SlideShare uma empresa Scribd logo
1 de 30
DIA Management International : Les instruments et techniques de paiement
1
Introduction
Le risque de non paiement fait partie des risque encouru dans toute transaction
commerciale. Ce risque prend encore plus d’ampleur dans le cadre du commerce à l’export, qui
en plus de risque d’insolvabilitĂ© du client et celui de la dĂ©faillance Ă©ventuelle de la banque de
l’acheteur expose l’exportateur aux diffĂ©rents risques pays liĂ©s au climat Ă©conomique et
politique du pays importateur parfois incertain.
En fonction de la taille de l’entreprise exportatrice et du montant du chiffre d’affaire, et
outre les solutions d’assurances et d’affacturage inadaptĂ©s en deçà d’un certain chiffre
d’affaires, plusieurs modes de rùglement à l’international combinant instruments et technique de
paiement et prĂ©sentant des niveaux diffĂ©rents de contrainte et de fiabilitĂ© s’offrent Ă  l’exportateur
qui afin de procéder au choix judicieux du type de rÚglement doit arbitrer entre la sécurité
apportĂ© par le mode de paiement , sa simplicitĂ© d’utilisation et sa rapiditĂ© d’exĂ©cution en se
basant notamment sur la qualité des relations qui le lie à son partenaire étranger du rapport de
force existant , des dispositions rĂ©glementaires instaurer par le pays de l’acheteur(
réglementation relative au chÚque notamment la facilité de faire opposition, lettre de change
)
,des traditions régionales (notamment les retards de paiement) et des contraintes financiÚres.
L’objet de notre exposĂ© est de mettre l’accent sur la nĂ©cessitĂ© pour l’exportateur de
maitriser les différents instruments et techniques de paiement qui lui sont offerts, néanmoins
concernant les transactions dont le chiffre d’affaire dĂ©passe un certain seuil d’importance
l’exportateur peut recourir Ă  l’affacturage qui en plus d’ĂȘtre un moyen de prĂ©financement Ă 
courte terme constitue un moyen efficace de recouvrer ses créances.
L’affacturage ou Le factoring est un acte au terme duquel une sociĂ©tĂ© spĂ©cialisĂ©e appelĂ©e
“factor” devient subrogĂ©e au droit de son client appelĂ© “adhĂ©rent” en payant ferme Ă  ce dernier le
montant intĂ©gral d’une facture Ă  Ă©chĂ©ance fixe, rĂ©sultant d’un contrat et en prenant Ă  sa charge,
moyennant une rémunération, les risques de non-remboursement.
C’est une opĂ©ration par laquelle un exportateur “adhĂ©rent” cĂšde ses crĂ©ances, dĂ©tenues
sur des acheteurs Ă©trangers, Ă  une sociĂ©tĂ© d’affacturage “factor”, contre le paiement d’une
commission.
Selon cette formule, le factor rĂšgle l’adhĂ©rent du montant des crĂ©ances diminuĂ© des frais et
commissions puis se charge du recouvrement de ces créances en assumant le risque de non-
paiement.
Cette technique présente aux exportateurs les avantages suivants:
DIA Management International : Les instruments et techniques de paiement
2
Le financement immédiat des factures à hauteur de100 % et à des coûts connus à
l’avance.
Le recouvrement de leurs créances et la gestion de leurs comptes clients;
L’allĂ©gement de leur bilan par la cession du poste clients ;
La garantie Ă  100% contre le risque de non-paiement et le risque de change.
NĂ©anmoins:
le coût de cette opération est relativement élevé ;
L’exportateur peut subir un prĂ©judice commercial car en cas de retard de paiement par
l’importateur, la prĂ©occupation du factor risque d’ĂȘtre moins diplomatique envers le client.
L’affacturage Ă©tant rĂ©servĂ© aux entreprises exportatrices d’une certaine taille le commun
des exportateurs qui ne peut se le permettre doit maitriser les différents modes de paiement
spécifiques au commerce international. Avant de parler de technique de paiement internationale
il convient de distinguer instrument de paiement et technique de paiement.
En termes simples, un instrument de paiement a pour finalité le transfert des fonds du
payeur vers le bénéficiÚre ; soit le débit du compte du payeur et le crédit du compte du
bĂ©nĂ©ficiaire. Il peut s’agir du virement, chĂšque lettre de change billet Ă  ordre assortis des
diffĂ©rents garanties bancaires (certification d’un cheque, aval d’une lettre de change
)
La technique de paiement quant à elle a pour but de s’assurer que toutes les conditions
sont réunies pour que le paiement soit effectué. On parle aussi de technique de sécurité de
paiement. L’objectif premier d’une technique de paiement est d’éviter le non paiement (il peut
s’agir remiser doc crĂ©doc, en tant que technique classique, ainsi que la LCSB qui constitue une
alternative intĂ©ressante au crĂ©doc couteux et difficile Ă  mettre en Ɠuvre).l’objectif d’une
technique de paiement est justement de sécuriser le paiement. La technique de paiement englobe
l’instrument de paiement comme on peut le voir dans le schĂ©ma ci-dessous.
Le choix de la technique de paiement dépend du client et du pays concerné comme cela a
Ă©tĂ© signalĂ© plus haut mais il faut insister sur le choix de l’instrument de paiement dans le cadre
de la technique de paiement car une mauvaise corrélation entre les deux peut faire perdre la
sĂ©curitĂ© au paiement. La remise doc peut trĂšs bien ĂȘtre utilisĂ©e avec un virement, un chĂšque ou
une traite comme instrument de paiement avec des niveaux de sécurité différents.
Afin de pouvoir évaluer les différents moyens de paiement quant à leur sécurité leur
rapiditĂ©, leur facilitĂ© d’utilisation et la protection qu’ils procurent Ă  l’exportateur, on traitera dans
une premiÚre partie des instrument de paiement proprement dits pour détailler dans un seconde
partie les technique paiement disponible à l’international.
DIA Management International : Les instruments et techniques de paiement
3
DIA Management International : Les instruments et techniques de paiement
4
Partie I : Les instruments de paiement
DĂ©finitions1
On distingue sous ce titre, le vĂ©hicule monĂ©taire qui annule une dette il s’agit soit de
monnaie divisionnaire (piĂšce de monnaie) ou fiduciaire (billets de banque) ou de monnaie
scripturale (cheque, lettre de change, virement, jeux d’écriture).
Les techniques de paiement expliquées plus loin sont consacrées aux méthodes utilisées
pour rapatrier le moyen convenu dans le contrat.
Leur utilisation
La monnaie divisionnaire ou fiduciaire est utilisée pour des montants limites.
La loi interne de nombreux pays oblige le commerçant à encaisser le montant de sa vente
par cheque a partir d’une certaine somme dans le but de limiter la fraude fiscale et l’évasion des
capitaux.
Leur cadre légal
Chaque pays a sa propre réglementation. Au Maroc les moyens de paiement sont
réglementés par les dispositions du code de commerce. Au niveau international par, La
convention de GenĂšve (1930) portant loi uniforme a tente d’harmoniser la rĂ©glementation de la
lettre de change, et la convention internationale sur le cheque de GenĂšve de 19 mars 1931.
Le chĂšque:
1. DĂ©finition:
Le chĂšque est un titre de paiement par lequel le titulaire d'un compte donne ordre au
banquier de payer à un bénéficiaire un montant déterminé à prélever sur les fonds ou sur les
crédits du titulaire pour effectuer une transaction.
Deux types de chÚques existent : le chÚque d'entreprise (ou chÚque de société) et le
chÚque de banque. Leur différence tient dans le fait que l'un n'offre pas de garantie sûre contre le
risque de non-paiement, et l'autre couvre ce risque. Dans certains cas, le chÚque sera porté en
compte « sauf bonne fin », à savoir que si le chÚque n'est pas payé, le compte du bénéficiaire sera
débité automatiquement du montant reçu.
1 DIDIER-PIERRE MONOD Moyens et techniques de paiement internationaux
DIA Management International : Les instruments et techniques de paiement
5
a. Le chĂšque d'entreprise :
Le chĂšque d'entreprise n'offre aucune garantie Ă  l'exportateur, la provision sur le compte
de l'importateur pouvant ĂȘtre insuffisante ou inexistante au moment oĂč le chĂšque sera prĂ©sentĂ©
par l'exportateur à son établissement bancaire. De maniÚre générale, les banques qui reçoivent ce
type de chÚque ne le rÚglent qu'aprÚs avoir reçu les fonds de la banque de l'importateur.
Cet inconvĂ©nient peut ĂȘtre levĂ© par l'apposition d'un visa ou mieux encore, par la
certification du chĂšque:
- le visa atteste que la provision existe au moment oĂč le chĂšque est Ă©mis par
l'acheteur. Cette provision n'est cependant pas bloquée. La garantie offerte n'est donc pas
totale mais momentanée ;
- la certification, quant à elle, atteste que la provision existe et qu'elle est bloquée au
profit du vendeur pendant la durée légale de présentation2 du chÚque. Le vendeur dispose
dans ce cas d'une sécurité.
Comme le chÚque de banque, le chÚque certifié présente une réelle garantie pour son
bénéficiaire, mais pendant une durée beaucoup plus courte (20 jours seulement).
Le compte du client est certes dĂ©bitĂ© le jour oĂč la banque appose sa certification sur le
chĂšque, mais si celui-ci n’est prĂ©sentĂ© pas Ă  l’encaissement dans ce dĂ©lai de 20 jours, il
devient un chĂšque barrĂ© ordinaire dont l’absence de provision ne peut plus engager la
responsabilitĂ© de l’établissement certificateur.
b. ChÚque avalisé
Un chÚque avalisé est un chÚque pour lequel le montant indiqué est garanti par un tiers. Ce
dernier peut ĂȘtre une personne physique ou une personne morale (entreprise, Ă©tablissement
bancaire,...).
Un chÚque avalisé doit respecter des critÚres de formes avec le nom du garant ainsi que sa
signature avec la mention bon pour aval.
c. Le chĂšque de banque :
Le chÚque de banque est un chÚque tiré par une banque sur ses propres caisses ou sur une
autre banque. Il offre donc une garantie contre le risque commercial. Il ne protĂšge cependant pas
du risque bancaire (la banque doit ĂȘtre solvable).
2 20 jours de son Ă©mission au Maroc et 60 jours lorsqu’il est Ă©mis hors le Maroc et payable au Maroc (art
268du code de commerce).
DIA Management International : Les instruments et techniques de paiement
6
d. Le chÚque « sauf bonne fin » :
Par cette technique, l'exportateur dispose dÚs présentation du chÚque au guichet de sa
banque du montant de celui-ci sur son compte, mais sous réserve de bonne fin. Si le chÚque reste
impayé par le débiteur, la banque récupÚrera le montant versé sur le compte de l'exportateur
2. Avantages et inconvénients :
Le chÚque est un instrument relativement peu utilisé dans les transactions commerciales
internationales. En effet, le chÚque se caractérise, malgré sa simplicité d'utilisation, par de
nombreux inconvénients :
- l'émission du chÚque est laissée à l'initiative de l'acheteur ;
- le temps d'encaissement est plus ou moins long. Le chÚque, une fois émis, est adressé à
l'exportateur, qui le remet à sa banque pour que celle-ci le présente à la banque de
l'importateur pour paiement ;
- si le chÚque est libellé en devises, l'exportateur est exposé au risque de change ;
- le statut juridique du chÚque et la possibilité de faire opposition varient fortement d'un
pays Ă  l'autre. Ainsi, un importateur peut effectuer une opposition sur le chĂšque qu'il a
précédemment émis ;
- le chĂšque peut ĂȘtre volĂ©, perdu, voire falsifiĂ© ;
- la réglementation des changes peut limiter l'usage des chÚques en commerce international
- le chÚque d'entreprise ne protÚge pas l'exportateur du risque d'impayé.
- Les recours concernant les chĂšques sans provision sont parfois difficiles, les poursuites
pĂ©nales varient d’un pays Ă  l’autre.
L'utilisation des chÚques suppose donc un degré élevé de confiance entre l'exportateur et son
client étranger, généralement pour de petits montants. Le chÚque certifié ou le chÚque de banque
peut ĂȘtre une solution pour sĂ©curiser le paiement.
Le chÚque présente néanmoins les avantages suivants :
- il est trÚs répandu et peu coûteux ;
- il peut ĂȘtre transmis par voie d’endos c’est -Ă  -dire que le bĂ©nĂ©ficiaire d’un chĂšque peut le
remettre a un de ses créanciers pour acquitter sa dette.
- le risque d'impayĂ© peut ĂȘtre Ă©vitĂ© par l'exportateur en exigeant un chĂšque de banque ou
un chÚque certifié ; par le mécanisme « sauf bonne fin », le chÚque peut constituer un
moyen de financement. L'exportateur sera crédité de sa créance dÚs réception du chÚque,
sans attendre que sa banque soit effectivement payée par la banque de l'importateur.
DIA Management International : Les instruments et techniques de paiement
7
3. Sa législation
Le droit international concernant le cheque tire sa source de la convention de Geneve
du 19 mars 1931 actualisée plusieurs fois. Au Maroc le chÚque est réglementé par du code de
commerce (de l’art 239 à l’art 328).
- La provision : la provision d’argent doit ĂȘtre suffisante et correspondre au montant du
paiement le jour de l’émission du cheque (art 316 CCM)
- L’opposition au paiement : Il n'est admis d'opposition au paiement du chùque qu'en cas
de perte, de vol, d'utilisation frauduleuse ou de falsification du chĂšque, de redressement
ou de liquidation judiciaire du porteur (art 273 CCM).
Le virement international:
1. DĂ©finition:
Le virement bancaire international est le transfert d'un compte à un autre, opéré par une
banque sur ordre du débiteur (l'importateur), au profit du créancier (l'exportateur). L'ordre peut
ĂȘtre libellĂ© en monnaie nationale ou en devises Ă©trangĂšres. Le mode de transmission le plus
courant est le virement par Swift : (Society For Worldwide Interbank Financial
Telecommunication). Ce systÚme est basé sur l'utilisation d'un réseau télématique entre banques
adhérentes.
2. Sa mise en place
Il est facile de virer des fonds a l’étranger, il suffit de passer un ordre d’exĂ©cution a sa
banque pour cela un minimum de renseignements est nécessaire. Les banques ont généralement
des imprimes réserves a cet usage. ils comportent les mentions tel que le N° du compte qui sera
à débiter ; La somme ; La monnaie ; La méthode de transfert ; Son adresse.
Pour effectuer un virement il faut fournir une domiciliation bancaire qui Ă©quivaut Ă 
donner les coordonnĂ©es prĂ©cise de son compte et de l’établissement bancaire de ce dernier. Le
RIB contient les coordonnées nécessaires, il est surtout utilisé dans le cadre de paiements
nationaux. Pour l’international c’est l’IBAN (International Bank Account Number), c’est une
domiciliation internationale ou une norme qui va spécifier les numéros du compte bancaire du
bĂ©nĂ©ficiaire. Elle identifie de maniĂšre unique un compte bancaire (quelque soit l’endroit ou il est
tenu). Le BIC (Bank Identifier Code) fonctionne sous le mĂȘme principe que l’IBAN mais il est
utilisé pour le virement SWIFT
DIA Management International : Les instruments et techniques de paiement
8
3. Avantages et inconvénients :
Plusieurs avantages peuvent ĂȘtre Ă©noncĂ©s au bĂ©nĂ©fice du virement :
- la sécurité des transferts est assurée grùce à des procédures de contrÎle trÚs sophistiquées;
- le virement est rapide et ne coûte pas cher ;
- son utilisation est trĂšs facile;
- le systÚme fonctionne en continu et assure une bonne traçabilité de l'opération.
En termes d'inconvénients, nous retiendrons que :
- le virement international ne constitue pas une garantie de paiement, sauf s'il est effectué
avant l'expĂ©dition de la marchandise (prĂ©paiement) dans ce cas oĂč le paiement Ă  l’avance
est convenu par virement, la marchandise ne doit ĂȘtre expĂ©dier qu’aprĂšs avoir reçu de la
banque de l’acheteur un fax ou un document Ă©lectronique confirmant que le virement a
bien été effectué ou pour certain pays difficile, que lorsque le compte est crédité ;
- l'initiative de l'ordre de virement est laissée à l'importateur ;
- il ne protĂšge pas l'entreprise contre le risque de change dans le cas d'un virement en
devises.
Etant donné sa facilité d'utilisation, le virement est l'instrument de paiement international le
plus utilisé.
4. Le coût :
Les frais et commissions relatifs au virement international se subdivisent en deux parties.
La premiĂšre concerne les frais au profit de la banque qui Ă©met le virement. Ils seront le plus
souvent à charge de l'importateur. La deuxiÚme est réclamée par le banquier qui réceptionne le
paiement. Cette deuxiÚme partie est supportée par l'importateur ou par l'exportateur, selon les
arrangements pris entre eux et la notification faite Ă  la banque qui enverra les fonds.
Les coûts se composent principalement d'une commission de change et d'une commission
d'encaissement. Ces deux commissions sont caractérisées par un tarif dégressif, variant en
fonction des pays. A cela, il faut ajouter les frais de transmission par SWIFT (si l'entreprise y
recourt) qui varient selon la banque, le pays de destination et en fonction de la rapidité demandée
(ordre normal ou ordre urgent).
5. Le procédé SWIFT:
Il existe plusieurs types de virements, dont le virement SWIFT (Society For Worldwide
DIA Management International : Les instruments et techniques de paiement
9
Interbank Financial Télécommunication). Ce systÚme permet des échanges privés de messages
télématiques entre banques adhérentes avec rapidité à condition que la banque qui envoie les
fonds et celle qui les reçoit soient membre du réseau SWIFT.
Avantages du SWIFT :
- La Sécurité :
Les moyens de traitement de l’information qui interviennent aux diffĂ©rents niveaux du
réseau sont équipes de programmes sophistiques de détection des erreurs.
Les messages échangés entre les concentrateurs et les centres de traitements sont cryptes
par ordinateurs, le réseau est ainsi protégé contre les écoutes pirates.
Une clĂ© permet de vĂ©rifier l’identitĂ© de l’émetteur du message. La normalisation des
messages supprime les risques non négociables de mauvaise compréhension
- La continuité du service et la disponibilité du réseau 24h/24h 7j/7j.
- La rapiditĂ© : le dĂ©lai de transmission ne dure que quelques secondes d’un bout Ă  l’autre
du monde.
- L’archivage des messages permettant l’historisation informatique avec consultation
automatique sur plusieurs mois
- Cout réduit.
Mais il existe un inconvĂ©nient du procĂšde SWIFT, c’est les non dĂ©livrance d’aucun
accuse de rĂ©ception, ceci implique que le contrĂŽle de la bonne transmission ne peut se faire qu’a
travers le contrĂŽle de l’opĂ©ration elle-mĂȘme.
Schéma N° 02 : Le mécanisme du virement SWIFT
Note : La lecture de ce schéma se fait le plus facilement en suivant la numérotation dont
l'ordre correspond à l'évolution des opérations.
La numérotation correspond aux actions suivantes :
DIA Management International : Les instruments et techniques de paiement
10
1. la banque de l'exportateur communique le numéro IBAN et le code SWIFT (BIC) à ce dernier;
2. l'exportateur communique son numéro de compte IBAN et le code SWIFT (BIC) à son
acheteur;
3. l'acheteur transmet son ordre de paiement à sa banque, dans lequel sont mentionnés l'IBAN de
l'exportateur et le code SWIFT;
4. la banque de l'acheteur Ă©tranger identifie rapidement et sans erreur le compte en banque de
l'exportateur, grùce à l'IBAN et effectue le paiement rapidement suivant un processus « straight-
through»
La lettre de change:
1. DĂ©finitions:
La lettre de change (appelée également traite) est un effet de commerce transmissible par
lequel l'exportateur (le tireur) donne l'ordre à l'importateur (le tiré) ou à son représentant (son
banquier) de payer soit Ă  lui-mĂȘme, soit Ă  un tiers (bĂ©nĂ©ficiaire), une certaine somme, Ă  vue ou
Ă  une date dĂ©terminĂ©e. C’est un titre constatant l’obligation pour une personne de payer une
somme indiquĂ©e a une date fixĂ©e lorsqu’elle est acceptĂ©e3 (art176 CCM) par le tirĂ© elle devient
reconnaissance de dette.
L'exportateur expĂ©die la traite Ă  l'importateur, gĂ©nĂ©ralement en mĂȘme temps que la
facture, pour que celui-ci la lui retourne acceptée, c'est-à-dire signée.
La lettre de change matérialise une créance et permet d'accorder un délai de paiement. Il
permet Ă  l’exportateur de mobiliser ce crĂ©dit auprĂšs de la banque en lui demandant l'escompte de
cette traite. Le titulaire d'une traite peut également la conserver et l'encaisser à l'échéance ou
encore la remettre en rÚglement à un créancier par voie d'endossement. De ce fait, elle est assez
fréquemment utilisée dans les échanges internationaux.
L'aval4 d'un banquier de premier ordre assure le paiement à l'échéance. Il s'agit d'un
engagement par lequel un tiers (banque) ou un signataire de la lettre de change se porte garant en
vertu de la lettre de change. L'aval peut ĂȘtre donnĂ© pour le montant total de la lettre de change ou
pour une partie seulement. Sur base de ce mécanisme, il est recommandé de demander à
l'acheteur dĂšs la signature du contrat une promesse d'aval Ă©manant de sa banque.
3 Article 176 : L’acceptation est Ă©crite sur la lettre de change. Elle est exprimĂ©e par le mot acceptĂ© ou tout
autre mot équivalent; elle est signée du tiré. La simple signature du tiré apposée au recto de la lettre vaut
acceptation
4Article 180 : Le paiement d'une lettre de change peut ĂȘtre garanti pour tout ou partie de son montant par
un aval. Cette garantie est fournie par un tiers ou mĂȘme par un signataire de la lettre.
DIA Management International : Les instruments et techniques de paiement
11
L’échĂ©ance : en vertu de l’article 181 du CCM Une lettre de change peut ĂȘtre tirĂ©e:
- à vue; c-à-d dés sa présentation au paiement
- à un certain délai de vue;
- à un certain délai de date;
- Ă  jour fixe.
Les lettres de change, soit à d'autres échéances soit à échéances successives, sont nulles.
La lettre de change Ă  vue est payable Ă  sa prĂ©sentation. Elle doit ĂȘtre prĂ©sentĂ©e au paiement dans
le délai d un an à partir de sa date. Le tireur peut abréger ce délai ou en stipuler un plus long. Ces
dĂ©lais peuvent ĂȘtre abrĂ©gĂ©s par les endosseurs (art 182).
2. Avantages et inconvénients :
La lettre de change dispose de nombreux avantages qui en font un instrument de
paiement assez fréquemment utilisé en commerce international, notamment dans le cadre du
crédit documentaire :
Il matĂ©rialise une crĂ©ance qui peut ĂȘtre nĂ©gociĂ©e (escomptĂ©e) auprĂšs d'une banque
l'exportateur, qui peut ĂȘtre assurĂ© du paiement de sa crĂ©ance en demandant l'aval de la banque de
l'importateur (il n'est cependant pas protégé du risque bancaire dans ce cas). Cette garantie
bancaire n'est Ă©videmment pas donnĂ©e automatiquement et gratuitement; ĂȘtre transmise par
endossement pour régler une dette ;
- la lettre de change est Ă©mise Ă  l'initiative du vendeur et non de l'acheteur, ce qui est
toujours plus intéressant pour ce premier;
- la lettre de change peut circuler entre les mains de plusieurs bénéficiaires successifs par
le mĂ©canisme de l’endossement.
- la traite détermine précisément la date de paiement.
La lettre de change présente néanmoins les inconvénients suivants :
- elle ne supprime pas les risques d'impayés (sauf si elle bénéficie de l'aval d'une banque),
de perte et de vol ;
- son recouvrement peut ĂȘtre long car elle est soumise Ă  l'acceptation de l'importateur,
transmise par voie postale et fait intervenir plusieurs Ă©tablissements financiers;
- certains pays ne l'utilisent quasiment pas (Royaume-Uni, Scandinavie, USA, ...)
- l'Ă©mission d'une traite peut ĂȘtre accompagnĂ©e dans certains pays de mesures lĂ©gales
particuliĂšres (prix, langue, ...). Il convient donc de se renseigner Ă  ce sujet avant de
l'utiliser.
DIA Management International : Les instruments et techniques de paiement
12
Il est Ă©galement important de noter que la lettre de change n'a pas la mĂȘme valeur
contraignante dans tous les Etats. Si elle est comparable Ă  une reconnaissance de dettes dans
certains pays, elle n'a par exemple aucun effet obligatoire en Allemagne.
3. Le coût :
La lettre de change coĂ»te plus chĂšre que le chĂšque, car elle doit gĂ©nĂ©ralement ĂȘtre
présentée deux fois (pour acceptation et pour paiement, et parfois une troisiÚme fois pour aval).
Des frais de virement sont également imputés au moment de l'encaissement.
Le billet Ă  ordre :
1. DĂ©finition:
Le billet Ă  ordre est un effet de commerce Ă©mis Ă  l'initiative de l'acheteur (le
souscripteur), par lequel celui-ci promet le paiement d'une certaine somme, Ă  vue ou Ă  une
certaine date, à son créancier, c'est-à-dire le vendeur (le bénéficiaire). Le rÚglement « à vue » se
fera sur présentation du billet à ordre à la banque qui y est indiquée.
Il contient :
- La clause Ă  ordre
- La promesse pure et simple de payer une somme déterminée
- L’indication de l’échĂ©ance
- Le lieu ou le paiement doit s’effectuer
- Le nom de celui auquel le paiement doit ĂȘtre fait
- La date et le lieu ou le billet est souscrit
- La signature du souscripteur.
2. Avantages et inconvénients :
Le billet Ă  ordre ressemble Ă  s'y mĂ©prendre Ă  la lettre de change. Il a quasiment les mĂȘmes
avantages et inconvĂ©nients que cette derniĂšre (il peut ĂȘtre avalisĂ© par une banque, endossĂ©,
négocié, ...) si ce n'est sur un point essentiel, à savoir qu'il est émis à l'initiative de l'acheteur et
non Ă  l'initiative du vendeur.
Au vu de cette caractéristique, il est trÚs rarement utilisé en commerce international (il est
mĂȘme fortement dĂ©conseillĂ© !). Il permet en effet Ă  l'importateur d'influencer la date d'expĂ©dition
des marchandises, celle-ci étant souvent conditionnée à l'établissement du paiement
DIA Management International : Les instruments et techniques de paiement
13
Partie II : Les techniques de paiement
A. Les techniques non documentaires de rĂšglement
Les techniques non documentaires regroupent l’encaissement direct et le contre-
remboursement dont les modalitĂ©s diffĂšrent et qu’un exportateur a l’obligation d’assimiler.
1. L’encaissement direct
Nous dĂ©signons sous l’expression « encaissement direct » les opĂ©rations d’encaissement
dans lesquelles le paiement du vendeur n'est pas conditionnée par la remise en banque de
documents destinĂ©s Ă  prouver qu’il a rempli c'est obligations. Le rĂšglement Ă©tant effectuĂ© sur
l'initiative de l'acheteur cette technique de paiement ne peut ĂȘtre utilisĂ©e contre partenaires qui se
connaissent de longue date oĂč entre lesquels le rapport de force est fortement dĂ©sĂ©quilibrĂ© .Il
existe plusieurs types d’encaissement direct :
a. L’encaissement simple :
Il s’agit d’un encaissement de documents financiers ( le plus souvent une traite ) par la
banque du vendeur .Dans ce cas ,la réalisation du contrat commercial donne lieu premiÚrement à
l’expĂ©dition de la marchandise et des documents qui la reprĂ©sente par l’exportateur ,directement Ă 
l’adresse de l’importateur, tout en tirant une traite à vu sur lui qu’il remet à son banquier pour
encaissement . En second lieu intervient le rùglement d’ordre de l’acheteur en faveur du vendeur.
Ce rĂšglement doit ĂȘtre effectuĂ© dans la devise (selon la rĂ©glementation des changes :
dirhams convertibles ou monnaie étrangÚre acceptée dans le marché des changes au Maroc)
convenue entre les contractants, selon trois procédures possibles :
a) Ă©mission d’un chĂšque par l’acheteur Ă  l’ordre du vendeur ;
b) Ă©mission d’un chĂšque par la banque de l’acheteur Ă  l’ordre du vendeur ;
c) virement bancaire reprĂ©sentatif d’un ordre donnĂ© par un acheteur Ă©tranger Ă  son
banquier de dĂ©biter son compte d’une certaine somme pour crĂ©diter celui du vendeur. Il peut ĂȘtre
transmis par courrier télex ou encore par un réseau de télécommunications privées gérées par
ordinateur : le virement SWIFT (society for worldwide interbank financial telecommunications)
appuyĂ© sur l’EDI (Ă©change de donnĂ©es informatisĂ©es). Plus de 198 pays et 7400 utilisateurs sont
connectés à ce réseau privé.
DIA Management International : Les instruments et techniques de paiement
14
La mise en Ɠuvre d’une telle technique de paiement implique :
‱ pour l’exportateur, d’assumer la totalitĂ© du risque inhĂ©rent Ă  la prĂ©paration de la marchandise, Ă 
son expĂ©dition et Ă  l’attente du rĂšglement dont l’initiative est laissĂ©e Ă  l’acheteur ;
‱ pour l’importateur, de prendre possession de la marchandise et d’en effectuer le paiement à sa
convenance. En matiùre de risques, il n’en prend aucun.
Quant aux banques intervenant dans le circuit financier, leur seul rÎle consiste à exécuter
les instructions de paiement de l’importateur donneur d’ordre, dans le respect des pratiques des
rĂšglements internationaux.
Tenant compte de l’importance des risques que court l’exportateur, ce mode de rùglement
ne peut convenir que lorsqu’il existe entre les parties une longue tradition commerciale, appuyĂ©e
par une confiance mutuelle ne prĂȘtant pas Ă  Ă©quivoque. Il est donc lĂ©gitime ,lorsque ces conditions
ne s’offrent pas à l’exportateur ,que celui-ci essaye de limiter ses risques en recourant à un autre
mode de rĂšglement qui lui permette tout au moins de conserver le contrĂŽle de la marchandise ,ou
d’avoir un recours cambiaire .C’est le cas de la remise ou encaissement documentaire.
b. Le paiement Ă  la commande
Un paiement à la commande correspond à un paiement anticipé. Ce mode de paiement
suppose de la part de l’acheteur une confiance absolue Ă  l’égard de l’exportateur puisqu’il paye
une marchandise qu’il n’a pas encore reçue et dont l’existence n’est pas certaine.
Pour l’exportateur, il s’agit de la technique de paiement la plus simple et la plus sĂ»re,
néanmoins commercialement elle est déconseillée et des plus difficiles à faire accepter par
Phase 1
Expédition de la
marchandise
Phase 2 : Envoi
direct des
documents
IMPORTATEUR
EXPORTATEUR
Phase 3 :
RĂšglement
DIA Management International : Les instruments et techniques de paiement
15
l’acheteur. Elle s’opĂšre entiĂšrement au dĂ©triment des intĂ©rĂȘts de l’importateur qui supporte tout
le poids financier de l’opĂ©ration. De surcroĂźt, elle est souvent traduite par ce dernier comme un
sentiment de mĂ©fiance de l’exportateur Ă  son Ă©gard.
L’exportateur doit nĂ©anmoins se montrer vigilant et ne pas estimer que grĂące Ă  cette
technique de paiement, il est Ă  l’abri de tous risques, car la rĂ©glementation des changes de
nombreux pays interdit ce type de contrat. En effet, pour ces pays, les fonds ne peuvent ĂȘtre
transfĂ©rĂ©s Ă  l’étranger qu’aprĂšs avoir prouvĂ© que les marchandises qu’ils couvrent ont bien Ă©tĂ©
expĂ©diĂ©es Ă  destination du pays. Pour d’autres pays le transfert des fonds ne peut avoir lieu
qu’aprĂšs dĂ©douanement des marchandises Ă  destination.
Il y a lieu de signaler que l’importateur peut amoindrir le risque inhĂ©rent Ă  ce genre de
contrat en exigeant de l’exportateur , en contre partie de son versement , une garantie bancaire de
remboursement au terme de laquelle une banque s’engage à le rembourser si les conditions
d’appel Ă  la garantie sont remplies ( exemple : non-conformitĂ© des marchandises expĂ©diĂ©es )
2. Le contre remboursement
a. DĂ©finition :
Cette technique donne au transporteur final de la marchandise un mandat d’intermĂ©diaire
financier. Le transporteur ne livrera la marchandise à l’importateur que contre son paiement. Le
transporteur se chargera donc de l’encaissement du prix et de son rapatriement pour le compte du
vendeur, moyennant rémunération.
Cette technique s’utilise pour des opĂ©rations de faibles montants. Le rĂšglement peut
s’effectuer au comptant, par chùque ou par acceptation de lettre de change.
1 expédition 3 livraison
Schéma N°4 : le mécanisme du contre remboursement
Notons que le contre remboursement est juridiquement distinct du contrat de transport.
Transporteurs ou transitaires Client Ă©trangerExportateur
4
Paiements
DIA Management International : Les instruments et techniques de paiement
16
Les transporteurs maritimes et aériens ne veulent pas offrir ce type de service. Seule
l’administration postale dans des conditions limitĂ©es, et quelques transporteurs routiers et
transitaires acceptent de pratiquer le contre remboursement.
b. Avantages et inconvénients :
Le risque principal qu’encourt l’exportateur est que ses marchandises soient refusĂ©es par
l’acheteur. Plusieurs raisons pourraient expliquer ce refus :
- Les marchandises sont endommagées
- Les marchandises ne sont pas conformes à ce qui avait été commandé
- L’acheteur n’a pas obtenu la licence d’importation
- L’acheteur n’a pas pu obtenir les devises demandĂ©es.
En cas de refus de prendre la livraison de la part de l’acheteur, l’exportateur se trouvera
dans l’obligation de stocker la marchandise en attendant son rapatriement ou sa mise en vente sur
place à conditions souvent moins avantageuses. Un refus aura donc inévitablement des
incidences financiùres pour l’entreprise.
Un autre désavantage du contre remboursement est son coût élevé. Celui-ci varie de 2% à
5% du montant de la facture réclamée.
Néanmoins, le contre remboursement reste intéressant pour des ventes à des particuliers
dans le cadre de la vente par correspondance. L’entreprise s’inquiĂ©tera cependant des
dispositions légales visant à la protection des consommateurs (comme, par exemple, le respect
du délai de réflexion).
B. Les techniques documentaires de paiement
Contrairement aux précédentes les techniques documentaires conditionnent le paiement à
la remise en banque de documents prouvant que l’exportateur a honorĂ© ses obligations
contractuelles. Sur le plan de la pratique commerciale internationale on dénombre trois techniques
à savoir : la remise documentaire, le crédit documentaire, et la lettre de crédit stand by.
1. L’encaissem ent ou la remise documentaire
Il s’agit d’une technique utilisĂ©e couramment ,elle a donnĂ© lieu Ă  un besoin de
normalisation qui a conduit la Chambre de Commerce Internationale à publier « les rÚgles
Uniformes aux encaissements » dont la derniÚre mise à jour remonte à 1995 sous la publication
numéro 522.
DIA Management International : Les instruments et techniques de paiement
17
Dans le cadre de ce mode de paiement, les banques interviennent pour exécuter les
instructions de l’exportateur (le remettant ou donneur d’ordre) en tant que simples mandataires.
La remise documentaire (ou encaissement documentaire) consiste pour le vendeur Ă 
faire encaisser par une banque le montant dĂ» par un acheteur contre remise de documents. Les
documents sont remis Ă  l'acheteur uniquement contre paiement ou acceptation d'une lettre de
change. Dans ce dernier cas, la lettre de change peut ĂȘtre avalisĂ©e par une banque, ce qui procure
au vendeur (ou en cas de circulation, au porteur) une sécurité de paiement nettement supérieure.
Il est Ă  noter que dans la remise documentaire, les banques interviennent comme des mandataires
de leurs clients : elles s'engagent uniquement à exécuter leurs instructions. A l'inverse, dans le
crédit documentaire, la banque (les banques en cas de confirmation) s'engage(nt) à payer
l'exportateur (sous réserve de la conformité des documents présentés).
a. Intervenants de la Remise documentaire
‱ Le donneur d'ordre ou remettant : C'est le vendeur (exportateur).
‱ Le tirĂ© : C'est l'acheteur.
‱ La banque remettante : C'est la banque du vendeur qui transmet les documents à la
banque chargée de l'encaissement dans le pays de l'acheteur, conformément aux instructions de
l'ordre d'encaissement.
‱ La banque prĂ©sentatrice : C'est la banque correspondante de la banque remettante dans
le pays de l'acheteur.
b. Fonctionnement
Exportateur
Donneur d’ordre
Banque
Présentatrice
Banque
Remettante
Importateur
Tiré
Phase 3
Instructions
+
Documents
Phase 8
Paiement ou
acceptation
Phase 6
Acceptation
ou
Paiement
Phase 5
Instructions
+
documents
Phase 1
Contrat commercial
Phase 2
Expédition de Marchandise
Phase 7
Acceptation ou paiement
Phase 4
Instructions + documents
DIA Management International : Les instruments et techniques de paiement
18
1. Réalisation de l'opération commerciale entre deux parties :
Le vendeur et l'acheteur conviennent contractuellement des termes de l'opération de maniÚre à
éliminer tout litige ultérieur « le paiement s'effectuera par remise documentaire ».
2. Expédition des marchandises : Le vendeur (donneur d'ordre) expédie les
marchandises.
3. Remise des documents : Le vendeur (donneur d'ordre) remet Ă  sa banque (banque
remettante) les documents nécessaires à l'importateur (acheteur) pour prendre possession des
marchandises. Le vendeur donne Ă  sa banque un ordre d'encaissement.
4. Envoi des documents à la banque présentatrice La banque du vendeur (banque
remettante) transmet ces documents à la banque de l'acheteur, chargée de l'encaissement
conformément aux instructions de l'ordre d'encaissement, et lui demande de les remettre à son
client (acheteur/tiré), soit contre paiement, soit contre acceptation.
5. Remise des documents à l'acheteur : La banque correspondante chargée de
l'encaissement (banque présentatrice) remet les documents à son client (acheteur), soit contre
paiement, soit contre acceptation du tiré en se conformant aux instructions reçues de la banque
remettante.
6. Paiement ou acceptation L'acheteur paie ou accepte l'effet en contrepartie des
documents remis. Il peut ainsi prendre possession des marchandises.
7. Paiement de la banque présentatrice à la banque remettante : La banque de l'acheteur
transfĂšre le montant de la remise Ă  la banque du vendeur dans le cas de documents remis contre
paiement. Dans le cas d'un encaissement contre acceptation, le tiré acceptera l'effet qui, selon les
instructions de l'ordre d'encaissement, restera auprÚs de la banque présentatrice. Dans ce dernier
cas, le remettant pourra demander l'escompte de l'effet auprÚs d'une banque disposée à le faire ou
fera encaisser le montant à l'échéance.
8. Crédit au vendeur : La banque du vendeur crédite le compte de son client du montant
de son exportation dÚs réception des fonds.
Les instructions de l’exportateur, donneur d’ordre, consistent à conditionner la remise des
documents :
‱ soit au paiement (D/P)
‱ soit à l’acceptation (D/A)
‱ soit Ă  l’acceptation du tirĂ© (D/A) et l’aval bancaire.
DIA Management International : Les instruments et techniques de paiement
19
c. Avantage :
‱ SimplicitĂ©
‱ Souplesse
‱ RapiditĂ©
‱ RĂ©gi par les RUE 522 de la CCI
‱ Moins cher que le crĂ©dit documentaire
‱ Atout dans une nĂ©gociation commerciale : la marchandise est envoyĂ©e avant le
rĂšglement.
d. Inconvénients :
Une telle technique n’offre qu’une sĂ©curitĂ© relative, Ă©tant donnĂ© que , l’exportateur
entame l’envoi de la marchandise sans avoir la certitude de la levĂ©e des documents par l’acheteur
,et par consĂ©quent sans ĂȘtre sĂ»r du paiement ou de l’acceptation de la traite .Dans le cas oĂč
l’acheteur refuse de retirer les documents ,l’exportateur se trouve dans l’obligation soit de
rapatrier la marchandise ,soit de rechercher un autre acquéreur ,ce qui se traduit par des
conséquences financiÚres importantes ,aggravées par la détérioration éventuelle de la marchandise
surtout si elle est pĂ©rissable. De surcroĂźt, dans le cas d’une remise documentaire contre
acceptation, les documents sont remis par la banque présentatrice au tiré contre signature par
celui-ci d’une traite. De ce fait, l’importateur prend possession de la marchandise alors que le
sort du paiement de la traite Ă  l’échĂ©ance est subordonnĂ© Ă  sa situation financiĂšre et Ă  sa volontĂ©.
En consĂ©quence, en cas d’impayĂ©, le principal recours pour l’exportateur est
d’ordre cambiaire.
Le risque de l’exportateur est plus important lorsque la remise documentaire est
payable Ă  terme sans exigence d’une traite. En effet, Ă  ce titre, mĂȘme le recours cambiaire ne lui est
pas accessible.
Par contre, lorsque la remise documentaire est stipulée contre acceptation du tiré et
aval bancaire, le risque de l’exportateur est amoindri car il repose sur la solvabilitĂ© de la banque
qui a donné son aval.
De l’examen de ce mode de paiement, il s’avùre que l’exportateur ne couvre
qu’imparfaitement les risques, notamment financiers, qu’il encourt. MĂȘme dans le cas oĂč il
bĂ©nĂ©ficie de l’aval bancaire, celui-ci ne peut prendre effet qu’aprĂšs la levĂ©e des documents par
l’importateur et donc l’arrivĂ©e de la marchandise Ă  destination. En consĂ©quence, cette technique
de paiement n’offre pas à l’exportateur une couverture convenable des risques qu’il court
pendant la phase de préparation de la marchandise et de son expédition. Se heurtant à ces limites,
DIA Management International : Les instruments et techniques de paiement
20
l’exportateur voudra tout naturellement rechercher un moyen de les contourner. Ce moyen existe
à travers la technique du crédit documentaire, fondée sur une garantie bancaire qui constitue un
contrat autonome par rapport au contrat commercial et repose sur le respect des instructions
prĂ©cises de l’acheteur, donneur d’ordre, et acceptĂ©es par le bĂ©nĂ©ficiaire. Alors que l’aval bancaire
ne prend gĂ©nĂ©ralement effet qu’aprĂšs l’expĂ©dition de la marchandise et l’acceptation des
documents par le tiré, le crédit documentaire procure une garantie bancaire initiée dÚs les
premiĂšres phases de la transaction et, en principe, avant l’expĂ©dition de la marchandise.
Ainsi, l’exportateur comme l’importateur y trouvent leur compte: le premier pouvant
préparer et expédier sa marchandise en toute quiétude alors que le second, en sa qualité de
donneur d’ordre, sera assurĂ© du bon respect de ses instructions.
Ces raisons suffisent pour expliquer le rÎle important du crédit documentaire en tant
que technique de rĂšglement et de financement du commerce international.
Le crĂ©dit documentaire, nĂ© d’une pratique bancaire sui generis, s’est dĂ©veloppĂ© pour
atteindre un certain formalisme au XIXÚme siÚcle, le tout couronné en 1933 lorsque la Chambre
de Commerce Internationale en a édité les premiÚres rÚgles uniformes, reconnues comme un code
de conduite Ă  l’échelle planĂ©taire.
Cette technique, jouissant d’une force intrinsùque grñce à l’implication effective des
banques, permet de recourir dans de bonnes conditions aux instruments de couverture de risques
divers, de mobilisation ou de financement offerts par les marchés financiers internationaux.
2. Le crédit documentaire
Le "crédit documentaire" est la convention à caractÚre irrévocable par laquelle un
donneur d'ordre (l’Acheteur/ Importateur) prie sa banque de mettre à la disposition d’un
bénéficiaire (le Vendeur/ Exportateur) qu'elle nomme ou à la disposition d'un tiers que ce dernier
nommera, une somme d’argent dĂ©terminĂ©e ou d’accepter une traite contre la remise d'un titre de
transport de marchandises (par exemple un connaissement) et de divers autres documents (par
exemple un certificat d'origine, un certificat d'assurance), en respectant la période de validité de
la convention. Ces documents attestant de la bonne exécution par le vendeur de ses obligations.
a. Processus du Credoc selon les RUU N°600
La nĂ©gociation commerciale entre l’exportateur et l’importateur est le prĂ©alable Ă  tout
Ă©change commercial, et c’est le contrat signĂ© des deux parties doit contenir l’accord de paiement
par crédit documentaire. Il existe plusieurs sortes de crédit documentaire, le plus courant étant le
CrĂ©doc irrĂ©vocable ; qui permet d’exporter avec le maximum de sĂ©curitĂ© et de garanties de
DIA Management International : Les instruments et techniques de paiement
21
paiement.
Le processus s’effectue comme suit :
L’acheteur/donneur d'ordre demande Ă  sa banque (banque Ă©mettrice) l'ouverture d'un
crédit documentaire irrévocable auprÚs de la banque du vendeur/bénéficiaire (banque
notificatrice et ou confirmatrice), pour le compte de ce dernier.
1. la banque Ă©mettrice, celle de l’acheteur, transmet l’ensemble des documents Ă  la banque
notificatrice, celle du vendeur, tout en précisant les conditions d'utilisation et de paiement, à
savoir : le montant, la date de validité, la désignation de la marchandise, la date limite
d'expédition, les conditions de vente, de transport et d'assurance, documents exigés, et délai de
paiement.
DĂšs ce moment, la banque Ă©mettrice s'engage Ă  payer le vendeur, Ă  condition que ce
dernier respecte scrupuleusement les conditions fixées, en fournissant notamment tous les
documents requis dans les délais prévus.
2. la banque du vendeur (notificatrice) lui notifie cette ouverture de crédit, sans engagement de
sa part.
Le vendeur peut demander Ă  l’acheteur que le crĂ©dit documentaire soit en
plus confirmé par la banque notificatrice (celle du vendeur). Cette confirmation, à la différence
d'une simple notification, engage Ă©galement la banque notificatrice Ă  payer le vendeur, mĂȘme en
cas de difficulté à obtenir le transfert des fonds de la banque étrangÚre (banque émettrice). Cette
confirmation Ă©limine pour le vendeur le risque de non-transfert des fonds pris sur la banque
Ă©mettrice, le risque politique du pays.
3. dÚs réception de la notification du crédoc, le vendeur doit vérifier que les conditions fixées
sont conformes au contrat commercial conclu avec le client-acheteur, et de pouvoir fournir tous
les documents requis dans les dĂ©lais impartis. Sinon, il doit demander sans attendre Ă  l’acheteur
qu'il fasse apporter par sa banque (émettrice) les modifications nécessaires.
Quand tout est correct, le vendeur expédie la marchandise.
4. Au mĂȘme moment, le vendeur rassemble tous les documents exigĂ©s dans le crĂ©dit et les
remet Ă  sa banque (banque notificatice).
5. Si les documents sont conformes aux termes de l'ouverture du crédit, trois possibilités
peuvent se présenter :
‱ le crĂ©doc est confirmĂ© par la banque : celle-ci paie le vendeur Ă  la date prĂ©vue et adresse les
documents Ă  la banque Ă©mettrice.
‱ le crĂ©doc est notifiĂ© par la banque du vendeur, mais utilisable aux caisses de la banque
Ă©mettrice. la banque du vendeur (notificatrice) transmet les documents Ă  la banque de
DIA Management International : Les instruments et techniques de paiement
22
l’acheteur (Ă©mettrice) qui, aprĂšs vĂ©rification de leur conformitĂ©, rĂšgle alors le vendeur Ă 
l'échéance prévue.
‱ Le crĂ©doc est notifiĂ© par la banque du vendeur et utilisable Ă  ses caisses. La banque du
vendeur rĂ©clame les fonds auprĂšs de la banque Ă©mettrice (celle de l’acheteur) et les crĂ©dite
au vendeur à réception. Mais bien avant la banque du vendeur (notificatrice) adresse les
documents Ă  la banque Ă©mettrice.
6. Les documents sont transmis à l’acheteur, qui prend alors possession de la marchandise.
L'engagement de payer des banques repose uniquement sur la stricte conformité des documents :
ils sont donc examinĂ©s scrupuleusement, et la moindre faute de frappe peut ĂȘtre considĂ©rĂ©e
comme une irrégularité.
Exemple d’irrĂ©gularitĂ©s :
‱ CrĂ©dit Ă©chu : le crĂ©dit documentaire comporte une date et un lieu d'expiration. Le
vendeur/bénéficiaire devra les respecter, ainsi si le crédit expire dans le pays du donneur
d'ordre/acheteur. Il devra veiller à présenter les documents à sa banque
(notificatrice/confirmatrice) suffisamment tÎt pour qu'ils soient étudiés et transmis avant
l'expiration.
‱ Documents anciens : le crĂ©dit prĂ©cise habituellement un dĂ©lai de prĂ©sentation des documents
à la banque à compter de la date d'expédition de la marchandise.
‱ ExpĂ©dition tardive : l'ouverture prĂ©cise une date limite d'expĂ©dition.
‱ Erreurs de libellĂ© : du nom du bĂ©nĂ©ficiaire/vendeur ou du donneur d'ordre/acheteur dans les
documents et les noms ou raisons sociales prĂ©cisĂ©es dans l'ouverture doivent ĂȘtre
scrupuleusement respectées dans les documents. Les adresses des différentes parties peuvent
diffĂ©rer de la lettre de crĂ©dit Ă  la condition d’ĂȘtre dans le pays indiquĂ© initialement. En cas de
faute de frappe, la banque demande au bénéficiaire/vendeur d'apporter les modifications
nécessaires.
- S'agissant d'irrĂ©gularitĂ©s lĂ©gĂšres, le bĂ©nĂ©ficiaire/vendeur peut ĂȘtre rĂ©glĂ© sous rĂ©serve, mais en
cas de contestation du donneur d’ordre/acheteur, le vendeur sera amenĂ© Ă  rembourser les
sommes perçues.
- S'agissant d'irrégularités graves (délai d'expédition non respecté par exemple), le crédit est
inutilisable, et les documents sont adressĂ©s Ă  l'encaissement aprĂšs l’accord du
bĂ©nĂ©ficiaire/vendeur. Le donneur d’ordre/acheteur doit alors exprimer formellement son accord
pour le rĂšglement du vendeur.
DIA Management International : Les instruments et techniques de paiement
23
 Fonctionnement du crĂ©doc :
b. Avantages et contraintes pour le bénéficiaire (exportateur)
Il est indĂ©niable que le crĂ©dit documentaire constitue pour l’exportateur, bĂ©nĂ©ficiaire du
crédit, une technique de paiement des plus apaisants, en fonction essentiellement de la garantie
bancaire qui s’y attache. Toutefois, pour que l’exportateur en tire avantage, il est indispensable,
d’une part, qu’il en maĂźtrise le mĂ©canisme et d’autre part, qu’il en respecte scrupuleusement les
clauses et les conditions. En voici, les principaux avantages et inconvĂ©nients d’une telle
technique :
 Avantages
i. Instrument de garantie
Le bĂ©nĂ©ficiaire n’entame l’exĂ©cution du contrat qu’aprĂšs rĂ©ception de l’ouverture du
crédit documentaire qui constitue un engagement bancaire en sa faveur. Le crédit étant irrévocable,
Acheteur /importateur
Donneur d’ordre
Vendeur/Exportateur
BénéficiÚre
Banque
Notificatrice et
confirmante
Banque
Émettrice
4 Expédition des
marchandises
3 Notification
ou confirmation
du crédoc
6 Transmission
des documents
si conformes
2 Ouverture du
Credoc
1 Demande
d’ouverture du
crédoc
7 Remise des
documents si
conformes
Contrat commercial
5
Présentation
des
documents
DIA Management International : Les instruments et techniques de paiement
24
cet engagement s’identifie Ă  celui de la banque Ă©mettrice seule. S’il est en plus confirmĂ©,
l’engagement de la banque confirmatrice s’ajoute Ă  celui de la banque Ă©mettrice. Cette garantie
couvre non seulement le paiement mais aussi la préparation de la marchandise ainsi que le bon
respect des clauses commerciales et financiĂšres reprises dans l’ouverture du crĂ©dit.
ii. Instrument de financement
Disposant d’un crĂ©dit documentaire ouvert en sa faveur, l’exportateur peut justifier aux
tiers, plus particuliĂšrement Ă  son banquier, la dĂ©tention d’une crĂ©ance dont l’issue est fortement
probable. Ceci lui permet d’obtenir, le cas Ă©chĂ©ant, un prĂ©financement destinĂ© Ă  couvrir les
charges dĂ©coulant du cycle de production de la marchandise. AprĂšs l’exportation et la rĂ©alisation
du crédit, le bénéficiaire peut en outre solliciter la mobilisation de sa créance en attendant son
recouvrement, si un délai était prévu pour le paiement.
iii. Instrument de recouvrement
S’agissant d’un moyen de paiement basĂ© sur les engagements bancaires, la prĂ©sentation
des documents conformes dĂ©clenche automatiquement le rĂšglement ou l’acceptation par une
banque en faveur du bénéficiaire final. Ceci entraßne un gain important en terme de trésorerie
grĂące Ă  la rapiditĂ© et Ă  la maĂźtrise des circuits d’encaissement bancaire.
iv. Elément de standing
L’obtention d’une ouverture de crĂ©dit documentaire en sa faveur met en Ă©vidence la bonne
position du bĂ©nĂ©ficiaire dans ses rapports avec le donneur d’ordre. En effet, s’il a pu imposer ce
moyen de paiement, que les importateurs essaient en gĂ©nĂ©ral d’éviter, cela prouve sa force vis-Ă -
vis du marchĂ©. Ce qui se traduit –in fine – par la valorisation de l’entreprise dans son
environnement constitué, entre autres, de ses banquiers.
 Contraintes
D’abord, la contrainte relative Ă  la rĂ©ception de l’ouverture du crĂ©dit documentaire dans la
mesure oĂč l’exportateur doit en analyser les termes afin de pouvoir les respecter ou les faire
modifier avant d’engager l’opĂ©ration ;
Ensuite, la contrainte liée à la remise des documents aux caisses de la banque
notificatrice car ceux-ci doivent ĂȘtre strictement conformes aux conditions du crĂ©dit.
DIA Management International : Les instruments et techniques de paiement
25
Étant entendu que cette phase est postĂ©rieure Ă  l’expĂ©dition de la marchandise, la non-
conformité des documents entraßne la déchéance de toute garantie découlant du crédit.
Généralement coûteux et lourd à mettre en place, la technique du crédit documentaire est
préconisée dans le cas de montants élevés et/ou à destination de pays à risques.
3. La lettre de crédit stand-by
4
1 demande d’émission 3 notification / confirmation
2 Ă©missions
C’est un engagement Ă©mis par une banque pour le compte d’un donneur d’ordre en faveur
d’un bĂ©nĂ©ficiaire dĂ©nommĂ©. La mise en jeu de la lettre de crĂ©dit stand-by intervient en cas de
dĂ©faillance du donneur d’ordre ou de la partie qu’il entend faire garantir.
a. RĂšgles et usances et aspects techniques :
Les rĂšgles et pratiques internationales relatives aux stand-by (International Stand-by
Practices) ISP 98, ont été publiées par la CCI (Chambre de Commerce Internationale) pour tenir
compte de l’importance de plus en plus grande que prennent les lettres de crĂ©dit stand-by et pour
se démarquer des RUUCD. Elles définissent les droits et obligations des parties ainsi que les
conditions d’émission et d’utilisation des lettres de crĂ©dit stand-by par les donneurs d’ordres, les
banques émettrices, les banques notificatrices et confirmatrices et les bénéficiaires. Elles
s’appliquent Ă  toutes les parties lorsque la stand-by y fait rĂ©fĂ©rence.
C’est une garantie de paiement :
‱ irrĂ©vocable qui ne peut ĂȘtre modifiĂ©e ou annulĂ©e sans l’accord de toutes les parties
‱ indĂ©pendante par rapport au contrat commercial
BENEFICIAIRED’ONNEUR D’ORDRE
BANQUE EMITRICE
BANQUE NOTIFICATRICE
CONFIRMATICE
Marchandise / document de transport
DIA Management International : Les instruments et techniques de paiement
26
‱ documentaire, dans la mise en jeu est conditionnĂ© par la prĂ©sentation de documents
conformes aux instructions de la stand-by ; les documents habituels sont : la déclaration du
bĂ©nĂ©ficiaire attestant la dĂ©faillance du donneur d’ordre, copie de la facture dĂ©finitive, copie du
document de transport
.
b. Avantages pour les exportateurs :
i. Garantie contre le risque de non paiement
Aussi bien la banque émettrice que la banque confirmatrice sont irrévocablement tenues
d’honorer le paiement en faveur du bĂ©nĂ©ficiaire en cas de dĂ©faillance du donneur d’ordre, et sur
prĂ©sentation de documents conformes. Ainsi, l’exportateur peut, dĂšs la rĂ©ception de la stand-by
(confirmée le cas échéant), procéder à la préparation de la marchandise et à son expédition.
ii. Souplesse et simplicité
Dans la plupart des cas le bénéficiaire ne mettra pas en jeu la stand-by car il aura reçu le
paiement dans les conditions fixĂ©es avec l’acheteur donneur d’ordre. Les documents requis pour
la mise en jeu ne sont pas contraignants.
iii. Permet le financement
Le bénéficiaire de la stand-by pourra plus facilement financer ses exportations car, à la
base, elles sont causées et garanties.
iv. Permet les expéditions successives
La stand-by est particuliÚrement adaptée lorsque les acheteurs et les vendeurs
entretiennent des relations suivies donnant lieu à des expéditions réguliÚres ; la stand-by
couvrant l’ensemble du courant d’affaires, pour une durĂ©e dĂ©terminĂ©e, avec des tombĂ©es
partielles.
v. Gain de temps
‱ Le circuit documentaire est simplifiĂ©
‱ La marchandise voyage avant la mise en jeu Ă©ventuelle
‱ Important gain de temps surtout dans les relations entre les exportateurs marocains et les
acheteurs européens proches
vi. Coût réduit par rapport au crédit documentaire
Le bĂ©nĂ©ficiaire a gĂ©nĂ©ralement Ă  sa charge les frais et la commission d’engagement-
prorata temporis- de la banque notificatrice/confirmatrice.
DIA Management International : Les instruments et techniques de paiement
27
Bibliographie :
Moyens et techniques de paiement internationaux DIDIER-PIERRE MONOD 1999
Collection droit des affaires J.SLIMANI 2005
http://www.comprendrelespaiements.com/la-lettre-de-change-ou-traite-definition-et-
caracteristiques/
http://kevin.sebban.biz/action/fdownload/module/comArticle/id/36788/file/chapitre+5+le
s+instruments+de+paiement.pdf
http://www.auvergneinternational.fr/docs/ateliers/securiser_les_paiements_international-
RAI_2012.pdf
http://www.logistiqueconseil.org/Fiches/Transit/Mode-paiement.pdf
http://www.blog.saeeed.com/2011/02/financement-banques-contrats-internationaux/
DIA Management International : Les instruments et techniques de paiement
28
Sommaire
Introduction 1
Partie I : Les instruments de paiement 4
DĂ©finitions 4
Leur utilisation 4
Leur cadre légal 4
Le chĂšque: 4
1. DĂ©finition: 4
2. Avantages et inconvénients : 6
3. Sa législation 7
Le virement international: 7
1. DĂ©finition: 7
2. Sa mise en place 7
3. Avantages et inconvénients : 8
4. Le coût : 8
5. Le procédé SWIFT: 8
La lettre de change: 10
1. DĂ©finitions: 10
2. Avantages et inconvénients : 11
3. Le coût : 12
Le billet Ă  ordre : 12
1. DĂ©finition: 12
2. Avantages et inconvénients : 12
Partie II : Les techniques de paiement 13
A. Les techniques non documentaires de rĂšglement 13
1. L’encaissement direct 13
2. Le contre remboursement 15
DIA Management International : Les instruments et techniques de paiement
29
B. Les techniques documentaires de paiement 16
1. L’encaissement ou la remise documentaire 16
2. Le crédit documentaire 20
3. La lettre de crédit stand-by 25
Annexe 30
DIA Management International : Les instruments et techniques de paiement
30
Annexe
A.3 Les différents types de message SWIFT :
Le SWIFT représente plusieurs types de messages tel que :
MT 700/MT701 : Emission d’un crĂ©dit documentaire
MT 705 : PrĂ©avis d’émission d’un crĂ©dit documentaire
MT 707 : Modification d’un crĂ©dit documentaire
MT 710/MT711 : Notification d’un crĂ©dit documentaire par l’entremise d’une Banque tierce
MT 720/MT721 : Transfert d’un crĂ©dit documentaire
MT 730 : Accuse de réception
MT 732 : Avis de levée de réserves
MT 734 : Avis de refuse
MT 740 : Autorisation de remboursement
MT 742 : Demande de remboursement
MT 747 : Modification d’une autorisation de remboursement
MT 750 : Avis d’irrĂ©gularitĂ©s
MT 752 : Autorisation de paiement d’acceptation/de nĂ©gociation
MT 754 : Avis de paiement / d’acceptation/de nĂ©gociation
MT 756 : Avis de remboursement ou de paiement
MT 202 : banque à banque (crédit acheteur)
MT 103 : banque fournisseur (crédit fournisseur)

Mais conteĂșdo relacionado

Mais procurados

Les Incoterms 2000
Les Incoterms 2000Les Incoterms 2000
Les Incoterms 2000
Roque
 
Marche de change
Marche de changeMarche de change
Marche de change
Amine Siwane
 
Manuel cours
Manuel coursManuel cours
Manuel cours
Rabah HELAL
 
Contrat de-transport-maritime-international
Contrat de-transport-maritime-internationalContrat de-transport-maritime-international
Contrat de-transport-maritime-international
Rabah HELAL
 
Procédures douaniÚres
Procédures douaniÚresProcédures douaniÚres
Procédures douaniÚres
Marwoua Ben Salem
 
Finance Islamique En Tunisie Cas De La Banque Zitouna
Finance Islamique En Tunisie  Cas De La Banque ZitounaFinance Islamique En Tunisie  Cas De La Banque Zitouna
Finance Islamique En Tunisie Cas De La Banque Zitouna
mohamed araar
 
Droit penal des affaires resume pol (2)
Droit penal des affaires resume pol (2)Droit penal des affaires resume pol (2)
Droit penal des affaires resume pol (2)
jalal1991
 
Choisir les moyens de paiement Ă  l'international 1.0
Choisir les moyens de paiement Ă  l'international 1.0Choisir les moyens de paiement Ă  l'international 1.0
Choisir les moyens de paiement Ă  l'international 1.0
Pascal Kufel
 
3 gestion-de_la_tr_sorerie[1]
3  gestion-de_la_tr_sorerie[1]3  gestion-de_la_tr_sorerie[1]
3 gestion-de_la_tr_sorerie[1]
OULAAJEB YOUSSEF
 

Mais procurados (20)

Les incoterms 2010
Les incoterms 2010Les incoterms 2010
Les incoterms 2010
 
PFE-OPTIMISATION DE LA PERFORMANCE BANCAIRE SOUS CONTRAINTES DE BALE III
PFE-OPTIMISATION DE LA PERFORMANCE BANCAIRE SOUS CONTRAINTES DE BALE IIIPFE-OPTIMISATION DE LA PERFORMANCE BANCAIRE SOUS CONTRAINTES DE BALE III
PFE-OPTIMISATION DE LA PERFORMANCE BANCAIRE SOUS CONTRAINTES DE BALE III
 
Les Incoterms 2000
Les Incoterms 2000Les Incoterms 2000
Les Incoterms 2000
 
Transport maritime
Transport maritimeTransport maritime
Transport maritime
 
Marche de change
Marche de changeMarche de change
Marche de change
 
Manuel cours
Manuel coursManuel cours
Manuel cours
 
Contrat de-transport-maritime-international
Contrat de-transport-maritime-internationalContrat de-transport-maritime-international
Contrat de-transport-maritime-international
 
Procédures douaniÚres
Procédures douaniÚresProcédures douaniÚres
Procédures douaniÚres
 
Finance Islamique En Tunisie Cas De La Banque Zitouna
Finance Islamique En Tunisie  Cas De La Banque ZitounaFinance Islamique En Tunisie  Cas De La Banque Zitouna
Finance Islamique En Tunisie Cas De La Banque Zitouna
 
Droit penal des affaires resume pol (2)
Droit penal des affaires resume pol (2)Droit penal des affaires resume pol (2)
Droit penal des affaires resume pol (2)
 
Choisir les moyens de paiement Ă  l'international 1.0
Choisir les moyens de paiement Ă  l'international 1.0Choisir les moyens de paiement Ă  l'international 1.0
Choisir les moyens de paiement Ă  l'international 1.0
 
Les risques liés au transport aérien
Les risques liés au transport aérienLes risques liés au transport aérien
Les risques liés au transport aérien
 
La finance islamique
La finance islamiqueLa finance islamique
La finance islamique
 
les risques de transport international
les risques de transport internationalles risques de transport international
les risques de transport international
 
Les outils financiers et les outils de gestion des risques
Les outils financiers et les outils de gestion des risquesLes outils financiers et les outils de gestion des risques
Les outils financiers et les outils de gestion des risques
 
Soutenance gestion du risque credit
Soutenance gestion du risque creditSoutenance gestion du risque credit
Soutenance gestion du risque credit
 
Pfe les banque participative au Maroc
Pfe les banque participative au Maroc Pfe les banque participative au Maroc
Pfe les banque participative au Maroc
 
Le processus d'achat et approvisionnement
Le processus d'achat et approvisionnement Le processus d'achat et approvisionnement
Le processus d'achat et approvisionnement
 
Expose sur crédit documentaire
Expose sur crédit documentaireExpose sur crédit documentaire
Expose sur crédit documentaire
 
3 gestion-de_la_tr_sorerie[1]
3  gestion-de_la_tr_sorerie[1]3  gestion-de_la_tr_sorerie[1]
3 gestion-de_la_tr_sorerie[1]
 

Semelhante a les instruments et techniques de paiement

Techniques de commerce international
Techniques de commerce internationalTechniques de commerce international
Techniques de commerce international
Anne Stephan
 
Techniques du commerce internationale
Techniques du commerce internationaleTechniques du commerce internationale
Techniques du commerce internationale
Romain MĂ©lis
 
Les opérations de rÚglement
Les opérations de rÚglement  Les opérations de rÚglement
Les opérations de rÚglement
Hajar EL GUERI
 
Rapport wafa bank
Rapport wafa bankRapport wafa bank
Rapport wafa bank
Hamza Med
 
Rapport de stage Bmce3
Rapport de stage Bmce3Rapport de stage Bmce3
Rapport de stage Bmce3
Rapport de Stage
 
Crédits documentaires
Crédits documentairesCrédits documentaires
Crédits documentaires
Le-Monarque
 
Cautions et garanties
Cautions et garantiesCautions et garanties
Cautions et garanties
Fataltigers06
 

Semelhante a les instruments et techniques de paiement (20)

Les moyens de paiement
Les moyens de paiementLes moyens de paiement
Les moyens de paiement
 
M12 moyens de paiement
M12    moyens de paiementM12    moyens de paiement
M12 moyens de paiement
 
Techniques de commerce international
Techniques de commerce internationalTechniques de commerce international
Techniques de commerce international
 
Techniques du commerce internationale
Techniques du commerce internationaleTechniques du commerce internationale
Techniques du commerce internationale
 
Banque part-2j
Banque part-2jBanque part-2j
Banque part-2j
 
Les opérations de rÚglement
Les opérations de rÚglement  Les opérations de rÚglement
Les opérations de rÚglement
 
Le credoc. ali haddadou
Le credoc. ali haddadouLe credoc. ali haddadou
Le credoc. ali haddadou
 
Le financement court terme des TPE
Le financement court terme des TPELe financement court terme des TPE
Le financement court terme des TPE
 
Mini guide-pro-16
Mini guide-pro-16Mini guide-pro-16
Mini guide-pro-16
 
Icd2015 les moyens de paiement credit agricole
Icd2015 les moyens de paiement credit agricoleIcd2015 les moyens de paiement credit agricole
Icd2015 les moyens de paiement credit agricole
 
Rapport wafa bank
Rapport wafa bankRapport wafa bank
Rapport wafa bank
 
Glossaire de paiements e commerce
Glossaire de paiements e commerceGlossaire de paiements e commerce
Glossaire de paiements e commerce
 
Glossaire bancaire
Glossaire bancaireGlossaire bancaire
Glossaire bancaire
 
2.2 moyens de_financement
2.2 moyens de_financement2.2 moyens de_financement
2.2 moyens de_financement
 
Rapport de stage Bmce3
Rapport de stage Bmce3Rapport de stage Bmce3
Rapport de stage Bmce3
 
Crédits documentaires
Crédits documentairesCrédits documentaires
Crédits documentaires
 
Les moyens de paiement.
Les moyens de paiement.Les moyens de paiement.
Les moyens de paiement.
 
Engagement de credit
Engagement de creditEngagement de credit
Engagement de credit
 
Cautions et garanties
Cautions et garantiesCautions et garanties
Cautions et garanties
 
COURS DES TECHNIQUES BANCAIRES.pptx
COURS DES TECHNIQUES BANCAIRES.pptxCOURS DES TECHNIQUES BANCAIRES.pptx
COURS DES TECHNIQUES BANCAIRES.pptx
 

les instruments et techniques de paiement

  • 1. DIA Management International : Les instruments et techniques de paiement 1 Introduction Le risque de non paiement fait partie des risque encouru dans toute transaction commerciale. Ce risque prend encore plus d’ampleur dans le cadre du commerce Ă  l’export, qui en plus de risque d’insolvabilitĂ© du client et celui de la dĂ©faillance Ă©ventuelle de la banque de l’acheteur expose l’exportateur aux diffĂ©rents risques pays liĂ©s au climat Ă©conomique et politique du pays importateur parfois incertain. En fonction de la taille de l’entreprise exportatrice et du montant du chiffre d’affaire, et outre les solutions d’assurances et d’affacturage inadaptĂ©s en deçà d’un certain chiffre d’affaires, plusieurs modes de rĂšglement Ă  l’international combinant instruments et technique de paiement et prĂ©sentant des niveaux diffĂ©rents de contrainte et de fiabilitĂ© s’offrent Ă  l’exportateur qui afin de procĂ©der au choix judicieux du type de rĂšglement doit arbitrer entre la sĂ©curitĂ© apportĂ© par le mode de paiement , sa simplicitĂ© d’utilisation et sa rapiditĂ© d’exĂ©cution en se basant notamment sur la qualitĂ© des relations qui le lie Ă  son partenaire Ă©tranger du rapport de force existant , des dispositions rĂ©glementaires instaurer par le pays de l’acheteur( rĂ©glementation relative au chĂšque notamment la facilitĂ© de faire opposition, lettre de change
) ,des traditions rĂ©gionales (notamment les retards de paiement) et des contraintes financiĂšres. L’objet de notre exposĂ© est de mettre l’accent sur la nĂ©cessitĂ© pour l’exportateur de maitriser les diffĂ©rents instruments et techniques de paiement qui lui sont offerts, nĂ©anmoins concernant les transactions dont le chiffre d’affaire dĂ©passe un certain seuil d’importance l’exportateur peut recourir Ă  l’affacturage qui en plus d’ĂȘtre un moyen de prĂ©financement Ă  courte terme constitue un moyen efficace de recouvrer ses crĂ©ances. L’affacturage ou Le factoring est un acte au terme duquel une sociĂ©tĂ© spĂ©cialisĂ©e appelĂ©e “factor” devient subrogĂ©e au droit de son client appelĂ© “adhĂ©rent” en payant ferme Ă  ce dernier le montant intĂ©gral d’une facture Ă  Ă©chĂ©ance fixe, rĂ©sultant d’un contrat et en prenant Ă  sa charge, moyennant une rĂ©munĂ©ration, les risques de non-remboursement. C’est une opĂ©ration par laquelle un exportateur “adhĂ©rent” cĂšde ses crĂ©ances, dĂ©tenues sur des acheteurs Ă©trangers, Ă  une sociĂ©tĂ© d’affacturage “factor”, contre le paiement d’une commission. Selon cette formule, le factor rĂšgle l’adhĂ©rent du montant des crĂ©ances diminuĂ© des frais et commissions puis se charge du recouvrement de ces crĂ©ances en assumant le risque de non- paiement. Cette technique prĂ©sente aux exportateurs les avantages suivants:
  • 2. DIA Management International : Les instruments et techniques de paiement 2 Le financement immĂ©diat des factures Ă  hauteur de100 % et Ă  des coĂ»ts connus Ă  l’avance. Le recouvrement de leurs crĂ©ances et la gestion de leurs comptes clients; L’allĂ©gement de leur bilan par la cession du poste clients ; La garantie Ă  100% contre le risque de non-paiement et le risque de change. NĂ©anmoins: le coĂ»t de cette opĂ©ration est relativement Ă©levĂ© ; L’exportateur peut subir un prĂ©judice commercial car en cas de retard de paiement par l’importateur, la prĂ©occupation du factor risque d’ĂȘtre moins diplomatique envers le client. L’affacturage Ă©tant rĂ©servĂ© aux entreprises exportatrices d’une certaine taille le commun des exportateurs qui ne peut se le permettre doit maitriser les diffĂ©rents modes de paiement spĂ©cifiques au commerce international. Avant de parler de technique de paiement internationale il convient de distinguer instrument de paiement et technique de paiement. En termes simples, un instrument de paiement a pour finalitĂ© le transfert des fonds du payeur vers le bĂ©nĂ©ficiĂšre ; soit le dĂ©bit du compte du payeur et le crĂ©dit du compte du bĂ©nĂ©ficiaire. Il peut s’agir du virement, chĂšque lettre de change billet Ă  ordre assortis des diffĂ©rents garanties bancaires (certification d’un cheque, aval d’une lettre de change
) La technique de paiement quant Ă  elle a pour but de s’assurer que toutes les conditions sont rĂ©unies pour que le paiement soit effectuĂ©. On parle aussi de technique de sĂ©curitĂ© de paiement. L’objectif premier d’une technique de paiement est d’éviter le non paiement (il peut s’agir remiser doc crĂ©doc, en tant que technique classique, ainsi que la LCSB qui constitue une alternative intĂ©ressante au crĂ©doc couteux et difficile Ă  mettre en Ɠuvre).l’objectif d’une technique de paiement est justement de sĂ©curiser le paiement. La technique de paiement englobe l’instrument de paiement comme on peut le voir dans le schĂ©ma ci-dessous. Le choix de la technique de paiement dĂ©pend du client et du pays concernĂ© comme cela a Ă©tĂ© signalĂ© plus haut mais il faut insister sur le choix de l’instrument de paiement dans le cadre de la technique de paiement car une mauvaise corrĂ©lation entre les deux peut faire perdre la sĂ©curitĂ© au paiement. La remise doc peut trĂšs bien ĂȘtre utilisĂ©e avec un virement, un chĂšque ou une traite comme instrument de paiement avec des niveaux de sĂ©curitĂ© diffĂ©rents. Afin de pouvoir Ă©valuer les diffĂ©rents moyens de paiement quant Ă  leur sĂ©curitĂ© leur rapiditĂ©, leur facilitĂ© d’utilisation et la protection qu’ils procurent Ă  l’exportateur, on traitera dans une premiĂšre partie des instrument de paiement proprement dits pour dĂ©tailler dans un seconde partie les technique paiement disponible Ă  l’international.
  • 3. DIA Management International : Les instruments et techniques de paiement 3
  • 4. DIA Management International : Les instruments et techniques de paiement 4 Partie I : Les instruments de paiement DĂ©finitions1 On distingue sous ce titre, le vĂ©hicule monĂ©taire qui annule une dette il s’agit soit de monnaie divisionnaire (piĂšce de monnaie) ou fiduciaire (billets de banque) ou de monnaie scripturale (cheque, lettre de change, virement, jeux d’écriture). Les techniques de paiement expliquĂ©es plus loin sont consacrĂ©es aux mĂ©thodes utilisĂ©es pour rapatrier le moyen convenu dans le contrat. Leur utilisation La monnaie divisionnaire ou fiduciaire est utilisĂ©e pour des montants limites. La loi interne de nombreux pays oblige le commerçant Ă  encaisser le montant de sa vente par cheque a partir d’une certaine somme dans le but de limiter la fraude fiscale et l’évasion des capitaux. Leur cadre lĂ©gal Chaque pays a sa propre rĂ©glementation. Au Maroc les moyens de paiement sont rĂ©glementĂ©s par les dispositions du code de commerce. Au niveau international par, La convention de GenĂšve (1930) portant loi uniforme a tente d’harmoniser la rĂ©glementation de la lettre de change, et la convention internationale sur le cheque de GenĂšve de 19 mars 1931. Le chĂšque: 1. DĂ©finition: Le chĂšque est un titre de paiement par lequel le titulaire d'un compte donne ordre au banquier de payer Ă  un bĂ©nĂ©ficiaire un montant dĂ©terminĂ© Ă  prĂ©lever sur les fonds ou sur les crĂ©dits du titulaire pour effectuer une transaction. Deux types de chĂšques existent : le chĂšque d'entreprise (ou chĂšque de sociĂ©tĂ©) et le chĂšque de banque. Leur diffĂ©rence tient dans le fait que l'un n'offre pas de garantie sĂ»re contre le risque de non-paiement, et l'autre couvre ce risque. Dans certains cas, le chĂšque sera portĂ© en compte « sauf bonne fin », Ă  savoir que si le chĂšque n'est pas payĂ©, le compte du bĂ©nĂ©ficiaire sera dĂ©bitĂ© automatiquement du montant reçu. 1 DIDIER-PIERRE MONOD Moyens et techniques de paiement internationaux
  • 5. DIA Management International : Les instruments et techniques de paiement 5 a. Le chĂšque d'entreprise : Le chĂšque d'entreprise n'offre aucune garantie Ă  l'exportateur, la provision sur le compte de l'importateur pouvant ĂȘtre insuffisante ou inexistante au moment oĂč le chĂšque sera prĂ©sentĂ© par l'exportateur Ă  son Ă©tablissement bancaire. De maniĂšre gĂ©nĂ©rale, les banques qui reçoivent ce type de chĂšque ne le rĂšglent qu'aprĂšs avoir reçu les fonds de la banque de l'importateur. Cet inconvĂ©nient peut ĂȘtre levĂ© par l'apposition d'un visa ou mieux encore, par la certification du chĂšque: - le visa atteste que la provision existe au moment oĂč le chĂšque est Ă©mis par l'acheteur. Cette provision n'est cependant pas bloquĂ©e. La garantie offerte n'est donc pas totale mais momentanĂ©e ; - la certification, quant Ă  elle, atteste que la provision existe et qu'elle est bloquĂ©e au profit du vendeur pendant la durĂ©e lĂ©gale de prĂ©sentation2 du chĂšque. Le vendeur dispose dans ce cas d'une sĂ©curitĂ©. Comme le chĂšque de banque, le chĂšque certifiĂ© prĂ©sente une rĂ©elle garantie pour son bĂ©nĂ©ficiaire, mais pendant une durĂ©e beaucoup plus courte (20 jours seulement). Le compte du client est certes dĂ©bitĂ© le jour oĂč la banque appose sa certification sur le chĂšque, mais si celui-ci n’est prĂ©sentĂ© pas Ă  l’encaissement dans ce dĂ©lai de 20 jours, il devient un chĂšque barrĂ© ordinaire dont l’absence de provision ne peut plus engager la responsabilitĂ© de l’établissement certificateur. b. ChĂšque avalisĂ© Un chĂšque avalisĂ© est un chĂšque pour lequel le montant indiquĂ© est garanti par un tiers. Ce dernier peut ĂȘtre une personne physique ou une personne morale (entreprise, Ă©tablissement bancaire,...). Un chĂšque avalisĂ© doit respecter des critĂšres de formes avec le nom du garant ainsi que sa signature avec la mention bon pour aval. c. Le chĂšque de banque : Le chĂšque de banque est un chĂšque tirĂ© par une banque sur ses propres caisses ou sur une autre banque. Il offre donc une garantie contre le risque commercial. Il ne protĂšge cependant pas du risque bancaire (la banque doit ĂȘtre solvable). 2 20 jours de son Ă©mission au Maroc et 60 jours lorsqu’il est Ă©mis hors le Maroc et payable au Maroc (art 268du code de commerce).
  • 6. DIA Management International : Les instruments et techniques de paiement 6 d. Le chĂšque « sauf bonne fin » : Par cette technique, l'exportateur dispose dĂšs prĂ©sentation du chĂšque au guichet de sa banque du montant de celui-ci sur son compte, mais sous rĂ©serve de bonne fin. Si le chĂšque reste impayĂ© par le dĂ©biteur, la banque rĂ©cupĂšrera le montant versĂ© sur le compte de l'exportateur 2. Avantages et inconvĂ©nients : Le chĂšque est un instrument relativement peu utilisĂ© dans les transactions commerciales internationales. En effet, le chĂšque se caractĂ©rise, malgrĂ© sa simplicitĂ© d'utilisation, par de nombreux inconvĂ©nients : - l'Ă©mission du chĂšque est laissĂ©e Ă  l'initiative de l'acheteur ; - le temps d'encaissement est plus ou moins long. Le chĂšque, une fois Ă©mis, est adressĂ© Ă  l'exportateur, qui le remet Ă  sa banque pour que celle-ci le prĂ©sente Ă  la banque de l'importateur pour paiement ; - si le chĂšque est libellĂ© en devises, l'exportateur est exposĂ© au risque de change ; - le statut juridique du chĂšque et la possibilitĂ© de faire opposition varient fortement d'un pays Ă  l'autre. Ainsi, un importateur peut effectuer une opposition sur le chĂšque qu'il a prĂ©cĂ©demment Ă©mis ; - le chĂšque peut ĂȘtre volĂ©, perdu, voire falsifiĂ© ; - la rĂ©glementation des changes peut limiter l'usage des chĂšques en commerce international - le chĂšque d'entreprise ne protĂšge pas l'exportateur du risque d'impayĂ©. - Les recours concernant les chĂšques sans provision sont parfois difficiles, les poursuites pĂ©nales varient d’un pays Ă  l’autre. L'utilisation des chĂšques suppose donc un degrĂ© Ă©levĂ© de confiance entre l'exportateur et son client Ă©tranger, gĂ©nĂ©ralement pour de petits montants. Le chĂšque certifiĂ© ou le chĂšque de banque peut ĂȘtre une solution pour sĂ©curiser le paiement. Le chĂšque prĂ©sente nĂ©anmoins les avantages suivants : - il est trĂšs rĂ©pandu et peu coĂ»teux ; - il peut ĂȘtre transmis par voie d’endos c’est -Ă  -dire que le bĂ©nĂ©ficiaire d’un chĂšque peut le remettre a un de ses crĂ©anciers pour acquitter sa dette. - le risque d'impayĂ© peut ĂȘtre Ă©vitĂ© par l'exportateur en exigeant un chĂšque de banque ou un chĂšque certifiĂ© ; par le mĂ©canisme « sauf bonne fin », le chĂšque peut constituer un moyen de financement. L'exportateur sera crĂ©ditĂ© de sa crĂ©ance dĂšs rĂ©ception du chĂšque, sans attendre que sa banque soit effectivement payĂ©e par la banque de l'importateur.
  • 7. DIA Management International : Les instruments et techniques de paiement 7 3. Sa lĂ©gislation Le droit international concernant le cheque tire sa source de la convention de Geneve du 19 mars 1931 actualisĂ©e plusieurs fois. Au Maroc le chĂšque est rĂ©glementĂ© par du code de commerce (de l’art 239 Ă  l’art 328). - La provision : la provision d’argent doit ĂȘtre suffisante et correspondre au montant du paiement le jour de l’émission du cheque (art 316 CCM) - L’opposition au paiement : Il n'est admis d'opposition au paiement du chĂšque qu'en cas de perte, de vol, d'utilisation frauduleuse ou de falsification du chĂšque, de redressement ou de liquidation judiciaire du porteur (art 273 CCM). Le virement international: 1. DĂ©finition: Le virement bancaire international est le transfert d'un compte Ă  un autre, opĂ©rĂ© par une banque sur ordre du dĂ©biteur (l'importateur), au profit du crĂ©ancier (l'exportateur). L'ordre peut ĂȘtre libellĂ© en monnaie nationale ou en devises Ă©trangĂšres. Le mode de transmission le plus courant est le virement par Swift : (Society For Worldwide Interbank Financial Telecommunication). Ce systĂšme est basĂ© sur l'utilisation d'un rĂ©seau tĂ©lĂ©matique entre banques adhĂ©rentes. 2. Sa mise en place Il est facile de virer des fonds a l’étranger, il suffit de passer un ordre d’exĂ©cution a sa banque pour cela un minimum de renseignements est nĂ©cessaire. Les banques ont gĂ©nĂ©ralement des imprimes rĂ©serves a cet usage. ils comportent les mentions tel que le N° du compte qui sera Ă  dĂ©biter ; La somme ; La monnaie ; La mĂ©thode de transfert ; Son adresse. Pour effectuer un virement il faut fournir une domiciliation bancaire qui Ă©quivaut Ă  donner les coordonnĂ©es prĂ©cise de son compte et de l’établissement bancaire de ce dernier. Le RIB contient les coordonnĂ©es nĂ©cessaires, il est surtout utilisĂ© dans le cadre de paiements nationaux. Pour l’international c’est l’IBAN (International Bank Account Number), c’est une domiciliation internationale ou une norme qui va spĂ©cifier les numĂ©ros du compte bancaire du bĂ©nĂ©ficiaire. Elle identifie de maniĂšre unique un compte bancaire (quelque soit l’endroit ou il est tenu). Le BIC (Bank Identifier Code) fonctionne sous le mĂȘme principe que l’IBAN mais il est utilisĂ© pour le virement SWIFT
  • 8. DIA Management International : Les instruments et techniques de paiement 8 3. Avantages et inconvĂ©nients : Plusieurs avantages peuvent ĂȘtre Ă©noncĂ©s au bĂ©nĂ©fice du virement : - la sĂ©curitĂ© des transferts est assurĂ©e grĂące Ă  des procĂ©dures de contrĂŽle trĂšs sophistiquĂ©es; - le virement est rapide et ne coĂ»te pas cher ; - son utilisation est trĂšs facile; - le systĂšme fonctionne en continu et assure une bonne traçabilitĂ© de l'opĂ©ration. En termes d'inconvĂ©nients, nous retiendrons que : - le virement international ne constitue pas une garantie de paiement, sauf s'il est effectuĂ© avant l'expĂ©dition de la marchandise (prĂ©paiement) dans ce cas oĂč le paiement Ă  l’avance est convenu par virement, la marchandise ne doit ĂȘtre expĂ©dier qu’aprĂšs avoir reçu de la banque de l’acheteur un fax ou un document Ă©lectronique confirmant que le virement a bien Ă©tĂ© effectuĂ© ou pour certain pays difficile, que lorsque le compte est crĂ©ditĂ© ; - l'initiative de l'ordre de virement est laissĂ©e Ă  l'importateur ; - il ne protĂšge pas l'entreprise contre le risque de change dans le cas d'un virement en devises. Etant donnĂ© sa facilitĂ© d'utilisation, le virement est l'instrument de paiement international le plus utilisĂ©. 4. Le coĂ»t : Les frais et commissions relatifs au virement international se subdivisent en deux parties. La premiĂšre concerne les frais au profit de la banque qui Ă©met le virement. Ils seront le plus souvent Ă  charge de l'importateur. La deuxiĂšme est rĂ©clamĂ©e par le banquier qui rĂ©ceptionne le paiement. Cette deuxiĂšme partie est supportĂ©e par l'importateur ou par l'exportateur, selon les arrangements pris entre eux et la notification faite Ă  la banque qui enverra les fonds. Les coĂ»ts se composent principalement d'une commission de change et d'une commission d'encaissement. Ces deux commissions sont caractĂ©risĂ©es par un tarif dĂ©gressif, variant en fonction des pays. A cela, il faut ajouter les frais de transmission par SWIFT (si l'entreprise y recourt) qui varient selon la banque, le pays de destination et en fonction de la rapiditĂ© demandĂ©e (ordre normal ou ordre urgent). 5. Le procĂ©dĂ© SWIFT: Il existe plusieurs types de virements, dont le virement SWIFT (Society For Worldwide
  • 9. DIA Management International : Les instruments et techniques de paiement 9 Interbank Financial TĂ©lĂ©communication). Ce systĂšme permet des Ă©changes privĂ©s de messages tĂ©lĂ©matiques entre banques adhĂ©rentes avec rapiditĂ© Ă  condition que la banque qui envoie les fonds et celle qui les reçoit soient membre du rĂ©seau SWIFT. Avantages du SWIFT : - La SĂ©curitĂ© : Les moyens de traitement de l’information qui interviennent aux diffĂ©rents niveaux du rĂ©seau sont Ă©quipes de programmes sophistiques de dĂ©tection des erreurs. Les messages Ă©changĂ©s entre les concentrateurs et les centres de traitements sont cryptes par ordinateurs, le rĂ©seau est ainsi protĂ©gĂ© contre les Ă©coutes pirates. Une clĂ© permet de vĂ©rifier l’identitĂ© de l’émetteur du message. La normalisation des messages supprime les risques non nĂ©gociables de mauvaise comprĂ©hension - La continuitĂ© du service et la disponibilitĂ© du rĂ©seau 24h/24h 7j/7j. - La rapiditĂ© : le dĂ©lai de transmission ne dure que quelques secondes d’un bout Ă  l’autre du monde. - L’archivage des messages permettant l’historisation informatique avec consultation automatique sur plusieurs mois - Cout rĂ©duit. Mais il existe un inconvĂ©nient du procĂšde SWIFT, c’est les non dĂ©livrance d’aucun accuse de rĂ©ception, ceci implique que le contrĂŽle de la bonne transmission ne peut se faire qu’a travers le contrĂŽle de l’opĂ©ration elle-mĂȘme. SchĂ©ma N° 02 : Le mĂ©canisme du virement SWIFT Note : La lecture de ce schĂ©ma se fait le plus facilement en suivant la numĂ©rotation dont l'ordre correspond Ă  l'Ă©volution des opĂ©rations. La numĂ©rotation correspond aux actions suivantes :
  • 10. DIA Management International : Les instruments et techniques de paiement 10 1. la banque de l'exportateur communique le numĂ©ro IBAN et le code SWIFT (BIC) Ă  ce dernier; 2. l'exportateur communique son numĂ©ro de compte IBAN et le code SWIFT (BIC) Ă  son acheteur; 3. l'acheteur transmet son ordre de paiement Ă  sa banque, dans lequel sont mentionnĂ©s l'IBAN de l'exportateur et le code SWIFT; 4. la banque de l'acheteur Ă©tranger identifie rapidement et sans erreur le compte en banque de l'exportateur, grĂące Ă  l'IBAN et effectue le paiement rapidement suivant un processus « straight- through» La lettre de change: 1. DĂ©finitions: La lettre de change (appelĂ©e Ă©galement traite) est un effet de commerce transmissible par lequel l'exportateur (le tireur) donne l'ordre Ă  l'importateur (le tirĂ©) ou Ă  son reprĂ©sentant (son banquier) de payer soit Ă  lui-mĂȘme, soit Ă  un tiers (bĂ©nĂ©ficiaire), une certaine somme, Ă  vue ou Ă  une date dĂ©terminĂ©e. C’est un titre constatant l’obligation pour une personne de payer une somme indiquĂ©e a une date fixĂ©e lorsqu’elle est acceptĂ©e3 (art176 CCM) par le tirĂ© elle devient reconnaissance de dette. L'exportateur expĂ©die la traite Ă  l'importateur, gĂ©nĂ©ralement en mĂȘme temps que la facture, pour que celui-ci la lui retourne acceptĂ©e, c'est-Ă -dire signĂ©e. La lettre de change matĂ©rialise une crĂ©ance et permet d'accorder un dĂ©lai de paiement. Il permet Ă  l’exportateur de mobiliser ce crĂ©dit auprĂšs de la banque en lui demandant l'escompte de cette traite. Le titulaire d'une traite peut Ă©galement la conserver et l'encaisser Ă  l'Ă©chĂ©ance ou encore la remettre en rĂšglement Ă  un crĂ©ancier par voie d'endossement. De ce fait, elle est assez frĂ©quemment utilisĂ©e dans les Ă©changes internationaux. L'aval4 d'un banquier de premier ordre assure le paiement Ă  l'Ă©chĂ©ance. Il s'agit d'un engagement par lequel un tiers (banque) ou un signataire de la lettre de change se porte garant en vertu de la lettre de change. L'aval peut ĂȘtre donnĂ© pour le montant total de la lettre de change ou pour une partie seulement. Sur base de ce mĂ©canisme, il est recommandĂ© de demander Ă  l'acheteur dĂšs la signature du contrat une promesse d'aval Ă©manant de sa banque. 3 Article 176 : L’acceptation est Ă©crite sur la lettre de change. Elle est exprimĂ©e par le mot acceptĂ© ou tout autre mot Ă©quivalent; elle est signĂ©e du tirĂ©. La simple signature du tirĂ© apposĂ©e au recto de la lettre vaut acceptation 4Article 180 : Le paiement d'une lettre de change peut ĂȘtre garanti pour tout ou partie de son montant par un aval. Cette garantie est fournie par un tiers ou mĂȘme par un signataire de la lettre.
  • 11. DIA Management International : Les instruments et techniques de paiement 11 L’échĂ©ance : en vertu de l’article 181 du CCM Une lettre de change peut ĂȘtre tirĂ©e: - Ă  vue; c-Ă -d dĂ©s sa prĂ©sentation au paiement - Ă  un certain dĂ©lai de vue; - Ă  un certain dĂ©lai de date; - Ă  jour fixe. Les lettres de change, soit Ă  d'autres Ă©chĂ©ances soit Ă  Ă©chĂ©ances successives, sont nulles. La lettre de change Ă  vue est payable Ă  sa prĂ©sentation. Elle doit ĂȘtre prĂ©sentĂ©e au paiement dans le dĂ©lai d un an Ă  partir de sa date. Le tireur peut abrĂ©ger ce dĂ©lai ou en stipuler un plus long. Ces dĂ©lais peuvent ĂȘtre abrĂ©gĂ©s par les endosseurs (art 182). 2. Avantages et inconvĂ©nients : La lettre de change dispose de nombreux avantages qui en font un instrument de paiement assez frĂ©quemment utilisĂ© en commerce international, notamment dans le cadre du crĂ©dit documentaire : Il matĂ©rialise une crĂ©ance qui peut ĂȘtre nĂ©gociĂ©e (escomptĂ©e) auprĂšs d'une banque l'exportateur, qui peut ĂȘtre assurĂ© du paiement de sa crĂ©ance en demandant l'aval de la banque de l'importateur (il n'est cependant pas protĂ©gĂ© du risque bancaire dans ce cas). Cette garantie bancaire n'est Ă©videmment pas donnĂ©e automatiquement et gratuitement; ĂȘtre transmise par endossement pour rĂ©gler une dette ; - la lettre de change est Ă©mise Ă  l'initiative du vendeur et non de l'acheteur, ce qui est toujours plus intĂ©ressant pour ce premier; - la lettre de change peut circuler entre les mains de plusieurs bĂ©nĂ©ficiaires successifs par le mĂ©canisme de l’endossement. - la traite dĂ©termine prĂ©cisĂ©ment la date de paiement. La lettre de change prĂ©sente nĂ©anmoins les inconvĂ©nients suivants : - elle ne supprime pas les risques d'impayĂ©s (sauf si elle bĂ©nĂ©ficie de l'aval d'une banque), de perte et de vol ; - son recouvrement peut ĂȘtre long car elle est soumise Ă  l'acceptation de l'importateur, transmise par voie postale et fait intervenir plusieurs Ă©tablissements financiers; - certains pays ne l'utilisent quasiment pas (Royaume-Uni, Scandinavie, USA, ...) - l'Ă©mission d'une traite peut ĂȘtre accompagnĂ©e dans certains pays de mesures lĂ©gales particuliĂšres (prix, langue, ...). Il convient donc de se renseigner Ă  ce sujet avant de l'utiliser.
  • 12. DIA Management International : Les instruments et techniques de paiement 12 Il est Ă©galement important de noter que la lettre de change n'a pas la mĂȘme valeur contraignante dans tous les Etats. Si elle est comparable Ă  une reconnaissance de dettes dans certains pays, elle n'a par exemple aucun effet obligatoire en Allemagne. 3. Le coĂ»t : La lettre de change coĂ»te plus chĂšre que le chĂšque, car elle doit gĂ©nĂ©ralement ĂȘtre prĂ©sentĂ©e deux fois (pour acceptation et pour paiement, et parfois une troisiĂšme fois pour aval). Des frais de virement sont Ă©galement imputĂ©s au moment de l'encaissement. Le billet Ă  ordre : 1. DĂ©finition: Le billet Ă  ordre est un effet de commerce Ă©mis Ă  l'initiative de l'acheteur (le souscripteur), par lequel celui-ci promet le paiement d'une certaine somme, Ă  vue ou Ă  une certaine date, Ă  son crĂ©ancier, c'est-Ă -dire le vendeur (le bĂ©nĂ©ficiaire). Le rĂšglement « Ă  vue » se fera sur prĂ©sentation du billet Ă  ordre Ă  la banque qui y est indiquĂ©e. Il contient : - La clause Ă  ordre - La promesse pure et simple de payer une somme dĂ©terminĂ©e - L’indication de l’échĂ©ance - Le lieu ou le paiement doit s’effectuer - Le nom de celui auquel le paiement doit ĂȘtre fait - La date et le lieu ou le billet est souscrit - La signature du souscripteur. 2. Avantages et inconvĂ©nients : Le billet Ă  ordre ressemble Ă  s'y mĂ©prendre Ă  la lettre de change. Il a quasiment les mĂȘmes avantages et inconvĂ©nients que cette derniĂšre (il peut ĂȘtre avalisĂ© par une banque, endossĂ©, nĂ©gociĂ©, ...) si ce n'est sur un point essentiel, Ă  savoir qu'il est Ă©mis Ă  l'initiative de l'acheteur et non Ă  l'initiative du vendeur. Au vu de cette caractĂ©ristique, il est trĂšs rarement utilisĂ© en commerce international (il est mĂȘme fortement dĂ©conseillĂ© !). Il permet en effet Ă  l'importateur d'influencer la date d'expĂ©dition des marchandises, celle-ci Ă©tant souvent conditionnĂ©e Ă  l'Ă©tablissement du paiement
  • 13. DIA Management International : Les instruments et techniques de paiement 13 Partie II : Les techniques de paiement A. Les techniques non documentaires de rĂšglement Les techniques non documentaires regroupent l’encaissement direct et le contre- remboursement dont les modalitĂ©s diffĂšrent et qu’un exportateur a l’obligation d’assimiler. 1. L’encaissement direct Nous dĂ©signons sous l’expression « encaissement direct » les opĂ©rations d’encaissement dans lesquelles le paiement du vendeur n'est pas conditionnĂ©e par la remise en banque de documents destinĂ©s Ă  prouver qu’il a rempli c'est obligations. Le rĂšglement Ă©tant effectuĂ© sur l'initiative de l'acheteur cette technique de paiement ne peut ĂȘtre utilisĂ©e contre partenaires qui se connaissent de longue date oĂč entre lesquels le rapport de force est fortement dĂ©sĂ©quilibrĂ© .Il existe plusieurs types d’encaissement direct : a. L’encaissement simple : Il s’agit d’un encaissement de documents financiers ( le plus souvent une traite ) par la banque du vendeur .Dans ce cas ,la rĂ©alisation du contrat commercial donne lieu premiĂšrement Ă  l’expĂ©dition de la marchandise et des documents qui la reprĂ©sente par l’exportateur ,directement Ă  l’adresse de l’importateur, tout en tirant une traite Ă  vu sur lui qu’il remet Ă  son banquier pour encaissement . En second lieu intervient le rĂšglement d’ordre de l’acheteur en faveur du vendeur. Ce rĂšglement doit ĂȘtre effectuĂ© dans la devise (selon la rĂ©glementation des changes : dirhams convertibles ou monnaie Ă©trangĂšre acceptĂ©e dans le marchĂ© des changes au Maroc) convenue entre les contractants, selon trois procĂ©dures possibles : a) Ă©mission d’un chĂšque par l’acheteur Ă  l’ordre du vendeur ; b) Ă©mission d’un chĂšque par la banque de l’acheteur Ă  l’ordre du vendeur ; c) virement bancaire reprĂ©sentatif d’un ordre donnĂ© par un acheteur Ă©tranger Ă  son banquier de dĂ©biter son compte d’une certaine somme pour crĂ©diter celui du vendeur. Il peut ĂȘtre transmis par courrier tĂ©lex ou encore par un rĂ©seau de tĂ©lĂ©communications privĂ©es gĂ©rĂ©es par ordinateur : le virement SWIFT (society for worldwide interbank financial telecommunications) appuyĂ© sur l’EDI (Ă©change de donnĂ©es informatisĂ©es). Plus de 198 pays et 7400 utilisateurs sont connectĂ©s Ă  ce rĂ©seau privĂ©.
  • 14. DIA Management International : Les instruments et techniques de paiement 14 La mise en Ɠuvre d’une telle technique de paiement implique : ‱ pour l’exportateur, d’assumer la totalitĂ© du risque inhĂ©rent Ă  la prĂ©paration de la marchandise, Ă  son expĂ©dition et Ă  l’attente du rĂšglement dont l’initiative est laissĂ©e Ă  l’acheteur ; ‱ pour l’importateur, de prendre possession de la marchandise et d’en effectuer le paiement Ă  sa convenance. En matiĂšre de risques, il n’en prend aucun. Quant aux banques intervenant dans le circuit financier, leur seul rĂŽle consiste Ă  exĂ©cuter les instructions de paiement de l’importateur donneur d’ordre, dans le respect des pratiques des rĂšglements internationaux. Tenant compte de l’importance des risques que court l’exportateur, ce mode de rĂšglement ne peut convenir que lorsqu’il existe entre les parties une longue tradition commerciale, appuyĂ©e par une confiance mutuelle ne prĂȘtant pas Ă  Ă©quivoque. Il est donc lĂ©gitime ,lorsque ces conditions ne s’offrent pas Ă  l’exportateur ,que celui-ci essaye de limiter ses risques en recourant Ă  un autre mode de rĂšglement qui lui permette tout au moins de conserver le contrĂŽle de la marchandise ,ou d’avoir un recours cambiaire .C’est le cas de la remise ou encaissement documentaire. b. Le paiement Ă  la commande Un paiement Ă  la commande correspond Ă  un paiement anticipĂ©. Ce mode de paiement suppose de la part de l’acheteur une confiance absolue Ă  l’égard de l’exportateur puisqu’il paye une marchandise qu’il n’a pas encore reçue et dont l’existence n’est pas certaine. Pour l’exportateur, il s’agit de la technique de paiement la plus simple et la plus sĂ»re, nĂ©anmoins commercialement elle est dĂ©conseillĂ©e et des plus difficiles Ă  faire accepter par Phase 1 ExpĂ©dition de la marchandise Phase 2 : Envoi direct des documents IMPORTATEUR EXPORTATEUR Phase 3 : RĂšglement
  • 15. DIA Management International : Les instruments et techniques de paiement 15 l’acheteur. Elle s’opĂšre entiĂšrement au dĂ©triment des intĂ©rĂȘts de l’importateur qui supporte tout le poids financier de l’opĂ©ration. De surcroĂźt, elle est souvent traduite par ce dernier comme un sentiment de mĂ©fiance de l’exportateur Ă  son Ă©gard. L’exportateur doit nĂ©anmoins se montrer vigilant et ne pas estimer que grĂące Ă  cette technique de paiement, il est Ă  l’abri de tous risques, car la rĂ©glementation des changes de nombreux pays interdit ce type de contrat. En effet, pour ces pays, les fonds ne peuvent ĂȘtre transfĂ©rĂ©s Ă  l’étranger qu’aprĂšs avoir prouvĂ© que les marchandises qu’ils couvrent ont bien Ă©tĂ© expĂ©diĂ©es Ă  destination du pays. Pour d’autres pays le transfert des fonds ne peut avoir lieu qu’aprĂšs dĂ©douanement des marchandises Ă  destination. Il y a lieu de signaler que l’importateur peut amoindrir le risque inhĂ©rent Ă  ce genre de contrat en exigeant de l’exportateur , en contre partie de son versement , une garantie bancaire de remboursement au terme de laquelle une banque s’engage Ă  le rembourser si les conditions d’appel Ă  la garantie sont remplies ( exemple : non-conformitĂ© des marchandises expĂ©diĂ©es ) 2. Le contre remboursement a. DĂ©finition : Cette technique donne au transporteur final de la marchandise un mandat d’intermĂ©diaire financier. Le transporteur ne livrera la marchandise Ă  l’importateur que contre son paiement. Le transporteur se chargera donc de l’encaissement du prix et de son rapatriement pour le compte du vendeur, moyennant rĂ©munĂ©ration. Cette technique s’utilise pour des opĂ©rations de faibles montants. Le rĂšglement peut s’effectuer au comptant, par chĂšque ou par acceptation de lettre de change. 1 expĂ©dition 3 livraison SchĂ©ma N°4 : le mĂ©canisme du contre remboursement Notons que le contre remboursement est juridiquement distinct du contrat de transport. Transporteurs ou transitaires Client Ă©trangerExportateur 4 Paiements
  • 16. DIA Management International : Les instruments et techniques de paiement 16 Les transporteurs maritimes et aĂ©riens ne veulent pas offrir ce type de service. Seule l’administration postale dans des conditions limitĂ©es, et quelques transporteurs routiers et transitaires acceptent de pratiquer le contre remboursement. b. Avantages et inconvĂ©nients : Le risque principal qu’encourt l’exportateur est que ses marchandises soient refusĂ©es par l’acheteur. Plusieurs raisons pourraient expliquer ce refus : - Les marchandises sont endommagĂ©es - Les marchandises ne sont pas conformes Ă  ce qui avait Ă©tĂ© commandĂ© - L’acheteur n’a pas obtenu la licence d’importation - L’acheteur n’a pas pu obtenir les devises demandĂ©es. En cas de refus de prendre la livraison de la part de l’acheteur, l’exportateur se trouvera dans l’obligation de stocker la marchandise en attendant son rapatriement ou sa mise en vente sur place Ă  conditions souvent moins avantageuses. Un refus aura donc inĂ©vitablement des incidences financiĂšres pour l’entreprise. Un autre dĂ©savantage du contre remboursement est son coĂ»t Ă©levĂ©. Celui-ci varie de 2% Ă  5% du montant de la facture rĂ©clamĂ©e. NĂ©anmoins, le contre remboursement reste intĂ©ressant pour des ventes Ă  des particuliers dans le cadre de la vente par correspondance. L’entreprise s’inquiĂ©tera cependant des dispositions lĂ©gales visant Ă  la protection des consommateurs (comme, par exemple, le respect du dĂ©lai de rĂ©flexion). B. Les techniques documentaires de paiement Contrairement aux prĂ©cĂ©dentes les techniques documentaires conditionnent le paiement Ă  la remise en banque de documents prouvant que l’exportateur a honorĂ© ses obligations contractuelles. Sur le plan de la pratique commerciale internationale on dĂ©nombre trois techniques Ă  savoir : la remise documentaire, le crĂ©dit documentaire, et la lettre de crĂ©dit stand by. 1. L’encaissem ent ou la remise documentaire Il s’agit d’une technique utilisĂ©e couramment ,elle a donnĂ© lieu Ă  un besoin de normalisation qui a conduit la Chambre de Commerce Internationale Ă  publier « les rĂšgles Uniformes aux encaissements » dont la derniĂšre mise Ă  jour remonte Ă  1995 sous la publication numĂ©ro 522.
  • 17. DIA Management International : Les instruments et techniques de paiement 17 Dans le cadre de ce mode de paiement, les banques interviennent pour exĂ©cuter les instructions de l’exportateur (le remettant ou donneur d’ordre) en tant que simples mandataires. La remise documentaire (ou encaissement documentaire) consiste pour le vendeur Ă  faire encaisser par une banque le montant dĂ» par un acheteur contre remise de documents. Les documents sont remis Ă  l'acheteur uniquement contre paiement ou acceptation d'une lettre de change. Dans ce dernier cas, la lettre de change peut ĂȘtre avalisĂ©e par une banque, ce qui procure au vendeur (ou en cas de circulation, au porteur) une sĂ©curitĂ© de paiement nettement supĂ©rieure. Il est Ă  noter que dans la remise documentaire, les banques interviennent comme des mandataires de leurs clients : elles s'engagent uniquement Ă  exĂ©cuter leurs instructions. A l'inverse, dans le crĂ©dit documentaire, la banque (les banques en cas de confirmation) s'engage(nt) Ă  payer l'exportateur (sous rĂ©serve de la conformitĂ© des documents prĂ©sentĂ©s). a. Intervenants de la Remise documentaire ‱ Le donneur d'ordre ou remettant : C'est le vendeur (exportateur). ‱ Le tirĂ© : C'est l'acheteur. ‱ La banque remettante : C'est la banque du vendeur qui transmet les documents Ă  la banque chargĂ©e de l'encaissement dans le pays de l'acheteur, conformĂ©ment aux instructions de l'ordre d'encaissement. ‱ La banque prĂ©sentatrice : C'est la banque correspondante de la banque remettante dans le pays de l'acheteur. b. Fonctionnement Exportateur Donneur d’ordre Banque PrĂ©sentatrice Banque Remettante Importateur TirĂ© Phase 3 Instructions + Documents Phase 8 Paiement ou acceptation Phase 6 Acceptation ou Paiement Phase 5 Instructions + documents Phase 1 Contrat commercial Phase 2 ExpĂ©dition de Marchandise Phase 7 Acceptation ou paiement Phase 4 Instructions + documents
  • 18. DIA Management International : Les instruments et techniques de paiement 18 1. RĂ©alisation de l'opĂ©ration commerciale entre deux parties : Le vendeur et l'acheteur conviennent contractuellement des termes de l'opĂ©ration de maniĂšre Ă  Ă©liminer tout litige ultĂ©rieur « le paiement s'effectuera par remise documentaire ». 2. ExpĂ©dition des marchandises : Le vendeur (donneur d'ordre) expĂ©die les marchandises. 3. Remise des documents : Le vendeur (donneur d'ordre) remet Ă  sa banque (banque remettante) les documents nĂ©cessaires Ă  l'importateur (acheteur) pour prendre possession des marchandises. Le vendeur donne Ă  sa banque un ordre d'encaissement. 4. Envoi des documents Ă  la banque prĂ©sentatrice La banque du vendeur (banque remettante) transmet ces documents Ă  la banque de l'acheteur, chargĂ©e de l'encaissement conformĂ©ment aux instructions de l'ordre d'encaissement, et lui demande de les remettre Ă  son client (acheteur/tirĂ©), soit contre paiement, soit contre acceptation. 5. Remise des documents Ă  l'acheteur : La banque correspondante chargĂ©e de l'encaissement (banque prĂ©sentatrice) remet les documents Ă  son client (acheteur), soit contre paiement, soit contre acceptation du tirĂ© en se conformant aux instructions reçues de la banque remettante. 6. Paiement ou acceptation L'acheteur paie ou accepte l'effet en contrepartie des documents remis. Il peut ainsi prendre possession des marchandises. 7. Paiement de la banque prĂ©sentatrice Ă  la banque remettante : La banque de l'acheteur transfĂšre le montant de la remise Ă  la banque du vendeur dans le cas de documents remis contre paiement. Dans le cas d'un encaissement contre acceptation, le tirĂ© acceptera l'effet qui, selon les instructions de l'ordre d'encaissement, restera auprĂšs de la banque prĂ©sentatrice. Dans ce dernier cas, le remettant pourra demander l'escompte de l'effet auprĂšs d'une banque disposĂ©e Ă  le faire ou fera encaisser le montant Ă  l'Ă©chĂ©ance. 8. CrĂ©dit au vendeur : La banque du vendeur crĂ©dite le compte de son client du montant de son exportation dĂšs rĂ©ception des fonds. Les instructions de l’exportateur, donneur d’ordre, consistent Ă  conditionner la remise des documents : ‱ soit au paiement (D/P) ‱ soit Ă  l’acceptation (D/A) ‱ soit Ă  l’acceptation du tirĂ© (D/A) et l’aval bancaire.
  • 19. DIA Management International : Les instruments et techniques de paiement 19 c. Avantage : ‱ SimplicitĂ© ‱ Souplesse ‱ RapiditĂ© ‱ RĂ©gi par les RUE 522 de la CCI ‱ Moins cher que le crĂ©dit documentaire ‱ Atout dans une nĂ©gociation commerciale : la marchandise est envoyĂ©e avant le rĂšglement. d. InconvĂ©nients : Une telle technique n’offre qu’une sĂ©curitĂ© relative, Ă©tant donnĂ© que , l’exportateur entame l’envoi de la marchandise sans avoir la certitude de la levĂ©e des documents par l’acheteur ,et par consĂ©quent sans ĂȘtre sĂ»r du paiement ou de l’acceptation de la traite .Dans le cas oĂč l’acheteur refuse de retirer les documents ,l’exportateur se trouve dans l’obligation soit de rapatrier la marchandise ,soit de rechercher un autre acquĂ©reur ,ce qui se traduit par des consĂ©quences financiĂšres importantes ,aggravĂ©es par la dĂ©tĂ©rioration Ă©ventuelle de la marchandise surtout si elle est pĂ©rissable. De surcroĂźt, dans le cas d’une remise documentaire contre acceptation, les documents sont remis par la banque prĂ©sentatrice au tirĂ© contre signature par celui-ci d’une traite. De ce fait, l’importateur prend possession de la marchandise alors que le sort du paiement de la traite Ă  l’échĂ©ance est subordonnĂ© Ă  sa situation financiĂšre et Ă  sa volontĂ©. En consĂ©quence, en cas d’impayĂ©, le principal recours pour l’exportateur est d’ordre cambiaire. Le risque de l’exportateur est plus important lorsque la remise documentaire est payable Ă  terme sans exigence d’une traite. En effet, Ă  ce titre, mĂȘme le recours cambiaire ne lui est pas accessible. Par contre, lorsque la remise documentaire est stipulĂ©e contre acceptation du tirĂ© et aval bancaire, le risque de l’exportateur est amoindri car il repose sur la solvabilitĂ© de la banque qui a donnĂ© son aval. De l’examen de ce mode de paiement, il s’avĂšre que l’exportateur ne couvre qu’imparfaitement les risques, notamment financiers, qu’il encourt. MĂȘme dans le cas oĂč il bĂ©nĂ©ficie de l’aval bancaire, celui-ci ne peut prendre effet qu’aprĂšs la levĂ©e des documents par l’importateur et donc l’arrivĂ©e de la marchandise Ă  destination. En consĂ©quence, cette technique de paiement n’offre pas Ă  l’exportateur une couverture convenable des risques qu’il court pendant la phase de prĂ©paration de la marchandise et de son expĂ©dition. Se heurtant Ă  ces limites,
  • 20. DIA Management International : Les instruments et techniques de paiement 20 l’exportateur voudra tout naturellement rechercher un moyen de les contourner. Ce moyen existe Ă  travers la technique du crĂ©dit documentaire, fondĂ©e sur une garantie bancaire qui constitue un contrat autonome par rapport au contrat commercial et repose sur le respect des instructions prĂ©cises de l’acheteur, donneur d’ordre, et acceptĂ©es par le bĂ©nĂ©ficiaire. Alors que l’aval bancaire ne prend gĂ©nĂ©ralement effet qu’aprĂšs l’expĂ©dition de la marchandise et l’acceptation des documents par le tirĂ©, le crĂ©dit documentaire procure une garantie bancaire initiĂ©e dĂšs les premiĂšres phases de la transaction et, en principe, avant l’expĂ©dition de la marchandise. Ainsi, l’exportateur comme l’importateur y trouvent leur compte: le premier pouvant prĂ©parer et expĂ©dier sa marchandise en toute quiĂ©tude alors que le second, en sa qualitĂ© de donneur d’ordre, sera assurĂ© du bon respect de ses instructions. Ces raisons suffisent pour expliquer le rĂŽle important du crĂ©dit documentaire en tant que technique de rĂšglement et de financement du commerce international. Le crĂ©dit documentaire, nĂ© d’une pratique bancaire sui generis, s’est dĂ©veloppĂ© pour atteindre un certain formalisme au XIXĂšme siĂšcle, le tout couronnĂ© en 1933 lorsque la Chambre de Commerce Internationale en a Ă©ditĂ© les premiĂšres rĂšgles uniformes, reconnues comme un code de conduite Ă  l’échelle planĂ©taire. Cette technique, jouissant d’une force intrinsĂšque grĂące Ă  l’implication effective des banques, permet de recourir dans de bonnes conditions aux instruments de couverture de risques divers, de mobilisation ou de financement offerts par les marchĂ©s financiers internationaux. 2. Le crĂ©dit documentaire Le "crĂ©dit documentaire" est la convention Ă  caractĂšre irrĂ©vocable par laquelle un donneur d'ordre (l’Acheteur/ Importateur) prie sa banque de mettre Ă  la disposition d’un bĂ©nĂ©ficiaire (le Vendeur/ Exportateur) qu'elle nomme ou Ă  la disposition d'un tiers que ce dernier nommera, une somme d’argent dĂ©terminĂ©e ou d’accepter une traite contre la remise d'un titre de transport de marchandises (par exemple un connaissement) et de divers autres documents (par exemple un certificat d'origine, un certificat d'assurance), en respectant la pĂ©riode de validitĂ© de la convention. Ces documents attestant de la bonne exĂ©cution par le vendeur de ses obligations. a. Processus du Credoc selon les RUU N°600 La nĂ©gociation commerciale entre l’exportateur et l’importateur est le prĂ©alable Ă  tout Ă©change commercial, et c’est le contrat signĂ© des deux parties doit contenir l’accord de paiement par crĂ©dit documentaire. Il existe plusieurs sortes de crĂ©dit documentaire, le plus courant Ă©tant le CrĂ©doc irrĂ©vocable ; qui permet d’exporter avec le maximum de sĂ©curitĂ© et de garanties de
  • 21. DIA Management International : Les instruments et techniques de paiement 21 paiement. Le processus s’effectue comme suit : L’acheteur/donneur d'ordre demande Ă  sa banque (banque Ă©mettrice) l'ouverture d'un crĂ©dit documentaire irrĂ©vocable auprĂšs de la banque du vendeur/bĂ©nĂ©ficiaire (banque notificatrice et ou confirmatrice), pour le compte de ce dernier. 1. la banque Ă©mettrice, celle de l’acheteur, transmet l’ensemble des documents Ă  la banque notificatrice, celle du vendeur, tout en prĂ©cisant les conditions d'utilisation et de paiement, Ă  savoir : le montant, la date de validitĂ©, la dĂ©signation de la marchandise, la date limite d'expĂ©dition, les conditions de vente, de transport et d'assurance, documents exigĂ©s, et dĂ©lai de paiement. DĂšs ce moment, la banque Ă©mettrice s'engage Ă  payer le vendeur, Ă  condition que ce dernier respecte scrupuleusement les conditions fixĂ©es, en fournissant notamment tous les documents requis dans les dĂ©lais prĂ©vus. 2. la banque du vendeur (notificatrice) lui notifie cette ouverture de crĂ©dit, sans engagement de sa part. Le vendeur peut demander Ă  l’acheteur que le crĂ©dit documentaire soit en plus confirmĂ© par la banque notificatrice (celle du vendeur). Cette confirmation, Ă  la diffĂ©rence d'une simple notification, engage Ă©galement la banque notificatrice Ă  payer le vendeur, mĂȘme en cas de difficultĂ© Ă  obtenir le transfert des fonds de la banque Ă©trangĂšre (banque Ă©mettrice). Cette confirmation Ă©limine pour le vendeur le risque de non-transfert des fonds pris sur la banque Ă©mettrice, le risque politique du pays. 3. dĂšs rĂ©ception de la notification du crĂ©doc, le vendeur doit vĂ©rifier que les conditions fixĂ©es sont conformes au contrat commercial conclu avec le client-acheteur, et de pouvoir fournir tous les documents requis dans les dĂ©lais impartis. Sinon, il doit demander sans attendre Ă  l’acheteur qu'il fasse apporter par sa banque (Ă©mettrice) les modifications nĂ©cessaires. Quand tout est correct, le vendeur expĂ©die la marchandise. 4. Au mĂȘme moment, le vendeur rassemble tous les documents exigĂ©s dans le crĂ©dit et les remet Ă  sa banque (banque notificatice). 5. Si les documents sont conformes aux termes de l'ouverture du crĂ©dit, trois possibilitĂ©s peuvent se prĂ©senter : ‱ le crĂ©doc est confirmĂ© par la banque : celle-ci paie le vendeur Ă  la date prĂ©vue et adresse les documents Ă  la banque Ă©mettrice. ‱ le crĂ©doc est notifiĂ© par la banque du vendeur, mais utilisable aux caisses de la banque Ă©mettrice. la banque du vendeur (notificatrice) transmet les documents Ă  la banque de
  • 22. DIA Management International : Les instruments et techniques de paiement 22 l’acheteur (Ă©mettrice) qui, aprĂšs vĂ©rification de leur conformitĂ©, rĂšgle alors le vendeur Ă  l'Ă©chĂ©ance prĂ©vue. ‱ Le crĂ©doc est notifiĂ© par la banque du vendeur et utilisable Ă  ses caisses. La banque du vendeur rĂ©clame les fonds auprĂšs de la banque Ă©mettrice (celle de l’acheteur) et les crĂ©dite au vendeur Ă  rĂ©ception. Mais bien avant la banque du vendeur (notificatrice) adresse les documents Ă  la banque Ă©mettrice. 6. Les documents sont transmis Ă  l’acheteur, qui prend alors possession de la marchandise. L'engagement de payer des banques repose uniquement sur la stricte conformitĂ© des documents : ils sont donc examinĂ©s scrupuleusement, et la moindre faute de frappe peut ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme une irrĂ©gularitĂ©. Exemple d’irrĂ©gularitĂ©s : ‱ CrĂ©dit Ă©chu : le crĂ©dit documentaire comporte une date et un lieu d'expiration. Le vendeur/bĂ©nĂ©ficiaire devra les respecter, ainsi si le crĂ©dit expire dans le pays du donneur d'ordre/acheteur. Il devra veiller Ă  prĂ©senter les documents Ă  sa banque (notificatrice/confirmatrice) suffisamment tĂŽt pour qu'ils soient Ă©tudiĂ©s et transmis avant l'expiration. ‱ Documents anciens : le crĂ©dit prĂ©cise habituellement un dĂ©lai de prĂ©sentation des documents Ă  la banque Ă  compter de la date d'expĂ©dition de la marchandise. ‱ ExpĂ©dition tardive : l'ouverture prĂ©cise une date limite d'expĂ©dition. ‱ Erreurs de libellĂ© : du nom du bĂ©nĂ©ficiaire/vendeur ou du donneur d'ordre/acheteur dans les documents et les noms ou raisons sociales prĂ©cisĂ©es dans l'ouverture doivent ĂȘtre scrupuleusement respectĂ©es dans les documents. Les adresses des diffĂ©rentes parties peuvent diffĂ©rer de la lettre de crĂ©dit Ă  la condition d’ĂȘtre dans le pays indiquĂ© initialement. En cas de faute de frappe, la banque demande au bĂ©nĂ©ficiaire/vendeur d'apporter les modifications nĂ©cessaires. - S'agissant d'irrĂ©gularitĂ©s lĂ©gĂšres, le bĂ©nĂ©ficiaire/vendeur peut ĂȘtre rĂ©glĂ© sous rĂ©serve, mais en cas de contestation du donneur d’ordre/acheteur, le vendeur sera amenĂ© Ă  rembourser les sommes perçues. - S'agissant d'irrĂ©gularitĂ©s graves (dĂ©lai d'expĂ©dition non respectĂ© par exemple), le crĂ©dit est inutilisable, et les documents sont adressĂ©s Ă  l'encaissement aprĂšs l’accord du bĂ©nĂ©ficiaire/vendeur. Le donneur d’ordre/acheteur doit alors exprimer formellement son accord pour le rĂšglement du vendeur.
  • 23. DIA Management International : Les instruments et techniques de paiement 23  Fonctionnement du crĂ©doc : b. Avantages et contraintes pour le bĂ©nĂ©ficiaire (exportateur) Il est indĂ©niable que le crĂ©dit documentaire constitue pour l’exportateur, bĂ©nĂ©ficiaire du crĂ©dit, une technique de paiement des plus apaisants, en fonction essentiellement de la garantie bancaire qui s’y attache. Toutefois, pour que l’exportateur en tire avantage, il est indispensable, d’une part, qu’il en maĂźtrise le mĂ©canisme et d’autre part, qu’il en respecte scrupuleusement les clauses et les conditions. En voici, les principaux avantages et inconvĂ©nients d’une telle technique :  Avantages i. Instrument de garantie Le bĂ©nĂ©ficiaire n’entame l’exĂ©cution du contrat qu’aprĂšs rĂ©ception de l’ouverture du crĂ©dit documentaire qui constitue un engagement bancaire en sa faveur. Le crĂ©dit Ă©tant irrĂ©vocable, Acheteur /importateur Donneur d’ordre Vendeur/Exportateur BĂ©nĂ©ficiĂšre Banque Notificatrice et confirmante Banque Émettrice 4 ExpĂ©dition des marchandises 3 Notification ou confirmation du crĂ©doc 6 Transmission des documents si conformes 2 Ouverture du Credoc 1 Demande d’ouverture du crĂ©doc 7 Remise des documents si conformes Contrat commercial 5 PrĂ©sentation des documents
  • 24. DIA Management International : Les instruments et techniques de paiement 24 cet engagement s’identifie Ă  celui de la banque Ă©mettrice seule. S’il est en plus confirmĂ©, l’engagement de la banque confirmatrice s’ajoute Ă  celui de la banque Ă©mettrice. Cette garantie couvre non seulement le paiement mais aussi la prĂ©paration de la marchandise ainsi que le bon respect des clauses commerciales et financiĂšres reprises dans l’ouverture du crĂ©dit. ii. Instrument de financement Disposant d’un crĂ©dit documentaire ouvert en sa faveur, l’exportateur peut justifier aux tiers, plus particuliĂšrement Ă  son banquier, la dĂ©tention d’une crĂ©ance dont l’issue est fortement probable. Ceci lui permet d’obtenir, le cas Ă©chĂ©ant, un prĂ©financement destinĂ© Ă  couvrir les charges dĂ©coulant du cycle de production de la marchandise. AprĂšs l’exportation et la rĂ©alisation du crĂ©dit, le bĂ©nĂ©ficiaire peut en outre solliciter la mobilisation de sa crĂ©ance en attendant son recouvrement, si un dĂ©lai Ă©tait prĂ©vu pour le paiement. iii. Instrument de recouvrement S’agissant d’un moyen de paiement basĂ© sur les engagements bancaires, la prĂ©sentation des documents conformes dĂ©clenche automatiquement le rĂšglement ou l’acceptation par une banque en faveur du bĂ©nĂ©ficiaire final. Ceci entraĂźne un gain important en terme de trĂ©sorerie grĂące Ă  la rapiditĂ© et Ă  la maĂźtrise des circuits d’encaissement bancaire. iv. ElĂ©ment de standing L’obtention d’une ouverture de crĂ©dit documentaire en sa faveur met en Ă©vidence la bonne position du bĂ©nĂ©ficiaire dans ses rapports avec le donneur d’ordre. En effet, s’il a pu imposer ce moyen de paiement, que les importateurs essaient en gĂ©nĂ©ral d’éviter, cela prouve sa force vis-Ă - vis du marchĂ©. Ce qui se traduit –in fine – par la valorisation de l’entreprise dans son environnement constituĂ©, entre autres, de ses banquiers.  Contraintes D’abord, la contrainte relative Ă  la rĂ©ception de l’ouverture du crĂ©dit documentaire dans la mesure oĂč l’exportateur doit en analyser les termes afin de pouvoir les respecter ou les faire modifier avant d’engager l’opĂ©ration ; Ensuite, la contrainte liĂ©e Ă  la remise des documents aux caisses de la banque notificatrice car ceux-ci doivent ĂȘtre strictement conformes aux conditions du crĂ©dit.
  • 25. DIA Management International : Les instruments et techniques de paiement 25 Étant entendu que cette phase est postĂ©rieure Ă  l’expĂ©dition de la marchandise, la non- conformitĂ© des documents entraĂźne la dĂ©chĂ©ance de toute garantie dĂ©coulant du crĂ©dit. GĂ©nĂ©ralement coĂ»teux et lourd Ă  mettre en place, la technique du crĂ©dit documentaire est prĂ©conisĂ©e dans le cas de montants Ă©levĂ©s et/ou Ă  destination de pays Ă  risques. 3. La lettre de crĂ©dit stand-by 4 1 demande d’émission 3 notification / confirmation 2 Ă©missions C’est un engagement Ă©mis par une banque pour le compte d’un donneur d’ordre en faveur d’un bĂ©nĂ©ficiaire dĂ©nommĂ©. La mise en jeu de la lettre de crĂ©dit stand-by intervient en cas de dĂ©faillance du donneur d’ordre ou de la partie qu’il entend faire garantir. a. RĂšgles et usances et aspects techniques : Les rĂšgles et pratiques internationales relatives aux stand-by (International Stand-by Practices) ISP 98, ont Ă©tĂ© publiĂ©es par la CCI (Chambre de Commerce Internationale) pour tenir compte de l’importance de plus en plus grande que prennent les lettres de crĂ©dit stand-by et pour se dĂ©marquer des RUUCD. Elles dĂ©finissent les droits et obligations des parties ainsi que les conditions d’émission et d’utilisation des lettres de crĂ©dit stand-by par les donneurs d’ordres, les banques Ă©mettrices, les banques notificatrices et confirmatrices et les bĂ©nĂ©ficiaires. Elles s’appliquent Ă  toutes les parties lorsque la stand-by y fait rĂ©fĂ©rence. C’est une garantie de paiement : ‱ irrĂ©vocable qui ne peut ĂȘtre modifiĂ©e ou annulĂ©e sans l’accord de toutes les parties ‱ indĂ©pendante par rapport au contrat commercial BENEFICIAIRED’ONNEUR D’ORDRE BANQUE EMITRICE BANQUE NOTIFICATRICE CONFIRMATICE Marchandise / document de transport
  • 26. DIA Management International : Les instruments et techniques de paiement 26 ‱ documentaire, dans la mise en jeu est conditionnĂ© par la prĂ©sentation de documents conformes aux instructions de la stand-by ; les documents habituels sont : la dĂ©claration du bĂ©nĂ©ficiaire attestant la dĂ©faillance du donneur d’ordre, copie de la facture dĂ©finitive, copie du document de transport
. b. Avantages pour les exportateurs : i. Garantie contre le risque de non paiement Aussi bien la banque Ă©mettrice que la banque confirmatrice sont irrĂ©vocablement tenues d’honorer le paiement en faveur du bĂ©nĂ©ficiaire en cas de dĂ©faillance du donneur d’ordre, et sur prĂ©sentation de documents conformes. Ainsi, l’exportateur peut, dĂšs la rĂ©ception de la stand-by (confirmĂ©e le cas Ă©chĂ©ant), procĂ©der Ă  la prĂ©paration de la marchandise et Ă  son expĂ©dition. ii. Souplesse et simplicitĂ© Dans la plupart des cas le bĂ©nĂ©ficiaire ne mettra pas en jeu la stand-by car il aura reçu le paiement dans les conditions fixĂ©es avec l’acheteur donneur d’ordre. Les documents requis pour la mise en jeu ne sont pas contraignants. iii. Permet le financement Le bĂ©nĂ©ficiaire de la stand-by pourra plus facilement financer ses exportations car, Ă  la base, elles sont causĂ©es et garanties. iv. Permet les expĂ©ditions successives La stand-by est particuliĂšrement adaptĂ©e lorsque les acheteurs et les vendeurs entretiennent des relations suivies donnant lieu Ă  des expĂ©ditions rĂ©guliĂšres ; la stand-by couvrant l’ensemble du courant d’affaires, pour une durĂ©e dĂ©terminĂ©e, avec des tombĂ©es partielles. v. Gain de temps ‱ Le circuit documentaire est simplifiĂ© ‱ La marchandise voyage avant la mise en jeu Ă©ventuelle ‱ Important gain de temps surtout dans les relations entre les exportateurs marocains et les acheteurs europĂ©ens proches vi. CoĂ»t rĂ©duit par rapport au crĂ©dit documentaire Le bĂ©nĂ©ficiaire a gĂ©nĂ©ralement Ă  sa charge les frais et la commission d’engagement- prorata temporis- de la banque notificatrice/confirmatrice.
  • 27. DIA Management International : Les instruments et techniques de paiement 27 Bibliographie : Moyens et techniques de paiement internationaux DIDIER-PIERRE MONOD 1999 Collection droit des affaires J.SLIMANI 2005 http://www.comprendrelespaiements.com/la-lettre-de-change-ou-traite-definition-et- caracteristiques/ http://kevin.sebban.biz/action/fdownload/module/comArticle/id/36788/file/chapitre+5+le s+instruments+de+paiement.pdf http://www.auvergneinternational.fr/docs/ateliers/securiser_les_paiements_international- RAI_2012.pdf http://www.logistiqueconseil.org/Fiches/Transit/Mode-paiement.pdf http://www.blog.saeeed.com/2011/02/financement-banques-contrats-internationaux/
  • 28. DIA Management International : Les instruments et techniques de paiement 28 Sommaire Introduction 1 Partie I : Les instruments de paiement 4 DĂ©finitions 4 Leur utilisation 4 Leur cadre lĂ©gal 4 Le chĂšque: 4 1. DĂ©finition: 4 2. Avantages et inconvĂ©nients : 6 3. Sa lĂ©gislation 7 Le virement international: 7 1. DĂ©finition: 7 2. Sa mise en place 7 3. Avantages et inconvĂ©nients : 8 4. Le coĂ»t : 8 5. Le procĂ©dĂ© SWIFT: 8 La lettre de change: 10 1. DĂ©finitions: 10 2. Avantages et inconvĂ©nients : 11 3. Le coĂ»t : 12 Le billet Ă  ordre : 12 1. DĂ©finition: 12 2. Avantages et inconvĂ©nients : 12 Partie II : Les techniques de paiement 13 A. Les techniques non documentaires de rĂšglement 13 1. L’encaissement direct 13 2. Le contre remboursement 15
  • 29. DIA Management International : Les instruments et techniques de paiement 29 B. Les techniques documentaires de paiement 16 1. L’encaissement ou la remise documentaire 16 2. Le crĂ©dit documentaire 20 3. La lettre de crĂ©dit stand-by 25 Annexe 30
  • 30. DIA Management International : Les instruments et techniques de paiement 30 Annexe A.3 Les diffĂ©rents types de message SWIFT : Le SWIFT reprĂ©sente plusieurs types de messages tel que : MT 700/MT701 : Emission d’un crĂ©dit documentaire MT 705 : PrĂ©avis d’émission d’un crĂ©dit documentaire MT 707 : Modification d’un crĂ©dit documentaire MT 710/MT711 : Notification d’un crĂ©dit documentaire par l’entremise d’une Banque tierce MT 720/MT721 : Transfert d’un crĂ©dit documentaire MT 730 : Accuse de rĂ©ception MT 732 : Avis de levĂ©e de rĂ©serves MT 734 : Avis de refuse MT 740 : Autorisation de remboursement MT 742 : Demande de remboursement MT 747 : Modification d’une autorisation de remboursement MT 750 : Avis d’irrĂ©gularitĂ©s MT 752 : Autorisation de paiement d’acceptation/de nĂ©gociation MT 754 : Avis de paiement / d’acceptation/de nĂ©gociation MT 756 : Avis de remboursement ou de paiement MT 202 : banque Ă  banque (crĂ©dit acheteur) MT 103 : banque fournisseur (crĂ©dit fournisseur)