retraite, la durĂ©e de la retraite, la durĂ©e de la carriĂšre pendant laquelle sont prĂ©levĂ©es les cotisations et, enfin, le taux de prĂ©lĂšvement finançant les retraites. Dans l’optique du suivi de ces objectifs, le dĂ©cret n° 2014-654 du 20 juin 2014 relatif au ComitĂ© de suivi des retraites a dĂ©fini un petit nombre d’indicateurs1 . Ces indicateurs apparaĂźtront en bleu dans les tableaux et graphiques de cette partie. Pour les deux indicateurs de taux de remplacement, la dĂ©finition des types de carriĂšre renvoie aux caractĂ©ristiques respectives des cas types n° 2 et n° 5 du COR2 , qui seront retenus en consĂ©quence pour calculer les indicateurs correspondants. En outre, si le dĂ©cret ne dĂ©finit pas d’indicateurs qui permettent d’apprĂ©cier l’effort des assurĂ©s pour financer le systĂšme de retraite selon ses deux dimensions (la durĂ©e de la carriĂšre pendant laquelle sont prĂ©levĂ©es les cotisations et le taux de prĂ©lĂšvement finançant les retraites), celles-ci ne sont pas absentes de la procĂ©dure de pilotage. La premiĂšre renvoie Ă  la durĂ©e d’assurance requise pour le taux plein, dĂ©finie selon la gĂ©nĂ©ration et dont la hausse progressive jusqu’à la gĂ©nĂ©ration nĂ©e en 1973 est inscrite dans la loi du 20 janvier 2014, et la seconde au fait que, selon cette loi, les recommandations du ComitĂ© de suivi des retraites ne peuvent tendre Ă  augmenter le taux de cotisation d’assurance vieillesse, de base et complĂ©mentaire, au-delĂ  d’un seuil, fixĂ© Ă  28 % pour une carriĂšre type correspondant au cas type n° 2 du COR. Le Conseil a jugĂ© utile de complĂ©ter les indicateurs dĂ©finis par le dĂ©cret par d’autres indicateurs de rĂ©fĂ©rence, afin de suivre les Ă©volutions du systĂšme de retraite dans toutes ses dimensions 3 . Deux approches sont systĂ©matiquement adoptĂ©es : une approche « du point de vue des rĂ©gimes » – pertinente lorsqu’on examine l’objectif de pĂ©rennitĂ© financiĂšre – et une approche « du point de vue des assurĂ©s » – davantage pertinente pour apprĂ©cier le vĂ©cu de la retraite, et donc pour apprĂ©hender les objectifs d’équitĂ©. L’approche « du point de vue des rĂ©gimes » conduit Ă  suivre des indicateurs calculĂ©s par annĂ©e alors que celle « du point de vue des assurĂ©s » mobilise des indicateurs calculĂ©s par gĂ©nĂ©ration. Le choix des indicateurs a Ă©galement Ă©tĂ© dictĂ© par le souci de rechercher, autant que possible, des indicateurs prospectifs et pas seulement rĂ©trospectifs. Pour ces indicateurs prospectifs, la projection est rĂ©alisĂ©e Ă  lĂ©gislation inchangĂ©e4 , c’est-Ă -dire en supposant que les paramĂštres actuels de retraite resteront identiques Ă  l’avenir – Ă  l’exception des modifications d’ores et dĂ©jĂ  actĂ©es (le compte pĂ©nibilitĂ© n’ayant toutefois pas pu ĂȘtre pris en compte Ă  ce stade, faute de sa complĂšte entrĂ©e en vigueur et d’un recul suffisant) – et sur la base des hypothĂšses dĂ©mographiques et Ă©conomiques prĂ©sentĂ©es dans la premiĂšre partie du rapport. 1 Voir l’annexe 6. 2 Voir l’annexe 3 pour la mĂ©thodologie. 3 Voir la Lettre du COR « Les indicateurs du COR pour le suivi et le pilotage du systĂšme de retraite », n° 9 – septembre 2014. 4 Il n’est donc pas tenu compte des nĂ©gociations en cours dans les rĂ©gimes complĂ©mentaires AGIRC et ARRCO.
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  • 37. Rapport annuel du COR – Juin 2015 37 1. La situation financiĂšre du systĂšme de retraite Un systĂšme de retraite par rĂ©partition est Ă©quilibrĂ© chaque annĂ©e si la masse de ses ressources – la masse des prĂ©lĂšvements dont le produit est affectĂ© au financement des retraites – correspond exactement Ă  la masse de ses dĂ©penses – pour simplifier, la masse des pensions qu’il verse : Masse des ressources = Masse des prestations Partant de cette Ă©galitĂ©, on peut caractĂ©riser l’équilibre du systĂšme de retraite par une relation simple liant les divers dĂ©terminants des ressources et des prestations de retraite, Ă  savoir le nombre de cotisants, le nombre de retraitĂ©s, le taux de prĂ©lĂšvement finançant les retraites5 , la pension moyenne des retraitĂ©s et le revenu d’activitĂ© moyen : Nombre de cotisants x Taux de prĂ©lĂšvement x Revenu d’activitĂ© moyen = Nombre de retraitĂ©s x Pension moyenne ou encore : (Nombre de cotisants / Nombre de retraitĂ©s) x Taux de prĂ©lĂšvement = Pension moyenne / Revenu d’activitĂ© moyen La situation financiĂšre du systĂšme de retraite dĂ©pend ainsi de trois facteurs : – le rapport entre le nombre de cotisants et le nombre de retraitĂ©s, qui dĂ©pend lui-mĂȘme de dĂ©terminants dĂ©mographiques et des comportements d’activitĂ© Ă  tous les Ăąges de la vie, mais qui peut aussi ĂȘtre influencĂ© par les rĂšgles du systĂšme de retraite (notamment celles qui jouent directement sur les Ăąges effectifs de dĂ©part Ă  la retraite6 ) ; – le niveau des prĂ©lĂšvements, dont le produit est affectĂ© au financement des retraites, rapportĂ© Ă  la masse des revenus d’activitĂ© (« taux de prĂ©lĂšvement global »), qui dĂ©pend des rĂšgles relatives aux cotisations et autres prĂ©lĂšvements ; – et le niveau moyen de pension de l’ensemble des retraitĂ©s rapportĂ© au revenu d’activitĂ© moyen de l’ensemble des personnes en emploi, qui dĂ©pend du cadre Ă©conomique gĂ©nĂ©ral (notamment de la productivitĂ© du travail) mais aussi des rĂšgles qui dĂ©terminent les montants de pension (rĂšgles de calcul des pensions Ă  la liquidation, rĂšgles de revalorisation, etc.)7 . Ces trois facteurs sont les dĂ©terminants du systĂšme de retraite. La premiĂšre section ci-aprĂšs vise Ă  Ă©tudier leurs Ă©volutions, Ă  lĂ©gislation inchangĂ©e, jusqu’à l’horizon de 2060, selon les 5 Masse des prĂ©lĂšvements rapportĂ©e Ă  la masse des revenus d’activitĂ©. 6 La notion « d’ñge effectif de dĂ©part Ă  la retraite » est ambiguĂ«, car elle peut se rĂ©fĂ©rer Ă  divers indicateurs. On retient, dans tout ce rapport, l’ñge moyen conjoncturel de dĂ©part Ă  la retraite, qui dĂ©pend des probabilitĂ©s d’ĂȘtre retraitĂ© Ă  chaque Ăąge entre 50 et 70 ans. Cet indicateur ne doit pas ĂȘtre confondu avec l’ñge moyen Ă  la liquidation des nouveaux retraitĂ©s de chaque annĂ©e (voir document n° 1 de la sĂ©ance du COR du 27 mai 2015). 7 À ce terme doit ĂȘtre ajoutĂ© un terme rapportant au nombre de retraitĂ©s de droit direct l’ensemble des dĂ©penses qui ne sont pas versĂ©es Ă  ces retraitĂ©s (les pensions de rĂ©version versĂ©es Ă  des personnes qui ne sont pas retraitĂ©es de droit direct, les charges de gestion des rĂ©gimes, etc.). Pour des raisons de lisibilitĂ©, et vu la faible ampleur de ce terme (environ 3,5 points de pourcentage en 2015 et 1,5 points de pourcentage en 2060), il n’est pas reprĂ©sentĂ© dans les graphiques ci-aprĂšs.
  • 38. Rapport annuel du COR – Juin 2015 38 diffĂ©rents scĂ©narios Ă©conomiques du COR couplĂ©s, sauf exception, aux hypothĂšses dĂ©mographiques du scĂ©nario central de l’INSEE. La deuxiĂšme section prĂ©sente la rĂ©sultante de ces dĂ©terminants pour ce qui concerne les ressources, les dĂ©penses et les soldes financiers du systĂšme de retraite annĂ©e aprĂšs annĂ©e. La troisiĂšme analyse le solde financier en moyenne sur les vingt-cinq prochaines annĂ©es, c’est-Ă -dire l’horizon, fixĂ© par dĂ©cret, sur lequel le ComitĂ© de suivi des retraites doit apprĂ©cier l’objectif de pĂ©rennitĂ© financiĂšre. La quatriĂšme section Ă©tudie enfin la contribution propre de chaque facteur Ă  l’amĂ©lioration du solde financier, ainsi que les conditions de l’équilibre Ă  long terme du systĂšme de retraite. a) Les dĂ©terminants dĂ©mographiques, Ă©conomiques et rĂ©glementaires Pour apprĂ©cier dans une optique de pilotage les Ă©volutions du solde financier du systĂšme de retraite, il est pertinent d’étudier, en premier lieu, comment Ă©voluent ses dĂ©terminants Ă©conomiques, dĂ©mographiques et rĂ©glementaires. Rappelons tout d’abord leurs Ă©volutions observĂ©es sur le passĂ© rĂ©cent. Entre 2004 et 2013, la croissance des pensions de retraite a Ă©tĂ© plus forte que celle des revenus d’activitĂ©, aussi bien dans sa dimensions physique (nombre de personnes) que monĂ©taire (montants moyens). Ainsi, le nombre de cotisants au systĂšme rapportĂ© au nombre de retraitĂ©s8 a diminuĂ© rapidement – ce qui traduit directement le vieillissement de la population française – et la pension moyenne des retraitĂ©s a augmentĂ© plus vite que le revenu d’activitĂ© moyen des actifs – sous l’effet de noria, c’est-Ă -dire l’arrivĂ©e Ă  la retraite de gĂ©nĂ©rations dont le montant moyen de pension est plus Ă©levĂ© que celui des gĂ©nĂ©rations qui dĂ©cĂšdent. Le taux de prĂ©lĂšvement global, par convention, rapporte l’ensemble des ressources affectĂ©es au systĂšme de retraite (cotisations sociales, versements de l’État ou d’autres organismes, etc.) aux revenus d’activitĂ© bruts (c’est-Ă -dire hors cotisations de la part des employeurs). Il s’élevait Ă  30,6 % en 2013, en augmentation de 3,2 points de pourcentage par rapport Ă  2004 (dont 2,5 points depuis 2010). Cette augmentation rĂ©sulte de la hausse des taux lĂ©gaux de cotisation dans les rĂ©gimes de base et complĂ©mentaires (pour un effet global de + 2 points de masse des revenus d’activitĂ© bruts entre 2004 et 2013, dont + 1,1 point depuis 20109 ), mais aussi de l’apport de nouvelles ressources fiscales au rĂ©gime gĂ©nĂ©ral, au FSV et Ă  certains rĂ©gimes spĂ©ciaux (au total, + 1,2 point entre 2004 et 2013, essentiellement depuis 201010 ). Les Ă©volutions des trois facteurs, projetĂ©es jusqu’à 2060 dans les divers scĂ©narios Ă©conomiques, sont reprĂ©sentĂ©es dans les graphiques ci-aprĂšs et discutĂ©es dans les sous- sections qui suivent. 8 On retient ici l’emploi total, d’aprĂšs les donnĂ©es de la comptabilitĂ© nationale de l’INSEE. 9 Cette hausse inclut celle de la cotisation des employeurs de fonctionnaires d’État, dont le taux est ajustĂ© chaque annĂ©e de maniĂšre Ă  Ă©quilibrer le rĂ©gime des fonctionnaires d’État (voir-ci-aprĂšs). Entre 2002 et 2013, des hausses dans les rĂ©gimes complĂ©mentaires de salariĂ©s et de non-salariĂ©s ont Ă©galement eu lieu. Enfin, le taux de cotisation Ă  la charge des fonctionnaires augmente depuis 2011 pour ĂȘtre progressivement alignĂ© sur celui des salariĂ©s du secteur privĂ©, et le taux de cotisation dans les rĂ©gimes de base est rehaussĂ© Ă  partir de 2013 suite au dĂ©cret du 2 juillet 2012 qui Ă©largit les possibilitĂ©s de dĂ©part anticipĂ© Ă  partir de 60 ans. 10 L’affectation de nouvelles ressources a concernĂ© principalement les rĂ©gimes de base de salariĂ©s du privĂ©, ainsi que le FSV. En outre, la subvention versĂ©e par l’État Ă  certains rĂ©gimes spĂ©ciaux, afin d’assurer leur Ă©quilibre financier annĂ©e aprĂšs annĂ©e, a Ă©galement augmentĂ© entre 2002 et 2013.
  • 39. Rapport annuel du COR – Juin 2015 39 Figure 2.1– Les trois facteurs de la situation financiĂšre du systĂšme de retraite (2.1.a) Rapport entre le nombre de cotisants et le nombre de retraitĂ©s (2.1.b) Taux de prĂ©lĂšvement global (en % de la masse des revenus d’activitĂ© bruts) (2.1.c) Pension moyenne de l’ensemble des retraitĂ©s, relative au revenu d’activitĂ© moyen (en % du revenu d’activitĂ© moyen brut) Lecture : en 2013, on compte 1,76 personne en emploi pour 1 retraitĂ© de droit direct (tous rĂ©gimes confondus); les ressources affectĂ©es au systĂšme de retraite reprĂ©sentent 30,6 % de la masse des revenus d'activitĂ© bruts et le montant brut moyen de pension de l'ensemble des retraitĂ©s de droit direct vaut 51,3 % du revenu d'activitĂ© moyen. Champ : ensemble des rĂ©gimes de retraite français lĂ©galement obligatoires, y compris FSV et SASPA, hors RAFP et hors compte pĂ©nibilitĂ©. RetraitĂ©s ayant au moins un droit direct de retraite. Source : projections COR – juin 2015. i) Perspectives d’évolution du rapport entre le nombre de cotisants et le nombre de retraitĂ©s et de l’ñge moyen conjoncturel de dĂ©part Ă  la retraite (graphique 2.1.a) Le rapport entre le nombre de cotisants et le nombre de retraitĂ©s dĂ©pend pour l’essentiel de facteurs extĂ©rieurs au systĂšme de retraite – en premier lieu, de la pyramide des Ăąges de la population française, marquĂ©e par les consĂ©quences du baby boom et, dans une moindre mesure, de l’allongement de l’espĂ©rance de vie Ă  60 ans. Il dĂ©pend Ă©galement de l’ñge moyen conjoncturel de dĂ©part Ă  la retraite, qui est directement liĂ© Ă  la rĂ©glementation en matiĂšre de retraite et mĂ©rite Ă  ce titre une attention particuliĂšre. Cet Ăąge a relativement peu fluctuĂ© au cours des annĂ©es 2000, entre 60 ans et demi et 61 ans. À l’intĂ©rieur de cette fourchette, il a lĂ©gĂšrement diminuĂ© Ă  partir de 2004, notamment Ă  la suite de la mise en place des retraites anticipĂ©es pour carriĂšre longue, avant de commencer Ă  croĂźtre Ă  partir de 200911 , et plus encore Ă  partir de 2011 sous l’effet de la rĂ©forme des retraites de 2010. Entre 2013 et 2018, l’augmentation progressive de l’ñge moyen conjoncturel de dĂ©part Ă  la retraite (de 61 ans en 2013 Ă  62,1 ans en 2018), combinĂ©e Ă  la baisse du chĂŽmage prĂ©vue Ă  11 À la suite de plusieurs mesures de la LFSS pour 2009, notamment la restriction d’accĂšs aux retraites anticipĂ©es pour carriĂšre longue et des possibilitĂ©s de mise Ă  la retraite d’office par les employeurs. 1,1 1,3 1,5 1,7 1,9 2,1 2,3 2,5 2000 2010 2020 2030 2040 2050 2060 Obs A' A B C C' A', A et B C et C' 20% 25% 30% 35% 2000 2010 2020 2030 2040 2050 2060 Obs A' A B C C' C' A' 30% 35% 40% 45% 50% 55% 60% 2000 2010 2020 2030 2040 2050 2060 Obs A' A B C C' C' C A' B A
  • 40. Rapport annuel du COR – Juin 2015 40 partir de 2015, permettrait de ralentir la diminution tendancielle du rapport entre le nombre de cotisants et le nombre de retraitĂ©s de droit direct. Ce rapport diminuerait ensuite Ă  nouveau progressivement, passant de 1,7 cotisant par retraitĂ© de droit direct en 2018 Ă  environ 1,4 Ă  partir de la fin des annĂ©es 2040 ; il resterait ensuite quasi-stable jusqu’à 2060. Il serait lĂ©gĂšrement supĂ©rieur Ă  1,4 dans les scĂ©narios de taux de chĂŽmage de 4,5 % Ă  terme et lĂ©gĂšrement infĂ©rieur dans ceux oĂč le taux de chĂŽmage se stabiliserait autour de 7 % de la population active. Cette diminution, portĂ©e par l’effet du papy boom et de l’allongement de l’espĂ©rance de vie Ă  60 ans, s’observerait alors que l’ñge moyen conjoncturel de dĂ©part Ă  la retraite (hors effets du compte personnel de prĂ©vention de la pĂ©nibilitĂ©) passerait de 62,1 ans en 2018 Ă  64,1 ans Ă  partir de la fin des annĂ©es 203012 . Figure 2.2 – Âge moyen conjoncturel de dĂ©part Ă  la retraite Champ : rĂ©sidents en France, retraitĂ©s de droit direct de l’ensemble des rĂ©gimes de retraite français lĂ©galement obligatoires, projection hors compte pĂ©nibilitĂ©. Source : projections COR – juin 2015. ii) Perspectives d’évolution du taux de prĂ©lĂšvement global (graphique 2.1.b) En ce qui concerne le taux de prĂ©lĂšvement global, la hausse prĂ©vue sur les premiĂšres annĂ©es de projection, liĂ©e Ă  l’augmentation des taux lĂ©gaux de cotisation et Ă  l’affectation de nouvelles ressources, serait contrebalancĂ©e aprĂšs 2017, notamment, par un effet de structure liĂ© Ă  la baisse progressive du poids dans l’emploi total des rĂ©gimes pour lesquels les taux de cotisation sont les plus Ă©levĂ©s (en particulier le rĂ©gime des fonctionnaires d’État13 ). La diminution s’amorcerait aprĂšs 2017 et se poursuivrait jusqu’en 2060, le taux de prĂ©lĂšvement global passant d’environ 31,2 % en 2017 Ă  des valeurs comprises entre 29,3 % et 29,9 % en fin de pĂ©riode de projection. Cette baisse tiendrait toujours en grande partie Ă  l’effet de structure, mais aussi, pour une part, Ă  la moindre frĂ©quence au fil du temps des pĂ©riodes de 12 Le recul progressif de l’ñge effectif moyen de dĂ©part Ă  la retraite est liĂ© Ă  l’allongement progressif des Ă©tudes au fil des gĂ©nĂ©rations (jusqu’à celles nĂ©es dans la deuxiĂšme moitiĂ© des annĂ©es 1970) et Ă  celui de la durĂ©e requise pour le taux plein jusqu’à la gĂ©nĂ©ration 1973, qui atteindra l’ñge du taux plein de 67 ans en 2040. PrĂ©cisons qu’une hausse de 1 an de cet Ăąge effectif moyen de dĂ©part relĂšve le rapport entre le nombre de cotisants et le nombre de retraitĂ©s d’un peu moins de 0,1 ; la hausse de 2 ans environ entre 2018 et 2040 rĂ©duirait alors de prĂšs de la moitiĂ© la baisse du rapport dĂ©mographique qui aurait Ă©tĂ© observĂ©e Ă  Ăąge de dĂ©part Ă  la retraite inchangĂ©. 13 Notamment du fait de la disparition progressive des fonctionnaires d’État employĂ©s par La Poste et Orange. 60 61 62 63 64 65 2000 2005 2010 2015 2020 2025 2030 2035 2040 2045 2050 2055 2060 Obs Tous scĂ©narios
  • 41. Rapport annuel du COR – Juin 2015 41 chĂŽmage et d’AVPF – et donc Ă  la diminution des versements de l’UNEDIC et de la CNAF au titre de la prise en charge de ces pĂ©riodes. Comme la projection est rĂ©alisĂ©e Ă  lĂ©gislation inchangĂ©e, les taux lĂ©gaux de cotisation se stabilisent au-delĂ  des premiĂšres annĂ©es de projection, pour lesquelles des hausses sont d’ores et dĂ©jĂ  actĂ©es. En particulier, le taux de cotisation lĂ©gal sous le plafond de la sĂ©curitĂ© sociale pour un salariĂ© du secteur privĂ© (CNAV + ARRCO) est supposĂ© Ă©gal Ă  27,5 % du salaire brut Ă  partir de 2017. Ce taux est l’un des indicateurs dĂ©fini par dĂ©cret, que les recommandations du ComitĂ© de suivi des retraites ne peuvent conduire Ă  porter au-delĂ  de 28 %. Figure 2.3 – Taux de cotisation pour la retraite du cas type de non-cadre du secteur privĂ© (cas type n° 2 du COR) Lecture : en 2015, le taux de cotisation pour la retraite (part salariale + part employeur, CNAV + ARRCO, y compris AGFF) du cas type est de 27,2 % de son salaire brut. Source : lĂ©gislation. Le taux de prĂ©lĂšvement global est calculĂ© dans les graphiques ci-avant avec la convention dĂ©finie par le COR, consistant Ă  faire Ă©voluer au-delĂ  de 2014 les contributions des employeurs de fonctionnaire d’État et les subventions d’équilibre des rĂ©gimes spĂ©ciaux qui en bĂ©nĂ©ficient comme l’assiette de cotisation de ces rĂ©gimes14 , Ă  l’instar des autres rĂ©gimes (au- delĂ  des hausses de taux d’ores et dĂ©jĂ  actĂ©es). Les rĂ©sultats sur le solde financier seront Ă©galement prĂ©sentĂ©s en appliquant la convention retenue par la Commission des comptes de la sĂ©curitĂ© sociale (CCSS), qui consiste, conformĂ©ment Ă  la rĂ©glementation actuelle, Ă  ajuster chaque annĂ©e jusqu’en 2060 le taux de contribution des employeurs de fonctionnaires d’État et les subventions d’équilibre versĂ©es aux rĂ©gimes spĂ©ciaux concernĂ©s de maniĂšre Ă  assurer l’équilibre financier de ces rĂ©gimes15 . Selon cette convention, le taux de prĂ©lĂšvement global pour le systĂšme de retraite serait un peu plus Ă©levĂ© Ă  court terme qu’avec la convention du COR (d’environ 0,3 point de la masse des 14 Pour les fonctionnaires d’État, parmi lesquels plusieurs taux de contribution employeur distincts sont appliquĂ©s selon la catĂ©gorie de fonctionnaires, les donnĂ©es disponibles ne permettent pas de distinguer les assiettes de cotisation respectives des militaires, des fonctionnaires civils et de ceux employĂ©s par La Poste et par Orange. Le mĂȘme taux de contribution employeur moyen est donc affectĂ© Ă  tous les cotisants, sans tenir compte de l’effet de structure liĂ© Ă  la variation du poids de ces diverses catĂ©gories parmi les fonctionnaires d’État en activitĂ©. 15 Les rapports Ă  la Commission des comptes de la sĂ©curitĂ© sociale retiennent le montant de contribution des employeurs des fonctionnaires d’État qui Ă©quilibrent exactement les dĂ©penses du rĂ©gime, constatĂ©es en fin d’annĂ©e ; ce montant peut donc diffĂ©rer lĂ©gĂšrement du montant des contributions effectivement versĂ©es par les employeurs de fonctionnaires d’État, retracĂ©es dans le Compte d’affectation spĂ©cial (CAS) « pensions », en application de taux de contributions dĂ©finis en dĂ©but d’annĂ©e Ă  partir des dĂ©penses prĂ©visionnelles du rĂ©gime. 20% 22% 24% 26% 28% 30% 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 en % du salaire brut annĂ©e Avec taux lĂ©gal ARRCO Avec taux moyen ARRCO