Le présent suivi vise à évaluer les impacts de la LGV SEA et l’efficience des mesures compensatoires sur l’avifaune de plaine.
Il s'inscrit dans le cadre de l'article 23 des arrêtés inter-préfectoraux des 24 février et 21 décembre 2012, portant dérogation à l’interdiction de destruction d’espèces et d’habitats d’espèces animales protégées et de destruction d’espèces végétales protégées. L’article 23 indique qu’ « un suivi des populations et des habitats d'espèces protégées impactées par la construction et l'exploitation de la Ligne à Grande Vitesse Tours-Bordeaux devra être réalisé pendant la durée de la concession. »
Le présent suivi s'inscrit également dans le cadre des propositions du groupe de travail sur les suivis, composé d’un ensemble de partenaires inter-régionaux. Une note proposée par ce groupe de travail et intitulée « Propositions de suivi des mesures environnementales liées à la construction et à l'exploitation de la LGV-SEA Tours-Bordeaux » mentionne ce suivi élaboré en partenariat avec le Centre d’Etudes Biologiques de Chizé (CEBC – CNRS), la LPO Vienne, le Groupe Ornithologique des Deux-Sèvres, Charente Nature, Poitou-Charentes Nature et la LPO France.
Le suivi a été mené en 2014 et reconduit en 2015 en Vienne, Deux-Sèvres et Charente.
1. 14 rue Jean Moulin
86240 Fontaine-le-Comte
05 49 88 99 23
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Rapport réalisé pour le compte de :
LGV SEA TOURS-BORDEAUX
Impacts de la LGV SEA et évaluation de
l’efficience des mesures compensatoires
sur l’avifaune de plaine
Rapport de suivi 2015 (2ème
année de suivi) –
Méthodologie et résultats à l’échelle du Poitou-Charentes
2. Suivi 2015 – Impacts de la LGV et des MC sur l’avifaune de plaine – Avril 2016
2 Poitou-Charentes Nature
Impacts de la LGV SEA et évaluation de
l’efficience des mesures compensatoires
sur l’avifaune de plaine
Rapport de suivi 2015 (2ème
année de suivi) –
Méthodologie et résultats à l’échelle du Poitou-Charentes
Type de rapport :
Rapport de suivi 2015
Associations intervenantes Intervenants
CEBC - CNRS
LPO Vienne
GODS
Charente Nature (CN)
Vincent BRETAGNOLLE – Alexandre Villers (CEBC - CNRS)
Cédric FAIVRE – Thierry DUBOIS – Johan TILLET (LPO 86)
Victor TURPAUD-FIZZALA – Jessica VILLERS – Jean-Baptiste
PERROTIN (GODS)
Laurent PRECIGOUT – Tiphanie HERCE – Matthieu DORFIAC (CN)
Coordinateurs PCN / Rédacteurs Version du document
Clémentine DENTZ
Agnès BOYÉ
17/06/2016
Destinataires Date d’envoi
Delphine QUINTARD (LISEA)
Thierry CHARLEMAGNE (LISEA)
V1 le 21/04/2016 – V2 le 17/06/2016
3. Suivi 2015 – Impacts de la LGV et des MC sur l’avifaune de plaine – Avril 2016
Poitou-Charentes Nature 3
Sommaire
Introduction ............................................................................................................... 4
1. Méthodologie et protocoles ................................................................................ 5
1.1. Questionnements ............................................................................................................ 5
1.2. Echelles de travail ........................................................................................................... 5
1.3. Espèces concernées ........................................................................................................ 5
1.4. Stratégie d’échantillonnage .............................................................................................. 6
1.5. Protocoles pour les relevés .............................................................................................. 6
1.5.1. Indice Ponctuel d’Abondance (IPA) Passereaux et Outarde canepetière.................... 7
1.5.2. Recherche des couples nicheurs d’Œdicnème criard ............................................... 7
1.5.3. Recherche des couples nicheurs de Busards .......................................................... 7
1.5.4. Recherche des couples nicheurs de Pie-grièche écorcheur ...................................... 8
1.6. Saisie des données.......................................................................................................... 8
1.7. Synthèse des périodes de réalisation ................................................................................ 8
2. Analyse et résultats ............................................................................................ 9
2.1. Synthèse chiffrée 2015 .................................................................................................... 9
2.2. Echantillonnage 2015 .................................................................................................... 11
2.3. Objectifs visés par les analyses ...................................................................................... 15
2.4. Données brutes ............................................................................................................ 15
2.5. Analyses et modèles préliminaires .................................................................................. 17
2.6. Analyses complémentaires et documents associés ........................................................... 19
3. Conclusion et perspectives ............................................................................... 20
3.1. Bilan 2015 .................................................................................................................... 20
3.2. Objectifs 2016 .............................................................................................................. 20
3.3. Fréquence du suivi et des bilans..................................................................................... 20
Annexe 1 - Exemple d’identification et de localisation préalable des points
d’écoute sous SIG................................................................................ 22
Annexe 2 - Exemple de fiche de relevé IPA ........................................................... 23
Annexe 3 - Exemple de fiche de relevé de l’assolement......................................... 25
4. Suivi 2015 – Impacts de la LGV et des MC sur l’avifaune de plaine – Avril 2016
4 Poitou-Charentes Nature
Impacts de la LGV SEA et évaluation de
l’efficience des mesures compensatoires
sur l’avifaune de plaine
Rapport de suivi 2015 (2ème
année de suivi) – Méthodologie et résultats
Introduction
Le présent suivi vise à évaluer les impacts de la LGV SEA et l’efficience des mesures compensatoires sur
l’avifaune de plaine.
Il s'inscrit dans le cadre de l'article 23 des arrêtés inter-préfectoraux des 24 février et 21 décembre 2012,
portant dérogation à l’interdiction de destruction d’espèces et d’habitats d’espèces animales protégées et de
destruction d’espèces végétales protégées. L’article 23 indique qu’ « un suivi des populations et des habitats
d'espèces protégées impactées par la construction et l'exploitation de la Ligne à Grande Vitesse Tours-Bordeaux
devra être réalisé pendant la durée de la concession. »
Le présent suivi s'inscrit également dans le cadre des propositions du groupe de travail sur les suivis, composé
d’un ensemble de partenaires inter-régionaux. Une note proposée par ce groupe de travail et intitulée
« Propositions de suivi des mesures environnementales liées à la construction et à l'exploitation de la LGV-SEA
Tours-Bordeaux » mentionne ce suivi élaboré en partenariat avec le Centre d’Etudes Biologiques de Chizé
(CEBC – CNRS), la LPO Vienne, le Groupe Ornithologique des Deux-Sèvres, Charente Nature, Poitou-Charentes
Nature et la LPO France.
Le protocole détaillé lié à ce suivi a été présenté aux services de l’Etat en amont de sa mise en œuvre, validée
par le concessionnaire LISEA au début de l’année 2014.
Le suivi a été mené en 2014 et reconduit en 2015 en Vienne, Deux-Sèvres et Charente.
5. Suivi 2015 – Impacts de la LGV et des MC sur l’avifaune de plaine – Avril 2016
Poitou-Charentes Nature 5
1. Méthodologie et protocoles
1.1. Questionnements
Le protocole décrit ci-après est destiné à collecter des données en mesure de répondre à trois questions
précises, qui déclinent plus précisément l’analyse des impacts :
→ Quel est l’impact local de l’infrastructure (lorsqu’elle sera en fonctionnement) sur les
différentes espèces d’oiseaux ?
Cela consiste à déterminer, pour les espèces ciblées, la largeur de la zone d’évitement (ce qui inclut
aussi les variations de cette largeur, par exemple en fonction de la densité des individus) et/ou les
moyens de diminuer cette largeur par des mesures de mitigation.
→ Quel est l’impact régional de l’infrastructure sur les différentes espèces d’oiseaux ?
Il s’agit d’évaluer l’impact global de l’infrastructure (travaux, fonctionnement) sur la dynamique des
populations des espèces patrimoniales.
→ Quel est l’impact des mesures compensatoires sur les espèces cibles ?
Pour évaluer l’efficacité des mesures compensatoires sur ces espèces, il s’agit d’évaluer cet effet
« toutes choses égales par ailleurs », c’est-à-dire en tenant compte des effets confondants, comme par
exemple la présence de MAE, la présence de prairies ou encore la nature du paysage.
1.2. Echelles de travail
Au total, trois échelles spatiales sont déclinées :
- Une échelle très locale : la ligne et son fuseau, dont la largeur, en termes d’impact, reste à déterminer
et va sans doute varier selon les espèces.
- Une échelle plus large : qui est celle du territoire dans lequel les mesures de compensation sont mises
en place.
- Une échelle régionale : Poitou-Charentes.
Le protocole décrit ci-après intègre ces trois échelles.
1.3. Espèces concernées
Les espèces ciblées par cette étude sont des espèces du milieu de plaine ouverte, à savoir :
- L’Outarde canepetière (Tetrax tetrax) ;
- L’Œdicnème criard (Burhinus oedicnemus) ;
- Le Busard cendré (Circus pygargus) ;
- Le Busard Saint-Martin (Circus cyaneus) ;
- La Pie-grièche écorcheur (Lanius collurio) ;
- Le cortège global des passereaux, qui sont des indicateurs de l’évolution qualitative du milieu
(ressources alimentaires).
6. Suivi 2015 – Impacts de la LGV et des MC sur l’avifaune de plaine – Avril 2016
6 Poitou-Charentes Nature
1.4. Stratégie d’échantillonnage
La stratégie est destinée à rendre l’effet dont on recherche à mesurer l’impact (par exemple les mesures
compensatoires) indépendant des effets paysagers confondants. Ceci revient à les « décorréler » au sens
statistique. Les variables confondantes identifiées sont :
- la distance à l’infrastructure ;
- la proportion de prairies en voisinage (sur des carreaux de 1 km²), qui sont des habitats favorables aux
différentes espèces cibles (reproduction et/ou alimentation) ;
- la présence et la quantité de MAE déjà contractualisées (en incluant les mesures compensatoires).
Laura Henckel et Paul Miguet (en thèse sous la supervision de Vincent Bretagnolle au Centre d’Etudes
Biologiques de Chizé, CEBC – CNRS) ont développé un algorithme qui permet de tirer ces carrés de manière
aléatoire selon des gradients indépendants. Cet algorithme est mobilisé ainsi chaque année.
Figure 1 : Exemple de cartographie des données sources qui
sont utilisées lors du tirage des carrés
Source : Image CNRS – CEBC / Données GODS – PCN
Comme indiqué sur la figure en vis-à-vis,
le tirage des carrés consiste à
sélectionner des carreaux (les teintes de
bleu correspondent ici à la proportion du
carré de 1 km² en prairie), à des
distances croissantes de l’infrastructure
(ici en rouge), tout en contrôlant la
position et la superficie des parcelles
déjà en acquisition ou en contrat (ici, en
jaune) dans le cadre des mesures
compensatoires.
En matière de puissance statistique et afin de disposer d’un échantillon représentatif, 150 à 200 carrés de 1
km² sont à réaliser chaque année, choisis selon un tirage aléatoire stratifié, effectué par le CEBC - CNRS de
Chizé dans chaque département (Vienne, Deux-Sèvres et Charente) pour la région Poitou-Charentes. Si,
exceptionnellement, au regard des quantités de travail à réaliser et des forces humaines en présence, 100
carrés ont été suivis en 2014, ce sont 149 carrés qui ont été suivis en 2015.
1.5. Protocoles pour les relevés
Pour chaque protocole, la météo est relevée pendant la réalisation du relevé (pourcentage de couverture
nuageuse, absence ou présence de pluie, vent nul / faible / moyen ou fort).
L’assolement (relevé de l’occupation des sols à l’échelle de la parcelle) est réalisé sur l’ensemble de chaque
carré échantillonné entre avril et juin, puis saisi sous SIG.
7. Suivi 2015 – Impacts de la LGV et des MC sur l’avifaune de plaine – Avril 2016
Poitou-Charentes Nature 7
Chaque contact d’Outarde canepetière, Pie-grièche écorcheur, Œdicnème criard, Busard cendré et Busard Saint-
Martin détecté en dehors des périodes de mise en œuvre stricte des protocoles (au cours d’un point IPA mais
au-delà des 200m, au cours de trajets entre points d’écoute ou encore au cours du relevé assolement) est
systématiquement localisé et de façon précise, sur une carte IGN en relevant l’horaire, l’effectif, le sexe, l’âge et
les comportements. Chaque nid détecté est également géo-localisé.
Un descriptif spécifique à chacun des protocoles est présenté dans les paragraphes 1.5.1. à 1.5.4.
1.5.1. Indice Ponctuel d’Abondance (IPA) Passereaux et Outarde canepetière
→ Par carré de 1 km², 4 points d’écoute (1 pour 25 ha, distants d’au moins 500 m) de 10 minutes sont
réalisés avec 2 passages : entre 1er
avril et le 8 mai, puis entre le 8 mai et le 15 juin, avec au minimum
4 semaines d’écart entre les 2 passages. L’ensemble des contacts d’espèce d’oiseaux sont relevés et
reportés, aussi précisément que possible, sur une carte préalablement préparée. Les types de contact
(vol, posé, chant, cri) sont également répertoriés par individu.
Les points d’écoutes débutent une heure après le lever du soleil et se poursuivent jusqu’à 10h maximum, en
évitant les pics de chaleur.
Chaque contact d’Outarde canepetière et de Pie-grièche est systématiquement géo-localisé, en relevant
l’horaire, l’effectif, le sexe, le comportement, le type et la hauteur du couvert fréquenté.
1.5.2. Recherche des couples nicheurs d’Œdicnème criard
Les prospections sont effectuées d’une traite sur l’ensemble du carré de 1 km². Deux passages sont réalisés par
carré : le premier est effectué entre le 1er
et le 20 mai et le second entre le 1er
et le 20 juin.
→ La réalisation de parcours en voiture sur l’ensemble des chemins carrossables s’effectue en évitant les
pics de chaleur et les heures d’alimentation de l’espèce (alimentation avant 9h et après 18h), par
météo favorable (sans pluie ou vent important) en matinée ou l’après-midi, sur l’ensemble de la zone
agricole de la commune, avec halte régulière pour observer minutieusement (plusieurs angles sur les
grands îlots) toutes les parcelles favorables (labour, semis, vigne, prairie rase), afin de rechercher les
individus et les indices de nidification (couveur-guetteur, alarme, poussins, chants / parades /
accouplements, part en marchant, feinte de blessure, etc…).
Chaque observation d’Œdicnème criard est systématiquement géo-localisée sur une carte IGN en relevant
l’horaire, l’effectif, le sexe, l’âge et les comportements. Chaque nid détecté est également géo-localisé.
1.5.3. Recherche des couples nicheurs de Busards
Il s’agit d’une recherche des couples nicheurs nécessitant plusieurs étapes (« prospection en entonnoir ») :
→ Parcours de l’ensemble des chemins carrossables du carré (avril-mai) sur l’ensemble des milieux
favorables : repérage des potentiels noyaux de colonie, des indices de cantonnement :
« Il s’agit pour l’observateur de se déplacer dans le carré d’un kilomètre carré en empruntant tous les itinéraires
possibles, à basse vitesse, en s’arrêtant régulièrement sur les points ouverts ou culminants offrant une bonne
visibilité, ou à pied. Il est important, dans cette stratégie, de visiter au moins une fois chaque secteur du carré
afin de visualiser l’ensemble des milieux favorables. » (Cf. Protocole enquête nationale rapaces diurnes
nicheurs)
8. Suivi 2015 – Impacts de la LGV et des MC sur l’avifaune de plaine – Avril 2016
8 Poitou-Charentes Nature
→ Réalisation de points d’observation pour détecter le nombre de couples nicheurs et localiser
précisément les nids (mai-juin-juillet) : 2 à 4 passages (fonction de la densité en busards) sont
nécessaires par temps favorable pour un minimum de 2 heures d’observation pour les 4 passages.
Chaque observation de Busard cendré, de Busard Saint-Martin et de Busard des roseaux est systématiquement
géo-localisée, de façon précise sur une carte IGN en relevant l’horaire, l’espèce, l’effectif, le sexe, l’âge, les
comportements, la présence de marquage ou de trait individuel (ex : mélanisme, mue des femelle). Chaque nid
détecté est également géo-localisé précisément.
1.5.4. Recherche des couples nicheurs de Pie-grièche écorcheur
Les prospections sont effectuées à raison de 3 passages par carré. Les passages sont à répartir entre mi-mai et
début juillet.
→ La réalisation de parcours en voiture sur l’ensemble des chemins carrossables s’effectue à partir de 1h
après le lever du soleil et jusqu’à 1h avant le coucher du soleil, en privilégiant les heures chaudes pour
faciliter la détection (heures d’activité de nombreux cortèges d’insectes). Il s’agit de sillonner
l’ensemble du carré en faisant des points d’arrêt à proximité des milieux favorables à la nidification.
Chaque observation de Pie-grièche écorcheur est systématiquement géo-localisée précisément sur une carte
IGN en relevant l’horaire, l’effectif, le sexe, l’âge et les comportements.
1.6. Saisie des données
Des fiches de localisation et de relevé de terrain sont utilisées pour chaque protocole (cf. Annexes 1, 2 et 3).
Les données protocolaires et non-protocolaires sont ensuite saisies et envoyées au CEBC - CNRS de Chizé, en
tableur Excel avec les coordonnées géographiques de chaque donnée, au cours des mois d’août et septembre.
1.7. Synthèse des périodes de réalisation
Figure 2 : Périodes de préparation et de passage terrain
jan fév mar avr mai juin juil aoû sept oct nov déc
Echantillonnage aléatoire
Préparation des fiches de relevé de terrain
Terrain - IPA Passereaux et Outarde canepetière
Terrain - Œdicnème criard
Terrain - Busards
Terrain - Pie-grièche écorcheur
Saisie des données
9. Suivi 2015 – Impacts de la LGV et des MC sur l’avifaune de plaine – Avril 2016
Poitou-Charentes Nature 9
2. Analyse et résultats
2.1. Synthèse chiffrée 2015
Les données d’échantillonnage sont synthétisées dans le tableau ci-dessous. Pour rappel et première
comparaison, les données du suivi 2014 ont été gardées.
104 espèces ont été contactées en 2015 contre 97 lors de la première année. Compte tenu de l’effort
d’échantillonnage accru (de près de 50%), une augmentation de 8% du nombre d’espèces contactées au total
est tout à fait attendue et normale.
Année : 2014 2015
Nombre de carrés échantillonnés : 108 160
Nombre de carrés suivis : 105 149
Surface suivie : 105 km² 149 km²
Superficie totale prise en compte pour le suivi MC AP : 1669,85 km²
% surface suivie par rapport à la totalité du zonage : 6,3 % 8,9 %
Nombre d’IPA réalisés :
840 (soit 140 h
d’écoute)
1192 (soit
199 h d’écoute)
Nombre de contacts recensés au moment des IPA : 97 104
10. Suivi 2015 – Impacts de la LGV et des MC sur l’avifaune de plaine – Avril 2016
10 Poitou-Charentes Nature
Figure 3 : Zonages pris en compte dans le cadre du suivi
11. Suivi 2015 – Impacts de la LGV et des MC sur l’avifaune de plaine – Avril 2016
Poitou-Charentes Nature 11
2.2. Echantillonnage 2015
Le tirage aléatoire stratifié des carrés de 1 km² a permis le suivi de 149 carrés échantillon en 2015 (105 en
2014), permettant une meilleure couverture du territoire régional par rapport à la première année de suivi. Les
cartes ci-après mettent en évidence la localisation des carrés suivis en Poitou-Charentes au regard des zonages
prioritaires de prospection des mesures compensatoires, des ZPS ciblées avifaune de plaine impactées par la
LGV, ainsi que des sites de compensation en acquisition et en conventionnement connus en 2015.
Figure 4 : Carrés suivis en 2014 et 2015 en Poitou-Charentes
12. Suivi 2015 – Impacts de la LGV et des MC sur l’avifaune de plaine – Avril 2016
12 Poitou-Charentes Nature
Figure 5 : Carrés suivis en 2014 et 2015 en Vienne
13. Suivi 2015 – Impacts de la LGV et des MC sur l’avifaune de plaine – Avril 2016
Poitou-Charentes Nature 13
Figure 6 : Carrés suivis en 2014 et 2015 en Deux-Sèvres
14. Suivi 2015 – Impacts de la LGV et des MC sur l’avifaune de plaine – Avril 2016
14 Poitou-Charentes Nature
Figure 7 : Carrés suivis en 2014 et 2015 en Charente
15. Suivi 2015 – Impacts de la LGV et des MC sur l’avifaune de plaine – Avril 2016
Poitou-Charentes Nature 15
2.3. Objectifs visés par les analyses
Le présent suivi et les analyses qui en découleront visent deux objectifs :
- Construire des modèles statistiques expliquant au mieux les abondances observées (grâce à différentes
co-variables environnementales incorporées dans le modèle). Ce modèle inclut la distance à
l’infrastructure, ce qui permettra, au fil des ans, d’estimer l’effet de la mise en circulation de la LGV sur
la distribution et l’abondance des oiseaux.
- Prédire, à partir de ces modèles et de co-variables environnementales appropriées, les abondances sur
l’ensemble de la zone d’intérêt.
2.4. Données brutes
Les données représentées ci-dessous visent simplement à donner un aperçu des données brutes qui contribuent
à l’élaboration du modèle.
Les données brutes 2014 ont été laissées dans ce rapport pour une première comparaison, ne serait-ce que
visuelle. Une telle représentation indique seulement la répartition de l’effort d’échantillonnage, car il est en effet
très difficile de distinguer les abondances.
Figure 8 : Nombre d’individus d’Alouette des champs et de Bruant proyer par point lors du premier et du
second passage, en 2014 et en 2015. La taille des cercles est proportionnelle au nombre d’individus contactés
par point.
2014 2015
16. Suivi 2015 – Impacts de la LGV et des MC sur l’avifaune de plaine – Avril 2016
16 Poitou-Charentes Nature
Figure 9 : Nombre de contacts d’Alouette des champs et de Bruant proyer par point, en 2014 et 2015
Le graphique présenté en Figure 9 permet par contre d’évaluer laquelle des deux années a produit le plus grand
nombre d’oiseaux. En première analyse, compte tenu du nombre de carrés réalisés en 2015 par rapport à 2014
(soit environ 25% en plus), il apparait que les deux espèces sont en déclin, en particulier l’Alouette des
champs.
2014
2015
17. Suivi 2015 – Impacts de la LGV et des MC sur l’avifaune de plaine – Avril 2016
Poitou-Charentes Nature 17
2.5. Analyses et modèles préliminaires
Les analyses préliminaires réalisées en 2014 et 2015 visent à vérifier que les données fournies par le protocole
IPA décrit ci-avant permettent de modéliser l’abondance des espèces d’oiseaux suivies (ici deux espèces
indicatrices des paysages agricoles ouverts ont été choisies, l’Alouette des champs Alauda arvensis et le Bruant
proyer Emberiza calandra). A cette fin, les modèles incluent un jeu minimal de co-variables explicatives visant à
rendre les modèles suffisamment réalistes :
- Effet ‘passage’ (c’est à dire 1er
ou 2ème
) : permet de prendre en compte les variations d’abondance liées
à la période échantillonnée et aux phénologies propres à chaque espèce ;
- Effet ‘numéro de point niché dans le numéro de quadrat’ : permet de tenir compte d’effets locaux non
pris en compte par d’autres co-variables ;
- Effet ‘temps depuis le lever de soleil’ : il est en effet attendu que le nombre de mâles chanteurs dépend
du temps écoulé depuis le lever du soleil ;
- Pourcentages de milieux pérennes (cf. RPG)1
: caractéristique paysagère d’intérêt ;
- Distance à la LGV : co-variable d’intérêt qui sera évaluée in fine.
Il est important de préciser que ces modèles étant imparfaits (par exemple parce que le paysage ne peut pour
l’instant être pris en compte que de manière grossière), ils n’expliquent donc que moins de 20% de la déviance,
pour l’Alouette des champs et le Bruant proyer. Toutefois, leur puissance croîtra avec l’accumulation de
données.
A titre d’exemple, les cartes ci-après, sur lesquelles on peut visualiser à la fois les analyses 2014 et 2015,
mettent en évidence un effet négatif de la distance à la LGV pour le bruant en 2014, c’est-à-dire une
abondance moindre lorsqu’on se rapproche de la ligne. Or le résultat est inverse en 2015. Avec seulement deux
années de suivi, il est donc encore difficile de confirmer ou non des tendances de répartition.
1
Il est à noter que pour les analyses des suivis 2014 et 2015, la variable ‘prairies’ date de 2010. Le RPG de
chaque année de suivi sera nécessaire pour actualiser les informations utilisées dans le cadre des analyses.
18. Suivi 2015 – Impacts de la LGV et des MC sur l’avifaune de plaine – Avril 2016
18 Poitou-Charentes Nature
Figure 10 : Nombre d’individus prédit par point d’écoute sur des carrés de 1 km², pour l’Alouette des
champs et le Bruant proyer respectivement, et évolution 2014-2015.
2014
2015
19. Suivi 2015 – Impacts de la LGV et des MC sur l’avifaune de plaine – Avril 2016
Poitou-Charentes Nature 19
2.6. Analyses complémentaires et documents associés
D’autres variables feront l’objet d’analyses, à savoir :
- Présence et quantité de parcelles en mesures compensatoires ;
- Présence et quantité de parcelles en MAE ;
- Proportion de prairies (et autres cultures, par exemple céréales ou colza), en voisinage
Afin de pouvoir analyser et discriminer l’influence de ces variables dans le cadre du suivi, certaines données
telles que la localisation des mesures compensatoires LGV, la localisation des MAE (Mesures Agro-
Environnementales), le RPG (Registre Parcellaire Graphique) de chaque année de suivi ou encore les données
cartographiques topographiques BDTOPO sont nécessaires.
A ce jour, plusieurs données manquent afin de poursuivre et affiner les analyses. La sollicitation des partenaires
concernés par ces données est nécessaire. Cela concerne notamment les données suivantes :
- Localisation des MAEt ;
- RPG ;
- BDTOPO.
20. Suivi 2015 – Impacts de la LGV et des MC sur l’avifaune de plaine – Avril 2016
20 Poitou-Charentes Nature
3. Conclusion et perspectives
3.1. Bilan 2015
L’objectif plus ambitieux pour ce suivi 2015 a été atteint avec 149 carrés suivis au lieu des 105 réalisés en
2014. L’échantillon est ainsi plus représentatif en recouvrant environ 9 % de la superficie totale considérée pour
le suivi. Il sera ainsi plus exploitable et permettra d’obtenir des résultats plus fiables.
Le tirage aléatoire avait été fait sur un nombre de carrés légèrement plus important (environ 160 carrés) afin
de disposer d’une marge d’ajustement au moment de la disposition des points d’écoute sur cartographie
(caractère trop urbain ou forestier de certains carrés par exemple ou inaccessibilité).
Le protocole 2014 a été maintenu et renouvelé à l’identique en 2015. Il a été étendu au département de l’Indre
et Loire en 2015.
Comme en témoignent les analyses sur les deux espèces testées (Alouette des champs et Bruant proyer), la
puissance explicative des modèles est encore assez faible cette année au regard du recul limité de l’étude et
des premiers résultats qui sont parfois inversés entre les deux premières années de ce suivi. Les données des
prochaines années de suivi sont nécessaires pour faire ressortir des tendances d’effectifs et d’évolution des
espèces. Ainsi, une analyse globale sera proposée à l’issue de l’année 2016 sur 3 années de suivis.
3.2. Objectifs 2016
Pour la troisième année de suivi, l’échantillon de 150 carrés à suivre est à maintenir afin de disposer d’un lot de
données exploitables et représentatif.
Des carrés placés de façon « forcée » sur des sites d’acquisition dans le cadre des mesures compensatoires
feront aussi partie de l’échantillonnage, afin de pouvoir évaluer la pertinence des actions de gestion et de les
ajuster si besoin. Dans la mesure du possible, ces carrés forcés sur les sites d’acquisition viendront s’ajouter
aux 150 tirés aléatoirement de façon à ne pas diminuer le nombre de carrés échantillonnés de façon aléatoire.
Le protocole de terrain sera identique aux années précédentes.
Un premier bilan est envisagé fin 2016, spécifiquement sur les impacts de la construction de la LGV sur les
Outardes. Un parallèle avec les enquêtes nationales de 2012, 2014 et 2016 pourra alors être fait. Ce bilan
constituera un point d’étape suite aux 3 premières années de suivi (2014 à 2016), suite à la période de
construction de la LGV et en amont de sa mise en service.
3.3. Fréquence du suivi et des bilans
Les résultats concernant le nombre d’individus d’Alouette des champs et de Bruant proyer prédit par point
d’écoute montrant des divergences d’une année sur l’autre en fonction de l’espèce considérée, la nécessité de
prendre en compte plusieurs années pour constituer un état initial apparait clairement, comme pressenti. Les
éléments collectés en 2016 permettront de compléter le jeu de données de base.
Par ailleurs, comme évoqué dès la mise en place du protocole, ce suivi s’inscrit dans une démarche à long
terme au regard des temps de réponse ou de détection de certains facteurs. Ainsi pour rappel, le suivi doit être
très régulier et se poursuivre au-delà de la période 2014-2016 par les phases suivantes :
- L’année de mise en service de la ligne : 2017.
- Les 3 premières années suivant la mise en service de la ligne : 2018 - 2019 - 2020.
Aussi, le suivi prévoit un rythme annuel jusqu’en 2020. A compter de cette date, le suivi devra se poursuivre et
la fréquence sera à adapter en fonction des résultats obtenus les premières années.
21. Suivi 2015 – Impacts de la LGV et des MC sur l’avifaune de plaine – Avril 2016
Poitou-Charentes Nature 21
Un premier bilan est envisagé fin 2016 puis tous les 2 à 3 ans afin d’analyser les hypothèses, les unes après les
autres via des rapports intermédiaires.
22. Suivi 2015 – Impacts de la LGV et des MC sur l’avifaune de plaine – Avril 2016
22 Poitou-Charentes Nature
Annexe 1 - Exemple d’identification et de
localisation préalable des points
d’écoute sous SIG
23. Suivi 2015 – Impacts de la LGV et des MC sur l’avifaune de plaine – Avril 2016
Poitou-Charentes Nature 23
Annexe 2 - Exemple de fiche de relevé IPA
24. Suivi 2015 – Impacts de la LGV et des MC sur l’avifaune de plaine – Avril 2016
24 Poitou-Charentes Nature
Rappels de notation :
- Points d’écoute 10 min, séparés en 2 min.
- Noter toute les espèces et leur nombre chaque session de 2 min.
- Noter leur position sur la carte avec leur identifiant
- Distance : 0-50m ; 50-100m ; 100-200m
- Code vent : 0 = pas de vent ; 3 = vent de 30 km/h (ne pas faire de points d’écoute au-delà.
- Code nuage : 0% = ciel bleu ; 100% = totalement couvert.
- Code pluie : 0 = pas de pluie ; 1 = pluie fine (ne pas faire de points d’écoute si pluie importante).
- Code visibilité : 1 = bonne ; 2 = modéré ; 3 = faible.
- Code bruit : 0 = pas de bruit ; 1 = faible ; 2 = seuls les oiseaux les plus bruyants entendus au-delà de
100m ; 3 = très peu ou pas d’ouseaux entendus au-delà de 100m ; 4 = oiseaux non détectables au-
delà de 50m.
- Noter les huppes, oedicnèmes et outardes à plus de 200 m sur la carte mais pas dans le tableau.
- Noter le comportement : vol (V) ; chante (C) ; posé (P). Si vol et chant ou posé et chant, noter chant.
25. Suivi 2015 – Impacts de la LGV et des MC sur l’avifaune de plaine – Avril 2016
Poitou-Charentes Nature 25
Annexe 3 - Exemple de fiche de relevé de
l’assolement
26. Suivi 2015 – Impacts de la LGV et des MC sur l’avifaune de plaine – Avril 2016
26 Poitou-Charentes Nature
Principaux codes d’assolement :
CODE_OCS ASSOLEMENT
10 Prairie permanente (âge > 3 ans)
11 Prairie âge inconnu
15 Friche
20 Prairie temporaire (age 2-3 ans)
25 Luzerne
26 Trèfle
27 Féverole
30 Ray-grass suivi inconnu
31 Ray-grass suivi Ray Grass
32 Ray-grass suivi Maïs
33 Ray-grass suivi Tournesol
34 Moha
35 Ray-grass suivi Labour
36 Jachère spontanée (juin)
37 Prairie année 1
38 Jachère spontanée suivi de Labour
39 Céréale + légumineuse
40 Céréale
41 Blé
42 Blé barbu
44 Orge d'hiver
45 Avoine
46 Seigle
CODE_OCS ASSOLEMENT
47 Orge de printemps
48 Mélange céréale/légumineuse
49 Culture de printemps
50 Colza
51 Moutarde
61 Lin
62 Pois
63 Jardin ou culture maraîchère
64 Sorgho/Millet
65 Sorgho
66 Millet
70 Labour
71 Maïs
72 Tournesol
73 Tabac
74 Autre culture
81 Bâti
82 Péri-village
83 Route
84 Surface en eau
90 Bois ou haie
91 Vigne
93 Forêt RBI