L application de la physique classique dans le golf.pptx
Conférence AEQUA Andorre 2011 - Marc Calvet
1. Géomorphogenèse des Pyrénées
Brève histoire d une chaîne de montagnes
Geomofologia dels Pirineus, breu història de una muntanya
Geomorfología de los Pirineos, breve historia de una montaña
Pyrenean geomorphology, a short story of a mountain range
Marc Calvet
Université de Perpignan-Via Domitia
EA 4605 Médi-Terra
XIII Reunió de Quaternari
i simposi de glacialisme
Andorra, 4 al 10 juliol 2011
2. Les Pyrénées, accident orographique
majeur de la plaque européenne
Pays basque, pic d Ohry Pla Guillem 2300 m
Une triple singularité,
des énigmes encore
mal résolus:
chevauchement Nord-pyrénéen -topographique: des plateaux en position culminante
sous le piémont de l Arize
-morphostructurale: la montagne ne coïncide ni spatialement
ni temporellement avec l orogène pyrénéen
-morphoclimatique: vigoureux contrastes de façade
Conglomérats paléogènes de Sis et impact sur les systèmes d érosion
1800 m
Aragon, le Turbon
3. Les Pyrénées paléogènes: une chaîne active
étroite et en voie d érosion rapide
Busa
N S
Bartonien-Priabonien marin Priabonien-Oligocène continental
Lord
St Llorenç de M.
la puissance des molasses syntectoniques,
Palassou au nord, conglomérats de Berga
au sud: ici la coupe du Cardener
Une montagne qui s enfouit sous
ses propres débris
Extension des piémonts conglomératiques paléogènes
Extension du domaine montagneux actuel
N Cg. Éocène supérieur
S
Cg. Oligocènes d Oliana
Une orogenèse achevée vers
20-25 Ma
Tranche érodée de 16 km d
après les coupes équilibrées
Mésozoïque plissé et de 6 à 9,5 km depuis 50
Ma d après les traces de
Bassin de Tremp Barre calcaire ennoyée fission sur zircon
(Sinclair et al., 2005, Am. J. Sci.)
4. Une montagne en voie d aplanissement :
au début du Néogène il n y avait plus de Pyrénées
Les plas du Campcardos et au fond le Carlit
5. À l est des aplanissements
À l ouest aussi généralisés,des Prépyrénées
Au centre: des plans sur
les marges plissées; une à la Haute chaîne axiale
haute chaîne jamais arasée? Fanges 1050 m
Arbailles Corbières orientales
1100 m
Aston plateau de Beille
400 m
1950 m
Pla du Carlit
2804 m
Occabé
1466 m ? Madrès
2350 m
Guara
1500 m
Port de Comte
2350 m
2900 m
Pla Guillem
2300 m
Campcardos
Montsec 1700 m
6. À l est, deux générations de surfaces étagées
Pic Carlit 2921m Pla du Carlit 2804 m
Pic Péric 2810m
S0
S1 S1
S1
S1
Bouillouses
S0
Mt Tauch
S0 Sur le Carlit
S1
Vingrau φ Sur l Aston
φ
P. de Thoumasset
2741 m P. de Bèze
2380 m
Dans les Corbières La Calbe
2185 m
-Des surfaces qui tronquent toutes les S0
Planel de Brouchet
structures pyrénéennes 2062 m S1
-Sur la Z. axiale, composition des poudingues
Paléogènes et ampleur de la dénudation
mesurée par les traces de fission excluent Plateau de Beille 1986 m
l hypothèse de surfaces pré triasique ou pré
crétacée exhumées S1
Calvet, 1996, Thèse ; Calvet & Gunnell, 2008, Geol. Soc. London Sp. Public.
7. Contraindre l âge des surfaces:
apport de la thermochronologie basse température
* 24 nouveaux âges AFT, dont 9
associés à des âges hélium, sur la
zone axiale orientale, prélèvements
directement sur les surfaces d érosion
* Âges anciens et longueur moyenne
de traces ~14–14.5 µm impliquent un
refroidissement rapide et une longue
histoire près de la surface
16
14
12 Un cristal d apatite poli,
0 10 20 30 40 50 60 montrant des traces de fission
Age (Ma)
Les aplanissements S0
sont réalisés et conservés depuis
au moins 25 Ma
Gunnell, Calvet, Brichau et al.,
2009, Earth Planet. Sci. Lett.
8. Modélisation des parcours temps-température
et datation des aplanissements
-Les aplanissements partagent une histoire
thermique similaire, cela dans un large
espace géographique et bien qu ils soient
à des altitudes très diverses (200 à 2900 m)
-Cela implique une histoire érosive
identique; le refroidissement des échantillons
traduit leur exhumation par l érosion qui a
enlevé plusieurs kilomètres de roches, pour
réaliser l aplanissement primitif S0 vers 25
Ma
-Cela suppose enfin une fragmentation
tectonique ultérieure de l aplanissement
Pyrénées orientales
Gunnell, Calvet, Brichau et al., 2009, Maladetta
Earth Planet. Sci. Lett.
Fitzgerald et al., 1999, Earth Planet. Sci. Lett.
Gibson et al., 2007, Basin research
Barruera
-Les mêmes méthodes dans les Pyrénées centrales
retrouvent un schéma comparable, mais aussi une
dénudation rapide prolongée plus tardivement
9. Contraindre l âge des surfaces: Alluvion du
miocène
apport des sites karstiques à rongeurs moyen
Precision des âges: ±0.8 Ma pour l Oligocène,
±0.5 Ma au Miocène, ±0.2 Ma au Pliocène 50 cm
Surface d érosion miocène La
Lapiaz calcaire
200 m
1 cm
3m
Sédiment fossilifère
Carrière de Ste Catherine et ses fissures fossilifères Sur le plateau de Baixas (Pyr. or.),
23 gisements sur 0.26 km²
Aguilar et al., 1986, C. R. Acad. Sc. ; Aguilar et Michaux, 1997, BiochroM 97
s échelonnent du Quaternaire au
Miocène, dont 19 entre 10 et 21 Ma.
Les fissures fossilifères les plus
profondes atteignent 40 m,
impliquant au plus une ablation du
même ordre depuis 25 Ma, voire
bien moins puisque des sites datés à
3.5, 11 et 13.5 Ma sont juxtaposés
D autres sites à rongeurs néogènes sur quelques dizaines de m².
10. Datation croisée des aplanissements Madrès Pla de la Rouquette
par AFT et sites à rongeurs
Âges traces de fission et hélium (apatites)
Gunnell, Calvet, Brichau et al., 2009,
Earth Planet. Sci. Lett.
Gisements à rongeurs néogènes
Serre de Verges
Agly
Baixas
11. Contraindre l âge des surfaces: Aquitanien continental
déformé et tronqué
apport des sédiments des piémonts Miocène moyen littoral
S1
-Façade méditerranéenne: le plan
S1 tronque l Aquitanien de Sigean
et se raccorde au littoral langhien
S1
-Piémont ariégeois: une séquence
sédimentaire granodécroissante
corrélative de l usure des reliefs
Calcaires lacustres et minces lentilles de graviers
siliceux, Burdigalien sup. de Carla Bayle
L Aquitanien de Pamiers: épaisses masses
argileuses et rares bancs de galets cristallins
les poudingues calcaires grossiers de Vals, oligocènes,
succèdent en continuité au Palassou
-Piémont de l Èbre: S1 passe au toit des conglomérats
aquitaniens de Huesca et s’achève en phase avec les de S0
Miocène inférieur du Roussillon, contemporain du façonnement
calcaires lacustres du Miocène moyen (Monegros) Mallos de Riglos
12. Expliquer l aplanissement des Pyrénées
-Altiplanation en relation avec l enfouissement sous les poudingues paléogènes?
Une hypothèse non recevable car:
*Explication unilatérale, fondée sur le bassin endoréique de l Èbre
mais non vérifiée en Aquitaine, exoréique, ni vers la Méditerranée
*La pente des plans (2 à 6,2%) est bien supérieure à la pente critique
d’incision d’un lit rocheux à l’équilibre (0,2% pour un BV de 1000 km²,
Sklar & Dietrich, 1998, Rivers over Rocks), a fortiori d’un megafan de
piémont (0,05 à 0,2%, Horton & DeCelles, 2001, Basin Research)
*Les conglomérats discordants ne sont pas alimentés par l’actuelle
zone axiale, mais par les têtes plongeantes des Nogueras et leur
couverture
*Les conglomérats ne se raccordent pas régulièrement à la zone axiale
Babault et al. 2005, Tectonics
aplanie mais sont basculés de 20° vers elle et rebroussés au contact
Coupe de La Pobla de S.
(coupe de La Pobla de Segur)
-Un aplanissement facilité par l étroitesse de la chaîne paléogène et favorisé par
une puissante racine lithosphérique lourde qui a retardé le rebond isostasique
(Vacher & Souriau, 2001, Geophys. J. Int.)
-Un aplanissement généralisé à l est à la faveur du morcellement en horst et grabens
par l extension méditerranéenne dès l Oligocène supérieur: le volume à éroder en est réduit
et les fronts d attaque sont multipliés. La persistance plus tardive de la compression vers l
ouest (≈ 20 Ma) y expliquerait l inachèvement de l aplanissement et le maintien de reliefs
Plas de Maura, Carlit
montagneux sur la zone axiale
(Calvet, 1996, Thèse, BRGM édit.; Calvet & Gunnell, 2008, Geol. Soc. London s.p. 296)
14. Déformation des aplanissements et
incision des vallées
-Le contrôle tectonique de la dissection: il est majeur, dès lors que l on a pu récuser
l hypothèse de l altiplanation; l altitude actuelle des surfaces donne l allure et l ampleur
de leur déformation
-Le contrôle climatique de la dissection (sensu Molnar & England, 1990, Nature): un facteur très
subsidiaire car la dissection s amorce bien avant les changements climatiques majeurs
placés vers 3 Ma; sur le piémont nord elle est enregistrée dès le Tortonien, scellée par les
argiles à galets datées au gisement d Orignac (MN 10, vers 9-9,7 Ma) et postérieure aux
gisements de la molasse de St Gaudens et Montréjeau (MN 8, anté 11,2 Ma)
(Antoine et al., 1997, Biochro M)
-Des facteurs contingents d âge et de durée discutés: l ouverture du bassin endoréique de
l Èbre (Coney et al., 1996, J. Geol. Soc. London ; Babault et al., 2006, Geomorphology ; Garcia Castellanos
et al., 2003, J. Geophys. Res.) ou l’assèchement messinien de la Méditerranée. Mais ces
événements majeurs, de polarité exclusivement méditerranéenne, ne peuvent être
invoqués dans une chaîne de montagne qui a deux façades, également et aussi
intensément disséquées
15. Les jeux de blocs orientaux Canigou
Fossé du Capcir 2040
(Pliocene-Quaternaire)
650
Faille N-S et son escarpement Facettes de faille récentes
-Formation de fossés d effondrement extensifs (rejeu
des fossés du Roussillon, Conflent; néo fossés
de l Emporda, de Cerdagne, la Seu d Urgell, Capcir)
-Formation de grands escarpements de faille découpés
par les torrents en facettes triangulaires. S
néo-fossés
-Alternance de phases d extension et de brefs
épisodes compressifs (Calvet, 1996, BRGM édit.) rejeu de fossés
plus anciens
Schistes des Albères
N 6°NW
La faille inverse de
Montesquieu, à l entrée
nord du tunnel TGV
100 m
Pliocène torrentiel
basculé et faillé Bloc cisaillé en
d Ille-sur-Têt faille inverse dans
Dépôts miocènes verticalisés le Miocène (6,5 Ma)
et renversés de Cerdagne
16. Le horst du Canigou: Des jeux de blocs faillés récurrents, auNéogène,
alternant avec des phases d aplanissement
un cas exemplaire (Calvet, 1999, Zeit. Geomorph.)
La totalité du front montagneux actuel est postérieure au Miocène moyen
Conflent
Cg. d Escaro A
Soulèvement et
érosion au
Cg. d Escaro à gneiss exclusifs Miocène ancien
Pla Guillem
B
Aplanissement au
Pla Guillem : S1 miocène moyen
2150 m
Pla des Horts: S1
C
Exhumation tectonique tardive du cœur
du dôme: granites , migmatites Surrection depuis le
Miocène supérieur
17. La déformation quaternaire dans les Pyrénées
Ruscino, décrochement
post 1° siècle ap. JC
Aulès, failles inverses quat. moy.
Meilhan, faille inverse quat. moy. Caramany, faille inverse
quaternaire moyen
Arcizac, faille inverse holocène
Estavar, faille inverse
post riss
Isaba, failles inverses dans
quaternaire récent
De nombreux indices de déformation
Un contexte compressif-décrochant ? schistes Crespia-Incarcal,
Goula et al., 1999, Tectonophysics; Alasset décrochement
dans lacustre
& Meghraoui, 2005, Tectonophysics; Baize
alluvions Quaternaire
et al., 2002, Mém. SGF n° 175; Philip inverse post würm
Canelles, faille et al.,
ancien, séismites
1992, C.R. Acad. Sci.; Calvet, 1999, Geomorph. Martinet, faille inverse post würm dans quat.moyen
18. Une évolution géomorphologique en deux temps
1-Des tentatives d aplanissement restés partiels:
les niveaux de piémont de la fin du Néogène
Sp
Piémont construit du Salat vers Lasserre, Alvéole granitique de la Barguillère
homologue du Lannemezan S1
Sp
Alvéole granitique de Tarerach
Sp
Le haut glacis de la
Conca de Tremp
Le piémont externe (≈2-3 Ma)
(Taillefer, 1951, Thèse; Dubreuil et
al.,1995, Géol. Fr .) s insinue au
cœur de la montagne et s évase Sp
et ses alluvions dans les roches tendres ou
siliceuses aux Baudis
altérables (Lagasquie, 1984, Thèse)
2-L incision verticale Le pédiment pliocène de La Perche
des vallées au Quaternaire 1600 m
Sp
-Un contrôle tectonique:
≥800 m entre la Perche et
le Roussillon (Calvet, 1996)
-Un contrôle climatique: des
cours dLe piémont alimentés
eau mieux du Couserans Incision quaternaire de la Têt
19. Une évolution géomorphologique en deux temps
L exemple du piémont méridional de Solsona
Chevauchement frontal Conglomérats oligocènes
W Serra de Port de Comte (2378 m) E
Creu del Codó (1509 m)
Serra de Oden (1800 m) S0
S1
Pla de Riart (1100-993 m) Un piémont d accumulation fini néogène épais emboîté 400 m
sous le toit des conglomérats oligocènes très déformés
Sp
Un piémont fini-néogène incisé de plus de 400 m par les
vallées du Cardener, du Sègre et leurs affluents
Castell de Lladurs
Sp
Solsona
Sp 400 m
200 m
Molasse oligocène de Solsona
20. L orogenèse néogène: quels moteurs profonds?
Une convergence N-S trop faible pour fournir une explication suffisante
Une puissante racine crustale légère dont
le rebond isostasique a été différé
(Vacher & Souriau, 2001, Geophys. J. Int.)
-Phénomènes thermiques sous la lithosphère pyrénéenne:
fusion partielle (Pous et al., 1995, J. Geol. Soc. London),
amincissement lithosphérique à l est (Gunnell et al., 2008, Earth Pl.
Sci. Lett.) ; rôle du flux de retour, entre 17 et 2 Ma, issu du
panache asthénosphérique du Massif Central (Barruol & Granet,
2002, Earth Pl. Sci. Lett.; Pio Lucente et al., 2006, EPSL)
-Manifestations thermiques à l échelle de tout le SW de
l Europe (Lustrino & Wilson, 2007, Earth Sci. Review) , mais avec
des effets variables contrôlés par les hétérogénéités
crustales (la Meseta ibérique comme le Massif central
se soulèvent au même moment)
21. Fluctuations climatiques et sculpture
du relief au Quaternaire
Après une crue méditerranéenne dans les Corbières: image d une érosion toujours active
22. Les étapes du creusement quaternaire des vallées
Le cas du versant nord et de la façade méditerranéenne
Une carte de synthèse du Quaternaire pyrénéen
Barrère P., Calvet M., Courbouleix S., Gil Peña A I., Martin Alfageme S. (2009)- Carte géologique du Quaternaire des Pyrénées
à 1 :400 000, coord. S. Courbouleix et A. Barnolas, BRGM et ITGM édit., Année de la Planète Terre.
23. Les étapes du creusement quaternaire des vallées
Les piémonts orientaux
Terrasse T2 de Vernajoul Terrasse T3 ht Boulbonne
T4 T3 T0
Haute Boulbonne
Pamiers T5 Basse Boulbonne
T1 T2
T2
T3
T1
Le système Garonne-Ariège
T3
T2
T5
T5 de Mas de la Garrigue
Sol rouge sur T4
T4
T1
T1
Terrasse T1 de Pamiers
T2
Cinq niveaux majeurs; une stratigraphie
fondée essentiellement sur la géométrie
T3
des étagements et les critères
d altération Le piémont alluvial de Pamiers
T5
(Icole, 1974, Thèse; Hubschman, 1975, Thèse; nappes T1 (Würm), T2 et T3
24. Les étapes du creusement quaternaire des vallées
Le cas du versant méridional
Des étagements très riches : 9 (Cinca) ou
12 (Gallego) niveaux. Les premières datations
Absolues (OSL) des terrasses pyrénéennes
Extrait de Lewis et al, 2009, Global Planet. Ch.
Extrait de Sancho et al, 2003, in Ruiz Zapata et al
Mais une corrélation difficile avec les versants
nord et oriental:
-Des numérotations variables d un secteur à
l autre et procédant du haut vers le bas, à l
inverse du système français.
-Des pédogenèses très différentes, très Extrait de Benito et al, 2010, QSR
carbonatées.
-À titre d hypothèse on parallélisera Fx-T2 avec
Qt5 (Cinca) ou T9 (Gallego)
Terrasses du Cinca à Ainsa
25. Des systèmes d érosion très contrastés
Pergelisol et périglaciaire très rigoureux Glacis semi-arides étagés et encroûtements
sur les plas d altitude jamais englacés calcaires des piémonts méridionaux
(Barrère, 1975, Mélanges Viers)
Encroutements en dalles et pellicules zonaires
Mégapolygones de pierres
hérités du Pléniwürm sur le
Campcardos à 2800 m
Violence des éolisations
au Quaternaire moyen sur
les piémonts orientaux Fenouillèdes
Bassin de l Isabena
T2-T3
Glacis principal
Moraine frontale würmienne de Senegüe
Nappe fluvioglaciaire T1
Vallée du Gallego
Quartz caréné et patiné, T4
26. Une empreinte glaciaire très dissymétrique
Une limite d équilibre glaciaire würmienne très basse
au nord et s élevant légèrement d ouest en est (1200-
1600 m), comme vers le cœur de la chaîne (1500-
1800 m),mais beaucoup plus élevée sur les façades
sud et est (2100-2300 m)
En moins de 50 km,
du N au S, la LEG
Extrait de Penck, 1883
remonte de 650 m
125 ans de travaux
Riuferrer
Extrait de Calvet et al., 2011, in Quaternary 1600 m
Lobe de piémont d Arudy glaciation,IV, a closer look Dourmidou
2250 m
1500 m 1700 m
1200 m 1400 m 1800 m
Moraine du Würm
cône proglaciaire 1400 m
Des langues de glace 1600 m
qui atteignaient le
piémont au nord,
vers 350-400 m,
2200 m
mais restaient dans
les vallées au sud,
vers 800-1000 m 2300 m 2000 m
Bassin d Andorra
27. Une chronologie glaciaire encore très discutée
du monoglacialisme à la pluralité des glaciations dans les Pyrénées
-L exception pyrénéenne (1950-1980): une seule grande phase glaciaire placée dans le Quaternaire récent
divisée en phase d expansion, de stabilisation de disjonction, des cirques -un Néoglaciaire holocène
(Barrère, 1963, Bull. S.G.F.; Viers, 1960, Thèse; 1961, RGPSO; 1963, INQUA; Taillefer, 1969, INQUA)
-Redécouverte de la pluralité des glaciaires quaternaires (Gourinard, 1971, CRAS; Sorriaux,1981, CRAS;
Moraine récente (Würm)
Hubschman, 1984, Hom. Taillefer ; Taillefer, 1985, RGPSO; Hétu & Gangloff, 1989, Z. Geom.; Calvet, 1996,Th.)
Moraine ancienne (?) Moraine moyenne (Riss)
Ma
T3 T2
Mr (Würm)
Mm T1
T4
Ma T3
T2 T1 T2
Un site exceptionnel: le complexe terminal T4
du Carol et le raccord de trois générations
de moraines aux terrasses T1, T2 et T4
28. Une chronologie glaciaire encore très discutée
la dernière crise froide: un débat renouvelé par les datations 10Be
Vallum frontal daté à 22 ka par 10Be
moraine tardiglaciaire Sur la Têt, le Carol, la Noguera Ribagorzana la poussée
glaciaire du dernier maximum de froid mondial (LGM) est
très proche sinon confondue avec le maximum d extension
Würmien (Pallàs et al., 2006, Q.S.R.; Delmas et al., 2008,
Quat. R.;Rodes, 2008, Thèse ; Pàllas et al., 2010, Geology)
Sur l Ariège par contre le LGM (stade de Garrabet) est près
Tourbière fossile de la Grave: de 10 km en amont (Delmas et al., 2011, Paleo 3),
trois âges vers 20 ka cal.BP, beaucoup plus en amont encore sur le Gallego (Lewis et al.,
déglaciation précoce des hautes vallées 2009,G.P.Ch.)
Vallum frontal de Mont-Louis et ombilic terminal de Borde
29. Événements globaux et impact régional
le dernier cycle glaciaire pyrénéen : dissymétrie climatique E-W au LGM
air atlantique très froid et très sec
air méditerranéen plus
humide et plus doux
Hypothèse de travail : le LGM en inversion du contraste pluviométrique actuel
Delmas et al., 2011, Paleo 3
fronts MIS 2 presque confondus avec le MEG wurmien
fronts MIS 2 très en arrière du MEG wurmien (Ariège 10 km, Gallego 20 km)
fronts MIS 2 encore non datés et très en amont du MEG
30. Relativiser l efficacité de l érosion glaciaire
Des auges mal calibrées
et encombrées de verrous
W
Pla de Beille: plus de 50 m d arènes très
évoluées en marge du glacier Wurmien
moraine latérale du Würm à Larnat
Replat de Bonascre: arènes conservées
sous plus de 100 m de glace au Würm
Au flanc des auges, d épais manteaux
l Ariège de Cregüeña, Maladeta d Ussat
cirque en amont du verrou
d altérites pré quaternaires conservés
31. Sur les verrous des héritages de 10Be
35 ka ± 4,3
24,6 ka ± 3,7
Bouillouses Malpas 1990 m 25,6 ka ± 4,3
Llat 2260 m 20 ka ± 2,7
73,2 ka ± 7,1 19 ka ± 3,3
24,4 ka ± 1,3 Grave amont 2380 m
Borde 1740 m 17,4 ka ± 2,8
Données 10Be in Delmas 2009, Thèse
Analyses CEREGE,
Braucher R. & Bourlès D. confirment la faiblesse de l érosion würmienne
32. Des cirques en van qui semblent s élargir plus que se creuser
Ariège-Carlit (Delmas, 2009,
Thèse et trav. en cours)
-D W en E, des paramètres
morphométriques comparables.
-Tendance au creusement plus
marquée à l W qu à l E (L/A 1,48
contre 2,45)
-Fréquence plus grande du
secteur W en Aragon (apports
directs des flux perturbés), du
secteur E en Ariège-Carlit
(rôle de la suralimentation
neigeuse sous le vent des crêtes)
-À l’E, pas de développement
allométrique évident (exposant
proche de 1).
- À l’E, de grands cirques
préférentiellement (i) dans les
granites, (ii) exposés au N et NW.
De petits cirques (i) dans autres
lithologies, (ii) exposés au S et E
et dominés par des zones de
suralimentation.
Aragon (Garcia du Garbet
cirque hérité Ruiz et al., 2000, Geografiska Ann.) cirque fonctionnel de l Aneto
33. Un bilan global de la dénudation
glaciaire wurmienne dans le Carlit
0.6 mm. yr-1 0.2 à 0.3
mm. yr-1
0.05 mm. yr-1 Dénudation
Delmas et al.,
2008, EGU et
2.4 à 4.5 mm. yr-1 2009, QSR
Recul de parois
secteur des
0.2 à 0.3 Soccarades
mm. yr-1 moraines à
blocs
Des reculs plus rapides que
l abaissement des planchers:
1 à 2 mm. yr-1
un modèle de genèse confirmé
pour les cirques pyrénéens
0,2 à 0,3 mm. yr-1
Recul de parois au stade des cirques
34. Ainsi la conservation d altérites pré quaternaires jusqu au cœur du
domaine englacé, sur les plateaux du Carlit, se comprend mieux
Les Forats
Till
Altérite Ici, altérites à
boule préservées
Racine d altération dans une
zone de transfluence majeure
La Balmette et implique une efficacité bien médiocre de l érosion glaciaire
35. Vitesse de formation des cirques dans l E des Pyrénées
Sur la base de la tranche érodée wurmienne au Carlit (3,85 m mais 5,6 m en intégrant les MES,Delmas, 2009,
Thèse) il faudrait en moyenne 46 à 67 cycles comparables au Würm pour creuser la population des cirques
de rang 1 (n=1066).
Sur la base du retrait des parois au Carlit ( 3,14 à 5,9 m selon le rapport de densité appliqué aux
matériaux à blocs des cirques, Delmas, 2009,Thèse) il faudrait en moyenne 44 à 83 crises paraglaciaires
comparables à la crise fini-würmienne pour creuser la population des cirques de rang 1.
Des valeurs beaucoup trop élevées pour correspondre date où les Pyrénées atteignent une
au nombre potentiel des cycles glaciaires dans les Pyrénées altitude compatible avec des glaciers
de vallées, sur la base du modèle
wurmien et en extrapolant linéairement
les taux de surrection depuis 10 Ma
Valeur holocène
Englacement majeur attesté dans les Pyrénées
26 cycles de 40 ka
Crise froide sévère et durable
10 cycles de 100 ka
Conclusion : en se limitant aux tranches érodées (3,14 à 5,9 m), au mieux, seuls 10 à 34 % des
cirques sont compatibles avec un creusement exclusivement glaciaire. Les autres intègrent des
formes héritées beaucoup plus anciennes.
36. Épilogue: une montagne vivante
Tentative de bilan quantifié érosion-surrection
Quelques chiffres pour la portion orientale des Pyrénées
Actuel:
-ablation de l ordre de 0,2 à 0,4 mm par an (BV de la Têt et du Tech, transports solides;
l apport des crues exceptionnelles majore ces valeurs de 0,1 mm)
-surrection de l ordre de 1 à 1,4 mm par an (par comparaison de nivellement)
-la montagne serait donc théoriquement en train de s accroître sensiblement
Plio-quaternaire:
-ablation de l ordre de 200 à 160 mm par millénaire à l Holocène, 166 mm pour le Pliocène
(remblaiements du Roussillon et du plateau continental) mais seulement 50 mm par
millénaire pour l ablation würmienne sur le Carlit.
-tranche érodée de 262 m sous la surface repère miocène, mesurée sur MNT du bassin de
l Ariège à la Cerdagne, soit 26 mm par millénaire depuis 10 Ma.
-surrection maximale de l ordre de 200 à 300 mm par millénaire depuis 10 Ma, de 250 mm
par millénaire pour le Quaternaire (facettes de faille du Canigou)
-le bilan serait encore à la croissance du relief sur la longue durée
Les Pyrénées n ont probablement
massif des Posets
jamais été aussi élevées que maintenant
37. Merci de votre attention
Molt gracies per su atenció
Muchas gracias para su atención
Many thanks for your attention
Les résultats présentés dans cette synthèse sont largement issus d un travail
d équipe : Y. Gunnell, M. Delmas, A. Carter, H. Zeyen, S. Brichau, JP Aguilar
et J. Michaux, D. Bourlès et R. Braucher.