2. Avec tous la même question : comment faire des économies immédiates et amortir le choc
financier causé par la crise énergétique ?
Une cinquantaine de responsables en recherche de réponses concrètes ont fait le déplacement. Une centaine d’autres
étaient en visio.
Gw. B.
Billard à deux bandes
« Pour les collectivités, qui ne bénéficient pas du bouclier, les coûts ont été multipliés par 2,5
pour le gaz en 2022. Et par 3,5 pour l’électricité. Avec un impact direct sur leur section
fonctionnement », expose Stéphane Oulié. Or, contrairement à l’État, les communes ne peuvent
pas recourir à l’emprunt pour financer leur fonctionnement. Seulement pour investir.
La parade proposée par le Sdeeg : investir dans des travaux et équipements qui permettront,
ensuite, de réaliser des économies de fonctionnement. Un coup de billard à deux bandes. Le
poste principal évoqué ce mardi est l’éclairage public. Le Sdeeg gère 110 000 points lumineux.
Dans la salle, Hugues Venel, directeur des services techniques de la Communauté de
communes Montesquieu, donne un aperçu des sommes en jeu : « Depuis 2019, nous avons
équipé 350 points lumineux en LED. Nous sommes passés d’une consommation de
220 000 kWh à 70 000 kWh annuels. Si les maires utilisent leur pouvoir de police pour
demander une extinction nocturne, on peut même passer à 40 000 kWh. » À Talence, « la
3. mairie est passée de 3 millions à 350 000 kWh », abonde Sophie Labatut, DGS adjointe du
Sdeeg. Dix fois moins.
Joël Faure, directeur des services techniques du Pian, raconte comment il a fait remplacer la
chaudière de l’école maternelle. « En janvier-mars 2019, nous avions 4 000 euros de gaz.
En 2020, on est descendu à 400. »
Stéphane Oulié, directeur général des services du Sdeeg.
Gw. B.
Température
Le Sdeeg promeut aussi la « télégestion » de l’éclairage, qui permet de moduler son intensité.
Sans oublier la rénovation des bâtiments.
Pour chacun de ces investissements, le syndicat propose financements, subventions et
assistances à la maîtrise d’œuvre. La question du public : en combien de temps espérer un
retour sur investissement ? « Pour l’éclairage, cinq ans », estime le DGS.
Le Sdeeg invite également à jouer sur les comportements : baisser la température d’un degré
dans une salle de classe permet d’économiser 7 %. Un degré de moins dans une piscine, c’est
10 %. Stéphane Oulié prône aussi la solidarité : « Si on a, par exemple, un gymnase à Fargues
et un autre à Tresses, ne peut-on pas imaginer d’en partager un et de fermer l’autre ? » Bref, se
regrouper pour se tenir chaud et passer l’hiver ensemble. Car il est à craindre que la fiscalité
doive éponger la part du surcoût que n’absorberont pas les économies.