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CENTRE HOSPITALO UNIVERSITAIRE NEDIR
MOHAMED
EHS FERNANE HANAFI OUED AISSI
SERVICE PSYCHIATRIE DU PROFESSEUR A.ZIRI
SYNDROME DEPRESSIF
Présenté par : Dr. A. IHADJADENE
SOMMAIRE
I - INTRODUCTION, DEFINITION
II - INTERET DE LA QUESTION
III - HISTORIQUE
IV - EPIDEMIOLOGIE
V - DIAGNOSTIC POSITIF DU SYNDROME
DEPRESSIF
A - SEMIOLOGIE DU SYNDROME DEPRESSIF
TYPIQUE
B - CRITERE DIAGNOSTIQUE SELON LE DSM IV
• VI - FORMES CLINIQUES :
A - FORMES SYMPTOMATIQUES
B - FORMES SELON L’INTENSITE
C – FORMES SELON L’AGE
D – DEPRESSION ET COMORBIDITE
E – DEPRESSION DE LA PERINATALITE
VII - EVOLUTION
VIII - DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL
IX - PRISE EN CHARGE D’UN SYNDROME DEPRESSIF
X - CONCLUSION
XI - BIBLIOGRAPHIE
I - INTRODUCTION, DEFINITION
Le syndrome dépressif est une pathologie fréquente
en psychiatrie, définit comme étant une rupture de
l’équilibre psychique antérieur se manifestant par un
affaissement de l’humeur, ralentissement affectif, cognitif
et instinctuel; Jean DELAY définit l’humeur comme
etant : « Disposition affective de base qui nous fait
osciller de la joie la plus extrême à la douleur la plus
profonde en fonction des évènements et des émotions qui
commandent nos réponses en nous permettant de nous
adapter au mieux dans notre environnement social,
affectif, familial et professionnel.
Le thermes dépression vient du latin depressio qui
veut dire : « Presser de haut en bas » ou « enfoncement »
L’analyse sémiologique constitue la première étape d’une
démarche diagnostique, elle doit prendre en compte les
caractéristiques cliniques mais aussi de devenir évolutifs
afin de repérer le trouble ainsi que certaines spécificités
pour mieux évaluer et traiter les malades déprimés et
prévenir le risque suicidaire qui est accru.
II - INTERET DE LA QUESTION
1) - Le syndrome dépressif est au 3eme rang des maladies
handicapantes constituant une préoccupation majeure de
santé publique, en terme de coût mais aussi d’arrêt de travail
2) - La fréquence du syndrome dépressif dont il constitue la
pathologie la plus fréquente en psychiatrie
3) - Polymorphisme clinique posant un problème
diagnostique et thérapeutique
4) - Augmentation du nombre de tentative de
suicide mais aussi du risque suicidaire
5) - La prévalence du syndrome dépressif en nette
augmentation du fait :
• Augmentation de l’espérance de vie
• Fréquence de maladies somatiques
chroniques
• Augmentation de la consommation
médicale
• Cloisonnement et complexité de la vie
sociale
HISTORIQUE :
• Hippocrate dans les *Aphorismes* écrit « quand la crainte
et la tristesse persiste longtemps , c’est un état mélancolique
» initie le terme « bile noire » et la théorie des humeur qui
restera en vigueur jusqu’à l’avènement de la médecine
moderne .
• Galien en XVIII siècle promeut des traitements médicaux
et des cures philosophiques , religieuses et même musicales
.
*Pinel et Esquirol , mettent en cause le rôle du cerveau ainsi
que des causes psychologiques ( morales ) dans la genèse
des troubles dépressifs .
* Esquirol écrivait ainsi : la médecine morale qui cherche dans
le cœur les premières causes du mal , qui plaint , qui pleure ,
qui console , qui partage les souffrances et qui réveille
l’espérance est souvent préférable à toute autre .
*Sigmund Freud , Karl Abraham et Mélanie Klein ,situent la
dépression comme la résultante d’un conflit psychique et
non comme le porteur passif d’une maladie à guérir .
* Roland Kuhn ( 1956) découvre les effets des
antidépresseurs de l’imipramine .
* Hubertus Tellenbach à théoriser les différents aspects du
problème des dépressions et aboutie du point de vue
psychopathologique .
* DSM III ( 1980 ) les intègrent dans les troubles affectifs .
* DSM IV (1994 ) les intègrent dans les troubles de l’humeur .
IV - EPIDEMIOLOGIE :
• Selon l’OMS , la dépression est la première cause de
handicape , elle se situe en 4me rang des maladies en terme
de coût financier , selon les prévisions 2020 , le trouble se
situera à la 2me place en terme de coût parmi les différentes
maladies quelque l’âge et le sexe .
• Aujourd’hui , il se situe déjà au 2éme rang pour les
catégories d’âge de 15à 44 ans pour les deux sexe .
• Le suicide en est l’issue la plus tragique , on compte
chaque année 850 000 mort par suicide .
• Globalement , les résultats montre une prévalence de
l’épisode dépressif sur un an à 07% , une prévalence sur 06
mois au environ de 05% , sur la vie entière cette prévalence
est de 15% .
• Au cours de leur vie 15% d’entre nous ont été , sont ou
seront déprimé .
• En France , chaque année , près de 12 000 de personnes
souffrent de dépression décèdent par suicide et il est estimé
que les tentatives de suicide sont 10 fois plus nombreuses de
l’ordre de 150 000 / an .
* La dépression peut survenir dans n’importe quelle
catégorie socioprofessionnelle , à tous les âges ,
deux fois plus souvent chez la femme que chez
l’homme et dans n’importe quelle ethnie .
* Chaque année , environ plus de 120 millions de
personnes souffrent de dépression dans le monde et
seule 25% peuvent avoir accès à des traitements
efficaces .
III - DIGNOSTIC POSITIF D’UN SYNDROME
DEPRESSIF
A - SEMIOLOGIE D’UN SYNDROME
DEPRESSIF TYPIQUE
1) - Humeur dépressive
* Elle se traduit par une douleur morale qui est
un état de stress pathologique allant du simple
sentiment de cafard , d’ennui, de découragement a
l’irritabilité et à la douleur la plus intense, véritable
désespoir indicible.
* Cette tristesse est pathologique du fait de son
intensité et de sa permanence quelque soit le
contexte environnant.
a) - Vision négative du soi, du monde et du futur
* La perte d’estime de soi peut se traduire par :
- Un sentiment de dévalorisation « sentiment
d’infériorité, d’incapacité d’inutilité, d’insuffisance » « Je
ne vaux rien, j’ai échoué je ne suis pas capable »
- Culpabilité avec autoaccusation sur des fautes que
le sujet majore ou qu’il peut n’avoir jamais commise :
«C’est de ma faute, j’ai échoué, j’en suis pas capable »
* vision péjorative du monde extérieur qui se manifeste :
- Auto apitoiement « Qui peut remplacer la culpabilité ou
s’y associer » « Je ne suis pas à la hauteur »
- Sentiment d’incompréhension ou de manque d’aide
extérieur
- Parfois le déprimé projette la responsabilité de ses
troubles sur autrui, cette projection peut s’organiser sur un mode
délirant (Délire de persécution, préjudice de référence, ou de
jalousie)
* Vision du futur qui se traduit :
- Pessimisme : Le patient a perdu tout espoir d’envisager
aucun futur (Je n’y arriverai jamais, le monde est pourri)
- Sentiment d’incurabilité : Conviction qu’il ne guérira
jamais.
b) - Émoussement affectif
* Perte de plaisir et d’intérêt avec indifférence aux
sollicitations habituellement agréables qui est un signe
précieux au début.
* Anesthésie affective qui est l’incapacité à ressentir des
affects ( joie, tristesse ) avec ennui et dégoût ou le sujet peut
fortement culpabiliser ce sentiment ce qui augmente son
auto dévalorisation « Vous vous rendez compte, je suis le
dernier des derniers, puisque je n’éprouve plus rien pour ma
femme et mes enfants »
* Conscience douloureuse du trouble
c) - Instabilité des affects
* Elle est révélatrice du syndrome dépressif car
elle surprend beaucoup le sujet et l’entourage :
- Anxiété, instabilité : agitation anxieuse, le
sujet se met à pleurer pour un rien.
- Irritabilité : réaction par de l’agressivité
la moindre sollicitation ou contrariété
- Intolérance : Le sujet ne supporte plus
rien ni personne
- Crise de larme
d) - Pensée et conduite suicidaire: Il s’agit :
* Idée du suicide ou idée de mort qui apparaissent
comme le seul moyen de mettre un terme à la souffrance
puisqu’il n’a aucun espoir.
Le suicide peut être méditer depuis longtemps avec
amassement de médicament ou de substance toxique jusqu’à
leur utilisation ou être impulsif sous forme d’un raptus :
Pendaison, arme à feu, défenestration, noyade
* Tentative de suicide et équivalent suicidaire qui se
manifestent :
- Refus alimentaire ou refus d’un traitement
- Conduite à risque: automobile, alcool
Ils doivent être systématiquement recherchés lors d’un
entretien évaluant la symptomatologie car la prédiction du
risque suicidaire est particulièrement difficile.
2) - Ralentissement psycho-moteur:
a) Fatigue et fatigabilité
* Sentiment d’épuisement complet ou simple
impression de se fatiguer plus rapidement
qu’habituellement et qui ne cède pas au repos.
« Je suis allongé toute la journée et je n’ai de
force à rien »
* Cette asthénie est souvent associée à une
inertie (incapacité à commencer une action) et une
aboulie ( inhibition de la volonté) conduisant à
l’impossibilité d’agir pour tous les gestes de la vie
quotidienne ( manger et faire sa toilette) pouvant
mener à l’incurie.
b) - Ralentissement moteur : Lenteur de l’activité motrice
* Bradyphémie : Lenteur du débit verbal avec allongement
du temps de pause entre les fragments du discours
* Bradykinésie : - Lenteur des mouvements
- Inertie motrice
- Hypotonie souvent associée à la
bradypsychie
* Trouble de la mimique qui vont de la rareté des
mouvements (hypomimie, pauci mimie) jusqu’à
l’immobilité complète (amimie)
* Au niveau de la prosodie (mélodie des discours, variation
tonale du langage) : tonalité basse, monotone et sans
modulation de la voix
Tous les degrés peuvent se voir depuis le ralentissement
modéré (prédominant au tronc) jusqu’à la stupeur
(disparition de toute activité motrice)
c) - Ralentissement psychique(bradypsychie)
Les opérations de la vie mentale ne sont pas altérées
mais ralenties:
* Difficulté de passer d’un thème idéique à un autre :
rumination mentale qui réalise le monoïdéisme dépressif
pouvant aller jusqu’à l’anedéisme (vide pénible de la
pensée)
* Troubles subjectifs de la concentration (impossibilité de
fixer son attention ) et de la mémoire (incapacité à se
remémorer) portant essentiellement sur des faits récents
pouvant suggérer un début de syndrome démentiel chez le
sujet âgé.
*Perception d’un ralentissement du temps (sentiment que
ses journées n’en finissent pas) du fait de son incapacité à se
projeter dans un avenir qu’il ne conçoit pas qu’il n’anticipe
pas.
3) - Syndrome somatique :
Il est précoce et précède souvent le syndrome mental
a) - Trouble du sommeil
* - Insomnie du petit matin qui est caractéristique
- Insomnie d’endormissement qui est lié à l’anxiété
* On peut noter une hypersomnie mais l’apragmatisme
et la clinophilie (rester dans son lit) sont souvent pris a tort
pour une hypersomnie
b) - Trouble de l’alimentation
* On relève le plus souvent une anorexie avec
amaigrissement plus qu’une prise de poids
* Le refus alimentaire lorsqu’il est complet est
considéré comme un équivalent suicidaire et nécessite une
hospitalisation
c) - Trouble sexuel
On constate une baise voir une disparition
totale du désir sexuel avec une impuissance chez
l’homme et une frigidité chez la femme.
d) - Phénomène végétatif d’accompagnement
- Une bouche sèche, frilosité
- Constipation, palpitation
- Hypotension, vertige dyspnée
- Douleur lombaire, musculaire, gastralgie
- Dysménorrhée
4) - Anxiété
Bien que non spécifique, elle est présente dans la
majorité des épisodes dépressifs
* Elle apparaît sous forme d’un état de tension
psychologique plus ou moins permanent pouvant expliquer
l’ agitation, réaction de sursaut avec intolérance au stimuli
lumineux ou aux bruits domestiques familiers
* Ce malaise peut être tel qu’il peut engendrer des passages
à l’acte soudain ou raptus anxieux auto et hétéro agressifs
* Elle peut aussi se manifester par l’incapacité à se détendre
avec impossibilité de rester en place et physiquement par :
- Gorge serrée, palpitation, difficulté à déglutir
- Impression de boule ou creux dans l’estomac
- Insomnie d’endormissement du fait des
rumination anxieuses
- Réveil nocturne par des cauchemars.
B - CRITERES DIAGNOSTIQUES SELON
DSM IV
*Au moins 5 des symptômes suivants doivent avoir étés
présents pour une durée d’au moins 2 semaines
* Au moins un de ces symptômes est soit :
- Humeur dépressive
- Perte d’intérêt ou de plaisir
1) - Humeur dépressive présente pratiquement toute la
journée presque tous les jours signaler par le sujet (Se sent
triste) ou par les autres (pleurs)
Irritabilité chez l’enfant et l’adolescent
2) - Diminution marquée de l’interet ou du plaisir pour
toute ou presque toutes les activités pratiquement toute la
journée presque tous les jours
3) - Insomnie ou hypersomnie presque tous les jours
4) - Perte ou gain de poids significatif en l’absence
de régime (modification corporel en 1 mois excédent
5%) ou diminution ou augmentation de l’appétit
presque tous les jours
( Enfant : absence d’augmentation de poids attendu)
5) - Agitation ou ralentissement psycho moteur
presque tous les jours (constater par les autres, non
limiter à un sentiment subjectif de febrilité ou de
ralentissement intérieur)
6) - Fatigue ou perte d’énergie presque tous les jours
7) - Sentiment de dévalorisation ou de culpabilité
excessive ou inapproprié (qui peut être délirant)
presque tous les jours ( se sentir coupable d’être
malade)
8) - Diminution de l’aptitude a penser, à se
concentrer ou indécision presque tous les jours
9) - Pensée de mort reccurénte (pas seulement une
peur de mourir), idées suicidaires récurrentes sans
plan précis, tentatives de suicides ou plan précis
pour se suicider .
VI - Formes cliniques
A- Formes symptomatiques :
1- Formes stuporeuses :
L’inhibition et le ralentissement psychomoteur y’ sont a
leur paroxysme : le malade reste immobile, il ne parle ni ne
mange, ne fait aucun mouvement, son visage est fige dans
une expression de douleur et de désespoir
Le pronostic vital peut parfois être engager par le refus
d’ aliments et boissons.
Prostration, stupeur et mutisme peuvent s y’associes a la
catalepsie (maintien d’attitudes imposées) réalisant alors un
tableau pseudo catatonique.
Le suicide est toujours possible au cour d’un raptus
La prescription des ECT en première intention est classique
2- Dépression délirante :
- Le potentiel suicidaire y’est toujours élevé ;on
distingue :
* Formes avec idées délirantes congruentes a
l’humeur :
- Tonalite affective pénible, elles sont monotones,
pauvres idéiques, passives divergentes ou
centrifuges (étendue a l’entourage et a l’ ambiance) ;
elles peuvent apparaitre sous tendue par des
phénomènes hallucinatoires, des illusions délirantes
ou des interprétations flous.
Les thèmes peuvent être classes en plusieurs
groupes :
- Idées de culpabilités : faute, pêche , indignité, auto
accusation, attente d’un châtiment.
- Idées de frustration :ruine, deuil, malheur.
- Idées d’influence, de possession :esprit vide,
influencé, possédé.
- Idées hypochondriaque, de transformation et de
négation corporelle.
* Formes avec idées délirantes non congruentes :
- Elles posent le problème d’un diagnostic
différentiel avec une autre psychose : schizophrénie,
PCH.
- Les dépressions délirantes sont rarement
améliorées par les anti dépresseurs seuls,
l’adjonction d’un neuroleptique est le plus souvent
indispensable.
- ECT reste le traitement le plus efficace
- Pronostic grave du faite des rechutes même
avec un traitement.
3 - Dépression anxieuse :
Elle représente la seule forme ou le ralentissement
moteur disparait au profil d’une agitation motrice
extrême , le patient gesticule , déambule sans but.
La douleur morale est concomitante de la
certitude d’un malheur prochain à venir.
Le risque d’un raptus suicidaire est important.
4 - Dépression mélancolique :
Elle longtemps réservée à la qualification des accès
dépressif de la psychose maniacodépressive .
Ce terme décris de nos jours toutes dépression
caractérisée par :
- Une anhédonie et une asthénie affective
- Réveille matinale précoce et une symptomatologie
plus marquée le matin ( amélioration vespérale )
- Importance du ralentissement psychomoteur ou de
l’agitation (si anxiété importante)
- Importance de l’anorexie et de la perte du poids.
5 - Dépression confuse :
* Confusion mentale domine le tableau clinique, marqué
par une altération cognitive avec baisse de l’attention,
de la concentration, de la mémoire et du jugement.
La conscience est fluctuante témoignant de
l’obnibulation intellectuelle avec désorientation
temporo-spaciale .
* La confusion est considéré comme d’origine organique
jusqu’à preuve du contraire.
* Lorsque les examens complémentaires sont négatifs,
les succès d’un traitement antidépresseur étaye le
diagnostic d’un état dépressif.
6 - Dépression saisonnière :
* Le critère nécessaire au diagnostic est une périodicité fixe
de récurrence et de rémission spontanée de l’épisode
dépressif .
* Il est nécessaire pour porter le diagnostic d’écarter un stress
psycho-social saisonnier ( une date d’anniversaire
traumatisante ) .
* Elle débute généralement entre la mi septembre et la 1ère
semaine de novembre avec une durée moyenne d’un
épisode non traité de 05 mois .
* Le tableau clinique est dominé par :
1 - L’importance de l’asthénie .
2 - Les symptômes atypiques ( hypersomnie ,
hyperphagie avec une appétit compulsive pour les
aliments sucrés ) .
* La photothérapie matinale quotidienne est un
traitement recommandé en 1ère intention .
B - Formes selon l’intensité :
1 - Formes légères (pauci symptomatiques ) : caractérisé
par une asthénie physique et psychique avec des idées
pessimistes , altération mineure du fonctionnement
professionnel ( activité réduite ) ou activité sociale
habituelle et relation interpersonnelles .
2 - Formes moyennes : intensité intermédiaire entre forme
légère et sévères
3 - Formes sévères marquée par l’importance de la tristesse
, l’anhedonie , du désintérêt avec des idées suicidaires .
Ralentissement sociales majeures avec impossibilité
d’accomplir une activité professionnelle .
Hospitalisation est indiquée pour protéger le patient .
C - FORMES SELON L’AGE :
1 - FORMES DE L’ENFANT :
* Les symptômes fondamentaux du syndrome dépressif
sont difficiles à mettre en évidence du fait de l’immaturité
psychologique.
* Le désintérêt pour les activités de jeu habituels ,
l’apparition d’une phobie scolaire , l’irritabilité , une
angoisse de séparation anormalement marquée constituent
les signes
2 - FORMES DE L’ADOLESCENT :
* La dépression de l’adolescent est considérée comme un
trouble sévère avec retentissement négatif sur la scolarité
,relations familiales ou camarades , associé à un risque
accru de toxicomanie , de tentative de suicide et de
récurrence dépressive .
* Elle est le plus souvent atypique c'est-à-dire avec
hyperphagie , hyper-somnie et existence de comorbidité
anxieuse élevée ainsi que des troubles de la personnalité .
3 - FORMES DU SUJET AGE :
03 Formes sont plus fréquentes à cet âge :
* Dépression au cours desquelles dominent les plaintes
somatiques .
* Dépression délirante (forme sensitive) à type de délire de
préjudice , hypochondriaque , délire de négation d’organe .
* Dépression pseudo-démentielle ; état d’affaiblissement
intellectuelles transitoire d’origine dépressif , présentant
tous les caractères apparents de démence :
- Troubles de la mémoire , de la concentration , de
l’orientation .
- Appauvrissement mental .
- Incurie .
* La mise en évidence d’une humeur dépressive ,de
contenus de pensées pessimistes , d’idées noires ,
orientent le diagnostic sans suffire souvent à
l’affirmer .
* L’épreuve thérapeutique permet de trancher à
posteriori sur la nature purement dépressive ou non
des symptômes
D- Dépression et comorbidité :
1- Dépression et maladies somatiques :
De nombreuses affections médicales peuvent se
compliquées d’un syndrome dépressif .
* Affections neurologiques :
– Maladies de parkinson
– Sclérose en plaque
– Démence
– Accident vasculaire cérébral
– Tumeur cérébrale
– Epilepsie
* Affections endocriniennes et métaboliques :
- Atteinte des cortico-surrénales
- Dysthyroidie
- Atteinte des parathyroides
- Diabète
- Avitaminose B12
* Infectieuse : encéphalite virale et bactérienne
* Cardio-vasculaire : HTA
* Insuffisance rénale et hémodialyse
* Maladies chroniques : collagénose, maladies du
système .
• 2 - dépression et médicaments et toxines :
Certains médicaments ou toxiques ont un pouvoir
dépressogéne :
* antihypertenseur ( centraux : aldométe ),
B-bloquant , inhibiteur calcique , digitalique .
* antiulcéreux : cimétidine
* corticoïdes , interféron
* isoniazide
* toxique : amphétamine , alcool .
-3- Dépression et pathologie psychiatrique :
a- Psychose chronique : Ils sont courant dans l’évolution
des schizophrénies en dehors même des schizophrénies
dysthymiques , elles peuvent soit :
Inaugurer la maladie et pose un problème diagnostique dont
seule l’évolution des troubles notamment la persistance des
signes psychotiques en dehors de tout état thymique
anormal permettront de trancher.
Emailler le cours des troubles schizophrénique avec des
variations thymiques importantes mais dissimulées par la
symptomatologie schizophrénique.
Etats dépressives peuvent survendirent au cours d’une phase
de stabilité symptomatique ou au cours d’une poussée
processuelle, on parle alors de dépression post-psychotique.
b- Dépression et conduite addictive :
Les troubles dépressifs sont souvent associés à
l’alcoolisme mais aussi aux toxicomanies et aux troubles
des conduites alimentaires ( boulimie ) .
Leurs survenues peut être contemporaine d’une période
d’addiction , il faut alors tenir compte des affects
dépressogénes propres à certains toxiques tels que l’alcool
et en particulier devant un patient non connus se donner le
temps de constater la persistance du trouble de l’humeur
après le sevrage pour en faire le diagnostic .
Un état dépressif peut également survenir à l’occasion
d’un sevrage chez l’alcoolique ou le toxicomane imposant la
prise en charge de l’état dépressif .
c - Dépression et personnalité pathologique :
Il est important de savoir différencier ces troubles et de ne
pas mettre su le compte d’un aménagement pathologique de
la personnalité des symptômes thymiques.
Cela est particulièrement fréquent dans le cadre des
personnalités hystériques ou limites .
d- Dépression et troubles anxieux :
Une comorbidité avec la dépression est fréquente , elle doit
être systématiquement recherchée .
Elle peut aggraver la symptomatologie anxieuse et parfois
passer inaperçue ou au contraire suspendre l’expression
névrotique .
Le pronostic est souvent lié à l’évolution du trouble
névrotique ou de la personnalité qui lui est associée .
E - Dépression de la perinatalité :
1 - Dépression perinatale
Le diagnostic de dépression est souvent difficile lors de la grossesse
, des études rétrospectives montrent que 10% des femmes qui
souffrent de dépression du post-partum, 40% souffraient de
manifestation dépressives pendant la grossesse .
La prise en charge de la dépression de la grossesse avec un abord
psychologique et médicamenteux si nécessaire après le 3eme mois
peut permettre d’éviter l’apparition de certaines dépressions du
post partum .
2 - Dépression du post partum :
Elle surviens vers la 3eme ou 4eme semaine du post partum
Elle entraine une souffrance de la mère d’autant plus importante
qu’elle explique son état par un sentiment très dévalorisant
d’incapacité à être mère .
Cet état retenti de façon importante sur la relation mère –enfant .
3 - Dépression de deuil périnatal :
* Deuil périnatal : suspension d’une grossesse reconnue
comme une perte d’enfantement .
Ce deuil concerne les avortements spontanés, volontaires, et
les avortement pour raisons médicales .
* Deuil néonatal : qui évolue en 3 phases :
- Phase de choc ou de détresse
- Phase dépressive durant laquelle s’effectue le
travail de deuil
- Phase d’adaptation caractérisée par la possibilité
d’un nouvel investissement en particulier un projet d’enfant.
Cette situation douloureuse nécessite un soutient
psychologique spécifique et souvent un traitement
médicamenteux .
E - FORMES TROMPEUSES :
1 - DEPRESSION MASQUEE :
* Elle est dite masquée lorsque les troubles somatiques qui
participent à la sémiologie de la dépression sont prévalent et
occultent les signes psychiques dépressifs discrets .
* Les somatisations prennent souvent l’aspect d’une douleur
atypiques continues , fixées , rebelles aux antalgiques (
dorsalgies , myalgies , précordialgies , plaintes
gynécologiques , céphalées ) .
* Le diagnostic s’appui sur :
Absence de causes organiques .
Disproportion entre l’absence de signes objectifs associé à la
douleur et l’importance de l’incapacité fonctionnelle .
Apparition de la symptomatologie dépressive reléguée au second
plan souvent méconnu par le sujet ou encore attribuée à tort à la
douleur :
- Désintérêt complet .
- Pessimisme , anhédonie .
- Ralentissement psychomoteur .
- Rétraction des pensées a une seule préoccupation négative,
celle de la douleur .
- Anorexie, amaigrissement , troubles du sommeil
Efficacité des antidépresseurs qui tranche avec l’échec des
antalgiques .
2 - EQUIVALENTS DEPRESSIFS :
* Ce sont des épisodes psycho-pathologiques de nature
dépressive dont la clinique empreinte une symptomatologie
non dépressive .
- Trouble névrotique récent : conduite d’évitement
phobique , obsession , compulsion , hypo-chondrie .
- Toxicomanie , alcoolisme .
- Troubles sexuels : impuissance , troubles alimentaires :
anorexie .
- Comportement dangereux en automobile avec non
respect des règles de priorités .
* Le diagnostic sera fait après plusieurs entretiens
avec apparition de symptômes latents très
évocateurs d’une dépression .
- Souffrance morale dépressive .
- Difficulté de concentration et d’initiative .
- Désintérêt , émoussement affectif .
* Le traitement antidépresseur confirme l’hypothèse
diagnostic d’une dépression .
3 - MELANCOLIE SOURIANTE :
* Formes redoutables par son potentiel suicidaire élevé .
* Le patient sans trouble dépressif tangible affiche un sourire
en s’exprimant par une expression banale ( ça va à peu près
bien),( je sais trop bien comment ça va ) .
* Devant ces phases , il faut rechercher des signes dépressifs
non verbalisés , une fatigue , une insomnie persistante ,
constante .
* Le diagnostic sera fait auprès de sa famille en s’informant
sur l’existence d’un changement récent du comportement
qui est d’emblée signalé.
VII - EVOLUTION :
A - RECURRENCE :
* Un épisode dépressif non traité dure en moyenne
près d’un an mais les traitements permettent de raccourcir
considérablement cette durée .
* Le risque de rechute est toute fois important puisque
50% des gens qui ont fait une dépression récidiveront un
jour , de même que 70% de ceux qui ont déjà fait deux et
90% de ceux qui ont déjà fait trois .
B - CHRONICITE :
* C’est la persistance au moins deux ans d’un état dépressif ,
sa prévalence après un premier épisode est de 10% .
* Les facteurs de risque de chronicité :
1 - Nombre élevé d’épisodes dépressifs antérieurs .
2 - Histoire familiale de troubles de l’humeur .
3 - Nombre élevé d’évènements de vie stressante avant et
après l’épisode initial .
4 - Personnalité pathologique pré-morbide .
5 - Existence d’un délai important avant le début du
traitement .
6 - Traitement inadéquat ou défaut d’observance .
VIII - DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL :
A - TRISTESSE NORMALE :
* Survient le plus souvent après un facteur causal .
* Ne s’associe pas aux autres signes du syndrome
dépressif et n’entraine pas l’incapacité de ce dernier .
* Une tristesse isolée ne suffit pas pour porter le
diagnostic
• B - TROUBLES ANXIEUX :
* Le diagnostic est parfois difficile dans les formes de
dépression d’intensité modérée où l’anxiété est parfois un
symptôme prédominant .
* On oppose l’effet anxieux ( peur de quelque chose qui
va survenir ) de l’effet dépressif ( souffrance pour quelque
chose qui est déjà survenue ) avec cependant l’association
de l’anxiété avec la dépression qui même la masque .
* Signes en faveur de la dépression :
1 - Ralentissement et insomnie du matin : meilleur
élément discriminatif pour l’humeur dépressif .
2 - Amélioration vespérale des symptômes dépressifs
et anxieux .
3 - Perte globale des intérêts ( anxieux bien que focalisé sur
son angoisse , reste susceptible de prendre du plaisir aux
activités ) .
4 - Perte de l’estime du soi ( anxieux , jamais entamé , le
sentiment d’incapacité le plus souvent mis sur le compte de
difficulté extérieure ) .
5 - Troubles somatiques :
- Constipation −−> dépression
- Troubles cardio-vasculaires ( palpitation , dyspnée )
- Sécheresse buccale −−> anxiété
• C - REACTIONS DEPRESSIVES :
* Il existe des réactions dépressives considérées comme
pathologiques en raison de leurs impact sur l’individu ,
appelées « troubles de l’adaptation » susceptibles de se
résoudre spontanément dès l’évènement passé .
* Dans le cas d’un décès d’un être cher , le diagnostic d’un
épisode dépressif ne pourra être porter que lorsqu’il existe :
1- altération fonctionnelle marquée .
2 - préoccupations morbides de dévalorisation .
3 - signes psychotiques et ralentissement psychomoteur
* En l’absence de tels symptômes et même si le diagnostic de
syndrome dépressif parait probable , le diagnostic ne
pourra être porter que si les signes dépressifs persistent
pendant plus de 02 mois .
• D - PATHOLOGIES ORGANIQUES :
* Le syndrome dépressif peut être la conséquence
physiologique directe d’une
affection médicale générale ( S.E.P , A.V.C , hyperthyroïdie
ou démence ) .
* La présence de signes cliniques ou para-cliniques de la
pathologie organique permets de ré-adresser le diagnostic .
* EXEMPLE : démence
- Le déclin progressif des fonctions cognitives précèdent
l’apparition des signes dépressifs .
- L’évolution de la dépression et la réponse au
traitement utiles pour distinguer les deux troubles .
E - SYNDROME DEPRESSIF INDUIT PAR UNE
SUBSTANCE :
* Une relation étiologique peut être établie entre la prise
de substances ( toxiques ou médicamenteuses ) et
perturbations thymiques
- soit les signes dépressifs apparaissent avec la prise
toxique : l’arrêt de l’intoxication peut alors suffire à faire
disparaitre les signes dépressifs .
- soit qu’ils surviennent lors du sevrage ( apparition
d’une humeur dépressive lors du sevrage de la cocaïne ) :
le trouble sera alors diagnostiquer comme trouble de
l’humeur induit par la cocaïne.
F - TROUBLES PSYCHOTIQUES :
SCHIZOPHRENIE OU DELIRE CHRONIQUE :
* Le meilleur argument diagnostic est évolutif .
* L’anamnèse retrouve l’apparition des signes
dépressifs avant l’éclosion délirante .
* L’évolution sous traitement montre une
disparition des signes psychotiques avec la
résolution de l’épisode thymique .
IX - Prise en charge d’un syndrome
dépressif :
A - But :
- Evaluer le risque suicidaire
- Evaluer les critères d’hospitalisation
- Faire un bilan somatique complet
- Rechercher une dépression secondaire à une
affection somatique
• B - Les moyens :
•
1- Hospitalisation : protéger et rassurer le patient aux besoins
par une HDT :
- Risques suicidaire important .
- Dépression mélancoliques délirantes , stuporeuses et
agitées Retentissement somatiques sévères.
- Insomnie totale.
- Isolement affectif et social .
- Agressivité et impulsion .
- Echec au traitement ambulatoire à dose efficace et pendant
un temps suffisant.
2- Faire un bilan somatique clinique et para clinique à la
recherche :
* Retentissement physique :
- Correction des désordres métaboliques
- Ré nutrition
* contre indication : tricyclique et ECT
3- rechercher une dépression secondaire :
4- traitement médicamenteux
a- Anti dépresseur : on utilise :
• 1ére intention , les inhibiteurs de la recapture de la sérotonine
( IRSS ) qui ont peu d’effet secondaire :
- fluoxétine ( prozac ) gel 20mg : une gelule / jour
- Péroxétine (deroxate ) cp 20 mg : un comprimé / jour
•
• 2eme intention sera prescris un inhibiteur de la recapture de la
noradrénaline et de la sérotonine :
norset : 1 cp matin et soir voir même d’embler 1 cp le matin et 2 cp le
soir en fonction de l‘intensité de la dépression en augmentant
progressivement la posologie jusqu’un maximum de 6 cp / jour
• 3eme intention : on choisira un tricyclique : il reste la référence , ils ont
fait la preuve de leurs efficacité mais sont répensables d’effet
secondaire nécessitant un bilan somatique pour éliminer les contre
indications .
- Anafranil 25mg : 1 cp /jour en augmentant progressivement de 25 mg /
jour , la dose moyenne est de 150 mg / jour adapté en fonction du
patient .
- Chez le sujet âgé , on utilise la MIANSERINE ( athymil ) à raison de
30 – 60 mg /jour car elle bien tolérée sur le plan cardio vasculaire
avec des effet sédatifs et anxiolytiques
b)- Benzodiazépine : ne sont pas systématique, ils sont
prescrits au début de traitement anti dépresseur à viser
anxiolytique.
Chlorazepate di potassique (tranxene) gélule 5 et 10 mg.
c)- Neuroleptique : sont utiles à faible dose pour leur
propriété anxiolytique et de la levée de desinhibition
Levomepromazine (nozinan) comprimé 25 et 100mg
Chlorpromazine (largactil) comprimé 25 100mg
5- Psychothérapie : est utilisé en complément de traitement
médicamenteux :
* Thérapie cognitivo comportementale : qui vise à corriger
certaines pensées négatives et des comportements
inappropriés qui augmentent le sentiment dépressif
* Thérapie interpersonnelle : qui améliore les relations
avec les autres et évite certains conflits.
* Thérapie éducative qui permet de faire connaitre la
maladie et sa thérapeutique au patient
* Thérapie de groupe qui diminue le sentiment d’isolement
chez ses patients.
* Thérapie à long terme qui consolidera les évolutions
obtenues lors des différents thérapies.
6- Electro convulsivothérapie : indiqué
- Mélancolie anxieuse très suicidaire ou en cas
d’anorexie totale.
- Mélancolie délirante, stuporeuse
- Résistance aux tricycliques
- Résistance à une chimiothérapie bien conduite (au
moins 1 à 2 mois à doses efficaces).
X - Conclusion
- le syndrome dépressif est une pathologie fréquente
en psychiatrie si ce n’est la plus fréquente.
- Il pose un problème diagnostic et thérapeutique du
fait des nombreuses formes cliniques.
- La tentative de suicide et le risque suicidaire
représentent l’étape ultime du syndrome dépressif
dont il faut prévenir par un diagnostic précoce mais
aussi par un suivis rigoureux .
XI – Bibliographie :
- J D Guélfi - manuel de psychiatrie - édition
Masson 2007.
- MC Hardy Bayle- enseignement de la
psychiatrie 2003.
- EMC 2006.
- P L Soussan –psychiatrie - collection Med-line
- Internet :www.syndrome depressif.com.

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  • 1. CENTRE HOSPITALO UNIVERSITAIRE NEDIR MOHAMED EHS FERNANE HANAFI OUED AISSI SERVICE PSYCHIATRIE DU PROFESSEUR A.ZIRI SYNDROME DEPRESSIF Présenté par : Dr. A. IHADJADENE
  • 2. SOMMAIRE I - INTRODUCTION, DEFINITION II - INTERET DE LA QUESTION III - HISTORIQUE IV - EPIDEMIOLOGIE V - DIAGNOSTIC POSITIF DU SYNDROME DEPRESSIF A - SEMIOLOGIE DU SYNDROME DEPRESSIF TYPIQUE B - CRITERE DIAGNOSTIQUE SELON LE DSM IV
  • 3. • VI - FORMES CLINIQUES : A - FORMES SYMPTOMATIQUES B - FORMES SELON L’INTENSITE C – FORMES SELON L’AGE D – DEPRESSION ET COMORBIDITE E – DEPRESSION DE LA PERINATALITE VII - EVOLUTION VIII - DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL IX - PRISE EN CHARGE D’UN SYNDROME DEPRESSIF X - CONCLUSION XI - BIBLIOGRAPHIE
  • 4. I - INTRODUCTION, DEFINITION Le syndrome dépressif est une pathologie fréquente en psychiatrie, définit comme étant une rupture de l’équilibre psychique antérieur se manifestant par un affaissement de l’humeur, ralentissement affectif, cognitif et instinctuel; Jean DELAY définit l’humeur comme etant : « Disposition affective de base qui nous fait osciller de la joie la plus extrême à la douleur la plus profonde en fonction des évènements et des émotions qui commandent nos réponses en nous permettant de nous adapter au mieux dans notre environnement social, affectif, familial et professionnel. Le thermes dépression vient du latin depressio qui veut dire : « Presser de haut en bas » ou « enfoncement »
  • 5. L’analyse sémiologique constitue la première étape d’une démarche diagnostique, elle doit prendre en compte les caractéristiques cliniques mais aussi de devenir évolutifs afin de repérer le trouble ainsi que certaines spécificités pour mieux évaluer et traiter les malades déprimés et prévenir le risque suicidaire qui est accru. II - INTERET DE LA QUESTION 1) - Le syndrome dépressif est au 3eme rang des maladies handicapantes constituant une préoccupation majeure de santé publique, en terme de coût mais aussi d’arrêt de travail 2) - La fréquence du syndrome dépressif dont il constitue la pathologie la plus fréquente en psychiatrie 3) - Polymorphisme clinique posant un problème diagnostique et thérapeutique
  • 6. 4) - Augmentation du nombre de tentative de suicide mais aussi du risque suicidaire 5) - La prévalence du syndrome dépressif en nette augmentation du fait : • Augmentation de l’espérance de vie • Fréquence de maladies somatiques chroniques • Augmentation de la consommation médicale • Cloisonnement et complexité de la vie sociale
  • 7. HISTORIQUE : • Hippocrate dans les *Aphorismes* écrit « quand la crainte et la tristesse persiste longtemps , c’est un état mélancolique » initie le terme « bile noire » et la théorie des humeur qui restera en vigueur jusqu’à l’avènement de la médecine moderne . • Galien en XVIII siècle promeut des traitements médicaux et des cures philosophiques , religieuses et même musicales .
  • 8. *Pinel et Esquirol , mettent en cause le rôle du cerveau ainsi que des causes psychologiques ( morales ) dans la genèse des troubles dépressifs . * Esquirol écrivait ainsi : la médecine morale qui cherche dans le cœur les premières causes du mal , qui plaint , qui pleure , qui console , qui partage les souffrances et qui réveille l’espérance est souvent préférable à toute autre .
  • 9. *Sigmund Freud , Karl Abraham et Mélanie Klein ,situent la dépression comme la résultante d’un conflit psychique et non comme le porteur passif d’une maladie à guérir . * Roland Kuhn ( 1956) découvre les effets des antidépresseurs de l’imipramine . * Hubertus Tellenbach à théoriser les différents aspects du problème des dépressions et aboutie du point de vue psychopathologique . * DSM III ( 1980 ) les intègrent dans les troubles affectifs . * DSM IV (1994 ) les intègrent dans les troubles de l’humeur .
  • 10. IV - EPIDEMIOLOGIE : • Selon l’OMS , la dépression est la première cause de handicape , elle se situe en 4me rang des maladies en terme de coût financier , selon les prévisions 2020 , le trouble se situera à la 2me place en terme de coût parmi les différentes maladies quelque l’âge et le sexe . • Aujourd’hui , il se situe déjà au 2éme rang pour les catégories d’âge de 15à 44 ans pour les deux sexe . • Le suicide en est l’issue la plus tragique , on compte chaque année 850 000 mort par suicide .
  • 11. • Globalement , les résultats montre une prévalence de l’épisode dépressif sur un an à 07% , une prévalence sur 06 mois au environ de 05% , sur la vie entière cette prévalence est de 15% . • Au cours de leur vie 15% d’entre nous ont été , sont ou seront déprimé . • En France , chaque année , près de 12 000 de personnes souffrent de dépression décèdent par suicide et il est estimé que les tentatives de suicide sont 10 fois plus nombreuses de l’ordre de 150 000 / an .
  • 12. * La dépression peut survenir dans n’importe quelle catégorie socioprofessionnelle , à tous les âges , deux fois plus souvent chez la femme que chez l’homme et dans n’importe quelle ethnie . * Chaque année , environ plus de 120 millions de personnes souffrent de dépression dans le monde et seule 25% peuvent avoir accès à des traitements efficaces .
  • 13. III - DIGNOSTIC POSITIF D’UN SYNDROME DEPRESSIF A - SEMIOLOGIE D’UN SYNDROME DEPRESSIF TYPIQUE 1) - Humeur dépressive * Elle se traduit par une douleur morale qui est un état de stress pathologique allant du simple sentiment de cafard , d’ennui, de découragement a l’irritabilité et à la douleur la plus intense, véritable désespoir indicible. * Cette tristesse est pathologique du fait de son intensité et de sa permanence quelque soit le contexte environnant.
  • 14. a) - Vision négative du soi, du monde et du futur * La perte d’estime de soi peut se traduire par : - Un sentiment de dévalorisation « sentiment d’infériorité, d’incapacité d’inutilité, d’insuffisance » « Je ne vaux rien, j’ai échoué je ne suis pas capable » - Culpabilité avec autoaccusation sur des fautes que le sujet majore ou qu’il peut n’avoir jamais commise : «C’est de ma faute, j’ai échoué, j’en suis pas capable » * vision péjorative du monde extérieur qui se manifeste : - Auto apitoiement « Qui peut remplacer la culpabilité ou s’y associer » « Je ne suis pas à la hauteur » - Sentiment d’incompréhension ou de manque d’aide extérieur - Parfois le déprimé projette la responsabilité de ses troubles sur autrui, cette projection peut s’organiser sur un mode délirant (Délire de persécution, préjudice de référence, ou de jalousie)
  • 15. * Vision du futur qui se traduit : - Pessimisme : Le patient a perdu tout espoir d’envisager aucun futur (Je n’y arriverai jamais, le monde est pourri) - Sentiment d’incurabilité : Conviction qu’il ne guérira jamais. b) - Émoussement affectif * Perte de plaisir et d’intérêt avec indifférence aux sollicitations habituellement agréables qui est un signe précieux au début. * Anesthésie affective qui est l’incapacité à ressentir des affects ( joie, tristesse ) avec ennui et dégoût ou le sujet peut fortement culpabiliser ce sentiment ce qui augmente son auto dévalorisation « Vous vous rendez compte, je suis le dernier des derniers, puisque je n’éprouve plus rien pour ma femme et mes enfants » * Conscience douloureuse du trouble
  • 16. c) - Instabilité des affects * Elle est révélatrice du syndrome dépressif car elle surprend beaucoup le sujet et l’entourage : - Anxiété, instabilité : agitation anxieuse, le sujet se met à pleurer pour un rien. - Irritabilité : réaction par de l’agressivité la moindre sollicitation ou contrariété - Intolérance : Le sujet ne supporte plus rien ni personne - Crise de larme
  • 17. d) - Pensée et conduite suicidaire: Il s’agit : * Idée du suicide ou idée de mort qui apparaissent comme le seul moyen de mettre un terme à la souffrance puisqu’il n’a aucun espoir. Le suicide peut être méditer depuis longtemps avec amassement de médicament ou de substance toxique jusqu’à leur utilisation ou être impulsif sous forme d’un raptus : Pendaison, arme à feu, défenestration, noyade * Tentative de suicide et équivalent suicidaire qui se manifestent : - Refus alimentaire ou refus d’un traitement - Conduite à risque: automobile, alcool Ils doivent être systématiquement recherchés lors d’un entretien évaluant la symptomatologie car la prédiction du risque suicidaire est particulièrement difficile.
  • 18. 2) - Ralentissement psycho-moteur: a) Fatigue et fatigabilité * Sentiment d’épuisement complet ou simple impression de se fatiguer plus rapidement qu’habituellement et qui ne cède pas au repos. « Je suis allongé toute la journée et je n’ai de force à rien » * Cette asthénie est souvent associée à une inertie (incapacité à commencer une action) et une aboulie ( inhibition de la volonté) conduisant à l’impossibilité d’agir pour tous les gestes de la vie quotidienne ( manger et faire sa toilette) pouvant mener à l’incurie.
  • 19. b) - Ralentissement moteur : Lenteur de l’activité motrice * Bradyphémie : Lenteur du débit verbal avec allongement du temps de pause entre les fragments du discours * Bradykinésie : - Lenteur des mouvements - Inertie motrice - Hypotonie souvent associée à la bradypsychie * Trouble de la mimique qui vont de la rareté des mouvements (hypomimie, pauci mimie) jusqu’à l’immobilité complète (amimie) * Au niveau de la prosodie (mélodie des discours, variation tonale du langage) : tonalité basse, monotone et sans modulation de la voix Tous les degrés peuvent se voir depuis le ralentissement modéré (prédominant au tronc) jusqu’à la stupeur (disparition de toute activité motrice)
  • 20. c) - Ralentissement psychique(bradypsychie) Les opérations de la vie mentale ne sont pas altérées mais ralenties: * Difficulté de passer d’un thème idéique à un autre : rumination mentale qui réalise le monoïdéisme dépressif pouvant aller jusqu’à l’anedéisme (vide pénible de la pensée) * Troubles subjectifs de la concentration (impossibilité de fixer son attention ) et de la mémoire (incapacité à se remémorer) portant essentiellement sur des faits récents pouvant suggérer un début de syndrome démentiel chez le sujet âgé. *Perception d’un ralentissement du temps (sentiment que ses journées n’en finissent pas) du fait de son incapacité à se projeter dans un avenir qu’il ne conçoit pas qu’il n’anticipe pas.
  • 21. 3) - Syndrome somatique : Il est précoce et précède souvent le syndrome mental a) - Trouble du sommeil * - Insomnie du petit matin qui est caractéristique - Insomnie d’endormissement qui est lié à l’anxiété * On peut noter une hypersomnie mais l’apragmatisme et la clinophilie (rester dans son lit) sont souvent pris a tort pour une hypersomnie b) - Trouble de l’alimentation * On relève le plus souvent une anorexie avec amaigrissement plus qu’une prise de poids * Le refus alimentaire lorsqu’il est complet est considéré comme un équivalent suicidaire et nécessite une hospitalisation
  • 22. c) - Trouble sexuel On constate une baise voir une disparition totale du désir sexuel avec une impuissance chez l’homme et une frigidité chez la femme. d) - Phénomène végétatif d’accompagnement - Une bouche sèche, frilosité - Constipation, palpitation - Hypotension, vertige dyspnée - Douleur lombaire, musculaire, gastralgie - Dysménorrhée
  • 23. 4) - Anxiété Bien que non spécifique, elle est présente dans la majorité des épisodes dépressifs * Elle apparaît sous forme d’un état de tension psychologique plus ou moins permanent pouvant expliquer l’ agitation, réaction de sursaut avec intolérance au stimuli lumineux ou aux bruits domestiques familiers * Ce malaise peut être tel qu’il peut engendrer des passages à l’acte soudain ou raptus anxieux auto et hétéro agressifs * Elle peut aussi se manifester par l’incapacité à se détendre avec impossibilité de rester en place et physiquement par : - Gorge serrée, palpitation, difficulté à déglutir - Impression de boule ou creux dans l’estomac - Insomnie d’endormissement du fait des rumination anxieuses - Réveil nocturne par des cauchemars.
  • 24. B - CRITERES DIAGNOSTIQUES SELON DSM IV *Au moins 5 des symptômes suivants doivent avoir étés présents pour une durée d’au moins 2 semaines * Au moins un de ces symptômes est soit : - Humeur dépressive - Perte d’intérêt ou de plaisir 1) - Humeur dépressive présente pratiquement toute la journée presque tous les jours signaler par le sujet (Se sent triste) ou par les autres (pleurs) Irritabilité chez l’enfant et l’adolescent 2) - Diminution marquée de l’interet ou du plaisir pour toute ou presque toutes les activités pratiquement toute la journée presque tous les jours 3) - Insomnie ou hypersomnie presque tous les jours
  • 25. 4) - Perte ou gain de poids significatif en l’absence de régime (modification corporel en 1 mois excédent 5%) ou diminution ou augmentation de l’appétit presque tous les jours ( Enfant : absence d’augmentation de poids attendu) 5) - Agitation ou ralentissement psycho moteur presque tous les jours (constater par les autres, non limiter à un sentiment subjectif de febrilité ou de ralentissement intérieur) 6) - Fatigue ou perte d’énergie presque tous les jours
  • 26. 7) - Sentiment de dévalorisation ou de culpabilité excessive ou inapproprié (qui peut être délirant) presque tous les jours ( se sentir coupable d’être malade) 8) - Diminution de l’aptitude a penser, à se concentrer ou indécision presque tous les jours 9) - Pensée de mort reccurénte (pas seulement une peur de mourir), idées suicidaires récurrentes sans plan précis, tentatives de suicides ou plan précis pour se suicider .
  • 27. VI - Formes cliniques A- Formes symptomatiques : 1- Formes stuporeuses : L’inhibition et le ralentissement psychomoteur y’ sont a leur paroxysme : le malade reste immobile, il ne parle ni ne mange, ne fait aucun mouvement, son visage est fige dans une expression de douleur et de désespoir Le pronostic vital peut parfois être engager par le refus d’ aliments et boissons. Prostration, stupeur et mutisme peuvent s y’associes a la catalepsie (maintien d’attitudes imposées) réalisant alors un tableau pseudo catatonique. Le suicide est toujours possible au cour d’un raptus La prescription des ECT en première intention est classique
  • 28. 2- Dépression délirante : - Le potentiel suicidaire y’est toujours élevé ;on distingue : * Formes avec idées délirantes congruentes a l’humeur : - Tonalite affective pénible, elles sont monotones, pauvres idéiques, passives divergentes ou centrifuges (étendue a l’entourage et a l’ ambiance) ; elles peuvent apparaitre sous tendue par des phénomènes hallucinatoires, des illusions délirantes ou des interprétations flous. Les thèmes peuvent être classes en plusieurs groupes :
  • 29. - Idées de culpabilités : faute, pêche , indignité, auto accusation, attente d’un châtiment. - Idées de frustration :ruine, deuil, malheur. - Idées d’influence, de possession :esprit vide, influencé, possédé. - Idées hypochondriaque, de transformation et de négation corporelle.
  • 30. * Formes avec idées délirantes non congruentes : - Elles posent le problème d’un diagnostic différentiel avec une autre psychose : schizophrénie, PCH. - Les dépressions délirantes sont rarement améliorées par les anti dépresseurs seuls, l’adjonction d’un neuroleptique est le plus souvent indispensable. - ECT reste le traitement le plus efficace - Pronostic grave du faite des rechutes même avec un traitement.
  • 31. 3 - Dépression anxieuse : Elle représente la seule forme ou le ralentissement moteur disparait au profil d’une agitation motrice extrême , le patient gesticule , déambule sans but. La douleur morale est concomitante de la certitude d’un malheur prochain à venir. Le risque d’un raptus suicidaire est important.
  • 32. 4 - Dépression mélancolique : Elle longtemps réservée à la qualification des accès dépressif de la psychose maniacodépressive . Ce terme décris de nos jours toutes dépression caractérisée par : - Une anhédonie et une asthénie affective - Réveille matinale précoce et une symptomatologie plus marquée le matin ( amélioration vespérale ) - Importance du ralentissement psychomoteur ou de l’agitation (si anxiété importante) - Importance de l’anorexie et de la perte du poids.
  • 33. 5 - Dépression confuse : * Confusion mentale domine le tableau clinique, marqué par une altération cognitive avec baisse de l’attention, de la concentration, de la mémoire et du jugement. La conscience est fluctuante témoignant de l’obnibulation intellectuelle avec désorientation temporo-spaciale . * La confusion est considéré comme d’origine organique jusqu’à preuve du contraire. * Lorsque les examens complémentaires sont négatifs, les succès d’un traitement antidépresseur étaye le diagnostic d’un état dépressif.
  • 34. 6 - Dépression saisonnière : * Le critère nécessaire au diagnostic est une périodicité fixe de récurrence et de rémission spontanée de l’épisode dépressif . * Il est nécessaire pour porter le diagnostic d’écarter un stress psycho-social saisonnier ( une date d’anniversaire traumatisante ) . * Elle débute généralement entre la mi septembre et la 1ère semaine de novembre avec une durée moyenne d’un épisode non traité de 05 mois .
  • 35. * Le tableau clinique est dominé par : 1 - L’importance de l’asthénie . 2 - Les symptômes atypiques ( hypersomnie , hyperphagie avec une appétit compulsive pour les aliments sucrés ) . * La photothérapie matinale quotidienne est un traitement recommandé en 1ère intention .
  • 36. B - Formes selon l’intensité : 1 - Formes légères (pauci symptomatiques ) : caractérisé par une asthénie physique et psychique avec des idées pessimistes , altération mineure du fonctionnement professionnel ( activité réduite ) ou activité sociale habituelle et relation interpersonnelles . 2 - Formes moyennes : intensité intermédiaire entre forme légère et sévères 3 - Formes sévères marquée par l’importance de la tristesse , l’anhedonie , du désintérêt avec des idées suicidaires . Ralentissement sociales majeures avec impossibilité d’accomplir une activité professionnelle . Hospitalisation est indiquée pour protéger le patient .
  • 37. C - FORMES SELON L’AGE : 1 - FORMES DE L’ENFANT : * Les symptômes fondamentaux du syndrome dépressif sont difficiles à mettre en évidence du fait de l’immaturité psychologique. * Le désintérêt pour les activités de jeu habituels , l’apparition d’une phobie scolaire , l’irritabilité , une angoisse de séparation anormalement marquée constituent les signes
  • 38. 2 - FORMES DE L’ADOLESCENT : * La dépression de l’adolescent est considérée comme un trouble sévère avec retentissement négatif sur la scolarité ,relations familiales ou camarades , associé à un risque accru de toxicomanie , de tentative de suicide et de récurrence dépressive . * Elle est le plus souvent atypique c'est-à-dire avec hyperphagie , hyper-somnie et existence de comorbidité anxieuse élevée ainsi que des troubles de la personnalité .
  • 39. 3 - FORMES DU SUJET AGE : 03 Formes sont plus fréquentes à cet âge : * Dépression au cours desquelles dominent les plaintes somatiques . * Dépression délirante (forme sensitive) à type de délire de préjudice , hypochondriaque , délire de négation d’organe . * Dépression pseudo-démentielle ; état d’affaiblissement intellectuelles transitoire d’origine dépressif , présentant tous les caractères apparents de démence : - Troubles de la mémoire , de la concentration , de l’orientation . - Appauvrissement mental . - Incurie .
  • 40. * La mise en évidence d’une humeur dépressive ,de contenus de pensées pessimistes , d’idées noires , orientent le diagnostic sans suffire souvent à l’affirmer . * L’épreuve thérapeutique permet de trancher à posteriori sur la nature purement dépressive ou non des symptômes
  • 41. D- Dépression et comorbidité : 1- Dépression et maladies somatiques : De nombreuses affections médicales peuvent se compliquées d’un syndrome dépressif . * Affections neurologiques : – Maladies de parkinson – Sclérose en plaque – Démence – Accident vasculaire cérébral – Tumeur cérébrale – Epilepsie
  • 42. * Affections endocriniennes et métaboliques : - Atteinte des cortico-surrénales - Dysthyroidie - Atteinte des parathyroides - Diabète - Avitaminose B12 * Infectieuse : encéphalite virale et bactérienne * Cardio-vasculaire : HTA * Insuffisance rénale et hémodialyse * Maladies chroniques : collagénose, maladies du système .
  • 43. • 2 - dépression et médicaments et toxines : Certains médicaments ou toxiques ont un pouvoir dépressogéne : * antihypertenseur ( centraux : aldométe ), B-bloquant , inhibiteur calcique , digitalique . * antiulcéreux : cimétidine * corticoïdes , interféron * isoniazide * toxique : amphétamine , alcool .
  • 44. -3- Dépression et pathologie psychiatrique : a- Psychose chronique : Ils sont courant dans l’évolution des schizophrénies en dehors même des schizophrénies dysthymiques , elles peuvent soit : Inaugurer la maladie et pose un problème diagnostique dont seule l’évolution des troubles notamment la persistance des signes psychotiques en dehors de tout état thymique anormal permettront de trancher. Emailler le cours des troubles schizophrénique avec des variations thymiques importantes mais dissimulées par la symptomatologie schizophrénique. Etats dépressives peuvent survendirent au cours d’une phase de stabilité symptomatique ou au cours d’une poussée processuelle, on parle alors de dépression post-psychotique.
  • 45. b- Dépression et conduite addictive : Les troubles dépressifs sont souvent associés à l’alcoolisme mais aussi aux toxicomanies et aux troubles des conduites alimentaires ( boulimie ) . Leurs survenues peut être contemporaine d’une période d’addiction , il faut alors tenir compte des affects dépressogénes propres à certains toxiques tels que l’alcool et en particulier devant un patient non connus se donner le temps de constater la persistance du trouble de l’humeur après le sevrage pour en faire le diagnostic . Un état dépressif peut également survenir à l’occasion d’un sevrage chez l’alcoolique ou le toxicomane imposant la prise en charge de l’état dépressif .
  • 46. c - Dépression et personnalité pathologique : Il est important de savoir différencier ces troubles et de ne pas mettre su le compte d’un aménagement pathologique de la personnalité des symptômes thymiques. Cela est particulièrement fréquent dans le cadre des personnalités hystériques ou limites . d- Dépression et troubles anxieux : Une comorbidité avec la dépression est fréquente , elle doit être systématiquement recherchée . Elle peut aggraver la symptomatologie anxieuse et parfois passer inaperçue ou au contraire suspendre l’expression névrotique . Le pronostic est souvent lié à l’évolution du trouble névrotique ou de la personnalité qui lui est associée .
  • 47. E - Dépression de la perinatalité : 1 - Dépression perinatale Le diagnostic de dépression est souvent difficile lors de la grossesse , des études rétrospectives montrent que 10% des femmes qui souffrent de dépression du post-partum, 40% souffraient de manifestation dépressives pendant la grossesse . La prise en charge de la dépression de la grossesse avec un abord psychologique et médicamenteux si nécessaire après le 3eme mois peut permettre d’éviter l’apparition de certaines dépressions du post partum . 2 - Dépression du post partum : Elle surviens vers la 3eme ou 4eme semaine du post partum Elle entraine une souffrance de la mère d’autant plus importante qu’elle explique son état par un sentiment très dévalorisant d’incapacité à être mère . Cet état retenti de façon importante sur la relation mère –enfant .
  • 48. 3 - Dépression de deuil périnatal : * Deuil périnatal : suspension d’une grossesse reconnue comme une perte d’enfantement . Ce deuil concerne les avortements spontanés, volontaires, et les avortement pour raisons médicales . * Deuil néonatal : qui évolue en 3 phases : - Phase de choc ou de détresse - Phase dépressive durant laquelle s’effectue le travail de deuil - Phase d’adaptation caractérisée par la possibilité d’un nouvel investissement en particulier un projet d’enfant. Cette situation douloureuse nécessite un soutient psychologique spécifique et souvent un traitement médicamenteux .
  • 49. E - FORMES TROMPEUSES : 1 - DEPRESSION MASQUEE : * Elle est dite masquée lorsque les troubles somatiques qui participent à la sémiologie de la dépression sont prévalent et occultent les signes psychiques dépressifs discrets . * Les somatisations prennent souvent l’aspect d’une douleur atypiques continues , fixées , rebelles aux antalgiques ( dorsalgies , myalgies , précordialgies , plaintes gynécologiques , céphalées ) .
  • 50. * Le diagnostic s’appui sur : Absence de causes organiques . Disproportion entre l’absence de signes objectifs associé à la douleur et l’importance de l’incapacité fonctionnelle . Apparition de la symptomatologie dépressive reléguée au second plan souvent méconnu par le sujet ou encore attribuée à tort à la douleur : - Désintérêt complet . - Pessimisme , anhédonie . - Ralentissement psychomoteur . - Rétraction des pensées a une seule préoccupation négative, celle de la douleur . - Anorexie, amaigrissement , troubles du sommeil Efficacité des antidépresseurs qui tranche avec l’échec des antalgiques .
  • 51. 2 - EQUIVALENTS DEPRESSIFS : * Ce sont des épisodes psycho-pathologiques de nature dépressive dont la clinique empreinte une symptomatologie non dépressive . - Trouble névrotique récent : conduite d’évitement phobique , obsession , compulsion , hypo-chondrie . - Toxicomanie , alcoolisme . - Troubles sexuels : impuissance , troubles alimentaires : anorexie . - Comportement dangereux en automobile avec non respect des règles de priorités .
  • 52. * Le diagnostic sera fait après plusieurs entretiens avec apparition de symptômes latents très évocateurs d’une dépression . - Souffrance morale dépressive . - Difficulté de concentration et d’initiative . - Désintérêt , émoussement affectif . * Le traitement antidépresseur confirme l’hypothèse diagnostic d’une dépression .
  • 53. 3 - MELANCOLIE SOURIANTE : * Formes redoutables par son potentiel suicidaire élevé . * Le patient sans trouble dépressif tangible affiche un sourire en s’exprimant par une expression banale ( ça va à peu près bien),( je sais trop bien comment ça va ) . * Devant ces phases , il faut rechercher des signes dépressifs non verbalisés , une fatigue , une insomnie persistante , constante . * Le diagnostic sera fait auprès de sa famille en s’informant sur l’existence d’un changement récent du comportement qui est d’emblée signalé.
  • 54. VII - EVOLUTION : A - RECURRENCE : * Un épisode dépressif non traité dure en moyenne près d’un an mais les traitements permettent de raccourcir considérablement cette durée . * Le risque de rechute est toute fois important puisque 50% des gens qui ont fait une dépression récidiveront un jour , de même que 70% de ceux qui ont déjà fait deux et 90% de ceux qui ont déjà fait trois .
  • 55. B - CHRONICITE : * C’est la persistance au moins deux ans d’un état dépressif , sa prévalence après un premier épisode est de 10% . * Les facteurs de risque de chronicité : 1 - Nombre élevé d’épisodes dépressifs antérieurs . 2 - Histoire familiale de troubles de l’humeur . 3 - Nombre élevé d’évènements de vie stressante avant et après l’épisode initial . 4 - Personnalité pathologique pré-morbide . 5 - Existence d’un délai important avant le début du traitement . 6 - Traitement inadéquat ou défaut d’observance .
  • 56. VIII - DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL : A - TRISTESSE NORMALE : * Survient le plus souvent après un facteur causal . * Ne s’associe pas aux autres signes du syndrome dépressif et n’entraine pas l’incapacité de ce dernier . * Une tristesse isolée ne suffit pas pour porter le diagnostic
  • 57. • B - TROUBLES ANXIEUX : * Le diagnostic est parfois difficile dans les formes de dépression d’intensité modérée où l’anxiété est parfois un symptôme prédominant . * On oppose l’effet anxieux ( peur de quelque chose qui va survenir ) de l’effet dépressif ( souffrance pour quelque chose qui est déjà survenue ) avec cependant l’association de l’anxiété avec la dépression qui même la masque . * Signes en faveur de la dépression : 1 - Ralentissement et insomnie du matin : meilleur élément discriminatif pour l’humeur dépressif . 2 - Amélioration vespérale des symptômes dépressifs et anxieux .
  • 58. 3 - Perte globale des intérêts ( anxieux bien que focalisé sur son angoisse , reste susceptible de prendre du plaisir aux activités ) . 4 - Perte de l’estime du soi ( anxieux , jamais entamé , le sentiment d’incapacité le plus souvent mis sur le compte de difficulté extérieure ) . 5 - Troubles somatiques : - Constipation −−> dépression - Troubles cardio-vasculaires ( palpitation , dyspnée ) - Sécheresse buccale −−> anxiété
  • 59. • C - REACTIONS DEPRESSIVES : * Il existe des réactions dépressives considérées comme pathologiques en raison de leurs impact sur l’individu , appelées « troubles de l’adaptation » susceptibles de se résoudre spontanément dès l’évènement passé . * Dans le cas d’un décès d’un être cher , le diagnostic d’un épisode dépressif ne pourra être porter que lorsqu’il existe : 1- altération fonctionnelle marquée . 2 - préoccupations morbides de dévalorisation . 3 - signes psychotiques et ralentissement psychomoteur * En l’absence de tels symptômes et même si le diagnostic de syndrome dépressif parait probable , le diagnostic ne pourra être porter que si les signes dépressifs persistent pendant plus de 02 mois .
  • 60. • D - PATHOLOGIES ORGANIQUES : * Le syndrome dépressif peut être la conséquence physiologique directe d’une affection médicale générale ( S.E.P , A.V.C , hyperthyroïdie ou démence ) . * La présence de signes cliniques ou para-cliniques de la pathologie organique permets de ré-adresser le diagnostic . * EXEMPLE : démence - Le déclin progressif des fonctions cognitives précèdent l’apparition des signes dépressifs . - L’évolution de la dépression et la réponse au traitement utiles pour distinguer les deux troubles .
  • 61. E - SYNDROME DEPRESSIF INDUIT PAR UNE SUBSTANCE : * Une relation étiologique peut être établie entre la prise de substances ( toxiques ou médicamenteuses ) et perturbations thymiques - soit les signes dépressifs apparaissent avec la prise toxique : l’arrêt de l’intoxication peut alors suffire à faire disparaitre les signes dépressifs . - soit qu’ils surviennent lors du sevrage ( apparition d’une humeur dépressive lors du sevrage de la cocaïne ) : le trouble sera alors diagnostiquer comme trouble de l’humeur induit par la cocaïne.
  • 62. F - TROUBLES PSYCHOTIQUES : SCHIZOPHRENIE OU DELIRE CHRONIQUE : * Le meilleur argument diagnostic est évolutif . * L’anamnèse retrouve l’apparition des signes dépressifs avant l’éclosion délirante . * L’évolution sous traitement montre une disparition des signes psychotiques avec la résolution de l’épisode thymique .
  • 63. IX - Prise en charge d’un syndrome dépressif : A - But : - Evaluer le risque suicidaire - Evaluer les critères d’hospitalisation - Faire un bilan somatique complet - Rechercher une dépression secondaire à une affection somatique
  • 64. • B - Les moyens : • 1- Hospitalisation : protéger et rassurer le patient aux besoins par une HDT : - Risques suicidaire important . - Dépression mélancoliques délirantes , stuporeuses et agitées Retentissement somatiques sévères. - Insomnie totale. - Isolement affectif et social . - Agressivité et impulsion . - Echec au traitement ambulatoire à dose efficace et pendant un temps suffisant.
  • 65. 2- Faire un bilan somatique clinique et para clinique à la recherche : * Retentissement physique : - Correction des désordres métaboliques - Ré nutrition * contre indication : tricyclique et ECT 3- rechercher une dépression secondaire : 4- traitement médicamenteux a- Anti dépresseur : on utilise : • 1ére intention , les inhibiteurs de la recapture de la sérotonine ( IRSS ) qui ont peu d’effet secondaire : - fluoxétine ( prozac ) gel 20mg : une gelule / jour - Péroxétine (deroxate ) cp 20 mg : un comprimé / jour
  • 66. • • 2eme intention sera prescris un inhibiteur de la recapture de la noradrénaline et de la sérotonine : norset : 1 cp matin et soir voir même d’embler 1 cp le matin et 2 cp le soir en fonction de l‘intensité de la dépression en augmentant progressivement la posologie jusqu’un maximum de 6 cp / jour • 3eme intention : on choisira un tricyclique : il reste la référence , ils ont fait la preuve de leurs efficacité mais sont répensables d’effet secondaire nécessitant un bilan somatique pour éliminer les contre indications . - Anafranil 25mg : 1 cp /jour en augmentant progressivement de 25 mg / jour , la dose moyenne est de 150 mg / jour adapté en fonction du patient . - Chez le sujet âgé , on utilise la MIANSERINE ( athymil ) à raison de 30 – 60 mg /jour car elle bien tolérée sur le plan cardio vasculaire avec des effet sédatifs et anxiolytiques
  • 67. b)- Benzodiazépine : ne sont pas systématique, ils sont prescrits au début de traitement anti dépresseur à viser anxiolytique. Chlorazepate di potassique (tranxene) gélule 5 et 10 mg. c)- Neuroleptique : sont utiles à faible dose pour leur propriété anxiolytique et de la levée de desinhibition Levomepromazine (nozinan) comprimé 25 et 100mg Chlorpromazine (largactil) comprimé 25 100mg 5- Psychothérapie : est utilisé en complément de traitement médicamenteux : * Thérapie cognitivo comportementale : qui vise à corriger certaines pensées négatives et des comportements inappropriés qui augmentent le sentiment dépressif * Thérapie interpersonnelle : qui améliore les relations avec les autres et évite certains conflits.
  • 68. * Thérapie éducative qui permet de faire connaitre la maladie et sa thérapeutique au patient * Thérapie de groupe qui diminue le sentiment d’isolement chez ses patients. * Thérapie à long terme qui consolidera les évolutions obtenues lors des différents thérapies. 6- Electro convulsivothérapie : indiqué - Mélancolie anxieuse très suicidaire ou en cas d’anorexie totale. - Mélancolie délirante, stuporeuse - Résistance aux tricycliques - Résistance à une chimiothérapie bien conduite (au moins 1 à 2 mois à doses efficaces).
  • 69. X - Conclusion - le syndrome dépressif est une pathologie fréquente en psychiatrie si ce n’est la plus fréquente. - Il pose un problème diagnostic et thérapeutique du fait des nombreuses formes cliniques. - La tentative de suicide et le risque suicidaire représentent l’étape ultime du syndrome dépressif dont il faut prévenir par un diagnostic précoce mais aussi par un suivis rigoureux .
  • 70. XI – Bibliographie : - J D Guélfi - manuel de psychiatrie - édition Masson 2007. - MC Hardy Bayle- enseignement de la psychiatrie 2003. - EMC 2006. - P L Soussan –psychiatrie - collection Med-line - Internet :www.syndrome depressif.com.