Un système et ses propres composantes - Le Système scolaire
1. Un système et ses propres
composantes
Plusieurs ouvrages majeurs traitent de l’approche systèmique et de la théorie des
systèmes. Berbaum(1982) en offre une synthèse interessante. Les approches les plus souvent
citées sont celles de von Bertalanffy(1975) et celle de Morin(1977).
Dans la perspective de chacun de ses auteurs, un système peut être considéré comme un
ensemble d’éléments. Ces éléments sont définis, (Berbaum, 1982:40 et 41), à la fois à partir de
leurs caratéristiques spécifiques et originales, de leurs interrelations, de l’organisation à
laquelle ils participent et du tout auquel ils s’intègrent. Un système est caractérisé par son
organisation interne, il prend en considération les complémentarités et les différences des
éléments qui le constituent. Au-delà de son organisation interne, un système est conçu dans sa
relation à l’observateur. Cette dernière relation évoque le fait qu’un système n’est pas une
donnée en soi, il est toujours le résultat d’un découpage arbitraire par celui qui veut la
comprendre. Un système scolaire est de cet ordre.
2. Quelles sont les composantes
d’un système?
L’essentiel d’une approche systèmique se structure
autour de quatre termes (Berbaum, 1982) :
1. Le tout
2. L’organisation
3. La relation au temps
4. La relation à l’environnement
3. LE TOUT
Il sagit en réalité de l’ensemble des éléments du système, (par exemple,
l’ensemble des établissements scolaires appartenant à un système éducatif
donné.) Mais, un système ne possède pas de limites fixées une fois pour toutes.
Les limites d’un système dépendent des fonctions qui lui sont ou non attribuées
( par exemple, un système scolaire a-t-il ou non une fonction d’éducation
permanente? S’il en a une, le système scolaire devient très large). Ces limites
sont également définies à travers les problèmes que le système scolaire d’une
région donnée est-il ou non à même de traiter les problèmes de toxicomanie qui
s’y développe?). Enfin, si le système est un ensemble d’éléments en interaction,
le « tout » envisagé peut prendre la forme d’une série de sous-ensembles plus
ou moins articulés entre eux (par exemple un système scolaire peut réunir un
sous-ensemble avec les écoles primaires des zones urbaines, un autre peut
réunir un autre sous-ensemble avec les écoles secondaires présentant un
programme de formation générale;…).
4. UNE ORGANISATION
Pour Berbaum (1982 : 50), c’est l’organisation qui est à
l’origine de l’unité complexe d’un système. Cette
organisation se décrit par les liaisons qui existent entre les
éléments du système et entre le système et son
environnement. Ces liaisons assurent la cohérence du
système(par exemple, les écoles secondaires d’une région
sont reliées entre elles par des programmes scolaires
communs, des ratios élèves/enseignant identiques, un
même calendier scolaire, les mêmes organes de
contrôle,…). Ces liaisons assurent la continuité de système
à travers le temps. Par ces liaisons enfin, le système
s’adapte à l’environnement dans lequel il fonctionne.
5. LA RELATION AU TEMPS
Un système évolue dans le temps, il s’inscrit dans
une histoire. Une série d’événements internes ou
externes le perturbent à certains moments et en
modifient l’organisation ( par exemple, un système
scolaire peut vivre des réformes après des
événements majeurs de son histoire, ce fut le cas de
l’enseignement supérieur après les mouvements de
révoltes des étudiants en Europe en mai 1968).
6. LA RELATION A L’ENVIRONNEMENT
Un système existe dans un environnment qui le détermine.
Les caractéristiques sociologiques, économiques et culturelles
d’une région ( par exemple, les caractéristiques de certaines
régions socialement et économiquement défavorisées ont
nécéssité à modifier l’organisation des écoles et la création de
zones d’éducation prioritaires). Mais le système est également
ouvert sur cet environnement avec lequel il interagit. Parfois,
un système se donne les moyens pour agir sur cet
environnement.