Soutenu par: Mahdi FEKI Encadrant: Mr. Sid Mohamed Co-encadrant: Mr. Derbel Hédi Ecole nationale d'architecture et d'urbanisme de Tunis. Le présent mémoire réfléchit la limite dans le but de définir une spatialité différente. La limite spatiale a évolué, en suivant la volonté humaine de bâtir, non seulement pour trouver l’abri mais aussi pour exhiber la fortune et l’essor d’une civilisation. Malgré cette importance incontournable, la limite est restée épaisse, porteuse pour des siècles. Nul ne doute que l’époque moderne est une transition radicale qui a mis en question tous les acquis dans toutes les disciplines, y compris l’architecture. Aujourd’hui, cette cogitation a généré le foisonnement de styles d’architectures et une multitude de savoir-faire, affectant l’espace et la manière de le concevoir. Par conséquent, La limite n’est plus figée, cernée entre l’horizontal et le vertical. Elle est un terrain fertile pour les concepteurs pour concrétiser les gestes les plus complexe ...
La limite, un espace à réfléchir - mahdi feki - enau - juin 2019
1. Remerciements
Je remercie vivement mon directeur de mémoire, Mr Sid Mohamed, pour
l’attention, l’aide et les remarques enrichissantes qu’il m’a accordé tout au long
du période du travail.
Je tiens à remercier Mr Derbel Hedi, pour ses remarques fertiles durant
l’atelier de la 5eme années.
Je remercie tous les enseignants qui ont contribué à ma formation dans l’Ecole
Nationale d’Architecture et d’Urbanisme.
Mes vifs remerciements vont également au membres du jury pour leur
éventuelle contribution à l’enrichissement de ce travail.
Je dédie ce travail à ma famille, pour leur support et amour inconditionnels,
A mes amis, collègues et colocataires
A toute personne qui a participé de près ou de loin à la réalisation de ce travail.
Merci infiniment …
2. 1
Sommaire
La limite, une notion
ambiguë
Page
8
La limite, un concept à définir Page
16
La limite active Page
50
La limite, un concept
architectural à part entière
Page
63
La limite, un concept à
travailler
Page
85
3. 2
Introduction
Depuis ces premiers jours sur terre, les processus de contemplations et de créations
ont séduit l’homme ; l’être vivant privilégié par ses potentialités intellectuelles
d’interprétation et de déduction. En observant l’espace, il cherche à l’approprier, à
le dominer, afin de trouver sa stabilité et son bien-être, imitant des éléments de la
nature.
L’espace n’est réel, tangible et vivable que grâce à ses limites, qui le délimitent par
définition d’un ailleurs, d’un dehors.
La limite est donc la génératrice par excellence de la spatialité hiérarchisant l’espace
et assurant la possibilité de lui affecter une vocation.
La limite spatiale a évolué, en suivant la volonté humaine de bâtir, non seulement pour
trouver l’abri mais aussi pour exhiber la fortune et l’essor d’une civilisation.
Malgré cette importance incontournable, la limite est restée épaisse, porteuse pour
des siècles. Nul ne doute que l’époque moderne est une transition radicale qui a mis
en question tous les acquis dans toutes les disciplines, y compris l’architecture.
Aujourd’hui, cette cogitation a généré le foisonnement de styles d’architectures et
d’une multitude de savoir-faire, affectant l’espace et la manière de concevoir.
Par conséquent, La limite n’est plus figée, cernée entre l’horizontal et le vertical. Elle
est un terrain fertile pour les concepteurs pour concrétiser les gestes les plus complexe
et les intentions les plus futuriste.
Certes, cette effervescence a touché l’architecture. Par analogie, l’urbain est
repensé, dans le but de rompre avec l’urbanité classique figé dans le bloc fermé.
On parle aujourd’hui d’ilot ouvert comme alternative, qui cherche à instaurer un
nouveau vécu et pour faire renaitre certaines valeurs écrasées dans la ville
contemporaine à savoir la cohésion sociale.
Les limites se redéfinissent et créent de nouveaux espaces, de nouveaux vécus.
Le projet d’ouverture de Tunis sur son lac est une opportunité pour opérer sur les limites
afin d’offrir à la ville une nouvelle spatialité urbaine et architecturale.
4. 3
Problématique
La spatialité et la manière de concevoir les espaces et les hiérarchiser est une image
forte pour chaque société, révélant sa mode de vie et sa culture.
La limite ; en tant qu’élément fondamentale et nécessaire dans la genèse de
spatialité ainsi que sa concrétisation, stimule la recherche dans un champs
sémantique vague qui couvre beaucoup de disciplines humaines, scientifiques, et
bien évidement les discipline qui traitent le sujet de la spatialité.
Dans un monde où les limites se redéfinissent, comment peut-on éclaircir l’ambiguïté
de cette notion ?
Certes, Les mondes se définissent souvent par les limites. Une lecture analytique et de
quantification de l’espace est indispensable pour mieux arriver à définir ce concept.
Comment peut-on décortiquer d’avantages la limite spatiale, ses dimensions, ses
échelles ainsi que ses manifestations ?
L’évolution technique et scientifique à affecter la vie humaine. La limite spatiale a joui
du savoir-faire touchant tous les disciplines qui se concordent dans le processus de
genèse spatiale.
Dans quelles limites, la limite spatiale active à suivie les tendances techniques et
technologique de nos jours ?
Nul ne doute que l’homme est en processus perpétuel pour dominer l’espace et
l’approprier. Cette volonté est traduite dans les expressions de chaque civilisation
fasse aux sujets urbains et architecturaux.
Comment peut-on définir la limite dans l’espace architectural aujourd’hui ?
Comment se matérialise la limite pour définir l’espace ?
Le projet d’extension du centre-ville de Tunis est un projet qui marquera le paysage
urbain de la capitale. L’ilot ouvert est l’approche adopter par les concepteurs de
cette intervention.
Par analogie à l’ilot ouvert, comment peut-on penser la limite ouverte ?
Comment peut-on détrôner la limite classique dans ses différentes, dimensions,
manifestations et échelles afin de générer une nouvelle spatialité ?
5. 4
Méthodologie
Le présent mémoire réfléchit la limite dans le but de définir une spatialité différente. Il
est structuré en cinq chapitres où le théorique et l’analytique se chevauchent pour
aboutir une réponse urbaine et architecturale énoncée dans le cinquième chapitre.
Dans un premier temps, nous attaquons l’ambiguïté
de la notion de limite en cherchant dans son
étymologie, balayant son champ lexical et ayant une
idée sur ses différentes connotations disciplinaires.
Puis nous mettons l’accent sur la limite spatiale sujet
de la réflexion.
Dans un deuxième temps, nous allons définir la limite
en tant que concept, en décortiquant ses différentes
manifestations à savoir sa dimension, son échelle. La
limite peut également être matérielle, immatérielle …
6. 5
Dans un troisième temps nous allons évoquer la
limite active vue les prouesses techniques et
technologiques de notre époque contemporaine,
nous allons aussi mettre l’accent sur le
franchissement de la limite et ses différentes
manifestations.
Dans un quatrième temps, nous prenons en analyse
la limite et ses relations avec les différents courants
architecturaux pour voir leurs différentes réponses et
interprétations vis-à-vis de ce sujet.
Dans le cinquième chapitre, nous allons travailler le
concept de la limite pour aboutir une solution
architecturale, inscrite dans une autre urbaine où la
spatialité et l’expérience des usagers sont
améliorées.
10. 9
I. Champs et définition
Il est indéniable que la limite est une notion vague puisqu’elle peut être évoquée dans
plusieurs contextes. Et dans le but d’éclaircir cette ambigüités, les dictionnaires ont
définit la limite en tant que « Ligne qui détermine une étendue, une chose ayant un
développement spatial; ligne qui sépare deux étendues »1
1. Étymologie
Le mot « limite » est hérité du latin,
limes, qui signifie « chemin bordant un
domaine »2, il signifie « la frontière, ce
qui limite, délimite » 3 et renvoie au
tracé.
Pour les romains, les limes limitaient les
frontières de Rome et du reste de
monde, dans le but de protéger la
frontière des attaques des
« barbares ».
FIGURE 3: LE MUR DE HADRIEN
Il s’agit d’une fortification construite de pierre et de terre comme le cas des limes de
l’empereur Hadrien, un mur de défense édifié sur toute la largeur de l’actuelle frontière
Angleterre-Écosse.
Le mot limes est présent dans le manuscrit « Enéide de Virgile » pour offrir à Rome un
passé légendaire digne de ses ambitions politique.
2. L’entre deux
L’entre deux est l’état intermédiaire entre
deux extrêmes.
Selon Larousse, l’entre deux est la partie ou
la place qui sépare deux choses, c’est un
état intermédiaire entre deux extrêmes.
« L’entre deux peut être définit en tant
qu’espace de jonction, de transition, entre
deux espace à identité différente. Ces
milieux transitoires sont des lieux riches
d’expériences et de perception de
l’espace, vu qu’ils ont une spatialité qui
intègre les caractéristiques des deux
espaces qu’ils délimitent »
FIGURE 4: L’ENTRE DEUX
1 http://www.cnrtl.fr/definition/limite Consulté le 06-02-2019
2 Pierre Legendre, De la limite, Editions parenthèses, P198
3 Pierre Legendre, De la limite, Editions parenthèses, P198
11. 10
3. L’interstice
L’interstice est un espace réduit et
contraint entre deux murs.
Selon le dictionnaire, c’est un « Mince
espace qui sépare deux choses ». Pour
les étymologistes, le mot interstice est
emprunté au latin interstitium «
intervalle » et il est dérivé de interstare
« se trouver entre ».
FIGURE 5 : L'INTERSTICE EST UN ENTRE DEUX
4. Le seuil
La première définition que l’on peut donner du seuil est liée à la porte « Dalle ou pièce
de bois qui forme la partie inférieure de l’ouverture d’une porte »4
Selon le dictionnaire Larousse, le seuil (du latin solea, de solum, base)5
peut avoir plusieurs
connotations et significations:
Partie inférieure de la baie d'une porte,
pouvant former feuillure et/ou
emmarchement.
Entrée d'une maison ou zone
avoisinant la porte d'entrée : Vous ne
franchirez jamais ce seuil.
Ce qui constitue l'accès à un lieu, le
début de ce lieu : Au seuil du désert.
Limite, point, moment au-delà
desquels commence un état, se
manifeste un phénomène : Être au
seuil de la vieillesse. Le seuil de la
pauvreté. FIGURE 6 : LE SEUIL
“ le seuil est la clé de la transition et de la connexion entre des zones
soumises à des prétentions territoriales différentes et, en tant que lieu à
part entière, il constitue la condition spatiale de la rencontre et du
dialogue entre des espaces d’ordres différents.”6
4 http://www.cnrtl.fr/definition/seuil consulté le 05-02-2019
5 https://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/seuil/72432?q=seuil#71623, consulté le 05-02-
2019
6 Herman Hertzberger, lesson for students in architecture, edition 010 Publishers, 1991
12. 11
Le seuil englobe donc tous marquages de différenciations entre deux espaces, « il est
donc une sorte de séparation symbolique. Il représente le lien entre deux milieux
différents. Il est donc révélateur de la limite. »7
FIGURE 7: LE SEUIL, UNE TRANSITION ENTRE DEUX ESPACES
5. La frontière
La frontière est une « limite bordant un
territoire »8. Elle détermine son étendue.
Conventionnellement, elle sépare deux
états.
Elle est « toute espèce de barrage,
défense, obstacle que l'on peut ou doit
franchir […] Limite, point de séparation
entre deux choses différentes ou
opposées. »9
II. La limite dans les différentes disciplines
D’après le centre national de ressources textuelles et lexicale, la limite peut être
affectée a beaucoup de discipline.
Pour les sciences exactes la limite est caractéristique d’un phénomène ou d’une
théorie. Dans les mathématiques, la limite est la valeur dont une grandeur peut
s’approcher sans jamais l’atteindre. Dans les sciences physiques, la limite est la valeur
que ne peut ou ne doit dépasser un phénomène physique (Limite d'élasticité (d'un
matériau), de résistance; limite de cisaillement, de rupture …etc.).
7 http://www.cnrtl.fr/definition/seuil consulté le 05-02-2019
8 E. Deschamps, III, 81, 6 ds T.-L
9 http://www.cnrtl.fr/definition/frontiere consulté le 05-02-2019
FIGURE 8: FRONTIERE ENTRE PAYS-BAS ET LA
BELGIQUE
13. 12
FIGURE 9: LES LIMITES MATHEMATIQUE, PHYSIQUE, SPORTIVE
Dans les sciences humaines, la limite dépasse sa dimension palpable pour véhiculer
des messages et inciter la réflexion.
Selon Kant, la limite est n’est qu’une frontière positive qui définit un espace et
différencie d’un autre qui lui est limitrophe « en toute limites … il y a quelque chose de
positif, puisque les limites de connaissable donnent toujours à pense »10. Kant alors
définit la limite par la chose elle-même, elles déterminent le domaine de ce qui est
accessible, perçu et compris.
Martin Heidegger dit que « La limite n'est pas le point où une chose se termine, mais
celle à partir de laquelle quelque chose commence, son essence. »11
Pour Gaston Bachelard, « la dialectique entre
dedans et dehors dépassent les simples images
géométriques où les limites se font des barrières
dans sa conception, la limite dépond de
l’image que nous faisons d’elle. Tantôt elle
affirme notre intimité, tantôt elle s’évanouit
dans l’immensité du dehors. » 12
FIGURE 10 : DEDANS ET DEHORS
10 Chris Younès, Cité des passages et transformation en jeux dans une architecture des milieux
2008, P5
11 Martin Heidegger, Building Dwelling Thinking, PDF, traduction personnelle
12 Gaston Bachelard, La poétique de l’espace, P241
14. 13
Les limites peuvent être définit en tant que possibilités (intellectuelles) qui ne peuvent
être dépassées. On parle alors de limites de l’esprit humain, de l’intelligence ;
accepter, (re)connaître, trouver ses limites; chacun a ses limites…
III. La limite spatiale
Dans son livre l’espace vivant, Jean Cousin, définit la limite en tant qu’interface entre
espace positif et espace négatif. L’espace positif est notre bulle où le champs visuel
est limité. Par analogie l’espace négatif est ce qui reste, il est le cadre de liberté, sans
limites.
FIGURE 11: L'ESPACE NEGATIF ET L'ESPACE POSITIF SELON JEAN COUSIN
« Ce qui sépare un intérieur d’un extérieur, c’est une limite, une frontière, un
obstacle, c'est-à-dire quelque chose qui s’interpose entre un espace et un
autre » 13
Dans son livre forme, espace et ordre,
Francis D,K Ching évoque que « lors d’une
composition visuelle, un plan sert à définir les
limites et les arêtes d’un volume. Si
l’architecture en tant qu’art visuel traite
spécifiquement la formation de trois
dimensions les volumes de masse et
d’espace, alors le plan devrait être
considéré comme un élément clé dans le
vocabulaire de la conception
architecturale. »14
13 Jean Cousin, L’espace Vivant, p166
14 Francis D.K Ching, Forme, Space, and Order P18 – traduction personnelle
FIGURE 12: LES PLANS ELEMENTAIRES,
15. 14
Francesco Iodicc a écrit que « Dans un coté, la limite était conçue comme un élément
à améliorer et à célébrer par sa fonction physique et esthétique. Mais par ailleurs, elle
s’agit d’un élément qu’on cherche à annuler, à minimiser au maximum, à rendre
invisible. Les piliers, les colonnes, les grandes ouvertures sont en quelque sorte la
libération du poids et l’exclusion du mur »15
Michel Corajoud définit La limite comme « une forme particulière de l’espace sur
laquelle se concentre et s’affirme plus qu’ailleurs l’intensité des relations. »16 De point
de vue paysagère, il dit que « Une limite, c’est un peu ce qui se voit, beaucoup ce qui
ne se voit pas.[…] La limite est un « entre-deux » facteur de tension et porteur de sens,
[…]Si la limite est vue comme une délimitation, on reste dans une logique d’objets, de
juxtaposition. Si on ne considère pas qu’on est dans une logique de limite entre deux
mondes, et que l’on respecte les passages, beaucoup de nouveautés deviennent
possibles. L’interpénétration est lisible dans l’espace mais aussi dans le temps. »17
15 Francesco Iodicc, Cavity and Limit, Lettera Ventidue, P60 – traduction personnelle
16 Jalbert , Emmanuel, Paysages publics, Paris : Ici interface , 2015
17 http://www.espritdavant.com/DetailElement.aspx?numStructure=79255&numElement=1120
34&numRubrique=463786 consulté le 07-02-2019
16. 15
Synthèse
La notion de limites peut être attribuer a beaucoup de disciplines (mathématique,
physique, philosophique), et bien évidemment les disciplines qui traitent le sujet de la
spatialité.
Il est vrai que toutes ces disciplines ont leur propre définition pour la limite, mais elles
partagent le fait qu’elles se positionnent en tant que ligne fictive ou réelle entre deux
contiguës, deux ambivalents, qui donnent l’altitude qu’on peut pas la dépasser.
La limite est donc un concept, qu’on va le décortiquer davantage dans le chapitre
suivant.
18. 17
I. Les dimensions de la limite
« Toute forme picturale commence par le point qui se met en
mouvement… Le point bouge. . . et la ligne se crée – c’est la première
dimension. Si la ligne se déplace pour former un plan, nous obtenons un
élément bidimensionnel. Dans le mouvement du plan en espaces, le
choc des plans donne lieu au corps (en trois dimensions) . . . Un résumé
des énergies cinétiques qui déplacent le point dans une ligne, la ligne
dans un plan, et le plan dans une dimension spatiale. »18
1. Une dimension : ponctuelle
Le point est un « Élément ultime, insécable des corps matériels. » 19
Dans l’espace, le point est un élément fictif qui reste invisible.
« Le point n’est pas sans dimensions : c’est un élément de la surface
infiniment petit qui […] exécute le mouvement zéro, c’est-à-dire qu’il se
contente d’exister, dès que le crayon touche la feuille de papier, la ligne
apparait. »20
La matérialisation du point peut se faire
par des élément architecturaux et
architectoniques. Une colonne est la
manière la plus logique qui vise à rendre
un point dans l’espace visible. On parle
alors d’éléments transformés - grâce à
leurs particularités spatiales, un élément
vertical et étiré - en un point de repère,
où on marque un évènement, comme
les cas des obélisques omniprésents
dans les agglomérations romaines, ou
même annoncer au public des textes
législatifs en vigueur comme le cas de la
Stèle du Code de Hammourabi.
FIGURE 13 : UN ELEMENT VERTICAL ET ETIRE
18 Paul Klee, The Thinking Eye: The Notebooks of Paul Klee, (English translation),1961
19 http://www.cnrtl.fr/definition/point consulté le 11-02-2019
20 Paul Klee, La pensée créatrice, Communication et langages, n°21, 1974. pp. 18-34.
19. 18
FIGURE 14 : STELE DE HAMMOURABI
FIGURE 15 : OBELISQUE A ROME
FIGURE 16 : SOURCE
PONCTUELLE
On parle aujourd’hui de source de lumière ponctuelle, c’est
une substitution contemporaine de la limite physique
ponctuelle, colonne ou autre. C’est une limite qui se marque
par sa présence, une limite qu’on peut transgressée,
traversée, dépassée...
« La limite est le sel de la continuité » Claude Parent
Un point étendu, répété
devient une ligne avec
ces propriétés :
• longueur
• direction
• position
FIGURE 17 : DES POINTS ETIRES VERTICALEMENT
-
20. 19
FIGURE 18 : LES LIMITE PONCTUELLES DANS L'ESPACE ET L'ARCHITECTURE
Une ligne de colonnes est généralement utilisée pour définir le plan frontal ou la
façade d’un bâtiment. Ces éléments formant un écran semi-transparent montrent
l’importance et la vocation du bâtiment. Généralement ces colonnades annoncent
qu’il s’agit d’un bâtiment public, un tribunal, un mémorial etc.
FIGURE 19 : FAÇADE DU MEMORIAL DE LINCOLN - WASHINGTON DC
21. 20
2. Deux dimensions : surfacique
Une ligne étendue devient un plan avec ces propriétés
• longueur et largeur
• forme
• surface
• orientation
• position FIGURE 20 : UN PLAN,
UNE LIGNE ETENDUE
« Ce plan unique ne peut être
qu'horizontal, tant il est vrai que nous avons
l'habitude d'avoir notre axe vertical
bloqué vers le bas par le sol. Donc le sol
nous offre une relative stabilité : nous
sommes alors dans un espace pré statique
et pré positif, d'autant plus si ce plan
formant plancher se distingue du sol
environnant. C'est un tout premier début
pour un espace positif, nécessaire, mais
non suffisant. »21
FIGURE 21 : PLAN DE BASE : UN
SIMPLE CHAMP MARQUANT L’ESPACE
La forme, la couleur, le motif et la texture, engendrant des bordures, des espaces et
des sous-espaces vont générer des expériences diverses. Visuellement et
spatialement, la densité et la texture du matériel de revêtement affectent la manière
avec laquelle nous marchons traversant les surfaces.
FIGURE 22 : LES VARIATIONS SUR LE PLAN DE BASE
21 J. Cousin, l’espace vivant, P83
22. 21
FIGURE 23 : LES PLANS GENERIQUES DANS L'ARCHITECTURE
3. Trois dimensions : volumique
Un plan étendu devient un volume avec ces
propriétés:
• longueur, largeur et profondeur
• forme et espace
• surface
• orientation
• position
FIGURE 24 : UN VOLUME, UN
PLAN ETENDU
En tant qu’élément tridimensionnel dans le vocabulaire de conception architecturale,
le volume peut être un solide, lorsqu’il s’agit d’une masse dans l’espace, ou un vide,
un espace clos par des limites plaines, les plans.
FIGURE 25 : UN SOLIDE, UNE MASSE DANS
L'ESPACE
FIGURE 26 : UN VIDE
23. 22
II. Les échelles de la limite
1. La limite naturelle
La limite naturelle peut être une
frontière, des obstacles à la circulation
où même une rupture qui touche la
continuité de l’espace, ayant des
origines naturelle, minérales ou
topographiques comme les cours
d’eau, les fleuves, les chaines de
montagne, le littoral ... etc.
FIGURE 27 : UN FLEUVE DANS UNE VALLEE
2. Entre l’urbain et le rural
FIGURE 28 : L'EVOLUTION DE LA LIMITE ENTRE L'URBAIN ET LE RURAL
La limite entre l’urbain et le rural a subi des changements de l’antiquité à nos jours.
L’homme nomade commençant à adapter un mode de vie sédentaires, a créé des
agglomérations. Le besoin et la recherche de sécurité ont engendré la naissance de
fortification qui délimite l’agglomération ou l’intra-muros, du monde extérieur appelé
l’extra muros.
A l’antiquité, ces fortifications forment la muraille qui n’est qu’un mur. Grâce à son
hauteur importante, Il assure la protection.
24. 23
Au moyen âge, la muraille est substituée par le rempart, il a l’aspect d’un mur de
soutènement. Il cherche à absorber et amortir les chocs et les vibrations qu’ils
provoquent.
Suite à la surpopulation de l’intra-muros, des nouveaux faubourgs commencent à
apparaitre et les anciennes enceintes, si elle existe encore, marquent la limite du
noyau initial des extensions. Dans l’époque moderne les villes sont cernée par les
boulevards, les rocades ou les ceintures, qui entoure généralement la totalité de
l’agglomération.
3. La limite urbaine
« Les limites sont également des éléments linéaires du paysage urbain, susceptibles
d’être parcourus visuellement et qui constituent le bord d’éléments surfaciques.
Ce sont des éléments naturels ou anthropiques, qui forment de véritables ruptures
à l’intérieur de la ville : rivages, tranchées de chemin de fer, murs, etc. » 22
22 Lynch, L’image de la cité, P71
« Une rue est caractérisée par une
largeur relativement faible et par
son absence de contre-allées.
FIGURE 29: UNE RUE
Une ruelle est une rue
étroite.
Une allée est une ruelle
généralement encadrée
par deux rangées d'arbres.
FIGURE 30: UNE RUELLE
FIGURE 31: UNE ALLEE
25. 24
a. La rue
Le paysage urbain est formé grâce aux éléments linéaire qu’ils le conditionnent et le
façonnent, on parle des voies de circulations, les itinéraire parcourus par les habitants
qui assurent l’intégralité du domaine urbain et la connexion entre ses différentes
composantes. En fait, ces réseaux tissés selon des logiques qui dépondant du
contexte, prennent des formes variées, hiérarchisées en adéquation avec leur
importance et taux de fréquentation par les citadins.
« La rue est un organisme essentiel pour le développement des villes. C'est un vide
urbain limité par les façades des bâtiments. »24
FIGURE 33 : ORGANISATION ORGANIQUE
DES RUELLES DANS LA MEDINA DE TUNIS
FIGURE 34 : COUPE SCHEMATIQUE, LE RAPPORT
ENTRE LA BATIS ET LE RESEAU VIAIRE DANS LA
MEDINA DE TUNIS
23 Tous les définitions sont tirées du https://omnilogie.fr/O/Rue,_all%C3%A9e,_avenue...
Consulté le 12-02-2019
24 Sami Churchi, La rue architecturale, Novembre 2017, P13
Une avenue est une grande voie
urbaine souvent plantée d'arbres
conduisant à un lieu
FIGURE 32 : UNE AVENUE
Un boulevard est en théorie
une voie relativement
importante. Il est censé
reposer sur d'anciens
remparts et permet ainsi de
contourner une ville de
l'extérieur.
Un chemin est normalement une voie de terre aménagée.
Une route, quant à elle, est une voie qui porte le nom du lieu où elle aboutit. »23
26. 25
FIGURE 35 : ORGANISATION EN DAMIER DES
RUES ET AVENUES DE LA VILLE COLONIALE DE
TUNIS
FIGURE 36 : COUPE SCHEMATIQUE, LE
RAPPORT ENTRE LE BATIS ET LE RESEAU VIAIRE
DANS VILLE COLONIALE DE TUNIS
b. Le viaduc
Dans la ville contemporaine, le viaduc, en tant qu’ouvrage d’art routier ou ferroviaire,
est indéniablement parfois la solution unique ou optimale pour résoudre des
problèmes de circulation et décongestionner les nœuds et les carrefours par
l’intermédiaire de systèmes complexes d’échangeurs.
Ces ouvrages sont considérés comme limites urbaines, qui font la séparation dans le
tissu, entre les quartiers et les zones, formant des blocages visuelle interrompant la
continuité du paysage urbain.
FIGURE 37 : LE VIADUC DANS LA VILLE, UNE LIMITE URBAINE
Pour le cas de la ville de Tunis.
Le viaduc de l’avenue de la
république est un prototype de cette
limite urbaine. En effet, la perspective
dans l’avenue Habib Bourguiba est
bloquée, accentuant la rupture et
l’absence de contacts entre la ville et
son lac. C’est une limite délimitant
deux tissu différents, le centre-ville
majestueux et dense et la partie
littorale et maritime de la ville moins
dense
FIGURE 38 : LE CROISEMENT ENTRE L'AVENUE
HABIB BOURGUIBA ET LE VIADUC
27. 26
c. Les chemins de fer
Les chemins de fers ont apparu dans
les villes dès la révolution industruelle, ils
ont engendré des limites physiques
perçant le tissu et affectant la
continuité des voiries. Une dichotomie
est alors créée entre les quartiers et les
zones de la ville.
FIGURE 39 : ENTREE DE LA GARE DE TUNIS
d. Les alignements
L’alignement est une ligne droite, générer par des objets alignés :
« L'alignement correspond à la détermination
de l'implantation des constructions par
rapport au domaine public, afin de satisfaire
aux soucis esthétiques, urbains, de salubrité,
de sécurité, de circulation...
Cette implantation peut être rendue plus
ostensible par la plantation de haies (en limite
de propriété) ou d'arbres régulièrement
implantés sur les trottoirs : ce sont les
alignements végétaux. »25
FIGURE 40 : ALIGNEMENT
URBAIN
FIGURE 41 : LES ALIGNEMENTS DANS L'AVENUE HABIB BOURGUIBA
25 https://fr.wikipedia.org/wiki/Alignement_(urbanisme) consulté le 22-02-2019
28. 27
FIGURE 42 : LES LIGNES D'ARBRES, DES ALIGNEMENTS DANS L'AVENUE HABIB BOURGUIBA
e. Les points de repère
Il est vrai que le point de repère est une « chose qui permet de se repérer, de se
retrouver dans le temps ou dans l'espace »26, mais on ne peut pas nier qu’il est assimilé
à une limite urbaine qui déclare le commencement des axes et avenue, l’intersection
des nœuds, les fond des perspectives ou même un lieu de rencontre, place ou partie
d’esplanades.
Ils sont généralement des points étirés verticalement vers lesquels convergent les
champs de visions (obélisque, tour, horloge) ou même des monuments qui symbolise
une époque, un équipement administratif et bâtiments gouvernementaux (hôtel de
ville, poste de police …).
FIGURE 43 : L'HORLOGE MONUMENTALE DE L'AVENUE HABIB BOURGUIBA, UN POINT DE REPERE
4. La limite architecturale
a. Le mur
On ne peut pas nier que le mur peut être considéré comme la limite la plus concrète
selon les disciplines qui traitent le sujet de la spatialité. En effet, d’après A. Moles, « Le
mur est l’archétype de la limite », une matérialisation humaine de la séparation entre
un dedans et un dehors. Par conséquences, le mur est le moyen de délimitation de
l’espace par excellence qui vise à le borner et l’approprier. « La première idée que
l’architecte a pour approprier l’espace, c’est de construire des murs. » 27 Les murs
forment donc les pièces, et grâce à leurs présences hiérarchisent les espaces à
l’intérieur de l’édifice.
26 https://www.linternaute.fr/dictionnaire/fr/definition/point-de-repere/ consulté le 22-02-2019
27 Abraham A Moles., Elisabeth Rohmer, Psychologie de l’espace, Casterman, 1978 p. 61
29. 28
Autre que sa définition en tant que structure solide, le mur porte une dimension
symbolique En effet « Le mur est paradoxal ; c’est, littéralement parlant un objet
biface, comme Janus 28 . Non seulement parce qu’un mur suppose deux côtés,
comme n’importe quelle paroi, mais aussi parce que le mur est indissolublement un
objet matériel et un objet spirituel. Un objet physique et symbolique. »29
Le mur, est conçu selon les exigences culturelles et le savoir-faire d’une civilisation,
mais comme chaque composants sujets d’interactions et de discussions, cette limite
a subi des métamorphoses qui ont touché à la fois le fond et la forme, évoluant de la
massivité épaisse pour atteindre l’utopie de la transparence.
28 Janus est selon la mythologie romaine, le dieu des commencements et des fins.
29 Norbert Hillaire, MEI « Espace, corps, communication », nº 21, 2004, Les métamorphoses du
mur : paroi, rideau, écran, téléprésence.
30. 29
FIGURE 44 : UN MUR PORTEUR
« Un mur porteur est, en architecture, un mur
destiné à supporter la charpente (comme un
pignon) et la structure des planchers d'un
bâtiment.
Lorsque ce type de mur se trouve au sein
même d'une construction, il est appelé « mur
de refend ».30
FIGURE 45 : LES POTEAUX PORTENT LA CHARGE
Faire alléger la structure d’un bâtiment est le
soucis de toutes les civilisations humaines, les
recherches techniques et suite à la nécessité
de construire massivement pendant la
reconstruction post-guerre, le mur est non plus
porteur, une ossature de béton armé va
assurer la descente des charges vers les
fondations
FIGURE 46 : LE MUR RIDEAU
Le mur rideau est une prouesse technique
puisque on passe d’une limite opaque vers
l’utopie de la transparence,
« Le mur-rideau (aussi appelé « façade rideau
») est un type de façade légère. C'est un mur
de façade qui assure la fermeture de
l'enveloppe du bâtiment sans participer à sa
stabilité (les charges étant transférées à la
fondation principale par des raccordements
aux planchers ou aux colonnes du
bâtiment). »31
Ils sont le support omniprésent dans tous les types des édifices exhibant le style de vie
et l’esprit de ses usagers, du minimalisme épuré à l’éclectisme surchargé.
30 https://fr.wikipedia.org/wiki/Mur_porteur
31 https://fr.wikipedia.org/wiki/Mur-rideau
31. 30
FIGURE 47 : UN MUR DANS UN PATIO TUNISOIS
A la médina de Tunis, les façades sont
quasi similaires, faute d’ornementations
qui exhibe la fortune des résidents. Il
s’agit d’une manière pour éliminer les
conflits sociaux et assurer une certaine
unité dans la communauté.
L’ornementation et les traitement des
murs bordant les patios et à l’intérieur
des pièces sont donc la manière pour
manifester la fortune et la richesses des
résidents des grandes demeures.
FIGURE 48 : UN MUR A DJERBA
A Djerba, la culture ibadite, selon ses
fidèles, est une culture d’épuration et de
modestie. Ce qui a influencé
l’architecture, ou la blancheur et le
manque d’ornementation des murs est
le caractère dominant.
FIGURE 49 : UN MUR ORNE D'ACCESSOIRES FIGURE 50 : UN MUR DANS UNE CABANE
PAUVRE
Selon les gouts et la fortune, les usagers traitent les murs, ils exposent les tableaux ou
les images de leurs idoles ou membre de familles.
Le mur raconte tous et dépasse la fonction des séparer les espaces.
32. 31
FIGURE 51 : UN MUR VEGETALISE
Les mur végétalisés, grâce à des plantes
grimpantes améliorent l’humeur des
usagers fréquentant l’espace ou
observant les façades où on a appliqué
ce type de traitement.
Autre que le bien être visuel, les parfums
qui peuvent être secrétés dans l’espace
stimulent une expérience sensoriel
bénéfique pour l’état d’âme des usagers
b. Le sol et le plancher
Le sol de point de vue spatial est une limite horizontale. Systématiquement et selon
une arrière-plan scientifique du terme « sol », il est le « support de la vie terrestre
recevant tous les êtres vivant »32 à savoir l’homme. Dans une construction, cette limite
horizontale est une surface qui recouvre ou génère le plancher qui n’est qu’une
plateforme horizontale, la limite entre les étages d’une construction.
Le revêtement de sol dominant un champ spatial indique les limites territoriales des
espaces et sous-espaces. Il peut être naturel ou manufacturé. Il assure autre que la
protection non seulement de l’usager, mais aussi des pièces ou des espaces
concernés, une fonction décorative esthétique qui promouvait la culture et le savoir-
faire d’une civilisation. En effet, l’aspect de cette limite varie pour être en adéquation
avec son contexte culturel, historique, économique etc. Le spectre de cette variation
est étendu commençant par la terre battue jumelée parfois avec les pailles et les
feuilles dans l’antiquité jusqu’aux matériaux synthétiques industrialisés et les plus
sophistiqués.
FIGURE 52 : TERRE BATTUE FIGURE 53 : OPUS ROMAIN FIGURE 54 : MOTIF EN EPOXY
32 https://fr.wikipedia.org/wiki/Sol_(p%C3%A9dologie) consulté le 03-03-2019
33. 32
Les concepteurs de l’espace ayant la mission de choisir l’aspect de cette limite
doivent assurer le bien-être de l’usager. Pour arriver à une harmonie spatiale et
fonctionnelle, le Feng Shui par exemple est un champ référentiel important qui aide à
décrypter, entre-autre, la relation entre la fonction, la spatialité et les matériaux de
revêtements envisagés, selon les besoins et les gouts. Le Chi, l’énergie vitale d’après
cette philosophie doit dominer l’espace conçue grâce au choix judicieux des
matériaux.
FIGURE 55 : REVETEMENT EN PARQUET
D'une façon générale, l'effet du bois est
équilibrant; il confère ainsi une
ambiance détendue à n'importe quel
espace. En outre, ce produit naturel est
de plus en plus en vogue, tant pour la
construction de maisons que dans
l'aménagement intérieur.
FIGURE 56 : REVETEMENT EN TEXTILE
Le tissu et les textiles ont un effet de frein
et ne devraient de ce fait pas être utilisés
en excès dans une pièce.
FIGURE 57 : REVETEMENT EN PIERRE
La pierre possède une forte énergie
Yang et stimule.
FIGURE 58 : REVETEMENT EN CERAMIQUE
La glaise, l'argile, la céramique
possèdent déjà une qualité plus douce
et préservent le Chi. De plus, la glaise et
l'argile régulent l'humidité de l'air.
34. 33
(Feng Shui: Matériaux et sols, 2019)En Conclusion, Le sol en tant que limite
architecturale est non seulement un générateur indispensable de la spatialité, mais
aussi tributaire culturelle racontant l’histoire de la présence de l’homme bâtisseur sur
la terre et ses interventions dans son environnement.
c. Le plafond
La partie supérieure de tous lieux couverts est le plafond, Une limite concrétisée par
une surface horizontale généralement. Le plafond peut avoir différents aspects qui
dépondent de plusieurs facteurs à savoir le savoir-faire, la technicité, la culture, la
richesse …
Cette limite génère l’espace en le bornant. Elle fait aussi la délimitation entre les sous
espaces, une manière pour dépasser le croisement classique dans le cas des plans
libre. Cette délimitation est concrète grâce à la différenciation d’aspects, de
matériaux, de motifs et d’ornementations.
Pour le plafond, les concepteurs d’espaces essaient d’offrir aux usagers des
expériences variées qui dépondent des traitements morphologiques appliques. Ils
peuvent mettre l’accent sur un plan ou un élément dans une pièce, Ils peuvent opter
de dévier la circulation ou le champ de vision. Les plafonds cherchent à changer la
perception de l’espace qui semble à s’élargir, se rétrécir … grâce à des opérations
plastiques formelles et le jumelage avec les potentialités offertes par l’éclairagisme et
la lumière qui a contribué aux processus de conceptions sans les différentes échelles.
FIGURE 59 : UN PLAFOND LISSE
DANS UN COULOIR, DIRECTION
ACCENTUE GRACE AUX SPOT
LUMINEUX
FIGURE 60 : UN PLAFOND QUI SEMBLE ETRE SUSPENDUE
DANS L'ESPACE (CONTRASTE DE COULEUR, LES FAISCEAUX
EN GUISE D’ETOILES)
35. 34
d. Les marches
Pour passer d’un niveau à un autre, une suite régulière de limite horizontales est
requises, on parle indéniablement des marches, omniprésentes non seulement dans
l’architecture, mais aussi dans l’urbain engendrant un évènement spatial, un lieu de
rencontre et de pause. Ces marches forment l’escalier du latin scala.
FIGURE 61 : L’ESCALIER DES AMBASSADEURS
OU GRAND ESCALIER DE VERSAILLES EST UN
ANCIEN ESCALIER MONUMENTAL DU CHATEAU
DE VERSAILLES,
FIGURE 62 : VUE PERSPECTIVE DE L’ESCALIER
DE L’ABBAYE DE PREMONTRE, DESSIN DE
TAVERNIER DE JONQUIERES (XVIIIE SIECLE)
Pour Vitruve, Les escaliers comme nous les connaissons aujourd’hui « ne s’appliquent
qu’aux montées des temples, c'est-à-dire les soubassements, et aux gradins des
théâtres. » 33Mais on ne peut pas nier la présence séculaire des escaliers depuis la
présence humaine pour monter non seulement pour des raisons vitales mais aussi pour
des appréhendassions religieuses et parfois politiques.
FIGURE 63 : LA GRANDE
ZIGGOURAT D'UR
FIGURE 64 : TEMPLES MAYA
A YUCATAN
FIGURE 65 : TEMPLE
D’APOLLON
Aujourd’hui, le besoin d’accéder aux étages est indispensable le quasi-totalité des
bâtiments quel que soient la vocation et l’activité prévues. L’escalier est doc un objet
de construction. Il dépasse cette dimension pour s’exhiber en tant qu’élément de
décoration et pour témoigner la société et la classe sociale.
33 http://thesaurus.perso-blogs.com/architecture/les-escaliers-en-architecture consulté le 26-
02-2019
36. 35
FIGURE 66 : DES MARCHES REVELANT LA RICHESSE
ET LA FORTUNE
FIGURE 67 : DES MARCHES REVELANT LA
PAUVRETE
L’ascension et la descente offrent aux observateur des nouvelles perceptions. Une
autre lecture pour l’espace se dévoile alors contribuant à l’expérience de l’usager qui
redécouvre grâce à ce balayage horizontal ce qui entoure sa bulle.
FIGURE 68 : UNE CONTINUITE
VISUELLE ET SPATIALE
Certaine continuité visuelle, continuité spatiale
interrompue. L’accès requiert des marches Ou une
rampe
Les marches sont appropriées selon les besoins, ils peuvent jouer le rôle de gradin pour
des scènes urbaines et architecturale, une aire d’attente, de détente, de
manifestation de protestation, ils cachent parfois des symboles et portent des
significations enracinées dans la culture et pratique commune d’une société.
5. La limite urbatecturale, entre l’urbain et l’architectural
L’urbatecture, est une nouvelle vision de l’architecture et de l’urbanisme, Bruno Zevi,
celui qui a énoncé ce terme, voit qu’il ne faut pas faire la ségrégation entre les deux
disciplines. Dans la même logique, la limite entre l’urbain est l’architectural est une
interaction entre ces deux champs. Indéniablement la façade est architecturale par
excellence, mais elle fait partie de l’urbain générant son paysage. Nous allons alors
décortiquer cette limite qui à varier au cour du temps
a. La façade compacte
La façade dans la médina est la réponse d’une architecture introvertie. En effet, les
ouvertures sont orientées vers le patio, l’espace le plus important dans les édifices
partageant ce point commun. On ne peut pas nier la présence d’ouvertures qui
s’orientent vers les réseaux viaires, mais ils sont généralement, dans un premier lieu au
rez-de-chaussée, de taille moins importante que celle qui bordent le patio, et dans
37. 36
l’étage, ils se présentent sous forme de dispositifs appelés moucharabieh. Pour des
raisons d’intimité, ils offrent la possibilité de voire sans être vue.
FIGURE 69 : UN MOUCHARABIEH
TUNISOIS
FIGURE 70 : L'INTERIEUR D'UN MOUCHARABIEH
Le tissu organique des médinas, dû à une juxtaposition de bâtiments selon une logique
et une hiérarchie bien déterminées, est le facteur qui résulte l’aspect compact des
façades médinales.
« Des encorbellements en façade sur
les rues sont fréquents. Bien que les
différences de dimensions, de décor,
de raffinement soient très […],
Importantes entre les maisons
modestes, bourgeoises ou les grandes
demeures ou palais, la structure de
base reste toujours la même. À signaler
aussi que dans le tissu urbain, elles sont
mitoyennes. […] Très peu d’ouvertures
en façade. Aspect de murs compacts
percés seulement par les portes, bien
que les façades libres dans les grandes
demeures ne manquent pas
d’ouvertures. En tout cas, cette
typologie est pensée et organisée
pour que toutes ses ouvertures
donnent sur la cour intérieure, le patio,
où se déroule une bonne partie de la
vie domestique. »34
34 www.meda-corpus.net/frn/portails/PDF/F1/Tn_t01.PDF consulté le 07-03-2019
38. 37
b. La façade poreuse
Par opposition à la façade compacte medinale, et suite à la colonisation, la façade
dans la ville coloniale est en adéquation avec la culture des nouveaux résidents
européens, à savoir les maltais, les italiens les français… Tunis, en tant que ville capitale
de la régence, a suivi les courants d’architectures de l’Europe. Suite aux opérations
architecturales diversifiées, la ville coloniale est une mosaïque de styles, où la façade
est le support de leurs manifestations, une façade poreuse par les vides et les éléments
architecturaux et architectoniques à savoir les baies et les balcons, les vitrines, etc.
L’éclectisme
L’éclectisme est un mélange, qui peut se voir même en tant que fusion de styles du
passé. Il est connu par le traitements plastiques qui engendre des volumétries
complexes, où les percements variés (arc, baies à linteau droit, arc en plein cintre ou
en anse de panier) rythment les vides et les saillis.
Ce style a marqué le paysage urbain
de la ville coloniale de Tunis en
dominant les grandes avenues.
Parmi les édifices conçus en adoptant
ce style on cite la consulat de France
dans les années 1860
FIGURE 71: LA CONSULAT DE FRANCE, 1860
FIGURE 72 : CROQUIS EN PERSPECTIVE DE L'ACTUELLE AMBASSADE DE FRANCE
39. 38
L’art nouveau
L’art nouveau est un mouvement
artistique à la fin du 19eme cycle. Ce
mouvement vise à freiner selon ses
pionniers la monotonie classique, c’est
une réponse créative, où les lignes
courbes et le refus de la planéité des
angles droites ont connu leur essor.
Ayant des inspirations florales,
végétale et animale, Les façades sont
ornées par des bas-reliefs, générant
ainsi une œuvre d’art complète.
FIGURE 73 : LE THEATRE MUNICIPAL DE TUNIS ET
SES LIMITES ENTRE L'URBAIN ET L'ARCHITECTURALE
Tunis, est considérée en tant que laboratoire à ciel ouvert pour les nouveaux styles à
savoir l’art nouveau.
FIGURE 74 : LE HAUT RELIEF ORNANT LA FAÇADE PRINCIPALE DU THEATRE MUNICIPAL
« La façade est surmontée d’un haut relief, réalisé par Belloc, qui représente Apollon
sur son cher accompagné des muses de la poésie et du drame »35
L’art-déco
L’art déco est un courant artistique né en 1910 en tant que réaction face aux aspects
plastiques organiques de l’art nouveau. C’est un style qui cherche à mettre l’accent
de nouveau sur « la symétrie, les ordres classiques, géométrie et sobriété » 36
35 Juliette Huber et Claudine Piaton, Tunis Architecture 1860-1960, Edition honoreclar, 2011, P98
36 Mezilem Cheima, Les Immeubles de l'époque coloniale à l'épreuve de l'Hypercentre
de Tunis, Enau,P18
40. 39
Comme tous les tendances
architecturales de l’époque, Tunis
avait beaucoup de prototypes où les
concepteurs ont respecté les
caractères de ce courant, des
façades lisses, épurées, des
compositions volumétriques simples
d’où l’accentuation des lignes
horizontales.
FIGURE 75 : IMMEUBLE LA NATIONALE 1938
« Construit entre 1938 et 1941, cet imposant immeuble de rapport appartenait
à la compagnie d'assurance La Nationale, qui y avait aussi ses bureaux. Son
style Art déco, déjà empreint des préceptes du Mouvement moderne, se
rapproche de celui du Colisée construit quelques années plus tôt le long de
l'avenue Jules Ferry (actuelle avenue Habib-Bourguiba). À l'instar de ce dernier,
il possède un patio central, lié par un passage aux deux grandes rues qui le
bordent. Dans les années 1940, les boutiques les plus prestigieuses de la
capitale avaient élu domicile sous ses arcades qui ouvrent sur l'avenue de
France. »37
FIGURE 76 : PATIO DE L'IMMEUBLE LA NATIONALE
37 Juliette Huber et Claudine Piaton, Tunis Architecture 1860-1960, Edition honoreclar, 2011, P149
41. 40
Le style international
Le style international est un courant
architectural résultant du mariage des
idées de l’école de Bauhaus et
l’architecture moderne et l’essor de
l’architecture en acier et en verre. Il
s’agit d’une rupture avec les modelés
traditionnaux, tournant le dos aux
ornementations au profit de
l’épuration des volumes. Ce style a
profité des potentialités techniques de
l’époque offerte par le béton, et le
verre toujours présent dans les
façades.
FIGURE 77 : HOTEL AFRICA -TUNIS
A Tunis, Cacoub, un architecte franco-
tunisien, a marqué le paysage urbain
de l’axe principal de la ville grâce à sa
conception pour l’hôtel « Africa », un
prototype de l’architecture
internationale des années 70. Ce point
de repère étiré de manière qui il est le
bâtiment le plus haut par rapport à son
voisinage, à subit des modifications
touchant, entre autre, ses façades qui
deviennent plaquée complétement
de vitres. Bordant l’axe principal de la
capitale, ce bâtiment est un élément
qui marque le paysage urbain, son
aspect réfléchissant ainsi que la
couleur bleue de ses vitrages créant
une réalité illusoire où la ligne de crête
se fusionne et s’estompe avec le ciel.
FIGURE 78: HOTEL ARICA AVANT REAMENAGEMENT
42. 41
FIGURE 79 : LA REFLEXION SUR LA FAÇADE FIGURE 80 : UNE DECOMPOSITION DE LA
FAÇADE
Le Brutalisme
Le brutalisme est un courant architectural, une ramification
du mouvement moderne. Ce style est connu par le
caractère « brut », un refus de tous types d’ornements et la
répétition d’éléments comme les fenêtres, ses
concrétisations sont connues par la verticalité et la dureté
du béton.
A Tunis, l’hôtel du lac est un prototype de cette architecture,
une prouesse techniques vue sa structure pertinente issue
d’une volumétrie unique (un triangle inversé)
FIGURE 81: HOTEL DU
LAC- TUNIS
« Le bâtiment, conçu en 1973 par l'architecte italienne Rafael Contigiani, est une
icône architecturale brutaliste en Tunisie. Il contient 416 suites et a été laissé à l’état
d’abandon depuis l’arrêt de son exploitation au début des années 2000. Situé à
l'entrée de l'avenue Bourguiba, sa façade s'ouvre sur le centre-ville de Tunis,
contribuant ainsi à forger l'image urbaine de la capitale. Cet édifice, exemple
internationalement reconnu de l'architecture brutaliste, est sous la menace constante
d'une démolition dans un futur proche. »38
38 https://www.goethe.de/ins/tn/fr/kul/sup/phl.html?fbclid=IwAR3tdBLiM6Kjza4c7xfxFZ8EeT1-
DOHjoSuI1gBWcoDSzAWw1M-u_GadWbY consulté le 26-03-2019
43. 42
FIGURE 82 : DECOMPOSITION DE LA FAÇADE DU HOTEL DU LAC
c. L’enveloppe
Dans nos jours, la limite spatiale n’est plus seulement cerner entre l’horizontal et le
vertical. La peau d’une construction, son enveloppe se libère des stéréotypes planes
et orientées selon les axes cardinaux, ouvrant un champ de créativité plus vaste qui
jouit du savoir-faire ingénieux des matériaux et des structures. La limite entre l’urbain
et l’architectural, ainsi que les limite qui hiérarchisent l’espace sont alors remises en
question étant donné que l’enveloppe est un enjeu pour inscrire l’architecture dans
son époque. En effet, ce dernier fait une rupture avec le mur, l’archétype de la limite
séparatrice verticale dans sa manifestation classique, les planchers et les toits terrasses
plaines, qui ne sont que les plans horizontaux, source de stabilité statique, véhiculant
l’idée de l’abri et du refuge dans un bâtiment.
A cause de l’enveloppe, la différenciation entre la limite horizontale et verticale n’est
pas assez évidente, voire impossible. C’est une nouvelle manière pour concevoir. Elle
permet de concrétiser judicieusement non seulement la continuité des gestes dessinés
par les architectes, mais aussi la continuité des aspects et de la matière, sans
stratifications, ni ramification, ni coupures.
FIGURE 83 : L’ENVELOPPE DU CENTRE HEIDER-ALIYEV
Il s’agit évidemment d’une nouvelle vision pour voir les perspectives, les ambiances
générées ainsi que les qualités spatiales à offrir aux usagers et passagers. Des
44. 43
nouveaux courants d’architectures développent l’enveloppes dans ses conceptions
à savoir le déconstructivisme.
L’enveloppe se libère davantage du statut figé de la façade séparatrice classique. Il
permet aussi d’agir sur des constructions existantes pour changer son identité visuelle
sans toucher son intérieur. La peau du bâtiment imite des phénomènes de la nature,
comme chez l’institut du monde arabe de Jean Nouvel. Il a aussi un caractère
éphémère, remplaçable et modifiable selon la sémiologie et l’iconographie
recherchées. Ce caractère est assuré par plusieurs techniques, à savoir le tissage. Ce
dernier est parfois une méthodologie à part entière, un processus conceptuel
appliqué par certains architectes pour arriver à une formalité et une spatialité
recherchées.
Frei Otto et le tissage par le croisement des éléments continus
A partir de son observation de la nature, Frei Otto a s’inspiré des modèles tissés où la
cohésion est assurée par l’entrecroisement d’éléments continus, Il affirme aussi que les
calculs faits par les ingénieurs ont tué l’originalité des gestes, cette manière peut
concrétiser les gestes rigoureusement et d’une manière plus simple.
Les maillages de segment non continus «
sont très dangereux et coûteux ...ils
manquent de sécurité, car aucun
élément ne les croise de manière
continue [...], les maillages quadrilatères
ont l'avantage de barres qui traversent
les nœuds de manière continue et
permettent une construction simple »
FIGURE 84 : LE MULTIHALLE DE FREI OTTO
FIGURE 85 : LE MULTIHALLE DE FREI OTTO FIGURE 86 : LE MULTIHALLE DE FREI OTTO
Shigeru Ban : le Tressage
L’architecte cherche toujours des matériaux, qui jouissent de la flexibilité et la facilité
de la mise en œuvre, sans ruiner les aspects formels et esthétiques. Le lamellé-collé
45. 44
répond à ces exigences apportant la solution ultime pour Shigeru Ban dans la
conception du musée Pompidou à Metz.
« J'ai été fasciné par la structure
tendue en textile métallique tout en
étant également resté avec quelques
doutes. […] Je m'interrogeais sur la
possibilité de faire une structure en
grille en utilisant du bois (bois lamellé)
qui peut être facilement plié en deux
dimensions, où le toit peut être placé
directement par-dessus. »39
FIGURE 87 : LE CENTRE POMPIDOU DE
METZ
Dans sa conception, S. Ban a s’inspiré des motifs issus du tressage artisanal des
chapeaux chinois.
FIGURE 88 : LE CENTRE POMPIDOU DE
METZ
FIGURE 89 : LE CENTRE POMPIDOU DE
METZ
Herzog & de Meuron et l’Imitation de la nature
Les concepteurs du stade olympiques de Beijing, Jacques Herzog et Pierre de Meuron,
ont opter à offrir à leur œuvre l’aspect d’un énorme résille aléatoire d’acier
monumentale, assimilé à un nid d’oiseau. Le projet profite d’une porosité dans sa
peau assurant à la fois la ventilation naturelle, et la flexibilités suite aux mutations
programmatiques des services.
39 Shigeru Ban, Philip Jodidio, Shigeru Ban: Complete Works 1985-2010
46. 45
« Structure = façade = toit = espace.
L'effet spatial du stade est nouveau et
radical, et pourtant simple et d'une
immédiateté presque archaïque. Son
apparence est pure structure. Façade
et structure sont identiques. »40
FIGURE 90 : LE STADE OLYMPIQUES DE BEIJING,
LA NUIT
L’impact visuel fort ayant comme origine l’enchevêtrement des lignes du maillage,
assure l’unité de l’édifices. Ce maillage offre aussi des possibilités esthétiques et des
ambiances diversifiées grâce aux faisceaux lumineux multicolores et leurs réflexions sur
l’eau avoisinant.
FIGURE 91 : LE STADE OLYMPIQUES DE BEIJING FIGURE 92 : LE STADE OLYMPIQUES DE
BEIJING
III. La limite immatérielle, une autre manifestation de la
limite
1. Entre le public et le privé
Depuis l’antiquité est même avant, l’homme à chercher de délimiter sa propriété, un
réflexe très naturel enraciné dans la majorité des sociétés, rendant les limites appelées
clôtures, un élément structurant dans les paysages urbain et ruraux. Ces limites sont les
clôtures. Elles se manifestent par des éléments végétaux selon les régions et le climat
comme les haies et les cactus.
40 Jacques Herzog, Pierre de Meuron, “The National Stadium, a new kind of public space for
Beijing”
47. 46
FIGURE 93 : LES HAIES FIGURE 94 : DES CACTUS
La clôture contribue à rendre l’espace
visible, et met l’accent sur la relation
entre l’espace public avec le bâtiment.
Comme tous les limites, la clôture traduit
aussi la personnalité et les gouts. Le
degré de porosité de cette dernière est
proportionnelle selon le degré d’intimité
et le caractère privés recherchés
FIGURE 95 : DES VARIETES DE CLOTURES
La clôture peut aussi annoncer un
domaine semi-public comme dans les
cas de certaine résidence où certain
types d’équipements ou services.
FIGURE 96 : CLOTURES D'UNE RESIDENCE
Il est vrai que la clôture est quasiment
présente partout, mais on trouve
quelques exceptions comme chez les
anglo-saxon, où on remarque que les
habitations et les domaines public se
touchent sans marquage ou blocage. FIGURE 97 : INTERPENETRATION DES DOMAINES
PUBLICS ET PRIVES
48. 47
2. Entre le sacré et le profane
Le sacré est un champ qui couvre tous ce qui est inviolable. Généralement, Le sacré
est tracé par des textes religieux, mais il peut avoir une dimension sociale relatives à
des valeurs partagées universellement ou à l’échelle d’une communauté, par
opposition, le profane « est la réalité ordinaire qui ne se définit que par rapport au
sacré. La notion de profane se définit par opposition à celle de sacré : est profane
tout ce qui n'est pas sacré. »41
L’organisation urbaine de la médina de Tunis
Dans la médina de Tunis, la grande mosquée se trouve dans le centre. Son
emplacement montre l’importance de cet édifice dans la vie, il est le lieu de la
sacralité ultime selon les fidèles musulmans, d’où parvient la nécessité de faire éloigner
toute manifestation de vise. Cette altitude justifie l’organisation des villes arabo-
islamique où la ville s’organise de manière à faire privilégier les lieux de cultes
centraux, Les activités les moins salubres s’éloignant du centre sacré selon le degré de
leurs impuretés. Les souks où on vend des biens propres dans les premières ceintures,
pour arriver à un profane, présent dans beaucoup de tissus, à savoir les maisons closes
FIGURE 98 : LES LIMITES FICTIVES ORGANISANT LA VILLE DE TUNIS
Il y a donc des limites fictives qui organisent la ville selon cette perception et lecture
issues d’une pensée religieuse qui vise à garder des certaines cohésions sociales et
traditions.
Jérusalem et le mur des Lamentations
Jérusalem est connu en tant que le sujet de conflit le plus délicat et intense dans le
monde. Sa sacralité pour tous les religions monothéistes ainsi que la création d’un état
41 https://fr.wikipedia.org/wiki/Profane consulté le 07-03-2019
49. 48
sioniste, les procédures d’annexassions de l’agglomération sous le contrôle de cet
état … rendent toute tentative de réconciliations obsolètes.
Le dôme du rocher et la mosquée Al Aqsa pour les musulmans est une destination de
pèlerinages et de prières pour les fidèles. Ces monuments sont limitrophes du mur des
Lamentations, sacré pour les juifs.
Nous sommons alors dans un
endroit limité spatialement par
des enceintes où se concentrent
spirituellement et pratiquement
des religions différentes, d’où les
affrontements et les scènes de
violences sont répétitives
continuellement, puisque chacun
des deux pôles auto proclame le
droit de pratiquer ses cultes dans
ces limites qui datent de
l’antiquité
FIGURE 99 : JERUSALEM ET LE MUR DES LAMENTATIONS
La connotation politique de la limite
La limite peut avoir des racines idéologiques, où les conflits politiques peuvent se
conjuguer spatialement en des obstacles qui freinent ou conditionnent la circulation.
Légitiment, chaque pays a le droit d’affirmer sa souveraineté en préservant sa
frontière. Mais cette altitude peut avoir des origines de discriminations raciale,
ethnique et autre, accentuant la dichotomie parfois au sein du même peuple. Les
deux rives de la Corée actuellement où de l’Allemagne il y a une vingtaine d’années
témoignent les tentions originaires de limites politiques.
50. 49
Synthèse
Le mur est indéniablement l’élément de base pour séparer un dedans d’un dehors,
jumelé avec le sol et les planchers, ils exhibent non seulement la richesse et la fortune
des usagers mais aussi les gouts, la philosophie, la culture et même l’histoire.
La limite entre l’urbain et l’architectural se manifeste dans la façade. La génératrice
par excellence du paysage urbain, elle n’est pas seulement une réponse
architecturale, mais aussi une réponse de la culture, des coutumes et des traditions
d’une société.
La limite n’est pas seulement matérielle. Elle peut avoir une manifestation immatérielle
en tant que délimitation intangible, fictive, ou enracinée dans les coutumes et les
croyances.
La limite est donc porteuse de symboles, de significations, de sentiments, elle raconte
toute la volonté humaine pour approprier les espaces.
52. 51
Introduction
Selon Claude Parent, courber le vertical et l’horizontal suffit pour faire naitre le
mouvement. Par conséquent, on sort des habitudes orthogonales figées de la pensée
pour s’ouvrir à la fluidité
« Opérer sur la limite, c’est rythmer l’espace, et par là,
rythmer le mouvement du corps »
Claude Parent
Aujourd’hui, la limite s’éloigne de son aspect statique stagnant, vers un dynamisme
qui marquera l’image architecturale et urbaine progressivement. Jour après jour, la
limite n’est plus figée, morte, accablée par les supports et les fondations. Une
approche qui peut apporter des solutions alternatives non seulement concernant le
sujet de la spatialité mais pour se manifester fasse à des affaires qui gênent la société
contemporaine.
I. La limite dynamique
1. L’architecture modulaire
L’homme peut orienter ses connaissances techniques, technologiques et industrielles
vers un nouveau savoir-faire spatiale, une autre culture issue d’une maitrise de ces
potentialités, où l’espace obéit aux attentes de ses usagers, un espace programmé
pour être programmable et transformable selon les besoins et les affectations.
Les concepteurs doivent prévoir des éléments qui facilitent, la compositions spatiale,
l’assemblage, les séparations sans ruiner l’intégralité d’une portion ou de la totalité de
l’édifice concerné. Pour cela, et pour des soucis économiques, les solutions de
préfabrications sont les ultimes contributeurs pour concrétiser cette approche.
Les rails, la fixation par boulonnages, le plissage, encrage et toutes autres méthodes
ayant un caractère éphémère remplaçable sont les modalités d’assemblages qui
doivent être envisagées par les concepteurs
Les parois des pièces modulables peuvent stimuler l’aspect ludique des architectes et
concepteurs. Ils peuvent varier les couleurs, la texture, les formes, les matières etc.
53. 52
Wall less House
FIGURE 100 : LES FAÇADES DU WALL LESS HOUSE, S.BAN
FIGURE 101 : LES RAILS DES PAROIS AMOVIBLES DU WALL LESS HOUSE, S.BAN
2. L’urbanisme modulaire
Par analogie à l’architecture modulaire, une vision futuriste est menée par certain
aménageurs met l’accent sur les possibilités et les potentialités offertes par un
urbanisme modulaire. L’urbaniste espagnole Manuel Fernandez dit que « Une ville
adaptable,[est] une alternative à la planification traditionnelles »42
Indéniablement le cout d’une construction classique augmente graduellement et
progressivement, le recours à des solutions alternatives pour des opérations urbaines
démontables et facilement gérable et modifiable est non seulement indispensables,
42 http://www.leparisien.fr/magazine/grand-angle/futur-la-ville-qui-se-monte-et-se-demonte-
17-02-2015-4541329.php consulté le 09/03/2019
54. 53
mais aussi une opportunité pour ouvrir l’esprit sur une nouvelle image urbaine à offrir
et injecter dans nos agglomérations.
Les constructions modulaires peuvent occuper les interstices, affecter les franges ou
les parties délaissés créant des nouveaux quartiers et même des villes à part entière
où la crainte de démolir pour des nécessités urbaines, à savoir l’élargissement des
réseau viaire ou injecter des équipements ou services est une scène du passé.
Par analogie aux bienfaits de l’architecture modulaires, la volée environnementale et
écologique est non seulement présente mais aussi plus prononcée et poussée, une
recyclages infinie appliquée aux paysage urbain.
Le pont neuf
À paris. Une grande ville où les terrains
à construire sont chroniquement
insuffisant, les chargées de
l’urbanisme de la mairie sont
poussées à stimuler l’imagination des
architectes, pour des solutions
ingénieuses pour détourner ce
manque. La tendance est donc de
s’orienter vers la Seine, une limite
naturelle qui structure la ville.
Parmi les propositions fasse à cette
problématique, Stéphane Malka à
choisir de développer la notion du pont habité, originaire du moyen-âge, en l’ajustant
à notre époque, profitant des potentialités et flexibilités des solutions modulaires,
FIGURE 103 : LE PROJET PONT NEUF A PARIS
Dans son livre « Le Petit Pari(s) » Stéphane Malka développe « d’audacieuses idées qui
non seulement tentent d’habiter l’espace public mais apportent des réponses
courageuses à l’appropriation de la ville. Repenser le Pont Neuf, est un projet qui
encore une fois mérite l’attention de tous. »43
43http://www.cyberarchi.com/article/repenser-le-pont-neuf-un-projet-manifeste-de-
stephane-malka-14-01-2015-15418
FIGURE 102 : LE PROJET PONT NEUF A PARIS
55. 54
Ses installations démontables jouissent d’une facilité dans la mise en œuvre, et d’un
cout négligeable si on le compare de celui des constructions permanentes.
La ville gonflable
La ville en un souffle
Un groupe d’étudiants et de professionnel en architecture en coopération avec le
collectif Bellastock, suite à une réflexion
et une critique sur l’état de la ville
contemporaine, touchant son fond :
fonctionnement, équipements, services
… et sa forme : matériaux et
esthétiques, ont opter à faire naitre des
projets architecturaux gonflables
générant une ville entièrement
éphémères, une nouvelle forme
urbaine qui peut substituer les solutions
massives qui visent à abriter une grande
masse, suite à des déplacements,
exodes, catastrophes..
Leur installation expérimentale intitulée « la ville en un souffle », formée de voiles et de
textiles, a eu lieux à Bruyères-sur-Oise en 2011, lors d’un festival de l’association
Bellastock qui s’intéresse aux innovations de ce type.
FIGURE 105 : LA VILLE GONFLABLE DE BELLASTOCK
FIGURE 104 : LA VILLE GONFLABLE DE BELLASTOCK
56. 55
II. La limite illusoire
« Il faudrait maintenant assumer l'ambivalence de cette nouvelle réalité, où l'instant
présent nous transporte ailleurs, maîtriser la complexité des limites. En termes
architecturaux, le virtuel offre l'apparition d'un autre espace libre qui nous échappe.
La virtualité dans l'espace fait allusion à quelque chose qui n'est pas donné à la vue.
Tandis que le quotidien, figé par l'habitude, réduit toute la complexité de l'espace, le
virtuel la restitue, dans son intensité profonde. L'architecture qui recourt au virtuel fait
basculer nos perceptions spatiales et changer le point de vue habituel, et nous permet
ainsi d'expérimenter l'altérité. L'architecture apparaît alors comme un monde qui
invite à de constantes découvertes.
On parle d'un espace dont les limites ne sont pas les frontières physiques, mais nos
capacités sensorielles, car l'espace est, dans sa virtualité, sans limite. »44
1. Les prismes et la limite illusoire
Infinity bamboo forest, Prism Design
Les Jeux de prismes est un générateur d’illusions. Il génère alors une sensorialité
énigmatique et qui stimule la réflexion et le doute.
44 Eve Mahdalickova, En quête de nouvelle expériences : l’architecture et le virtuel
FIGURE 106 : LES PRISMES ET LES ILLUSIONS
57. 56
Le Pavillon des métamorphoses, Electronic Shadow
FIGURE 107 : LE PAVILLON DES METAMORPHOSES
Les projections, les interpénétrations des faisceaux génèrent une spatialité qui stimule
les sens et qui peut être soit nocturne ou dans un milieux sombre.
2. Les fontaines lumineuses : La lumière aux profits de la
limite
« La fontaine lumineuse est une expérience permettant de mettre en évidence le
guidage de la lumière par réflexion interne totale dans un jet d'eau.
Les premières expériences de ce type date du milieu du XIXème siècle (Daniel
Colladon à Genève, repris ensuite par John Tyndall en Irlande). »45
FIGURE 108 : LE MECANISME DE FONCTIONNEMENT DE LA FONTAINE LUMINEUSE
Le Pont Banpo de Séoul
La capitale du Corée du sud, traversée
par le Han, est marquée par le pont
Banpo. Il est vrai que ce pont relie entre
ses deux rives, mais il est connu aussi par
sa fontaine colorée classée dans le
Guinness Book des records, en tant que la
plus longue combinaison de jets d’eau,
embellis par 10000 LEDs apportant de la
lumière multicolore. Ces jets offrant une
nouvelle vision du pont, une limite
45 http://www-lpl.univ-paris13.fr/pon/lumen/Ressources_Diverses.htm
Figure 109 : Le Pont Banpo de Séoul
58. 57
urbaine qui dynamise l’espace, offrant une image pleine de vie. Une limite urbaine
qui assure le franchissement d’une limite naturelle. Une intersection adoucie où on
estompe la structure ingénieuse avec L’eau tirée du fleuve jumelé avec les faisceaux
lumineux rafraichissent l’espace, et lui donnent une dimension poétique.
Fontaine de Dubaï
« La fontaine de Dubaï est un ensemble de fontaines situé sur le lac artificiel du Burdj
Khalifa, au centre du centre-ville de Dubaï, aux Émirats arabes unis.
Conçu par WET Design, la société américaine responsable déjà à l'origine des
fontaines du Bellagio à Las Vegas, il est illuminé par 6 600 lumières et 25 projecteurs de
couleur. Il mesure 275 mètres de long et projette l'eau à 152,4 mètres. Chorégraphiés
et accompagnés par de la musique classique, de la musique arabe contemporaine
et des musiques du monde » 46
FIGURE 110 : FONTAINE DE DUBAÏ
3. L’hologramme et la limite virtuelle
« L’hologramme est le produit de
l'holographie. Il s'agit historiquement d'un
procédé de photographie en relief.
Aujourd'hui, un hologramme représente
une image en trois dimensions
apparaissant comme « suspendue en l'air
».»47
La limite virtuelle est poussée vers des
stades plus extraordinaires, stimulant les
sens, et rendant l’imaginaire plus réaliste,
l’hologramme en tant que révolution
technologique appliqué dans plusieurs
disciplines, peut contribuer aussi aux
projets architecturaux dans ses
différentes phases, de la conception et
46 https://fr.wikipedia.org/wiki/Fontaine_de_Duba%C3%AF consulté le 16-03-2019
47 https://fr.wikipedia.org/wiki/Hologramme
FIGURE 111 : LE FONCTIONNEMENT DE
L'HOLOGRAMME
59. 58
les premières ébauches, à la réalisation et l’aménagement sous formes de parois ou
ambiances dessiné par les faisceaux.
Ces faisceaux peuvent, illusoirement, détourner la limite dans sa définition classique,
en rapprochant les loin où faisant revivre des époques et évènements du passé. Les
potentialités informatiques numériques peuvent générer tous ce que le cerveau peut
imaginer, et changer dans le temps réelle les ambiances, les couleurs, les matériaux,
une contribution au développement de la perception visuelle et sensorielle des
troisièmes et quatrième dimensions.
FIGURE 112 : L'HOLOGRAMME DANS L'ARCHITECTURE
« L’hologramme ouvre de nouvelles
possibilités de concept et d’application,
comme en Russie où l’organisation à but
non lucratif DISLIFE a récemment mis en
place une campagne innovante basée
sur l’holographie ; l’objectif étant de
dissuader les conducteurs qui continuent
de se garer sur les stationnements
réservés aux handicapés. »48
III. Le franchissement de la limite
« Parce que la limite tend à être infranchissable, elle se fait lieu et lieu de passage
entre les espaces limités…Portes, seuils, douanes, etc. viennent organiser le
franchissement limité, contrôlé, sélectif de la limite. Le seuil signale et prépare le
franchissement, c’est un lieu d’ouverture de la limite, la zone de son franchissement; il
est limité et fait l’objet de dispositifs matériels et symboliques particuliers. Le seuil est
48 http://tmmcom.fr/Focus-sur/Quelles-differences-entre-la-realite-virtuelle-la-realite-
augmentee-et-l-hologramme consulté le 17/03/2019
FIGURE 113 : L'HOLOGRAMME ET LES
POSSIBILITES POUR LES PMR
60. 59
souvent matérialisé par un emmarchement qui exprime, par la différence des niveaux,
une hiérarchie qualitative des espaces. »49
a. Le franchissement matériel : Les percements, les
ouvertures …
Les ouvertures et les menuiseries extérieures participent à la qualité architecturale
d'une construction. Elles jouent un rôle dans la composition des façades et de l’aspect
générale d’une construction
« Toute l’histoire de l’architecture peut se lire à travers cette relation entre le mur
et ce qui le traverse, ce qui concourt à son effondrement, ou au moins, à son
effacement. »50
Les percements dans la limite sont liés au
besoin de faire pénétrer la lumière,
freinée par l’aspect opaque est massif
de la limite.
« La question de la lumière dans
l’architecture est essentielle, dans la
mesure où les volumes et les matériaux
ne sont révélés que par la lumière qui les
baigne. »51 ^/
FIGURE 114 : UN PERCEMENT DANS LA LIMITE
A partir de cette nécessité, les ouvertures permettant le franchissement de la lumière,
ainsi qu’un franchissement visuel ont connu plusieurs formes, qui s’adaptent selon les
contextes, en tenant compte de la culture, et les potentialités techniques.
« La volonté d’ouvrir la lumière du jour
aux espaces intérieurs se trouve
confrontée à une difficulté majeure, le
percement de parois souvent épaisses.
Les premières techniques de
franchissement limitent sérieusement la
taille des ouvertures »52
FIGURE 115 : UN PERCEMENT DANS LA LIMITE
49 http://mieux-se-connaitre.com/2009/10/anthropologie-de-lespace/ consulté le 17/03/2019
50 Norbert Hillaire, MEI « Espace, corps, communication », nº 21, 2004, Les métamorphoses du
mur : paroi, rideau, écran, téléprésence.
51 Bernard PAULE, la lumière dans l’architecture, EPFL-ENAC 2007
52 Bernard PAULE, la lumière dans l’architecture, EPFL-ENAC 2007
61. 60
Les proportions des percements ont évolué graduellement, suivant le savoir-faire
acquis par l’homme.
L’apparition du béton dans l’architecture est une révolution, les ouvertures, les
dispositifs de franchissement matérielle de la limite massive sont de plus en plus
élargies, façonnées librement oubliant les craintes du passé de la stabilité et la
viabilité. Les franchissements ont pu contribué à la composition architecturale et
urbaine, rythmant le paysage.
La ville contemporaine est étirée de plus en plus vers le haut, s’étalant
horizontalement. L’apport de la lumière dans les niveaux inférieurs est radicalement
diminué, une carence continuelle due à l’ombre portée des constructions voisines.
Proportionnellement à ce manque, les concepteurs jouissant des bienfaits de
l’époque : l’acier et le verre engendrant les murs rideaux, ont propagé l’idée des
façades entièrement en verre. Cette approche est graduellement devenu l’image de
marque de l’architecture internationale.
FIGURE 116 : UN MUR RIDEAU FIGURE 117 : DES MURS RIDEAUX
Le franchissement visuel : La transparence des vitraux et des plexis
Le verre est par défaut transparent, il est l’outil de franchissement visuelle par
excellence, mais selon des exigences spatiales où culturelles, et même esthétiques, le
verre peut avoir des aspects et des traitements variables.
Le verre dépolis, c’est le verre qui freine la
transparence et ne fait véhiculer que la
lumière, il est caractérisé par l’aspect lisse de
sa surface.
FIGURE 118 : VERRE
DEPOLIS
62. 61
e verre cannelé, ayant une surface envahis
par les cavités, d’où l’aspect rigoureux et le
freinage de la transparence, la surface est
donc translucide
FIGURE 119 :LE VERRE
CANNELE
Le franchissement visuel est donc variable selon les gouts et les affectations
fonctionnelle de l’espace, le spectre varie de l’absence, le blocage et l’opacité dans
une extrémité, vers la transparence absolue, où la connexion visuelle des deux parts
ou l’un des deux est garantie.
Le franchissement et la spatialité
L’emplacement des franchissements doit
être réfléchie, en effet chaque
positionnement génère un vécu déférent.
L’usager, selon ses gouts et sa vision pour la
vie est appelé à choisir l’approche et la
spatialité qu’elle va créer (une stabilité
visuelle et la dialectique entre la symétrie et
l’asymétrie, un apport lumineux selon la
vocation de l’espace, la ventilation et le
vent dominant etc.)
FIGURE 121 : DIFFERENTS TYPES DE FENETRES FIGURE 120 : DES POSITIONS POSSIBLES POUR
LES OUVERTURES DANS UNE PIECE
63. 62
Synthèse
La limite n’est plus massive et passive, elle n’est plus la chose épaisse statique figée,
elles malléable, déplaçable et changeables dans un cycle de vie infiniment
recyclables, affectant ainsi autre que l’urbain et l’architecturales, les pratiques et les
vécus sédentaires et nomade. Des approches menées par les penseurs et
aménageurs, peuvent métamorphoser ce qui nous entoure en une fixions, où les
intentions les plus imaginaires où futuristes, peuvent se concrétiser.
64. 63
Chapitre 4 : La Limite, un concept architectural
à part entière
65. 64
Introduction
L’architecture en tant que création humaine par excellence a évolué graduellement
en adéquation avec le savoir-faire cumulatif de l’homme. Ce savoir-faire connait
indéniablement, dans nos jours son paroxysme.
Trouver l’abri et couvrir un édifice est un besoin vital pour l’homme, le nomade qui
commence à se sédentariser créant des agglomérations et des villes comme nous les
connaissons dans notre époque. La limite en tant que génératrice de spatialité a
connu elle-même des métamorphoses qui sont tributaires des mœurs, des interactions
des cultures, et évidemment les matériaux locaux et leurs caractéristiques techniques.
I. La limite épaisse, un aperçu historique
1. La Mésopotamie
Entre le Tigre et l’Euphrate, la Mésopotamie est une civilisation qui a marqué l’histoire
par ses inventions. L’homme a passé vers la sédentarisation construisant ses abris avec
les matériaux locaux, les roseaux pour la structure et la terre argileuse originaires les
deux fleuves qui se perfectionne dans un deuxième temps en terre crue. Il s’agit alors
de limites façonnées à la main, ayant des aspects qui témoignent les compétences
des mésopotamiens et l’importance de la terre dans leur vie. Voici une idée sur
l’évolution de l’habitat dans cette région :
Beaucoup de religions païennes, y compris celle des mésopotamiens ont véhiculé
l’idée de l’ascension. La ziggourat, leur lieu de culte, symbolisait cette ambition de
franchir la limite du ciel pour se rapprocher du monde devin et sa sacralité.
66. 65
FIGURE 122 : LA ZIGGOURAT DE UR
2. L’Egypte Antique
L’Egypte antique est connu par son architecture religieuse et funéraire, où on a
cherché à manifester la majestuosité et la prospérité de l’empire. Une architecture
massive qui révèle la dureté des matériaux et les difficultés de la mise en œuvre.
Une croyance en une vie éternelle après la mort a poussé les égyptiens pour
considérer les tombeaux comme les maisons de l’éternité, D’où parvient l’importance
de ces édifices montrant le paroxysme des techniques et procédures de construction
de cette époque.
67. 66
FIGURE 123 : L'EVOLUTION DE LA PYRAMIDE
3. Les gréco-romains
Les temples grecs
Les techniques romaines
« Les romains utilisaient une nouvelle technique de construction : le béton de
concrétion qui consiste à construire des parois de maçonnerie en brique ou en
pierre (servant de parement et de coffrage perdus), puis de couler un béton à
base de chaux entre ces parois ; Ils maitrisaient parfaitement la construction
des éléments architectoniques courbes avec la maçonnerie (arcs, voûtes et
dômes);
68. 67
En plus de la voute en berceau ils utilisaient la voute croisée formée par
l’intersection de deux voutes. »53
FIGURE 124 : VOUTE EN
BERCEAU
FIGURE 125 : VOUTE D’ARETE
(BASILIQUE DE MAXENCE)
FIGURE 126 : BETON COULE ENTRE
DEUX
II. La limite non porteuse
1. Les Avant-gardes
S’opposant à l’architecture des façadiers qui connait son apogée dans son époque,
Adolf Loos a milité contre l’ornementation excessive, symbole des sociétés séculaires
et qui n’ont aucune raison pour exister dans le monde contemporain.
Selon Loos, la façade n’est qu’un écran de séparation nécessaire, une limite entre le
dedans et le dehors.
Dans ses édifices, il mettra l’accent sur les espaces intérieurs et leur perception directe.
En insistant sur la qualité particulière de chaque espace d’habitation, Il donnera
naissance au concept du RAUMPLAN (plan spatial). En admettant des hauteurs sous
plafond différentes, il anticipe sur la promenade architecturale de Le Corbusier. »54
« Un Raumplan est un plan en trois dimensions; c'est une manière de projeter
spécifique à l'architecte autrichien Adolf Loos. La traduction littérale de Raumplan
serait "projeter dans l'espace". »55
Adolf Loos a rompu avec la règle qui voulait que les pièces d'un seul et même étage
soient au même niveau. Les intérieurs découpés en segments étaient révolutionnaires,
mais élégants et pratiques à la fois. « La maison doit servir le confort. »
L’ambiance de la maison n’a rien de bouleversant par rapport aux maisons
précédentes. Pour Adolf Loos, les matériaux de revêtement dominent et produisent
un espace « chaud et intime », tandis que les poutres en bois qui portent le plafond
restent manifestement visibles.
53 Histoire Critique de l’Architecture, Université Hassiba Benbouali – Chlef, 2011 – 2012
54 Mme Leila Ammar, Cours d’histoire de l’architecture moderne, Page 23
55 https://fr.wikipedia.org/wiki/Raumplan consulté le 07-03-2019
69. 68
FIGURE 127 : AMBIANCE INTERIEURES DE LA VILLA MULLER
La villa Müller illustre à la perfection le concept de « Raumplan » :
Suppression traditionnelle des étages.
Suivant sa fonction dans la maison, chaque espace a des proportions et des
hauteurs propres.
Les différentes pièces sont reliées par de courts escaliers. La composition
spatiale a rompu avec la règle voulant que les pièces d'un seul et même étage
soient au même niveau. Les intérieurs découpés en segments étaient
révolutionnaires, élégants et pratiques à la fois.
« Pour moi il n'existe ni les plans, ni les étages, ni les
coupes... il n'y a que l'espace continuel, les étages
s'interpénètrent, les différentes zones sont reliées l'une à
l'autre. » Adolf Loos
FIGURE 128 : LE RAUMPLAN DANS LA VILLA MÜLLER
70. 69
2. Le mouvement modern
« La conception moderne se réfère à l’avant-garde architecturale du début
du XXe siècle, caractérisée par une pensée complétement nouvelle de la
relation intérieur-extérieur, de l’espace libre et de la limite architecturale. […]
la fluidité est évoquée par le dynamisme et la dissolution des limites construites
et de l’espace architectural. Le dynamisme suppose l’introduction du
mouvement et du temps, […] L’architecture fluide désigne une architecture
décomposée et recomposée selon de nouvelles règles et de nouveaux
principes qui, par la présence du rapport espace-temps, a comme résultat la
désintégration des limites physiques et l’écoulement continu de l’espace. »56
FIGURE 129 : LA BOITE ET SON ECLATEMENT
56 Irina Ioana Voda, La fluidité architecturale : histoire et actualité du concept, L’UNIVERSITÉ
GRENOBLE ALPES, 2015, P133
71. 70
a. Le Corbusier
On ne peut pas nier l’importance du
Corbusier dans l’évolution de la
pensée architecturale. En effet, ses
contributions à l’architecture
moderne, étant un de ses précurseurs,
ont influé l’architecture de nos jours.
Ses fameux cinq points, ainsi que ses
jargons esthétiques et structurels
témoignent cette importance
incontournable.
FIGURE 130 : UNE PERSPECTIVE POUR LA VILLA
SAVOYE
FIGURE 131 : UNE
AXONOMETRIE
ARRACHEE DE LA VILLA
SAVOYE
« TOIT JARDIN : Le ciment armé est le nouveau moyen
permettant la réalisation de la toiture homogène. Des
raisons techniques, des raisons d’économie, des raisons de
confort et des raisons sentimentales nous conduisent à
adopter le toit-terrasse.
FACADE LIBRE : Les poteaux en retrait des façades, à
l’intérieur de la maison. Le plancher se poursuit en porte-à-
faux. Les façades ne sont plus que des membranes légères
de murs isolants ou de fenêtres. La façade est libre; les
fenêtres, sans être interrompues, peuvent courir d’un bord à
l’autre de la façade.
FENETRE EN LONGEUR : La fenêtre est l’un des buts essentiels
de la maison. Le progrès apporte une libération. Le ciment
armé fait révolution dans l’histoire de la fenêtre. Les fenêtres
peuvent courir d’un bord à l’autre de la façade.
PLAN LIBRE : Le béton armé dans la maison apporte le plan
libre ! Les étages ne se superposent plus par cloisonnements.
Ils sont libres. Grande économie de cube bâti, emploi
rigoureux de chaque centimètre. Grande économie
d’argent. Rationalisme aisé du plan nouveau !
PILOTIS : La maison sur pilotis! La maison s’enfonçait dans le
sol : locaux obscurs et souvent humides. Le ciment armé
nous donne les pilotis. La maison est en l’air, loin du sol; le
jardin passe sous la maison, le jardin est aussi sur la maison,
sur le toit. »57
57 Florentine, Felix, Odair, Yann, Villa Savoye
72. 71
Les pilotis ont affecté la manière de
concevoir et de vivre l’espace. En
effet, ces limites structurelles créent un
nouveau vécu, des zones ombragées
qui peuvent abriter plusieurs vocations.
FIGURE 132 : DES PILOTIS, LA CITE RADIEUSE
Villa Savoye
Limites exterieurs/exterieurs
FIGURE 133 : LA VILLA SAVOYE ET LE RESEAU VIAIRE AVOISINANT
Limite intérieurs/ extérieurs : les limites de la peau extérieure
FIGURE 134 : LA VILLA SAVOYE ET SES LIMITES ENTRE EXTERIEUR ET INTERIEUR
73. 72
La volumétrie du projet est épurée, un parallélépipède sous les pilotis qui jouit d’une
façade libre et de fenêtres en longueurs.
« Les éléments architecturaux sont la lumière et l'ombre, le mur et l'espace. »58
La surface n’intéressait pas le Corbusier. Il s’agit selon lui d’un superflu nécessaire,
justifiant l’aspect plein des façades, qui étaient lisses et largement ouvertes. « Le plan
procède du dedans au dehors; l'extérieur est le résultat d'un intérieur »59. Ses ouvertures
importantes affirment l’importance de la lumière dans les réflexions spatiales du
Corbusier, qui à définit l’architecture en tant que « jeu souvent, correct et magnifique
des volumes sous la lumière. »60
« Habiter c’est voir » Le Corbusier
Le Corbusier dit que « Les formes primaires sont les belles formes parce qu'elles se lisent
clairement. »61
Limites intérieurs/ intérieurs : les limites hiérarchisant les espaces et les sous-espaces
FIGURE 135 : DES LIMITES A L'INTERIEUR DE LA VILLA SAVOYE
Grâce au plan libre, les limites spatiales sont hiérarchisées de manière à organiser les
espaces selon les vues, qui profitent des importants franchissements visuels originaires
des fenêtres en longueurs. Les limites alors bordant l’édifices ne sont que des dispositifs
de prise de vue.
58 60 61 62 Le Corbusier, Vers une architecture, Arthaud, Paris, 1977
74. 73
« La double circulation assurée par l’escalier et la rampe concrétise une promenade
architecturale recherchée par le Corbusier. La disposition centrale de ces dispositifs
de circulation verticale assure non seulement la desserte vers les différents espaces,
mais aussi la découverte d’une « succession de vues aux cadrages renouvelés sur le
paysage extérieur ou des détails architecturaux. »62
b. Mies van der Rohe
« (...) j’ai abandonné le principe habituel des volumes clos à
une série de pièces distinctes j’ai substitué une suite d’espaces
ouverts. La paroi perd ici son caractère de clôture et ne sert
plus qu’à l’articulation organique de la maison. »63
Le pavillon allemand de Barcelone est
un prototype de l’architecture
moderne selon la vision de Mies van
der Rohe, Il exhibe le recours au plan
libre, où les colonnes sont espacées
selon un rythme régulier, soutenant
une dalle plate. Cette configuration
génère des murs et des cloisons de
verre asymétrique qui se libèrent des
contraintes structurelles
FIGURE 136 : UNE PERSPECTIVE POUR LE
PAVILLON DE BARCELONE
62 https://www.citedelarchitecture.fr/sites/default/files/documents/2017-
09/fo_villasavoye_def.pdf consulté le 11-04-2019
63 « A propos de la Maison de campagne en briques », manuscrit de conférence, 1924, in F.
Neumeyer, Mies van der Rohe – Réflexions sur l’art de bâtir, op. cit.
75. 74
Limites exterieurs/exterieurs : les limites dans lesquelles s’inscrit l’édifice
FIGURE 137 : LE RESEAU VIAIRE AU TOUR DU PAVILLON DE BARCELONE
Limite intérieurs/ extérieurs : les limites de la peau extérieure
FIGURE 138 : DES LIMITES DANS LA PARTIE EXTERIEURE DU PAVILLON DE BARCELONE
76. 75
« Les murs finissent par porter la toiture
et les colonnes sont tellement minces
qu’elles semblent plutôt travailler en
tension, comme des tirants,
maintenant, la toiture sur les murs
comme si elle risquait de s’envoler. Ils
la retiennent bien plus qu’ils ne la
supportent »64
FIGURE 139 : LE PAVILLON ALLEMAND DE
BARCELONE
FIGURE 140 : LES AMBIANCES LUMINEUSES PENDANT LA NUIT DU PAVILLON DE BARCELONE
Limites intérieurs/ intérieurs : les limites hiérarchisant les espaces et les sous-espaces
« Dissociation entre la structure
ponctuelle, les murs en onyx et la
façade ont été appliqués de façon
remarquable »
FIGURE 141 : LES LIMITES HORIZONTALES DANS LE
PAVILLON DE BARCELONE
77. 76
FIGURE 142 : LES LIMITES A L'INTERIEUR DU PAVILLON DE BARCELONE
Certes, les limites verticales dans ce projet sont les murs et les cloisons de verre. Les
murs orientent l’espace et la circulation et participent à la spatialité grâce aux
matériaux et textures choisies. Les cloisons de verre, génèrent des ambiances illusoires,
où la réflexion de l’intérieur et la relation dynamique avec l’extérieur s’accentuent.
III. La limite contemporaine, Le déconstructivisme
comme exemple
Le déconstructivisme est mouvement de pensée qui s’oppose à la rationalité
systématique du modernisme afin d’introduire un dynamisme dans l’architecture. Ce
mouvement architectural trouve son origine dans les réflexions littéraires de Jacques
Derrida en 1988 et les essaies artistiques des constructivistes russes.
Il s’agit d’une architecture qui cherche
une rupture avec les normes
structurelles du bâtiment classique, d’où
la multitude des formes qui sortent des
stéréotypes ordinaires, engendrant des
nouvelles configurations spatiales qui
stimulent et parfois dérangent.
FIGURE 143 : IMPERIAL WAR MUSEUM NORTH DE
DANIEL LIBESKIND À MANCHESTER.
Certes, il n’y a pas beaucoup de similitudes dans les aspects formels comme chez les
modernistes. L’architecture de ce courant partagent essentiellement une révolution
formelle et spatiale révélant le paroxysme technologique de notre époque. D’où la
78. 77
diversité plastiques qui couvre un spectre étendu de la géométrie pleine jusqu’aux
formes les plus organiques.
1. Frank Gehry : La Fondation Louis Vuitton
Il est indéniable que Frank Gehry est
l’un des stars du deconstructivisme, Il
est connu par son recours non
seulement aux formes curvilignes mais
aussi les morphologies angulaires, pour
générer des volumes irréguliers. Il s’agit
d’une « esthétique qui privilégie les
brisures et les cassures [pour] exprimer
les incertitudes du monde
contemporain et le sentiment de
chaos qu’il engendre. »65 FIGURE 144 : MUSÉE GUGGENHEIM (BILBAO) -
FRANK GEHRY
Gehry s’inspire également de la sculpture et la peinture, ce qui explique certainement
son goût pour les volumes et les formes spectaculaires. Cette inspiration est claire dans
son processus conceptuel, ou les intentions dessinées se transformes en maquette
sculpté afin de raffiner la volumétrie ainsi que l’aspect formel du projet.
Limites exterieurs/exterieurs : les limites dans lesquelles s’inscrit l’édifice
« La Fondation Louis Vuitton est situé sur le bord
nord du Bois de Boulogne, dans la zone du Jardin
d’Acclimatation »66
Le projet est accessible soit par la voie
vehiculaires « Avenue Mahtma Ghandi », soit par
les voies pietonnes qui assurent la connexion et la
complimentarité avec le jardin existant.
FIGURE 145 :LE RESEAU VIAIRE AU
TOUR DE LA FONDATION LV
Autre que le milieu naturel dans le quel s’inscrit l’edifice, l’architecte a opter à faire
penetrer l’eau dans le projet à partir d’un cour d’eau. La surface de ce cours offre
une realité illusoire grâce à la reflexion de l’architecture sur l’eau, qui penetre dans le
65
https://www.citedelarchitecture.fr/sites/default/files/documents/2017-
09/fo_villasavoye_def.pdf consulté le 11-04-2019
com/b%C3%A2timent/fondation-louis-vuitton/ consulté le 12-04-2019
79. 78
contrubiant la generation de la qualité spatiale. Ce cours borde un parcours sensoriel
à l’interieur du projet.
FIGURE 146 : LES MARCHES POUR FAIRE PENETRER L'EAU A L'INTERIEUR DE LA FONDATION LOUIS
VUITTON
Limite intérieurs/ extérieurs : les limites de la peau extérieure
FIGURE 147 : L'ENVELOPPE DE LA FONDATION LOUIS VUITTON
Gehry est connu par ses croquis gestuels qui révèlent la recherche du mouvement.
Pour le cas de la fondation Louis Vuitton il a concrétisé ses intentions en dessinant 12
voiles, vitrées, qui s’accrochent à un bâtiment central. Il cherche à « Transcrire la
flexibilité et la courbe d’une voile gonflée aux matériaux rigides de verre et de
métal. »67
L’enveloppe vitrée est un support qui offre des possibilités plastiques éphémères ou
permanente, comme le cas de « l’œuvre temporaire de l’artiste français Daniel Buren,
« l’observatoire de la Lumière ». Une installation qui joue sur la couleur et la
transparence. »68
67 https://fr.wikiarquitectura.com/b%C3%A2timent/fondation-louis-vuitton/ consulté le 03-04-
2019
68 https://www.franceculture.fr/emissions/la-grande-table-1ere-partie/daniel-buren-colore-la-
fondation-louis-vuitton consulté le 13-04-2019
80. 79
Limites intérieurs/ intérieurs : les limites hiérarchisant les espaces et les sous-espaces
FIGURE 148 : LES LIMITE A L'INTERIEUR DE LA FONDATION LOUIS VUITTON
Autre que le parcours sensoriel offert
par le jumelage entre l’eau et la
succession des plans de miroirs
générant des illusions, et l’impact de la
peau extérieurs sur la spatialités à
l’intérieur du projet, on constate que
les limites des espaces intérieurs sont
généralement des limites ordinaires
sous formes de mures ou des formes en
retrait ou en saillis révélant non
seulement un esprit fonctionnel, mais
aussi parfois une dichotomie dans la
logique formelle entre l’intérieur et
l’extérieur.
FIGURE 149 : LE PLAN RDC DE LA FONDATION
LOUIS VUITTON
81. 80
2. Zaha Hadid : Centre culturel Heydar-Aliyev
Zaha Hadid est non seulement l’architecte la plus connu dans le monde dans un
monde dominé par l’homme, mais aussi une icône architecturale fidèle au
déconstructivisme. Ses œuvres sont issues des gestes plastiques du constructivisme
russe de la calligraphie arabe, « Son style est identifiable à son utilisation de plans
superposés et d’angles aigus. »69
Le Centre culturel Heydar-Aliyev est un de ses projets a offert à Bakou (capitale
d’Azerbaïdjan) son monument contemporain le plus célèbre. Indéniablement, il est
un pôle de pèlerinage touristique et artistiques pour les intéressés de cette
architecture considéré comme un véritable chef d’œuvre artistique complet. Ce
projet affirme la volonté de renier avec l’architecture héritée de l’époque socialiste.
Son emplacement central par rapport au quartier « nouvelle Bakou » témoigne cette
altitude.
Limites exterieurs/exterieurs : les limites dans lesquelles s’inscrit l’édifice
Le projet est limité par 4 voies urbaines, dont une est une voie rapide, il est accessible
par des espaces piétonnes, des allées et une place. La pente du terrain affecte la
circulation piétonne d’où l’alternance dans le parcours entre les marches, les rampes
ainsi que les allées pleines.
FIGURE 150 : LES ACCES AU CENTRE CULTUREL HEYDAR-ALIYEV
Limite intérieurs/ extérieurs : les limites de la peau extérieure
L’enveloppe du projet est caractérisée par une élimination de toute formes de
distinctions entres le dallage qui se fissionne avec la place et la couverture qui
témoigne la continuité du geste architecturale. L’ouvrage s’impose dans le site sans
avoir une façade principale. La perception de l’œuvre dépond de l’angle de vue.
« Comme dans beaucoup d’ouvrages d’Hadid, ce zigzag constitue une fracture
nette avec le passé urbain, un signe fort et perspectif qui guide l’œil de l’observateur
69 https://www.contemporain.com/architecture/architectes/celebres/zaha-hadid.html
consulté le 13-04-2019
82. 81
vers le sommet de la colline, où se détache l’imposante toiture en plastique blanc de
l'ouvrage. »70
FIGURE 151 : LA CONTINUITE ENTRE LE DALLAGE ET L'ENVELOPPE DANS LE CENTRE CULTUREL
HEYDAR-ALIYEV
La lumiére est au introduité
judacieusement dans le projet pour
accentuer l’experience de perception
des contemplateurs de l’edifice,
accentuant le geste architecturale et
vehiculant l’aspect monumental de
l’edifice.
FIGURE 152 : LE CENTRE CULTUREL HEYDAR-
ALIYEV
Limites intérieurs/ intérieurs : les limites hiérarchisant les espaces et les sous-espaces
Les gestes plastiques exprimés dans l’enveloppe ont affecté aussi les limites
hiérarchisant les espaces à l’intérieur de l’édifice. Ces gestes sont exprimés soit par
leur continuité à l’intérieur, soit par des parois qui imite le même esprit formel et
plastique.
70 https://www.floornature.eu/zaha-hadid-realise-le-centre-heydar-aliyev-de-bakou-9182/
consulté le 14-04-2019
83. 82
FIGURE 153 : LA REFLEXION ET LA CONTINUITE DES GESTES DANS LE CENTRE CULTUREL HEYDAR-
ALIYEV
Les matériaux de revêtements contribuent aussi au jeu de spatialité cherché par
l’architecte. Les surfaces polis, engendrent des réflexions qui jouissent de la
morphologie des parois et des ouvertures importantes pénétrant la lumière naturelle,
créent une expérience sensorielle dynamique, où les mouvements des usagers
contribuent à la spatialité.
IV. Portzamparc, réflexion sur l’ilot ouvert
L’ilot ouvert, est la réflexion urbaine de Portzamparc qui vise à remettre en question la
disposition et la logique d’aménagement classique et moderne. Il opte à garder une
lecture claire des rues à l’instar du bloc classique, mais en brisant la continuité en
variant les hauteurs et créant des échappés visuels, pour des raisons variée (salubrité,
aération, dynamisme).
FIGURE 154 : LES TROIS AGES DE LA VILLE ET
L'ILOT OUVERT
« Les bâtiments ne sont jamais mitoyens,
ils ouvrent ainsi la rue sur les intérieurs
d’îlots plantés de jardins. Ces bâtiments
prennent la lumière dans les quatre
directions et selon des volumes dont
l’architecture est libre. La grande variété
des programmes, des volumes et des
matériaux aussi est assemblée au long
du “volume“ unitaire de la rue. »71
71 http://www.christiandeportzamparc.com/fr/projects/quartier-massena/ consulté le 14-04-
2019